Alençon

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Modèle:Tableau comm Alençon est une commune française, située dans le département de l'Orne et la région Basse-Normandie.

Ses habitants sont appelés les Alençonnais.

Officiellement normande, Alençon est toutefois très tournée vers la région Pays de la Loire (et notamment la ville du Mans). Sa communauté urbaine inclut d'ailleurs plusieurs communes situées dans le département de la Sarthe, dont elle est immédiatement limitrophe.

Histoire

Probable vicus gallo-romain Alençon est attesté comme chef-lieu de centenie et de vicaria aux époques mérovingienne - au début du VIIe siècle - et carolingienne - en 900, relevant du pagus d'Hiémois.

Un castrum est cité au début du XIe siècle, tenu notamment par Guillaume Ier de Bellême.

Un première mention d'un burgus - bourg fortifié - en 1080.

Un prieuré de l'abbaye de Lonlay est implanté dans la seconde moitié du XIIe siècle.

Érigée en duché en 1285, Alençon fut définitivement rattachée au domaine royal en 1549, après la mort de Marguerite de France (1492-1549) dite Marguerite d'Angoulême, sœur du roi François Ier, veuve en premières noces du dernier duc Charles IV (mort en 1525 lors de la bataille de Pavie).

Après son veuvage, ayant établi sa cour à Alençon et y étant demeurée après son remariage avec le roi de Navarre Henri II d'Albret, Marguerite d'Angoulême (grand-mère maternelle du futur Henri IV) laissa le calvinisme s'implanter dans la ville. Première ville acquise aux idées calvinistes, Alençon devient rapidement un foyer de la Réforme. Le petit catéchisme de Luther y est imprimé dès 1529 par Simon Dubois. Les Protestants s’emparent de la ville, saccagent les églises et interdisent le culte catholique. Pendant les guerres de religion, le Duc de Mayenne, chef de la Ligue et Henri de Navarre, futur Henri IV, se disputent plusieurs villes du duché d’Alençon qui devient le théâtre de durs affrontements. Alençon tombe aux mains du duc de Mayenne avec d’être reprise par Henri IV qui vend le duché au duc Frédéric Ier de Wurtemberg en 1605. Marie de Médicis le lui rachète en 1613. Les Alençonnais, préférant fuir plutôt que d’avoir à subir les dragonnades, laissent une ville vide aux troupes de dragons. La Révocation de l’Édit de Nantes entraîne une forte immigration vers l'Angleterre, les Pays-Bas ou les îles anglo-normandes.

Colbert fonde en 1665 ses célèbres manufactures dont celle du très célèbre point de France ou point d'Alençon créé en 1650 à partir du point de Venise. Alençon employa, à l’apogée de son art, jusqu'à huit mille dentellières.

En 1636, lors de la refonte de l’administration territoriale du royaume par Richelieu, le duché d’Alençon est supprimé et remplacé par une généralité faisant partie, avec celles de Rouen et de Caen, du gouvernement de Normandie. Alençon fut nommée, lors de ce nouveau découpage du royaume en élections fiscales, Généralité de la province du Perche.

Géographie

Lieux-dits et écarts

Communes limitrophes

Administration

Liste des maires successifs
Date d'élection Identité Qualité
Les données antérieures à 1995 ne sont pas encore connues.
juin 1995 Alain Lambert
mars 2001 Alain Lambert président de la communauté urbaine
ministre du Budget
2002 Christine Roimier

Démographie

Évolution démographique
v. 1882 1990 1999
16 615 29 988 28 935
Nombre retenu à partir de 1982 : Population sans doubles comptes

Économie

Apparue dès le XVIe siècle, l’imprimerie est vite florissante. Les Malassis fonderont une grande lignée d'imprimeurs.

Le tissage de la toile et du canevas de chanvre amène également la prospérité et un début de révolution industrielle au XVIIe siècle auquel la révocation de l'Édit de Nantes portera un coup fatal en provoquant la fuite des industriels huguenots vers l'Angleterre.

Au XXe siècle, Alençon fut un des bastions de Moulinex (entreprise industrielle d'électroménager). L'usine Moulinex d'Alençon - créée en 1937 par Jean Mantelet, inventeur du « moulin-légume » - a été pendant longtemps le cœur industriel de la ville. Lors de la fermeture définitive de l'usine, en 2002, l'usine comptait encore près de 1 000 emplois et assurait du travail à de nombreux sous-traitants.

