Julian Alaphilippe

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Julian Alaphilippe
Julian Alaphilippe en 2018.
Informations
Surnom
Alaf, Alphaphilippe, Loulou, Juju, AlafpolakVoir et modifier les données sur Wikidata
Naissance
Nationalité
Équipe actuelle
Spécialités
Distinctions
Vélo d'or ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Liste détaillée
Équipes amateurs
2009-2010US Florentaise
2011-2012Armée de Terre
Équipes professionnelles
Principales victoires

Julian Alaphilippe (/ʒy.ljɑ̃ a.la.fi.lip/), né le à Saint-Amand-Montrond, est un coureur cycliste français membre de l'équipe Deceuninck-Quick Step. Initialement spécialiste du cyclo-cross, il se consacre au cyclisme sur route depuis son passage en professionnel en 2013. Son frère cadet, Bryan, est également coureur cycliste.

Spécialiste des classiques, il a notamment remporté Milan-San Remo 2019, la Classique de Saint-Sébastien 2018, la Flèche wallonne 2018 et 2019, course qu'il a également terminée à deux reprises à la deuxième place en 2015 et 2016, ainsi que les Strade Bianche 2019. Il s'est également classé deuxième de Liège-Bastogne-Liège 2015, du Tour de Lombardie 2017 et troisième de Milan-San Remo 2017. Sur les courses par étapes, il s'est notamment imposé sur le Tour de Californie 2016 et sur le Tour de Grande-Bretagne 2018. Il compte également à son palmarès une étape du Tour d'Espagne et quatre étapes du Tour de France ainsi que le classement de meilleur grimpeur 2018. Il termine le Tour de France 2019 à la cinquième place, après avoir été en jaune pendant 14 journées, et en recevant le prix du Supercombatif, il remporte également 2 étapes du TDF 2919 dont le contre la montre individuel à Pau.

Depuis le 24 mars 2019, il est classé numéro un mondial.

Carrière

Jeunes années

Julian Alaphilippe au Tour de l'Ain 2013 sous les couleurs de l'équipe de France espoirs.

Julian Alaphilippe naît le à Saint-Amand-Montrond en France[1]. Sa famille s'installe à Désertines, dans l'Allier, lorsqu'il a six ans[2]. Son père Jacques "Jo" Alaphilippe étant musicien batteur, Julian lui a emboîté le pas dans son enfance en jouant de la batterie à l'oreille. Atteignant un bon niveau, il refuse cependant d'entrer au conservatoire à cause de l'apprentissage du solfège, « pire que l'école » selon lui[3]. Il est titulaire d'un CAP de mécanicien[4].

Il commence en cyclisme vers l'âge de 7-8 ans à l'Entente cycliste Montmarault-Montluçon[5]. Il est entraîné à partir de la catégorie cadet par son cousin Franck Alaphilippe[6],[7], qui restera son entraîneur à son passage chez les professionnels[8]. Ses frères Bryan et Léo pratiquent également le cyclisme, le premier étant professionnel[4]. Il court chez les juniors au sein de l'US Florentaise[9].

Adepte du cyclo-cross dans sa jeunesse, il est médaillé d'argent au championnat du monde juniors 2010 dans la discipline, battu par le local Tomáš Paprstka[10]. Cette année-là, une blessure à un genou l'amène à envisager d'arrêter le sport cycliste[10]. Alaphilippe intègre alors l'équipe de l'Armée de Terre où il peut se soigner et s'engage pour trois ans[10]. Il obtient ses premiers résultats en 2011 en gagnant La Gainsbarre, puis en terminant deux ans plus tard dans le top 5 de l'étape du Tour de Bretagne s'achevant à Mûr-de-Bretagne[11],[9]. Il devient champion de France de cyclo-cross espoirs en 2012 et 2013[10].

Carrière professionnelle

2013-2014 : débuts prometteurs

Photograhpie de trois-quarts d'un coureur cycliste, habillé en blanc, souriant, levant un bouquet de fleurs.
Julian Alaphilippe au soir de sa victoire sur la quatrième étape du Tour de l'Ain 2014.

