L'Appel gagnant
L'Appel Gagnant était une émission de call-tv diffusée à la mi-journée et durant la nuit du 22 juillet au 29 novembre 2006 à 4h55 sur plusieurs chaînes du groupe AB : RTL9, AB1, AB3, AB4 et AB moteurs.
Principe de l'émission
Diffusée en milieu de journée, en soirée puis au coeur de la nuit, l'Appel gagnant truste en quelques mois les programmes de la chaîne généraliste RTL9, et devient vite une émission populaire qui attise les passions. En effet, le contenu du programme en lui-même est des plus arides : un studio, une présentatrice, de longs plans fixes, un numéro surtaxé affiché à l'antenne, et surtout... des jeux qui ne laissent pas de surprendre. Soit suffisamment simples pour être résolus par un enfant en bas âge, soit d'une complexité[1] à faire hésiter un universitaire chevronné, ils répondent à une simple exigence stratégique : engendrer un maximum d'appels de joueurs potentiels, lesquels doivent s'enregistrer au numéro affiché avant de pouvoir (espérer !) être sélectionnés pour participer en direct.
Ce principe permet à l'émission d'être autofinancée (d'où l'absence de publicités), rentable, et d'offrir en sus des sommes substantielles aux heureux gagnants (généralement entre 100 et 2 000 euros et jusqu'à 10 000 euros avec le bonus). Cette émission est si rentable qu'elle finit par vampiriser l'antenne d'AB4 en occupant plusieurs heures continues de programmes dans la journée.
Le règlement de ce jeu était déposé chez un huissier de justice de La Valette à Malte.
Les Animatrices
Là où l'Appel gagnant se distingue des programmes de même nature, c'est surtout par la grande liberté de ton de ses présentatrices : Lise, Myriam - qui sont les animatrices 'historiques' de l'émission - ou encore Maud, Cathy et Anadelle - qui feront de ponctuelles prestations.
L'émission est quotidiennement réalisée, tournée et diffusée en direct depuis les studios Hongrois du producteur-mastodonte "Telemedia InteracTV" (filiale de The TeleMedia Group). D'une part, le fait que la plupart des membres de l'équipe ne soient pas francophones favorise la libre expression des présentatrices lors des directs. Mais surtout, la politique de l'entreprise semble pouvoir se résumer par : "qu'importe le flacon (= les propos tenus par la présentatrice) pourvus qu'on ait l'ivresse (= une rentabilité avérée)".
C'est ainsi que l'Appel gagnant put offrir à ses téléspectateurs, outre des gains pour les plus chanceux, de vrais moments d'incongruité, de licence et d'irrévérence télévisuelles - qui n'auront pas échappé aux 'zappeurs' de Canal +. L'Appel Gagnant devient en effet rapidement un invité récurrent du "Zapping".
Réactions
Mais, comme tout nouveau concept de TV un peu 'trash' (voir Télé poubelle) - à l'instar par exemple de Télé réalité dont l'apparition avait soulevé à l'époque les commentaires les plus délirants - la 'call-tv', l'Appel gagnant en tête, devient le nouvel OVNI qu'on adore détester.
D'un côté, les avis de téléspectateurs, exprimés sur divers blogs, apparaissent comme un défouloir-exutoire légitime et somme doute plutôt sympathique, à l'instar du convivial 'Appel Perdant'. Et sur les forums, les débats entre partisans et opposants prennent des allures de joutes modernes, les plus mordus allant jusqu'à blogger les extraits échangés sur YouTube ou DailyMotion.
D'un autre côté, on pourra regretter que la presse, Libération en tête, se précipite sur le phénomène moins pour éclairer la polémique que pour profiter de son audience. Loin de chercher à dêméler la part de fantasmes de celle d'objectivité dans la mêlée de critiques visant "L'Appel Gagnant", le journal publie le 21 octobre un article plutôt racoleur ('Gogos à l'appel'), et relativement dispensable dans la mesure où il est plombé d'informations erronées et de propos subjectifs copiés sur des blogs de particuliers.
Les auteurs n'ont en effet manifestement pas pris la peine de regarder le programme (si ce n'est les morceaux tronqués visibles sur Internet), et ils n'ont pas non plus cherché à en contacter le réalisateur-producteur, Telemedia, ni aucune des animatrices - lesquelles sont pourtant évoquées nommément. Les journalistes déplorent, en fin d'article, que ... le groupe AB, contacté par leurs soins, se refuse à tout commentaire ! Or, AB n'étant que diffuseur, la décision de ne pas communiquer sur le sujet paraît logique... Pourquoi ne pas prendre contact directement avec Telemedia Interactv ?
C'est ce qu'avait quant à elle fait Léna Lutaud, reporter pour le Figaro, avant de publier (le 4 octobre) dans les pages saumons du journal un article de fait plus retenu et mieux renseigné, qui comporte néanmoins quelques informations inexactes (les locaux et conditions de travail au sein de Telemedia sont décrits de façon dépréciative, le prétendu salaire des animatrices est complètement extravagant).
Enfin, dans la foulée, le Parisien publie également un article exploitant les dernières miettes du filon, tandis que France Inter organise un débat consacré à la call-tv en général.
Détracteurs, sceptiques ou adorateurs (voir ci-dessous) de "l'Appel Gagnant" se déchirent donc à son sujet dans la presse, au sein d'émissions radio ou télévisées, sur divers forums ou blogs... Précipitant ainsi sans doute l'arrêt brutal de la diffusion, le 30 novembre dernier. Mais la supression sans justification de "l'Appel Gagnant" ne vient-elle pas corroborer l'originalité même du concept ?
Voir aussi
Liens externes
Détracteurs :
Sceptiques :
Adorateurs :
