Voir la source de Émilie du Châtelet

{{Semi-protection longue}}
{{Voir homonymes|du Châtelet}}
{{Voir famille|Famille Le Tonnelier de Breteuil}}
{{Infobox Biographie2
|charte=aristocrate
| enfant = Françoise Gabrielle Pauline, [[Louis Marie Florent du Châtelet|Louis Marie Florent]],Victor-Esprit, Stanislas-Adélaïde
| œuvres principales = ''[[Institutions de Physique]]''<br/>''[[Discours sur le bonheur]]''<br/>[[Traduction]] en [[français]] de ''[[Philosophiae naturalis principia mathematica|Philosophiæ naturalis principia mathematica]]'' de [[Isaac Newton|Newton]]
}}

'''Gabrielle Émilie Le Tonnelier de Breteuil, marquise''' '''du Châtelet''' (également '''du Chastelet''', ou '''du Chastellet'''<ref>Autres formes du nom: https://data.bnf.fr/fr/12100770/gabrielle-emilie_le_tonnelier_de_breteuil_du_chatelet/ </ref>), née le {{date-|17 décembre 1706}} à [[Paris]] et morte le {{date-|10 septembre 1749}}  à [[Lunéville]], est une [[femme de lettres]], [[mathématicien]]ne et [[physicien]]ne [[Royaume de France|française]], figure du [[Siècle des Lumières]].

Elle est renommée pour sa [[traduction]] en français des ''[[Philosophiae naturalis principia mathematica|Principia Mathematica]]'' de [[Isaac Newton|Newton]], qui fait encore autorité aujourd'hui<ref>{{Lien web
 | url         = https://journals.openedition.org/bibnum/722
 | titre       = La traduction et les commentaires des Principia de Newton par Émilie du Châtelet
 | auteur      = [[Claudine Hermann]]
 | site        = [[OpenEdition Journals|journals.openedition.org]]
 | date        = 1{{er}} octobre 2008 
 | consulté le = 2 mars 2022
}}.</ref>. Elle a aussi contribué à diffuser en France l'œuvre physique de [[Gottfried Wilhelm Leibniz|Leibniz]], notamment en prouvant expérimentalement sa théorie selon laquelle l'[[énergie cinétique]] (appelée à l'époque « [[Force vive (physique)|force vive]] ») est proportionnelle à la [[masse]] et au [[carré (algèbre)|carré]] de la [[vitesse]].

Elle a eu une longue liaison avec [[Voltaire]], qui l'a encouragée à poursuivre ses recherches scientifiques, mais c'est [[Samuel König]], disciple de [[Jean Bernoulli]], qui lui fait découvrir la physique de Leibniz.

== Biographie ==
=== Enfance et éducation ===
Gabrielle Émilie Le Tonnelier de Breteuil<ref name=futura-sciences.com>{{lien web|langue=fr|url=http://www.futura-sciences.com/magazines/matiere/infos/personnalites/d/physique-emilie-chatelet-873/#bio|titre=Biographie de Émilie du Châtelet|date=|consulté le=3 août 2016|site=[[futura-sciences.com]]}}.</ref> est la fille aînée de [[Louis Nicolas Le Tonnelier de Breteuil|Louis Nicolas Le Tonnelier, baron de Breteuil]] (1648-1728), [[Introducteur des ambassadeurs|officier introducteur des Ambassadeurs]] à la Cour de {{nobr|[[Louis XIV de France|Louis XIV]]}}, et de [[Gabrielle Anne de Froulay|Gabrielle-Anne de Froulay]] ; elle grandit avec ses frères, dont Charles-Auguste (1701-1731), baron de Preuilly<ref name=":4">{{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=Université Paris 12 Val de Marne|titre=Généalogie simplifiée des Breteuil|éditeur=|année=|pages totales=1|isbn=|lire en ligne=http://aura.u-pec.fr/duchatelet/documentsiteduchatelet/014D-GENEALOGIEBRETEUIL.pdf|format électronique=pdf|consulté le=13 avril 2021}}</ref> et [[Élisabeth-Théodose Le Tonnelier de Breteuil]] (1712-1781) qui sera aussi connu comme l'abbé de Breteuil<ref name=":4" />.

Émilie du Châtelet vit dans un milieu ouvert ; ses parents recevaient en effet [[Bernard Le Bouyer de Fontenelle|Fontenelle]] et le poète [[Jean-Baptiste Rousseau]] dans leur salon parisien et elle connut ceux-ci dès l’enfance. Elle doit à son père une éducation qui n'est alors que rarement dispensée aux filles. Il fait venir pour elle des précepteurs, comme il l'avait fait pour ses deux fils aînés. Lui-même lui enseigne le [[latin]] et, douée pour les études, elle apprend également le [[grec ancien]] et l’[[allemand]]. Elle apprend aussi différentes langues étrangères, les mathématiques, mais aussi la danse, le théâtre, la gymnastique, à monter à cheval, entre autres ; dès ses douze ans, elle sait lire couramment l’allemand, l’anglais, le grec et le latin<ref name=":8">{{Ouvrage|langue=fr|auteur institutionnel=Bibliothèque nationale de France (BnF)|titre=Madame Du Châtelet. La femme des Lumières|éditeur=|année=2006|pages totales=6|isbn=|lire en ligne=http://classes.bnf.fr/pdf/Chatelet.pdf|format électronique=pdf|consulté le=13 avril 2021}}</ref>. Douée aussi pour la [[musique]], elle apprend à jouer du [[clavecin]] ; aimant la [[danse]] et le [[théâtre]], qu’elle pratique en amateur, elle aime aussi chanter l’[[opéra]]. Elle s'intéresse également à la philosophie naturelle, ce qui correspond aux sciences<ref name="futura-sciences.com" />, et elle aimait particulièrement les mathématiques<ref name=":0">{{Lien web |langue=en |titre=Émilie du Châtelet - Biography |url=https://mathshistory.st-andrews.ac.uk/Biographies/Chatelet/ |site=Maths History |consulté le=2021-04-13}}</ref>. Dès sa jeunesse, elle a le goût de l'étude, tout en privilégiant les domaines scientifiques<ref name=":7">{{Lien web |titre=BnF - Les essentiels de la litterature |url=http://classes.bnf.fr/essentiels/grand/ess_617.htm |site=classes.bnf.fr |consulté le=2021-04-13}}</ref>. Elle souhaite comprendre l'univers et ce qui le régit<ref name=":8" />. Elle poursuivra notamment l'étude des mathématiques et de la physique en prenant des cours auprès de savants de renom et en lisant les ouvrages majeurs de physique<ref name=":8" />.

Présentée à seize ans à la cour du [[Philippe d'Orléans (1674-1723)|Régent]] par son père, elle est séduite par les plaisirs que cette vie offre<ref name=":0" />, cédant à certaines extravagances, collectionnant les robes, les chaussures, adorant les bijoux. C'est une deuxième passion dans sa vie<ref name=":8" />.

Par ailleurs, dans son hôtel à Paris, son père organise un petit cercle littéraire, auquel elle peut assister ; elle rencontre ainsi [[Bernard Le Bouyer de Fontenelle|Fontenelle]], qui lui donnera des cours de sciences ; Voltaire fréquente également ce salon, bien avant que tous deux ne deviennent proches<ref name=":8" />.

