Tony Abbott

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Tony Abbott
Illustration.
Tony Abbott en 2010.
Fonctions
Premier ministre d'Australie

(1 an, 11 mois et 28 jours)
Monarque Élisabeth II
Gouverneur Quentin Bryce
Peter Cosgrove
Gouvernement Abbott
Coalition Libs-Nats
Prédécesseur Kevin Rudd
Successeur Malcolm Turnbull
Chef du Parti libéral australien

(5 ans, 9 mois et 13 jours)
Prédécesseur Malcolm Turnbull
Successeur Malcolm Turnbull
Chef de l'Opposition

(3 ans, 9 mois et 17 jours)
Prédécesseur Malcolm Turnbull
Successeur Chris Bowen
Ministre de la Santé et de la Vieillesse

(4 ans, 1 mois et 26 jours)
Premier ministre John Howard
Prédécesseur Kay Patterson
Successeur Nicola Roxon
Ministre de l'Emploi, des Relations du Travail et des Petites entreprises

(4 ans, 11 mois et 16 jours)
Premier ministre John Howard
Prédécesseur Chris Ellison
Successeur Kevin Andrews
Député de la circonscription de Warringah

(25 ans, 1 mois et 22 jours)
Prédécesseur Michael MacKellar
Successeur Zali Steggall
Biographie
Nom de naissance Anthony John Abbott
Date de naissance (66 ans)
Lieu de naissance Londres (Royaume-Uni)
Nationalité Australienne
Parti politique Parti libéral
Père Richard Henry Abbott
Mère Fay Peters
Conjoint Margaret Aitken
Diplômé de Université de Sydney
Université d'Oxford
Profession Journaliste
Religion Catholicisme

Tony Abbott
Premiers ministres d'Australie

Anthony John Abbott, dit Tony Abbott, né le à Londres, est un homme d'État australien, membre du Parti libéral. Il est Premier ministre[1] du au .

Ministre de l'Emploi (2001-2003) et de la Santé (2003-2007), il était avant d'être Premier ministre, chef de l'opposition au Parlement d'Australie et chef du Parti libéral, en remplacement de Malcolm Turnbull, du , au . Devenu Premier ministre après les élections de 2013, il est en 2015 mis en minorité au sein du Parti libéral par Malcolm Turnbull qui récupère la direction du parti et devient ainsi Premier ministre.

Origines

Né à Londres[2] d'une mère australienne, Fay Abbott (née Peters à Sydney), et d'un père d'origine anglaise, Richard Henry Abbott, né à Newcastle upon Tyne (Angleterre) et qui a grandi dans un village voisin. Richard émigre en Australie au cours de la Seconde Guerre mondiale avec ses parents. Le grand-père maternel de Tony Abbott est né aux Pays-Bas mais est venu en Australie quand il avait cinq ans. Sa grand-mère maternelle est née au Pays de Galles[3].

Le , Tony Abbott et sa famille déménagent en Australie[4]. Il étudie au Saint Ignatius College, dans le quartier de Riverview à Sydney, à l'Université de Sydney puis à l'Université d'Oxford[5],[6]. Titulaire d'une Bourse Rhodes, il est successivement séminariste, journaliste et chef du Mouvement monarchiste australien. Abbott est également connu pour ses engagements comme volontaire : pompier, maître-nageur sauveteur et enseignant dans les villages aborigènes de l'intérieur[7],[5],[1].

Carrière politique

En 1994, Abbott est élu député libéral de la circonscription de Warringah dans la banlieue nord de Sydney. Il est ministre fédéral de l'Emploi de 2001 à 2003, puis de la Santé de 2003 à 2007, dans les gouvernements de John Howard.

Lorsque le gouvernement de coalition dirigé par John Howard perd les élections de novembre 2007, Brendan Nelson est élu à la tête des libéraux aux dépens de Malcolm Turnbull par 45 voix contre 41. En septembre 2008, lors d'un second vote, Turnbull est cette fois-ci élu par 45 voix contre 41 pour Nelson[8] mais il ne peut pas entamer la popularité de Kevin Rudd et, après une période de division des libéraux au sujet d'un projet de bourse du carbone du gouvernement, Tony Abbott est élu chef du Parti libéral par 42 voix contre 41 pour Turnbull, le [9].

