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RTF Télévision

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R.T.F. Télévision
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Caractéristiques
Création
Disparition
Propriétaire
Format d'image
Langue
Pays
Statut
Généraliste nationale publique
Siège social
Diffusion
Diffusion
VHF bande I et III aux standards 441 lignes (Paris uniquement) et 819 lignes

R.T.F. Télévision, également appelée Télévision française, puis première chaîne de la R.T.F. à partir de décembre 1963, est la chaîne de télévision généraliste nationale française de la Radiodiffusion-télévision française diffusée du au .

Histoire de la chaîne

Le , la Radiodiffusion française (R.D.F.) devient la Radiodiffusion-télévision française (R.T.F.) afin de souligner l'importance du développement de la télévision au sein la société nationale. R.D.F. Télévision française prend alors le nom de R.T.F. Télévision et s'incarne au travers du visage de Jacqueline Joubert, première speakerine de la R.T.F., recrutée par concours pour annoncer les programmes dès le . C'est ainsi elle qui annonce aux télespectateurs le la diffusion à la Télévision française du premier journal télévisé au monde, créé et dirigé par Pierre Sabbagh. Pour accompagner l'essor de ce nouveau média, le gouvernement Henri Queuille étend la perception de la redevance aux récepteurs de télévision par la loi du 30 juillet. Le , Catherine Langeais devient la troisième speakerine de R.T.F. Télévision, recrutée pour présenter les nouvelles émissions en 819 lignes qui démarrent le même jour, tandis que celles en 441 lignes, prévues pour durer jusqu'en 1958, continuent d'être présentées par Jacqueline Joubert et Arlette Accart.

En février 1952, Télé-Lille, première station régionale de télévision émettant de façon autonome depuis le , devient le premier relais de l'émetteur parisien de R.T.F. Télévision hors de la région parisienne, suite à l'installation du premier faisceau hertzien de télévision entre Paris et Lille. R.T.F. Télévision cesse d'être une chaîne de télévision parisienne pour devenir une chaîne nationale. Télé-Lille conserve tout de même quelques émissions propres diffusées en décrochage du programme national. Ce relais technique lillois permet la mise en place en juillet 1952 de la première émission internationale de télévision en direct organisée par la R.T.F. et la BBC et intitulée la semaine franco-britannique, dans laquelle Catherine Langeais souhaite la bienvenue aux téléspectateurs de BBC Television Service[1]. Les deux diffuseurs publics ont réussi à régler le problème de conversion de leurs standards de diffusion (405 lignes en Grande-Bretagne, 441 lignes et 819 lignes en France) grâce au tout nouveau « convertisseur de standard » de Delbord (une caméra 405 lignes reprend l'image d'un moniteur 819 lignes à tube cathodique spécifique), qui permet ensuite à R.T.F. Télévision d'unifier ses programmes sur ses deux réseaux 441 lignes et 819 lignes (une caméra 441 lignes reprenant l'image d'un moniteur 819 lignes à tube cathodique spécifique). Alors que depuis la mise en service de l'émetteur en 819 lignes, l'émetteur en 441 lignes se limitait à diffuser des films, des kinéscopes (émissions filmées) et des directs de plateau, les mêmes programmes peuvent dorénavant être vus simultanément par tous les téléspectateurs français dès le , en particulier les grands directs sportifs. En utilisant pour la première fois la télévision pour présenter ses vœux aux Français en direct du Palais de l'Élysée le , le président de la République Vincent Auriol inaugure une longue tradition.