=== Mariage ===
[[Fichier:Emilie-du-Chatelet.jpg|alt=représentation de Gabrielle Émilie du Châtelet in VOLTAIRE, François Marie Arouet, Elemens de la philosophie de Newton, Edition Étienne Ledet, 1738.|vignette|Représentation de Gabrielle Émilie du Châtelet dans l'ouvrage de Voltaire ''Éléments de la philosophie de Newton'', édition Étienne Ledet, 1738.]]
Elle épouse le {{date-|20|juin|1725}} le marquis Florent Claude du Châtelet (ou du Chastellet)<ref name=":0" />(1695-1765<ref name=":4" />), seigneur de [[Villethierry]]<ref>{{citation| "Mémoire de Villethierry", comptabilité et procès sur la terre de Villethierry dont Florent Claude est dit seigneur}} dans Archives d'Émilie du Châtelet, [https://c18.net/edc/aedc_pages.php?nom=ad52 Archives de la Haute-Marne]</ref>. Celui-ci a trente ans et elle dix-neuf. Elle vit quelque temps à [[Semur-en-Auxois]], dont son époux est gouverneur<ref name=":0" />. Selon la [[Félicité de Genlis|comtesse de Genlis]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Félicité de Genlis|titre=Mémoires inédits sur le dix-huitième siècle et la révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours|volume=1|éditeur=|année=|passage=142|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=tldIAAAAYAAJ&pg=PA142}}</ref>, elle y aurait rencontré Monsieur de Mézières, le grand-père de celle-ci, qui l'aurait initiée aux sciences mathématiques.

Le marquis, pris par sa carrière militaire, ne voit sa femme que très rarement. Se rendant compte de ses propres limites autant que des capacités intellectuelles de sa femme, son mari la laisse vivre librement<ref>{{Lien web|titre=Les femmes de la liberté|année=2019|mois=août|éditeur=[[Libération (journal)|Libération]]|url=https://www.liberation.fr/apps/2019/08/les-femmes-de-la-liberte|consulté le=5 mars 2021}}.</ref>. Il était fréquent pour les aristocrates de l'époque d'avoir des liaisons<ref name=":0" />. Ils seront amis toute leur vie, et l'épouse fera attention à {{Citation|(...) le ménager et (à) sauvegarder les apparences}} dans la société<ref name=":8" />.

Le couple a quatre enfants :
* Françoise Gabrielle Pauline, née le {{date-|30 juin 1726}}<ref name=":0" />, mariée à Paris à l’âge de {{nobr|16 ans}}, en 1743, à Alfonso [[Famille Carafa|Carafa]], {{5e|duc}} de Montenero ({{date-|16 décembre 1713}} - {{date-|23 janvier 1760}}), elle meurt en 1754, âgée de {{nobr|28 ans}}, après une dizaine de grossesses ;
* [[Louis Marie Florent du Châtelet]] ({{date-|20 novembre 1727}}<ref name=":0" /> - guillotiné le {{date-|13 décembre 1793}}), marié en 1752 à Diane Adélaïde de Rochechouart ;
* Victor Esprit, né le {{date-|11 avril 1733}}, mort au berceau, le dimanche {{date-|29 août 1734}} ;
* Stanislas-Adélaïde, une fille dont le père est en fait [[Jean-François de Saint-Lambert]], née le 4 septembre 1749, dont la naissance entraine la mort d'Émilie du Châtelet six jours après, et qui elle-même ne survivra que vingt mois, soit jusqu'au {{date-|6 mai 1751}}.

=== Relation avec Voltaire ===
En 1732, tandis que son époux participe à la guerre de Succession de Pologne, Émilie du Châtelet quitte Semur-en-Auxois pour Paris<ref name=":8" />.

L’assiduité et le goût de l’étude qu’elle montre avec précocité et qui est un des axes principaux de son livre ''Discours sur le bonheur'', ne l’empêchent pas de mener la vie plutôt volage d’une dame noble sous la [[Régence (1715-1723)|Régence]]. Elle sera la maîtresse du [[Joseph-Marie Budes de Guébriant|marquis de Guébriant]], du [[Louis François Armand de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu|maréchal de Richelieu]], de [[Pierre Louis Moreau de Maupertuis]], membre de l'Académie des sciences, auprès duquel elle prit des cours de mathématiques<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":2">{{Lien web |langue=fr |titre=Emilie du Châtelet, la lumière de Voltaire |url=https://www.lexpress.fr/culture/livre/emilie-du-chatelet-la-lumiere-de-voltaire_1175200.html |site=LExpress.fr |date=2012-10-18 |consulté le=2021-04-13}}</ref> et qui fut le premier savant français à relayer les théories d'[[Isaac Newton]] en France<ref name=":3">{{Article |prénom1=Robert |nom1=Debever |titre=La Marquise du Châtelet traduit et commente les Principia de Newton |périodique=Bulletins de l'Académie Royale de Belgique |volume=73 |numéro=1 |date=1987 |doi=10.3406/barb.1987.57731 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/barb_0001-4141_1987_num_73_1_57731 |consulté le=2021-04-13 |pages=509–527 }}</ref>.

Or, entre 1726 et 1729, l'écrivain, poète et philosophe [[Voltaire]], exilé en Angleterre à la suite d'une impertinence envers le [[Guy-Auguste de Rohan-Chabot|chevalier de Rohan]], découvre les idées nouvelles de [[Francis Bacon (philosophe)|Bacon]], [[Isaac Newton|Newton]] et [[John Locke|Locke]], qui modifient sa pensée ; il y publie également les ''[[Lettres philosophiques]]'', qui montrent, entre autres, l'avancée de la [[physique newtonienne]] au détriment de celle de [[René Descartes|Descartes]]<ref name=":8" />. Ces lettres décrivent aussi les institutions politiques et économiques anglaises ainsi que la vie intellectuelle et religieuse ; le Parlement de Paris comprendra d'ailleurs qu'implicitement, elles critiquent la monarchie française, et il fera brûler l'ouvrage ; toutefois, les ''Lettres philosophiques'' remporteront un grand succès hors de France<ref name=":8" />. En 1733, Voltaire est encore dans la tourmente créée par tout ceci<ref name=":8" />, lorsqu'il rencontre Émilie du Châtelet<ref name=":8" />.
[[Fichier:Cirey-1.jpg|vignette|Le [[château de Cirey]]. [[Lithographie]] de 1854.]]
Voltaire a trente-neuf ans, Émilie du Châtelet, vingt-sept, leur liaison durera quinze ans<ref name="Touzery_2008_7752">{{article |auteur=[[Mireille Touzery]] |titre=Émilie du Châtelet, un passeur scientifique au {{s-|XVIII}} |périodique=[[La Revue pour l'histoire du CNRS]] |numéro=21 |année=2008 |doi=10.4000/histoire-cnrs.7752 |consulté le=4 mars 2021 }}.</ref>. Dès 1734, elle accueille le philosophe chez elle, dans son [[château de Cirey]] ([[Cirey-sur-Blaise]]), dans le [[duché de Lorraine]] alors largement indépendant du royaume de France<ref name = "PLS557">{{Article|langue = français|périodique = [[Pour la Science]]|auteur = Keiko Kawashima|titre = Émilie du Châtelet, entre anonymat et ambition|numéro = 557|mois = mars|année = 2024|passage = 72-79}}.</ref>. Voltaire ayant dû quitter Paris en 1735 parce qu'il est menacé par une [[lettre de cachet]], ils y emménagent<ref name=":8" />, le rénovent et aménagent notamment une importante bibliothèque et achètent des instruments scientifiques<ref name=":1" /> — Voltaire ayant eu les moyens pour cela<ref name=":8" />. Ils passeront quatre ans loin de la vie mondaine qu'affectionnait la marquise et travailleront ensemble<ref name=":8" />. Voltaire la pousse à traduire Newton — peu connu en France à cette époque<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":1" /> — et l'aide à prendre conscience de la liberté de penser par elle-même.