Chef de l'opposition

Le Gouvernement Kevin Rudd répond à la Crise économique de 2008-2010 par un programme économique de dépense publique Le surplus budgétaire antérieur disparait mais l'Australie évite la récession[10]. Deux chefs successifs du Parti libéral — Brendan Nelson et Malcolm Turnbull — ne parviennent pas à entamer la popularité du Premier ministre Rudd mais Tony Abbot permet aux libéraux de progresser aux dépens du parti travailliste[11]. Communicateur efficace et vigoureux, il critique Rudd comme : « all talk, no action » (« rien que des paroles, aucun acte »).

En tant que chef de l'opposition, Abbott s'oppose au projet bourse du carbone de Rudd comme « un grand impôt sur tout ». Il propose une allocation de maternité nationale. Il continue par ailleurs de participer à des manifestations sportives, participant à une course Ironman et réunissant l'argent pour des œuvres de charité en organisant une compétition cycliste de Melbourne à Sydney[12]. Il déclare qu'il cherche à gagner les voix de la classe ouvrière qui avait soutenu son prédécesseur conservateur John Howard. En Australie, on les appelle les battlers.

La mauvaise gestion de l'argent injecté par le gouvernement dans l'industrie des toitures provoque des feux dans des maisons et une série d'accidents mortels parmi les ouvriers incompétents et le projet est abandonné en avril 2010, avec de grandes indemnités demandées par ceux affectés.[pas clair] Abbott accuse alors le gouvernement d'incompétence[13]. En avril[Quand ?], Kevin Rudd annonce que le gouvernement retarde l'introduction d'une bourse du carbone jusqu'à la prochaine élection. Abbott accuse le gouvernement de poltronnerie[14]. Après un déclin de popularité, Kevin Rudd démissionne le , juste avant un vote interne du Parti travailliste qui Julia Gillard le remplacer[15].

Au cours de la campagne des élections de 2010, Tony Abbott critique le politique fiscale du gouvernement et promet de mettre un terme à trois projets du gouvernement Rudd-Gillard (la taxe sur les super-profits des compagnies minières, le développement d'un réseau national à haut débit, et l'introduction d'une bourse du carbone). Le le Parti travailliste de la Première ministre Julia Gillard remporte 72 sièges, autant que le Parti libéral, obligeant chacun des deux camps à courtiser les quatre élus indépendants, verts et un West Australian National afin de former un gouvernement de coalition[16]. Finalement, Abbott ne parvient à rallier qu'un seul élu indépendant et le WA National alors que les trois autres élus indépendants et verts apportent leur soutien au gouvernement Gillard qui est ainsi reconduit.

Le , Gillard est désavouée lors d'un vote de confiance des députés travailliste et Kevin Rudd redevient Premier ministre[17]. Le changement à la tête du parti n'empêche toutefois pas sa défaite lors des élections du 7 septembre[18].

Premier ministre

Tony Abbott est à la tête de la coalition libérale-nationale qui remporte la victoire lors des élections législatives du . Officiellement désigné Premier ministre par la gouverneure générale, il prête serment le 18 septembre et prend ses fonctions à Canberra[19],[20] en succédant au travailliste Kevin Rudd. Dans son premier discours, il trace les grandes lignes de sa philosophie de gouvernement :

« Un gouvernement juste est un gouvernement qui gouverne pour tous les Australiens. Y compris ceux qui n'ont pas voté pour lui. Un gouvernement juste a le devoir d'aider chacun à maximiser son potentiel : les aborigènes ; les invalides ; et nos familles oubliées — aussi bien que ceux que Menzies a décrits comme lifters not leaners. Nous ne laisserons pas quiconque seul[21]. »

Son gouvernement introduit immédiatement l'« Opération Frontières souveraines » contre les demandeurs d'asile arrivant clandestinement par bateau. Et durant le premier jour de la nouvelle session parlementaire après les élections, il initie l'abrogation de la taxe carbone introduite par le gouvernement travailliste[22]. En 2014 il signe un accord de libre-échange avec la Chine, le principal partenaire commercial de l'Australie[23].

Le , Tony Abbott est désavoué lors d'un vote de confiance des parlementaires du Parti libéral. Malcolm Turnbull devient ainsi chef du parti et Premier ministre[24],[25].

