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Jean-Yves Empereur

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Jean-Yves Empereur
Archéologue
Image illustrative de l’article Jean-Yves Empereur
Pays de naissance Drapeau de la France France
Naissance
Le Mans
Découvertes principales blocs architecturaux, colonnes, statues, sphinx au pied du phare d'Alexandrie
Autres activités ex-directeur du Centre d'études alexandrines
directeur de jury de thèses

Jean-Yves Empereur, né en 1952 au Mans, est un archéologue français.

Biographie

Il effectue des études de lettres classiques à l'université de Paris-IV Sorbonne (DEA, CAPES, agrégation de lettres classiques en 1975, doctorat en archéologie en 1977). Il rédige sa thèse sur le commerce maritime à l'époque hellénistique[1].

Ancien membre de l'École française d'Athènes, dont il a été le secrétaire général (1982-1990), il a dirigé des chantiers de fouilles (notamment sous-marines) en Grèce, à Chypre et en Turquie, sur les sites de Thasos et Amathonte.

Directeur de recherche au CNRS, directeur du Centre d'études alexandrines qu'il a fondé en 1990, il dirige depuis les fouilles archéologiques à Alexandrie (notamment le centre-ville, à une époque de « frénésie immobilière » qui risquait de faire disparaître une grande partie de l'histoire antique de la ville), sur terre et sous les mers (en 1994, il arrive à faire échouer un projet municipal qui aurait recouvert le site de l'ancien phare d'Alexandrie d'un brise-lames en béton ; y menant des fouilles, il trouve avec son équipe 5000 blocs architecturaux, des colonnes, statues et une douzaine de sphinx)[1].

Le , il obtient le titre universitaire de docteur honoris causa de l'université de Neuchâtel en Suisse lors de la cérémonie du Dies Academicus[1].

En 2015, il passe le relais à la direction du CEAlex à Marie-Dominique Nenna qui est nommée par le CNRS.

Le , il est élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en remplacement de Paul Bernard.

Fouilles

Jean-Yves Empereur mène des fouilles d'urgence en plein centre ville d'Alexandrie en Égypte. La ville antique étant recouverte par la ville moderne, c'est au gré des chantiers de démolitions d'anciens bâtiments et de reconstruction que les fouilles deviennent possibles. Sur le terrain du Diana se trouve une villa romaine du IIe siècle, qui possède de magnifiques mosaïques.

En 1993, une digue doit être construite sur le site présumé du phare d'Alexandrie. Une opération de sauvetage lui est alors confiée avec Jean-Pierre Corteggiani et une trentaine de plongeurs afin d'entreprendre une campagne de fouille – avec l'aide déterminante de la cinéaste égyptienne Asmaa El-Bakri, passionnée de l'histoire antique de sa ville et active dans la réalisation de documentaires scientifiques archéologiques[2] – sur une zone d'environ 2,25 ha au nord-est du fort de Qaitbay.

Dès l'année suivante, puis 1995 et 1996, cette série de fouilles importantes dans le port d'Alexandrie, permet la découverte d'une grande quantité de vestiges archéologiques : 5 000 blocs architecturaux dont certains atteignent 75 tonnes, des colonnes, des chapiteaux, des statues brisées gigantesques, une douzaine de sphinx, sans oublier les traces évidentes du fameux phare (statues, fragments de pierres sculptées). Il a ainsi pu reconstruire virtuellement une porte de plus de douze mètres dont les linteaux et les traverses sont en granite d’Assouan ; les statues colossales représentant des rois ptolémaïques et des reines se trouvaient juste à côté de leur socle ; dans l’Antiquité, elles se trouvaient au pied du phare. Il espère que le site pourra être visité par des plongeurs amateurs désireux de voir les découvertes sous-marines.

En 1997, il est appelé en renfort le 27 juin par le directeur des musées et des sites archéologiques d'Alexandrie, à la suite de la découverte par hasard en mars, lors de la construction de l'autopont qui doit relier le port ouest de la ville à la route du Caire, du site de la Nécropolis, la cité des morts d'Alexandrie. Le plan d'ensemble de la ville antique avec le tracé de ses artères apparaît alors, conforme à la trame des rues dessinée par Dinocrate de Rhodes, le premier architecte urbaniste.

En mai 1998, il est le commissaire général de l'exposition La gloire d'Alexandrie, au Petit-Palais à Paris, exposition présentant le résultat de ses travaux et de nombreuses pièces remontées des eaux.

Le , il reçoit le grand prix Explorations et voyages de découvertes de la Société de géographie.

Lecture des nouvelles matinales par Jean-Yves Empereur dans la bibliothèque du Centre d'études alexandrines, en 2006.

Publications

Plus de nombreuses études et rapports de fouilles.

Filmographie

Gedeon programmes a produit une trilogie de films documentaires, réalisés par Thierry Ragobert, sur le travail de Jean-Yves Empereur :

  • La septième merveille du monde (le Phare) ;
  • Alexandrie la magnifique ;
  • Les mystères d'Alexandrie.

Jean-Yves Empereur a également entrepris des collections sur DVD, éditées par les éditions Harpocrate :

  • Collection De l'Afrique à l'Inde :
    • Volume 1. Les verriers de Papanaidupet (réal. Marie-Dominique Nenna)
    • Volume 2. Un atelier de forgerons à Papanaidupet (réal. Valérie Pichot)
    • Volume 3. Nazarkoy, le village de l’œil (réal. Marie-Dominique Nenna)
    • Volume 4. Tankwas, bateaux de papyrus (réal. Jean-Yves Empereur)
    • Volume 5. Les voiles de Borollos (réal. Raymond Collet)
    • Volume 6. Bateaux cousus du Kérala (réal. Raymond Collet)
    • Volume 7. Les perles du Cameroun (réal. André Pelle)
  • Collection Impressions alexandrines :
  • Hors-série :

Jeu vidéo

Jean-Yves Empereur a inspiré dans Tomb Raider : La Révélation finale (1999) le personnage répondant au nom de Jean-Yves, un archéologue français passionné et spécialiste de l’égyptologie qui aide Lara Croft dans son aventure en lui comptant la légende de Seth[1].

Notes et références

  1. a b c et d Delphine Minoui, « Jean-Yves Empereur, l'amoureux d'Alexandrie », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », vendredi 11 septembre 2015, page 35.
  2. La bataille d'Alexandrie par Françoise Monier dans L'Express du 16 avril 1998.

Articles connexes

Liens externes