Ayant eu la chance d’avoir un père ne la considérant pas comme une « fille à doter et à marier », Émilie du Châtelet a désormais celle d’avoir un ami la considérant comme son égale. Voltaire se montra toujours admiratif, louant son intelligence et ses qualités, dont celle, non des moindres, de ne jamais médire des autres dans un monde aussi méchant que spirituel. Émilie du Châtelet contribue quant à elle à la formation scientifique de Voltaire et à une partie de ses travaux<ref name=":2" />. Voltaire l’encourage à approfondir ses connaissances en [[physique]] et en [[mathématiques]]. En effet, il lui reconnaissait des aptitudes particulières, supérieures aux siennes en ce domaine de la « philosophie naturelle » — c'est ainsi qu'on appelait les sciences physiques à cette époque. Dans ce domaine, [[Chronologie de la place des femmes dans les sciences|longtemps presque exclusivement masculin]], Émilie du Châtelet est considérée comme l'une des premières femmes scientifiques d'influence dont on ait conservé les écrits<ref name = "PLS557"/>.

Émilie du Châtelet étudie [[Gottfried Wilhelm Leibniz|Leibniz]], se concerte avec [[Alexis Claude Clairaut|Clairaut]], [[Pierre Louis Moreau de Maupertuis|Maupertuis]], [[Samuel König|König]], [[Daniel Bernoulli|Bernoulli]], [[Leonhard Euler|Euler]], [[René-Antoine Ferchault de Réaumur|Réaumur]]<ref name=":2" />, autant de personnages auxquels on doit l’avènement des « sciences exactes », substantif qui n’existait pas encore à cette époque. Elle correspondra aussi avec ceux-ci, ainsi qu'avec [[Christian von Wolff]], [[Leonhard Euler]], [[Charles Marie de La Condamine|Charles Marie de la Condamine]] et [[François Jacquier]]<ref name=":8" />. Quand elle entreprendra la traduction des ''[[Philosophiae Naturalis Principia Mathematica|Principia Mathematica]]'' de Newton, elle ira jusqu’à consulter [[Georges-Louis Leclerc de Buffon|Buffon]].

=== Relations sociales et familiales ===
Moquée par les dames de la Cour, comme la [[Marguerite de Launay|baronne de Staal-de Launay]], et plus encore par [[Madame du Deffand]] qui la jalousait, Émilie du Châtelet{{incise|à qui étaient reprochés quelques travers « un peu ridicules », comme de se plaindre du bruit l’empêchant de « penser » et de se concentrer sur ses expériences nécessitant un matériel rare et bien peu utilisé alors}} ne s’en indigna jamais, laissant dire les mauvaises langues. Sa position sociale la mettait sans doute à l’abri des commentaires acides, mais son esprit, sa véritable noblesse, la situait certainement au-dessus des propos aigres et jaloux des brillantes [[épistolière]]s, fussent-elles les meilleures et les plus fines de son époque. Elle était l'invitée, comme toutes ces dames des salons littéraires et des fêtes, des [[Grandes Nuits de Sceaux]] donnés au [[château de Sceaux]] par la [[duchesse du Maine]], dans le cercle des [[Ordre de la Mouche à Miel|Chevaliers de la Mouche à Miel]].

[[François-Victor Le Tonnelier de Breteuil]] a favorisé, comme ministre de la Guerre, ses proches, en particulier la belle-famille de sa cousine germaine, Émilie du Châtelet<ref>{{en}} Judith P. Zinsser, ''Émilie Du Chatelet: Daring Genius of the Enlightenment'', {{p.}}35.</ref>. Par contre, en tant que chef de la [[Famille Le Tonnelier de Breteuil|maison de Breteuil]], il n’apprécie guère que la fille de son oncle Louis Nicolas Le Tonnelier, baron de Breteuil, devienne en [[1734]] la maîtresse de Voltaire, qui est pour lui « un bourgeois et un provocateur »<ref>{{en}} Judith P. Zinsser, ''Émilie Du Chatelet: Daring Genius of the Enlightenment'', {{opcit}}, {{p.}}37, et André Maurel, ''La marquise Du Châtelet, amie de Voltaire'', {{p.}}25.</ref>. Juste avant cette liaison, il avait été le parrain de son fils, Victor Esprit, le {{date-|11|avril|1733}}. Il est à cette époque chancelier de la reine<ref>''Mercure de France'', {{p.}}1034.</ref>.

Elle a fréquenté la cour de Louis XV à Versailles et les grands salons aristocratiques parisiens<ref name=":1">{{lien web |langue=fr |auteur1=[[Mireille Touzery]] |auteur2=Geneviève Artigas-Menant |titre=Catalogue de l'exposition Émilie du Châtelet |nature document=Catalogue d'exposition |site=[[Université Paris-Est-Créteil-Val-de-Marne|u-pec.fr]] |date=3 février 2020  |lire en ligne=https://bibliotheque.u-pec.fr/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?ID_FICHIER=1259766018095 |consulté le=13 avril 2021 |format=PDF |pages=5 }}</ref>. Elle était amie avec [[Françoise de Graffigny]] et cette dernière vint un temps au château de Cirey, entre décembre 1738 et mars 1739, dans la période où Voltaire y séjournait également ; celle-ci sera le témoin de l'intérêt pour le théâtre dans le château<ref name=":8" />.

=== Lunéville ===
[[Fichier:Le Tonnelier de Breteuil, Emilie.jpg|vignette|Portrait par [[Marianne Loir]], [[musée des Beaux-Arts de Bordeaux]].]]
Lunéville est alors le lieu où se trouve la cour du duc de Lorraine [[Stanislas Leszczynski]], ex-roi de Pologne et beau-père de Louis XV, dans un château construit, comme Versailles, à l'écart de la capitale, Nancy. Émilie du Châtelet fréquente aussi la cour de Stanislas<ref name=":1" />.

