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Cinéma

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Le mot « film » fait référence à la pellicule qui lui sert de support

Le cinéma (abréviation de cinématographe) est une projection visuelle en mouvement, le plus souvent sonorisée.

Notons toutefois qu'en raison de la diversité des films et de la liberté de création, il est difficile de définir ce qu'est le cinéma aujourd'hui.

Le fait de raconter une histoire avec des images en mouvement ne suffit évidemment pas à définir le cinéma, puisqu'il existe des films sans « histoires » : en un sens les documentaires mais dont certains sont aussi "scénarisés", et plus encore les films de poésie ou les films abstraits.

On a vu des films sans mouvement apparent (comme par exemple la Jetée de Chris Marker ou les cinétracts de mai 68) composés de photographies filmées, des films sans tournages (les films d'archives, ou les films expérimentaux de found footage dont les plus connus sont sans doute ceux de Martin Arnold), des films sans montage (films réalisés en tourné-monté, comme ceux de Georges Méliès ou des frères Lumière), des films sans son (les films muets bien sûr, mais aussi les films expérimentaux silencieux), et même des films sans images tel Weekend de Walter Ruttmann et L'Homme atlantique de Marguerite Duras

On ne peut sans doute plus se référer au seul médium pellicule (super 8, 16 mm, 35 mm...), en raison des nouveaux modes de création et de diffusion (notamment vidéo et numérique) qui bouleversent le cinéma.

Le mot cinéma désigne également les salles ou complexes de salles dans lesquels les films sont diffusés. C'est un peu de là d'ailleurs que vient l'ambiguïté du mot. (Personne ne viendrait à confondre comme pour le medium télévision, le contenu et le contenant).

Le cinéma est enfin souvent dénommé septième art, comme la bande dessinée est dénommée neuvième art.


Bref historique

La question de savoir qui a inventé le cinéma est problématique. En 1895, le 22 février à Clayton dans le New Jersey, un certain Jean Le Roy organise un spectacle avec la projection de films sur une machine de son invention appelée le « cinématographe ». À Berlin Max von Skladanovsky invente un appareil similaire : le bioskop. En Angleterre l’inventeur Friese-Green se ruine à la tâche. En réalité, partout dans le monde les inventeurs se lancent à la conquête de l’image animée. Malheureusement, la plupart de ces inventions n’auront ni brevets ni descendance. C’est pourtant en France et aux États-Unis, bien avant la démonstration de Le Roy que le français Louis Aimée Augustin Le Prince construit et dépose le brevet d’une caméra en 1888. Les essais sur le pont de Leeds et dans sa propriété de Roudhay en Angleterre en octobre 1888 avaient été concluants. Il s’agit des plus anciens films existants. Ce qui fait théoriquement de Le Prince l’inventeur du cinéma. Cependant, c’est en 1890, après avoir amélioré sa caméra, que l’inventeur disparaît mystérieusement dans le train express Dijon-Paris du 16 septembre 1890. Selon la loi américaine, ses brevets sont alors suspendus pendant 7 ans. Entre temps l’histoire du cinéma se fit sans Augustin Le Prince.

Cette riche période d'expérimentation scientifique et cinématographique, aussi appellée pré-cinéma constitue les débuts du cinéma scientifique et on peut y voir la naissance du cinéma expérimental, un cinéma de recherches dans toutes les voies possibles du cinématographique, et refusant l'unicité des techniques imposées par l'industrie à venir.

Finalisé par les frères Lumière, le cinématographe supplanta les autres procédés de reproduction du mouvement utilisés jusqu'alors, comme le Kinétoscope d'Edison. Il combinait deux procédés déjà existants : la projection d'images, avec les fameuses « lanternes magiques », et la recomposition du mouvement en mettant des dessins sur une roue. Notons que les frères Lumière étaient des touche-à-tout qui inventèrent également la plaque photographique sèche, le haut-parleur et le Tulle-gras® (pour soigner les brûlures). Les frères Lumière envoyèrent des opérateurs de par le monde afin de ramener des films courts, les premiers documentaires, en quelque sorte, mais aussi les débuts d'un certain cinéma amateur. Un opérateur, filmant sur un bateau, inventa le premier travelling...

