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Chanvre

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Le chanvre (Cannabis sativa L.), connu aussi sous son nom latin cannabis, est une espèce de plante annuelle de la famille des Cannabaceae.

L'espèce Cannabis sativa L. a été subdivisée en de nombreuses sous-espèces[1]. Cette division est discutée par les botanistes : certains ne considèrent pas les différences entre les sous-espèces comme suffisamment significatives pour la justifier. On peut néanmoins différencier quatre phénotypes bien distincts[2]. La graine de chanvre est appelée chènevis.

Le chanvre fut très largement utilisé par le passé et il côtoie l'être humain depuis le néolithique. Il a toutefois peu à peu été interdit ou fortement règlementé au cours du XXe siècle en raison de ses propriétés psychotropes.

Le chanvre connait de multiples utilisations, telles les tissus, la construction, les cosmétiques, l'isolation phonique et thermique, la fabrication d'huiles, de cordages, de litières, l'utilisation sous forme de combustibles, en papeterie, pour l'alimentation humaine, l'alimentation animale, comme biocarburants, pour des usages médicamenteux, pour un usage récréatif ou comme matériaux composites en association avec des matières plastiques. La filière chanvre trouve un regain d'intérêt avec l'augmentation du prix du pétrole et la prise de conscience environnementale. Les pays européens et les collectivités locales de ces pays tentent ainsi de favoriser à nouveau la culture du chanvre.

Le cannabis récréatif est considéré comme une drogue douce, c'est-à-dire n'entrainant pas de dépendance physique, ou de décès par overdose contrairement à l'héroïne, l'alcool ou autres drogues dures[3]. Les principaux risques du cannabis sont :

  • La possibilité d'une dépendance psychologique, c'est-à-dire la dépendance à l'effet procuré par la consommation, qui peut causer un repli sur soi pour les personnes psychologiquement fragilisées pour qui le cannabis représente un moyen de fuir la réalité[4].
  • La conduite sous l'emprise du cannabis qui peut être source d'accidents mortels[5].

Les quatre sous-espèces

Sativa

Sativa jamaïcaine destinée à être fumée

Cannabis sativa subsp. sativa, ou chanvre cultivé[6], est la sous-espèce type de Cannabis sativa L.

Elle provient des régions équatoriales. Elle atteint en quelques mois une hauteur de plusieurs mètres (jusqu'à plus de 6 mètres). Les folioles de ses feuilles sont fines. Cette sous-espèce est connue pour ses propriétés psychotropes. On peut observer chez Cannabis sativa L. subsp. sativa les concentrations en THC les plus élevées. Ce type de plante donne un effet « High » lorsqu'elle est séchée, et prête à être consommée. Elle motive, excite, ne donne pas un effet narcotique comme le Cannabis Indica. Cette sous-espèce est également réputée pour ses fibres, elle a largement été utilisée dans le passé et l'est encore à l'époque actuelle pour les multiples applications qu'elle permet (tissus, construction, cosmétique, isolation, huiles, cordages, litières, combustibles, papeterie, alimentation humaine, alimentation animale, biocarburants, usage médicamenteux, usage récréatif, matériaux composites en association avec des matières plastiques...). Les semenciers de l'Union européenne travaillent à la création de variétés sélectionnées génétiquement et qui constituent le chanvre cultivé légalement en France. Le but est de réhabiliter la filière chanvre afin de répondre aux nouveaux défis énergétiques et environnementaux. Ces variétés font l'objet d'un programme de sélection génétique intensif afin de minimiser leur teneur en THC. Son cycle de vie est plus long que celui des autres sous-espèces, sans doute à cause de la photopériode des régions équatoriales. Sa tige est souple et creuse.

Indica

Cannabis indica M-39

La sous-espèce Cannabis sativa subsp. indica, ou chanvre indien[7], est synonyme de Cannabis indica Lam. Elle est originaire des régions himalayennes du nord de l'Inde.

Le chanvre indien est réputé essentiellement pour ses propriétés psychotropes mais également dans une moindre mesure pour sa fibre. Une rumeur populaire prétend à tort que c'est la seule variété qui se fume. Comme psychotrope elle procure davantage un effet stone.

Sa concentration en principes actifs est à rattacher au climat et à l'environnement dans lesquels elle a évolué.[8]

Elle se caractérise physiquement par des pales larges, une stature moyenne (ne dépasse jamais les 3 mètres) et sa floraison est plus précoce que Cannabis sativa L. subsp. sativa (raison pour laquelle elle est davantage appréciée en culture récréative).

Sa tige est souple et presque solide.

Spontanea

Chanvre Cannabis ruderalis

Le Cannabis sativa subsp. spontanea, ou chanvre sauvage[9], est synonyme de Cannabis ruderalis Janisch.

Cette sous-espèce pousse à l'état sauvage dans des régions de l'Europe de l'Est et de la Russie. Elle est caractérisée par sa floraison précoce, certains de ses représentants fleurissent même indépendamment de la photopériode. Elle supporte des climats plus froid et des conditions environnementales difficiles. Comme Cannabis sativa L. subsp. afghanica, sa stature est petite.

Entre dans la création d'hybrides pour le chanvre récréatif. Il ne possède en lui-même que de très faibles effets psychotropes. La teneur en THC n'excède pas les 0,5 %.

Le chanvre sauvage pousse à l'état sauvage en Europe centrale et en Europe de l'Est où il est considéré comme une mauvaise herbe. On le rencontre fréquemment en bordure des routes, des champs et des rivières.

Le chanvre sauvage poussait à l'origine dans le Sud-Est de l'ancienne Russie. On pense que ce sont les Scythes qui l'ont diffusé en Asie notamment en Mongolie. Actuellement, il pousse naturellement depuis l'Europe centrale jusqu'en Chine.

Kafiristanica

Fichier:Hashish crops in Zazi (19923113).jpg
Chanvre afghan près de Peshawar

Le Cannabis sativa subsp. kafiristanica, ou chanvre afghan[10] est synonyme de Cannabis afghanica

Le Kafiristan, nom d'une province afghane, signifie littéralement « pays des infidèles ». Le Kafiristan est une province isolée dans les montagnes de l'Hindu Kush qui a récemment été renommée Nurestân. Elle est appelée ainsi car d'autres sous-espèces poussent en Afghanistan, souvent dérivées du chanvre indien, et sont souvent appelées abusivement chanvre afghan. R.C.Clarke, J.M.McPartland et D.P.Watson mettent d'ailleurs en garde, dans leur Hemp Diseases and Pests, contre cette confusion.

Le chanvre afghan est cultivé essentiellement dans les montagnes du Pakistan et de l'Afghanistan.

Elle ne dépasse jamais les 1m50 de hauteur alors que la sativa peut atteindre 6 mètres et l'indica 3 mètres. L'afghanica est donc nettement plus petite et est adaptée aux milieux montagneux. Elle est à peine plus grande que le cannabis ruderalis mais contrairement à cette dernière, elle possède un important taux de THC. Elle est cultivée exclusivement pour la production de haschich, sa très petite taille rendant inutile une utilisation pour les fibres.