Voltaire et elle sont au départ attirés à Lunéville par le confesseur de Stanislas<ref>Jacques Levron, ''Stanislas Leszczynski'', Perrin, 2009, {{p.|275 et suiv.}}.</ref>, le jésuite Joseph de Menoux<ref>Cf. [https://data.bnf.fr/fr/12063357/joseph_de_menoux/ notice de la BnF]</ref> (1695-1766), qui souhaite battre en brèche l'influence de la favorite, la [[marquise de Boufflers]] (Marie-Françoise de Beauvau-Craon). L'idée d'aller à Lunéville intéresse Voltaire, notamment parce qu'il a évoqué le rôle de Stanislas dans son ''[[Histoire de Charles XII]]''.

Peu après leur arrivée, en février [[1748]], Émilie du Châtelet s’éprend avec réciprocité du poète et militaire [[Jean-François de Saint-Lambert]], officier en poste à Nancy, poète, jusque-là amant de la marquise de Boufflers. Elle reste toutefois liée d’amitié avec Voltaire, avec qui elle voyage entre Lunéville, Paris et Cirey en 1748 et 1749. Dans les premiers mois de cette année, elle découvre qu'elle est enceinte de Saint-Lambert. Revenue à Lunéville pour l'accouchement, elle donne naissance dans la nuit du 3 au {{date-|4 septembre 1749}} à une fille, Stanislas-Adélaïde ; mais Émilie du Châtelet meurt six jours plus tard, d'une [[fièvre puerpérale]]<ref name="Brucker_2020_09_09">{{Lien web|auteur=Nicolas Brucker|titre=La marquise du Châtelet, femme de sciences invisibilisée|jour=9|mois=septembre|année=2020|éditeur=[[The Conversation (média)|The Conversation]]|url=https://theconversation.com/la-marquise-du-chatelet-femme-de-sciences-invisibilisee-102676|consulté le=4 mars 2021}}.</ref>. Son mari, Saint-Lambert et Voltaire sont présents jusqu’au bout<ref name=":0" />. {{Référence nécessaire|Leur fille, Adélaïde-Stanislas du Châtelet, ne lui survit que de vingt mois et meurt le 6 mai 1751 à Lunéville.|date=novembre 2022}}

Émilie du Châtelet est inhumée dans l'[[Église Saint-Jacques de Lunéville|église paroissiale Saint-Jacques]] de [[Lunéville]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Robyn Arianrhod|titre=Seduced by Logic. Emilie Du Chatelet, Mary Somerville and the Newtonian Revolution|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=2012|passage=153|isbn=}}</ref>{{,}}<ref name="Brucker_2020_09_09" />.

Voltaire se charge de faire publier la fameuse traduction que son amie avait faite du traité de Newton et qu’elle avait envoyée à la bibliothèque du roi, craignant une fin prochaine<ref name=":0" />.

=== Académicienne ===
Émilie du Châtelet fut élue membre de l'[[Académie des sciences de l'institut de Bologne]]<ref name=":2" />{{,}}<ref name=":8" />, la seule de l'époque à accepter en son sein des femmes<ref name="Touzery_2008_7752" />{{,}}<ref name=":8" /> ; elle est inscrite sur le registre des membres le {{Date-|1er avril 1746}} et est très fière de cette reconnaissance<ref name=":8" />.

== Travaux et recherches ==

=== Participation à des discussions scientifiques ===
Bien que souhaitant participer à des débats scientifiques, Émilie du Châtelet en est empêchée par certains règlements de l'époque : d'une part, les conférences de l'Académie des sciences de Paris sont le lieu par excellence de discussions concernant les sujets de recherche, mais elles sont interdites aux femmes ; d'autre part, les lieux de discussion entre scientifiques renommés que sont les cafés parisiens refusent également les femmes<ref name=":0" />. En 1734, Émilie du Châtelet finit par se présenter vêtue en homme au Café Gradot, tournant le règlement en ridicule et pouvant enfin entrer et discuter avec de nombreux mathématiciens, astronomes et physiciens, y compris Maupertuis<ref name=":0" />.

Elle échange avec les mathématiciens davantage dans l'esprit d'échanges de collaboration que dans un esprit d'étudiante, même si elle parfait dans le même temps sa formation ; certains de ses interlocuteurs sont alors Maupertuis et [[Alexis Claude Clairaut|Clairaut]]<ref name=":0" /> — ce dernier, qui connait aussi les théories de Newton, est un mathématicien et physicien célèbre en Europe<ref name=":8" />, et il demeura l'un de ses professeurs jusqu'à la mort d’Émilie du Châtelet<ref name=":3" />.

=== Travaux communs avec Voltaire ===
Voltaire et du Châtelet ont longuement travaillé sur une lecture critique des [[Saintes Écritures]] dans les premières années de leur vie ensemble<ref name=":3" />.

Tandis que Voltaire travaille sur ses ''Éléments de la philosophie de Newton'', en 1736, afin de vulgariser les théories du scientifique, il a  échangé sur ces théories avec Du Châtelet ; il précisera dans la préface lors de la parution en 1738 qu'une certaine partie est issue du travail de celle-ci<ref name=":0" />. Par ailleurs, selon Andrew Brown, un spécialiste de Voltaire : {{Citation|Ils définissaient des sujets d'étude ensemble, travaillaient ensuite dans leur coin, puis comparaient leurs résultats}}<ref name=":2" />. Ils ont par exemple réalisé ensemble des expériences concernant la propagation du feu, ce qui sera l'objet pour chacun d'un traité<ref name=":2" />.

=== Critique de Locke et débat sur la ''matière pensante'' ===
Dans ses écrits, Du Châtelet critique la philosophie de [[John Locke]]. Elle insiste sur la nécessité de vérifier la connaissance par l'expérience : « L'idée du célèbre Locke sur la possibilité de la matière pensante est […] abstruse »<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Ruth Hagengruber|titre=Emilie du Châtelet between Leibniz and Newton|lieu=Dordrecht Netherlands/New York|éditeur=Ruth Hagengruber|date=14 September 2011|pages totales=256|passage=p. 12|isbn=978-94-007-2093-0|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=SzSRlYNEm18C&pg=PA1}}</ref>. Sa critique de Locke trouve son origine dans son commentaire de ''[[La Fable des abeilles]]'' de Bernard de Mandeville, dans lequel elle se place fermement en faveur des principes universels qui pré-conditionnent la connaissance et l'action humaines, et soutient que ce type de loi est inné. Du Châtelet défend la nécessité d'un présupposé universel, car s'il n'y a pas de tel commencement, tout notre savoir est relatif. De cette manière, Du Châtelet rejette l'aversion de John Locke pour les idées innées et principes antérieurs. Elle rejette également la négation par Locke du principe de contradiction, principe qui constituera plus tard la base de ses réflexions méthodiques dans ''Institutions de Physique''. Au contraire de Locke, elle se place en faveur de la nécessité de principes antérieurs et universels. « Deux et deux pourraient alors faire aussi bien 4 que 6 si les principes antérieurs n'existaient pas. »<!-- Clarification nécessaire --> Les références faites par [[Pierre Louis Moreau de Maupertuis]] et [[Julien Offray de La Mettrie]] aux délibérations de Du Châtelet sur le mouvement, le libre arbitre, la matière, les nombres et sur la manière de faire de la métaphysique montrent l'importance de ses réflexions déjà de son vivant<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Ruth Hagengruber|titre=Emilie du Châtelet between Leibniz and Newton|lieu=Dordrecht Netherlands/New York|éditeur=Ruth Hagengruber|date=14 September 2011|pages totales=256|passage=p. 8–12,24,53,54|isbn=978-94-007-2093-0|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=SzSRlYNEm18C&pg=PA1}}</ref>.

