Nagasaki
Nagasaki 長崎市 | ||||
Littoral de Nagasaki | ||||
Administration | ||||
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Pays | Japon | |||
Région | Kyūshū | |||
Préfecture | Nagasaki | |||
Maire | Tomihisa Taue | |||
Démographie | ||||
Population | 442 399 hab. | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 32° 46′ 25″ nord, 129° 51′ 47″ est | |||
Localisation | ||||
Géolocalisation sur la carte : Japon
Géolocalisation sur la carte : Japon
Géolocalisation sur la carte : préfecture de Nagasaki
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Liens | ||||
Site web | site officiel | |||
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Nagasaki Écouter (長崎市, Nagasaki-shi , litt. « longue pointe », -shi signifiant ville) est une ville japonaise, capitale de la préfecture de Nagasaki. En 2010, Nagasaki compte 442 399 habitants.
L'histoire de Nagasaki a presque entièrement été construite par des étrangers ; en effet, ce sont les Portugais qui en font une ville portuaire prospère au XVIe siècle. Sous la période Tokugawa, la persécution des chrétiens y fut particulièrement vive, avant que la ville ne soit ouverte après la restauration Meiji. Aujourd'hui, Nagasaki est principalement connue pour avoir été la cible du deuxième bombardement atomique américain durant la Seconde Guerre mondiale.
Histoire
Le port et le commerce (XVIe – XIXe siècle)
Naissance et développement du port
Fondée dans la seconde moitié du XVIe siècle, c'était à l'origine un village isolé. C'est l'arrivée d'explorateurs européens au milieu du XVIe siècle, quand un navire portugais s'échoua accidentellement sur les rives de la préfecture de Kagoshima en 1543, qui en provoqua la naissance et l'essor. Le missionnaire jésuite François Xavier arriva au Japon en 1549, mais bien qu'il partît pour la Chine en 1551 et y mourût peu de temps après, ses disciples restèrent au Japon et y convertirent plusieurs daimyō (chefs de guerre). Le plus important fut Ōmura Sumitada qui fit un grand profit de sa conversion, car il reçut une part du commerce des navires portugais dans un port qu'ils établirent à Nagasaki en 1571, date de fondation de la ville, avec son accord. En 1580, Ōmura Sumitada céda le port de Nagasaki et les territoires environnants à la Compagnie de Jésus[1].
Le petit village portuaire grandit rapidement, et les produits importés à Nagasaki (comme le tabac, le pain, les beignets — tenpura, les gâteaux et les vêtements occidentaux) furent assimilés dans la culture populaire japonaise — la plupart d'entre eux ont d'ailleurs conservé leur nom d'origine portugaise comme les fameux gâteaux de Nagasaki, les castella. Les Portugais amenèrent aussi avec eux des marchandises d'origine chinoise et les armes à feu.
La prospérité de Nagasaki fut menacée en 1587 lorsque Hideyoshi Toyotomi arriva au pouvoir. Inquiété par l'influence des chrétiens dans le sud du Japon, il ordonna l'expulsion de tous les missionnaires. Ōmura avait donné aux jésuites un contrôle administratif partiel de Nagasaki, et la ville retourna sous le contrôle impérial. Les chrétiens japonais et étrangers furent persécutés. En 1596, Hideyoshi fit crucifier 26 chrétiens à Nagasaki pour détruire toute tentative d'usurper son pouvoir. Toutefois, comme l'empereur ne fit pas bannir les marchands portugais, l'économie de la ville continua à prospérer.
Quand presque vingt ans après, Ieyasu Tokugawa prit le pouvoir, la situation ne s'améliora pas. Le christianisme fut interdit en 1614 et tous les missionnaires furent déportés, ainsi que les daimyō qui ne renoncèrent pas à leur religion. Une campagne brutale de persécution s'ensuivit, avec des centaines de tués ou torturés à Nagasaki et dans d'autres parties du Japon. Les chrétiens offrirent une certaine résistance, en 1637 lors l'insurrection de l'enclave de Nagasaki Shimabara. Au nombre de 40 000, ils capturèrent le château d'Hara et humilièrent le daimyō local. En réponse, le shogun envoya 120 000 soldats. Ce fut la fin du bref « siècle chrétien » au Japon. Ils durent pratiquer leur religion en secret, toujours victimes d'inquisitions occasionnelles (voir les Seize martyrs de Nagasaki).