Cette sous-espèce possède de nombreuses branches comme le chanvre indien mais la distance entre les nœuds est beaucoup plus faible.

À maturité ses feuilles sont beaucoup plus longues que l'indica, elles sont de la taille de celles de la sativa mais plus large, avec le même ratio longueur/largeur que la ruderalis.

C'est la seule sous-espèce de cannabis à avoir un tronc nervuré et solide.

Lexique du Chanvre

  • Le chanvrier ou la chanvrière est la personne qui travaille le chanvre, chanvrière peut aussi désigner une coopérative de producteurs de chanvre
  • La chènevière désigne un champ de chanvre
  • La canebière désigne un champ de chanvre dans le sud de la France
  • La culture guérilla, traduction littérale de l'expression anglaise guerilla grow désigne le fait de cultiver clandestinement du chanvre en pleine nature à l'abri des regards. Les auteurs d'une culture guérilla sont appelés guérilleros et le lieu de la guérilla est appelé le spot guérilla.
  • La chènevotte désigne la tige de chanvre dépourvue de son écorce
  • Le chènevis désigne la graine de chanvre
  • Le haschich désigne la résine issue du chanvre femelle préparée sous forme de savonnettes et destinée à être fumée. Appelée aussi shit en langage familier lorsqu'il est coupé avec d'autres substances alors que le haschich est « pur ».
  • Le joint désigne une cigarette contenant du shit mélangé à du tabac.
  • Le pétard désigne une cigarette contenant de la beuh et du tabac.
  • La beuh(er) herbe en verlan, désigne les extrémités (têtes) du chanvre femelle séchées et destinées à être fumées.
  • Shilom ou chillum désigne une pipe spéciale servant à fumer du haschisch.
  • geubich ou bang ou gueban ou douille désignent une pipe à eau destinée à la consommation de hashisch

Remarque:

Pour désigner couramment le chanvre et ses sous-espèces, les différents acteurs de la filière chanvre à usage industriel non récréatif préfèrent employer les appellations en français (ou autre langue locale): chanvre, chanvre cultivé, chanvre agricole, chanvre d'œuvre - ou d'ouvrage, chanvre indien, chanvre afghan ou chanvre sauvage par contre, les cultivateurs à usage récréatif emploient plutôt la terminologie latine de la nomenclature botanique : Cannabis, sativa, indica, afghanica ou ruderalis.

Histoire du chanvre

Le chanvre est une des premières plantes domestiquées par l'homme, au Néolithique, probablement en Asie. Il a ensuite accompagné migrations et conquêtes pour se répandre sur tous les continents.

La chènevotte

Il s'agit de la partie centrale de la tige.

  • Fabrication de litières absorbantes pour animaux, de très bonne qualité, tant en absorption que pour le contrôle des odeurs [1]
  • Matériaux isolants en construction tel que le bloc de chanvre

Les fibres de la tige

Elles sont issues de la partie périphérique de la tige. Elles servaient à confectionner des vêtements en Chine 600 avant J.-C., en Europe au Moyen Âge. Les vêtements royaux occidentaux étaient souvent constitués de mélanges de chanvre et de lin. La première Bible imprimée par Gutenberg l'aurait été sur papier de chanvre. Le papier de chanvre est utilisé jusqu'au XIXe siècle. Au début du XXe siècle, en Europe, les fibres de chanvre furent remplacées par le coton, originaire des États-Unis. Plus récemment, ces fibres résistantes et à portée de main, ont servi à fabriquer des vêtements militaires lors des deux guerres mondiales. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, elles furent remplacées par des fibres synthétiques, au tissage plus régulier. Les fibres ont longtemps été utilisées pour fabriquer les billets de banque avant d'être remplacées par de l'ortie. Elles sont également utilisées pour les cordes et cordages, et ont été utilisées pendant longtemps pour les voilures des bateaux.

Travail du chanvre

Avant de pouvoir être tissé, le chanvre devait subir toute une préparation (le rouissage). Une fois récolté, il était roui, séjournant dans l'eau une dizaine de jours pour que les fibres se détachent. Ensuite, on le broyait sous la « braie » et on le passait au seran qui séparait ce qui pourra être filé au rouet et à l'étoupe. Au XVIIIe siècle, ce travail préliminaire du chanvre était effectué par les agriculteurs qui trouvaient là une source de revenu supplémentaire. C'étaient avant tout les femmes qui filaient. Il faut différencier cette production familiale de l'activité des tisserands. Bon nombre d'entre eux recevaient le fil d'un marchand-lissier qui récupérait ensuite la toile de chanvre pour la vendre en France et à l'étranger, ramenant en échange épices ou produits divers.
Aujourd'hui, le défibrage du chanvre est mécanisé.

L'huile

  • Combustible pour moteur (utilisé notamment par Rudolf Diesel, lors de la création de son moteur diesel, le gazole arrivera bien plus tard).
  • Alimentation : l'huile obtenue par pressage des chènevis jouit d'une excellente réputation diététique, en raison de sa teneur en acides gras de type oméga 3 ; non-filtrée, elle a une couleur verte très foncée, presque noire. Elle a un goût de noisette pour certains. On la trouve en vente dans les boutiques bio et des boutiques spécialisées de vente d'huile, producteurs et revendeurs. En 2007, son prix de vente moyen est proche de quarante euros, rapportée au litre. Les contenants trouvés sont de vingt-cinq centilitres.
  • Peintures, vernis, encres et autres produits techniques : l'huile tirée de la graine du chanvre est siccative, à l'instar de l'huile de lin.

Papier

Le chanvre est ou a été utilisé dans la fabrication de divers papiers[11]. Le chanvre est utilisé notamment dans :

Construction

On peut fabriquer les murs ou les dalles en béton de chanvre (mélange de chaux et de chenevotte). La laine de chanvre est aussi un très bon isolant, concurrentiel des laines minérales (laine de verre) parce qu'elle ne pose pas de problème sanitaire (amiante et laine de verre sont cancérogènes parce que constituées de fibres extrêmement petites, capables de pénétrer très loin dans les bronches). Des productions de blocs de chanvre se développent en Isère et en Champagne Ardenne (premier producteur européen[12]), notamment.

Transport

  • Ford produit une voiture avec une carrosserie en chanvre.
  • Diesel utilisait l'huile de chanvre (ainsi que d'autres huiles végétales) comme carburant pour son moteur.
  • Pare-chocs de la Mercedes Classe A .

Bière de chanvre

À la fin des années 1990, au confluent du renouveau du chanvre et de l'essor des microbrasseries sont apparues les bières de chanvre. Les inflorescences femelles de chanvres à faible teneur en THC y remplacent le houblon. Elle apportent amertume et parfums (notes citronnées, poivrées).

En cuisine

On l'utilise également pour ses propriétés nutritives, sous forme d'huile ou de graines, appelées chènevis. Ces deux éléments du chanvre ont été consommés couramment jusqu'au XIXe siècle en France. Ils commencent depuis peu à y être redistribués.
Le chènevis contient entre autres :

On y trouve des vitamines du groupe B (hydrophiles) et de la vitamine E (lipophile).