=== Mémoire sur la nature du feu ===
En 1737, le concours de l'[[Académie des sciences (France)|Académie royale des sciences]] pour l'année suivante porte sur la nature du feu et sa propagation<ref name=":8" />. Voltaire s'y inscrit et reprend la théorie des quatre éléments qu'avait élaborée Aristote : le feu étant alors une substance matérielle, il est caractérisé par un poids, et Voltaire décide d'expérimenter afin d'établir cela<ref name=":8" />. Il fait mener des expériences sur la fonte en fusion dans les forges de Cirey, mais elles n'aboutissent pas à ce qu'il attendait : il émet alors une hypothèse qui use de deux théories de l'époque (d'une part en lien avec la phlogistique, d'autre part en lien avec l'oxygène) qui s'affronteront jusqu'aux travaux d'[[Antoine Lavoisier]] trente-cinq ans après<ref name=":8" />. Émilie du Châtelet, qui assiste aux expériences mais ne partage pas les hypothèses et analyses de Voltaire, réalise de son côté sa propre ''Dissertation sur la nature et la propagation du feu'' et elle participera anonymement au concours sans en parler à Voltaire dans un premier temps<ref name = "PLS557"/>; elle réalise ainsi 139 pages de dissertation tentant de synthétiser l'ensemble des connaissances sur le sujet<ref name=":8" />. Aucun des deux érudits ne remportera le prix — qui sera gagné par [[Leonhard Euler|Euler]]<ref name=":0" /> —, mais la qualité du travail d’Émilie du Châtelet fera qu'il sera publié anonymement par l'Académie en 1739<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Pieces qui ont remporté le prix de l'Académie royale des sciences en M.DCCXXXVIII : selon la foundation faite par feu M. Rouillé de Meslay, ancien Conseiller au Parlement|lieu=Paris|éditeur=De l'Imprimerie Royale|année=1739|passage=85-168, « Dissertation sur la nature et la propagation du feu »|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=gWLv4Ea9SjgC&pg=PA85|consulté le=2023-10-11}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Mémoires pour l'histoire des sciences et des beaux arts|lieu=Lyon|éditeur=Plaignard|année=1739|pages totales=1423-1429|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=rzAEAAAAMAAJ&pg=PA1424|consulté le=2023-10-11}}</ref>{{,}}<ref name=":1" /> et réédité sous son nom en 1744<ref name=":8" />{{,}}<ref name = "PLS557"/>, puis en 1752<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Recueil des pieces qui ont remporté les prix de l'Académie royale des sciences, depuis leur fondation jusqu'à présent , avec les pieces qui y ont concouru . Tome quatrième contenant les pieces depuis 1738 jusqu'en 1740|lieu=Paris|éditeur=chez Gabriel Martin|année=1752|passage=87-170|lire en ligne=https://books.google.de/books?id=pVOFI5KT7f8C&pg=PA87|consulté le=2023-10-11}}</ref>. C'est le premier ouvrage écrit par une femme que publie l'Académie et il donne à son auteure une place particulière dans la communauté scientifique du pays<ref name=":1" />{{,}}<ref name="Touzery_2008_7752" />{{,}}<ref name=":3" />{{,}}<ref name=":8" />. Le mémoire de Voltaire sera également publié par l'Académie<ref name=":8" />.

=== Traduction et commentaire des ''Philosophiae naturalis principia mathematica'' de Newton ===
{{Article détaillé|Philosophiae naturalis principia mathematica|Isaac Newton}}
[[Fichier:Principes mathématiques de la philosophie naturelle, I.djvu|vignette|''Principes mathématiques de la philosophie naturelle'', édition française de 1759, traduction « Par feue Madame la Marquise du Chastellet », tome premier.]]
''Philosophiae naturalis principia mathematica'' — [[latin]] pour ''« Principes mathématiques de la philosophie naturelle »'' —, souvent abrégées « ''[[Philosophiae Naturalis Principia Mathematica|Principia Mathematica »]],'' sont l’œuvre majeure d'[[Isaac Newton]] (1642 ou 1643 - 1727) ; elles ont été publiées à [[Londres]], en latin en 1687, mais la troisième édition, de 1726 est souvent considérée comme la référence. Émilie du Châtelet en a fait la traduction française et un commentaire, intitulée ''Principes mathématiques de la philosophie naturelle'' — commencée en 1745<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":3" />{{,}}<ref name=":0" />, mais publiée après la mort de celle-ci en 1756 sous la direction de Clairaut avec une préface de Voltaire<ref name=":0" /> —, la traduction définitive ayant été publiée en 1759. En 2011, Émilie du Châtelet demeure la seule personne à avoir traduit en français cet ouvrage<ref name="futura-sciences.com" />{{,}}<ref name=":7" /> et sa traduction est encore utilisée de nos jours<ref name=":1" />.

Émilie du Châtelet traduit les textes latins de Newton, mais elle refait aussi les calculs du scientifique ; elle ajoute à la suite de l’œuvre de Newton un Commentaire décrivant le système planétaire, définissant les termes utilisés et citant différents scientifiques, puis adjoint au tout une partie scientifique inspirée des travaux de Clairaut avant de terminer avec un résumé des travaux de [[Daniel Bernoulli]] concernant les marées ; elle consacrera cinq ans à l'ensemble de ce travail<ref name=":8" />. Au cours de ce travail, elle a aussi un regard critique sur ce qu'elle traduit et émet des hypothèses, qui seront plus tard confirmées par les travaux de [[Pierre-Simon de Laplace]] (1749-1827), notamment concernant l'inclinaison de la Terre sur un point qu'avait omis Newton<ref name=":8" />. Clairaut participe à la supervision de la traduction et des calculs<ref name=":8" />.

Concernant la partie Commentaire Algébrique, qui vient après la traduction de l’œuvre de Newton, Voltaire indique dans la préface de l'ouvrage : {{Citation|c'est un Ouvrage au-dessus de la traduction. Madame du Châtelet y travailla sur les idées de M. Clairaut : elle fit tous les calculs elle-même, et quand elle avait achevé un chapitre, M. Clairaut l'examinait et le corrigeait. (...) M. Clairaut faisait encore revoir par un tiers les calculs, quand ils étaient mis au net, de sorte qu'il est moralement impossible qu'il se soit glissé dans cet Ouvrage une erreur d'inattention (...)}}<ref name=":6" />.

L'édition finale de cette traduction est publiée en 1759, dix ans après la mort de la traductrice : elle comporte deux volumes [[In-quarto|in-4°]] et fait environ 400 pages ; la traduction de l’œuvre de Newton en occupe un volume et demi, le reste étant formé par le commentaire et les compléments apportés par Émilie du Châtelet<ref name=":8" />. Il existe toutefois 8 à 12 exemplaires connus datés de 1756 selon l'historien I. Cohen, antérieurs à l'édition principale.

