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'''Chinua Achebe''' (/ˈtʃɪnwɑː əˈtʃɛbeɪ/), né '''Albert Chinụalụmọgụ Achebe''' le {{Date|16 novembre 1930}} et mort le {{Date|21 mars 2013}}, est un romancier, poète et critique nigérian qui est considéré comme une figure centrale de la [[littérature africaine]] moderne. Son premier roman et [[chef-d'œuvre]], ''[[Tout s'effondre]]'' (1958), occupe une place pivotale dans la littérature africaine et reste le roman africain le plus étudié, traduit et lu. Avec ''Tout s'effondre'', ''[[Le Malaise]]'' (1960) et ''[[La flèche de Dieu]]'' (1964) complètent la « Trilogie africaine ». Parmi ses romans ultérieurs figurent ''{{Lien|trad=A Man of the People|fr=A Man of the People}}'' (1966) et ''{{Lien|trad=Anthills of the Savannah|fr=Anthills of the Savannah}}'' (1987). Dans l'Occident, Achebe est souvent désigné comme le « père de la littérature africaine », bien qu'il ait vigoureusement rejeté cette caractérisation.


Né à {{Lien|trad=Ogidi, Anambra|fr=Ogidi}}, dans le [[Colonie et protectorat du Nigeria|protectorat du Nigeria]], l'enfance d'Achebe est influencée à la fois par la culture traditionnelle [[Igbo (peuple)|Igbo]] et le christianisme postcolonial. Il excelle à l'école et fréquente ce qui est maintenant l'[[Université d'Ibadan]], où il devient vivement critique de la manière dont la [[Littérature européenne|littérature occidentale]] dépeint l'Afrique. En déménageant à Lagos après l'obtention de son diplôme, il travaille pour le Service de radiodiffusion du {{Lien|trad=Federal Radio Corporation of Nigeria|fr=Nigerian Broadcasting Service}} (NBS) et attire l'attention internationale avec son roman de 1958, ''Tout s'effondre''. En moins de 10 ans, il publiera quatre autres romans chez l'éditeur[[Heinemann (édition)|Heinemann]], avec qui il lance la [[African Writers Series]] et stimule les carrières d'écrivains africains tels que [[Ngugi wa Thiong'o|Ngũgĩ wa Thiong'o]] et [[Flora Nwapa]].
'''Chinua Achebe''', né Albert Chinualumogu Achebe le {{date-|16|novembre|1930|en littérature}} à [[Ogidi (Anambra)|Ogidi]] et mort le {{date-|21|mars|2013|en littérature}} à [[Boston]], est un [[écrivain]] [[Nigeria|nigérian]] d'expression [[anglais]]e. Romancier et poète, il débute avec ''[[Tout s'effondre|Le monde s'effondre]]'' (''{{lang|en|Things Fall Apart}}'') qui est, avec ''Le Malaise'' (''{{lang|en|No Longer at Ease}}''), son œuvre principale. Il est donc reconnu en tant qu'auteur, mais également en tant que père de la littérature africaine moderne<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Françoise Ugochukwu|titre=Chinua Achebe et l'igbo : le message d'Aka Weta|périodique=Journal des africanistes|volume=89|numéro=1|pages=116-135|date=2019}}</ref>.

Achebe cherche à échapper à la perspective coloniale qui encadrait la littérature africaine à l'époque, et puise dans les traditions du peuple igbo, les influences chrétiennes et le choc des valeurs occidentales et africaines pour créer une voix africaine unique. Il écrit en anglais et défend son utilisation, la décrivant comme un moyen de toucher un large public, en particulier les lecteurs des nations coloniales. En 1975, il donne une conférence controversée, {{Lien|trad=An Image of Africa: Racism in Conrad's Heart of Darkness|fr=An Image of Africa: Racism in Conrad's Heart of Darkness}}, qui marque un tournant dans le discours postcolonial. Publié dans {{Lien|trad=The Massachusetts Review|fr=The Massachusetts Review}}, il critique [[Albert Schweitzer]] et [[Joseph Conrad]], qu'Achebe décrit comme « un raciste pur et simple ». Lorsque la région du [[Biafra]] se sépare du Nigeria en 1967, Achebe soutient l'indépendance du Biafra et agit en tant qu'ambassadeur pour le peuple du mouvement. La [[Guerre du Biafra|guerre civile nigériane]] qui s'ensuit ravage la population, et il en appelle aux peuples européens et américains pour obtenir de l'aide. Lorsque le gouvernement nigérian reprend la région en 1970, il s'implique dans des partis politiques mais devient rapidement désillusionné par sa frustration face à la corruption continue et à l'élitisme qu'il constate. Il vit aux États-Unis pendant plusieurs années dans les années 1970, et retourne aux États-Unis en 1990 après un accident de voiture qui le laisse partiellement paralysé. Il reste aux États-Unis pendant dix-neuf ans en tant que professeur de langues et de littérature au [[Bard College]].

Lauréat du [[prix international Booker]] en 2007, e 2009 jusqu'à sa mort, il est professeur d'[[Africanisme (sciences humaines et naturelles)|études africaines]] à [[Université Brown|l'université Brown]].L'œuvre d'Achebe a été largement analysée et un vaste corpus de travaux universitaires la concernant a émergé. Outre ses romans fondamentaux, l'œuvre d'Achebe comprend de nombreuses nouvelles, de la poésie, des essais et des livres pour enfants. Chef igbo titré lui-même, son style s'appuie largement sur la [[tradition orale]], et combine une narration directe avec des représentations d'histoires populaires, de proverbes et d'oratoire. Parmi les nombreux thèmes abordés par ses œuvres figurent la culture et le colonialisme, la masculinité et la féminité, la politique et l'histoire. Son héritage est célébré chaque année lors du {{Lien|trad=Chinua Achebe Literary Festiva|fr=festival littéraire Chinua Achebe}}.


== Biographie ==
== Biographie ==
Albert Chinualumogu Achebe {{incise|il change son prénom au cours de ses études pour un prénom [[Igbo]] classique}} est né dans l’est du [[Nigeria]]. Cinquième de six enfants<ref name=LM_23_03_15>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2013/03/23/mort-de-chinua-achebe-l-un-des-peres-de-la-litterature-africaine_1853060_3382.html|titre=Mort de Chinua Achebe, l'un des pères de la littérature africaine|jour=23|mois=mars|année=2013|site=LeMonde.fr}}</ref>, ses parents, tous deux des [[Igbos|Ibo]]s : Isaiah Okafo et Janet Achebe, sont de fervents [[christianisme|chrétiens]].


=== Jeunesse et contexte (1930-1947) ===
Bon élève, Achebe obtient une bourse et poursuit des études au ''Government College'' d’Umuahia (une ville qui figure souvent dans ses livres) de 1944 à 1947, puis à l’[[université d’Ibadan]] de 1948 à 1953, année où il obtient son diplôme de [[Baccalauréat universitaire ès lettres|BA]]. Avant d’entrer à la ''Nigerian Broadcasting Corporation'' (NBC), Achebe effectue quelques voyages en [[Afrique]] et aux [[États-Unis]] et travaille quelque temps comme professeur d'anglais. Il suit une formation à la [[BBC]], et commence à travailler à la NBC en 1954.
[[Fichier:Nigeria_linguistical_map_1979.svg|alt=see caption|vignette| Carte des [[Langues au Nigeria|groupes linguistiques]] du Nigeria. La patrie d'Achebe, la [[Igboland|région Igbo]] (écrite archaïquement ''Ibo''), se situe au centre-sud.]]
Chinua Achebe naît le 16 novembre 1930 et est baptisé Albert Chinụalụmọgụ Achebe{{Sfn|Innes|1990|p=4}}{{,}}{{Efn|Le nom complet Chinụalụmọgụ ("Dieu combat à mes côtés") est une prière de protection et de stabilité{{sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=7}}.|groupe=note}}. Cinquième de six enfants<ref name="LM_23_03_15">{{Lien web |titre=Mort de Chinua Achebe, l'un des pères de la littérature africaine |url=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2013/03/23/mort-de-chinua-achebe-l-un-des-peres-de-la-litterature-africaine_1853060_3382.html |site=LeMonde.fr |jour=23 |mois=mars |année=2013}}</ref>, son père, Isaiah Okafo Achebe, est enseignant et évangéliste, tandis que sa mère, Janet Anaenechi Iloegbunam, est la fille d'un forgeron d'[[Awka]]{{Sfn|Hawley|Nelson|2001|p=3}}, une leader parmi les femmes de l'église et une agricultrice de légumes{{Sfn|Lynn|2017|p=12}}{{,}}{{Sfn|''Britannica''|2021}}. Son lieu de naissance est l'église Saint Simon, à Nneobi, près du village [[Igbo (peuple)|Igbo]] d'{{Lien|trad=Ogidi, Anambra|fr=Ogidi}} ; la région fait alors partie de la [[Colonie et protectorat du Nigeria|colonie britannique du Nigeria]]{{Sfn|Msiska|2012|loc=§ para. 1}}. Isaiah est le neveu d'Udoh Osinyi, un chef à Ogidi avec une « réputation de tolérance » ; orphelin alors qu'il est encore jeune homme, Isaiah est l'un des premiers convertis d'Ogidi au christianisme{{Sfn|Lynn|2017|p=12}}. Tant Isaiah que Janet se situent à la croisée de la culture traditionnelle et de l'influence chrétienne, ce qui a un impact significatif sur les enfants, surtout Chinua{{Sfn|Innes|1990|p=4}}. Ses parents se convertissent à la [[Church Mission Society]] (CMS) [[Protestantisme|protestante]] au Nigeria{{Sfn|Gikandi|2012|loc="The Colonial Encounter"}}. En conséquence, Isaiah cesse de pratiquer l'Odinani, les pratiques religieuses de ses ancêtres, mais continue de respecter ses traditions. La famille Achebe a cinq autres enfants survivants, dont les noms sont une fusion de mots traditionnels liés à leur nouvelle religion : Frank Okwuofu, John Chukwuemeka Ifeanyichukwu, Zinobia Uzoma, Augustine Ndubisi et Grace Nwanneka. Après la naissance de la plus jeune fille, la famille déménage dans la ville ancestrale d'Isaiah Achebe, Ogidi, dans ce qui est maintenant l'État d'[[Anambra]]{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=6}}.


La [[Tradition orale|narration]] est un pilier de la tradition Igbo et une partie intégrante de la communauté. La mère d'Achebe et sa sœur Zinobia lui racontaient de nombreuses histoires lorsqu'il était enfant, qu'il demandait souvent. Son éducation était enrichie par les collages que son père accrochait aux murs de leur maison, ainsi que par des [[Almanach|almanachs]] et de nombreux livres, dont une adaptation en prose du ''[[Le Songe d'une nuit d'été|Songe d'une nuit d'été]]'' de [[William Shakespeare|Shakespeare]] et une version igbo du ''[[Le Voyage du pèlerin|Voyage du pèlerin]] de'' [[John Bunyan]]{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=8, 116}}. Achebe attend avec impatience les événements traditionnels du village, comme les fréquentes cérémonies masquées, qu'il recréera plus tard dans ses romans{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=10–11}}.
En 1958, il publie son premier roman, ''[[Tout s'effondre|Le monde s'effondre]]'' (''Things Fall Apart'')<ref name=Figaro>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/03/22/97001-20130322FILWWW00551-deces-de-l-ecrivain-africain-chinua-achebe.php Décès de l'écrivain africain Achebe], ''[[Le Figaro]]'', 22 mars 2013.</ref>. Le {{date|10|septembre|1961}}, lI épouse Christie Chinwé Okolie avec qui il eut quatre enfants : Chinelo, Cidi, [[Nwando Achebe|Nwando]] et Ikechukwu. Il fait partie du [[Mbari Club]], un centre d’activités culturelles composé d’écrivains, d’artistes et de musiciens africains, qu'il aide à fonder et dont il donne le nom, s'inspirant de l'[[Mbari (art)|art Mbari]]<ref>{{chapitre|langue=en|titre chapitre=Mbari Mbayo Club|titre ouvrage=[[Encyclopædia Britannica]]|année=1998|lire en ligne=https://www.britannica.com/topic/Mbari-Mbayo-Club}}.</ref>.


En 1936, Achebe entre à l'école centrale St Philips'dans la région d'Akpakaogwe à Ogidi pour son éducation primaire{{Sfn|Lynn|2017|p=12}}{{,}}{{Sfn|Sallah|2003|p=31}}. Malgré ses protestations, il passe une semaine dans la classe religieuse pour les jeunes enfants, mais est rapidement transféré dans une classe supérieure lorsque le [[chapelain]] de l'école remarque son intelligence{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=11}}. Un enseignant le décrit comme l'élève ayant la meilleure écriture et les meilleures compétences en lecture de sa classe. Achebe poursuit ses études secondaires au prestigieux Government College Umuahia, dans l'État d'[[Abia]] au Nigeria{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=14}}. Il fréquente l'école du dimanche chaque semaine et les services spéciaux tenus chaque mois, transportant souvent le sac de son père. Une controverse éclate lors d'une de ces séances, lorsque des [[Apostasie|apostats]] de la nouvelle église contestent le catéchiste sur les principes du christianisme{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=12}}{{,}}{{Efn|Achebe later included a scene based on this incident in his debut novel ''[[Things Fall Apart]]''.{{sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=12}}<ref group="A">{{harvnb|Achebe|1994|pp=146–147}}</ref>}}. Achebe s'inscrit à l'école centrale de Nekede, en dehors d'Owerri, en 1942 ; il est particulièrement studieux et réussit les examens d'entrée pour deux collèges{{Sfn|Msiska|2012|loc=§ para. 1}}.
En 1962, il participe à une conférence controversée sur les écrivains africains au sein de l'[[université Makerere]] ([[Ouganda]]) et fonde cette même année une collection intitulée AFRICAIN chez un éditeur anglais.


=== Université (1948-1953) ===
À la fin des [[années 1960]], il s'illustre dans le [[Guerre du Biafra|conflit du Biafra]], pendant lequel il soutient le parti sécessionniste du colonel [[Odumegwu Emeka Ojukwu]]<ref name="JA" />.
[[Fichier:University_of_Ibadan_gate.jpg|alt=Photo of the gate of University of Ibadan|vignette| La porte de l'[[Université d'Ibadan]], 2016]]
En 1948, la première université du Nigeria ouvre ses portes en préparation de l'indépendance du pays{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=34–36}}. Connue sous le nom de University College (aujourd'hui l'[[Université d'Ibadan]]), elle est associée à l'[[Université de Londres]]. Achebe est admis comme premier étudiant de l'université et reçoit une bourse pour étudier la médecine{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=34–36}}. Au cours de ses études, Achebe devient critique de la [[Littérature européenne|littérature occidentale]] sur l'Afrique, en particulier ''[[Au cœur des ténèbres]]'' de [[Joseph Conrad]]{{Sfn|Msiska|2012|loc=§ para. 3}}. l décide de devenir écrivain après avoir lu ''Mister Johnson'' de [[Joyce Cary]] en raison de la représentation des personnages nigérians du livre comme des sauvages ou des bouffons{{Sfn|''The Journal of Blacks in Higher Education''|2001|p=28–29}}. Achebe reconnaît son aversion pour le protagoniste africain comme un signe de l'ignorance culturelle de l'auteur{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=44}}. Il abandonne la médecine pour étudier l'anglais, l'histoire et la théologie{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=37}}, un changement qui lui fait perdre sa bourse et nécessite des frais de scolarité supplémentaires. Pour compenser, le gouvernement lui accorde une bourse, et sa famille fait un don d'argent - son frère aîné Augustine renonce à de l'argent pour un voyage chez lui depuis son poste de fonctionnaire afin qu'Achebe puisse continuer ses études{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=38}}.