L'huile de chanvre contient:

  • 10 % d'acides gras saturés
  • 13 % d'acides gras mono-insaturés (AGMI)
  • 77 % d'acides gras poly-insaturés (AGPI) dont 59.5 % d'oméga 6 (acide linoléique) et 17.5 % d'oméga 3 (acide gamma linolénique en majorité, acide stéaridonique )

Les chènevis peuvent être broyés pour obtenir la farine de chanvre, qui ne contient pas de gluten auquel de nombreuses personnes sont allergiques.
Il existe, d'autre part, différentes boissons utilisant du chanvre :

Cosmétique

En raison de son équilibre en acides gras poly-insaturés, l'huile de chanvre est très nourrissante pour la peau. La présence d'oméga 3 lui confère des propriétés anti-inflammatoires, anti-desquamantes (peaux très sèches). Non commédogène, elle renforce le film hydro-lipidique de l'épiderme et contribue à diminuer les pertes d'eau transcutanées. Elle renforce la cohésion entre les différentes couches de kératinocytes. L'utilisation d'une huile raffinée permet d'obtenir des émulsions sans odeur désagréable et stables dans le temps

Alimentation animale

Des chènevis sont incorporés aux mélanges pour oiseaux domestiques (canaris, perruches), aux côtés de graines d'alpiste et de millet. Le chènevis est également utilisé comme amorce pour la pêche au gardon et au brême. Une fois trempées et cuites, les graines sont enfilées sur l'hameçon où elles servent d'appât. Enfin, les tourteaux (résidus de l'extraction de l'huile), riches en protéine, peuvent être avantageusement valorisé en alimentation du bétail, en particulier des vaches laitières.

Alimentation

La graine de chanvre est appelée chenevis.

On tire des chènevis de nombreux produits alimentaires.

L'huile issue de chènevis contient 8 % de graisses saturées, 55 % d'acide linoléique et 25 % d'acide α-linolénique. Seule l'huile de lin contient une plus grosse proportion d'acide α-linolénique, mais l'huile de chènevis contient plus d'acide gras essentiels (80 % du volume total de l'huile). De plus, ces proportions sont idéales pour l'alimentation humaine et animale.

Potentiel industriel

Récolte de chanvre en Haute-Saône

On tire donc du chanvre un nombre important et toujours croissant de produits : fil, ficelle, tissu, papier (plus de 70 % de la production avant 1883[13]), mais aussi matériaux de construction et d'isolation, carburant, plastiques, produits alimentaires, médicaments.

Après avoir connu son apogée au milieu du XIXe siècle (176 000 ha cultivés en France) avec pour débouchés la papeterie et la marine à voile, les surfaces en chanvre ont été réduites à quelques centaines d'hectares en 1960 (700 ha) du fait de l'émergence de l'utilisation du coton, des fibres synthétiques et de l'arrivée de la marine à moteur. La culture connaît un regain d'intérêt depuis les années 1970 pour les marchés papetiers. Depuis les années 2000, les surfaces en chanvre se sont stabilisées régulièrement avec l'émergence de nouveaux débouchés. En 2006, les surfaces en chanvre atteignaient 8 083 ha pour 1 056 producteurs (cultures industrielles et semences comprises). ([14])

Le magazine américain Popular Mechanics de février 1938, titre un article au sujet de l'exploitation du chanvre : « New billion dollar crop »[15]. L'extraction des fibres de la tige du chanvre, opération fastidieuse, venait de bénéficier d'un nouveau procédé d'automatisation, qui promettait une rentabilité énorme. Cependant, la culture du chanvre fut progressivement interdite aux États-Unis, par une succession de mesures, notamment la Marihuana Tax Act de 1937. Les fibres synthétiques, comme le nylon, commercialisé en 1938, commencèrent à s'imposer sur le marché mondial. Les plants poussant à l'état sauvage furent traqués et détruits. Pendant la seconde guerre mondiale, les États-Unis incitèrent leurs fermiers à produire massivement du chanvre. Le film Hemp For Victory[16], réalisé par le gouvernement américain, explique aux fermiers la nécessité de produire du chanvre pour soutenir l'effort de guerre. Avant 1989, l'existence de ce film était méconnue, et le département de l'agriculture des États-Unis, ainsi que la Libraire du Congrès nièrent son existence, jusqu'à ce que deux copies VHS ressurgissent, des mains de Maria Farrow, Carl Packard, et Jack Herer.

La culture industrielle

Le chanvre industriel, principalement du chanvre cultivé (en Europe) et du chanvre indien, est une plante à racine pivotante pouvant dépasser quatre mètres de haut, autrefois cultivée pour les fibres contenues dans sa tige produisant la filasse ou pour ses graines (appelées chènevis) fournissant une huile siccative.
Plante rudérale et robuste, sa culture en Europe ne nécessite l'emploi d'aucun pesticide. C'est en revanche une culture qui nécessite des apports de potassium et d'azote : dans la littérature technique on trouve des préconisations de 80 à 150 kg d'azote par hectare[17],[18]. À titre de comparaison, une culture de maïs destiné à l'ensilage, dont le cycle de végétation recouvre sensiblement la même période que le chanvre, nécessite environ 200 kg d'azote/ha.
Les variétés de chanvre industriel cultivées légalement en Europe sont généralement des variétés de grande taille.

Les armes de la commune de Chennevières-lès-Louvres, dans le Val-d'Oise, comportent une tige de chanvre feuillée d'or.

En France, la culture du chanvre, les outils et les métiers associés ont laissé de nombreuses traces dans la toponymie et l'anthroponymie (noms de lieux et de personnes). Par exemple la célèbre avenue de la Canebière à Marseille. En effet, cannebière (avec 2 n), en langue d'oc, désigne une plantation de chanvre. Selon certains, il y avait culture de chanvre à cet endroit ; selon d'autres, il ne s'agissait que de fabriques de cordes et de voiles liées aux activités du port. Du côté de Nice on trouve li Chanabieros francisé en les « chanebières ». Au nord de la Loire, la plantation de chanvre était appelée chennevière, un terme que l'on retrouve dans des noms de lieux (Chennevières-sur-Marne) ou de personnes, parfois déformé en « chêne vert ». Le terme employé aujourd'hui est chènevière.

Production

La production annuelle mondiale de haschisch est estimée à 4 000 tonnes par l'Observatoire géostratégique des drogues. Cette production représente 4 milliards de doses de 1 gramme pour 200 millions d'usagers, dont un tiers de grands consommateurs.

Le renouveau du chanvre industriel en France et en Europe résulte de l'augmentation des prix du pétrole, des obligations de recyclage des matières et des perspectives environnementales. La France est aujourd'hui leader européen avec une production annuelle de 50 000 tonnes (100 000 tonnes dans l'Union européenne), et la plus large variété mondiale de semences industrielles certifiées.
Au plan industriel, le chanvre présente l'avantage de produire deux matériaux distincts et complémentaires :

  • la chènevotte (ou bois de chanvre) très lègère (densité 0,12)
  • et la fibre avec un haut module de résistance à la traction

Sont visés les marchés du bâtiment et de la plasturgie automobile où les fibres de chanvre permettent la réduction du poids des pièces, ainsi que l'amélioration des perspectives de recyclage et de protection de l'environnement.
La FNPC (Fédération Nationale des Producteurs de Chanvre) est en même temps un syndicat de producteurs et un producteur de semences de chanvre industriel. Depuis peu, la recherche sur le chanvre industriel en France est fédérée par l'Institut Technique du Chanvre[19] (ITC).