Julian Alaphilippe ne reçoit aucune proposition provenant d'une équipe française[4] mais devient néanmoins coureur professionnel en 2013 au sein de l'équipe continentale Etixx-iHNed, réserve de l'équipe World Tour Omega Pharma-Quick Step[12]. Il décide alors de se consacrer entièrement au cyclisme sur route[10]. Il remporte la 4e étape du Tour de Bretagne, le Grand Prix Südkärnten et la 3e étape du Tour de Thuringe[13]. Outre ces trois succès pour son équipe, il remporte une étape du Tour de l'Avenir au Plateau des Glières[14]. Sélectionné aux championnats du monde espoirs de Florence, il attaque trop tôt, se retrouve seul en tête sur le circuit toscan dont le profil correspond parfaitement à ses caractéristiques. Il est rejoint, puis distancé par le futur vainqueur, Matej Mohoric et termine finalement neuvième[9].

Il rejoint Omega Pharma-Quick Step en 2014 et découvre le circuit World Tour. Avec cette formation, il obtient son premier podium lors de la première étape du Tour de Catalogne[15]. Il est également deuxième de la cinquième étape[16], inscrivant ainsi ses premiers points au niveau World Tour, le plus haut niveau du cyclisme professionnel[17]. Il termine quatrième du Tour de l'Ain 2014 et remporte la dernière étape ainsi que les classements de meilleur jeune et de meilleur sprinteur[18].

Initialement présélectionné pour la course en ligne des championnats du monde[19], il est remplaçant dans la sélection finale[20].

2015 : révélation sur les classiques ardennaises

Podium de l'édition 2015 de Liège-Bastogne-Liège : Julian Alaphilippe (2e), Alejandro Valverde (1er) et Joaquim Rodríguez (3e).

Il se révèle aux yeux du grand public en 2015 lors des classiques ardennaises en prenant tout d'abord la septième place de l'Amstel Gold Race le 19 avril, une course de niveau World Tour remportée par son coéquipier polonais Michał Kwiatkowski pour qui il est équipier sur cette session de classiques[10]. Trois jours plus tard, lors de sa première participation à la Flèche wallonne, il est mieux placé que Kwiatkowski dans l'ascension finale du Mur de Huy. Alaphilippe est alors incité à disputer la victoire par son directeur sportif Tom Steels[21]. Il termine deuxième de cette course derrière Alejandro Valverde, démontrant son aptitude pour ces classiques ardennaises[22]. Le 26 avril, pour son premier Liège-Bastogne-Liège, il fait partie du groupe de coureurs qui se dispute la victoire et il est à nouveau deuxième au sprint derrière Valverde, ce qui est la meilleure performance d'un Français sur la « Doyenne » depuis Laurent Jalabert en 1998[23]. Peu après, il participe au Tour de Romandie, où il décroche au sprint deux podiums sur des étapes. Le 4 mai 2015, Etixx-Quick Step annonce qu'il prolonge son contrat de deux saisons jusqu'en 2017[24]. Le 16 mai 2015, au lendemain d'une troisième place dans le contre-la-montre en plaine[25], il gagne l'étape reine du Tour de Californie se terminant au Mount Baldy Ski Lifts (en). Il domine à cette occasion des grimpeurs tels que Sergio Henao ou Robert Gesink, et prend la tête du classement général[26]. Il termine deuxième du Tour de Californie, à trois secondes de Peter Sagan, qui gagne grâce des bonifications reçues à l'issue de la dernière étape, la photo-finish étant nécessaire[27].

Julian Alaphilippe lors du départ de la Flèche brabançonne 2015 à Louvain.

Alaphilippe est sélectionné pour la course en ligne des championnats du monde de Richmond. Il est un des chefs de file français avec l'autre puncheur Tony Gallopin ainsi que les sprinteurs Arnaud Démare et Nacer Bouhanni[28]. Dans l'optique d'une course mouvementée qui est l'option privilégiée par le sélectionneur Bernard Bourreau, il a comme consigne de viser des échappées en fin de course, tout comme Gallopin[29]. Malade, il abandonne la course remportée en solitaire par Peter Sagan. Des examens réalisés à son retour en Europe révèlent qu'il est atteint d'une mononucléose[30] et il arrête sa saison[31].