Les débuts d'Achebe en tant qu'auteur remontent à 1950 lorsqu'il écrit un article pour le ''University Herald'', le magazine de l'université{{Sfn|Booker|2003|p=57}}. Il utilise l'ironie et l'humour pour célébrer la vigueur intellectuelle de ses camarades de classe{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=39}}. Il a suivi avec d'autres essais et lettres sur la philosophie et la liberté académique, certains étant publiés dans un autre magazine du campus appelé ''The Bug{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=40}}''. Il est rédacteur en chef du ''Herald'' au cours de l'année scolaire 1951-1952{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=46}}. Il écrit sa première nouvelle cette année-là, ''In a Village Church'' (1951), un regard amusant sur la synthèse igbo entre la vie dans la Nigeria rurale avec les institutions et les icônes chrétiennes{{Sfn|Purcell|2013|p=83–84}}. D'autres nouvelles qu'il écrit pendant son séjour à Ibadan, y compris ''The Old Order in Conflicht with the New'' (1952) et ''Dead Men's Path'' (1953), examinent les conflits entre tradition et modernité, avec un regard vers le dialogue et la compréhension des deux côtés{{Sfn|Purcell|2013|p=84–85}}{{,}}{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=49}}. Lorsque le professeur [[Geoffrey Parrinder]] arrive à l'université pour enseigner la [[religion comparée]], Achebe commence à explorer les domaines de l'[[Histoire du christianisme|histoire chrétienne]] et des [[religions traditionnelles africaines]]{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=43}}.
Il est nommé en 1972 [[rédacteur en chef]] du périodique ''Obike''. En 1987, le dirigeant de l’un des principaux partis du Nord [[musulman]] lui demande d’être son adjoint. Il accepte afin de montrer à ses compatriotes qu’il est possible, venant de l’Est du pays, d’adhérer à un parti du Nord, dirigé par un [[mollah]].


Après les examens finaux à Ibadan en 1953, Achebe obtient un diplôme de deuxième classe{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=50}}. Perturbé de ne pas recevoir le niveau le plus élevé, il ne sait pas comment procéder après l'obtention de son diplôme et retourne dans sa ville natale d'Ogidi{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=50–52}}. En réfléchissant aux différentes voies de carrière possibles, Achebe est visité par un ami de l'université, qui le convainc de postuler pour un poste d'enseignant d'anglais à l'école Merchants of Light à Oba. C'est une institution délabrée avec une infrastructure délabrée et une maigre bibliothèque ; l'école est construite sur ce que les habitants appellent "mauvaise brousse" - une section de terre considérée comme contaminée par des esprits hostiles{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=53}}.
Après avoir enseigné dans de nombreuses [[université]]s [[anglais]]es, [[États-Unis|américaines]] et [[Nigeria|nigérianes]], il est professeur au Bard College, dans l'[[État de New York]], puis à l'[[université Brown]]<ref name=LM_23_03_15 />.


=== Enseigner et produire (1953-1956) ===
En 1990, un accident le cloue dans un fauteuil roulant<ref name=LM_23_03_15 />.
[[Fichier:ASC_Leiden_-_NSAG_-_van_Dis_5_-_024_-_A_city_roundabout_with_a_modernistic_fountain_and_a_huge_pool_-_Lagos,_Nigeria_-_February_14,_1962.tiff|alt=see caption|vignette| Lagos, Nigéria, photographié en 1962]]
En tant qu'enseignant, il encourage ses élèves à lire abondamment et à être originaux dans leur travail{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=55}}. Les étudiants n'avaient pas accès aux journaux qu'il avait lus en tant qu'étudiant, alors Achebe les met à disposition dans la salle de classe. Il enseigne à Oba pendant quatre mois. Il quitte l'institution en 1954 et déménage à [[Lagos]] pour travailler pour le Nigerian Broadcasting Service (NBS){{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=56}}, un [[Réseau de radiodiffusion|réseau de radio]] lancé en 1933 par le gouvernement colonial{{Sfn|Federal Radio Corporation of Nigeria}}. Il est affecté au Département des entretiens pour préparer des scripts pour une présentation orale. Cela l'aide à maîtriser les subtilités entre la langue écrite et parlée, une compétence qui lui sera utile plus tard pour écrire des dialogues réalistes{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=57}}.


Lagos lui fait une forte impression. Une énorme [[conurbation]], la ville regorgeait de migrants récents des villages ruraux. Achebe se délecte de l'activité sociale et politique qui l'entoure et commence à travailler sur un roman{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=58}}. C'était un défi car très peu de fiction africaine avait été écrite en anglais, même si ''[[L'Ivrogne dans la brousse]]'' d'[[Amos Tutuola]] et ''People of the City de'' [[Cyprian Ekwensi]] constituent des exceptions notables{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=62}}. Une visite au Nigeria d'[[Élisabeth II|Elizabeth II]] en 1956 a mis en lumière les questions de colonialisme et de politique et a été un moment important pour Achebe{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=60}}.
Il meurt le {{date de décès|21|mars|2013}}<ref name="JA">{{Lien web|url=http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20130322120030/nigeria-chinua-achebe-boston-litterature-africainel-ecrivain-nigerian-chinua-achebe-est-decede-a-boston.html|titre=L'écrivain nigérian Chinua Achebe est décédé à Boston|site=jeuneafrique.com|date=22 mars 2013|consulté le=22 mars 2013}}</ref> dans un hôpital de Boston<ref name=LM_23_03_15 />.


Aussi en 1956, Achebe a été sélectionné pour assister à l'école de formation du personnel de la [[BBC]]{{Sfn|Garner|2009}}. Son premier voyage à l'extérieur du Nigeria était une opportunité de perfectionner ses compétences en production technique et de solliciter des commentaires sur son roman (qui a ensuite été divisé en deux livres). À Londres, il rencontre le romancier Gilbert Phelps, à qui il offre le manuscrit. Phelps répond avec beaucoup d'enthousiasme, demandant à Achebe s'il peut le montrer à son éditeur et à ses éditeurs. Achebe décline, insistant sur le fait qu'il avait besoin de plus de travail{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=62}}.
== Œuvre ==
[[Image:Things Fall Apart books 02.jpg|thumb|[[Tout s'effondre|Things Fall Apart]]]]
Son travail est une méditation profonde sur le [[colonialisme]]. Ses romans mettent en situation des héros africains à la croisée de deux mondes : un monde occidental avec une rationalité abstraite, sans justice, et une Afrique dont les valeurs traditionnelles disqualifiées rendent ses sujets handicapés pour les temps nouveaux. C'est l'un des plus célèbres auteurs africains d'expression anglaise<ref name=Figaro/>. Cela lui vaut à plusieurs reprises d'être pressenti pour le [[prix Nobel de littérature]].


=== Vie privée ===
''Le monde s'effondre'', aussi titré ''[[Tout s'effondre]]'' en français (''Things Fall Apart'', 1958) décrit une [[Afrique]] devant le choc de l'arrivée des [[Européen]]s, porteuse de valeurs anciennes qu'Achebe veut mettre en avant. Ce livre connaît dès 1969 un tirage de {{nombre|400000|exemplaires}} et atteint en 1987 trois millions d'exemplaires. Il est traduit en 45 langues.
Achebe se marie le {{Date|10 septembre 1961}} avec Christie Chinwé Okolie{{Sfn|Msiska|2012|loc=§ para. 6}}, en tenant la cérémonie dans la Chapelle de la Résurrection sur le campus de l'Université d'Ibadan{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=85}}. Leur premier enfant, une fille nommée Chinelo, naît le {{Date|11 juillet 1962}}{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=105}}. Ils ont un fils, Ikechukwu, le {{Date|3 décembre 1964}}, et un autre garçon, Chidi, le {{Date|24 mai 1967}}. Leur dernier enfant, une fille, nommée [[Nwando Achebe|Nwando]], est née le {{Date|7 mars 1970}}. Lorsque les enfants ont commencé à fréquenter l'école à Lagos, leurs parents se sont inquiétés de la vision du monde—surtout en ce qui concerne la race, le genre et la façon dont les Africains étaient représentés—exprimée à l'école, notamment à travers les enseignants majoritairement blancs et les livres qui présentaient une vision préjudiciable de la vie africaine{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=105}}. En 1966, Achebe publie son premier livre pour enfants, ''Chike and the River'', pour répondre à certaines de ces préoccupations{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=112}}.


Il fait partie du [[Mbari Club]], un centre d’activités culturelles composé d’écrivains, d’artistes et de musiciens africains, qu'il aide à fonder et dont il donne le nom, s'inspirant de l'[[Mbari (art)|art Mbari]]<ref>{{chapitre|langue=en|titre chapitre=Mbari Mbayo Club|titre ouvrage=[[Encyclopædia Britannica]]|année=1998|lire en ligne=https://www.britannica.com/topic/Mbari-Mbayo-Club}}.</ref>.
Dans les ''Termitières de la savane'' (''Anthills of the Savannah''), il décrit une [[Afrique]] prise par la corruption, la position fausse des [[intellectuel]]s, où la femme est l'avenir. [[Nadine Gordimer]] a analysé ce roman.


=== Guerre du Biafra (1967-1970) ===
''Le Malaise'' (''No Longer at Ease'') se passe au Nigeria à Umuofia et à [[Lagos (Nigeria)|Lagos]], dans les [[années 1950]], avant l'[[Indépendance (politique)|indépendance]].
{{Article détaillé|Guerre du Biafra}}
[[Fichier:Biafra_independent_state_map-en.svg|alt=See caption|vignette| Carte de la sécession [[Biafra|du Biafra]] en juin 1967 qui a provoqué la [[Guerre du Biafra|guerre civile nigériane]] qui a suivi.]]
En mai 1967, la région sud-est du Nigeria s'est séparée pour former la République du [[Biafra]] ; en juillet, l'armée nigériane a attaqué pour réprimer ce qu'elle considérait comme une rébellion illégale{{Sfn|Booker|2003|p=33}}. La famille Achebe a échappé de peu au désastre à plusieurs reprises pendant la guerre, notamment un bombardement de leur maison{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=124–129}}. Achebe soutient le parti sécessionniste du colonel [[Odumegwu Emeka Ojukwu]]<ref name="JA">{{Lien web |titre=L'écrivain nigérian Chinua Achebe est décédé à Boston |url=http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20130322120030/nigeria-chinua-achebe-boston-litterature-africainel-ecrivain-nigerian-chinua-achebe-est-decede-a-boston.html |site=jeuneafrique.com |date=22 mars 2013 |consulté le=22 mars 2013}}</ref>.


Alors que la guerre s'intensifie, la famille Achebe est contrainte de quitter Enugu pour la capitale du Biafra, [[Aba (Nigeria)|Aba]]{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=149}}. Dédié aux promesses du Biafra, il accepte une demande de poste d'ambassadeur étranger, refusant une invitation du programme d'études africaines de [[Université Northwestern|l'université Northwestern]] aux États-Unis{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=129–133}}{{,}}{{Sfn|Gikandi|2012|loc="The Crisis of Independence"}}{{,}}{{Efn|During the war, relations between writers in Nigeria and Biafra were strained. Achebe and John Pepper Clark had a tense confrontation in London over their respective support for opposing sides of the conflict. Achebe demanded that the publisher withdraw the dedication of ''A Man of the People'' he had given to Clark. Years later, their friendship healed and the dedication was restored.{{sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=134}}}}. Dans son rôle d'ambassadeur, Achebe s'est rendu dans des villes européennes et nord-américaines pour promouvoir la cause du Biafra{{Sfn|Aguiar|2006}}.
En 1972, un critique écrit qu'Achebe, ainsi qu'[[Ayi Kwei Armah|Armah]] et [[Gabriel Okara|Okara]] , sont en train d'ouvrir {{Citation|de nouvelles voies au roman africain}}, notamment en dénonçant les maux de la société africaine. Mais, étant donné la situation politique, ils doivent déguiser leurs critiques : d'où leur tendance à la {{Citation|satire sociale et politique<ref>Cité par D. Stewart, ''Le roman africain anglophone depuis 1965'', L'Harmattan, p. 11.</ref>.}}

Les conditions au Biafra s'aggravent à mesure que la guerre se poursuit. En septembre 1968, la ville d'Aba tombe aux mains de l'armée nigériane et Achebe déménage de nouveau avec sa famille, cette fois à [[Umuahia]], où le gouvernement du Biafra s'installe. Il est choisi pour présider le nouveau Comité national d'orientation, chargé de rédiger des principes et des idées pour l'après-guerre{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=138–140}}. En octobre 1969, Achebe rejoint les écrivains Cyprian Ekwensi et [[Gabriel Okara]] pour une tournée aux États-Unis afin de sensibiliser à la situation désastreuse au Biafra. Ils visitent trente campus universitaires et mènent de nombreux entretiens{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=150}}. Bien que le groupe ait été bien accueilli par les étudiants et les professeurs, Achebe est choqué par l'attitude raciste qu'il observe aux États-Unis{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=150}}.

Le début des années 1970 marque la fin de l’État du Biafra. Le 12 janvier, l'armée s'est rendue au Nigeria et Achebe est retourné avec sa famille à Ogidi, où leur maison avait été détruite{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=152}}. Il accepte un emploi à l’[[Université du Nigeria]] à [[Nsukka]] et s’est à nouveau plongé dans le monde universitaire. Il n'a cependant pas pu accepter d'invitations dans d'autres pays, car le gouvernement nigérian lui révoque son passeport en raison de son soutien au Biafra{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=158–160}}.

=== Parcours universitaire d'après-guerre (1971-1975) ===
[[Fichier:Umass_Amherst_Chapel_&_Library_in_the_evening.jpg|alt=A large, rectangular tower with various trees|vignette| L'[[Université du Massachusetts à Amherst|Université du Massachusetts Amherst]] la nuit]]
Après la guerre, Achebe aide à lancer deux magazines en 1971 : la revue littéraire ''Okike'', un forum sur l'art, la fiction et la poésie africaines{{Sfn|Booker|2003|p=199–201}} ; et ''Nsukkascope'', une publication interne de l'université{{Sfn|Booker|2003|p=187}}{{,}}{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=162}}. Achebe et le comité ''Okike'' établissent ensuite un autre magazine culturel, ''Uwa Ndi Igbo'', pour mettre en valeur les récits indigènes et les traditions orales de la communauté Igbo{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=225}}. Achebe confie la direction d'''Okike'' à Onuora Osmond Enekwe, qui est ensuite assisté par Amechi Akwanya<ref name="Bula">{{Lien web |auteur=Bula |prénom=Andrew |titre=Literary Musings and Critical Mediations: Interview with Rev. Fr Professor Amechi N. Akwanya |url=https://media.neliti.com/media/publications/437593-literary-musings-and-critical-mediations-69f92b90.pdf |éditeur=Journal of Practical Studies in Education, 2(5), 26-31 |date=1 September 2021 |consulté le=31 May 2023}}</ref>. En février 1972, Chinua Achebe a publié ''Girls at War'', un recueil de nouvelles allant de ses années d'étudiant à la récente effusion de sang. C'est le 100e livre de la série des écrivains africains de Heinemann{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=166}}.