L'îlot de Dejima et la « réouverture » du Japon
Pendant ce temps les Néerlandais, appelés au Japon Hollandais (Oranda-jin), continuèrent discrètement à exercer leurs affaires au Japon, ramenant même avec eux des japonaises en Hollande. Malgré la politique officielle des Shogun, désireux de mettre fin à l'influence étrangère dans le pays, les Hollandais démontrèrent qu'ils étaient intéressés surtout par le commerce, et prouvèrent leur engagement aux côtés des Tokugawa durant la rébellion de Shimabara en ouvrant même le feu sur les chrétiens afin de venir en aide au pouvoir shogunal. En 1641, on leur octroya Dejima, une île artificielle dans la baie de Nagasaki, afin que celle-ci serve de base à leur commerce et dans laquelle ils étaient confinés. Depuis cette date et jusqu'en 1855, les contacts du Japon avec le monde extérieur furent strictement limités à Nagasaki. En 1720, la censure qui frappait les livres néerlandais fut levée. Des centaines d'étudiants en profitèrent pour affluer vers Nagasaki pour étudier les sciences et les arts européens.
Après que le commodore Matthew Perry eut débarqué en 1853, le shogunat se désagrégea et le Japon ouvrit alors de nouveau ses portes. Nagasaki devint un port libre en 1859. Avec la restauration Meiji, Nagasaki devait rapidement dominer d'un point de vue économique, notamment grâce à la construction de navires. Lors de la première reconstruction d'une église, des chrétiens japonais sortirent du secret pendant lequel ils s'étaient mis depuis le XVIIe siècle : ils furent néanmoins, dans un premier temps, persécutés avant de pouvoir exercer librement leur culte.
Le bombardement atomique de 1945
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le à 11 h 02 du matin, le B-29 Bockscar piloté par Charles Sweeney, parti de Tinian dans les îles Mariannes du Nord, largua la bombe atomique Fat Man sur la ville : elle explosa à 580 m d'altitude, à l'aplomb du quartier Urakami. Ce fut la seconde explosion nucléaire au Japon, trois jours après celle d'Hiroshima.
Cette bombe était une bombe au plutonium d'une puissance de 17 kilotonnes, différente de celle d'Hiroshima (uranium 235), mais semblable à celle de l'essai Trinity, réalisé à Alamogordo, le .
Le scénario d'Hiroshima se reproduisit, à peine moins meurtrier. En effet, la topographie de Nagasaki en fait un site plus ouvert alors que les collines ceignant Hiroshima avaient amplifié les effets dévastateurs de l'explosion.
75 000 des 240 000 habitants de Nagasaki furent tués sur le coup, et au moins autant d'habitants décédèrent des suites de leurs maladies ou de leurs blessures — non seulement des Japonais mais aussi 13 000 Coréens (travailleurs forcés pour la plupart) et 200 prisonniers de guerre alliés. La cathédrale chrétienne d'Urakami 32° 46′ 34″ N, 129° 52′ 06″ E, le principal lieu de culte catholique du Japon, presque à l'aplomb du largage (dit hypocentre), confondue avec un bâtiment portuaire, fut entièrement détruite. Le bombardier devait viser les quais Mitsubishi. Mais l'objectif initial du B-29 était Kokura, devenue depuis un quartier de Kitakyushu, au nord de Kyushu : malgré trois survols de Bockscar, les nuages sauvèrent cette ville.
La reconstruction
La ville fut reconstruite après la guerre, quoique radicalement différente. De nouveaux temples furent bâtis ainsi que des églises, car la présence chrétienne ne disparut en fait jamais. Il y eut même, après la guerre, une augmentation du nombre de fidèles. Parmi ceux-ci, le Docteur Takashi Nagai (1908-1951), le premier citoyen honoraire de la ville, mort de leucémie. Quelques débris furent laissés en place en souvenir du bombardement : comme une porte (torii) dont il ne reste plus qu'un poteau dressé.
Comme Hiroshima, Nagasaki présente son parc de la Paix et les deux villes sont associées dans les protestations contre les armes atomiques et leurs essais.
De nouveaux bâtiments furent créés pour servir de mémorial, tel le musée de la Bombe atomique ; mais Nagasaki reste une ville portuaire, avec une construction navale florissante, offrant un exemple de persévérance. Les chantiers de construction navale de Mitsubishi Heavy Industries sont parmi les plus importants du monde après ceux de Hyundai à Ulsan (Corée du Sud). La ville est desservie depuis 1975 par l'aéroport de Nagasaki, installé sur une île artificielle.
Dans la nuit du mardi 17 au mercredi , Itchō Itō, le maire de la ville fut assasiné par un yakusa.