Production mondiale

Récolte de chanvre

Production en tonnes. Chiffres 2003-2004
Données de FAOSTAT (FAO)

Drapeau de la République populaire de Chine Chine 23000 79 % 24000 79 %
Drapeau de la France France 4300 15 % 4300 14 %
Drapeau du Chili Chili 1250 4 % 1250 4 %
Drapeau de la Russie Russie 200 1 % 300 1 %
Drapeau de la Turquie Turquie 150 1 % 150 < 1 %
Drapeau de l'Ukraine Ukraine 150 1 % 150 < 1 %
Drapeau de la Roumanie Roumanie 100 < 1 % 100 < 1 %
Drapeau de la Hongrie Hongrie 40 < 1 % 40 < 1 %
Drapeau de la Pologne Pologne 15 < 1 % 15 < 1 %
Drapeau de l'Espagne Espagne 8 < 1 % 8 < 1 %
Drapeau de Serbie-et-Monténégro Serbie-et-Monténégro 2 < 1 % 2 < 1 %
Total 29215 100 % 30315 100 %

La culture industrielle en France

Après avoir culminé à près de 170 000 ha au XIXe siècle, le chanvre est redescendu en 1904 autour de 21 000 ha de chanvre en France pour atteindre un point bas de 600 ha ; cette culture avait presque disparu jusqu'à une reprise récente dans certains départements de l'est de la France par la Chanvrière de l'Aube et Interval-Eurochanvre dans la Haute-Saône, PDM Industries dans la Sarthe, Terrachanvre, LChanvre dans les Côtes-d'Armor, Coopéval-Agrofibre en Haute-Garonne et les Chanvriers de l'Est en Lorraine. Environ 8 000 ha lui sont maintenant consacrés en France[20], dont 5 000 ha autour de son bassin de production principal en Champagne-Ardennes. À Bar-sur-Aube, en Champagne, 125 tonnes de paille de chanvre sont produites par jour. Les variétés cultivées aujourd'hui en France ont des teneurs en THC extrêmement faibles, le règlement n° 1164/89 de la Communauté européenne imposant un taux inférieur à 0,3 %.

En 2008, en France, le taux de THC devrait être inférieur à 0,2 % conformément à la règlementation européenne (règlement CE n°1782/2003 du Conseil du 29/09/2003 modifié, règlement CE n°796/2004 de la Commission du 21/04/2004 modifié). Les variétés éligibles sont inscrites en annexe 2 du règlement 796/2004 modifié.

Pour exemple, les principales variétés utilisées en 2007 en région Poitou-Charentes sont Felina 32 et Fedora 17.

Les cannabinoïdes dans la plante

On recense plus de soixante cannabinoïdes dans les différentes variétés de chanvre. Le tétrahydrocannabinol (THC), le cannabidiol (CBD) et le cannabinol (CBN) sont les plus répandues. Leur biosynthèse se fait dans des glandes spécialisées présentes sur toutes les parties aériennes de la plante. Le développement de ces glandes débute avec la formation des bractées. Les facteurs régulant la production de cannabinoïdes ne sont que partiellement connus. Bien qu'il soit prouvé que le stress environnemental augmente de manière importante la quantité de Δ 9-tetrahydrocannabinol (Haney and Kutscheid, 1973; Coffman and Gentner, 1975)[21], une théorie plus générale est que les aspects qualitatifs dépendent de la génétique de la plante et que les aspects quantitatifs sont influencés par des facteurs environnementaux (Fairbairn and Liebmann, 1974 ; Latta and Eaton, 1975).[21] Les cannabinoïdes jouent le rôle d'agents défensifs, contre la dessiccation, les parasites, les UV-B et les microbes.[22]

Usage récréatif

Le chanvre est largement utilisé pour ses propriétés psychotropes, c'est le cas essentiellement de trois des quatre sous-espèces qui peuvent être consommées directement après la récolte, :

  • cannabis sativa
  • cannabis indica
  • cannabis afghanica

Cannabis ruderalis n'est utilisé que pour effectuer des croisements en vue d'obtenir une meilleure résistance et une floraison plus précoce, cette variété ayant trop peu d'effets psychotropes.

Actuellement, presque toutes les variétés cultivées pour l'auto-consommation, sont des hybrides des ces quatre espèces. Pour la production d'hybrides on utilise essentiellement cannabis indica et cannabis sativa.

Le cannabis peut se présenter sous plusieurs formes :

Exemple de « tête » de cannabis.
  • des fleurs séchées femelles (qui forment les « têtes » ou « cocottes »), appelées marijuana, ou des feuilles séchées (habituellement, les feuilles de la couronne fleurie des plantes femelles, appelées feuilles de manucure) ;
  • de la résine de cannabis (le haschisch), qui est un dérivé de la plante séchée, aggloméré en blocs après fabrication ;
  • de l'huile de cannabis qui est un concentré issu d'une extraction à l'aide de solvants (alcool, gaz pour briquets principalement) séparation dans de l'eau où l'huile surnage puis évaporation du solvant ;
  • de pollen, appelé ainsi par analogie avec le pollen des botanistes mais qui n'a en réalité rien à voir. Il s'agit de la poudre obtenue en récupérant les glandes productrices de résines qui tombent de la plante par frottement. On parle alors de trichomes. Le vrai pollen de la plante, poussière jaune produite par les pieds mâles au moment de leur reproduction, ne contient pas de substance active ;
  • de skuff qui n'est autre que tout type de feuille manucure rapé a l'aide de tisus

Il est généralement consommé avec du tabac dans des cigarettes artisanales appelées joints ou pétards[23]. D'autres modes de consommation existent : gâteaux (« space cakes »), infusions, vaporisation qui ne présentent pas les dangers liés aux produits de combustion cancérigènes : goudrons, oxyde de carbone, etc.

Rapport Roques / comparaison avec d'autres substances

En 1998, Bernard Roques, un professeur français membre de l'Académie des Sciences, présente une approche globale considérant à la fois les propriétés pharmacologiques des produits psychotropes et les problèmes et risques sanitaires et sociaux liés à la consommation de ces produits.

La pertinence de cette section est remise en cause. (26/04/2009) Considérez le contenu de cet article avec précaution. Discutez-en ou améliorez-le !

Ce tableau est un extrait du tableau publié à la page 182 du rapport sur la dangerosité des produits par le professeur Bernard Roques et adressé au Secrétaire d'État à la Santé de l'époque, M. Kouchner, à l'issue des Rencontres Nationales sur l'Abus de drogues et la toxicomanie (France, juin 1998).