En septembre 1972, l'[[Université du Massachusetts à Amherst]] offre à Achebe une chaire de professeur, et la famille déménage aux États-Unis{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=174}}.

=== Retraite et politique (1976-1986) ===
Après son service à l'UMass Amherst et une chaire invitée à l'[[Université du Connecticut]], Achebe retourne à l'Université du Nigeria en 1976, où il occupe une chaire d'anglais jusqu'à sa retraite en 1981{{Sfn|Msiska|2012|loc=§ para. 9}}. À son retour à l'Université du Nigéria, il espère atteindre trois objectifs : terminer le roman qu'il est en train d'écrire, renouveler la publication native d'''Okike'' et approfondir son étude de la culture Igbo{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=197}}. En octobre 1979, Achebe reçoit le tout premier Prix national du mérite nigérian{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=211}}.

Après sa retraite en 1981{{Sfn|Msiska|2012|loc=§ para. 9}}, il consacre plus de temps à l'édition ''d'Okike'' et est devenu actif au sein du Parti de la rédemption du peuple (PRP), de gauche. En 1983, il devient vice-président national adjoint du parti. Il publie un livre intitulé ''The Trouble with Nigeria'' pour coïncider avec les prochaines élections{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=229}}. Après les élections, il s'est engagé dans une vive dispute avec Sabo Bakin Zuwo, le gouverneur nouvellement élu de [[État de Kano|l'État de Kano]]. Il quitte le PRP et garde ses distances avec les partis politiques, exprimant sa tristesse face à sa perception de la malhonnêteté et de la faiblesse des personnes impliquées{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=231–232}}.

Il passe la majeure partie des années 1980 à prononcer des discours, à assister à des conférences et à travailler sur son sixième roman{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=235–249}}. En 1986, il est élu président général de l'Union de la ville d'Ogidi ; il accepte à contrecœur et commençe un mandat de trois ans. La même année, il quitte son poste de rédacteur en chef d'''Okike{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=251}}''.

=== Dernières années ===
Le {{Date|22 mars 1990}}, Achebe se rend à Lagos en voiture lorsqu'un essieu s'effondre et que la voiture se renverse. Son fils Ikechukwu et le conducteur sont légèrement blessés, mais le poids du véhicule est tombé sur Achebe et sa colonne vertébrale est gravement endommagée. Il est transporté par avion à l'hôpital Paddocks dans [[Buckinghamshire|le Buckinghamshire]], en Angleterre, et soigné pour ses blessures. En juillet, les médecins annoncent que, même s'il récupérait bien, il serait paralysé de la taille aux pieds et qu'il devrait utiliser un fauteuil roulant pour le reste de sa vie'''{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=278–279}}'''. Peu de temps après, Achebe devient professeur de langues et de littérature au [[Bard College]] d'Annandale-on-Hudson, New York ; il occupe ce poste pendant plus de quinze ans{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=280}}. Tout au long des années 1990, Achebe passe peu de temps au Nigeria mais reste activement impliqué dans la politique du pays, dénonçant l'usurpation du pouvoir par le général [[Sani Abacha]]{{Sfn|Msiska|2012|loc=§ para. 14}}.
[[Fichier:Chinua_Achebe_-_Buffalo_25Sep2008_crop.jpg|alt=A man with his head turned to the left. A microphone is placed in front of him|vignette| Achebe s'exprimant à Asbury Hall, [[Buffalo (New York)|Buffalo]], en 2008]]
En 2000, Achebe publie ''Home and Exile'', un recueil semi-biographique de ses réflexions sur la vie loin du Nigeria{{Sfn|Msiska|2012|loc=§ para. 15}}, ainsi qu'une discussion sur l'école émergente de littérature amérindienne{{Sfn|Aguiar|2006}}{{,}}{{Efn|His comments on the emerging school of [[Native American literature]] was largely based on lectures he had given at [[Harvard University]] in 1998.{{sfn|Aguiar|2006}}}}. En octobre 2005, le ''Financial Times'' de Londres rapporte qu'Achebe prévoie d'écrire une nouvelle pour la ''Canongate Myth Series'', une série de courts romans dans lesquels d'anciens mythes provenant d'une myriade de cultures sont réinventés et réécrits par des auteurs contemporains{{Sfn|Aguiar|2006}} {{Sfn|Gurria-Quintana|2005}}.

Achebe reçoit le [[Prix international Booker|prix international Man Booker]] en juin 2007{{Sfn|''The New York Times''|2007}}. Le prix contribue à corriger ce que beaucoup perçoivent comme une grande injustice envers la littérature africaine{{Sfn|Msiska|2012|loc=§ para. 15}}. Pour le Festival international de la culture Igbo, Achebe est brièvement retourné au Nigeria pour donner la conférence Ahajioku. Plus tard cette année-là, il publie ''The Education of A British-Protected Child'', un recueil d'essais{{Sfn|Msiska|2012|loc=§ para. 15}}. À l’automne, il rejoint la faculté de l'[[Université Brown]] en tant que professeur d’études africaines à l’Université David et Marianna Fisher{{Sfn|Nickel|2009}}. En 2010, Achebe a reçu le prix Dorothy et Lillian Gish pour 300 000 $, l'un des prix les plus riches dans le domaine des arts{{Sfn|''CBC News''|2010}}.

Achebe est décédé des suites d'une courte maladie le 21 mars 2013 à [[Boston]], aux États-Unis{{Sfn|Kandell|2013}}{{,}}<ref name="JA2">{{Lien web |titre=L'écrivain nigérian Chinua Achebe est décédé à Boston |url=http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20130322120030/nigeria-chinua-achebe-boston-litterature-africainel-ecrivain-nigerian-chinua-achebe-est-decede-a-boston.html |site=jeuneafrique.com |date=22 mars 2013 |consulté le=22 mars 2013}}</ref>. Une source non identifiée proche de la famille déclare qu'il était malade et hospitalisé en ville{{Sfn|Akinbajo|2013}}. Il est enterré dans sa ville natale d'Ogidi{{Sfn|''BBC''|2013b}}.

== Œuvres ==

=== ''Tout s'effondre'' (1957-1960) ===
[[Fichier:Things_Fall_Apart_books_02.jpg|alt=see caption|gauche|vignette| Une pile en spirale de l'édition [[Vintage Books]] de 1994 de ''[[Tout s'effondre]]'']]
De retour au Nigeria, Achebe se met au travail pour réviser et éditer son roman ; il lui donne pour titre ''Things Fall Apart'' (''Tout s'effondre''), d'après un vers du poème [[The Second Coming (poème)|''The Second Coming'']] de [[William Butler Yeats]]. Il supprime les deuxième et troisième parties du livre, ne laissant que l'histoire d'un cultivateur d'igname nommé Okonkwo qui vit pendant la colonisation du Nigeria et lutte avec l'héritage de dette de son père{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=63}}{{,}}<ref group="A">{{Référence Harvard sans parenthèses|Achebe|1994|p=4}}</ref>. Il ajoute des sections, améliore divers chapitres et restructure la prose{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=63}}.

En 1957, il envoie son unique exemplaire manuscrit (avec les frais de 22 £) à un service de dactylographie à Londres qu'il avait repéré dans ''[[The Spectator]]''. Il ne reçoit pas de réponse du service de dactylographie, alors il demande à son patron à la NBS, Angela Beattie, de visiter la société lors de ses voyages à Londres. Elle le fait, et demande avec colère pourquoi le manuscrit est laissé ignoré dans un coin du bureau. La société envoie rapidement une copie dactylographiée à Achebe. L'intervention de Beattie est cruciale pour sa capacité à continuer en tant qu'écrivain{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=63}}. L'année suivante, Achebe envoie son roman à l'agent recommandé par Gilbert Phelps à Londres {{Sfn|Haglund|2013}}{{,}}{{Sfn|Mezu|2006|p=246}}. Il est envoyé à plusieurs maisons d'édition ; certaines le rejettent immédiatement, affirmant que la fiction des écrivains africains n'a pas de potentiel de marché{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=65}}. Les dirigeants de [[Heinemann (édition)|Heinemann]] lisent le manuscrit et hésitent dans leur décision de publier le livre. Un conseiller éducatif, Donald MacRae, lit le livre et rapporte à la société que : « c'est le meilleur roman que j'ai lu depuis la guerre » <ref>Hill, Alan (1991). Quoted in {{Référence Harvard sans parenthèses|Petersen|Rutherford|1991}}, reprinted in {{Référence Harvard sans parenthèses|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=65}}</ref>. Heinemann publie 2 000 exemplaires reliés de ''Things Fall Apart'' le {{Date|17 juin 1958}}{{Sfn|Oliver|2013}}{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Décès de l'écrivain africain Achebe |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/03/22/97001-20130322FILWWW00551-deces-de-l-ecrivain-africain-chinua-achebe.php |site=Le Figaro |date=2013-03-22 |consulté le=2024-05-10}}</ref>.

Le livre est bien accueilli par la presse britannique, et reçoit des critiques positives du critique Walter Allen et du romancier [[Angus Wilson]]{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=65–66}}. La réception initiale au Nigeria est mitigée. Lorsque Hill a essayé de promouvoir le livre en Afrique de l'Ouest, il est accueilli avec scepticisme et ridicule. Le corps enseignant de l'Université d'Ibadan s'amuse à l'idée qu'un roman valable ait été écrit par un ancien élève{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=68}}.

Quand ''Things Fall Apart'' est publié en 1958, Achebe est promu à la NBS et chargé de la couverture de la région de l'Est du réseau{{Sfn|Msiska|2012|loc=§ para. 6}}. La même année, Achebe commence à sortir avec Christiana Chinwe (Christie) Okoli, une femme qui a grandi dans la région et a rejoint le personnel de la NBS lorsqu'il est arrivé{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=67–68}}.

=== ''Le Malaise'' et voyages (1960-1961) ===
En 1960, Achebe publie ''[[Le Malaise|No Longer at Ease]]'' (''Le Malaise''), un roman sur un fonctionnaire nommé Obi, petit-fils du personnage principal de ''Things Fall Apart'', qui est impliqué dans la corruption de Lagos{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=77}}. Obi subit les mêmes tourments que beaucoup de jeunes Nigérians de son époque ; le choc entre la culture traditionnelle de son clan, de sa famille et de son village d'origine et son emploi gouvernemental et la société moderne{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=77–78}}{{,}}{{Sfn|Aguiar|2006}}. Plus tard cette année-là, Achebe reçoit une [[Fondation Rockefeller|bourse Rockefeller]] pour six mois de voyage, qu'il qualifie de « premier avantage important de ma carrière d'écrivain »{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=79}}.

Achebe utilise la bourse pour parcourir l'Afrique de l'Est. Il se rend d'abord au [[Kenya]], où il doit remplir un formulaire d'immigration en cochant une case indiquant son appartenance ethnique : Européen, Asiatique, Arabe ou Autre. Choqué et consterné d'être contraint à une identité "Autre", il trouve la situation "presque drôle" et prend un formulaire supplémentaire comme souvenir{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=79}}. Continuant vers le [[Tanganyika (pays)|Tanganyika]] et [[Zanzibar (pays)|Zanzibar]] (aujourd'hui réunis en [[Tanzanie]]),il est frustré par l'attitude paternaliste qu'il observe chez les commis d'hôtel non africains et les élites sociales{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=80}}. Achebe découvre lors de ses voyages que le swahili gagnait en importance en tant que langue africaine majeure. Des émissions de radio étaient diffusées en swahili, et son utilisation était répandue dans les pays qu'il visitait. Néanmoins, il constate une "apathie" parmi les gens à l'égard de la littérature écrite en swahili. Il rencontre le poète Sheikh Shaaban Robert, qui se plaint de la difficulté qu'il a rencontrée pour publier ses œuvres en swahili{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=81}}. En [[Rhodésie du Nord]] (aujourd'hui [[Zambie]]), Achebe se retrouve assis dans une section réservée aux Blancs dans un bus pour les [[chutes Victoria]]{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=83}}.

Deux ans plus tard, Achebe se rend aux États-Unis et au Brésil dans le cadre d'une bourse d'artistes créatifs décernée par l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]. Il rencontre un certain nombre d'écrivains américains, dont les romanciers [[Ralph Ellison]] et [[Arthur Miller]]{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=97}}. Au Brésil, il discute des complications de l'écriture en portugais avec d'autres auteurs. Achebe s'inquiète que la littérature dynamique du pays soit perdue si elle n'est pas traduite dans une langue plus largement parlée{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=98}}.

=== ''Voice of Nigeria'' et ''African Writers Series'' (1961-1964) ===
[[Fichier:Ngũgĩ_wa_Thiong'o_(signing_autographs_in_London).jpg|alt=A smiling man faces the camera while opening a book|gauche|vignette| Achebe sélectionne le roman ''[[Enfant, ne pleure pas]]'' de [[Ngugi wa Thiong'o|Ngũgĩ wa Thiong'o]] ''(photo)'' comme l'un des premiers titres de l'[[African Writers Series|''African Writers Series'']] de Heinemann.]]
À son retour au Nigeria en 1961, Achebe est promu à la NBS au poste de directeur de la radiodiffusion externe. Une de ses principales fonctions est d'aider à créer le réseau [[Voice of Nigeria]] (VON), qui diffuse sa première transmission le jour de l'an 1962{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=87–88}}. Le VON a du mal à maintenir sa neutralité lorsque le Premier ministre nigérian [[Abubakar Tafawa Balewa]] déclare l'état d'urgence dans la région de l'Ouest, en réponse à une série de conflits entre des responsables de différents partis. Achebe est particulièrement attristé par les preuves de corruption et de répression de l'opposition politique{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=89}}. La même année, il assiste à une conférence exécutive des écrivains africains en anglais au [[Université Makerere|Makerere University College]] de [[Kampala]], en Ouganda. Il rencontre des personnalités littéraires dont le poète ghanéen [[Kofi Awoonor]], le dramaturge et romancier nigérian [[Wole Soyinka]] et le poète américain [[Langston Hughes]]. Parmi les sujets de discussion figure une tentative de déterminer si la littérature africaine devrait inclure les œuvres de la diaspora, ou uniquement celles écrites par des personnes vivant sur le continent lui-même. Achebe indique que ce n'est pas une « question très importante » {{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=89}} et que les universitaires feraient bien d'attendre qu'un corpus suffisamment important soit disponible pour juger. Écrivant sur la conférence dans plusieurs revues, Achebe la présente comme une étape importante pour la littérature de l'Afrique, soulignant l'importance de la communauté parmi les voix isolées sur le continent et au-delà{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=89–90}}.

