Jack Lang (homme politique australien)

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Jack Lang

John Thomas Lang (21 décembre 1876 - 27 septembre 1975), est un homme politique australien, généralement dénommé JT Lang au cours de sa carrière, familièrement connu sous le nom de "Jack" et surnommé "The Big Fella" (Le gros mec). Il a été premier ministre de Nouvelle-Galles du Sud à deux reprises (de 1925 à 1927 et de 1930 à 1932). Il est le seul premier ministre d'un État australien à avoir été démis de ses fonctions par le gouverneur de l'État.

Jeunesse

Lang est né dans une famille pauvre dans les bidonvilles de Sydney. Son père, Henry James Lang, un horloger-bijoutier, atteint d'une maladie chronique était souvent incapable de travailler. Sa mère s'appelait Mary Whelan. Alors qu'il était encore d'âge scolaire et était élève à l'école primaire Saint-François des Frères Maristes, à Brickfield Hill, il dut vendre des journaux dans les rues de Sydney pour contribuer au soutien de sa famille et reçut une éducation réduite.

Début de carrière

Au cours du crack bancaire des années 1890 qui dévasta l'Australie, Lang s'intéressa à la politique, fréquentant les librairies radicales et aidant à l'impression de journaux et de publications pour le parti travailliste qui remporta sa première élection en Nouvelle-Galles du Sud en 1891. Il fit ensuite des petits boulots dans les districts agricoles autour de Parramatta, conduisant une charrette et louant ses services dans les élevages de volailles de la région. Il retourna ensuite à Sydney chez ses parents et, à l'âge de 19 ans, épousa Hilda Bredt, 17 ans, fille de l'éminente socialiste et féministe Bertha Bredt. Sa sœur, Hilda, également appelée Bertha, se maria avec l'auteur et poète Henry Lawson.

Lang devint alors employé dans une agence comptable, où son habileté et son intelligence lui permirent de voir sa carrière avancer rapidement. Dans les années 1900, il était devenu gérant d'une société immobilière dans le quartier alors semi-rural d'Auburn. Il réussit si bien dans son emploi qu'il créa bientôt sa propre agence dans une zone très recherchée par les familles ouvrières qui voulaient échapper à la misère et au surpeuplement des bidonvilles des quartiers défavorisés.

Lang continua sa carrière dans la politique, devenant d'abord conseiller municipal puis maire d'Auburn. Il fut élu député travailliste de Nouvelle-Galles du Sud en 1913 dans la circonscription de Granville, alors que le gouvernement était dirigé par le travailliste William Holman. Ses compétences financières l'amenèrent à devenir ministre des Finances du gouvernement travailliste de John Storey de 1920 à 1922. Dans la période qui suivit la Première Guerre mondiale, l'état connut une période de récession financière et ses comptes se trouvaient dans un déficit persistant et, malgré cela, Lang réussit à réduire le déficit de façon significative. De 1920 à 1927, il fut élu successivement député de plusieurs circonscriptions de Parramatta.

Après que le Parti travailliste ait perdu la majorité en 1922, Lang devint chef de l'opposition en 1923. Il mena son parti à la victoire en Nouvelle-Galles du Sud en 1925 et devint premier ministre.

Premier mandat de premier ministre

Au cours de son premier mandat, Lang effectua de nombreuses réformes sociales, comme l'attribution de pensions aux mères veuves ayant des enfants de moins de quatorze ans, un système d'indemnisation universel et obligatoire des travailleurs en cas de décès, maladie ou accident sur le lieu de travail, financé par des prélèvements obligatoires sur les employeurs, la suppression des droits de scolarité dans les écoles secondaires et différentes améliorations aux divers régimes de protection sociale telles que des allocations familiales. Son gouvernement a également procédé à des améliorations des routes principales, comme le pavage d'une grande partie de la Hume Highway et de la Great Western Highway.

Lang redonna également leur ancienneté et leur travail aux employés (dont Ben Chifley, futur Premier Ministre d'Australie) des chemins de fer et des tramways de Nouvelle-Galles du Sud qui avaient été rétrogradés ou licenciés après la grève générale de 1917.

Dans le domaine de la réforme politique, Lang établit le suffrage universel lors des élections locales - auparavant seulement ceux qui avaient une propriété immobilière dans une ville, municipalité ou comté pouvaient voter aux élections locales. Mais ses tentatives visant à faire abolir la nomination des membres du Conseil législatif, la chambre haute du Parlement de Nouvelle-Galles du Sud, furent infructueuses.

Après la défaite travailliste aux élections de 1927, Lang redevint chef de l'opposition de 1927 à octobre 1930. Il resta député de Auburn de 1927 à 1946. Au cours de cette période la Grande Dépression commença sérieusement avec des effets dévastateurs sur le bien-être et l'emploi des Australiens.

Deuxième mandat de premier ministre

En 1930, plus de un adulte sur cinq vivant en Nouvelle-Galles du Sud était sans emploi. Les différents gouvernements australiens répondirent à la crise avec des mesures qui, selon Lang, faisaient pire que mieux avec des réductions des dépenses publiques et des salaires de la fonction publique et des annulations de travaux publics. Lang s'opposa vigoureusement à ces mesures et fut réélu à une large majorité en octobre 1930.

Nommé premier ministre, Lang refusa de réduire les salaires et dépenses du gouvernement, une décision qui fut populaire auprès de ses électeurs mais qui plaça l'État dans une situation financière encore plus catastrophique. Il fit voter des lois restreignant les droits des propriétaires à expulser les locataires défaillants et insista sur la nécessité de faire payer un salaire minimum légal à tous les ouvriers par les services sociaux.

En 1931, à une conférence sur la crise économique à Canberra, Jack Lang publia son propre programme pour le redressement économique. Le «Plan Lang» préconisait l'abandon du remboursement des intérêts aux créanciers étrangers jusqu'à ce que les conditions nationales s'améliorent, l'abolition de l'"Étalon-or" (Gold Standard) et son remplacement par un "Étalon-Marchandises" (Good Standard) afin que le montant de l'argent en circulation soit lié à la quantité de biens produits, et l'injection immédiate de 18 millions de £ d'argent frais dans l'économie sous forme de crédits de la "Commonwealth Bank of Australia". James Scullin, le premier ministre fédéral et tous les autres premiers ministres des différents États refusèrent.

Références