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Affaire Julia

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L'affaire Julia est le nom donné à l'intervention du député français Didier Julia dans la crise des otages français en Irak, entre le 30 septembre et le 4 octobre 2004.

Membres de l'« équipe Julia »

Prélude

Avec les prises d'otages de plus en plus fréquentes et brutales en Irak, les gouvernements de différents pays rappellent leurs ressortissants et les agences de presse rappellent leurs correspondants locaux, sécurité oblige.

Cependant, deux journalistes français (Christian Chesnot et Georges Malbrunot) sont pris en otage par une organisation pas très bien définie et dont les buts ne sont pas très clairs. Des négociations s'engagent alors entre la France et les preneurs d'otages.

Outre la délégation officiellement mandaté par le gouvernement français pour négocier la libération, un député UMP, Didier Julia et Philippe Brett partent au Moyen-Orient pour tenter des négociations parallèles.

Les risques occasionnés par cette initiative considérée comme personnelle suscitent de graves réactions. Et lorsque les langues se délient, les dénonciations fusent et les responsabilités s'affichent.

Chronologie en 2004

  • 4 septembre, l'avion présidentiel ivoirien est mis à la disposition de Didier Julia.
  • 10 septembre, Didier Julia s'envole pour Beyrouth avec Bruno Carnez, Philippe Evano, Philippe Brett et Moustafa Aziz.
  • une semaine plus tard, Didier Julia revient seul en France.
  • 27 septembre, Didier Julia communique des informations au gouvernement, qui ne leur donne « aucune suite en raison de leur caractère imprécis et non étayé »
  • 28 septembre, Philippe Evano contacte Jean-Pierre Camoin pour obtenir de l'aide.
  • 30 septembre, Didier Julia obtient un visa pour la Syrie. De Beyrouth il part pour Damas.
  • 1 octobre au matin, Philippe Brett, collaborateur de Didier Julia, est en direct sur Europe 1 avec son téléphone portable. Il affirme être en présence des otages mais raccroche précipitamment. La localisation de son téléphone portable indique aux services secrets qu'il se trouve alors en Syrie et non pas en Irak (voir au 3 octobre).
  • 1 octobre, à 13h, Philippe Brett annonce qu'il est sur le point d'obtenir la libération des otages français en Irak.
  • 1 octobre, Didier Julia annonce que sa tentative de négociation a échoué.
  • 2 octobre, le gouvernement français ne condamne pas l'initiative du député, estimant qu'il « ne peut pas négliger un canal de négociation ».
  • 3 octobre, à 8h, Radio France international annonce que Philippe Brett était à Damas alors qu'il prétendait être en Irak. Le scandale est lancé.
  • 3 octobre, vague de critiques, de reproches et de condamnations verbales fait le tour de l'échiquier politique. François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste est le premier à briser le consensus et réclame une intervention du gouvernement ou de l'UMP.
  • 4 octobre, Didier Julia affirme qu'il a « agi librement avec moyens, c'est vrai, exceptionnels » laissant entendre qu'il avait agi seul et sans mandat. Seul l'Élysée aurait été au courant de ses démarches.
  • 4 octobre, arrivée du député à Paris en provenance de Beyrouth. Le palais de l'Élysée réfute avoir eu connaissance ses agissements.
  • 5 octobre, Le Monde et Libération annoncent que les institutions françaises étaient au courant des agissements de Didier Julia. Selon Libération, c'est l'ambassade de France à Damas qui a « sollicité » par lettre officielle datée du 30 septembre « un visa pour Didier Julia et un journaliste » d'une télévision française. Les familles des otages demandent que la controverse se calme.
  • 5 octobre, Didier Julia et Michel Barnier se retrouvent à la commission des Affaires étrangères. Le premier demande au second de le rencontrer en privé. Michel Barnier accepte, mais « devant un témoin ».
  • 5 octobre, le gouvernement déclare n'avoir jamais soutenu ni approuvé l'initiative de Didier Julia.
  • 10 octobre, la presse ivoirienne annonce que, d'après les renseignement généraux ivoiriens, Didier Julia aurait reçu 700 millions de francs CFA (environ un million d'euros) pour la libération des otages. La totalité des frais couverts par le gouvernement ivoirien serait estimée à 1,5 milliards de francs CFA.