Créé en 1983, l’Institut supérieur de plasturgie d’Alençon (ISPA) a contribué, en formant aux métiers de la plasturgie, à l’implantation de nouvelles entreprises, spécialisées notamment dans la plasturgie.

L’ouverture de l’A28 en juin 2001, entre Alençon et Le Mans, a permis, en outre, de désenclaver la ville.

Patrimoine religieux

  • Église Notre-Dame : nef du XVe siècle, porche flamboyant, début XVIe siècle. Suite à un incendie, le chœur et le clocher ont été reconstruits au milieu du XVIIIe siècle.
  • Église Saint-Léonard.
  • Chapelle Notre-Dame de Lorette : construite vers 1680 dans le quartier de Montsort.

Patrimoine civil

  • Le Château des Ducs : ses deux tours massives, encadrant la porte de l'actuelle prison et la tour couronnée que l'on voit à l'intérieur de l'enceinte, sont encore imposantes ; abrite également le palais de justice.
  • L'hôtel de ville (place Foch) : bâti en forme d'arc de cercle de 1783 à 1788 par l'architecte Delarue.
  • Maison d'Ozé (XVe siècle) : l’échevin Jean de Mesnil la fit construire en 1450. Charles de Valois, duc d’Alençon et son épouse, Marguerite de Navarre y vécurent et y auraient même invité le futur Henri IV en 1576. Elle abrite aujourd'hui l'Office du tourisme.
  • Hôtel de Guise : bâti à partir de 1630, en briques roses avec des chaînages en granit de Hertré dans un pur style Louis XIII, il sert de préfecture depuis 1800.
  • Halle aux Blés : date du début du XIXe siècle. Son dôme de fer et de verre lui fut ajouté plus tard par Gustave Eiffel.
  • Bibliothèque : ancienne chapelle du collège des Jésuites, construite au XVIIe siècle. Sa toiture a la forme d'une carène de navire renversée. Ses armoires en chêne sculpté du XVIIIe siècle provenant de l'Abbaye du Val Dieu renferment, entre autres, des éditions rares remontant jusqu'au XVIe siècle et des manuscrits médiévaux.
  • Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle : situé dans les locaux réhabilités de l'ancien collège des Jésuites.
  • Le Tribunal de Commerce : avec sa tourelle polygonale, cette élégante construction de la seconde moitié du XVe siècle décrite par Balzac dans "Le cabinet des antiques" fut le siège du bureau des finances à partir de 1640.
  • La Halle au Blé : ce monument circulaire construit de 1811 à 1819 sert aujourd'hui de salle des fetes.
  • Le quartier Saint-Léonard : ce quartier du vieil Alençon aux noms évocateurs (rue du Château, rue Bonette, rue des Lombards, rue de la Juiverie) remontant au Moyen-Âge est à visiter.

Musées

  • Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle, contigu à la bibliothèque, se consacre en plus de la dentelle, aux écoles de peinture française, italienne et nordique du XVe au début du XXe siècles et aux arts du Cambodge. Des expositions temporaires notamment sur de célèbres couturiers y sont organisées régulièrement.

Héraldique

Armes de la ville d'Alençon :

« D'azur à l'aigle bicéphale éployée d'or. »

Archives

  • Registres paroissiaux et d'état civil depuis :
  • Dépouillements généalogiques :
  • Délibérations municipales depuis :

Événements

  • Ornexpo (mars)
  • Alencon-Médavy : course pédestre (avril)
  • Fête d’ici et d’ailleurs (juin)
  • Les échappées belles : spectacles en plein air (été)

