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Kimpa Vita

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Kimpa Vita (forme longue : Ndona Beatriz Kimpa Vita Nsimba), née vers 1684 et morte en 1706[1], est une prophétesse congolaise, fondatrice et dirigeante du mouvement antonianiste, forme de syncrétisme entre christianisme et religions traditionnelles du royaume kongo.

Biographie

Probablement issue d'une famille de la noblesse congolaise, elle grandit à une époque où la guerre civile fait rage entre différentes factions au sein du royaume kongo, affaibli par des conflits incessants avec le Portugal (bataille d'Ambuila) et certains peuples voisins. Elle a sans doute été baptisée. À partir de 1703 ou 1704, elle dit recevoir des révélations de saint Antoine de Padoue, et annonce que Dieu punira les habitants du royaume si ce dernier n'est pas réunifié, avec pour capitale São Salvador. Le roi Pierre IV prend connaissance de son message, mais garde ses distances avec elle.

En revanche, elle est soutenue par de nombreux nobles congolais, et plusieurs viennent s'établir avec elle à São Salvador, où elle occupe les ruines de l'ancienne cathédrale. Elle enseigne que Jésus, ses apôtres et de nombreux saints catholiques, dont François d'Assise, ont vécu au Kongo, et qu'Antoine de Padoue doit être considéré comme un « second dieu », Kimpa Vita se disant elle-même possédée par l'esprit d'Antoine de Padoue. Elle adapte certaines prières catholiques, notamment l'Ave Maria et le Salve Regina. Son mouvement est appelé antonien ou antonianiste ; des missionnaires diffusent sa doctrine dans d'autres régions du royaume. Elle reconnaît l'autorité du pape mais se montre hostile aux missionnaires européens, principalement actifs sur la côte atlantique.

Pierre IV, inquiet du succès rencontré par le mouvement antonianiste, finit par la faire arrêter et brûler en 1706, après un procès en sorcellerie, avec l'accord des missionnaires capucins Bernardo da Gallo et Lorenzo da Lucca.

Postérité

Le mouvement antonianiste survit à sa mort ; les messianismes congolais du XXe siècle ([matsouanisme], kimbanguisme), toujours actifs aujourd'hui, font référence à la figure de Kimpa Vita[2]. Elle est parfois surnommée la « Jeanne d'Arc congolaise » en raison des ressemblances entre sa biographie et celle de Jeanne d'Arc, brûlée vive à Rouen (France) en 1431.

Notes et références

  1. (en) Emizet Francois Kisangani et Scott F. Bobb, Historical Dictionary of the Democratic Republic of the Congo, Scarecrow Press, 2009, p. 276-278.
  2. Dictionary of African Christian Biography (dacb.org), « Kimpa Vita (Dona Beatriz »

Bibliographie

  • (en) John Thornton, The Kongolese Saint Anthony: Dona Beatriz Kimpa Vita and the Antonian Movement, 1684-1706, Cambridge University Press, 1998
  • Serge Mboukou, Messianisme et modernité: Dona Béatrice Kimpa Vita et le mouvement des antoniens, L'Harmattan, 2010.
  • Rudy Mbemba Dia Benazo-Mbanzulu, Le procès de Kimpa Vita : la Jeanne d'Arc congolaise, L'Harmattan, 2003.