Facteurs de dangerosité des drogues
Héroïne
(opioïdes)
Alcool Tabac Cocaïne Extasy Speed Psychostimulants Benzodiazépines Cannabinoïdes
(dérivés du Chanvre
)
Dépendance physique très forte très forte forte faible très faible faible moyenne faible
Dépendance psychique très forte très forte très forte forte mais intermittente faible moyenne forte faible(exceptions possible)
Neurotoxicité faible forte faible forte très forte (?) forte très forte moyenne
Toxicité générale forte
(nulle pour méthadone et morphine en usage thérapeutique)
très forte forte forte éventuellement forte forte très forte très faible
Dangerosité sociale très forte très forte (cancer) très forte faible (?) faible
(exceptions possibles)
faible
(sauf conduite automobile)
faible
(sauf conduite automobile)

Origine du cannabis

Localisation du Rif, premier lieu de production et de transformation au monde

Le cannabis consommé en Europe provient principalement de la région du Rif, une région montagneuse située dans le nord du Maroc, aux portes de l'Europe.

D'un point de vue économique, le cannabis est la seconde ressource nationale du Maroc après les transferts des émigrés (principalement depuis la France)[24]. Le Maroc est ainsi le premier producteur mondial de haschich.

Le chanvre serait cultivé dans le Rif depuis le VIIe siècle, soit depuis plus d'un millénaire[25].

Le cannabis marocain est appelé le kif.

L'autoproduction est également une importante source de production de cannabis, ce type de culture n'est pas destiné à la transformation en résine mais à la consommation sous forme d'herbe.

Habitudes de consommation

Généralement, le cannabis est fumé. Il peut se présenter sous les formes suivantes:

  • La marijuana : on l'appelle aussi pot, weed, marie-jeanne ou herbe. Roulée en joint, on l'appelle joint, splif, bat, batos ,pétard, bedo ou boulon. Elle est composée à partir des fleurs séchées du cannabis ou des feuilles mais les feuilles ne sont pas de la bonne qualité et c'est appelé feuillasse. Celles-ci sont séchées, finement hachées, puis fumées telles quelles ou mélangées à du tabac. Elle est aussi, parfois, mêlée à des pâtisseries ou à des boissons. La teneur en THC varie de 0.1 à 12% selon la provenance et son mode de préparation.
  • Le haschisch ou H : il est fabriqué avec la résine du chanvre qui couvre les fleurs et les feuilles du sommet de la plante. La résine est raclée, pressée en blocs et généralement fumée. Le H est mélangé à du tabac sous forme de cigarette ou dans une pipe. Parfois encore, certains adeptes le mélangent à des aliments ou boissons. Les effets du haschisch sont beaucoup plus puissants que ceux de la marijuana : sa teneur en THC varie entre 10 et 30%.
  • L'huile de Cannabis : à l'aide de solvants, on extrait tout ce qu'on peut de la plante et on obtient un concentré de THC (80% parfois). Cette huile, qui se fume mélangée à du tabac est dangereuse en raison de son très fort taux de concentration. Elle est peu répandue. [26]

Lorsqu'il est fumé, entre 15 et 50 % du THC passe dans le sang et l'effet dure entre 45 minutes et 2h30[27].

D'autres techniques incluent l'utilisation de narguilé ou pipe à eau pour fumer le cannabis tout en refroidissant la fumée. Il s'agit de techniques censées filtrer la fumée, qui multiplient les quantités d'air et de toxiques inhalés, du fait qu'il faut aspirer plus profondément. Ce mode de consommation fait pénétrer les fumées plus profondément dans les poumons, avec les risques qui en sont la conséquence [28].

Le cannabis peut aussi être ingéré car le THC est soluble dans les graisses et l'alcool:

  • Le beurre de Marrakech, obtenu par extraction des composés liposolubles du haschisch ou des inflorescences de cannabis se substitue au beurre classique dans les recettes. Il est utilisé pour préparer des plats tels que le space cake, la pot pie ou les hash brownies.
  • Le cannabis peut également être mis en solution dans du lait (de préférence entier), ce que l'on nomme un bhang ou « lait vert ».
  • On peut également faire fondre du haschisch dans du chocolat noir et s'en servir ensuite en pâtisserie, ou alors le faire à nouveau solidifier pour l'utiliser à la demande.
  • le Green Dragon désigne une boisson alcoolisée à base de macération de cannabis dans de l'alcool. La solution est verte, d'où le nom.
  • Le pot tea s'appuie sur le principe du thé, par infusion de feuilles dans de l'eau chaude. Cependant, le THC étant hydrophobe, pas d'effets psychoactifs en consommant du thé au cannabis.

Néanmoins, lorsqu'il est ingéré, les effets du cannabis se déclarent au bout de trente minutes et peuvent se prolonger plusieurs heures, ce qui peut générer un état d'anxiété et de paranoïa appelé bad trip.

La vaporisation ou sublimation est une autre méthode d'absorption. On peut extraire le THC et les autres cannabinoïdes sous forme de vapeur en chauffant légèrement la plante sans la brûler. Cette méthode a l'avantage de ne pas produire les substances toxiques contenues dans la fumée du cannabis et du tabac lors d'une combustion normale (monoxyde de carbone, goudrons, nitrosamines...). En chauffant le cannabis à une température précise, les substances psychotropes s'évaporent, mais la plante ne brûle pas encore. La vapeur produite peut alors être inhalée, avec un effet aussi immédiat que si le cannabis était fumé.

L'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies signale que en général, les prix de vente au détail du cannabis végétal et de la résine de cannabis oscillent en Europe entre 2 et 14 euros le gramme. La plupart des pays européens font état de prix compris entre 4 et 10 euros pour les deux produits.[29]

Évaluation de la consommation

Pourcentage de la population ayant déjà consommé du cannabis en Europe

En juin 2004, l'ONU dans son rapport mondial sur les drogues 2004, estimait qu'il y avait cent cinquante millions d'usagers de cannabis.

Plus de soixante-deux millions d'Européens (plus de 20 % de l'ensemble de la population adulte) ont déjà consommé du cannabis et vingt millions en ont consommé au cours de la dernière année, selon une étude publiée le par l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT).

Dans son rapport annuel du 1er mars 2006, l'OICS indique que l'Afrique compterait trente-quatre millions d'usagers.

Cependant cette évaluation est certainement très loin de la réalité. Il n'existe aucune méthode fiable pour évaluer un marché illégal, ce qui se fait par des extrapolations des drogues saisies ainsi que des évaluations des surfaces cultivées.

Il s'agit en revanche de la drogue illégale la plus consommée dans le monde[30].

Les effets

Effets recherchés

D'une manière générale, les effets varient en intensité et en durée, en fonction du mode de consommation, des teneurs respectives en THC (effet high) et CBN (effet stone) ainsi que du sujet, de son état physique et psychique. Les effets peuvent durer entre quelques minutes (inhalation) et quelques heures (ingestion). Leur durée est tout autant variable.

Généralement :

  • euphorie, hilarité, excitation ;
  • relaxation, détente, sensation de flottement ;
  • facilité d'introspection (disparition de l'inhibition) ;
  • association d'idées créatives ;
  • stimulation de l'appétit (Voir Propriétés médicales) ;
  • sommeil ;
  • sentiment de sûreté ;
  • sensation d'extrême plaisir même face à des choses parfois futiles.

