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Guerre Israël-Hamas (depuis 2023)

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Conflit israélo-palestinien d'octobre 2023
Description de l'image Gaza conflict map2.png.
Informations générales
Date Depuis le
(8 mois et 4 jours)
Lieu Israël
Palestine
Drapeau du Liban Liban
Issue En cours
Belligérants
Hamas
Hezbollah[1]
Fichier:Flag of the Islamic Jihad Movement in Palestine.svg Jihad islamique palestinien
FPLP
FDLP
Soutien :
Drapeau de l'Iran Iran
Drapeau de l'Algérie Algérie
Drapeau d’Israël Israël
Soutien :
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau de l’Union européenne Union européenne
Commandants
Ismaïl Haniyeh
Mohammed Deïf
Fichier:Flag of the Islamic Jihad Movement in Palestine.svg Ziyad al-Nakhalah
Hassan Nasrallah
Drapeau d’Israël Benyamin Netanyahou
Drapeau d’Israël Yoav Galant
Pertes
Au moins 313 morts et
1 800 blessés à Gaza selon le ministère de la Santé gazaoui[2]
Plus de 600 morts et
2 000 blessés selon les autorités israéliennes[3]
163 Israéliens faits prisonnier, dont des soldats, selon le Hamas[4]
26 soldats israéliens tués[3]

Conflit israélo-palestinien

L'opération Déluge d'al-Aqsa (en arabe : طوفان الأقصی) annoncée par Mohammed Deïf, commandant suprême des Brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche armée du Hamas, débute le avec l'infiltration de militants du Hamas dans les kibboutzim entourant la bande de Gaza par terre, mer et air à « l'aide de parapentes »[5]. 5 000 roquettes sont tirées sur Israël[6]. Des soldats et des colons israéliens sont tués ou enlevés[7]. Israël réplique par l'opération Épées de fer[8] (en hébreu : חרבות ברזל), comprenant des bombardements aériens et une possible attaque au sol.

Contexte

Le , alors que des négociations indirectes ont lieu entre Israël et le Hamas sous les auspices de l'Égypte, Israël décide de rouvrir le poste-frontière d'Erez (après une fermeture de deux semaines) afin d’autoriser l’entrée des ouvriers gazaouis sur le territoire israélien. Selon les responsables israéliens de la sécurité, cela conduira sûrement à l’apaisement des tensions dans le secteur, ce que le Hamas pourrait considérer comme une victoire. Environ 18 500 Gazaouis devraient retourner travailler en Israël.[9].

Pour le journaliste libanais Michel Touma, la dynamique de normalisation avec Israël enclenchée par les accords d'Abraham semble en ce début octobre 2023 proche de réussir grâce à une entente et des relations historiques entre l’État hébreu et l’Arabie saoudite. Ce grand projet est contraire aux visées hégémoniques régionales des Gardiens de la révolution iranienne. Une « bonne guerre » avec israël pourrait stopper cet élan[10].

Déroulement

Opération déluge d'Al-Aqsa

L'attaque survient vers 6 heures du matin (heure locale), le , en plein shabbat, en pleine fête de Sim'hat Torah et au lendemain de la commémoration de la guerre du Kippour, qui avait été lancée le , là aussi, par une attaque surprise, le jour de la fête de Yom Kippour[11].

Mohammed Deïf déclare sur Al-Aqsa TV :  : « La première frappe, qui a visé les positions, les aéroports et les fortifications militaires de l'ennemi, a dépassé les 5 000 missiles (...). Nous avons décidé de mettre un terme à tous les crimes de l'occupation ». Des combats ont lieu dans la région israélienne proche de la bande Gaza, à Sdérot où un commissariat de police est pris par des combattants palestiniens, dans les petites villes d'Ofaqim et de [[Netivot][12], dans les villages ou kibboutzim de Nahal Oz, Magen, Be'eri, Kfar Aza[13] et Réïm où des terroristes tirent sur des participants à une rave party[14].

Vers 10 heures le Premier ministre Benyamin Netanyahou s'adresse à la nation ; il déclare « Israël est en guerre. [Je] procède à une vaste mobilisation des réservistes pour riposter à une échelle et avec une intensité que l’ennemi n’a jamais connue jusqu’à présent ». Dans un communiqué conjoint, les chefs des partis d’opposition de la Knesset apportent leur soutien total à Tsahal et appellent la communauté internationale à condamner les actes de terrorisme[15].

Dans la soirée, le ministre israélien de l'Énergie, Israël Katz, signe un décret ordonnant à la compagnie publique d'électricité de « cesser [sa] fourniture d'électricité à Gaza »[16].

Des attaques du Hezbollah ont également lieu dans la matinée du , avec plusieurs tirs d'artillerie depuis le Liban vers Israël. L'état hébreu réplique en frappant à son tour les positions du groupe au Liban et met en place des points de contrôle à la frontière[17],[18].

Dans la journée du 8 octobre, le bilan côté israélien monte à 600 morts[3].