=== ''Institutions de physique'' ===
[[Fichier:Institutions de physique Du Châtelet couverture.jpg|vignette|''Institutions de physique'', Madame du Châtelet, 1740.]]
{{Article détaillé|Institutions de Physique}}
Lors d'une période à Bruxelles, durant laquelle elle prend notamment des cours de mathématiques avec le mathématicien [[Samuel König]], Émilie du Châtelet travaille sur son nouvel ouvrage ; ce nouveau professeur lui permet de mieux connaitre les travaux de [[Gottfried Wilhelm Leibniz|Leibniz]] en physique<ref name=":0" />.

Les ''Institutions de physique'' sont l'œuvre majeure d’Émilie du Châtelet<ref name="Brucker_2020_09_09" />. L'érudite utilise et confronte les points de vue de Descartes, Isaac Newton et Leibniz afin d'enseigner les nouvelles idées en physique à son fils alors âgé de treize ans<ref>{{Lien web |titre=Mathematical Treasure: Émilie du Châtelet’s Institutions de Physique {{!}} Mathematical Association of America |url=https://www.maa.org/press/periodicals/convergence/mathematical-treasure-milie-du-ch-telet-s-institutions-de-physique |site=www.maa.org |consulté le=2021-04-13}}</ref>.

Cette œuvre, parue au printemps de 1741, fut saluée notamment par Maupertuis<ref name="Brucker_2020_09_09" />, mais fut aussi attaquée par le mathématicien, astronome et géophysicien [[Jean-Jacques Dortous de Mairan|de Mairan]]<ref name=":1" />, alors secrétaire [[wikt:cartésien|cartésien]] de l’Académie des Sciences, ce qui renouvela la « [[Force vive (physique)#Querelle des Forces vives|querelle des forces vives]] » déclenchée en 1686.

Trois ans après sa parution, ce traité est traduit dans plusieurs langues, dont l'italien<ref name=":1" />. En mai 1746, Émilie du Châtelet devient membre associé de l’[[Université de Bologne|Académie de Bologne]]<ref name=":1" />.

== Publications ==
[[Fichier:Voltaire Philosophy of Newton frontispiece.jpg|vignette|[[Frontispice (livre)|Frontispice]] de la traduction des ''Principia'' de Newton<ref group=n>Émilie Du Châtelet y est dépeinte comme la muse de Voltaire.</ref>.]]
* ''Mémoire sur la nature du feu'', 1739 ; premier mémoire scientifique élaboré par une femme à être publié par l'[[Académie des sciences (France)|Académie des sciences]] de Paris<ref name=":1" />.
*''[[Institutions de Physique]]''<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75646k ''Institutions de Physique''].</ref>, Paris, 1740, in-8°. Le contenu de l'ouvrage est à l'origine d'une controverse sur la [[Force (physique)|théorie des forces]], entre Émilie du Châtelet et le mathématicien [[Jean-Jacques Dortous de Mairan]]<ref name="Touzery_2008_7752" />.
*''Réponse de Madame *** à la lettre que M. de Mairan,... lui a écrite le 18 février 1741 sur la question des forces vives...'' Bruxelles : Foppens, 1741<ref name=":5">{{Lien web |langue=fr |titre=Gabrielle-Émilie Le Tonnelier de Breteuil Du Châtelet (marquise, 1706-1749) |url=https://data.bnf.fr/fr/12100770/gabrielle-emilie_le_tonnelier_de_breteuil_du_chatelet/ |site=data.bnf.fr |consulté le=2021-04-13}}</ref>. Et aussi : ''Réponse de Mme la Mise Du Chastelet à la lettre que M. de Mairan, secrétaire perpétuel de l'Académie royale des sciences, lui a écrite, le 18 février 1741, sur la question des forces vives''. Bruxelles : Foppens, 1741<ref name=":5" />.
* ''Analyse de la philosophie de Leibniz'', 1740.
* ''Réponse de {{Mme}} la Marquise Du Chastelet à la lettre que M. de Mairan, secrétaire perpétuel de l'Académie royale des sciences, lui a écrite, le {{date-|18 février 1741}}, sur la question des forces vives''<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75679j ''Réponse de {{Mme}} la Marquise Du Chastelet à la lettre que M. de Mairan, secrétaire perpétuel de l'Académie royale des sciences, lui a écrite, le {{date-|18 février 1741}}, sur la question des forces vives''].</ref> ({{date-|16 mars 1741}}).
* ''Dissertation sur la nature et la propagation du feu'', Paris, 1744<ref name=":5" />, in-8°.
* Trad. des ''Principes de Newton'', édition préliminaire (1756) et définitive (Paris : Desaint et Saillant, 1759) posthume, publiée sous le titre de ''Principes mathématiques de la philosophie naturelle'', éditée<ref>{{lien web|titre=1756 (1) : Édition dite « préliminaire » des Principes|auteur=Olivier Courcelle|url=http://www.clairaut.com/n1756po1pf.html|site=Chronologie de la vie de Clairaut (1713-1765)}}</ref> et revue<ref>{{Ouvrage|auteur1=Gabrielle Emilie Le Tonnelier de Breteuil Du Châtelet|titre=Principes mathématiques de la philosophie naturelle, Volume 1|éditeur=|année=1759|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=kp1GAAAAcAAJ}}, [https://books.google.fr/books?id=kp1GAAAAcAAJ&pg=PR2#v=onepage&q&f=false avertissement de l'éditeur p. 2]</ref>  par [[Alexis Claude Clairaut|Clairaut]], avec une préface de Roger Cotes et une préface de Voltaire<ref name=":6">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Isaac (1642-1727) Auteur du texte|nom1=Newton|titre=Principes mathématiques de la philosophie naturelle [traduit du latin] par feue madame la marquise Du Chastellet [Avec une préface de Roger Cotes et une préface de Voltaire]. T. 1|éditeur=|année=1759|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040149v|consulté le=2021-04-13}}</ref> (Éloge). 2 vol.
* ''Principes mathématiques de la philosophie naturelle'', traduction de Newton, Paris, 1766<ref>Sur Gallica : [http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?Destination=Gallica&O=NUMM-29037 vol. 1] et [http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?Destination=Gallica&O=NUMM-29038 vol. 2].</ref>.
* ''[[Discours sur le bonheur]]'', écrit vers 1747, publié en 1779<ref name=":1" /> ou en 1796 dans ''Opuscules philosophiques et littéraires'', la plupart posthumes ou inédites<ref name=":5" />.
* ''Doutes sur les religions révélées'', adressés à Voltaire. Paris, 1792<ref name=":5" />, in-8°.
* ''Opuscules philosophiques et littéraires'', 1796. Contient des textes de plusieurs auteurs : Denis Diderot (1713-1784), Gabrielle-Émilie Le Tonnelier de Breteuil Du Châtelet (marquise, 1706-1749), César Chesneau Du Marsais (1676-1756), Jacques Necker (1732-1804)<ref name=":5" />.
* ''De l'existence de Dieu''<ref>[http://visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=NUMM-94268&I=5&M=tdm ''De l'existence de Dieu''].</ref> (imprimé à la suite de l’édition de ses lettres de 1806, chez [[Imprimerie Xhrouet|N. Xhrouet]]) et un certain nombre de lettres inédites au [[Charles-Augustin de Ferriol d'Argental|comte d’Argental]], Paris, 1782 ; Paris, 1806, in-12° ; Paris, 1818, in-8°, éditées par [[Eugène Asse]], Paris, 1878, in-12°.
{{clr}}

== Héritage et postérité ==
{{Section vide ou incomplète}}
Après sa mort, Émilie du Châtelet est longtemps restée à la postérité non comme une savante, mais uniquement comme la compagne de Voltaire<ref name=":7" />. C'est après les années 1970 que son œuvre est étudiée, notamment sous l'impulsion d'[[Elisabeth Badinter]], en tant que telle et sous l'angle de la position des femmes dans le paysage intellectuel du {{s-|XVIII}}<ref name = "PLS557"/>.