Personnalités

  • Charles de Guise, duc de Mayenne, (1554-1611), marquis puis duc de Mayenne, devint chef de la Ligue après l'assassinat de son frère Henri 1er, dit le Balafré, né à Alençon
  • Marie Madeleine de La Peltrie, (1603 - 1671) éducatrice, fondatrice du couvent des Ursulines du Québec, née à Alençon
  • Marthe La Perrière, née Barbot (1605-1677), invente le Point d’Alençon vers les années 1660, née à Alençon
  • Mme de Villedieu, née Desjardins (1640-1683), romancière, née à Alençon
  • Pierre-Joseph Odolant-Desnos (1722-1801), médecin et érudit auteur de nombreux ouvrages et manuscrits, né à Alençon
  • Pierre Allix (1641-1717), auteur protestant prolifique opposé à Bossuet, pasteur à Saint-Agobile et à Charenton, puis à Londres après la révocation de l’Édit de Nantes, chanoine et trésorier de la cathédrale de Salisbury, traducteur de la Bible en français, né à Alençon
  • Charles Éléonor du Friche de Valazé (1751-1793), militaire s'occupant par ailleurs d'économie politique, de législation et d'agronomie. Député de l'Orne à la Convention en 1792 lié à Vergniaud et aux Girondins et arrêté à leur suite, il se poignarda pour échapper à la guillotine, né à Alençon
  • Jean Auguste Ernouf (1753-1827), général, chef de l'état-major général aux armées du Nord et de la Moselle, capitaine général de la Guadeloupe en 1803, député de l'Orne en 1815, commandant de la 3e division militaire de 1816 à 1819, né à Alençon
  • Jacques de la Bilardière (1755-1834), botaniste né à Alençon
  • Jacques-René Hébert (1757-1794), journaliste et homme politique révolutionnaire, né à Alençon
  • Charles Gabriel d’Escures (~1760-1788), lieutenant de vaisseau sur "La Boussole" lors du voyage autour du monde de La Pérouse entrepris en 1785, né à Alençon
  • René Nicolas Desgenettes (1762-1837), médecin-chef de la Grande Armée de Napoléon, médecin en chef des Invalides et maire du 10e arrondissement de Paris, né à Alençon
  • Louis de Frotté, dit Blondel (1766-1800), général chouan, né à Alençon
  • Jean Pierre François Bonet, (1768-1857), général de division, né et mort à Alençon
  • Joseph Lenoir-Dufresne (1768-1806), industriel dans le textile, né à Alençon
  • Pierre-François Godard (1768-1838), graveur sur bois, né à Alençon
  • Louis Pierre Marie Bourdon (1779-1854), mathématicien, professeur au Prytanée militaire de Compiègne, puis de St-Cyr, au lycée Charlemagne et au lycée Napoléon, inspecteur de l'Académie de Paris en 1821, inspecteur général des études en 1835, membre du Conseil royal de l'Université, rédacteur d'ouvrages de vulgarisation scientifique, né à Alençon
  • Pierre François Godard (1797-1864), graveur et lithographe, né et mort à Alençon
  • Pierre-François-Léon Duchesne de la Sicotière, (1812-1895), avocat et historien, né à Valframbert
  • Ovide Gautier (1822-1896), graveur, né et mort à Alençon
  • Auguste Poulet-Malassis, (1825-1878), éditeur et ami de Baudelaire, né à Alençon
  • Stanislas-Eugène Oudinot de la Faverie, (1827-1889), peintre-verrier, né à Alençon
  • Adhémar Leclère (1853-1917), ouvrier typographe, correcteur, directeur d'imprimerie, journaliste, chef de rédaction, résident de France au Cambodge, auteur de nombreux ouvrages, né à Alençon
  • Leonard Trelawny Hobhouse (1864-1929) sociologue et philosophe britannique à la philosophie sociale opposée aussi bien au libéralisme économique qu'à la bureaucratie socialiste qui élabora une théorie du développement social faisant appel à l'anthropologie et à la biologie, mort à Alençon
  • Thérèse Martin dite Sainte Thérèse de Lisieux (1873-1897), née à Alençon
  • Louise Hervieu (1878-1954), artiste et femme de lettres, lauréate du prix Fémina, née à Alençon
  • André Couder (1897-1979) astronome français qui conçut les plans et construisit des éléments optiques pour de nombreux instruments d'observation. Élu à l'Académie des sciences en 1954, né à Alençon
  • Camille Lebossé (1905-1995) agrégé de mathématiques et rédacteur de manuels de mathématiques, né à Alençon
  • Daniel Balavoine (1952-1986), auteur-compositeur-interprète, né à Alençon

Ouvrages de référence

Littérature

  • Janine Montupet, La Dentellière d’Alençon
  • Honoré de Balzac, La Vieille Fille
  • Honoré de Balzac, Le Cabinet des Antiques

Guides touristiques

  • Orne, Guides Gallimard
  • Normandie, Guides Bleus, Hachette

Jumelage

La ville d'Alençon est jumelée avec les villes de Koutiala (Mali), Quakenbrück (Allemagne), Basingstoke (Angleterre)

Voir aussi

Liens externes

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