La semaine franco-britannique de 1952 ayant permis de lever toutes les contraintes techniques, R.T.F. Télévision peut retransmettre les images du couronnement de la souveraine britannique Élisabeth II, filmées en direct de l’Abbaye de Westminster par la BBC et diffusées en Eurovision dans six pays d'Europe de l'Ouest, véritable déclencheur de l’engouement des Français pour la télévision. Ce , tout Paris est devant les quelques écrans privés ou publics ou devant les vitrines des marchands de postes de télévision pour voir ici ce qui se passe au même moment à Londres. Le , des relais hertziens relient Paris à Strasbourg et permettent à Télé-Strasbourg, qui émet depuis le 15 octobre, de devenir le second relais de R.T.F. Télévision sur le territoire national. Le 31 décembre, l'Assemblée nationale vote un plan de développement de cinq ans pour la télévision[2]. Alors que la France ne compte que 3 794 postes de télévision en 1950, 1 % des ménages français sont équipés en télévision en 1954. L'ouverture des émetteurs de Télé-Marseille le et de Télé-Lyon le vient compléter le réseau de diffusion de R.T.F. Télévision. Chaque station régionale de la R.T.F. diffuse ses programmes en décrochage de l'antenne nationale de R.T.F. Télévision de 19h00 à 20h30 à partir de septembre 1954.

La première campagne télévisée pour les élections législatives se déroule du 20 au 30 décembre 1955. Le marque la fin prématurée de l'exploitation en 441 lignes, l'émetteur Telefunken de la tour Eiffel, d'une technique ancienne, n'ayant pu supporter la longue soirée d'élection, est victime d'un incendie. L'arrêt de l'émetteur en 441 lignes étant initialement prévu en 1958, sa coûteuse reconstruction est abandonnée au profit d'une indemnisation des téléspectateurs pour leur permettre l'achat d'un poste récepteur en 819 lignes. En avril et mai 1956, le président du Conseil Guy Mollet reçoit les caméras de télévision pour la première fois à l'hôtel Matignon lors d’un entretien conduit par Pierre Sabbagh. La publicité sans marque ou « propagande collective d'intérêt général » est introduite à la télévision en 1959. Le , R.T.F. Télévision s'offre pour Noël une horloge futuriste, à l'image de son nouveau logo, afin de fêter l'approche du 1500000e téléspectateur. Cette horloge, d'un graphisme extrêmement clair et s’inscrivant parfaitement dans la forme de l’écran de la télévision, est conçue par Christian Houriez pour ouvrir et ponctuer les programmes[3].

Le , le carré blanc apparaît en bas de l'écran de télévision pour la diffusion du film Riz amer, signalant un programme jugé inapproprié pour le jeune public.

Le premier essai de retransmission de télévision en Mondovision par le satellite Telstar a lieu le entre les radômes d'Andover aux États-Unis et de Pleumeur-Bodou en Bretagne.

Face à la fréquence des grèves au sein de l'établissement public et à des enquêtes d'opinion menées auprès des télespectateurs, le gouvernement et la direction de la R.T.F. décident de procéder à une série de réformes dès 1963. La première d'entre elles concernant la télévision a lieu en avril 1963 avec les Actualités télévisées dans lesquelles la priorité absolue est donnée à l'image par rapport aux commentaires du présentateur, de manière à laisser le téléspectateur juge de l'événement. La seconde réforme consacre la décentralisation des émissions de télévision par la multiplication des journaux télévisés régionaux diffusés chaque soir en décrochage du programme national et produits par les Centres d’Actualités Télévisés (CAT) implantés dans chacune des grandes régions économiques. La dernière réforme est l'institution à la télévision d'un programme minimum en cas de grève. À la suite de la création d'une deuxième chaîne de télévision par la R.T.F. le , l'ancienne unique chaîne de télévision est usuellement appelée la première chaîne (mais le sigle ne change pas), tandis que la seconde cherche à séduire des téléspectateurs pour qu’ils s’équipent en récepteurs et antennes compatibles pour son nouveau réseau UHF au nouveau standard européen 625 lignes norme L.

Les réformes de 1963 s'achèvent le avec le remplacement de la R.T.F. par l'Office de radiodiffusion télévision française (O.R.T.F.) dont le statut gagne en autonomie en n'étant plus placée que sous la tutelle du ministère de l'Information afin de contrôler le respect de ses obligations de service public. La première chaîne de l'O.R.T.F. succède à R.T.F. Télévision à cette même date.

Identité visuelle

Du 22 juillet 1949 au 3 février 1959, l'indicatif d'ouverture d'antenne de R.T.F. Télévision est constitué d'une mire à tête de Minerve avec comme fond musical le Carnaval romain de Berlioz.