Opération Épées de fer

Quelques heures après l'attaque, Israël réplique en frappant à son tour la bande de Gaza. Des combats au sol s'engagent entre Tsahal et les combattant du Hamas, pour la reprise de certains points du territoire israélien, comme le commissariat de Sdérot[18],[3].

Réactions

Réactions internationales

  • Drapeau de l'Arabie saoudite Arabie saoudite : le ministère des Affaires étrangères appelle à un « arrêt immédiat des violences entre Israéliens et Palestiniens »[19].
  • Drapeau de la Belgique Belgique : le premier ministre belge Alexander De Croo appelle à l'arrêt des violences et du conflit. La ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib condamne fermement les attaques perpétrées contre les civils israéliens[20].
  • Drapeau de l'Égypte Égypte : le ministre des Affaires étrangères s'inquiète des « graves conséquences » et demande d'« exercer un maximum de retenue en évitant d’exposer les civils à plus de dangers »[19].
  • Drapeau des Émirats arabes unis Émirats arabes unis : un communiqué officiel appelle à empêcher l'escalade de la violence et à la sécurité des civils[21].
  • Drapeau des États-Unis États-Unis : le président Joe Biden, qui s'est entretenu avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, a mis « en garde tout acteur hostile à Israël qui chercherait à profiter de la situation »[22].
  • Drapeau de la France France : la porte parole du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a condamné « avec la plus grande fermeté les attaques terroristes en cours contre Israël et sa population » ; elle a exprimé « la pleine solidarité » de la France avec Israël et les victimes et affirmé « son rejet absolu du terrorisme et son attachement à la sécurité d’Israël »[23]. Quant au président de la République, Emmanuel Macron, il déclare : « Je condamne fermement les attaques des terroristes du Hamas qui frappent actuellement Israël. J'exprime ma pleine solidarité avec les victimes, leurs familles et leurs proches. »[24].
  • Drapeau de l'Iran Iran : Yahya Rahim Safavi, le conseiller militaire du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a salué la « fière » offensive déclenchée par le mouvement islamiste Hamas contre Israël[25].
  • Drapeau du Maroc Maroc : le Maroc « condamne les attaques contre les civils d’où qu’ils soient »[26].
  • Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni : « Je suis choqué par les attaques menées ce matin par les terroristes du Hamas contre des citoyens israéliens », a déclaré le chef du gouvernement Rishi Sunak. « Israël a le droit absolu de se défendre », a-t-il ajouté[22].
  • Drapeau de la Russie Russie : la Russie a appelé les deux parties à la retenue et à un cessez-le-feu[22].
  • Drapeau de la Suisse Suisse : la Suisse « condamne les tirs de roquettes et les attaques depuis Gaza contre Israël. Nous exigeons la fin immédiate de l’usage de la violence. Et nous rappelons que la protection des civils est essentielle. », a déclaré le Département fédéral des affaires étrangères[27].
  • Drapeau de la Turquie Turquie : le président Recep Tayyip Erdoğan a exhorté Israéliens et Palestiniens à « agir de manière raisonnable » et « à s'abstenir d'agir impulsivement, ce qui augmenterait les tensions »[22].
  • Drapeau de l'Ukraine Ukraine : le président ukrainien Volodymyr Zelensky soutient fermement Israël[26].
  • Drapeau de l'Union africaine Union africaine : l'Union Africaine demande aux deux parties de « revenir, sans conditions préalables, à la table des négociations pour mettre en œuvre le principe de deux États vivant côte à côte ».[28].
  • Drapeau de l’Union européenne Union européenne : la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dénonce l’attaque « insensée » du Hamas contre Israël. Elle ajoute « Cette violence, ce n’est ni une solution politique, ni un acte de bravoure. C’est purement du terrorisme. L’Union européenne se tient aux côtés d’Israël. »[29].
  • Drapeau du Vatican Vatican : Le pape demande que « les attaques cessent » en Israël. Et invite à prier « pour qu’il y ait la paix en Israël et en Palestine »[30].

Réactions politiques

En France

En France, tous les partis représentés au Parlement sauf La France insoumise condamnent l'offensive du Hamas[31]. Selon ce parti, « l’offensive armée de forces palestiniennes menée par le Hamas intervient dans un contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem Est. »[31].

Le Nouveau parti anticapitaliste écrit sur son site : « Le NPA ne se joint pas à la litanie des appels à la prétendue “désescalade”... Le NPA rappelle son soutien aux PalestinienNEs...Nous lançons un appel à l’organisation rapide de mobilisations de soutien au peuple palestinien »[32]. Même chose selon Lutte ouvrière, pour qui « les Israéliens payent le prix de la politique de terrorisme d’État permanent d’Israël : un peuple qui en opprime un autre ne peut pas être un peuple libre »[33].

Analyse

Selon plusieurs experts, l'une des causes du bilan de l'attaque serait l'impréparation d'Israël, dont les services de renseignement auraient échoué dans l'« anticipation » et l'« analyse de la menace »[34]. L'armée israélienne reconnaît elle-même la « surprise et la défaillance du pouvoir face à cette attaque éclair »[34].