2016 : confirmation au plus haut niveau

Alaphilippe reprend l'entraînement avec son équipe en janvier 2016 puis la compétition en février à l'occasion du Tour La Provence[31]. Cependant, toujours affaibli par la maladie, il ne termine pas la course. Malgré une préparation tronquée par la mononucléose, il arrive à nouveau en forme lors des classiques ardennaises, terminant sixième de l'Amstel Gold Race et second de la Flèche wallonne, encore battu par Alejandro Valverde. Il confirme ainsi ses qualités de puncher remarquées l'année précédente. Comme en 2015, il remporte l'étape reine du Tour de Californie, une victoire qui suggère des progrès en montagne[32]. À l'issue du contre-la-montre de 20,3 kilomètres, il perd 45 secondes sur Rohan Dennis, spécialiste de la discipline, mais conserve 16 secondes d'avance sur lui au classement général. Il remporte finalement la compétition américaine devenant le premier Français à y inscrire son nom au palmarès[33]. Alaphilippe est ensuite cinquième du prologue du Critérium du Dauphiné qui se dispute en montagne[34]. Deuxième de la quatrième étape favorable aux sprinteurs, il figure parmi les dix premiers dans les étapes restantes qui se déroulent en haute montagne. Ces résultats lui permettent de terminer sixième du classement général à 51 secondes du vainqueur Christopher Froome, de remporter le classement des jeunes et de montrer des aptitudes en haute montagne[32],[35]. Il participe ensuite au championnat de France sur route à Vesoul où il est considéré comme favori[36]. Sur un tracé sélectif, il participe à plusieurs attaques. Il n'est cependant pas dans l'échappée décisive constituée avec Arthur Vichot, Tony Gallopin et Alexis Vuillermoz. Vichot s'impose au sprint, Alaphilippe finissant cinquième[37].

Alors qu'une première participation d'Alaphilippe au Tour de France est évoquée plusieurs semaines avant la course[32], il figure dans la sélection finale de son équipe[38]. Lors de la deuxième étape du Tour de France partant de Saint-Lô et arrivant la côte de la Glacerie à Cherbourg-en-Cotentin, Julian Alaphilippe lance le sprint mais est dépassé sur le fil par Peter Sagan qui endosse du coup le maillot jaune. Néanmoins, il prend le maillot blanc lors de cette étape et parvient enfin à se classer juste devant Alejandro Valverde[39]. Il perd ce maillot blanc au terme de la septième étape au profit d'Adam Yates puis est distancé dans les Pyrénées. Échappé au cours de la quinzième étape, il figure parmi les prétendants à la victoire d'étape cependant un saut de chaîne lors d'une descente l'amène à être distancé, il se classe cinquième à l'arrivée à Culoz[40].

Alaphilippe, ainsi qu'Alexis Vuillermoz[n 1], Romain Bardet et Warren Barguil constituent la sélection française pour la course en ligne des Jeux olympiques[42]. Il est également retenu pour le contre-la-montre[43]. Il termine à la quatrième place de l'épreuve de course en ligne après une chute dans la dernière descente de la course [44]. Le 10 août 2016, il se classe trente-deuxième du contre-la-montre remporté par le Suisse Fabian Cancellara, devant le Néerlandais Tom Dumoulin, médaille d'argent et le Britannique Christopher Froome, médaille de bronze[45].

Présent dans la sélection française pour le premier championnat d'Europe sur route professionnel disputé à Plumelec, il est chef de file de l'équipe de France pour la course en ligne[46] et se classe deuxième derrière Peter Sagan.

2017 : victoire d'étape sur la Vuelta, podiums sur les « Monuments » italiens

La ligne d'arrivée de l'édition 2017 de Milan-Sanremo avec de gauche à droite Peter Sagan, Michał Kwiatkowski et Julian Alaphilippe.

Alaphilippe commence sa préparation pour les courses du printemps sur le Tour d'Abou Dabi et Paris-Nice. Il termine au 5e rang et remporte le classement du meilleur jeune lors de ces deux courses World Tour. Lors de Paris-Nice, il obtient également le maillot vert du classement par points et remporte la 4e étape, un contre-la-montre en côte. Il s'agit de sa première victoire professionnelle dans la discipline et également sa première victoire sur le circuit World Tour. Dans la foulée, il découvre Milan-San Remo où il suit une attaque de Peter Sagan dans la dernière ascension. Il termine troisième derrière Kwiatkowski et Sagan. Blessé à un genou en raison d'une chute au Tour du Pays basque, il ne peut être présent lors des classiques ardennaises, son premier gros objectif de la saison[47]. Convalescent après avoir été opéré du genou au printemps, il ne peut s'aligner sur le Tour de France 2017[48]. Il reprend la compétition lors du GP Pino Cerami en juillet, puis il participe au Tour de Burgos afin de se préparer pour le Tour d'Espagne. À l'instar de Fernando Gaviria et Maximiliano Richeze, le coureur français fait le choix de prolonger son contrat avec Quick-Step Floors en août[49].