Le logo de R.T.F. Télévision à partir de 1959 est formé des trois lettres R, T et F posées horizontalement sur trois ellipses, évoquant aussi bien des ondes radioélectriques que le système solaire ou la course d'un électron dans un univers fermé, sous lequel est inscrit la mention Télévision.

Logos

Modèle:Message galerie

Organisation

Dirigeants

Les directeurs de l'information et des programmes sont nommés directement en Conseil des ministres.

Capital

R.T.F. Télévision est un service de la société nationale de la Radiodiffusion-télévision française qui devient un établissement public à caractère industriel et commercial le . Le capital de la R.T.F. est détenu à 100% par l'État.

Sièges

La direction générale de la Radiodiffusion-télévision française siège d'abord dans les locaux du Ministère de l'Information au 36 avenue de Friedland, dans le 8e arrondissement de Paris. Les services généraux sont situés au 107 rue de Grenelle[4]. Il sont tous regroupés le dans le nouvelle « Maison » de la R.T.F. au 116 avenue du Président-Kennedy, dans le 16e arrondissement de Paris.

La direction de la télévision, les studios, régies et locaux techniques sont répartis entre les huit étages du Centre Alfred Lelluch[N 1], situé au 13-15 rue Cognacq-Jay[5] dans le 7e arrondissement, et les vastes studios modernes des Buttes Chaumont, reconstruits en 1953 à la place des anciens studios Gaumont que la R.T.F. avait rachetés en décembre 1951, qui produisent la quasi-totalité des programmes diffusés.

Programmes

R.T.F. Télévision diffuse ses programmes en journée de 13 h à 14 h et le soir à partir de 19 h. Dotée de davantage de moyens, la chaîne ne cesse d'innover en mettant à l'antenne dès la rentrée 1949 des émissions aux thématiques nouvelles et variées touchant tous les domaines de la vie.

Émissions

La première émission enfantine, Jeudi après-midi, de Marcel Bluwal fait son apparition le . Le premier journal télévisé est diffusé le , sous la direction de Pierre Sabbagh qui en est le concepteur et l'un des commentateurs assisté d'une équipe composée de Georges de Caunes, Jacques Sallebert Pierre Dumayet et Pierre Tchernia. À partir de la rentrée 1949, la télévision s’offre une série de grandes premières : le journal télévisé devient quotidien dès le , puis biquotidien en novembre, et la première émission religieuse régulière est à l'antenne chaque dimanche matin dès le à l'initiative du père Pichard. La première pièce de théâtre diffusée en direct à la télévision est Le Jeu de l'amour et du hasard réalisée par Claude Barma le depuis la Comédie-Française. La première retransmission du défilé militaire du 14 juillet a lieu en 1950 avec un commentaire de Claude Darget en direct des Champs-Élysées. La finale de la coupe de France de football opposant Nice à Bordeaux est le premier match à être intégralement retransmis en direct à la télévision française le .

Le rythme de création d'émissions nouvelles s'accélère sous l'impulsion de Jean d'Arcy. 36 chandelles, première grande émission de divertissement régulière diffusée en direct depuis des grandes scènes parisiennes et présentée par Jean Nohain, apparaît dès le . L'actualité cinématographique obtient son magazine hebdomadaire le avec La Séquence du spectateur présentée par Catherine Langeais. Le mercredi démarre une autre grande émission de divertissement créée par Gilles Margaritis, La Piste aux étoiles, émission consacrée au cirque et présentée par Pierre Tchernia, puis Roger Lanzac. Suivent deux autres premières à la télévision, le premier jeu télévisé avec Télé Match, présenté par Pierre Bellemare, et le lancement de la première émission culinaire, Art et magie de la cuisine, présentée par Catherine Langeais et le chef cuisinier Raymond Oliver. Le 13 juin, les 24 Heures du Mans sont retransmises pour la première fois à la télévision. Pierre Tchernia, Jacques Grello et Robert Rocca présentent la première émission d'actualité satirique, La Boîte à sel, dans laquelle de nombreux acteurs comiques participent aux sketches. André Castelot, Alain Decaux et Stellio Lorenzi propose de revisiter les grandes heures de l'Histoire dans Énigmes de l'histoire qui devient La caméra explore le temps l'année suivante. Le journal télévisé est fixé à 20 h en 1957. En janvier 1959, les journalistes Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet et Igor Barrère mettent à l'antenne le premier grand magazine d'information, Cinq colonnes à la une. Consécutivement, deux nouvelles émissions dominicales de divertissement font leur apparition, Télé Dimanche, créée en janvier par Raymond Marcillac, et Discorama, lancée en février par Denise Glaser pour traiter de l'actualité de la chanson, du disque, du théâtre et de la découverte des nouveaux talents.

