Delphine Delamare

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est la version actuelle de cette page, en date du 4 mai 2024 à 11:59 et modifiée en dernier par Jerome misc (discuter | contributions). L'URL présente est un lien permanent vers cette version.
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Delphine Delamare
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Véronique Delphine CouturierVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Plaque commémorative.

Véronique Delphine Couturier, épouse Delamare, dite Delphine Delamare, née le à La Rue-Saint-Pierre (Seine-Inférieure) et morte le à Ry, est une femme française dont le suicide inspire Gustave Flaubert pour l’héroïne de son roman Madame Bovary.

Biographie[modifier | modifier le code]

Véronique Delphine Couturier est l’aînée d'une fratrie de cinq enfants[1]. En 1836 la famille déménage à Blainville-Crevon[2]. Le , à la Mairie de Blainville-Crevon[3], elle se marie avec l'officier de santé Eugène Delamare (Benoist-Eugène Delamare, né à Rouen le , ancien élève du médecin Achille Flaubert[4]).

Elle rencontre Narcisse-Stanislas Bottais à Ry en 1840. Ils deviendront amants[5]. De l'union avec Eugène Delamare naît une fille, Alice-Delphine, le [4]. Délaissée par ses deux amants et criblée de dettes, Delphine Delamare se suicide le à Ry par ingestion d'arsenic[6]. Son mari se suicide[7] dans la même ville le de l'année suivante[4].

Rapprochements avec Madame Bovary[modifier | modifier le code]

Après l’échec de La Tentation de Saint Antoine, Louis Bouilhet conseille à Flaubert de prendre comme sujet un fait divers tel celui des époux Delamare[7]. Maxime Du Camp écrit également au romancier pour lui demander s'il fait des progrès sur cette histoire[8].

Le , l'écrivain et journaliste Georges Dubosc publie un article (« La véritable Madame Bovary ») dans le Journal de Rouen[9] dans lequel il est le premier à faire le rapprochement entre Delphine Delamare et Madame Bovary[10]. Depuis, elle est tenue pour le modèle probable de Gustave Flaubert, alors que celui-ci présentait son roman comme « une histoire totalement inventée », et son personnage comme « une pure invention »[6].

Représentation dans les arts[modifier | modifier le code]

Rigolette cherchant à se distraire en l'absence de Germain, Joseph-Désiré Court (1844).
Au bal masqué (Vénitienne au bal masqué), Joseph-Désiré Court, Musée des Beaux-Arts de Rouen.

La mère du docteur Raoul Brunon, fondateur du musée Flaubert et d'histoire de la médecine et auteur d'un ouvrage sur Madame Bovary[Note 1], croit la reconnaître dans Rigolette attendant le retour de Germain, un tableau du peintre Joseph-Désiré Court (portraitiste de la famille Flaubert)[10]. Depuis, ce tableau, qui illustre un épisode des Mystères de Paris d'Eugène Sue, est fréquemment utilisé pour représenter Madame Bovary[1].

Raoul Brunon estime qu'il existe « un autre portrait de cette même jeune femme en costume de bal masqué », également de Joseph-Désiré Court, intitulé Vénitienne au bal masqué[10].

Les demandes de photographies de l'œuvre au musée des Beaux-Arts de Rouen démontrent un intérêt pour ces figures, en particulier pour Rigolette[10]. Ce tableau de Madame Bovary apparaît ensuite dans L'Illustration d'août 1930 puis, en 1936, dans la collection « Classique Larousse » [10]. En 1944, dans Flaubert et Madame Bovary de René Dumesnil, les deux portraits apparaissent ensemble suivi d'une légende sans équivoque statuant : « Deux portraits de jeune femme, par Court (Delphine Delamare, Mme Bovary) »[10].

Fernand Guey, conservateur du musée des Beaux-Arts, évoque quant à lui une « fable concernant les tableaux de Court et Madame Bovary »[10]. Rigolette figure dans l'Album Flaubert de la collection la Pléiade (1972)[10]. La couverture d'une nouvelle parution de Madame Bovary, en , dans une édition de poche (« Folio »), contribue, par son rayonnement, à maintenir ce point de vue[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « À propos de Madame Bovary, Girieud, Rouen, 1907 » .

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Généalogie de Véronique Delphine COUTURIER Mme BOVARY », sur Geneanet (consulté le ).
  2. Les amis de Flaubert, Bulletin no 15, 1959.
  3. Jean-Paul Noël et Thibaut Le Bertre, « La Vieille Maison à Blainville-Crevon », .
  4. a b et c « La Famille d’Eugène Delamare | Les Amis de Flaubert et de Maupassant », sur www.amis-flaubert-maupassant.fr (consulté le ).
  5. « Histoire : de Madame Bovary à Beauvais », (consulté le ).
  6. a et b Romane Ganneval, « Emma Bovary, du fait divers à l’œuvre littéraire », sur la-croix.com, (consulté le ).
  7. a et b Winock 2013, p. 107.
  8. Winock 2013, p. 155.
  9. « La véritable "Madame Bovary" », Journal de Rouen, , p. 3.
  10. a b c d e f g h et i Centre Flaubert de l'Université de Rouen.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]