La revue le Grand Continent a proposé d'appeler la situation découlant de l'attaque du Hamas la "Guerre de Soukkot", en référence à la fête religieuse qui se terminait au moment des premiers tirs de missiles contre le territoire israélien, et à la Guerre du Kippour, qui avait commencée exactement 50 ans et un jour plus tôt[35].

Références

  1. (en) « Israel Army Fires Artillery at Lebanon as Hezbollah Claims Attack », Asharq Al-Awsat,‎ (lire en ligne)
  2. (en) « Hamas says 313 Palestinians killed so far », sur The Times of Israel,
  3. a b c et d « EN DIRECT - Attaque du Hamas contre Israël: le bilan monte à 600 morts côté israélien », sur Le Figaro, (consulté le )
  4. « "Nous avons kidnappé 53 Israéliens dans la bande de Gaza" (Hamas) », sur i24News
  5. « Au moins 22 Israéliens tués par balles dans l'offensive du Hamas », sur France 24, (consulté le )
  6. (en) « Hamas says 313 Palestinians killed so far », sur Time of Israel, (consulté le )
  7. « Attaque du Hamas : l'armée israélienne confirme l'enlèvement de soldats et de civils israéliens », sur La Tribune
  8. (en) « Israel Defense Force launches 'Operation Swords of Iron' - Israel Hayom », sur www.israelhayom.com (consulté le )
  9. « Israël/Bande de Gaza : l’ouverture du point de passage d’Erez pourrait apaiser les tensions avec le Hamas », sur i24News,
  10. Michel Touma, « L’éditorial – Le sabotage d’une dynamique à l’autre », sur Ici Beyrouth,
  11. « "Une date symbolique": le Hamas frappe Israël 50 ans quasiment jour pour jour après la guerre du Kippour », sur BFMTV (consulté le )
  12. « Le massacre au kibboutz Beeri ravive les peurs et le courage de 1948 », sur The Times of Israel,
  13. « "Je n'ai jamais été aussi effrayée" : au petit matin, jour de shabbat, une attaque surprise du Hamas sème la terreur sur Israël », sur FranceInfo,
  14. « Des dizaines d’Israéliens portés disparus après une fête dans le désert », sur The Times of Israel,
  15. « Netanyahu : « Israël est en guerre » », sur The times of Israel,
  16. « Israël ordonne de couper la fourniture d'électricité à Gaza », sur RFI, 7 ocotbre 2023
  17. « En direct, attaque du Hamas contre Israël : le Hezbollah revendique des tirs sur Israël, l’armée israélienne frappe le sud du Liban et évacue la population autour de la bande de Gaza », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. a et b « Attaque surprise, réactions… Récit d’un samedi de guerre en Israël », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
  19. a et b Hala Kodmani, « Attaque du Hamas en Israël : le monde arabe entre embarras et réjouissance », sur Libération (consulté le )
  20. « Offensive du Hamas : De Croo appelle à « l’arrêt immédiat de cette violence » », sur Le Soir, (consulté le )
  21. « Près de 300 tués et 2 000 blessés : nous suivons en DIRECT l'offensive du Hamas contre Israël », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  22. a b c et d « Israël/Gaza: Etat-Unis et Européens condamnent vivement l'attaque du Hamas », sur La Croix,
  23. Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, « Attaques terroristes contre Israël - Déclaration de la porte-parole du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (07.10.23) », sur France Diplomatie - Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (consulté le )
  24. « Condamnations internationales », La Tribune dimanche, no 1,‎ , p. 3
  25. « Palestine-Israël : Le Maroc «condamne les attaques contre les civils d’où qu’ils soient» », sur Yabiladi,
  26. a et b Par Times of Israel Staff, « Zelensky : « Le droit d’Israël à se défendre est indiscutable » », sur fr.timesofisrael.com (consulté le )
  27. « La Suisse condamne les attaques contre Israël et déconseille les voyages », sur rts.ch,
  28. « POLITIQUE Israël-Gaza : l’Union africaine appelle à la fin de la guerre », sur Jeune Afrique,
  29. « Attaque du Hamas en Israël », sur 20 minutes,
  30. « EN DIRECT - Attaque du Hamas contre Israël : au moins 600 morts et plus de 2 000 blessés côté israélien », sur Libération
  31. a et b Le Monde/AFP, « Attaque du Hamas contre Israël : LFI se démarque et attire les critiques », sur Le Monde (consulté le )
  32. Site du NPA, « Offensive de Gaza : nous sommes tous et toutes palestinienNEs ! (07.10.23) », sur Site du NPA (consulté le )
  33. « Guerre au Proche-Orient : retour de flamme pour le terrorisme d'État d'Israël », sur Lutte Ouvrière : Le Portail (consulté le )
  34. a et b « Attaques du Hamas en Israël: un "échec" des services de renseignement et de défense », sur BFMTV (consulté le )
  35. « Israël, Hamas : la guerre de Soukkot », sur Le Grand Continent, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes