Méridiennes de Quetelet

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Les méridiennes de Quetelet sont des méridiennes érigées en Belgique, dans les années 1830, par Adolphe Quetelet, directeur de l'Observatoire royal de Belgique, à la demande du gouvernement. Elles étaient destinées à synchroniser le temps entre les différentes localités du jeune royaume. Cette synchronisation était devenue indispensable suite au développement rapide du chemin de fer en Belgique.

Contexte historique

En 1835 est inaugurée la première ligne de chemin de fer continentale entre Anvers et Bruxelles. Cette ligne sera rapidement suivie de nombreuses autres. Jusque là, sans que cela ne cause aucun problème, chaque localité possède son heure propre qui diffère parfois considérablement de celle de la localité voisine. Dans son rapport au ministre du [1], Adolphe Quetelet, rapporte ainsi que, par exemple, l'heure à Liège diffère de près d'une demi-heure de celle de Ans, distante de quelques kilomètres et sensiblement à la même longitude. Le développement des transports ferroviaires et la possibilité de se déplacer rapidement d'une localité à l'autre va changer tout cela. Adolphe Quetelet est alors directeur de l'observatoire dont il a convaincu les autorités de l'utilité. Il est donc mandaté par le gouvernement pour mettre en place une quarantaine de méridiennes réparties sur tout le territoire dans les principales villes du royaume (Arrêté royal du ). Trois ans plus tard, il fera paraître dans le Moniteur belge le résultat de ses travaux.

La position du Soleil dans le ciel à un instant donné dépend de la latitude et de la longitude du lieu d'observation. Le moment du passage au méridien dépend de la longitude. Le problème de la détermination de la longitude n'a été réglé que dans la seconde partie du XVIIIe siècle quand John Harrison finit par remporter le prix du Longitude Act en réalisant une horloge transportable suffisamment fiable et précise.

Le temps solaire, il est midi quand le Soleil passe au méridien, varie en fonction de la longitude. Pire, pour un même lieu, suite à la position de la Terre sur son orbite autour du Soleil, il varie au cours de l'année. Il répond à l'équation du temps. Dans son rapport de 1839, Adolphe Quetelet recommande de se baser sur le temps solaire local vrai (et non le temps solaire moyen éventuellement à un autre lieu) pour éviter aux gens des calculs compliqués. La première zone de temps uniforme n'apparaîtra, en Angleterre, qu'en 18--. Et le temps uniforme universel avec les fuseaux horaires qu'après --.

Les méridiennes de Quetelet n'eurent cependant qu'une durée de vie fonctionnelle limitée. Dès le départ, un temps centralisé fut transporté par des horloges embarquées dans les trains. Et, un peu plus tard, dès 1850, le télégraphe de Samuel Morse se répand rapidement et l'heure de Bruxelles est communiquée à toutes les gares par voie électrique. C'est l'heure du chemin de fer qui va servir d'heure civile dans tout le royaume[2].

Le , la Belgique adopte les fuseaux horaires et le temps moyen de Greenwich, en retard de 17 minutes et 29 secondes sur l'heure solaire moyenne de Bruxelles. Suivant, par là, les recommandations de la réunion de l'Association géodésique internationale de Rome en 1883.

Les méridiennes

Il fait l'acquisition de cinq petites lunettes méridiennes de fabrication anglaise () à destination d'Anvers, d'Ostende, de Bruges, de Gand et de Liège. Il visite diverses localités pour trouver des lieux appropriés. Dans un premier temps, il place les méridiennes à l'intérieur puis se rend compte que ces lieux ne sont pas toujours ouverts au public et en place donc à l'extérieur.

Bruxelles

La méridienne de Bruxelles fut la première réalisée, non loin de l'observatoire dont Quetelet était directeur, dans la Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles.

Bruges

La méridienne de Bruges est matérialisée par des marques au sol sur la Grand-Place de Bruges où une boule en laiton de 50 centimètres, placée sur le toit de la Maison Bouchoute, projette son ombre.

Gand

La méridienne de Gand se trouve dans l'Aula Academica (nl) de l'université de Gand[3], où Adolphe Quetelet a fait ses études. Un fil de laiton disposé dans le pavement du péristyle la matérialise. Un trou dans le mur laisse pénétrer les rayons du Soleil aux alentours de midi.

Liège

Elle se trouvait du côté du bâtiment central de l'université de Liège (mais n'existe plus).

Lierre

À Lierre, il choisit l'ombre de l'Hôtel de ville projetée sur la Grand-Place qu'il matérialise par une bande en laiton[4].

Malines

À Malines, il se sert de la colonne milliaire marquant le centre du réseau ferroviaire comme gnomon.

Ostende

La méridienne d'Ostende est extérieure et une petite figure qui surmonte l'hôtel de ville sert de gnomon.


Notes et références

  1. « Travaux exécutés dans la vue de déterminer la marche du temps dans les principales localités du royaume. », complément au Moniteur belge du 10 février 1839
  2. [PDF]« Sous l'emprise du temps », livre publié par l'université de Gand à l'occasion d'une exposition en 2017.
  3. (nl)« Meridiaanlijn », sur www.ugentmemorie.be
  4. « Monuments pour mesurer le temps: les méridiennes de Quetelet », sur bestor.be