Échelle de Richter
Historiquement, l'échelle de Richter a été l'une des premières tentatives d'évaluer numériquement l'intensité des tremblements de Terre. Imprécise et dépassée, elle a depuis été remplacée par des échelles plus précises permettant de mesurer la magnitude des séismes.
Histoire
L'échelle a été mise au point par le sismologue américain Charles Richter dans les années 1932. Jusqu'alors c'était essentiellement l'échelle de Mercalli qui était utilisée pour évaluer la force d'un séisme, mais cette échelle, basée sur les dégâts observés (notamment sur les bâtiments), est notoirement imprécise. Richter élabore une définition mathématique plus rigoureuse, établissant une équation logarithmique à partir de l'amplitude des enregistrements d'un sismographe.
Relativement facile d'usage, elle permet d'évaluer l'énergie libérée par un tremblement de Terre et donc les dégâts à craindre. De manière imprécise, on peut estimer que de 1 à 3, un séisme est à peine ressenti par les personnes ; de 4 à 5 il est nettement ressenti mais cause peu de dégâts, de 6 à 7 il est destructeur, à 8 il est de plus ressenti sur une grande distance, et à 9 ou au-delà, il est dévastateur, toutes les structures sont détruites sur une large superficie. C'est une échelle ouverte : elle n'a théoriquement pas de limite supérieure, en pratique néanmoins le séisme le plus intense jamais mesuré (le séisme de 1960 à Valdivia) atteignait environ 9,5 sur l'échelle de Richter.
Limites et obsolescence
L'échelle de Richter a certes une définition mathématique, mais qui reste semi-empirique, dépend des instruments de mesure, et n'est applicable que localement. Elle est faite pour le type de séismes que Richter étudiait en Californie. Elle a depuis été remplacée par des échelles de magnitude qui mesurent le moment sismique, c'est-à-dire l'énergie libérée par un séisme. Ces échelles sont à la fois plus précises, plus rigoureuses, et sont applicables partout dans le monde.
Tombée en désuétude parmi les scientifiques, l'échelle de Richter reste encore facilement employée par les médias ou dans la fiction.
Bibliographie
- [Richter 1935] (en) Charles F. Richter, « An instrumental earthquake magnitude scale », Bull. Seismol. Soc. Am., vol. 25, no 1, , p. 1-32 (OCLC 8028205189, résumé, lire en ligne [PDF]).
- [Gutenberg et Richter 1936] (en) Beno Gutenberg et Charles F. Richter, « Magnitude and energy of earthquakes », Science, vol. 83, no 2147, , p. 183-185 (OCLC 4632323224, PMID 17770563, DOI 10.1126/science.83.2147.183, JSTOR 1662411, Bibcode 1936Sci....83..183G).
- [Gutenberg et Richter 1942] (en) Beno Gutenberg et Charles F. Richter, « Earthquake magnitude, intensity, energy, and acceleration », Bull. Seismol. Soc. Am., vol. 32, no 3, , p. 163-191 (OCLC 8028308942, résumé, lire en ligne [PDF]).
- [Gutenberg et Richter 1956] (en) Beno Gutenberg et Charles F. Richter, « Earthquake magnitude, intensity, energy, and acceleration (second paper) », Bull. Seismol. Soc. Am., vol. 46, no 2, , p. 105-145 (OCLC 8028205737, résumé, lire en ligne [PDF])