Sur le Tour d'Espagne, il s'impose lors de la huitième étape au terme d'un duel contre Rafal Majka dans la dernière difficulté. Alaphilippe fait ensuite partie de la sélection française pour la course en ligne des championnats du monde de Bergen[50]. Il en est le chef de file. Il termine 10e après avoir été rattrapé sous la flamme rouge par le peloton. Enfin, il termine 2e du Tour de Lombardie 2017 derrière Vincenzo Nibali.

2018 : premières victoires sur les classiques et le Tour

Sur le podium de la Flèche wallonne 2018.

La saison 2018 de Julian Alaphilippe débute en Amérique du Sud, lors de la première édition de la course Colombia Oro y Paz. Il y remporte la quatrième étape avant de terminer septième du classement général, à 50 secondes du vainqueur Egan Bernal. Quelques semaines plus tard, il prend la troisième place de l'étape-reine du Tour d'Abou Dabi, ce qui lui permet de terminer quatrième de l'épreuve.

Début mars, Julian Alaphilippe commence Paris-Nice en tant que leader de l'équipe Quick-Step Floors[51]. Second avant les deux dernières étapes décisives, il craque dans la montée vers Valdeblore La Colmiane[52], puis de nouveau le lendemain dans l'arrière-pays niçois après une échappée, pour ne terminer qu'à une décevante dix-huitième place.

Hors de la bataille entre favoris lors de Milan-San Remo, il peaufine sa préparation pour les classiques ardennaises au Pays basque. Dès la première étape, il profite de la dernière difficulté pour attaquer en compagnie de Primož Roglič. Au sprint, il devance ce dernier et endosse le maillot de leader. Il s'impose à nouveau le lendemain devant Primož Roglič[53]. Il porte le maillot jaune de leader de l'épreuve pendant trois jours, mais lâche prise les jours suivants face à l'addition des parcours accidentés et le rythme imposé par ses adversaires.

Après une septième place sur l'Amstel Gold Race, le 18 avril, il remporte sa première grande classique, la Flèche wallonne[54]. Deuxième derrière Alejandro Valverde en 2015 et 2016, il parvient cette fois à devancer ce dernier. Jelle Vanendert complète le podium. Il ne lève pas les bras, croyant que Vincenzo Nibali qui était dans l’échappée avait déjà passé la ligne. Dans la foulée, il se classe quatrième d'un Liège-Bastogne-Liège remporté en solitaire par son coéquipier et ami Bob Jungels.

En juin, il participe au Critérium du Dauphiné dont il remporte la quatrième étape arrivant à Lans-en-vercors, au sprint en montée devant Daniel Martin, Geraint Thomas et Romain Bardet Il finit ensuite en retrait des leaders les 3 dernières étapes de montagne pour terminer à la 21e place au général, soit devant Bob Jungels, son leader désigné pour le Tour de France[55].

Participant au Tour de France dans le but de remporter une victoire d'étape et d'aider Bob Jungels pour le classement général, il atteint son premier objectif le 17 juillet, en remportant la 10e étape du Tour de France au Grand Bornand, dans les Alpes. À cette occasion, il prend possession du maillot à pois de meilleur grimpeur. C'est le deuxième maillot distinctif du Tour de France qu'il a l'occasion de porter, après le maillot blanc en 2016 [56]. Dans sa quête de conservation du maillot à pois, il gagne une seconde étape, toujours en montagne mais dans les Pyrénées cette fois, à Bagnères de Luchon [57]. À l'issue de la course, il devient le premier vainqueur du maillot à pois à franchir quatre cols hors catégorie dans le même Tour de France (Plateau des Glières, Montée de Bisanne, Col de la Madeleine et Col du Tourmalet). Une semaine après la fin du Tour, il devance dans un sprint à deux Bauke Mollema pour s'adjuger la Classique de Saint-Sébastien, sa deuxième classique de la saison[58]. Il remporte dans la foulée le Tour de Grande-Bretagne et le Tour de Slovaquie, mais échoue à la huitième place du championnat du monde, remporté par son rival des classiques ardennaises Alejandro Valverde.

