Vivien de Saintes

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Vivien de Saintes
Saint Vivien par François Nicollet (vers 1800)
Fonction
Évêque de Saintes
Biographie
Décès
Activité
Autres informations
Étape de canonisation
Fête

Vivien est évêque de Saintes au début du Ve siècle. Il est reconnu comme saint par l'Église catholique romaine sous le nom de saint Vivien de Saintes. Sa fête est le 28 août.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le nom latin est Bibianus, à une époque exempte de bêtacisme, d'autant plus en Saintonge, ce qui peut faire soupçonner, pour son nom en français, un croisement avec Vivien de Sébaste. Ce point est confirmé par le nom occitan de plusieurs lieux nommés Saint-Vivien en français, comme Saint-Vivien (Dordogne)[1] et Paussac-et-Saint-Vivien[2], qui est Sent Bebian o Sent Bébian, par recul de l'accent tonique. Or, ces lieux du Périgord gardent intacte la distinction entre v e b.

Sa vie est connue par une Victa anonyme donnée par Dom Martène dans la Gallia christiana, tome II, col. 1056, reprise dans la collection Acta Sanctorum Août, tome VI, page 212[3].

Vivien naît d’un père païen et d’une mère chrétienne qui le confia pour l'instruire à Ambroise évêque de Saintes. Il est nommé administrateur de la région de Saintes par l'empereur Honorius. Renonçant à cette charge, il devient prêtre dans sa trente-troisième année et partagea avec d'autres clercs la vie de cénobite[3].

Quand l'évêque Ambroise meurt au début du Ve siècle, il est élu pour le remplacer par les suffrages des évêque de la province et le sénat de la cité.

Les Visigoths d'Espagne ayant envahi l'Aquitaine jusqu'au Saintonge, leur roi Théodoric fit capturer et emmmener à Toulouse tous les notables de la cité qui s'étaient opposé à lui les armes à la main. Vivien se rendit auprès d'eux pour leur apporter la consolation, et sa renommée étant parvenu jusqu'au roi, celui-ci le convia à sa table avec d'autres évêques. Il gagna l'estime du roi Théodoric qui ordonna qu'on libère les prisonniers[3].

Il meurt le 28 août vers l'an 460 et est canonisé par l’Église ultérieurement[4]. Il est fêté le 28 août.

Église Saint-Vivien[modifier | modifier le code]

Sur son tombeau a été instituée un confrérie de religieux suivant la Règle de saint Augustin qui a construit une première chapelle funéraire.

Au VIe siècle, l'évêque Eusèbe entreprise de reconstruire la chapelle sur le plan plus vaste d'une église, mais mourut avant de l'avoir achevée; son successeur Émerius dût demander une aide financière à l'évêque métropolitain de Bordeaux, connu par la suite comme saint Léonce le Jeune, qui était marié à Placidine, princesse de sang impérial, qui possédait une important fortune qu'elle destinait au bâtiment d'églises[5].

Devenus chanoines réguliers au XIIe siècle, ils on construit à cette époque l'église Notre-Dame de Rochefort qui conserve des parties de style roman et qu'ils desservaient jusqu'à la fin XVIIe siècle.

Le sanctuaire a été détruit lors des guerres de religion et reconstruit plus tard sur le même emplacement avec l'actuelle église Saint-Vivien.

Reliques[modifier | modifier le code]

Le corps entier de saint Vivien fut conservé dans le tombeau jusqu'au IXe siècle, moment où une partie fut translatée à Figeac[5] par les moines de cette abbaye pour les protéger des pillages des Normands. Au XIe siècle, La Vie, la Translation et les Miracles de saint Vivien rapporte une trentaine de miracles arrivés autour de l’an mil, à l’occasion de conciles de paix et de fêtes annuelles de la Saint-Vivien.

En 1329, cette partie fut tirée du trésor de l'abbaye Figeac par Bertand de Cardaillac, évêque de Cahors pour être exposée à la vénération des fidèles[5]. L'abbaye Saint-Vivien de Figeac fut prise en 1577 par les calvinistes qui ont profané l'église abbatiale et ses tombes, puis qui l'ont incendiée et provoqué l'effondrement de ses voutes en sapant les piliers. Les protestants restèrent maîtres de la ville jusqu'en 1623, et la reconstruction n'a commencée qu'en 1635; la dédicace est changée, Saint Vivien n'y occupe qu'une chapelle latérale de l'Église Saint-Sauveur[5].

Au XVe siècle, Guy de Rochechouart, évêque de Saintes, envoya une autre portion du saint à l'église paroissiale de Rouen église Saint-Vivien bâtie depuis plusieurs siècles sous ce vocable[5]. C'est là que saint Vivien est devenu le patron des tisseurs de draps[5].

Sources[modifier | modifier le code]

  • Abbé P.-Th. Grasilier, membre de la Société de Numismatique et d'archéologie, " Notice biographique sur les évêques de Saintes ", in Recueil des actes de la Commission arts & monuments historiques de la Charente-Inférieure, Saintes, imprimerie Hus, 1877

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Le nom occitan des communes de la Dordogne », sur cg24.fr via Internet Archive (consulté le ).
  2. « Le nom occitan des communes de la Dordogne », sur cg24.fr via Wikiwix (consulté le ).
  3. a b et c Abbé P.-Th. Grasilier, " Notice biographique sur les évêques de Saintes ", Saintes, 1877
  4. « Saint Vivien », sur cef.fr (consulté le ).
  5. a b c d e et f Les Petits Bollandistes, page 315.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]