La première projection cinématographique payante eut lieu en 1895, et s'intitulait La Sortie des usines Lumière. Ce sont les débuts du cinéma commercial et de l'industrie cinématographique. Exploité de front en salles et dans les fêtes foraines, le cinéma devient rapidement un art populaire. Très vite, les frères Pathé envoient des cameramen à travers le monde pour en rapporter des scènes de la vie de tous les jours. C'est les débuts du cinéma d'actualités. Première atteinte à la liberté de la presse, l'opérateur de Lumière, Félix Mesguich, est arrêté à New York en 1897 alors qu'il filmait une bataille de boules de neige. Dans le cadre de la guerre des brevets initiée par Edison, toute l'industrie cinématographique tombe sous le monopole du « Trust Edison » jusqu'en 1918.

Précurseur des effets spéciaux, du cinéma de fiction, d'un cinéma théâtral et d'un cinéma poétique, Georges Méliès, illusionniste de formation, réalise les premières fictions dotées d'effets spéciaux en trompe-l'œil (Le Voyage dans la lune (1902) entre autres).

Jusqu'à la fin des années 1920, aucune bande sonore n'accompagne l'image sur la pellicule et c'est alors souvent un ou des musicien(s) présent(s) dans la salle de projection qui accompagne(nt) les films : on parle alors de cinéma muet (pour les films narratifs) ou de cinéma visuel (pour les films d'art, le cinéma pur), les dialogues des films narratifs étant retranscrits par des « cartons » appelés « intertitres », texte typographié inséré dans le film. Les films narratifs d'alors sont souvent accompagnés par un musicien voire même un orchestre complet, et sont projetés dans des salles immenses : les salles actuelles sont en moyenne deux à quatre fois plus petites qu'à l'époque. Le musicien avait parfois une partition précise à interpréter, ou s'inspirait librement au besoin sur des airs connus (d'opéra italiens par exemple).

Les années 1920 avec les avant-gardes sont le véritable début du futur « cinéma expérimental » dont on peut dater la naissance par exemple avec le Manifeste de la cinématographie futuriste (1916) et le dadaïsme : des artistes s'emparent de ce médium naissant qu'est le cinéma, tels Fernand Léger, Man Ray, Germaine Dulac, Walter Ruttmann, Hans Richter, Viking Eggeling… ainsi que des cinéastes : René Clair, Henri Chomette, Dziga Vertov, Joris Ivens.

De nombreuses tentatives ont été faites pour synchroniser le son et l'image, par exemple en calant le projecteur avec le sononographe. Le son a déterminé la cadence de projection autrefois aléatoire (16, 18, 25 images par secondes selon le bras du caméraman qui tournait la manivelle, ce qui provoque une accélération du mouvement lorsqu'ils sont projetés à la vitesse standard actuelle de 24 images par secondes).

À partir du Chanteur de Jazz en 1927, des sons (de la musique, puis des dialogues et des bruitages) peuvent être enregistrés et reproduits lors de la projection.

Avec la crise économique de 1929, le nombre de spectateurs diminue dans les salles : les majors (grandes compagnies de production) de Hollywood décident de créer un double billet. Pour le prix d'une entrée, les spectateurs peuvent voir deux films : un grand (la série A) et un petit. C'est le début des films de série B, dont les principaux objectifs sont d'être peu chers à produire, rapides à faire, pas trop longs (entre 50 et 70 min) et lucratifs.

Un des nombreux films novateurs de l'époque fut un film de propagande nazie, Les Dieux du stade, une présentation des jeux olympiques de Berlin en 1936, glorifiant le peuple allemand et la prétendue « race aryenne ». La réalisatrice, Leni Riefenstahl, met pour la première fois des caméras sur des grues et crée le style et les cadrages des films ou reportages sportifs (le film Le Triomphe de la volonté en est un exemple notable).

Les évolutions techniques majeures furent par la suite l'arrivée de la couleur et des formats larges dans les années 1950 (afin de donner plus d'ampleur au spectacle pour concurrencer la télévision), des formats étroits l'allègement du matériel qui permit l'avancée du cinéma expérimental, du cinéma documentaire, et l'éclosion de la Nouvelle Vague en France, l'arrivée de la synthèse d'images informatiques dans les années 1990 et l'arrivée du son numérique dans la même période.