Des doses plus violentes peuvent induire une augmentation de la perception auditive et visuelle (diminution de l'inhibition latente), qui peut engendrer des hallucinations et conduire au bad trip ou au contraire amplifier les sensations durant un spectacle musical ou devant un film, effet souvent recherché. La consommation simultanée d'alcool décuple[réf. nécessaire] les effets des deux mais tend alors vers la poly-toxicomanie...

Effets secondaires indésirables

Fichier:Cannabis ripening.JPG
Sommité fleurie de cannabis, partie destinée à être consommée

Même si les effets durent en général quelques heures, le cannabis reste entre 18 à 24h dans le sang et l'élimination de celui-ci par le corps est particulièrement lente : plus d'une semaine pour éliminer la moitié de la dose absorbée. Ainsi il suffit d'un joint par semaine pour que le THC s'accumule dans le corps.

Après la consommation, l'usager peut manifester les symptômes suivants :

  • yeux rouges, mydriase[31] ;
  • tachycardie, hypertension/hypotension (parfois jusqu'à l'évanouissement) ;
  • assèchement buccal (familièrement appelé « la pâteuse » ou « moquette » souvent caractérisée par un blanchiment de la langue) ;
  • anxiété ;
  • difficulté de concentration ;
  • altération de la mémoire immédiate ;
  • troubles de la perception du temps (quelques minutes semblent être des heures, ou l'inverse) ;
  • paranoïa ;
  • repli sur soi-même ;
  • nausées, vomissements, évanouissement ;
  • chute de tension (peu après l'effet recherché).
  • tremblements;
  • sensation de froid intense.

Les effets psychiques sont liés à la personnalité de l'usager.

Le cannabis altère la mémoire immédiate, la concentration, le rappel des souvenirs ou des mots et peut donc diminuer les capacités d’apprentissage. En l’état actuel des connaissances, la mémoire ne semble pas affectée au-delà du temps des effets du cannabis, c'est-à-dire quelques heures[32]. Cette amnésie est multipliée en cas de consommation associée avec de l'alcool[33].

L'usage de cannabis peut traduire un mal-être psychique – parfois insoupçonné – pouvant se transformer en paranoïa, crises d'angoisses, sentiment d'oppression. Il existe aussi quelques cas de psychose cannabique aiguë[34].

Au niveau neuro-psychiatrique, la substance peut diminuer l'attention, aggraver ou révéler des troubles psychiques comme n'importe quel psychotrope. Un syndrome amotivationnel (démotivation) peut apparaître, ainsi que : manque d'estime de soi, intempérance, dépression et tendances suicidaires. Il existe une corrélation entre l'usage prolongé du cannabis et la dépression chez certains patients mais il reste difficile de dire si le cannabis produit la dépression ou si la dépression favorise une consommation chronique... Différentes études, à la crédibilité variable, suggèrent des liens entre schizophrénie ou psychose[35] et cannabis (plus de détails dans l'article).

À long terme, les effets sur l'homme ont besoin d'être étudiés. On cite cependant des affections durables des voies respiratoires similaires au tabac : toux, cancer bronchique, bronchite chronique, emphysème (du fait d'inhalations profondes et prolongées). Par ailleurs, l'inhalation de la combustion de produits de coupe souvent présents dans le haschisch expose l'usager à des risques aussi aléatoires que néfastes. L'herbe a été exceptionnellement coupée à l'eau, au sable voire au verre pillé afin d'alourdir la masse et donc d'augmenter les prix[36].

Une dépendance physique existe, même si elle est moins marquée que pour d'autres produit, probablement du fait de la demi-vie plus longue du THC dans le corps. Il faut également signaler qu'une dépendance physique au tabac, utilisé dans la confection du joint, se manifeste très souvent chez les fumeurs réguliers de cannabis. Cependant, un joint peut également être confectionné uniquement avec la substance.

Selon une étude d'une association de consommateurs, fumer trois joints équivaut à fumer un paquet de cigarettes. La fumée de cannabis contient sept fois plus de goudron et de monoxyde de carbone que la fumée du tabac seul[37],[38],[39]. Cet essai est en contradiction avec d'autres travaux scientifiques qui estiment que « fumer du cannabis n'accroît pas le risque de cancer[40],[41] » ou que les risques cancérigènes sont à imputer à la présence de nicotine due au mélange avec du tabac[42]. Alternativement à la combustion, l'usage d'un vaporisateur, en vente libre, délivre une vapeur de cannabinoïde pratiquement pure[43].

La consommation à l'aide d'une pipe à eau augmente très fortement l'inhalation de produits toxiques[44].

Des troubles de comportement sont observés chez l'animal de laboratoire qui y est exposé, y compris chez des espèces très éloigné des mammifères comme l'araignée. Le cannabis est un des produits dont les effets ont été testés sur des araignées dès les années 1950. Comme pour d'autres drogues, les araignées qui y sont exposées, même à de faibles doses, ont produit des toiles tout à fait anormales[45][46], [47], [48]. Plus la toxicité du produit est élevée, plus l'araignée laisse de manques dans sa toile.[49]

Surdose

Aucune surdose (ou overdose) due au cannabis n'a encore été enregistrée et c'est ce qui contribue le plus à sa réputation de « drogue douce »[50].

Effets sur les adolescents

Selon une étude[51], il n’y aurait aucune différence sur le plan cérébral entre ceux qui ont régulièrement fumé de la marijuana au cours de leur adolescence et ceux qui n’en ont jamais fait usage. Une autre étude [52] affirme plutôt que les personnes prédestinées à la schizophrénie voient leurs symptômes précipités lorsqu'elles commencent à consommer pendant l'adolescence. La consommation intensive de dérivés concentrés, comme l'huile de haschisch, favorise, particulièrement à l'adolescence, l'apparition des troubles psychotiques.

Effets sur la conception et la reproduction

La consommation régulière de joints, chez l’homme, contribue à une baisse de la fertilité[53],[54].

Pendant la grossesse, la consommation de cannabis risque d'entraver l'activité cérébrale du fœtus, retardant le développement du cerveau in utero[55],[56]. La tératogénicité de la consommation de cannabis durant la grossesse semble cliniquement non significative. Cependant, après une exposition in utero au cannabis, des atteintes cognitives pendant les années d'enfance ont été observées, avant tout sur l'attention et les tests d'hypothèses par voie visuelle[57].

Effets sur les processus de mémorisation

Des universitaires américains[58] ont découvert que le cannabis perturbe les processus de mémorisation du cerveau en désorganisant le fonctionnement électrique de l'hippocampe, structure clé du cerveau pour l'activation de la mémoire. Le cannabis aux doses usuellement présentes chez ses consommateurs supprime les oscillations électriques, essentielles dans le processus d'apprentissage et de mémorisation. Les processus cognitifs sont désorganisés.

Selon le professeur Jean Constantin, la principale substance active dans le cannabis, le THC, bloque aussi la libération d'un neurotransmetteur important dans l'hippocampe, l'acétylcholine, affectant le fonctionnement électrophysiologique du cerveau.

En 2006, le service Neuropsychologie de l'INSERM de Marseille avait montré que le cannabis perturbait chez le fœtus la formation des réseaux de neurones dans le développement du cerveau, ce que confirme la proportion très élevée d'enfants ayant un retard mental chez les mères fumeuses.