Maurice Brunot crée en 1960 Le Petit Train rébus[6] remplacé en 1963 par Le Petit Train de la mémoire comme interlude pour faire patienter les téléspectateurs en cas de problème technique ou lorsque les programmes sont en avance sur l'horaire prévu. Chaque wagon présente le fragment d'un rébus. En mai, une nouvelle émission de variété sur la musique yé-yé est proposée à la jeunesse, Âge tendre et tête de bois, présentée par Albert Raisner. La première retransmission d'une course de Formule 1 a lieu en 1961. L'inusable jeu de l'été, Intervilles, dans lequel s'opposent deux villes françaises dans des épreuves fantaisistes et sportives, est créé en juillet 1962 par Guy Lux et Pierre Brive.

Séries

Voici une liste de séries, classées par origine et ordre de diffusion, qui ont été diffusées sur R.T.F. Télévision :

Les séries françaises Drapeau de la France :

Les séries américaines Drapeau des États-Unis :

Les séries britanniques Drapeau du Royaume-Uni :

Diffusion

R.T.F. Télévision est d'abord diffusée uniquement en région parisienne, à la fois par l'émetteur de télévision Telefunken 441 lignes qui émet jusqu'au sur la bande I VHF à la fréquence vidéo de 46 MHz et audio de 42 MHz, et par l'émetteur haute définition à 819 lignes norme E à partir du . Ces deux émetteurs sont installés dans les sous-sols du pilier Sud de la tour Eiffel et possèdent chacun leur antenne au sommet de la tour[7].

R.T.F. Télévision voit sa zone d'émission s'étendre avec la décision du gouvernement de créer les premières stations régionales de télévision, afin de permettre aux régions urbanisées et industrielles, à proximité des frontières, de capter les signaux de télévision. Le premier relais est l'émetteur du beffroi de Lille en février 1952 (remplacé en 1958 par le nouvel émetteur de Bouvigny-Boyeffles), puis l'émetteur de Strasbourg-Lauth le , suivi par celui de Marseille le , celui de Lyon-Fourvière le , l'émetteur du Pic du Midi en , de Bordeaux le , de Rennes en , de Nancy le , d'Antibes-La Brague en et par l'émetteur de Haute-Goulaine près de Nantes le [8]. Tous ces émetteurs régionaux à forte puissance émettent généralement sur la bande III VHF en 819 lignes norme E en noir et blanc et plus rarement sur la bande I.

Notes et références

Notes

  1. Ingénieur en chef de la radiodiffusion française, Alfred Lelluch est un opposant de la première heure à la politique de Vichy. Il est Lieutenant Colonel FFI dans le groupe de la radiodiffusion française et directeur technique de la radiodiffusion insurrectionnelle. Il met en fabrication ou détourne de leur destination plusieurs dizaines d’émetteurs provenant des laboratoires radio-électriques de Clermont-Ferrand, organise la livraison de ce matériel et organise la répartition des émetteurs radio sur l’ensemble du territoire pour permettre à la radio de se faire entendre dès le départ de l’ennemi, malgré la destruction presque totale de son réseau national. Arrêté et torturé part la Gestapo et la milice le 15 mai 1944, il est fusillé le 29 juillet 1944 à Aulnat dans le Puy-de-Dôme.

Références

Voir aussi

Articles connexes