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Maurice de Nassau

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Maurice de Nassau
Illustration.
Portrait de Maurice de Nassau.
Titre
Stathouder de Hollande, de Zélande, d'Utrecht, de Gueldre et d'Overijssel

(39 ans, 9 mois et 13 jours)
Prédécesseur Guillaume Ier d’Orange-Nassau
Successeur Frédéric-Henri d'Orange-Nassau
Stathouder de Drenthe et de Groningue

(4 ans, 9 mois et 10 jours)
Prédécesseur Guillaume-Louis de Nassau-Dillenbourg
Successeur Ernest-Casimir de Nassau-Dietz
Biographie
Titre complet Prince d'Orange
Baron de Bréda
Dynastie Maison d'Orange-Nassau
Nom de naissance Maurits van Nassau
Date de naissance
Lieu de naissance Dillenburg
Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
Comté de Nassau-Dillenbourg
Date de décès (à 57 ans)
Lieu de décès La Haye
Drapeau des Provinces-Unies Provinces-Unies
Sépulture Nouvelle église de Delft
Père Guillaume Ier d’Orange-Nassau
Mère Anne de Saxe
Enfants Willem de Nassau-LaLecq
Louis de Nassau-Beverweerd
Diplômé de Université de Leyde
Religion Calvinisme

Maurice de Nassau
Stathouder de Hollande

Maurice de Nassau, prince d'Orange (en néerlandais : Maurits van Nassau) né le et mort le , est le fils du prince Guillaume Ier d’Orange-Nassau et d'Anne de Saxe, fille du prince-électeur Maurice de Saxe. Maurice de Nassau a été souverain-prince d'Orange à partir de 1618, à la mort de son demi-frère aîné, Philippe Guillaume, prince d'Orange (1554 – 1618). Il devient stathouder des Provinces-Unies des Pays-Bas (à l'exception de la province de Frise) de 1585 jusqu'à sa mort en 1625. Il organisa la rébellion néerlandaise contre l'Espagne en un tout cohérent, contribua à la réussite de la révolution et acquit une grande renommée en tant que stratège militaire. Maurice entreprit également de faire revivre et de revoir les doctrines classiques de Végèce et fut pionnier des nouvelles formes européennes d'armement et de drill.

Parcours

Maurice a passé une partie de son enfance au château de Dillenburg, il est élevé par son oncle Jan van Nassau, car son père mène la révolte dans les Pays-Bas contre l'Espagne. Son oncle a une influence majeure sur le développement personnel de Maurice. A cette période, il apprend les ébauches du pouvoir au travers de cours de religion, d'histoire, de français et de latin en plus de sa langue maternelle allemande. Il est initié aussi aux arts de la noblesse avec l'apprentissage des armes et du cheval. Plus tard en 1576, il fut envoyé à l'université avec quatre de ses cousins. Il a d'abord étudié à Heidelberg dans le pays calviniste du Palatinat, dans l'actuelle Allemagne. Après une courte période à l'université, il fut amené aux Pays-Bas en 1577 à l'âge de dix ans. Au château de Nassau à Breda, il a reçu une éducation néerlandaise avec son cousin Philip van Nassau. En 1582, Maurice se rendit à l'Université de Leyde, qui n'avait été fondée qu'en 1575, aux frais des États de Hollande, de Zélande et d'Utrecht. Il a notamment été formé par le célèbre humaniste, philologue et historiographe Justus Lipsius, qui lui a enseigné l'histoire et le néo-stoïcisme mais aussi Willebrord Snell qui lui enseignait les mathématiques, une matière qui fascinait Maurice. Il étudiait à Leyde quand son père Guillaume Ier d'Orange-Nassau fut assassiné en 1584 par Balthazar Gérard. Cependant âgé de 17 ans, Maurice ne peut succéder à son père à la tête de la rébellion. Pour autant, malgré sa jeunesse, il reçoit un siège au Conseil d'Etat. Il y a cependant peu d'influence mais ce siège lui permet de nourrir ses prétentions et son ambition. Il aurait notamment dit "Tandem fit surculus arbor", avec le temps, la pousse devient arbre.