Dans les années 1960 apparaît le cinéma underground américain intimement lié aux mouvements sociaux de l’époque. Ce cinéma se démarque de l’industrie professionnelle entre autre par l’emploi de la pellicule 16 mm et la créations de coopératives qui lui donne une grande liberté et lui permet de contourner la censure. (voir : Jonas Mekas, Stan Brakhage, Andy Warhol, Carole Schneemann, Jack Smith…)

À partir de 1965, le super 8 devient accessible au grand public. C'est la vrai naissance du cinéma amateur. Ce cinéma comprendra par la suite les films « de série Z », car réalisés avec encore moins de moyens que les films de série B. Comme le super 8, son infrastructure très légère, et son coût moindre, la vidéo, d'abord très lourde et réservée à un usage « professionnel », deviendra dans les années 1980 un médium privilégié, notamment pour les jeunes créateurs, permettant de faire par exemple des « journaux intimes filmés » (voir par exemple les films de Jonas Mekas, Lionel Soukas, No sex last night de Sophie Calle ou bien Demain et encore demain, journal 1995 de Dominique Cabréra).

Il est à noter que les dénominations « série B » et « série Z », bien que dénotant un manque de moyen, ne sont pas nécessairement péjoratives et sont parfois revendiquées comme une contre-culture, par des cinéastes refusant d'entrer dans le moule des majors. Parmi les réalisateurs célèbres de séries Z, on peut citer par exemple Ed Wood, Roger Corman (qui lança Francis Ford Coppola, Martin Scorsese, Joe Dante et Jack Nicholson) et Peter Jackson (bien avant Le Seigneur des Anneaux). De même le cinéma expérimental, encore plus en marge de l'industrie cinématographe possède son histoire personelle et parallèle.

Dans la même lignée que le super 8, le 16 mm, et la vidéo, l'arrivée du numérique ajoute un médium à la palette des pratiques légères possibles (développement supprimé, tirage en laboratoire facultatif…) et rend plus facile la postproduction d'effets spéciaux (par exemple L'Attaque des clones de George Lucas), ou la souplesse dans le montage (voir L'Auberge espagnole de Cédric Klapisch) et bien sûr la légèreté dans le tournage (Les Glaneurs et la glaneuse, d'Agnès Varda ou La Vierge des tueurs de Barbet Schroeder).

Voir article détaillé: invention du cinéma

Films

Modèle:Titre films Suivant les pays, différents styles de cinéma apparaissent clairement. Les films produits en Europe et aux États-Unis prétendent montrer en général des scènes vraisemblables. Cela est différent pour le cinéma d'autres cultures, notamment les films produits en Inde, où la vraisemblance de l'action n'est pas primordiale.

Classification des films

Il y a plusieurs façon de classer les films. Cela peut se faire évidemment par pays, par réalisateurs, par acteurs, par titre, par durée.

Mais cela peut se faire aussi de manière plus théorique, par catégories, courants, techniques, et genres.

Pays

Chaque pays ou presque possède son cinéma. Voir aux page des pays concernés.

Durée/métrage

Les films peuvent également être classés en fonction de leur durée :

  • courts métrages : métrage inférieur à 1 600 mètres, soit environ une durée de 59 minutes en 35 mm.
  • longs métrages : métrage supérieur à 1 600 mètres, autrement dit tous les films d'une heure et plus.

La notion de moyen métrage, utilisée fréquemment pour désigner de longs courts métrages ou des longs métrages ne dépassant pas 75 minutes, ne correspond à aucune dénomination officielle.

Catégories cinématographiques

Le classement par catégorie est un classement par types de films. Il y a autant de catégories qu'il y a de pratiques possibles.

Les principales catégories existantes sont :

Voir l'article détaillé : Catégorie cinématographique

Genres cinématographiques

Le classement par genre est un classement thématique. Il y a autant de genres qu'il y a d'univers possibles. Ces genres peuvent être traités par les différentes catégories cinématographiques.

Exemples : western, science-fiction, fantastique, comédie, horreur,film policier, thriller, théâtre filmé, film de danse, journal filmé, film abstrait, cinéma corporel, film documentaire..

Les films et séries télévisées de science-fiction par ordre alphabétique (titre français)
Modèle:Films et séries télévisées de science-fiction

Voir l'article détaillé : Genre cinématographique

Techniques cinématographiques

Le cinéma peut être classé selon les techniques utilisées.

Exemples : cinéma d'animation, dessin animé, super 8, film de montage, found footage, film à clignotement

Voir l'article détaillé : Technique cinématographique

Courants cinématographiques

Le cinéma peut aussi être classé par écoles, mouvements, styles, traitements cinématographiques, ou plus généralement par courants cinématographiques.

