Claude Le Petit

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Modèle:Série littérature Claude Le Petit, né à Paris en 1638 et exécuté à Paris le 1er septembre 1662, est un écrivain français.

Fils d’un tailleur d’habits, Claude Le Petit a fait ses études chez les jésuites. Il quitte le collège pour une correction qui lui avait été infligée. S’étant pris de querelle avec un moine, il se cache sans son église, le poignarde avant de s’enfuir pour l’Espagne et l’Italie où il passe sept à huit ans avant de revenir en France où il fait des études de droit, vit d’une plume souvent intéressée et se livre à « toutes sortes de débauches » notamment dans le genre de celles de celles de Chausson à la mémoire duquel il rédige en 1661 un sonnet louant sa force d’âme durant son supplice pour sodomie :

Apologie de Chausson

Amis, on a brûlé le malheureux Chausson,
Ce coquin si fameux, à la tête frisée;
Sa vertu par sa mort s'est immortalisée:
Jamais on n'expira de plus noble façon.
Il chanta d'un air gai la lugubre chanson
Et vêtit sans pâlir la chemise empesée,
Et du bûcher ardent de la pile embrasée,
Il regarda la mort sans crainte et sans frisson.
En vain son confesseur lui prêchait dans la flamme,
Le crucifix en main, de songer à son âme;
Couché sous le poteau, quand le feu l'eut vaincu,
L'infâme vers le ciel tourna sa croupe immonde,
Et, pour mourir enfin comme il avait vécu,
Il montra, le vilain, son cul à tout le monde.

Selon certains, un jour d’août 1662 qu’il avait négligé de fermer sa croisée, le vent aurait fait envoler ses papiers, au nombre desquels une chanson impie qu’il avait composée sur la Vierge bientôt ramassée par un prêtre qui s’empressa de la porter au procureur du roi. Pour d’autres, l’imprimeur qui devait procéder à l’impression de son Paris ridicule aurait dénoncé à la justice, à la suite d’une querelle, le libraire qui aurait, à son tour, livré Le Petit. Quoi qu’il en soit, une perquisition ordonnée à son domicile découvre le brouillon de chansons qui couraient manuscrites dans Paris. Guillaume Colletet a rapporté : « Ce jourd’hui premier jour de septembre fust bruslé en place de Grève, à Paris, après avoir eu le poing coupé, fait amende honorable devant Nostre-Dame de Paris esté étranglé Claude Petit, advocat en Parlement, auteur de L’Heure du Berger, et de L’Escole de l’Interest pour avoir fait un livre intitulé : Le Bordel des Muses, escrit l’Apologie de Chausson, le Moyne renié et autres compositions de vers et de prose pleine d’impiétés et de blasphèmes, contre l’honneur de Dieu, de la Vierge et de l’Estat. Il estoit âgé de vingt et trois ans et fut fort regretté des honnestes gens à cause de son bel esprit qu’il eust peu employer à des choses plus dignes de lecture. »

Jean Rou rapporte qu’il fit preuve, devant le supplice, de la même constance que Chausson.

Bibliographie

  • Frédéric Lachèvre. Les œuvres libertines de Claude Le Petit, parisien, brûlé le 1er septembre 1662. [L’escole de l’interest et l’université d’amour ; L’heure du berger, demy-roman comique ou roman demy-comique ; Le bordel des muses; ou, Les neuf pucelles putains.] Genève, Slatkine reprints, 1968.
  • Frédéric Lachèvre. Claude Le Petit et la Muse de la cour (1er septembre-28 octobre 1657). Paris, E. Champion, 1922.
  • P. L. Jacob. Paris ridicule et burlesque au dix-septième siècle. Nouv. éd. rev. et cor. avec des notes, par P.L. Jacob. Paris, A. Delahays, 1859.
  • Jean-Pierre Cavaillé. L’Antre des nymphes. [Histoire allégorique de Claude Le Petit] Paris : Anacharsis, 2004. ISBN 2914777132

Œuvres en ligne

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