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Couloir de la mort

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Le couloir de la mort est la traduction de l'expression américaine Death Row, qui désigne le régime de haute sécurité d'incarcération des prisonniers ayant été condamnés à la peine de mort.

Bien qu'à l'origine, cette expression ne désigne que le couloir de la mort dans les prisons des États-Unis, elle est aujourd'hui utilisée pour désigner toutes les sections pénitentiaires du monde, spécialement conçues pour héberger les condamnés à mort.

Le couloir de la mort est généralement une section à part de la prison. Elle isole complètement les condamnés des autres prisonniers. Cette séparation a de multiples justifications :

  • les condamnés à mort sont soumis à un régime de particulièrement haute sécurité, puisqu'ils n'ont rien à perdre à tenter de s'évader ou à tuer quelqu'un;
  • l'isolement peut permettre aux condamnés d'être au calme pour se recueillir et penser à leurs actes.
  • Il faut empêcher les condamnés de se suicider pour que la Justice puisse suivre son cours.

Typologie

En France, lorsque la peine de mort était appliquée, les condamnés à mort étaient exécutés peu après l'épuisement de tous les recours (cassation, grâce présidentielle), le matin, à une date non précisée. En effet, on jugeait que faire attendre le prisonnier, par exemple en l'exécutant l'après-midi d'une journée précise, était une torture pour lui.[1] A cette époque où les caméras de surveillance étaient peu répandues, les condamnés vivait dans une cellule dotée de barreaux, avec un gardien les surveillants 24h/24. Ils recevaient chaque jour la visite d'un gradé et celle du medecin deux fois par semaine. En 1978, l'administration décida de faire entreposer la guillotine à la maison d'arrêt de Fresnes, désirant faire de la prison le seul lieu habilité aux exécutions capitales en France. Cependant, la « veuve » y restera muette, les derniers détenus qui ont été transférés à Fresnes en vue de leur éventuelle exécution ayant tous été graciés ou ayant eu leur pourvoi en cassation accordé, ou encore leur peine commuée suite à l'abolition de la peine de mort.

Aux États-Unis, le temps d'attente dans le couloir de la mort dure plusieurs années : le record est de 33 ans entre la condamnation et l'exécution [2] et la durée moyenne tourne autour de 10-15 ans dans les états où les exécutions sont fréquentes. C'est principalement dû au fait qu'avant qu'un condamné ne soit exécuté, il peut épuiser de nombreux recours en justice jusqu'au gouverneur de l'État où la sentence a été prononcée. Par exemple, l'exécution de Timothy McVeigh a pu être possible seulement au bout de quelques années en raison de son renoncement aux recours en justice. Les condamnés sont avertis de leur date d'exécution des semaines voire des mois à l'avance (jusqu'à 7 mois). Le traitement similaire à celui de la France où les condamnés sont surveillés en permanence est réservé aux condamnés dont l'exécution est prévue dans les jours à venir, pour des raisons de coût évidente dans un pays qui compte plus 3300 condamnés à mort et qui n'en exécute jamais plus de 100 par an. La France en comparaison comptait rarement plus de 5 condamnés à mort dans tout le pays et rarement plus de 2 dans un même établissement pénitentaire.

Au Japon et en Indonésie, la durée d'attente est très inégalitaire (allant de 2 ans à plus de vingt ans), les condamnés à être exécutés étant choisis plus en fonction la gravité de crime que selon l'ancienneté de leur condamnation.
Au Japon, les condamnés sont avertis le jour même. Mais une commission parlementaire à toutefois recommandé de les prévenir un jour à l'avance pour se préparer, on ignore si la recommandation sera suivie. Tandis qu'en Indonésie, l'accusé est averti 72 heures à l'avance.
Dans ces pays, les condamnés sont également constamment surveillés par l'entremise de caméras ou d'un effectif important de personnel pénitentaire.

Syndrome du couloir de la mort

Le syndrome du couloir de la mort (en anglais on trouve également l'expression "phénomène du couloir de la mort") est un stress visible parfois chez le condamné, provoqué par l'attente de leur exécution. Ce syndrome est considéré par plusieurs instances juridiques comme un traitement inhumain ou dégradant [3]. Ce phénomène atteint son paroxysme lorsque le condamné en vient à renoncer à toute procédure d'appel dans le but d'abréger ses souffrances.

Références

Liens externes