Exemples : Nouvelle vague, néo-réalisme, underground, Dogma, free cinéma, expressionnisme, Caligarisme

Voir l'article détaillé : Courant cinématographique

Divers

Enjeux culturels et économiques

Bien qu'il ait été rejoint par la musique et dans une moindre mesure par le livre, le cinéma est le premier mode d'expression à s'être présenté à la fois comme une œuvre culturelle et artistique et comme un produit industriel destiné à la consommation de masse. Il a en effet, comme l'a analysé Walter Benjamin, la particularité d'être un art fondamentalement reproductible. Si cela signifie que le concept d'œuvre originale ne peut plus avoir le même sens que par exemple en peinture ou en sculpture, cela implique également qu'il soit possible de le diffuser à grande échelle.

Voulant s'éloigner de cet aspect industriel pour s'attacher à faire ressortir l'aspect artistique du cinéma, c'est tout un courant parallèle qui s'est mis en place, depuis l' avant-garde des années 1920, en passant par le cinéma underground américain, et jusqu'au cinéma expérimental tel qu'on le connaît aujourd'hui, dans des problématiques proches de celle de l'art vidéo ou de l'art plastique.

Techniques du cinéma

Glossaire des techniques cinéma

Modèle:Glossaire technique cinéma

Voir aussi : Technique et grammaire cinématographique du cinéma narratif

Techniques de tournage

La méthode de reproduction est similaire à celle utilisée pour la photographie et repose sur l'impression d'une pellicule cinématographique (procédé argentique) par exposition à la lumière à l'aide d'une caméra. L'impression de mouvement est obtenue en multipliant les prises de vue à intervalles très rapprochés ; initialement de 16 images par seconde, la cadence fut augmentée à 24 i/s avec l'arrivée du cinéma sonore : en effet, la qualité du son (bande passante) dépend de la vitesse de défilement du film.

Pour plus de détails, voir l'article Techniques de tournage cinématographique.

Techniques de laboratoire

Le laboratoire est une phase importante de la création d'un film en pellicule. C'est pourquoi certains cinéastes développent eux-même leur films de manière artisanale.

Pour plus de détails, voir l'article Techniques de laboratoire cinématographique.

Techniques de montage

Le montage cinéma peut se faire à l'ancienne (aux ciseaux et au scotch) ou en montage virtuel via un ordinateur. Le montage à la colle est utilisé pour la conformation du négatif au labo.

Pour plus de détails, voir l'article Techniques de montage cinématographique.

Techniques de projection

Notons que la télévision fonctionnant à 25 i/s pour les systèmes PAL et SECAM (en raison de la fréquence du courant électrique domestique, 50 Hz), les films de cinéma sont légèrement plus courts et les sons légèrement plus aigus lorsqu'ils sont diffusés à la télévision.

Le phénomène de la persistance rétinienne permet d'entretenir la perception de la lumière reçue par l'œil lors du masquage du changement de photogramme qui est projeté immobile. L'œil perçoit donc la succession d'images présentées comme une scène se déroulant devant lui, entrecoupée des battements de paupières. L'illusion d'une image en mouvement résulte d'une tendance du cerveau à considérer que des images semblables sont des vues du même objet qui a changé ou s'est déplacé (on appelle ceci l'effet phi).

Après développement dans des laboratoires spécialisés, on fait défiler la pellicule devant une source de lumière blanche (projecteur) qui reproduit l'image animée (film) sur un support réfléchissant (en général un écran blanc).

Pour plus de détails, voir l'article Techniques de projection cinématographique.

Métiers du cinéma

Le cinéma peut être une pratique amateur, artistique, mais il est aussi un corps de métier à part entière.

Les principaux postes du cinéma industriel sont :

  • scénariste
  • réalisateur

Modèle:Liste réalisateurs

  • producteur
  • acteur(s)

Modèle:Liste acteurs

  • techniciens
    • opérateurs image
    • opérateurs son
    • décor et costumes
    • post production

Voir l'article détaillé : Métiers du cinéma

Étapes de la fabrication d'un film

Les étapes comprennent une ou plusieurs des opérations suivantes (chaque opération étant plus ou moins facultative selon le type de film) :

Voir l'article détaillé : Étapes de la fabrication d'un film

Institutions

Récompenses

Voir l'article détaillé : Récompenses de cinéma

Festivals

Voir l'article détaillé : Festivals de cinéma

Voir aussi

Liens internes

Modèle:Wikilivres


Liens externes

Modèle:Cinéma