2019 : vainqueur de Milan-San Remo et cinquième du Tour de France

Pour sa course de reprise, Julian Alaphilippe gagne deux étapes du Tour de San Juan et termine deuxième du classement général derrière Winner Anacona. Il enchaîne ensuite avec le Tour de Colombie dont il remporte la cinquième étape. Lâché dans l'étape reine, il termine septième de cette course.

Le 9 mars, il gagne la treizième édition des Strade Bianche à Sienne (Italie). Dans les derniers hectomètres de la montée finale, il parvient à décrocher ses deux compagnons d'échappée, le Belge Wout Van Aert et le Danois Jakob Fuglsang, pour franchir la ligne d'arrivée en vainqueur. Il est le premier Français à remporter cette classique italienne et apporte à l'équipe Deceuninck-Quick Step sa quinzième victoire de la saison.

La semaine suivante, il s'adjuge au sprint les deuxième et sixième étapes de Tirreno-Adriatico et termine finalement à la sixième place du classement général.

Le 23 mars, il est attendu comme l'un des grands favoris de Milan-San Remo, après avoir attendu son heure, il porte une attaque tranchante dans le Poggio, qui permet à un groupe d'une dizaine de coureurs de s'isoler en tête dans le final. Malgré des attaques de Oliver Naesen, Matteo Trentin et Matej Mohoric dans les trois derniers kilomètres, la victoire se joue au sprint. Julian Alaphilippe suit le démarrage de Matej Mohoric, le déborde et résiste aux autres coureurs jusqu'à la ligne, pour venir remporter Milan-San Remo, son premier Monument[59], en devançant Oliver Naesen et Michał Kwiatkowski. À l'issue de la course, il prend la tête du classement mondial[60] devant l'Espagnol Alejandro Valverde (Movistar) et le Slovène Primož Roglič (Jumbo-Visma)[61].

Il se rend en avril au Tour du Pays basque. Après avoir pris la quatrième place lors du contre-la-montre initial, il remporte la deuxième étape au sprint. Il chute lors de la troisième étape et abandonne finalement le lendemain pour les blessures subies ainsi que les conditions météorologiques de l'étape[62].

Le 24 avril, il remporte pour la deuxième année consécutive la Flèche wallonne devant Jakob Fuglsang et Diego Ulissi. Fatigué par son début de saison, il ne fait que 16e de Liège Bastogne Liège, son grand objectif de l’année. Suite à quoi il observe une pause. Son retour à la compétition se fait au Criterium du Dauphiné. Il est 7e de la troisième étape, un contre la montre, puis 3e du sprint le lendemain, battu par Wout Van Aert et Sam Bennett. Lors de la 6e étape, Alaphilippe s’échappe avec De Marchi et Mühlberger. Il gagne ainsi sa dixième victoire de la saison et prend possession du maillot de meilleur grimpeur qu'il conservera jusqu'à la fin de ce Critérium du Dauphiné.

Julian Alaphilippe avec le maillot jaune du Tour de France.

Sur le Tour de France, il remporte grâce à une échappée solitaire la 3e étape à Épernay et prend le maillot jaune à Mike Teunissen[63]. Ayant perdu ce maillot trois jours plus tard à La Planche des Belles Filles face à Giulio Ciccone, il le récupère à Saint-Étienne à l'issue de la 8e étape, grâce à une poursuite menée avec Thibaut Pinot derrière le vainqueur du jour Thomas De Gendt[64]. Il remporte une nouvelle étape dans le contre-la-montre individuel à Pau, le 19 juillet, jour des cent ans du maillot jaune, passant ainsi sa septième journée consécutive en jaune[65]. Le dernier coureur français ayant précédemment remporté un contre-la-montre dans le Tour de France était Christophe Moreau, en 2001, mais il s'agissait du prologue ; Laurent Fignon, en 1984, était le dernier à l'avoir remporté en portant le maillot jaune. Lors de la 15e étape, Alaphilippe se fait légèrement distancer par Geraint Thomas mais conserve son maillot jaune avec plus d'une minute trente d'avance. Il ne le perd que dans la montée du col de l'Iseran, lors de la 19e étape, au profit d'Egan Bernal. Le lendemain, Julian Alaphilippe tente de conserver sa deuxième place, mais l'ascension menant à Val Thorens a raison de lui : pour la première fois, il peine à suivre son coéquipier Enric Mas tandis que Geraint Thomas, Steven Kruijswijk et Emanuel Buchmann le devancent désormais au classement général. Il termine le Tour à la 5e place, à 4 minutes et cinq secondes du vainqueur, Egan Bernal. À l'issue de cette édition de la Grande Boucle, le jury lui décerne à l'unanimité le prix de la combativité[66].