Alors qu'il est au Makerere, Achebe est invité à lire un roman écrit par un étudiant nommé James Ngugi (plus tard connu sous le nom de Ngũgĩ wa Thiong'o) intitulé ''[[Enfant, ne pleure pas]]''. Impressionné, il l'envoie à Alan Hill chez Heinemann, qui le publie deux ans plus tard pour coïncider avec sa série de livres de poche d'écrivains africains. Achebe recommande également des œuvres de [[Flora Nwapa]]{{Sfn|Umeh|2004|p=397}}. Achebe devient le rédacteur en chef de la African Writers Series, une collection de littérature postcoloniale d'écrivains africains{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=90–92}}. À mesure que ces œuvres deviennent plus largement disponibles, les critiques et les essais sur la littérature africaine — surtout en Europe — commencent à fleurir{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=94}}.

Achebe publie un essai intitulé ''Where Angels Fear to Tread'' dans le numéro de décembre 1962 de Nigeria Magazine en réaction aux critiques que le travail africain recevait de la part d'auteurs internationaux. L'essai fait la distinction entre le critique hostile (entièrement négatif), le critique émerveillé (entièrement positif) et le critique conscient (qui cherche un équilibre). Il s'en prend à ceux qui critiquent les écrivains africains de l'extérieur, disant : "aucun homme ne peut comprendre un autre dont il ne parle pas la langue (et 'langue'ici ne signifie pas simplement des mots, mais la vision du monde entière d'un homme){{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=94}}. En septembre 1964, il assiste à la conférence sur la littérature du Commonwealth à l'[[Université de Leeds]], présentant son essai ''The Novelist as Teacher''{{Sfn|Nicholls|2011}}.

=== ''La Flèche de Dieu'' (1964-1966) ===
Le troisième livre d'Achebe, ''[[La flèche de Dieu|Arrow of God]]'' (''La Flèche de Dieu''), est publié en 1964{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=98}}. L'idée du roman vient en 1959, lorsque Achebe entend l'histoire d'un chef prêtre emprisonné par un administrateur de district{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=70}}. Il trouve une inspiration supplémentaire un an plus tard lorsqu'il voit une collection d'objets igbos excavés de la région par l'[[Archéologie|archéologue]] [[Charles Thurstan Shaw|Thurstan Shaw]] ; Achebe est surpris par la sophistication culturelle des artefacts. Lorsqu'une connaissance lui montre une série de documents d'officiers coloniaux, Achebe combine ces fils de l'histoire et commence à travailler sur ''Arrow of God{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=75}}''. Comme les œuvres précédentes d'Achebe, le roman est vivement salué par les critiques{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=99}}.

Tout comme ses prédécesseurs, l'œuvre explore les intersections de la tradition igbo et du christianisme européen. Situé dans le village d'Umuaro au début du {{S-|XX}}, le roman raconte l'histoire d'Ezeulu, un chef prêtre d'Ulu{{Sfn|Msiska|2012|loc=§ para. 6}}. Choqué par la puissance de l'[[Empire britannique|impérialisme britannique]] dans la région, il ordonne à son fils d'apprendre les secrets des étrangers. Ezeulu est consumé par la tragédie qui en résulte{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=98–99}}.

=== <nowiki><i id="mwAdY">A Man of the People</i></nowiki> (1966-1967) ===
Le quatrième roman d'Achebe, ''A Man of the People'', est publié en 1966{{Sfn|Msiska|2012|loc=§ para. 7}}. Une satire sombre se déroulant dans un État africain non nommé qui vient d'obtenir son indépendance, le roman suit un enseignant nommé Odili Samalu du village d'Anata qui s'oppose à un ministre corrompu de la Culture nommé Nanga pour son siège au Parlement{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=109}}. Peu de temps après, l'officier [[Armée de terre nigériane|de l'armée nigériane]] Chukwuma Kaduna Nzeogwu prend le contrôle de la région nord du pays dans le cadre du [[Coup d'État de 1966 au Nigeria|coup d'État nigérian de 1966]]. Les commandants dans d'autres régions échouent, et le coup d'État est suivi d'une répression militaire. Peu de temps après, un massacre de trois mille personnes de la région est du pays vivant dans le nord a lieu, et des récits d'autres attaques contre des Nigérians igbos commencent à filtrer jusqu'à Lagos{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=115}}.

La fin de son roman attire l'attention des [[forces armées nigérianes]], qui le soupçonnent d'avoir eu connaissance du coup d'État. Lorsqu'il apprend la poursuite, il envoie sa femme (qui est enceinte) et ses enfants sur un bateau misérable à travers une série de criques invisibles jusqu'au bastion oriental de [[Port Harcourt]]. Ils arrivent sains et saufs, mais Christie fait une fausse couche à la fin du voyage. Chinua les rejoint peu de temps après à Ogidi. Ces villes sont à l'abri de l'incursion militaire car elles se trouvent dans le sud-est, une partie de la région qui fera plus tard sécession{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=117}}.

Une fois que la famille se réinstalle à Enugu, Achebe et son ami Christopher Okigbo créent une maison d'édition appelée Citadel Press pour améliorer la qualité et augmenter la quantité de littérature disponible pour les jeunes lecteurs. Une de ses premières soumissions est une histoire appelée How the Dog was Domesticated, que Achebe révise et réécrit, en en faisant une allégorie complexe des tumultes politiques du pays. Son titre final est How the Leopard Got His Claws{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=125}}.









== Style ==

=== Tradition orale ===
Le style de la fiction d'Achebe s'inspire largement de la tradition orale du peuple Igbo{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=66}}. Il intègre des contes populaires dans ses récits, exposant les valeurs communautaires tant dans le contenu que dans la forme de la narration. Par exemple, le conte sur la Terre et le Ciel dans ''Things Fall Apart'' met en avant l'interdépendance du masculin et du féminin{{Sfn|Gera|2001|p=24–25}} <ref group="A">{{Référence Harvard sans parenthèses|Achebe|1994|p=38}}</ref>. Bien que Nwoye apprécie d'entendre sa mère raconter le conte, le désamour d'Okonkwo pour celui-ci est une preuve de son déséquilibre{{Sfn|Gera|2001|p=24–25}}.

Achebe utilise des proverbes pour décrire les valeurs de la tradition rurale Igbo. Il les inclut tout au long des récits, répétant des points abordés dans la conversation. La critique Anjali Gera note que l'utilisation de proverbes dans ''Arrow of God'' {{Citation|sert à créer, par un effet d'écho, le jugement d'une communauté sur une violation individuelle}}{{Sfn|Gera|2001|p=32}}. L'utilisation d'une telle répétition dans les romans urbains d'Achebe, ''No Longer at Ease'' et ''A Man of the People'', est moins prononcée{{Sfn|Gera|2001|p=32}}.

es nouvelles d'Achebe ne sont pas aussi largement étudiées que ses romans, et l'auteur lui-même ne les considérait pas comme une partie majeure de son œuvre. Dans la préface de ''Girls at War and Other Stories'', il écrit : {{Citation|Douze œuvres en vingt ans doivent être considérées comme une récolte plutôt maigre, selon toute estimation}} {{Sfn|Feuser|2001|p=65}}. Comme ses romans, les nouvelles sont fortement influencées par la tradition orale. Elles ont souvent des morales mettant en avant l'importance des traditions culturelles, influencées par les contes populaires{{Sfn|Ogede|2001}}.

=== Utilisation de l'anglais ===
Lors de la [[décolonisation]] dans les années 1950, un débat sur le choix de la langue a éclaté et a poursuivi les auteurs à travers le monde. Le travail d'Achebe est scruté pour son sujet, son insistance sur un récit non colonial et son utilisation de l'anglais. Dans son essai « L'anglais et l'écrivain africain », Achebe discute de la manière dont le processus de colonialisme - malgré tous ses maux - a fourni aux peuples colonisés de différents milieux linguistiques « une langue avec laquelle se parler ». Comme son but est de communiquer avec les lecteurs à travers le Nigeria, il utilise « la seule langue centrale bénéficiant d'une monnaie nationale »<ref group="A">{{Référence Harvard sans parenthèses|Achebe|1965|p=77–78}}</ref>. L'utilisation de l'anglais lui a également permis que ses livres soient lus dans les nations coloniales dirigeantes{{Sfn|Ogbaa|1999|p=192}}.

Dans un autre essai, il fait référence à la lutte de James Baldwin pour utiliser la langue anglaise pour représenter avec précision son expérience et sa réalisation qu'il devait prendre le contrôle de la langue et l'élargir{{Sfn|Mezu|2006|p=23}}. LLes romans d'Achebe ont été une base pour ce processus ; en modifiant la syntaxe, l'usage et l'idiome, il a transformé la langue en un style distinctement africain{{Sfn|Azohu|1996|p=413}}. À certains endroits, cela prend la forme de la répétition d'une idée Igbo dans le langage anglais standard ; ailleurs, cela apparaît sous forme d'incises narratives intégrées dans des phrases descriptives{{Sfn|Azohu|1996|p=415–419}}.

== Thèmes ==
Dans ses premiers écrits, une représentation de la culture Igbo elle-même est primordiale. Le critique Nahem Yousaf souligne l'importance de ces représentations : « Autour des histoires tragiques d'Okonkwo et d'Ezeulu, Achebe entreprend de textualiser l'identité culturelle igbo »{{Sfn|Yousaf|2003|p=37}}. Certains éléments de la description par Achebe de la vie Igbo dans ''Things Fall Apart'' correspondent à ceux du ''récit'' autobiographique d'[[Olaudah Equiano]]. Répondant aux accusations selon lesquelles Equiano n'était pas réellement né en Afrique, Achebe a écrit en 1975 : « Equiano était un Igbo, je crois, du village d'Iseke dans la division d'Orlu au Nigeria »{{Sfn|Mezu|2006|p=164–207}}.

=== Tradition et colonialisme ===
Un thème prévalent dans les romans d'Achebe est l'intersection de la tradition africaine (en particulier les variétés Igbo) et de la modernité, surtout incarnée par le colonialisme européen. Par exemple, le village d'Umuofia dans ''Things Fall Apart'' est violemment secoué par des divisions internes à l'arrivée des missionnaires chrétiens blancs. Le professeur nigérian de littérature anglaise Ernest N. Emenyonu décrit l'expérience coloniale dans le roman comme « l'émasculation systématique de toute la culture »{{Sfn|Emenyonu|1991|p=84}}.

L'impact colonial sur les Igbo dans les romans d'Achebe est souvent affecté par des individus venant d'Europe, mais les institutions et les bureaux urbains servent fréquemment un objectif similaire. Le personnage d'Obi dans ''No Longer at Ease'' succombe à la corruption de l'époque coloniale dans la ville ; les tentations de sa position submergent son identité et sa force{{Sfn|Nnolim|1996|p=173}}. Après avoir montré son sens de la représentation de la culture traditionnelle Igbo dans ''Things Fall Apart'', Achebe démontre dans ''No Longer at Ease'' sa capacité à dépeindre la vie nigériane moderne{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=78}}.

a fin standard d'Achebe entraîne la destruction d'un individu, ce qui conduit à la chute de la communauté. La descente d'Odili dans le luxe de la corruption et de l'[[hédonisme]] dans ''A Man of the People'', par exemple, est symbolique de la crise postcoloniale au Nigeria et ailleurs{{Sfn|Mezu|2006|p=104–118}}. Même en mettant l'accent sur le colonialisme, les fins [[Tragédie|tragiques]] d'Achebe incarnent la confluence traditionnelle du destin, de l'individu et de la société, telle que représentée par [[Sophocle]] et [[William Shakespeare|Shakespeare]]{{Sfn|Niven|1991|p=46–47}}.

=== Masculinité et féminité ===
Les [[Rôle de genre|rôles de genre]] des hommes et des femmes, ainsi que les conceptions sociales des concepts associés, sont des thèmes fréquents dans les écrits d'Achebe. Il a été critiqué comme un auteur sexiste, en réponse à ce que beaucoup appellent la représentation non critique de la société Igbo traditionnellement patriarcale, où les hommes les plus masculins prennent de nombreuses femmes et les femmes sont régulièrement battues{{Sfn|Mezu|2006|p=24}}. Paradoxalement, la société Igbo valorise énormément la réussite individuelle, mais considère également la propriété ou l’acquisition des femmes comme un signe de réussite{{Sfn|Udumukwu|2012|p=202}}. La spécialiste des études africaines Rose Ure Mezu suggère qu'Achebe représente la vision limitée du genre des personnages, ou qu'il a délibérément créé des binaires de genre exagérés pour rendre l'histoire des Igbo reconnaissable aux lecteurs internationaux{{Sfn|Mezu|2006|p=27–28}}. À l'inverse, la chercheuse Ajoke Mimiko Bestman a déclaré que lire Achebe à travers le prisme du [[Womanism|féminisme]] est « un concept afrocentrique forgé à partir du féminisme mondial pour analyser la condition des femmes noires africaines » qui reconnaît l'oppression patriarcale des femmes et met en évidence la résistance et la dignité des femmes. femmes africaines, ce qui permet de comprendre les conceptions igbo de la complémentarité des genres{{Sfn|Bestman|2012|p=156}}.

== Influence et héritage ==

=== Aperçu ===
Achebe est considéré comme l'écrivain le plus dominant et le plus influent de la littérature africaine moderne{{Sfn|Gikandi|2012|loc="Introduction"}} {{Sfn|Krishnan|2017|loc="Introduction"}}, et a été appelé le « père de la littérature africaine »{{Sfn|Krishnan|2017|loc="Introduction"}} {{Sfn|Mwangi|2014|loc="Introduction"}}, le « père fondateur de la littérature africaine »{{Sfn|Msiska|2012|loc=§ para. 15}}, et le « père du roman africain en anglais »{{Sfn|Innes|1990|p=19}} {{Efn|Literature scholar Leonard A. Podis noted that Achebe's "stature as the patriarch of modern African literature" was reinforced upon his death, as many obituaries described him in such a way.{{sfn|Podis|2019|pp=142–143}}}}. Achebe a rejeté les descriptions telles que condescendantes et eurocentriques, qualités que son travail cherchait à critiquer en premier lieu. Il a contré les descriptions blanches de lui-même en affirmant que « l'éducation fait défaut chez la plupart de ceux qui pontifient »{{Sfn|Flood|2013}} {{Sfn|Abrams|2013}}. ''Things Fall Apart'' a été décrit comme le livre le plus important de la littérature africaine moderne {{Sfn|Booker|2003|p=xvii}} et a été décrit comme son [[chef-d'œuvre]] par le critique Dwight Garner{{Sfn|Garner|2013}}. Vendu plus de 20&nbsp;millions d'exemplaires dans le monde, il a été traduit en 57 langues{{Sfn|Penguin Random House}}, faisant d'Achebe l'auteur africain le plus traduit, étudié et lu{{Sfn|Krishnan|2017|loc="Introduction"}} {{Sfn|Ogbaa|1999|p=xv}}. Son héritage en tant qu'écrivain est particulièrement unique en ce qui concerne son impact substantiel non seulement sur la littérature africaine mais également sur la littérature occidentale{{Sfn|Innes|1990|p=1}} {{Sfn|Lynn|2017|p=1}}.