Autres effets

L'utilisation de cannabis augmente significativement le risque de maladie parodontale (maladie du tissu soutien des dents)[59]. Il semblerait aussi que la consommation de cannabis induisent chez les personnes cancéreuses une augmentation plus rapide de la taille des tumeurs.[réf. nécessaire] Cela serait en partie dû au THC, qui induirait une réponse immunitaire de type Th2, au lieu d'une réponse de type Th1, nécessaire à la lyse des cellules cancéreuses.

Législation sur le cannabis

La détention, commerce, la promotion et la consommation de marijuana sont interdits dans la majorité des pays du monde au cours du XXe siècle : la convention unique sur les stupéfiants de 1961 proscrivant la culture cannabis dans tous les pays signataires est indéniablement une retombée du Marihuana Tax Act de 1937 aux États-Unis d'Amérique. Néanmoins, les raisons historiques de cette interdiction semblent avoir été différentes de part et d'autre de l'Atlantique (bien que l'influence des prohibitionnistes américains semble déterminante).

Depuis les années 2000, certains Pays ont commencé à distinguer l'usage médical du cannabis de sa consommation récréative, comme c'est déjà le cas pour les autres substances psychotropes, en particulier les opiacés. C'est le cas de trois Pays : Le Canada, les États-Unis et les Pays-Bas.

Au Canada et aux États-Unis, le choix a été fait de tolérer la distribution de cannabis médical par l'intermédiaire de Centres de Compassion, comme il en existe au Québec, à Montréal et à Québec par exemple[2]. Le patient doit au préalable être admis sur contrôle de sa maladie par le Centre Compassion. Le patient peut ensuite librement choisir la posologie et la qualité des produits mis à sa disposition pour se soigner. Néanmoins, la situation aux États-Unis reste controversée; une récente décision au niveau fédéral a contredit la politique de tolérance[réf. nécessaire]. Par le référendum du , le Massachusetts a dépénalisé la marijuana et le Michigan en a autorisé une utilisation médicale[60].

Aux Pays Bas, la situation est différente. Le Ministère de la Santé [3]a depuis 2005 mis sur le marché trois qualités de cannabis médical, contenant des teneurs de tétrahydrocannabinol (THC) standardisées allant de 6% à 18%, et des teneurs en cannabidiol non psychoactif (CBD) allant jusqu'à 7,5%. Ces médicaments, présentés sous forme naturelle, sont produits par la Société Bedrocan [4] et distribués en pharmacie sur prescription médicale.

La culture, la possession pour usage privé et la distribution sont généralement réglementées. Les lois varient néanmoins d'un pays à l'autre. En France, le commerce de marijuana est un délit puni de fortes amendes et de peines de prison.

Dans de nombreux pays, la police exerce un pouvoir discrétionnaire, mettant en garde les usagers ou confisquant le cannabis, même en petites quantités, à usages privé ou médical.

Usage médical

De nos jours, dans les pays où il est autorisé, le cannabis médical est employé dans une très grande variété de maladies et de pathologies (source : Association Internationale pour le Cannabis Medical):

- Nausées et vomissements

- Anorexie et cachexie

- Spasmes

- Troubles du mouvement

- Douleurs

- Glaucome

- Épilepsie

- Asthme

- Dépendance et état de manque

- Symptômes psychiatriques

- Maladies auto-immunes et inflammations

Formes Pharmaceutiques

Le cannabis existe sous plusieurs formes médicales, dont la disponibilité dépend de la législation du pays où il est autorisé :

  • Bedrocan Bediol Bedrobinol [5]: formes naturelles prescrites pour les traitements des nausées et des vomissements liés à la chimiothérapie, ainsi que pour stimuler l'appétit chez les malades du sida. Ces médicaments présentent des niveaux de tétrahydrocannabinol (THC) et de cannabidiol (CBD) en quantités différentes  ;
  • Marinol (tétrahydrocannabinol) : prescrit pour les traitements des nausées et des vomissements liés à la chimiothérapie, ainsi que pour stimuler l'appétit chez les malades du sida ;
  • Cesamet (nabilone) : prescrit pour les traitements des nausées et des vomissements liés à la chimiothérapie ;
  • Sativex [6]: prescrit comme anti-douleur pour la sclérose en plaques.

Il peut aussi être prescrit à l'état naturel afin d'être consommé fumé, en tisane ou par inhalation de vapeur de THC (tétrahydrocannabinol) sublimé, et là encore sa prescription la plus courante reste relative aux malades en phase terminale.

Propriétés Thérapeutiques

De nombreuses études[réf. nécessaire] - plus ou moins significatives - existent ou sont en cours sur ses qualités thérapeutiques.

  • Il est question de propriétés :
    • analgésiques : malades en phase terminale et pour les douleurs chroniques sur lesquelles les traitements traditionnels sont trop forts : en termes d'effets ou d'effets secondaires ;
    • relaxantes et somnifères : malades en phase terminale ;
    • anti-spasmodiques : sclérose en plaque, épilepsie ;
    • anti-vomitives : traitement des effets secondaires de la chimiothérapie ou d'autres traitements lourds ;
    • stimulant l'appétit et redonnant du plaisir à manger : lutte contre la cachexie (maigreur extrême) et favorise la prise de poids ;
    • broncho-dilatatrices : asthme ;
    • vaso-dilatatrices : glaucome.
  • D'autres études suggèrent que le cannabis pourrait être :
    • une alternative efficace pour traitement de l'Hyperactivité et des Troubles Déficitaires de l'Attention (TDAH) : ces dernières années, les chercheurs ont découvert que le système endocannabinoique humain est impliqué dans la modulation du système dopaminergique (voir dopamine). De ce fait, les cannabinoides deviennent une alternative pharmacologique possible aux psychostimulants (Ritaline, Concerta) généralement prescrits pour le traitement des symptômes chroniques de cette pathologie.
    • une alternative efficace pour le prurit cholostatique réfractaire ;
    • un agent thérapeutique contre des maladies neuro-dégénératives et la dystonie (perturbation du tonus musculaire) tels que la maladie de Parkinson ou le syndrome de Tourette ;
    • un agent anti-prolifératif : rémission de tumeurs cancéreuses au cerveau (ainsi que ralentissement de la progression de certains cancers du poumon, sein et de la leucémie) ;
    • un agent inhibant les sécrétions d'acide gastrique et pouvant jouer un rôle favorable sur la prévention des ulcères ;
    • un agent améliorant les troubles comportementaux des patients atteint de la maladie d'Alzheimer.
    • un agent protecteur du système de compression mémorielle et de l' accès à la mémoire générale.
    • un agent perturbant la mémoire immédiate, lorsqu' il agit.