A peine âgé de 20 ans, il fut nommé, grâce à l'influence d’Oldenbarneveldt, stathouder des provinces de Hollande et de Zélande ; il obtint les mêmes titres pour celles de Gueldre, d'Utrecht et d'Overijssel, en 1589 et 1590. Il justifia cette confiance par les brillantes campagnes de 1590, 1591 et 1592 contre les troupes espagnoles. On peut notamment citer la prise de Deventer, de Nimègue ou encore de Groningue. Il conclut en 1596, avec la France et l'Angleterre, l'alliance offensive et défensive dite de La Haye. Philippe II, face à cette coalition, se résigne en 1598 à remettre sept provinces du Nord qui ne reconnaissent plus la souveraineté de la dynastie des Habsbourg, Maurice de Nassau est donc légitimer dans son opposition à la monarchie espagnole.

Avec l'aide de son cousin Guillaume-Louis de Nassau, stathouder en Frise et Groningue, il réorganise son armée, il modernise l'entraînement de ses soldats et réduit leurs formations tactiques afin d'augmenter les effectifs. Grand stratège, Maurice transforme les Provinces-Unies en un véritable foyer d'innovations militaires, notamment avec une utilisation exacerbée du terrain, en particulier en Hollande et Zélande, ou encore avec une division des troupes en petites unités mobiles permettant un quadrillage de la région avec une possession soucieuse des digues, des plans d'eau et des écluses (la maîtrise des eaux étant centrale dans cette région)[1].

Il sut s'entourer de collaborateurs précieux, au premier rang desquels il y a lieu de citer Simon Stevin.

Cependant, comme il n'était pas l'aîné des héritiers de son père, la principauté d'Orange lui échappa pour échoir à Philippe-Guillaume d'Orange.

Conquêtes territoriales

La Reddition de Breda, par Diego Vélasquez.

Les contours actuels des Pays-Bas sont pour l'essentiel ceux issus des guerres menées par Maurice de Nassau : par les victoires de Turnhout (1597), de Nieuport (1600), par la prise de Rheinberg (1597 et 1601), de Grave et de L’Écluse (1601 et 1604), il contribua puissamment, malgré quelques avantages concédés à l’Espagne, au triomphe de l’indépendance hollandaise, mais il fut arrêté dans ses succès par le traité d'Anvers (1609), conclu à l’instigation de Johan van Oldenbarnevelt.

À la mort de son frère plus âgé, Philippe-Guillaume d'Orange, en , il obtint le titre de prince d'Orange. Maurice aspira dès lors au pouvoir absolu : malgré la vive résistance de Johan van Oldenbarnevelt et d'Hugo de Groot, il fit sanctionner, par le synode de Dordrecht (1618), toutes les mesures contraires à son ambition, et condamner à la mort, à l'exil ou à la confiscation de leurs biens les chefs de l'opposition, notamment Johan van Oldenbarnevelt, qui fut condamné à mort en 1619.

II reprit en 1621 la guerre avec l'Espagne, mais ne put ni faire lever le blocus de Bréda par Ambrogio Spinola (1624), ni prendre Anvers (1625). Maurice était un des premiers capitaines de son époque, mais il a laissé la réputation d'un homme ambitieux et froid. Ses victoires, notamment celle de Nieuport, en 1600, le placent comme le plus grand tacticien de son temps.

Maurice de Nassau et l'île Maurice

C'est de son prénom que vient le nom de l'île Maurice.

Titres

Sources

  1. Jean-Pierre Bois, Les guerres en Europe 1494-1792, Paris, Editions Belin, , 306 p., La puissance espagnole en question 1566-1609, pages 52 à 55