== Hommages ==

=== Hommages ===
Dès 1746, des experts allemands la comptent parmi les dix savants les plus célèbres de l'époque, dans le monde<ref name=":1" />. De nos jours, elle est considérée comme la première femme de sciences en France<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Archives départementales de la |nom=Haute-Marne |titre=Dans les arcanes d'une famille illustre : les archives Du Châtelet révélées |url=https://francearchives.fr/fr/article/129693915 |site=FranceArchives |consulté le=2021-04-13}}</ref>.

Voltaire écrit la concernant : ''Éloge historique de Madame la Marquise du Châtelet''<ref name=":0" /> ; à la mort d’Émilie du Châtelet, il écrit : {{Citation|J'ai perdu un ami de vingt-cinq années, un grand homme qui n'avait de défaut que d'être femme [!], et que tout Paris regrette et honore. On ne lui a pas peut-être rendu justice pendant sa vie}}<ref name=":7" />.

Le {{Date-|17 décembre 2021}}, à l'occasion du {{315e|anniversaire}} de sa naissance, le moteur de recherche [[Google (moteur de recherche)|Google]] lui consacre un [[Google Doodle|''Doodle'']]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur=Charlotte Diry |titre=Émilie du Châtelet, la traductrice de Newton, naissait il y a 315 ans |url=https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/emilie-du-chatelet-la-traductrice-de-newton-naissait-il-y-a-315-ans-7900106841 |site=[[RTL]] |date=17 décembre 2021 }}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Émilie du Châtelet's 315th Birthday |url=https://www.google.com/doodles/emilie-du-chatelets-315th-birthday |site=www.google.com |consulté le=2021-12-17}}</ref>.

=== Représentations ===
Un portrait d’Émilie du Châtelet semblable à celui par [[Marianne Loir]], appartenant alors à la collection de Breteuil et exposé dans la Villa Taylor à Marrakech, est reproduit par Narjess Ghacem-Benkirane et Philippe Saharoff dans ''Marrakech, demeures et jardins secrets''<ref>Courbevoie, ACR Édition, 1992, {{p.|165}}</ref>.

En 2019, un timbre à son effigie est émis par [[La Poste (entreprise française)|La Poste]]<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Timbre - Emilie du Châtelet|url=http://www.laposte.fr/beaux-timbres/unite/timbre-emilie-du-chatelet/p/1119003|site=www.laposte.fr|consulté le=2019-02-15}}</ref>.

=== Institutions ===
L’[[Institut Émilie-du-Châtelet]] « ''pour le développement et la diffusion des recherches sur les femmes, le sexe et le genre'' » est le premier centre de recherches français voué aux problématiques des études portant sur le [[Genre (sciences sociales)|genre]].

=== Lieux d'enseignement ===
Plusieurs établissements d'enseignement ou liés à l'enseignement portent son nom :
* [[lycée en France|Lycée]] polyvalent à [[Serris]]-[[Centre urbain du Val d'Europe|Val d'Europe]] près de [[Disneyland Paris]] (en France).
* Lycée polyvalent ''Émilie-de-Breteuil'' à [[Montigny-le-Bretonneux]], à une vingtaine de kilomètres de [[Paris]].
* Collège à [[Deuil-la-Barre]], dans le Val-d'Oise, à [[Vaubecourt]], dans la Meuse.
* Résidence universitaire à [[Gif-sur-Yvette]], sur le [[plateau de Saclay]].
* Ecole primaire à [[Massy (Essonne)|Massy]] dans l'Essonne.
* Groupes scolaires à [[Clichy|Clichy-la-Garenne]] dans les Hauts-de-Seine, à [[Crespières]] dans les Yvelines, à [[Toulouse]] en Haute-Garonne.

=== Voies publiques ===
Plusieurs voies publiques portent le nom d'Émilie du Châtelet : 

* des rues Émilie-du-Châtelet à [[Alfortville]] ([[Val-de-Marne]]), à [[Cirey-sur-Blaise]] ([[Haute-Marne]]), et dans le [[13e arrondissement de Paris|{{13e|arrondissement}}]] de Paris<ref>http://www.parisrues.com/rues13/paris-13-rue-emilie-du-chatelet.html</ref>,
* une impasse à [[La Ville-aux-Dames]] ([[Indre-et-Loire]]), 
* une promenade Émilie-du-Châtelet à [[Nancy]],

=== Autres toponymes ===
Le [[Cratère d'impact|cratère]] [[Vénus (planète)|vénusien]] [[Du Chatelet (cratère)|du Chatelet]] est ainsi nommé en son honneur<ref>{{Lien web|titre=Planetary Names: Crater, craters: du Chatelet on Venus|url=https://planetarynames.wr.usgs.gov/Feature/1649|site=planetarynames.wr.usgs.gov|consulté le=2020-05-04}}</ref>.

L'[[astéroïde]] {{PM1|12059|du Châtelet}} est également nommé en son honneur.

=== Téléfilm ===
* ''[[Divine Émilie]]'' d'[[Arnaud Sélignac]] sur un scénario d’[[Élisabeth Badinter]] et [[Chantal de Rudder]] ; avec [[Léa Drucker]] dans le rôle-titre et [[Thierry Frémont]] dans le rôle de Voltaire ; diffusé le 29 décembre 2007 sur [[France 3]].

=== Documentaire ===
Émilie du Châtelet est interprétée par [[Hélène de Fougerolles]] dans le documentaire-fiction de Gary Johnstone, ''[[E = mc², une biographie de l'équation]]'', diffusé en [[2005 à la télévision|2005]] sur [[Arte]].

=== Opéra ===
* ''[[Émilie (opéra)|Émilie]]'', opéra de [[Kaija Saariaho]]<ref>Voir le livret {{pdf}} [http://www.opera-lyon.com/fileadmin/user_upload/Documents/opera_0910/Emilie/Texte_Emilie.pdf ''Émilie''].</ref>.

=== Bande dessinée ===
Elle est l'héroïne de ''Voltaire très amoureux'' de [[Clément Oubrerie|Clément Ouberie]], 2019, Les arènes BD.

Elle fait également l'objet d'un portrait dans la bande dessinée ''Les Oubliés de la science'' de Camille Van Belle (Alisio Sciences, 2022).