Voir aussi

Articles connexes

Documentaires

  • « Le Chanvre », documentaire réalisé par Beatrice Schaechterle, Allemagne, 2004, 43 mn (Arte, diffusion le 26/08/2004, à 19h00)

Bibliographie

  • Pierre Bouloc (coord.), Le chanvre industriel, production et utilisations, éditions France Agricole, juin 2006 - ISBN 2-85557-130-8
  • Jack Herer, L'empereur est nu ! Le chanvre et la conspiration contre le cannabis, 01/10/1996, éditions du Lézard - ISBN 2-910718-08-5

Expositions

Liens externes

Modèle:Wikibooks

Notes et références

  1. M.M.P.N.D. - Sorting Cannabis names
  2. Distinction des sous-espèces faite par les chercheurs et auteurs du livreLes Maladies et Nuisibles du Chanvre' de R.C.Clarke, J.M.McPartland & D.P.Watson
  3. Canton de Genève - prévention et santé publique - Risques - Que savons-nous actuellement ?
  4. Canton de Genève - prévention et santé publique Motivations à consommer
  5. Site du MILDT - Campagne cannabis et sécurité routière
  6. Les Maladies et Nuisances du Chanvre' de R.C.Clarke, J.M.McPartland & D.P.Watson - descriptif du chanvre cultivé
  7. Les Maladies et Nuisances du Chanvre' de R.C.Clarke, J.M.McPartland & D.P.Watson - descriptif du chanvre indien
  8. botanical.com | Hemp, Enc. Britannica 1856 about hemp
  9. Les Maladies et Nuisances du Chanvre' de R.C.Clarke, J.M.McPartland & D.P.Watson - descriptif du chanvre sauvage
  10. Les Maladies et Nuisances du Chanvre' de R.C.Clarke, J.M.McPartland & D.P.Watson - descriptif du chanvre afghan
  11. Xavier Mathieu et Leandro Salgueiro. Le chanvre dans l'industrie papetière. Mémoire d'élèves ingénieurs EFPG, mai 2003.
  12. Le chanvre, isolant très « propre », intéresse de près le bâtiment sur Champagne-ardenne-tech.fr
  13. Le chanvre dans l'industrie papetière Institut national polytechnique de Grenoble.
  14. Institut Technique du Chanvre Institut Technique du Chanvre.
  15. Jack Herer - Popular Mechanics
  16. http://en.wikipedia.org/wiki/Hemp_For_Victory
  17. Mediavilla V., Bassetti P., Konermann M., Schmid-Slembrouck I., Optimalisation de la fumure azotée et de la densité de semis dans la culture du chanvre, Agrarforschung 5(05), 241-244, 1998
  18. Au fil du Chanvre : guide technique pour une culture à suivre, brochure éditée par le Conseil général de Haute Garonne
  19. Bienvenue sur le site de l'Institut Technique du Chanvre
  20. Institut Technique du Chanvre
  21. a et b http://www.unodc.org/unodc/bulletin/bulletin_1981-01-01_2_page008.html
  22. Chemical ecology of Cannabis
  23. Le cannabis sur le site du ministère de l'Intérieur français
  24. Dossier Le cannabis du Rif: Un secret mal gardé
  25. Historique de la culture de cannabis au Maroc d'après l'UNODC
  26. Les drogues, un piège, Marie-José Audersert, Jean-Blaise Held et Jean-François Bloch-Lainé
  27. Article Cannabis, données essentielles sur Agoravox, basé sur le rapport de l'OFDT Cannabis, données essentielles
  28. Professeur Bertrand Dautzenberg, Pneumologue. Hôpital de la Pitié-Salpétrière, Paris dans l'émission Mise au Point de la TSR du 10 septembre 2006
  29. Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (2008) État du phénomène de la drogue en Europe: 41. ISBN 978-92-9168-328-4
  30. Rapport annuel 2006 : l’état du phénomène de la drogue en Europe, qui cite CND 2006 pour l'évaluation mondiale.
  31. les effets des drogues sur l'état général des yeux sur le site de la MILDT
  32. Question sur drogues.gouv.fr
  33. Article sur Doctissimo, avec références
  34. Quand la maladie psychique est aggravée d'une toxicomanie, conférence du Dr Bodenez
  35. Moore THM, Zammit S, Lingford-Hughes A et Als. Cannabis use and risk of psychotic or affective mental health outcomes: a systematic review, Lancet, 2007; 370:319-328 ; voir aussi le commentaire du Monde, « Une corrélation entre usage du cannabis et psychoses », 29 juillet 2007
  36. De l'herbe coupée au verre pilé, article de Libération, samedi 23 septembre 2006
  37. « Le cannabis - 3 joints = 1 paquet de cigarette », 60 millions de consommateurs, n° 404, avril 2006
  38. « Fumer trois joints équivaut à fumer un paquet de cigarettes », Le Figaro web, 26 mars 2006
  39. « Le cannabis moins toxique que la clope : une idée fumeuse », Libération, 28 mars 2006, article en ligne
  40. (en) Marijuana use and cancers of the lung and upper aerodigestive tract: results of a case-control study, Morgenstern H, et al. Présentation à la Conférence ICRS sur les cannabinoïdes, 24-, Clearwater, États-Unis
  41. Study Finds No Cancer-Marijuana Connection par Marc Kaufman dans le Washington Post, vendredi 26 mai 2006
  42. Melamede RJ. Harm Reduct J. 2005;2(1):21; United Press International du
  43. (en) Cal NORML/MAPS Study Shows Vaporizer Can Drastically Reduce Toxins in Marijuana Smoke
  44. OxyRomandie, membre de l'Union internationale contre le cancer dans l'émission Mise au point de la TSR du 10 septembre 2006
  45. From issue 1975 of New Scientist magazine, 29 April 1995, page 5
  46. Images de toiles faites par des araignées exposées à 3 toxines (marijuana, caféine, benzedrine)
  47. Peter N.Witt & Jerome S. Rovner, Spider Communication: Mechanisms and Ecological Significance, Princeton University Press -1982.
  48. Autres illustrations (toiles tissées par des araignées exposées à du LSD, de la mescaline, du hachich, de la caféine)
  49. Paul Hillard, spécialiste araignée au Natural History Museum de Londres : "It appears that one of the most telling measures of toxicity is a decrease, in comparison with a normal web, of the numbers of completed sides [of a web]; the greater the toxicity, the more sides the spider fails to complete"
  50. Une drogue étant qualifiée de douce par rapport à son potentiel néfaste en terme d'addiction et de surdose.
  51. Study: Little damage from marijuana de l'United Press International copie de l'article en ligne
  52. (Découverte le 18 mars 2006, télévision de Radio-Canada)
  53. Cannabis : la fertilité masculine serait perturbée sur le site non officiel du débat sur la drogue.
  54. Cannabis, surpoids : les ennemis de votre fertilité dans la section Infertilité de Doctissimo
  55. Cannabis : le fœtus en danger ? sur le site forumlabo.com
  56. (en) Cannabis link to risk of miscarriage sur le site du magazine The Hindu
  57. Michael Staub et Rudolf Stohler de la clinique universitaire psychiatrique de Zürich, dans le forum médical suisse. Texte en allemand. Page 1130
  58. David Robbe et ses collègues, selon Nature Neurosciences, décembre 2006
  59. Thomson WM, Poulton R, Broadbent JM, Cannabis smoking and periodontal disease among young adults, JAMA, 2008;299(5):525-531
  60. (en) « National ballot questions », Boston.com (consulté le )