Lors de la cérémonie de remise de son diplôme honorifique de l'[[Université du Kent|Université de Kent]], le professeur Robert Gibson a déclaré que l'écrivain nigérian "est désormais vénéré comme Maître par la jeune génération d'écrivains africains et c'est vers lui qu'ils se tournent régulièrement pour trouver conseil et inspiration"{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=224}}.

En dehors de l’Afrique, l’impact d’Achebe résonne fortement dans les cercles littéraires. La romancière [[Margaret Atwood]] l'a appelé « un écrivain magique, l'un des plus grands du XXe siècle ». La poète [[Maya Angelou]] a salué ''Things Fall Apart'' comme un livre dans lequel « tous les lecteurs rencontrent leurs frères, sœurs, parents et amis et eux-mêmes le long des routes nigérianes »{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=283}}. La lauréate du prix Nobel [[Toni Morrison]] a noté que le travail d'Achebe l'a inspirée à devenir écrivain et "a déclenché son histoire d'amour avec la littérature africaine"{{Sfn|''The Journal of Blacks in Higher Education''|2001|p=28–29}}.

=== Prix et distinctions ===
Achebe a reçu plus de 30 diplômes honorifiques d'universités du Nigeria, du Canada, d'Afrique du Sud, du Royaume-Uni et des États-Unis, notamment [[Dartmouth College|du Dartmouth College]], de Harvard et de Brown{{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=285}}. Parmi ses autres distinctions figurent le premier Prix de poésie du Commonwealth (1972){{Sfn|Lynn|2017|p=18}} ; l'Ordre national du mérite du Nigéria, l'[[Ordre de la République fédérale]] (1979){{Sfn|Lynn|2017|p=18}} {{Sfn|Flood|2011}}; une bourse honoraire de l'[[Académie américaine des arts et des lettres]] (1982){{Sfn|American Academy of Arts and Letters}}; le Prix littéraire de Saint-Louis (1999) {{Sfn|Asoya|2021}}; le [[Prix de la paix des libraires allemands|Prix de la paix du commerce du livre allemand]] (2002) {{Sfn|''Deutsche Welle''|2002}}; le Prix international Man Booker (2007) {{Sfn|''The New York Times''|2007}}; et le prix Dorothy et Lillian Gish (2010){{Sfn|''CBC News''|2010}}. En 1992, il est devenu le premier écrivain vivant à être représenté dans la collection [[Everyman's Library]] (réimpressions de littérature classique) publiée par [[Alfred A. Knopf]] {{Sfn|Ezenwa-Ohaeto|1997|p=285}}. Il a été nommé [[ambassadeur de bonne volonté]] par le [[Fonds des Nations unies pour la population|Fonds des Nations Unies pour la population]] en 1999{{Sfn|United Nations Population Fund|1999}}.

En 2011, Achebe s'est de nouveau vu proposer le poste de commandant de la République fédérale, mais il l'a refusé, affirmant que « les raisons du rejet de l'offre lorsqu'elle a été faite pour la première fois n'ont pas été abordées et encore moins résolues. Il est inapproprié de me la proposer à nouveau »{{Sfn|Flood|2011}}. Le président de l'époque, [[Goodluck Jonathan|Goodluck Jonathan,]] a affirmé que le refus d'Achebe était regrettable et pouvait avoir été influencé par de la désinformation, mais a déclaré qu'il le tenait toujours en haute estime{{Sfn|Flood|2011}}.

=== Mémoriaux et reconnaissance ===
Le [[Bard College]] a fondé le Chinua Achebe Center en 2005, pour « créer des projets dynamiques pour les plus talentueux d'une nouvelle génération d'écrivains et d'artistes d'origine africaine »{{Sfn|O'Sullivan|2011}}, ainsi qu'une bourse Chinua Achebe en études mondiales africaines{{Sfn|Msiska|2012|loc=§ para. 15}}. Achebe a été fait "Ugonabo" d'Ogidi, un chef nigérian, par les habitants de sa ville natale ancestrale en 2013. Dans la culture Igbo, prendre un titre tel que celui-ci est la plus haute distinction qu’un homme puisse recevoir{{Sfn|Ekweremadu|2013}}. À l'occasion du 86e anniversaire d'Achebe en 2016, de jeunes écrivains de l'État d'Anambra ont lancé le festival littéraire Chinua Achebe{{Sfn|David|2016}}. En décembre 2019, un [[Buste (sculpture)|buste]] commémoratif commémorant Achebe et l'ouverture du tribunal littéraire de Chinua Achebe a été dévoilé à l'Université du Nigéria à Nsukka{{Sfn|Njoku|2019}}. Achebe a été honoré comme ''Grand Prix de la Mémoire'' de l'édition 2019 du [[Grands Prix des associations littéraires|Grand Prix des Associations Littéraires]]{{Sfn|''Camer.be''|2020}}.

== Écrits ==


=== Romans ===
=== Romans ===

* ''Things Fall Apart'' (1958) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''[[Tout s'effondre]]'', Paris, Éditions Présence africaine, 1966 ; réédition dans une nouvelle traduction sous le titre ''Tout s'effondre'', Arles, Actes Sud, {{coll|Lettres africaines}}, 2013 {{ISBN|978-2-330-02441-3}}}}
* ''Things Fall Apart'' (1958){{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''[[Tout s'effondre]]'', Paris, Éditions Présence africaine, 1966 ; réédition dans une nouvelle traduction sous le titre ''Tout s'effondre'', Arles, Actes Sud, {{coll|Lettres africaines}}, 2013 {{ISBN|978-2-330-02441-3}}}}
* ''No Longer at Ease'' (1960)<ref>Macmillan Readers publie en 2005 une version simplifiée de ce roman réécrite par John Milne et intitulé ''No Longer at Ease''.</ref> {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Le Malaise'', Paris, Éditions Présence africaine, {{coll|Écrits}}, 1974}}
* ''Arrow of God'' (1964) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''La Flèche de Dieu'', Paris, Éditions Présence africaine, {{coll|Écrits}}, 1978 {{ISBN|2-7087-0359-5}}}}
* ''No Longer at Ease'' (1960)<ref>Macmillan Readers publie en 2005 une version simplifiée de ce roman réécrite par John Milne et intitulé ''No Longer at Ease''.</ref>{{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Le Malaise'', Paris, Éditions Présence africaine, {{coll|Écrits}}, 1974}}
* ''A Man of the People'' (1966) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Le Démagogue'', Dakar, Nouvelles éditions africaines, 1977 {{ISBN|2-7236-0175-7}}}}
* ''Arrow of God'' (1964){{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''La Flèche de Dieu'', Paris, Éditions Présence africaine, {{coll|Écrits}}, 1978 {{ISBN|2-7087-0359-5}}}}
* ''Anthills of the Savannah'' (1988) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Les Termitières de la savane'', Paris, Éditions P. Belfond, {{coll|Littérature étrangère}}, 1990 {{ISBN|2-7144-2447-3}} ; réédition, Paris, UGE, {{coll|10/18. Domaine étranger}} {{n°|2479}}, 1994 {{ISBN|2-264-01808-9 }} ; rééd. [[Les Belles Lettres]], coll. Domaine étranger, Paris, 290 p., 2024 {{ISBN|978-2251455334}}}}
* ''A Man of the People'' (1966){{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Le Démagogue'', Dakar, Nouvelles éditions africaines, 1977 {{ISBN|2-7236-0175-7}}}}
* ''Anthills of the Savannah'' (1988){{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Les Termitières de la savane'', Paris, Éditions P. Belfond, {{coll|Littérature étrangère}}, 1990 {{ISBN|2-7144-2447-3}} ; réédition, Paris, UGE, {{coll|10/18. Domaine étranger}} {{n°|2479}}, 1994 {{ISBN|2-264-01808-9 }} ; rééd. [[Les Belles Lettres]], coll. Domaine étranger, Paris, 290 p., 2024 {{ISBN|978-2251455334}}}}


=== Recueils de nouvelles ===
=== Recueils de nouvelles ===

* ''Mariage Is a Private Affair'' (1952)
* ''Mariage Is a Private Affair'' (1952)
* ''Death Men's Path'' (1953)
* ''Death Men's Path'' (1953)
* ''The Sacrificial Egg and Other Stories'' (1962)
* ''The Sacrificial Egg and Other Stories'' (1962)
* ''Civil Peace'' (1971)
* ''Civil Peace'' (1971)
* ''Girls at War and Other Stories'' (1973) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Femmes en guerre et autres nouvelles'', Paris, Hatier, {{coll|Monde noir poche}}, 1985 {{ISBN|2-218-05735-2}}}}
* ''Girls at War and Other Stories'' (1973){{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Femmes en guerre et autres nouvelles'', Paris, Hatier, {{coll|Monde noir poche}}, 1985 {{ISBN|2-218-05735-2}}}}
* ''African Short Stories'' (1984)
* ''African Short Stories'' (1984)


=== Poésie ===
=== Poésie ===

* ''Beware, Soul-Brother, and Other Poems'' (1971) - prix du Commonwealth 1972
* ''Beware, Soul-Brother, and Other Poems'' (1971) - prix du Commonwealth 1972
* ''Christmas at Biafra, and Other Poems'' (1973)
* ''Christmas at Biafra, and Other Poems'' (1973)
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=== Ouvrages de littérature d'enfance et de jeunesse ===
=== Ouvrages de littérature d'enfance et de jeunesse ===

* ''Chike and the River'' (1966)
* ''Chike and the River'' (1966)
* ''How the Leopard Got His Claws'' (1972) - avec John Iroaganachi
* ''How the Leopard Got His Claws'' (1972) - avec John Iroaganachi
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=== Essais et autres publications ===
=== Essais et autres publications ===

* ''The Novelist as Teacher'' (1965)
* ''The Novelist as Teacher'' (1965)
* ''An Image of Africa: Racism in Conrad's "Heart of Darkness"'' (1975)
* ''An Image of Africa: Racism in Conrad's "Heart of Darkness"'' (1975)
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* ''Hopes and Impediments'' (1988)
* ''Hopes and Impediments'' (1988)
* ''Home & Exile'' (2000)
* ''Home & Exile'' (2000)
* ''The Education of a British-Protected Child'' (2009) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Éducation d'un enfant protégé par la Couronne'', Paris, Actes Sud, {{coll|Lettres africaines}}, 2013 {{ISBN|978-2-330-01271-7}}}}
* ''The Education of a British-Protected Child'' (2009){{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Éducation d'un enfant protégé par la Couronne'', Paris, Actes Sud, {{coll|Lettres africaines}}, 2013 {{ISBN|978-2-330-01271-7}}}}
* ''There Was a Country: A Personal History of Biafra'' (2012)
* ''There Was a Country: A Personal History of Biafra'' (2012) 

== Distinctions ==
* [[Margaret Wrong]] Memorial Prize (1959)
* Nigerian National Trophy for literature (1960)
* Commonwealth Poetry Prize (1972)
* Commonwealth Poetry Prize (1979)
* Nigerian National Merit Award (1979)
* [[Prix de la paix des libraires allemands]] (13 oct 2002) : {{Citation|Le jury a voulu honorer l’un des auteurs les plus lus d’Afrique, devenu un classique de son vivant.}}
* En 2004, Achebe refuse, pour protester contre la politique actuelle de son pays natal, le titre de ''Commander of the Federal Republic'' (CFR), le deuxième titre honorifique le plus important au [[Nigeria]] ; il rejette cette distinction une seconde fois en 2011<ref name=LM_23_03_15 />.
* En 2007, il reçoit le [[Prix international Man Booker]] pour l'ensemble de son œuvre<ref name=LM_23_03_15 />.
* Grand Prix de la Mémoire ([[GPAL]] 2019), pour l'ensemble de son œuvre<ref>Les lauréats du GPAL 2019: sur [https://www.camer.be/81473/11:1/afrique-gpal-2019-les-laureats-devoiles-dans-un-communique-officiel-des-organisateurs-africa.html ce lien]</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

=== Notes ===
{{Références|groupe=note}}

=== Références ===

==== Primaire ====
{{Références|groupe=A}}{{Références|groupe=A|28em}}

==== Secondaire ====
{{Références}}
{{Références}}

=== Bibliographie ===

==== Primaire ====

* {{Article|auteur1=Achebe|prénom1=Chinua|titre=English and the African Writer|périodique=[[Transition Magazine|Transition]]|numéro=18|pages=27–30|éditeur=[[Indiana University Press]]|année=1965|issn=0041-1191|doi=10.2307/2934835|jstor=2934835}}
* {{Ouvrage|prénom1=Chinua|nom1=Achebe|titre=[[Hopes and Impediments: Selected Essays]]|lieu=New York|éditeur=[[Doubleday (publisher)|Doubleday]]|année=1989|isbn=978-0-385-24730-6}}
* {{Ouvrage|prénom1=Chinua|nom1=Achebe|titre=Things Fall Apart|lieu=New York|éditeur=[[Anchor Books]]|année=1994|isbn=978-0-385-47454-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=CGaDj8r13WcC}}

