Anglicanisme

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On utilise, pour désigner les Anglicans, les termes "anglican", "épiscopalien" ou "épiscopal". Le terme "épiscopalien" est surtout utilisé en Écosse et aux États-Unis. Au Canada, on parle ordinairement de "l'Église anglicane".

L'Église anglicane est née, en 1534, par le proclamation de l'"Acte de suprématie", à la suite d'une querelle entre le roi Henri VIII d'Angleterre et le Vatican. Le pape ayant refusé de lui reconnaître le droit de divorcer et l'ayant menacé d'excommunication, Henri VIII décida de ne plus reconnaître son autorité. Mais déjà, depuis un certain temps, existait un conflit latent entre Rome et l'Église d'Angleterre, celle-ci étant irritée de voir le Vatican lui imposer des évêques étrangers, notamment italiens. On a dit de l'Église anglicane des origines qu'elle était "une Église catholique sans pape". Encore aujourd'hui, elle ne fait pas vraiment partie de la famille protestante, ayant conservé plusieurs rites catholiques.

L'Église épiscopalienne est la fille émancipée de l'Église anglicane dont elle partage les traditions religieuses telles que contenues dans le Book of Common Prayer instauré en 1562.

Au Québec, les épiscopaliens sont, à toutes fins utiles, absents en raison de facteurs historiques évidents. C'est, en effet, l'Église anglicane qui a pignon sur rue. Mais, pour l'essentiel, il n'existe pas de grande différence entre les uns et les autres. En effet, l'Église épiscopalienne est née aux États-Unis, là où l'Église anglicane des nouvelles colonies a pris ce nouveau nom qui correspond à l'organisation hiérarchique de l'anglicanisme mais en omettant la référence à l'Église d'Angleterre et à ses liens avec la Couronne britannique.

Au plan hiérarchique, l'Église anglicane canadienne relève, comme l'Église d'Angleterre, de l'archevêque de Canterbury, dont l'autorité est surtout symbolique, ainsi que de la conférence de Lambeth qui, tous les dix ans rassemble 500 évêques anglicans. Toutefois, les évêques anglicans du Canada sont élus, localement, par des membres du clergé et des laïques qui représentent les paroisses du diocèse.

L'Église anglicane et l'Église épiscopalienne sont, l'une comme l'autre, des organisations relativement peu doctrinaires. Elles enseignent que les saintes Écritures ont été écrites par des gens et inspirés par le Saint-Esprit (l'Esprit qui procède de Dieu) et que la raison aide les fidèles à pénétrer en profondeur les vérités divines. L'Église anglicane -ou épiscopalienne- n'exerce pas de contrôle sur l'interprétation ou la pratique de la foi et incite ses membres à prendre des décisions morales responsables sous la conduite des Écritures et des ministres ordonnés et en réponse à la prière sincère.

Selon le Book of Common Prayer , le devoir de tous les chrétiens est de suivre le Christ, de se réunir une fois par semaine pour se recueillir, et de prier, de travailler ensemble et de contribuer à faire en sorte que s'étende le Royaume de Dieu.

Au Québec, entre 1971 et 1981, l'Église anglicane est passée de 180 000 à 130 000 membres. Cette baisse du nombre d'adhérents s'explique par le fléchissement de la pratique religieuse mais aussi -et surtout- par l'exode des anglophones. On n'y compte plus aujourd'hui que 32 794 anglicans (23 967 à Montréal et 8 827 dans le reste du Québec) répartis en deux diocèses (Québec et Montréal) et 204 paroisses (dont 114 à Montréal et 90 à Québec).

À Montréal, des paroisses anglicanes et catholiques se jumellent pour étudier ensemble la Parole et font des échanges de prédicateurs.