Il perd son siège de député aux élections législatives fédérales de mai 2019, largement battu dans sa circonscription de Warringah par Zali Steggall, ancienne skieuse olympique et candidate sans étiquette qui a fait campagne sur la nécessité d'agir en réponse au changement climatique, et notamment face à l'impact du changement climatique sur la santé des Australiens. Le journal The Guardian souligne ainsi qu'il a été désavoué par une partie des électeurs de son propre camp, en raison de son refus de prendre au sérieux ce sujet durant ses années au pouvoir[26],[27].

Convictions

Considéré comme un conservateur social, il est catholique et monarchiste[28]. En 2009, il publie le livre Battlelines[29] dans lequel il préconise une réforme constitutionnelle pour accroître les pouvoirs du gouvernement fédéral notamment dans les secteurs de la santé et de l'environnement. Partisan d'un modèle « traditionnel » de la famille, il est opposé à l'euthanasie, à la recherche sur les cellules souches embryonnaires et au mariage homosexuel. Enfin il croit que l'avortement devrait être « sûr, légal et rare » ("abortion should be safe, legal and rare")[30],[28],[31].

Affaires aborigènes

Tony Abbott avec Jerry Mateparae et David Cameron en présence de la reine Élisabeth II, du Prince Charles et de Manuel Valls à l'occasion des Commémorations du 70e anniversaire du débarquement de Normandie.

Abbott affirme que l'amélioration des conditions de vie pour les aborigènes est une priorité personnelle et sera une question de grande importance pour son gouvernement[32],[33],[34],[35]. Comme Premier ministre, il annonce qu'il continuera à être volontaire dans les villages aborigènes de l'intérieur, comme il le fait chaque année depuis 2007[36]. De même, il apporte son soutien à l'avocat Noel Pearson qui critique souvent l'établissement politique australien, et qui propose une synthèse de la thèse de Booker T. Washington (soulignant la responsabilité personnelle) et de W. E. B. Du Bois (soulignant des droits légaux) pour dépasser des tensions existantes[37],[33],[34]. Enfin, il nomme le travailliste et militant Warren Mundine comme conseiller spécial sur la réforme de la constitution, vis-à-vis des affaires aborigènes[35]. Abbott propose une modification de la Constitution de l'Australie pour accorder la reconnaissance aux Australiens aborigènes :

« L'Australie est un pays béni… sauf que nous n'avons jamais fini de faire la paix avec les premiers Australiens. C'est la tache sur notre âme. Notre défi actuel est de faire ce qui devrait avoir été fait il y a 200 ou 100 ans — pour reconnaître les peuples indigènes dans notre document fondamental. C'est-à-dire, nous devons nous réconcilier pour les omissions et pour les cœurs insensibles de nos ancêtres, pour nous permettre d'embrasser le futur en tant que peuple uni[38]. »

Monarchiste constitutionnel

Abbott est un partisan de la monarchie constitutionnelle en Australie[39],[40]. Avant d'entrer au Parlement, il est, de 1993 à 1994, directeur exécutif du mouvement Australiens pour la monarchie constitutionnelle qui vise à préserver la monarchie constitutionnelle actuelle de l'Australie[41].

Bibliographie

Abbott a publié quatre livres :