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=n}}

=== Références ===
{{Références}}

== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
;Anglais
* Judith Zinsser, ''Dame d'Esprit: A Biography of the Marquise du Châtelet'', New York, Viking, 2006 {{ISBN|0670038008}}, {{nb p.|400}}.
* Ruth Hagengruber, ''Émilie du Châtelet between Leibniz and Newton'', Springer Science & Business Media, 2011, {{nb p.|256}} {{isbn| 9400720939| 9789400720930}} — [https://books.google.com/books?id=SzSRlYNEm18C Extraits] sur [[Google livres]]
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Simon Blackburn |titre=The Oxford Dictionary of Philosophy |éditeur= |année=2008 |pages totales=407 |isbn=978-0-19-954143-0 |isbn2=9780191727726 |lire en ligne=http://oxfordindex.oup.com/view/10.1093/acref/9780199541430.013.0999}}
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Peter France |titre=The New Oxford Companion to Literature in French |éditeur= |année=1995 |pages totales=938 |isbn=978-0-19-866125-2 |isbn2=9780191735004 |lire en ligne=http://oxfordindex.oup.com/view/10.1093/acref/9780198661252.013.1474}}
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Vesna Petrovich |titre=Encyclopedia of the Enlightenment |éditeur= |année=2005 |pages totales=1920 |isbn=978-0-19-510430-1 |isbn2=9780195187618 |lire en ligne=http://oxfordindex.oup.com/view/10.1093/acref/9780195104301.013.0120}}
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Robyn Arianrhod |titre=Seduced by Logic : Émilie Du Châtelet, Mary Somerville and the Newtonian Revolution |lieu=New York |éditeur=[[Oxford University Press]] |année=2012 |pages totales=352 |isbn=978-0-19-993161-3 |isbn2=0-19-993161-5 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=GNw-JFYpIOoC&printsec=frontcover}}

;Français
* [[Élisabeth Badinter]], ''Émilie, Émilie : l’ambition féminine au {{s-|XVIII}}'', Flammarion, Paris, 1983 {{ISBN|2-08-210089-8}}
*Élisabeth Badinter et Danielle Muzerelle, ''Madame Du Châtelet : la femme des Lumières'' : [exposition présentée par la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, du 7 mars au 3 juin 2006], Paris : Bibliothèque nationale de France, 2006 {{ISBN|978-2-7177-2348-9}}
* {{article| prénom1 =Robert| nom1 =Debever| titre =La marquise du Châtelet traduit et commente les Principia de Newton| périodique = Bulletin de la Classe des Sciences, {{5e|série}} (Bruxelles : Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts)| volume =73| année =1987| pages =509-527}}
* Jean-François Gauvin, ''Le Cabinet de physique du château de Cirey et la philosophie naturelle de {{Mme}} Du Châtelet et de Voltaire''. In : SVEC, 1, 2006 {{ISBN|0729408728}}
* [[Françoise de Graffigny]], ''La Vie privée de Voltaire et de {{Mme}} Du Châtelet'', Treuttel et Wurtz, Paris, 1820
* Ulla Kölving et Olivier Courcelle (dir.), ''Émilie du Châtelet, éclairages et documents nouveaux'', Centre international d’étude du {{s-|XVIII|e|}}, Ferney-Voltaire, 2008 {{ISBN|978-2-84559-054-0}}
{{Commentaire biblio|1=Voir [http://c18.net/18/p.php?nom=p_duchat sur ''c18.net''.]}}
* [[Charles Augustin Sainte-Beuve]], ''Causeries du lundi, Voltaire à Cirey'', Garnier frères, Paris, 1881
* [[Louise Colet]], ''Deux femmes célèbres, Madame du Châtelet et [[Klementyna Hoffmanowa|Madame Hoffmann-Tanska]]'', Pétion, 1847
{{Commentaire biblio|1=Disponible au téléchargement : [https://books.google.pl/books/about/Deux_femmes_c%C3%A9l%C3%A8bres_Madame_du_Ch%C3%A2tel.html?id=P4pdEXQKL5sC livre numérique Google]}}
* Keiko Kawashima, ''Émilie du Châtelet et Marie-Anne Lavoisier : Science et genre au {{XVIIIe}} siècle'', Paris, Honoré Champion, 2013.
* Gérard Salamon, « Émilie du Châtelet », in : ''Femmes savantes. de Marguerite de Navarre à Jacqueline de Romilly'', sous la dir. de Laure de Chantal, Paris, Les Belles Lettres, 2020, p.239-265.
* ''Encyclopédie [[Éditions Larousse|Larousse]]'', 3 volumes, en couleurs, tome 1, 1980
* {{Ouvrage | auteur1=Philippe Le Bas | titre=L'Univers. : Histoire et description de tous les peuples. : Dictionnaire encyclopédique de la France. | volume=6 | éditeur=Firmin Didot frères | année=1842 | passage=734 | lire en ligne={{Google Livres|id=6TtK0LMXV4YC|page=734}}}}

=== Articles connexes ===
* [[Liste des premières femmes par fonction ou titre]]
* [[Château de Cirey]] à [[Cirey-sur-Blaise]], propriété de la marquise du Châtelet
* [[Louis Marie Florent du Châtelet]] (dont filiation)
* [[Hôtel du Châtelet]]

=== Liens externes ===
{{autres projets
| commons=Gabrielle Émilie Le Tonnelier de Breteuil | commons titre=Émilie du Châtelet
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* [http://classes.bnf.fr/pdf/Chatelet.pdf Madame Du Châtelet. La femme des Lumières.] Sur le site classes virtuelles de la [[Bibliothèque nationale de France|BnF]].
* [http://www.chateaudecirey.com/histoire/ Voltaire à Cirey chez la Marquise du Châtelet]
* [http://expositions.bnf.fr/lumieres/ Exposition virtuelle ''Le siècle des Lumières : un héritage pour demain''], Bibliothèque nationale de France
* [http://aura.u-pec.fr/duchatelet/ Site de l’exposition Émilie Du Châtelet qui s’est tenue à l’université Paris 12, du 18 octobre au 16 décembre 2006]
* La présentation des ''Principia'' d'Isaac Newton par la marquise du Châtelet, texte et analyse sur le [http://www.bibnum.education.fr/physique/m%C3%A9canique/exposition-abr%C3%A9g%C3%A9e-du-syst%C3%A8me-du-monde site BibNum]
* [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040149v ''<nowiki>Principes mathématiques de la philosophie naturelle [traduit du latin] par feue madame la marquise Du Chastellet [Avec une préface de Roger Cotes et une préface de Voltaire]. T. 1</nowiki>'']
* [http://www.friedrich.uni-trier.de/oeuvres/17/toc/text/ Correspondance de Frédéric II. de Prusse avec la marquise du Châtelet] Bibliothèque numérique de la BU de Trèves
* {{en}} [https://www.oxfordreference.com/view/10.1093/oi/authority.20110803095733208 Gabrielle-Émilie Du Châtelet-Lomont] sur ''Oxford Reference''
* Nicolas Brucker, [https://theconversation.com/la-marquise-du-chatelet-femme-de-sciences-invisibilisee-102676 La marquise du Châtelet, femme de sciences invisibilisée], ''The Conversation'' (9 septembre 2018)

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