==== Secondaire ====
 {{Refbegin|colwidth=30em}}

==== Books and chapters ====
* {{cite book|last=Azohu|first=Virginia|year=1996|chapter=Culture and the Frontiers of Language|editor-last=Ihekweazu|editor-first=Edith|title=Eagle on Iroko: Selected Papers from the Chinua Achebe International Symposium, 1990|publisher=[[Heinemann (publisher)|Heinemann]] Educational Books (Nigeria) PLC.|location=Ibadan|isbn=978-978-129-379-5}}
* {{cite book|last=Bestman|first=A. M.|year=2012|chapter=Reading Chinua Achebe's ''Things Fall Apart'' through the Womanist lens: The imperative of the female principle|editor-last1=Anyadike|editor-first1=C.|editor-last2=Ayoola|editor-first2=K. A.|title=Blazing the Path: Fifty Years of Things Fall Apart|pages=155–173|publisher=[[Heinemann (publisher)|Heinemann]] Educational Books (Nigeria) PLC.|location=Ibadan}}
* {{cite book|last=Bicknell|first=Catherine|year=1996|chapter=Achebe's Women: Mothers, Priestesses, And Young Urban Professionals|editor-last=Ihekweazu|editor-first=Edith|title=Eagle on Iroko: Selected Papers from the Chinua Achebe International Symposium, 1990|publisher=[[Heinemann (publisher)|Heinemann]] Educational Books (Nigeria) PLC.|location=Ibadan|isbn=978-978-129-379-5}}
* {{cite book|last=Booker|first=M. Keith|others=Foreword by [[Simon Gikandi]]|year=2003|title=The Chinua Achebe Encyclopedia|publisher=[[Greenwood Press]]|location=Westport|isbn=978-3-8255-0021-4|url=https://books.google.com/books?id=762jOoGfvFMC|access-date=21 March 2023|archive-date=11 May 2021|archive-url=https://web.archive.org/web/20210511000127/https://books.google.com/books?id=762jOoGfvFMC|url-status=live}}
* {{cite book|last=Emenyonu|first=Ernest N.|authorlink=Ernest Emenyonu|editor-last1=Petersen|editor-first1=Kirsten Holst|editor-last2=Rutherford|editor-first2=Anna|year=1991|chapter=Chinua Achebe's ''Things Fall Apart'': A Classic Study in Colonial Diplomatic Tactlessness|title=Chinua Achebe: A Celebration|publisher=Dangaroo Press|location=Oxford|isbn=978-0-435-08060-0}}
* {{cite book|author=Ezenwa-Ohaeto|year=1997|title=Chinua Achebe: A Biography|publisher=[[Indiana University Press]]|location=Bloomington|isbn=978-0-253-33342-1|url=https://books.google.com/books?id=n1TsuHuRRn0C|access-date=21 March 2023|archive-date=9 May 2021|archive-url=https://web.archive.org/web/20210509084743/https://books.google.com/books?id=n1TsuHuRRn0C|url-status=live}}
* {{cite book|last=Feuser|first=Willfried F.|editor-last1=Ehling|editor-first1=Holger G.|editor-last2=Holste-von Mutius|editor-first2=Claus-Peter|year=2001|title=No Condition Is Permanent: Nigerian Writing and the Struggle for Democracy|chapter=Nothing Puzzles God!": Chinua Achebe's Civil War Stories|publisher=[[Brill Academic Publishers]]|location=Leiden|isbn=978-90-420-1496-1|url=https://books.google.com/books?id=hblk0WKPTG4C|access-date=16 June 2015|archive-date=31 August 2021|archive-url=https://web.archive.org/web/20210831192215/https://books.google.com/books?id=hblk0WKPTG4C|url-status=live}}
* {{cite book|last=Gera|first=Anjali|year=2001|title=Three Great African Novelists|publisher=Creative Books|location=New Delhi|isbn=978-81-86318-79-9}}
* {{cite book|editor-last1=Hawley|editor-first1=John C.|editor-last2=Nelson|editor-first2=Emmanuel S.|year=2001|title=Encyclopaedia of Postcolonial Studies|publisher=[[Greenwood Press]]|location=Westport|isbn=978-0-313-31192-5}}
* {{cite book|last=Innes|first=Catherine Lynette|year=1990|title=Chinua Achebe|publisher=[[Cambridge University Press]]|location=Cambridge|oclc=917000705}}
* {{cite book|last=Lindfors|first=Bernth|year=1982|title=Early Nigerian Literature|publisher=Holmes & Meier Publishers, Ltd.|location=New York|isbn=978-0-8419-0740-9}}
* {{cite book|last=Lynn|first=Thomas Jay|year=2017|title=Chinua Achebe and the Politics of Narration: Envisioning Language|publisher=[[Palgrave Macmillan]]|location=London|isbn=978-3-319-51330-0}}
* {{cite book|last=Mezu|first=Rose Ure|year=2006|title=Chinua Achebe: The Man and His Works|publisher=Adonis & Abbey Publishers Ltd.|location=London|isbn=978-1-905068-21-0}}
* {{cite book|last=Niven|first=Alistair|editor-last1=Petersen|editor-first1=Kirsten Holst|editor-last2=Rutherford|editor-first2=Anna|year=1991|chapter=Chinua Achebe and the Possibility of Modern Tragedy|title=Chinua Achebe: A Celebration|publisher=Dangaroo Press|location=Oxford|isbn=978-0-435-08060-0}}
* {{cite book|last=Nnolim|first=Charles|year=1996|chapter=The Artist in Search of The Right Leadership: Achebe As A Social Critic|editor-last=Ihekweazu|editor-first=Edith|title=Eagle on Iroko: Selected Papers from the Chinua Achebe International Symposium, 1990|publisher=[[Heinemann (publisher)|Heinemann]] Educational Books (Nigeria) PLC.|location=Ibadan|isbn=978-978-129-379-5}}
* {{cite book|last=Ogbaa|first=Kalu|year=1999|title=Understanding Things Fall Apart|publisher=[[Greenwood Press]]|location=Westport|isbn=978-0-313-30294-7}}
* {{cite book|editor-last1=Petersen|editor-first1=Kirsten Holst|editor-last2=Rutherford|editor-first2=Anna|year=1991|title=Chinua Achebe: A Celebration|publisher=[[Heinemann (publisher)|Heinemann]]|location=Portsmouth|isbn=978-0-435-08060-0}}
* {{cite book|last=Sallah|first=Tijan M.|authorlink=Tijan Sallah|year=2003|title=Chinua Achebe, Teacher of Light: A Biography|publisher=Africa World Press|location=Trenton|isbn=978-1-59221-031-2}}
* {{cite book|last=Tredell|first=Nicolas|year=2000|title=Joseph Conrad: Heart of Darkness|publisher=[[Columbia University Press]]|location=New York|isbn=978-0-231-11923-8}}
* {{cite book|last=Udumukwu|first=Onyemaechi|year=2012|chapter=Violence against Achebe's women: Onkonkwo and 'The Gun that Never Shot'|editor-last=Chukwuma|editor-first=Helen|title=Achebe's Women: Imagism and Power|pages=201–221|publisher=Africa World Press|location=Trenton|isbn=978-1-59221-869-1}}
* {{cite book|last=Umeh|first=Marie|year=2004|chapter=Chinua Achebe's Legacy to His Daughter(s): Implications for the 21st Century Marie|editor-last=Emenyonu|editor-first=Ernest N.|editor-link=Ernest Emenyonu|title=Emerging Perspectives on Chinua Achebe|pages=395–408|publisher=Africa World Press|location=Trenton|isbn=978-0-86543-876-7}}
* {{cite book|last=Yousaf|first=Nahem|year=2003|title=Chinua Achebe|publisher=Northcote House in Association with the British Council|location=Tavistock|isbn=978-0-7463-0885-1}}

==== Journal and encyclopedia articles ====
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* {{cite journal|first=Victoria K.|last=Evalds|title=Book Review Section: Chinua Achebe: Bio-Bibliography and Recent Criticism, 1970–75|journal=A Current Bibliography on African Affairs|volume=10|issue=1|pages=67–87|date=September 1977|doi=10.1177/001132557801000105|s2cid=161675210}}
* {{cite encyclopedia|first=Simon|last=Gikandi|authorlink=Simon Gikandi|title=Achebe, Chinua|encyclopedia=Oxford African American Studies Center|location=Oxford|publisher=[[Oxford University Press]]|year=2012|orig-year=2010|isbn=978-0-19-530173-1|doi=10.1093/acref/9780195301731.013.47717|url=https://oxfordaasc.com/view/10.1093/acref/9780195301731.001.0001/acref-9780195301731-e-47717|url-access=subscription|access-date=9 May 2021|archive-date=10 May 2021|archive-url=https://web.archive.org/web/20210510143559/https://oxfordaasc.com/view/10.1093/acref/9780195301731.001.0001/acref-9780195301731-e-47717|url-status=live}}
* {{cite encyclopedia|first=Madhu|last=Krishnan|title=Chinua Achebe|encyclopedia=[[Oxford Bibliographies Online|Oxford Bibliographies]]: Literary and Critical Theory|location=Oxford|publisher=[[Oxford University Press]]|year=2017|doi=10.1093/OBO/9780190221911-0046|url=https://www.oxfordbibliographies.com/view/document/obo-9780190221911/obo-9780190221911-0046.xml|url-access=subscription|access-date=13 May 2021|archive-date=19 April 2021|archive-url=https://web.archive.org/web/20210419173110/https://www.oxfordbibliographies.com/view/document/obo-9780190221911/obo-9780190221911-0046.xml|url-status=live}}{{subscription required}}
* {{cite journal|first=Bernth|last=Lindfors|title=A Checklist of Works by and About Chinua Achebe|journal=Obsidian|volume=4|issue=1|pages=103–117|publisher=Board of Trustees of [[Illinois State University]]|date=Spring 1978|jstor=44491317}}
* {{cite encyclopedia|first=Mpalive|last=Msiska|author-link=Mpalive Msiska|title=Achebe, Chinua|encyclopedia=Oxford African American Studies Center|location=Oxford|publisher=[[Oxford University Press]]|year=2012|orig-year=2011|isbn=978-0-19-530173-1|doi=10.1093/acref/9780195301731.013.48141|url=https://oxfordaasc.com/view/10.1093/acref/9780195301731.001.0001/acref-9780195301731-e-48141|url-access=subscription|access-date=3 February 2021|archive-date=6 September 2021|archive-url=https://web.archive.org/web/20210906073836/https://oxfordaasc.com/view/10.1093/acref/9780195301731.001.0001/acref-9780195301731-e-48141|url-status=live}}
* {{cite encyclopedia|first=Evan|last=Mwangi|title=Chinua Achebe|encyclopedia=[[Oxford Bibliographies Online|Oxford Bibliographies]]: African Studies|location=Oxford, England|publisher=[[Oxford University Press]]|year=2014|doi=10.1093/OBO/9780199846733-0138|url=https://www.oxfordbibliographies.com/view/document/obo-9780199846733/obo-9780199846733-0138.xml|url-access=subscription|access-date=13 May 2021|archive-date=29 January 2021|archive-url=https://web.archive.org/web/20210129180252/https://www.oxfordbibliographies.com/view/document/obo-9780199846733/obo-9780199846733-0138.xml|url-status=live}}{{subscription required}}
* {{cite journal|first=Ode|last=Ogede|title=Oral Tradition and Modern Storytelling: Revisiting Chinua Achebe's Short Stories|journal=International Fiction Review|volume=28|issue=1|pages=67–77|date=1 January 2001|issn=0315-4149|url=https://journals.lib.unb.ca/index.php/ifr/article/view/7692/8749|archive-url=https://web.archive.org/web/20210901223428/https://journals.lib.unb.ca/index.php/ifr/article/view/7692/8749|archive-date=1 September 2021|access-date=1 September 2021|author-link=Ode Ogede|url-status=live}}
* {{cite journal|first=Leonard A.|last=Podis|title=Literary Lions: Chinua Achebe and Ongoing Dialogues in Modern African Literature|journal=Research in African Literatures|volume=50|issue=4|pages=142–164|year=2019|issn=0034-5210|doi=10.2979/reseafrilite.50.4.09|s2cid=226622011|edition=Winter}}
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* {{cite encyclopedia|title=Chinua Achebe|encyclopedia=[[Encyclopædia Britannica]]|location=Chicago|date=17 March 2021|url=https://www.britannica.com/biography/Chinua-Achebe|ref={{sfnRef|''Britannica''|2021}}|archive-url=https://web.archive.org/web/20200523153316/https://www.britannica.com/biography/Chinua-Achebe|archive-date=23 May 2020|url-status=dead|access-date=27 May 2020}}
* {{cite journal|title=Chinua Achebe of Bard College|journal=[[The Journal of Blacks in Higher Education]]|volume=33|issue=33|pages=28–29|date=Autumn 2001|doi=10.2307/2678893|jstor=2678893|ref={{sfnRef|''The Journal of Blacks in Higher Education''|2001}}}}