Notes et références

  1. a et b « Australie: qui est Tony Abbott, le nouveau Premier ministre? », sur www.lexpress.fr, (consulté le )
  2. (en) « The Hon Tony Abbott MP - Biography », sur www.aph.gov.au (consulté le )
  3. Susan Mitchell, Tony Abbott: A Man's Man, p. 8 (ISBN 1921942185)
  4. (en)« Migration famille Abbott - National Archives of Australia (ref. : NAA: A1877, 07/09/1960 ORONSAY ABBOTT R H) », sur www.recordsearch.naa.gov.au (consulté le )
  5. a et b (en) « Biography: The Hon Tony Abbott MP, Member for Warringah (NSW) », sur www.aph.gov.au (consulté le )
  6. (en) « Biography: Tony Abbott - Panellist on Q&A », sur www.abc.net.au (consulté le )
  7. (en)Brian McCoy, « Abbott's complex Aboriginal odyssey », sur www.eurekastreet.com.au, (consulté le )
  8. Lincoln Archer, « Liberal leadership spill: Tony Abbott wins », sur www.news.com.au, (consulté le )
  9. Lincoln Archer, « Liberal leadership spill: Tony Abbott wins », sur www.news.com.au (NewsComAu), (consulté le )
  10. (en)« Australia able to avoid recession », sur www.news.bbc.co.uk, (consulté le )
  11. (en)« Poll shows Abbott creeping up on Rudd », sur www.abc.net.au, (consulté le )
  12. (en)« Abbott finishes Pollie Pedal », sur www.news.smh.com.au (The Sydney Morning Herald), (consulté le )
  13. (en)« Broken childcare, insulation promises humiliate PM », sur www.theage.com.au (The Age), (consulté le )
  14. (en)« Kevin Rudd delays emissions trading scheme until Kyoto expires in 2012 », sur www.theaustralian.com.au, (consulté le )
  15. « Julia Gillard, primera mujer al frente del gobierno en Australia », Público.es, (consulté le )
  16. L'Australie sans majorité, AFP/Express, 22 aout 2010.
  17. « Une journée de folie au parlement australien », sur ABC (consulté le )
  18. (en)Linda Silmalis, « Kevin Rudd walks away from Labor wreck », sur www.heraldsun.com.au, (consulté le )
  19. « Australie : le nouveau Premier ministre Tony Abbott prête serment », sur www.lepoint.fr, (consulté le )
  20. (en)« Abbott sworn in as Australia's PM », sur www.aljazeera.com, (consulté le )
  21. « Tony Abbott's victory speech », The Age, 7 septembre 2013 : « A good government is one that governs for all Australians. Including those who haven't voted for it. A good government is one with a duty to help everyone to maximise his or her potential. Indigenous people. People with disabilities. And our forgotten families, as well as those who Menzies described as lifters, not leaners. We will not leave anyone behind. ».
  22. (en) "First day of business for new parliament", Australian Broadcasting Corporation, 13 novembre 2013
  23. (en) "Free trade agreement: Dairy farmers set to be big winners in deal between Australia and China", Australian Broadcasting Corporation, 17 novembre 2014
  24. « Australie: un challenger conservateur renverse le premier ministre », sur www.lefigaro.fr, (consulté le )
  25. « Australie : Tony Abbott expulsé au terme d'un putsch-surprise », sur www.lepoint.fr, (consulté le )
  26. (en) "Zali Steggall promises action to stem health impact of climate change", The Guardian, 6 mai 2019
  27. (en) "Australian election: Tony Abbott loses his Warringah seat to Zali Steggall", The Guardian, 18 mai 2019
  28. a et b Émilie Lopes, « Avec Abbott, l'Australie vire à droite toute », Le Figaro, 10 septembre 2013, page 8.
  29. (en)« Tony Abbott launches Battlelines book », sur www.abc.net.au, (consulté le )
  30. The Contender; 60 Minutes; 5 March 2010
  31. (en)Matt Buchanan, « Plain speaking and brute experience », (consulté le )
  32. (en) Tony vows to be PM for indigenous affairs; Patricia Karvelas; The Australian; 6/9/2013
  33. a et b http://www.theaustralian.news.com.au/story/0,20867,20498209-7583,00.html
  34. a et b (en)Patricia Karvelas et Justine Ferrari, « Noel Pearson is Tony Abbott's man to fix schools. », sur www.theaustralian.com.au, (consulté le )
  35. a et b (en)« Indigenous recognition will 'complete constitution', says Tony Abbott », sur www.theguardian.com, (consulté le )
  36. (en)Peter Martin, Jonathan Pearlman, « Fact checker: Coalition leader Tony Abbott's bush jaunts make him almost a local », sur www.smh.com.au (The Sydney Morning Herald), (consulté le )
  37. Noel Pearson; White guilt, victimhood and the quest for a radical centre; 2007
  38. "Australia is a blessed country... except for one thing—we have never fully made peace with the First Australians. This is the stain on our soul.... our challenge is to do now in these times what should have been done 200 or 100 years ago to acknowledge Aboriginal people in our country’s foundation document. In short, we need to atone for the omissions and for the hardness of heart of our forebears to enable us all to embrace the future as a united people ; discours de Tony Abbott au Parlement, 13/02/13.
  39. (en) Damien Freeman, « Quadrant Online - The Political Philosophy of Tony Abbott », sur www.quadrant.org.au (consulté le )
  40. Liz Jackson, « Four Corners émission du 15/03/2010 : Program Transcript from Liz Jackson's report The Authentic Mr Abbott », (consulté le )
  41. Australians for Constitutional Monarchy

Liens externes