Style et caractéristiques

Identifié à l'aube de sa carrière professionnelle comme un potentiel grimpeur, car étant bon « quand la route s'élève »[67], c'est finalement en tant que puncheur-sprinteur que Julian Alaphilippe est classé par la presse sportive[68],[69], profil qu'il déclare être le sien en 2014[17]. En 2015, son sélectionneur en équipe de France, Bernard Bourreau, évoque ses aptitudes pour les classiques ardennaises : « Il a le gabarit, le tempérament, l’intelligence, le mental pour ce genre de course. C’est un puncheur remarquable[21]. » En 2016, il montre des « aptitudes sur tous les terrains » et tout particulièrement des progrès en haute montagne[35], ce qui peut l'amener à envisager aussi des victoires sur des classements généraux d'épreuves d'une semaine[70]. Cyrille Guimard a déclaré en avril 2018 qu'Alaphilippe a le potentiel pour jouer un rôle actif sur les grands tours, notamment par sa propension à « monter très bien les grands cols » et à condition « qu'il se donne les moyens », à l'image d'un Alejandro Valverde avec qui il partage déjà les mêmes qualités de puncheur [71].

En tant que jeune cycliste amateur, Alaphilippe pratique principalement le cyclo-cross avant de se diriger vers le cyclisme sur route en entamant sa carrière professionnelle en 2013. Ce passé en cyclo-cross lui amène sur route une agilité supérieure à celle de ses adversaires et lui permet d'être entraîné à la réalisation d'efforts intenses sur des durées longues[10].

Palmarès et classements mondiaux

Palmarès sur route

Résultats sur les grands tours

Tour de France

3 participations

Tour d'Espagne

1 participation

Résultats sur les classiques

Ce tableau présente les résultats de Julian Alaphilippe sur courses d'un jour de l'UCI World Tour auxquelles il a participé, ainsi qu'aux différentes compétitions internationales.

Légende
AB Abandon HD Hors-délais - Pas de participation × Pas d'épreuve
Année Strade Bianche Milan-San Remo Amstel Gold Race Flèche wallonne Liège-
Bastogne-Liège
Classique de Saint-Sébastien Jeux olympiques Vattenfall Cyclassics Grand Prix Ouest-France de Plouay Grand Prix de Québec Grand Prix de Montréal Championnats d'Europe Tour de Lombardie Championnats du monde
2014 - - Ab. - - Ab. x 16e 5e 28e 57e - Ab. -
2015 - - 7e 2e 2e 8e x 22e 42e 46e 60e - - Ab.
2016 - - 6e 2e 23e - 4e - - 65e 10e 2e 60e -
2017 - 3e - - - - x - - - - - 2e 10e
2018 - 35e 7e Vainqueur 4e Vainqueur x - - - - - - 8e
2019 Vainqueur Vainqueur 4e Vainqueur 16e x

Classements mondiaux

Année 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
UCI World Tour 93e[72] 28e[73] 29e[74] 18e[75] 8e[76]
UCI America Tour 72e[77] nc[78] 2e[79] 93e[80]
UCI Europe Tour nc[81] 64e[82] 110e[83] 1195e[84] 49e[85]
Légende : nc = non classé

Palmarès en cyclo-cross

Notes et références

Notes

  1. Vuillermoz est remplaçant dans la sélection initiale qui comprend Thibaut Pinot[41], forfait en raison d'une infection virale.

Références

  1. « Fiche de Julian Alaphilippe », sur siteducyclisme.net.
  2. « Les « frissons » de la famille Alaphilippe », sur sports-auvergne.fr, (consulté le ).
  3. http://www.leparisien.fr/espace-premium/sports/alaphilippe-a-son-mot-a-dire-27-09-2015-5130117.php.
  4. a b et c D.P., avec J.-L.G., « Cinq choses à savoir sur Julian Alaphilippe », sur lequipe.fr, L'Équipe, .
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  12. « Néo-pros : Le bilan de Julian Alaphilippe », sur directvelo.com, (consulté le ).
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