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Lac de Nemi

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Lac de Nemi
Image illustrative de l’article Lac de Nemi
Administration
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Géographie
Coordonnées 41° 42′ 44″ N, 12° 42′ 09″ E
Superficie 1,67 km2
Altitude 316 m
Profondeur
 · Maximale

33 m
Géolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Lac de Nemi

Le lac de Nemi est l’un des paysages les plus pittoresques d’Italie. Dans l’Antiquité, le lac était sur le territoire d’Aricie, près du lac d'Albano. On y trouvait un très célèbre sanctuaire de Diane. Une coutume très ancienne voulait que le prêtre de la déesse (le rex Nemorensis) soit un esclave fugitif. Devenait Rex Nemorensis celui qui parvenait à cueillir un rameau d’un arbre particulier du lucus puis à tuer le rex en place en duel. Le rite, comme la statue, aurait été amené en Italie par Oreste, réfugié à Nemi après avoir tué le roi de Chersonnèse de Thrace, Toante, et avoir dérobé le simulacre de la déesse locale sanguinaire, Diane Taurique. D’autres divinités étaient honorées à Nemi : Egérie et Virbius (qui serait Hippolyte, tué par des chevaux envoyés par Aphrodite et ressuscité par Esculape). La divinité Diane a un caractère complexe : déesse de la chasse et de la vie sauvage, mais aussi déesse infernale, protectrice des générations et des parturientes. Il s’agit en fait de plusieurs déesses en une, comme le montrent les monnaies d’époque républicaine, avec 3 figures côte à côte. La tête de bronze d’une de ces divinités (Ve s.) se trouve à la Ny Carlsberg Glyptotek de Copenhague. Le sanctuaire devient probablement le centre de la ligue latine après la destruction d’Albe. Caton mentionne la dédicace dans le sanctuaire d’un dictateur de Tusculum, Egerius Baebius. Il parle d’une ligue qui ne comprend ni Albe ni Rome mais seulement Tusculum, Aricie, Lanuvium, Laurentum (Lavinium), Cora, Tivoli, Pometia et Ardée. Le sanctuaire doit être alors restructuré (fin VIe-début Ve s.), en utilisant l’espace dégagé grâce à la construction de l’émissaire (et occupé par l’actuel village de Nemi). Le sanctuaire est localisé au Nord du lac depuis le XVIIe s.. Il a été constamment fouillé et pillé depuis lors et on retrouve du matériel dans les musées de Copenhague, d’Angleterre, des Etats-Unis, à la Villa Giulia et au Museo delle Terme. Les vestiges sont en grande partie réenterrés. On a repéré la route menant d’Aricie au sanctuaire (avec des tagliate dans la roche). Le temple est constitué d’une grande plate-forme, en partie artificielle, limité par un portique à colonne. Au Nord, on a repéré une série de pièces, peut-être les habitations des prêtres. Un édifice de 30 X 15,90 m est légèrement décalé. Il s’agit peut-être du temple (mais il ne correspond par à la description qu’en donne Vitruve, IV, 8, 4). Le temple se trouve donc probablement plus à l’Est. On a découvert un grand nombre d’objets votifs à l’intérieur du sanctuaire (terres cuite, bronzes, monnaies), en particulier dans le portique septentrional (dont des portraits de la famille impériale). Une inscription permet de dater le portique de la fin du IIe s. (et donc en contemporanéité avec le sanctuaire de Palestrina). A cette phase correspond une tête de statue de marbre (à Copenhague), sortant du même atelier que celle de la Fortuna huiusce diei du Champ de Mars (temple B du Largo Argentina), datée de 101-100. Sur la platea du sanctuaire devait se trouver des sacella dédiés à des divinités mineures (dont Isis et Bubastis). César possédait une villa près du lac ; elle constitue le noyau initial des propriétés impériales de la zone. Sous la localité Genzano s’ouvre l’émissaire, probablement réalisé pour dégager le sanctuaire des influences marécageuses en faisant baisser le niveau du lac. La galerie débouche dans la vallée Ariccia et mesure 1653 m de long. L’ouverture, côté lac, est en opus quadratum de grands blocs de tuf. La technique permet de penser qu’il est contemporain de l’émissaire du lac d’Albe (IVe s. ?). Le principal indice de présence de la villa impériale est constitué des deux bateaux découverts en 1927-1932 et détruits en 1944.


Bibliographie

  • Filippo Coarelli, Dintorni di Roma, Guide Archeologiche Laterza, Rome-Bari, 1981.