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Esclavage aux États-Unis

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L'histoire de l'esclavage aux États-Unis (1619-1865) débute peu après l'installation des premiers colons britanniques en Virginie et se termine avec l'adoption du 13e amendement de la Constitution américaine. Durant cette période, l'esclavage occupa une position centrale dans l'organisation sociale et économique du pays qui importa environ 600.000 Africains, soit 6% du total des esclaves déportés vers les Amériques, jusqu'à l'interdiction de la traite atlantique en 1808[1].

Origines

La première mention d'esclaves africains dans les colonies américaines date de 1619. Après avoir mené une bataille contre un navire espagnol et essuyé une tempête durant le même été, un navire néerlandais, le « White Lion », est contraint à appareiller à Jamestown (Virginie) avec à son bord vingts esclaves dérobés aux marins ibériques. La colonie est alors au début de la période connue sous le nom de « Grande migration » durant laquelle sa population passe de 450 à 4000 résidents. Son taux de mortalité reste toutefois extrêmement élevé, principalement à cause des maladies infectieuses, de la malnutrition et des combats fréquents avec les Nord-Amérindiens. Le manque de main d'œuvre est persistant. Le navire néerlandais présentant de sérieuses avaries, un accord est conclu pour faire des esclaves la contrepartie de la nourriture et des réparations.

Pour faire face à leurs besoins en main d'œuvre, les premières colonies américaines ont recours à un système qui s'apparente à l'engagisme, en particulier pour les tâches domestiques : de nombreux européens, principalement des Anglais, des Irlandais et des Allemands pauvres arrivent dans les treize colonies britanniques initiales avec un statut de « travailleurs sous contrat » (indentured servants)[2]. C'est ce système que les colons adoptent avec les vingts premiers esclaves débarqués par les marins néerlandais. Conformément à ce statut, ceux-ci sont libérés après une période établie et se voient accorder la jouissance de quelques terres par leurs anciens maîtres. Au moins un de ces esclaves, le dénommé Anthony Johnson, est véritablement devenu un propriétaire terrien lui-même détenteur d'esclaves. Toutefois, dans la majorité des cas, les anciens esclaves ne parvenaient pas à sortir de la misère dans laquelle ils étaient confinés. Les meilleures terres du sud-est de la Virginie étaient déjà dans les mains de riches familles de planteurs dès le milieu du XVIe siècle, et la libération des anciens engagés ne leur permettait pas d'échapper à une extrême pauvreté. La persistance de ces inégalités fut génératrice de tensions sociales importante. La révolte de Bacon, où seuls les rebelles noirs furent condamnés, montra que les travailleurs et les fermiers pauvres pouvaient constituer une menace pour les riches propriétaires terriens.

Le passage de l'engagisme appliqué aux noirs à un esclavage à fondement racial fut progressif. Sur le plan juridique, la première condamnation d'un serviteur noir à l'esclavage est datée de 1640. En 1654, une cours du comté de Northampton se prononce contre John Casor, le déclarant propriété à vie de son maître. Les colons s'engouffèrent dans un vide juridique : puisque les déportés africains n'étaient pas citoyens britanniques par leur naissance, ils n'étaient pas nécessairement couverts par la loi commune britannique (Common law).

Le code de l'esclavage de l'État de Virginie de 1705 généralise explicitement le statut d'esclaves. Durant la période coloniale britannique, toutes les colonies, au nord comme au sud, possédaient des esclaves. Ceux du nord étaient principalement employés à des tâches domestiques, ceux du sud travaillant dès l'origine dans des fermes et des plantations cultivant des plants d'indigo, du riz et du tabac, le coton devenant la culture principale dans les années 1790. En Caroline du Sud en 1720 près de 65% de la population était constituée d'esclaves,« «  » » principalement utilisés par les riches fermiers et planteurs tournés vers l'exportation[3].

Bibliographie

  • Ira Berlin, Many thousands gone. The fist two centuries of slavery in north America, Harvard University Press, Cambridge, 1998.
  • Walter Johnson, Soul by soul : life inside the antebellum slave market, Harvard University Press, Cambridge, 1999.
  • Peter Kolchin, Une institution très particulière. L'esclavage aux États-Unis, Belin, Paris, 1998.
  • Randal M. Miller et John D. Smith (dir.), Dictionary of Afro-American Slavery, Greenwood, Westport (Connecticut), 1997.
  • Michael Tadman, Speculators and slaves : masters, traders, and slaves in the old South, University of Wisconsin Press, Madison, 1989.

Notes et références

  1. Hugh Thomas, The slave trade : the story of the atlantic slave trade, 1440-1870, Simon and Schuster, New York, 1997.
  2. Le maître payait au travailleur le voyage et disposait de sa force de travail durant une période déterminée.
  3. Trinkley, M. « Growth of South Carolina's Slave Population », South Carolina Information Highway.