==== News and online ====
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* {{cite news|last=Akinbajo|first=Idris|date=22 March 2013|title=Prof Chinua Achebe is dead|work=[[Premium Times]]|url=http://premiumtimesng.com/news/126311-breaking-prof-chinua-achebe-is-dead.html|access-date=22 March 2013|archive-date=25 March 2020|archive-url=https://web.archive.org/web/20200325173354/https://www.premiumtimesng.com/news/126311-breaking-prof-chinua-achebe-is-dead.html|url-status=live}}
* {{cite news|last=Asoya|first=Sylvester|date=30 May 2021|title=Chinua Achebe... A writer's writer|work=[[TheNEWS magazine]]|url=https://thenewsnigeria.com.ng/2021/05/30/chinua-achebea-writers-writer/|access-date=1 September 2021|archive-date=30 May 2021|archive-url=https://web.archive.org/web/20210530160658/https://www.thenewsnigeria.com.ng/2021/05/30/chinua-achebea-writers-writer/|url-status=live}}
* {{cite news|agency=Associated Press|date=13 June 2007|title=Achebe Wins Booker Prize for Fiction|work=[[The New York Times]]|url=https://www.nytimes.com/2007/06/13/arts/AP-Booker-International.html|access-date=25 August 2021|url-access=limited|archive-date=2 June 2021|archive-url=https://web.archive.org/web/20210602225154/https://www.nytimes.com/2007/06/13/arts/AP-Booker-International.html|url-status=live|ref={{sfnRef|''The New York Times''|2007}}}}
* {{cite news|agency=Associated Press|date=25 September 2010|title=Chinua Achebe nabs $300,000 Gish prize|work=[[CBC News]]|url=https://www.cbc.ca/news/entertainment/chinua-achebe-nabs-300-000-gish-prize-1.942812|access-date=25 August 2021|archive-date=25 August 2021|archive-url=https://web.archive.org/web/20210825220057/https://www.cbc.ca/news/entertainment/chinua-achebe-nabs-300-000-gish-prize-1.942812|url-status=live|ref={{sfnRef|''CBC News''|2010}}}}
* {{cite news|last=David|first=Miriam|date=1 December 2016|title=Society of Young Nigerian Writers Celebrate Achebe|work=Creative Writing News|url=https://www.creativewritingnews.com/society-of-young-nigerian-writers-celebrates-achebe/|access-date=22 March 2020|archive-date=22 March 2020|archive-url=https://web.archive.org/web/20200322161712/https://www.creativewritingnews.com/society-of-young-nigerian-writers-celebrates-achebe/|url-status=live}}
* {{cite news|last=Ekweremadu|first=Sen Ike|date=23 May 2013|title=Chinualumogu Achebe: A tribute to Ugonabo|work=[[Vanguard (Nigeria)|Vanguard]]|url=https://www.vanguardngr.com/2013/05/chinualumogu-achebe-a-tribute-to-ugonabo/|access-date=26 September 2021|archive-date=21 March 2023|archive-url=https://web.archive.org/web/20230321092101/https://www.vanguardngr.com/2013/05/chinualumogu-achebe-a-tribute-to-ugonabo/|url-status=live}}
* {{cite news|last=Flood|first=Alison|date=14 November 2011|title=Chinua Achebe refuses Nigerian national honour|work=[[The Guardian]]|url=https://www.theguardian.com/books/2011/nov/14/chinua-achebe-refuses-nigerian-national-honour|access-date=25 August 2021|archive-date=28 June 2021|archive-url=https://web.archive.org/web/20210628133616/https://www.theguardian.com/books/2011/nov/14/chinua-achebe-refuses-nigerian-national-honour|url-status=live}}
* {{cite news|last=Flood|first=Alison|date=20 May 2013|title=Calls for Chinua Achebe Nobel prize 'obscene', says Wole Soyinka|work=[[The Guardian]]|url=https://www.theguardian.com/books/2013/may/20/chinua-achebe-nobel-prize-wole-soyinka|access-date=25 August 2021|archive-date=25 August 2021|archive-url=https://web.archive.org/web/20210825224131/https://www.theguardian.com/books/2013/may/20/chinua-achebe-nobel-prize-wole-soyinka|url-status=live}}
* {{cite news|last=Garner|first=Dwight|date=16 December 2009|title=Chinua Achebe's Encounters With Many Hearts of Darkness|work=[[The New York Times]]|url=https://www.nytimes.com/2009/12/16/books/16book.html|access-date=31 August 2021|url-access=limited|archive-date=23 June 2021|archive-url=https://web.archive.org/web/20210623221920/https://www.nytimes.com/2009/12/16/books/16book.html|url-status=live}}
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* {{cite news|last=Haglund|first=David|date=22 March 2013|title=The Amazing Story Behind Things Fall Apart|work=[[Slate Magazine]]|url=https://slate.com/culture/2013/03/things-fall-apart-by-chinua-achebe-was-almost-lost-by-london-typists-the-amazing-story-of-the-handwritten-manuscript.html|access-date=28 May 2021|archive-date=2 May 2021|archive-url=https://web.archive.org/web/20210502100433/https://slate.com/culture/2013/03/things-fall-apart-by-chinua-achebe-was-almost-lost-by-london-typists-the-amazing-story-of-the-handwritten-manuscript.html|url-status=live}}
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* {{cite news|last=Njoku|first=Lawrence|date=22 December 2019|title=Six years after, Achebe gets a memorial bust at UNN|work=[[The Guardian (Nigeria)|The Guardian]]|url=https://guardian.ng/art/six-years-after-achebe-gets-a-memorial-bust-at-unn/|access-date=1 August 2021|archive-date=29 June 2021|archive-url=https://web.archive.org/web/20210629075608/https://guardian.ng/art/six-years-after-achebe-gets-a-memorial-bust-at-unn/|url-status=live}}
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* {{cite news|last=Siegel|first=Robert|author-link=Robert Siegel|date=15 October 2009|title=Chinua Achebe: 'Heart Of Darkness' Is Inappropriate|publisher=[[NPR]]|url=https://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=113835207|access-date=19 July 2010|archive-date=23 December 2009|archive-url=https://web.archive.org/web/20091223024530/http://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=113835207|url-status=live}}
* {{cite news|last=Thompson|first=Bob|date=9 March 2008|title=Things Fall Into Place|newspaper=[[The Washington Post]]|url=https://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2008/03/07/AR2008030700987.html|access-date=1 September 2021|archive-date=30 October 2019|archive-url=https://web.archive.org/web/20191030231116/http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2008/03/07/AR2008030700987.html|url-status=live}}
* {{cite news|last=Tobar|first=Héctor|author-link=Héctor Tobar|date=22 March 2013|title=The world mourns author Chinua Achebe|work=[[Los Angeles Times]]|access-date=1 May 2021|url=https://www.latimes.com/books/la-xpm-2013-mar-22-la-et-jc-the-world-mourns-chinua-achebe-20130322-story.html|archive-date=2 May 2021|archive-url=https://web.archive.org/web/20210502035513/https://www.latimes.com/books/la-xpm-2013-mar-22-la-et-jc-the-world-mourns-chinua-achebe-20130322-story.html|url-status=live}}
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* {{cite web |title=Moon Tiger |url=http://www.themanbookerprize.com/prize/books/26 |publisher=The Booker Prize Foundation |access-date=9 November 2010 |archive-url=https://web.archive.org/web/20101203012452/http://themanbookerprize.com/prize/books/26 |archive-date=3 December 2010 |url-status=dead |ref={{sfnRef|The Booker Prize Foundation}}}}
* {{cite news|date=28 July 2020|title=Les Lauréats Dévoilés Dans Un Communiqué Officiel Des Organisateurs|trans-title=The Winners Announced in an Official Press Release From the Organizers|work=Camer.be|language=French|url=https://www.camer.be/81473/11:1/afrique-gpal-2019-les-laureats-devoiles-dans-un-communique-officiel-des-organisateurs-africa.html|access-date=1 August 2021|ref={{sfnRef|''Camer.be''|2020}}|archive-date=1 August 2021|archive-url=https://web.archive.org/web/20210801162326/https://www.camer.be/81473/11:1/afrique-gpal-2019-les-laureats-devoiles-dans-un-communique-officiel-des-organisateurs-africa.html|url-status=live}}
* {{cite news|date=13 October 2002|title=Nigerian Writer Wins German Peace Prize|work=[[Deutsche Welle]]|url=http://www.dw.com/en/nigerian-writer-wins-german-peace-prize/a-568943|access-date=25 June 2016|ref={{sfnRef|''Deutsche Welle''|2002}}|archive-date=21 September 2016|archive-url=https://web.archive.org/web/20160921052416/http://www.dw.com/en/nigerian-writer-wins-german-peace-prize/a-568943|url-status=live}}
* {{cite web |title=About us |url=http://www.radionigeriaonline.com/aboutus.html |publisher=[[Federal Radio Corporation of Nigeria]] |access-date=15 October 2007 |archive-url=https://web.archive.org/web/20071025013028/http://www.radionigeriaonline.com/aboutus.html |archive-date=25 October 2007 |url-status=dead |ref={{sfnRef|Federal Radio Corporation of Nigeria}}}}
* {{cite web |title=Things Fall Apart by Chinua Achebe: About Things Fall Apart |url=http://www.penguinrandomhouse.com/books/565351/things-fall-apart-by-chinua-achebe/9780385474542/ |publisher=[[Penguin Random House]] |access-date=25 August 2021 |archive-url=https://web.archive.org/web/20171019220047/https://www.penguinrandomhouse.com/books/565351/things-fall-apart-by-chinua-achebe/9780385474542/ |archive-date=19 October 2017 |ref={{sfnRef|Penguin Random House}} |url-status=live}}
* {{cite web |title=Chinua Achebe Named Goodwill Ambassador for United Nations Population Fund |url=https://www.unfpa.org/press/chinua-achebe-named-goodwill-ambassador-united-nations-population-fund?page=3 |publisher=[[United Nations Population Fund]] |date=7 January 1999 |access-date=25 August 2021 |archive-url=https://web.archive.org/web/20210825221618/https://www.unfpa.org/press/chinua-achebe-named-goodwill-ambassador-united-nations-population-fund?page=3 |archive-date=25 August 2021 |ref={{sfnRef|United Nations Population Fund|1999}} |url-status=live}}
* {{cite news|date=14 October 2015|title=Pan African Writers' Association honours Achebe in Accra, Ghana|work=[[The Guardian (Nigeria)|The Guardian]]|url=https://guardian.ng/art/pan-african-writers-association-honours-achebe-in-accra-ghana/|access-date=25 August 2021|archive-date=29 June 2021|archive-url=https://web.archive.org/web/20210629200840/https://guardian.ng/art/pan-african-writers-association-honours-achebe-in-accra-ghana/|url-status=live|ref={{SfnRef|Guardian2015}}}}
{{Refend}}

== Lectures complémentaires ==
 {{Refbegin|colwidth=30em}}
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{{refend}}


== Annexes ==
== Annexes ==

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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===

* {{en}} Haseeb Ahmed, ''Chinua Achebe : hero in quest'', Shree Niswas Publications, Jaipur, 2009, 207 p. {{ISBN|9788188730575}}.
* {{en}} Haseeb Ahmed, ''Chinua Achebe : hero in quest'', Shree Niswas Publications, Jaipur, 2009, 207 p. {{ISBN|9788188730575}}.
* {{en}} Helen Chukwuma (dir.), ''Achebe's women : imagism and power'', Africa World Press, Trenton, N.J., 2012, 351 p. {{ISBN|978-1-592-21870-7}}.
* {{en}} Helen Chukwuma (dir.), ''Achebe's women : imagism and power'', Africa World Press, Trenton, N.J., 2012, 351 p. {{ISBN|978-1-592-21870-7}}.
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* {{en}} Jago Morrison., ''The fiction of Chinua Achebe'', Palgrave Macmillan, Basingstoke, 2007, 185 p. {{ISBN|9781403986726}}.
* {{en}} Jago Morrison., ''The fiction of Chinua Achebe'', Palgrave Macmillan, Basingstoke, 2007, 185 p. {{ISBN|9781403986726}}.
* {{en}} Nahem Yousaf, ''Chinua Achebe'', Northcote House in association with the British Council, Tavistock, 2003, 134 p. {{ISBN|074630885X}}.
* {{en}} Nahem Yousaf, ''Chinua Achebe'', Northcote House in association with the British Council, Tavistock, 2003, 134 p. {{ISBN|074630885X}}.

=== Articles connexes ===
* [[Flora Nwapa]]


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Chinua Achebe
Description de cette image, également commentée ci-après
Chinua Achebe à Buffalo en septembre 2008.
Nom de naissance Albert Chinualumogu Achebe
Naissance
Ogidi (Nigeria)
Décès (à 82 ans)
Boston (États-Unis)
Activité principale
Distinctions
Margaret Wrong Memorial Prize (1959)
Nigerian National Trophy for literature (1960)
Commonwealth Poetry Prize (1972 et 1979)
Nigerian National Merit Award (1979)
Peace Prize of the German Book Trade (2002)
Prix international Man Booker (2007)
Grand Prix de la Mémoire (GPAL 2019)
Auteur
Mouvement Négritude
Genres

Œuvres principales

Chinua Achebe (/ˈtʃɪnwɑː əˈtʃɛbeɪ/), né Albert Chinụalụmọgụ Achebe le et mort le , est un romancier, poète et critique nigérian qui est considéré comme une figure centrale de la littérature africaine moderne. Son premier roman et chef-d'œuvre, Tout s'effondre (1958), occupe une place pivotale dans la littérature africaine et reste le roman africain le plus étudié, traduit et lu. Avec Tout s'effondre, Le Malaise (1960) et La flèche de Dieu (1964) complètent la « Trilogie africaine ». Parmi ses romans ultérieurs figurent A Man of the People (en) (1966) et Anthills of the Savannah (en) (1987). Dans l'Occident, Achebe est souvent désigné comme le « père de la littérature africaine », bien qu'il ait vigoureusement rejeté cette caractérisation.

Né à Ogidi, dans le protectorat du Nigeria, l'enfance d'Achebe est influencée à la fois par la culture traditionnelle Igbo et le christianisme postcolonial. Il excelle à l'école et fréquente ce qui est maintenant l'Université d'Ibadan, où il devient vivement critique de la manière dont la littérature occidentale dépeint l'Afrique. En déménageant à Lagos après l'obtention de son diplôme, il travaille pour le Service de radiodiffusion du Nigerian Broadcasting Service (en) (NBS) et attire l'attention internationale avec son roman de 1958, Tout s'effondre. En moins de 10 ans, il publiera quatre autres romans chez l'éditeurHeinemann, avec qui il lance la African Writers Series et stimule les carrières d'écrivains africains tels que Ngũgĩ wa Thiong'o et Flora Nwapa.

Achebe cherche à échapper à la perspective coloniale qui encadrait la littérature africaine à l'époque, et puise dans les traditions du peuple igbo, les influences chrétiennes et le choc des valeurs occidentales et africaines pour créer une voix africaine unique. Il écrit en anglais et défend son utilisation, la décrivant comme un moyen de toucher un large public, en particulier les lecteurs des nations coloniales. En 1975, il donne une conférence controversée, An Image of Africa: Racism in Conrad's Heart of Darkness (en), qui marque un tournant dans le discours postcolonial. Publié dans The Massachusetts Review (en), il critique Albert Schweitzer et Joseph Conrad, qu'Achebe décrit comme « un raciste pur et simple ». Lorsque la région du Biafra se sépare du Nigeria en 1967, Achebe soutient l'indépendance du Biafra et agit en tant qu'ambassadeur pour le peuple du mouvement. La guerre civile nigériane qui s'ensuit ravage la population, et il en appelle aux peuples européens et américains pour obtenir de l'aide. Lorsque le gouvernement nigérian reprend la région en 1970, il s'implique dans des partis politiques mais devient rapidement désillusionné par sa frustration face à la corruption continue et à l'élitisme qu'il constate. Il vit aux États-Unis pendant plusieurs années dans les années 1970, et retourne aux États-Unis en 1990 après un accident de voiture qui le laisse partiellement paralysé. Il reste aux États-Unis pendant dix-neuf ans en tant que professeur de langues et de littérature au Bard College.

Lauréat du prix international Booker en 2007, e 2009 jusqu'à sa mort, il est professeur d'études africaines à l'université Brown.L'œuvre d'Achebe a été largement analysée et un vaste corpus de travaux universitaires la concernant a émergé. Outre ses romans fondamentaux, l'œuvre d'Achebe comprend de nombreuses nouvelles, de la poésie, des essais et des livres pour enfants. Chef igbo titré lui-même, son style s'appuie largement sur la tradition orale, et combine une narration directe avec des représentations d'histoires populaires, de proverbes et d'oratoire. Parmi les nombreux thèmes abordés par ses œuvres figurent la culture et le colonialisme, la masculinité et la féminité, la politique et l'histoire. Son héritage est célébré chaque année lors du festival littéraire Chinua Achebe (en).

Biographie

Jeunesse et contexte (1930-1947)

see caption
Carte des groupes linguistiques du Nigeria. La patrie d'Achebe, la région Igbo (écrite archaïquement Ibo), se situe au centre-sud.

Chinua Achebe naît le 16 novembre 1930 et est baptisé Albert Chinụalụmọgụ Achebe[1],[note 1]. Cinquième de six enfants[3], son père, Isaiah Okafo Achebe, est enseignant et évangéliste, tandis que sa mère, Janet Anaenechi Iloegbunam, est la fille d'un forgeron d'Awka[4], une leader parmi les femmes de l'église et une agricultrice de légumes[5],[6]. Son lieu de naissance est l'église Saint Simon, à Nneobi, près du village Igbo d'Ogidi ; la région fait alors partie de la colonie britannique du Nigeria[7]. Isaiah est le neveu d'Udoh Osinyi, un chef à Ogidi avec une « réputation de tolérance » ; orphelin alors qu'il est encore jeune homme, Isaiah est l'un des premiers convertis d'Ogidi au christianisme[5]. Tant Isaiah que Janet se situent à la croisée de la culture traditionnelle et de l'influence chrétienne, ce qui a un impact significatif sur les enfants, surtout Chinua[1]. Ses parents se convertissent à la Church Mission Society (CMS) protestante au Nigeria[8]. En conséquence, Isaiah cesse de pratiquer l'Odinani, les pratiques religieuses de ses ancêtres, mais continue de respecter ses traditions. La famille Achebe a cinq autres enfants survivants, dont les noms sont une fusion de mots traditionnels liés à leur nouvelle religion : Frank Okwuofu, John Chukwuemeka Ifeanyichukwu, Zinobia Uzoma, Augustine Ndubisi et Grace Nwanneka. Après la naissance de la plus jeune fille, la famille déménage dans la ville ancestrale d'Isaiah Achebe, Ogidi, dans ce qui est maintenant l'État d'Anambra[9].

La narration est un pilier de la tradition Igbo et une partie intégrante de la communauté. La mère d'Achebe et sa sœur Zinobia lui racontaient de nombreuses histoires lorsqu'il était enfant, qu'il demandait souvent. Son éducation était enrichie par les collages que son père accrochait aux murs de leur maison, ainsi que par des almanachs et de nombreux livres, dont une adaptation en prose du Songe d'une nuit d'été de Shakespeare et une version igbo du Voyage du pèlerin de John Bunyan[10]. Achebe attend avec impatience les événements traditionnels du village, comme les fréquentes cérémonies masquées, qu'il recréera plus tard dans ses romans[11].