Géographie
Localisation
Nagasaki se situe à l'ouest de l'île de Kyushu, la plus méridionale des quatre îles principales du Japon. La ville fait partie de la préfecture de Nagasaki et s'étend sur les péninsules de Nagasaki et de Nishisonogi. Elle est entourée par les villes de Saikai et d'Isahaya, respectivement au nord et à l'est, et par les bourgs de Togitsu et de Nagayo, au nord-est, dans le district de Nishisonogi et elle est bordée par la baie d'Ōmura, au nord-est, et par la mer d'Amakusa, à l'est, au sud et à l'ouest.
Climat
Nagasaki vit sous un régime de climat subtropical humide. La ville bénéficie d’hivers relativement doux, avec une moyenne de 7 à 7,9 °C en janvier et février. En revanche, les étés sont chauds, avec une moyenne de 26,8 à 27,9 °C en juillet et août. Les étés sont également très humides[2].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 3,8 | 4,4 | 7,3 | 11,6 | 15,8 | 20 | 24,3 | 25,1 | 21,8 | 16,1 | 10,8 | 5,9 | 13,9 |
Température moyenne (°C) | 7 | 7,9 | 10,9 | 15,4 | 19,4 | 22,8 | 26,8 | 27,9 | 24,8 | 19,7 | 14,3 | 9,7 | 17,2 |
Température maximale moyenne (°C) | 10,4 | 11,7 | 14,8 | 19,7 | 23,5 | 26,4 | 30,1 | 31,7 | 28,6 | 23,8 | 18,3 | 13,1 | 19 |
Ensoleillement (h) | 102,8 | 119,7 | 148,5 | 174,7 | 184,4 | 135,3 | 178,7 | 210,7 | 172,8 | 181,4 | 137,9 | 119,7 | 155,6 |
Précipitations (mm) | 64 | 85,7 | 132 | 151,3 | 179,3 | 314,6 | 314,4 | 195,4 | 188,8 | 85,5 | 85,6 | 60,8 | 154,6 |
Culture
Patrimoine et tourisme
- Cathédrale catholique d'Urakami. Située à côté du Parc pour la paix, elle a été reconstruite en 1959. Principalement constituée de briques, elle est située à ce qui fut l'hypocentre de l'explosion de la bombe atomique;
- Église catholique d'Oura: Édifiée en 1864 sous l'égide de l'évêque français Bernard Petitjean, c'est la plus vieille église japonaise. Par le passé, et selon les moments, la communauté catholique locale s'y rendait parfois clandestinement. Elle est, aujourd'hui, classée "trésor national";
- Sanctuaire des Seize martyrs.
- Le Jardin Glover.
Événements et festivals
Sports
Education
La ville compte plusieurs universités, dont l'Université de Nagasaki qui est une université nationale du Japon.
Transports
L'aéroport le plus est celui de Nagasaki, situé dans la ville proche d'Ōmura[3]. La ville est également desservie par la ligne Nagasaki de la JR Kyūshū. En complément, le tramway électrique de Nagasaki gère cinq lignes au sein de la ville. L'autoroute de Nagasaki, et les routes 34, 202, 251, 324 et 499 desservent également la municipalité.
Coopération internationale
Notes et références
- (en) Diego Pacheco, « The Founding of the Port of Nagasaki and its Cession to the Society of Jesus », Monumenta Nipponica, vol. 15, nos 3/4, , p. 303-323
- (ja)« Valeurs moyennes (de chaque mois et de chaque année) », sur le site de l'agence météorologique du Japon (consulté le )
- (en)« To and From Airport », sur le site de l'aéroport de Nagasaki (consulté le )
- Nagasaki City Hall International Affairs Division Sister Cities
Voir aussi
Articles connexes
- Madame Butterfly, opéra de Puccini dont l'action se situe à Nagasaki en 1904.
Liens externes
- Hiroshima et Nagasaki. Remarque : cet article est tendancieux et essaie de montrer que toute la responsabilité de la bombe atomique n'est due qu'à la seule attitude du Japon.
- Les bombes atomiques (Hiroshima, 6 août 1945 - Nagasaki, 9 août 1945), Cliotexte.
Bibliographie
- R. Oberlé, S. Woelffel et N. Aida, Hiroshima-Nagasaki, la guerre du Pacifique, Editions Hirlé, 2005. ISBN 2-914729-40-5
Filmographie
Yves Ciampi, Typhon sur Nagasaki, 1957, film franco-japonais, avec Jean Marais, Danielle Darrieux.