En 1936, Achebe entre à l'école centrale St Philips'dans la région d'Akpakaogwe à Ogidi pour son éducation primaire[5],[12]. Malgré ses protestations, il passe une semaine dans la classe religieuse pour les jeunes enfants, mais est rapidement transféré dans une classe supérieure lorsque le chapelain de l'école remarque son intelligence[13]. Un enseignant le décrit comme l'élève ayant la meilleure écriture et les meilleures compétences en lecture de sa classe. Achebe poursuit ses études secondaires au prestigieux Government College Umuahia, dans l'État d'Abia au Nigeria[14]. Il fréquente l'école du dimanche chaque semaine et les services spéciaux tenus chaque mois, transportant souvent le sac de son père. Une controverse éclate lors d'une de ces séances, lorsque des apostats de la nouvelle église contestent le catéchiste sur les principes du christianisme[15],[note 2]. Achebe s'inscrit à l'école centrale de Nekede, en dehors d'Owerri, en 1942 ; il est particulièrement studieux et réussit les examens d'entrée pour deux collèges[7].

Université (1948-1953)

Photo of the gate of University of Ibadan
La porte de l'Université d'Ibadan, 2016

En 1948, la première université du Nigeria ouvre ses portes en préparation de l'indépendance du pays[16]. Connue sous le nom de University College (aujourd'hui l'Université d'Ibadan), elle est associée à l'Université de Londres. Achebe est admis comme premier étudiant de l'université et reçoit une bourse pour étudier la médecine[16]. Au cours de ses études, Achebe devient critique de la littérature occidentale sur l'Afrique, en particulier Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad[17]. l décide de devenir écrivain après avoir lu Mister Johnson de Joyce Cary en raison de la représentation des personnages nigérians du livre comme des sauvages ou des bouffons[18]. Achebe reconnaît son aversion pour le protagoniste africain comme un signe de l'ignorance culturelle de l'auteur[19]. Il abandonne la médecine pour étudier l'anglais, l'histoire et la théologie[20], un changement qui lui fait perdre sa bourse et nécessite des frais de scolarité supplémentaires. Pour compenser, le gouvernement lui accorde une bourse, et sa famille fait un don d'argent - son frère aîné Augustine renonce à de l'argent pour un voyage chez lui depuis son poste de fonctionnaire afin qu'Achebe puisse continuer ses études[21].

Les débuts d'Achebe en tant qu'auteur remontent à 1950 lorsqu'il écrit un article pour le University Herald, le magazine de l'université[22]. Il utilise l'ironie et l'humour pour célébrer la vigueur intellectuelle de ses camarades de classe[23]. Il a suivi avec d'autres essais et lettres sur la philosophie et la liberté académique, certains étant publiés dans un autre magazine du campus appelé The Bug[24]. Il est rédacteur en chef du Herald au cours de l'année scolaire 1951-1952[25]. Il écrit sa première nouvelle cette année-là, In a Village Church (1951), un regard amusant sur la synthèse igbo entre la vie dans la Nigeria rurale avec les institutions et les icônes chrétiennes[26]. D'autres nouvelles qu'il écrit pendant son séjour à Ibadan, y compris The Old Order in Conflicht with the New (1952) et Dead Men's Path (1953), examinent les conflits entre tradition et modernité, avec un regard vers le dialogue et la compréhension des deux côtés[27],[28]. Lorsque le professeur Geoffrey Parrinder arrive à l'université pour enseigner la religion comparée, Achebe commence à explorer les domaines de l'histoire chrétienne et des religions traditionnelles africaines[29].

Après les examens finaux à Ibadan en 1953, Achebe obtient un diplôme de deuxième classe[30]. Perturbé de ne pas recevoir le niveau le plus élevé, il ne sait pas comment procéder après l'obtention de son diplôme et retourne dans sa ville natale d'Ogidi[31]. En réfléchissant aux différentes voies de carrière possibles, Achebe est visité par un ami de l'université, qui le convainc de postuler pour un poste d'enseignant d'anglais à l'école Merchants of Light à Oba. C'est une institution délabrée avec une infrastructure délabrée et une maigre bibliothèque ; l'école est construite sur ce que les habitants appellent "mauvaise brousse" - une section de terre considérée comme contaminée par des esprits hostiles[32].

Enseigner et produire (1953-1956)

see caption
Lagos, Nigéria, photographié en 1962

En tant qu'enseignant, il encourage ses élèves à lire abondamment et à être originaux dans leur travail[33]. Les étudiants n'avaient pas accès aux journaux qu'il avait lus en tant qu'étudiant, alors Achebe les met à disposition dans la salle de classe. Il enseigne à Oba pendant quatre mois. Il quitte l'institution en 1954 et déménage à Lagos pour travailler pour le Nigerian Broadcasting Service (NBS)[34], un réseau de radio lancé en 1933 par le gouvernement colonial[35]. Il est affecté au Département des entretiens pour préparer des scripts pour une présentation orale. Cela l'aide à maîtriser les subtilités entre la langue écrite et parlée, une compétence qui lui sera utile plus tard pour écrire des dialogues réalistes[36].

Lagos lui fait une forte impression. Une énorme conurbation, la ville regorgeait de migrants récents des villages ruraux. Achebe se délecte de l'activité sociale et politique qui l'entoure et commence à travailler sur un roman[37]. C'était un défi car très peu de fiction africaine avait été écrite en anglais, même si L'Ivrogne dans la brousse d'Amos Tutuola et People of the City de Cyprian Ekwensi constituent des exceptions notables[38]. Une visite au Nigeria d'Elizabeth II en 1956 a mis en lumière les questions de colonialisme et de politique et a été un moment important pour Achebe[39].

Aussi en 1956, Achebe a été sélectionné pour assister à l'école de formation du personnel de la BBC[40]. Son premier voyage à l'extérieur du Nigeria était une opportunité de perfectionner ses compétences en production technique et de solliciter des commentaires sur son roman (qui a ensuite été divisé en deux livres). À Londres, il rencontre le romancier Gilbert Phelps, à qui il offre le manuscrit. Phelps répond avec beaucoup d'enthousiasme, demandant à Achebe s'il peut le montrer à son éditeur et à ses éditeurs. Achebe décline, insistant sur le fait qu'il avait besoin de plus de travail[38].

Vie privée

Achebe se marie le avec Christie Chinwé Okolie[41], en tenant la cérémonie dans la Chapelle de la Résurrection sur le campus de l'Université d'Ibadan[42]. Leur premier enfant, une fille nommée Chinelo, naît le [43]. Ils ont un fils, Ikechukwu, le , et un autre garçon, Chidi, le . Leur dernier enfant, une fille, nommée Nwando, est née le . Lorsque les enfants ont commencé à fréquenter l'école à Lagos, leurs parents se sont inquiétés de la vision du monde—surtout en ce qui concerne la race, le genre et la façon dont les Africains étaient représentés—exprimée à l'école, notamment à travers les enseignants majoritairement blancs et les livres qui présentaient une vision préjudiciable de la vie africaine[43]. En 1966, Achebe publie son premier livre pour enfants, Chike and the River, pour répondre à certaines de ces préoccupations[44].

Il fait partie du Mbari Club, un centre d’activités culturelles composé d’écrivains, d’artistes et de musiciens africains, qu'il aide à fonder et dont il donne le nom, s'inspirant de l'art Mbari[45].

Guerre du Biafra (1967-1970)

See caption
Carte de la sécession du Biafra en juin 1967 qui a provoqué la guerre civile nigériane qui a suivi.

En mai 1967, la région sud-est du Nigeria s'est séparée pour former la République du Biafra ; en juillet, l'armée nigériane a attaqué pour réprimer ce qu'elle considérait comme une rébellion illégale[46]. La famille Achebe a échappé de peu au désastre à plusieurs reprises pendant la guerre, notamment un bombardement de leur maison[47]. Achebe soutient le parti sécessionniste du colonel Odumegwu Emeka Ojukwu[48].

Alors que la guerre s'intensifie, la famille Achebe est contrainte de quitter Enugu pour la capitale du Biafra, Aba[49]. Dédié aux promesses du Biafra, il accepte une demande de poste d'ambassadeur étranger, refusant une invitation du programme d'études africaines de l'université Northwestern aux États-Unis[50],[51],[note 3]. Dans son rôle d'ambassadeur, Achebe s'est rendu dans des villes européennes et nord-américaines pour promouvoir la cause du Biafra[53].

Les conditions au Biafra s'aggravent à mesure que la guerre se poursuit. En septembre 1968, la ville d'Aba tombe aux mains de l'armée nigériane et Achebe déménage de nouveau avec sa famille, cette fois à Umuahia, où le gouvernement du Biafra s'installe. Il est choisi pour présider le nouveau Comité national d'orientation, chargé de rédiger des principes et des idées pour l'après-guerre[54]. En octobre 1969, Achebe rejoint les écrivains Cyprian Ekwensi et Gabriel Okara pour une tournée aux États-Unis afin de sensibiliser à la situation désastreuse au Biafra. Ils visitent trente campus universitaires et mènent de nombreux entretiens[55]. Bien que le groupe ait été bien accueilli par les étudiants et les professeurs, Achebe est choqué par l'attitude raciste qu'il observe aux États-Unis[55].

Le début des années 1970 marque la fin de l’État du Biafra. Le 12 janvier, l'armée s'est rendue au Nigeria et Achebe est retourné avec sa famille à Ogidi, où leur maison avait été détruite[56]. Il accepte un emploi à l’Université du Nigeria à Nsukka et s’est à nouveau plongé dans le monde universitaire. Il n'a cependant pas pu accepter d'invitations dans d'autres pays, car le gouvernement nigérian lui révoque son passeport en raison de son soutien au Biafra[57].

Parcours universitaire d'après-guerre (1971-1975)

A large, rectangular tower with various trees
L'Université du Massachusetts Amherst la nuit

Après la guerre, Achebe aide à lancer deux magazines en 1971 : la revue littéraire Okike, un forum sur l'art, la fiction et la poésie africaines[58] ; et Nsukkascope, une publication interne de l'université[59],[60]. Achebe et le comité Okike établissent ensuite un autre magazine culturel, Uwa Ndi Igbo, pour mettre en valeur les récits indigènes et les traditions orales de la communauté Igbo[61]. Achebe confie la direction d'Okike à Onuora Osmond Enekwe, qui est ensuite assisté par Amechi Akwanya[62]. En février 1972, Chinua Achebe a publié Girls at War, un recueil de nouvelles allant de ses années d'étudiant à la récente effusion de sang. C'est le 100e livre de la série des écrivains africains de Heinemann[63].

En septembre 1972, l'Université du Massachusetts à Amherst offre à Achebe une chaire de professeur, et la famille déménage aux États-Unis[64].

Retraite et politique (1976-1986)

Après son service à l'UMass Amherst et une chaire invitée à l'Université du Connecticut, Achebe retourne à l'Université du Nigeria en 1976, où il occupe une chaire d'anglais jusqu'à sa retraite en 1981[65]. À son retour à l'Université du Nigéria, il espère atteindre trois objectifs : terminer le roman qu'il est en train d'écrire, renouveler la publication native d'Okike et approfondir son étude de la culture Igbo[66]. En octobre 1979, Achebe reçoit le tout premier Prix national du mérite nigérian[67].

Après sa retraite en 1981[65], il consacre plus de temps à l'édition d'Okike et est devenu actif au sein du Parti de la rédemption du peuple (PRP), de gauche. En 1983, il devient vice-président national adjoint du parti. Il publie un livre intitulé The Trouble with Nigeria pour coïncider avec les prochaines élections[68]. Après les élections, il s'est engagé dans une vive dispute avec Sabo Bakin Zuwo, le gouverneur nouvellement élu de l'État de Kano. Il quitte le PRP et garde ses distances avec les partis politiques, exprimant sa tristesse face à sa perception de la malhonnêteté et de la faiblesse des personnes impliquées[69].

Il passe la majeure partie des années 1980 à prononcer des discours, à assister à des conférences et à travailler sur son sixième roman[70]. En 1986, il est élu président général de l'Union de la ville d'Ogidi ; il accepte à contrecœur et commençe un mandat de trois ans. La même année, il quitte son poste de rédacteur en chef d'Okike[71].

Dernières années

Le , Achebe se rend à Lagos en voiture lorsqu'un essieu s'effondre et que la voiture se renverse. Son fils Ikechukwu et le conducteur sont légèrement blessés, mais le poids du véhicule est tombé sur Achebe et sa colonne vertébrale est gravement endommagée. Il est transporté par avion à l'hôpital Paddocks dans le Buckinghamshire, en Angleterre, et soigné pour ses blessures. En juillet, les médecins annoncent que, même s'il récupérait bien, il serait paralysé de la taille aux pieds et qu'il devrait utiliser un fauteuil roulant pour le reste de sa vie[72]. Peu de temps après, Achebe devient professeur de langues et de littérature au Bard College d'Annandale-on-Hudson, New York ; il occupe ce poste pendant plus de quinze ans[73]. Tout au long des années 1990, Achebe passe peu de temps au Nigeria mais reste activement impliqué dans la politique du pays, dénonçant l'usurpation du pouvoir par le général Sani Abacha[74].

A man with his head turned to the left. A microphone is placed in front of him
Achebe s'exprimant à Asbury Hall, Buffalo, en 2008

En 2000, Achebe publie Home and Exile, un recueil semi-biographique de ses réflexions sur la vie loin du Nigeria[75], ainsi qu'une discussion sur l'école émergente de littérature amérindienne[53],[note 4]. En octobre 2005, le Financial Times de Londres rapporte qu'Achebe prévoie d'écrire une nouvelle pour la Canongate Myth Series, une série de courts romans dans lesquels d'anciens mythes provenant d'une myriade de cultures sont réinventés et réécrits par des auteurs contemporains[53] [76].

Achebe reçoit le prix international Man Booker en juin 2007[77]. Le prix contribue à corriger ce que beaucoup perçoivent comme une grande injustice envers la littérature africaine[75]. Pour le Festival international de la culture Igbo, Achebe est brièvement retourné au Nigeria pour donner la conférence Ahajioku. Plus tard cette année-là, il publie The Education of A British-Protected Child, un recueil d'essais[75]. À l’automne, il rejoint la faculté de l'Université Brown en tant que professeur d’études africaines à l’Université David et Marianna Fisher[78]. En 2010, Achebe a reçu le prix Dorothy et Lillian Gish pour 300 000 $, l'un des prix les plus riches dans le domaine des arts[79].

Achebe est décédé des suites d'une courte maladie le 21 mars 2013 à Boston, aux États-Unis[80],[81]. Une source non identifiée proche de la famille déclare qu'il était malade et hospitalisé en ville[82]. Il est enterré dans sa ville natale d'Ogidi[83].

Œuvres

Tout s'effondre (1957-1960)

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Une pile en spirale de l'édition Vintage Books de 1994 de Tout s'effondre

De retour au Nigeria, Achebe se met au travail pour réviser et éditer son roman ; il lui donne pour titre Things Fall Apart (Tout s'effondre), d'après un vers du poème The Second Coming de William Butler Yeats. Il supprime les deuxième et troisième parties du livre, ne laissant que l'histoire d'un cultivateur d'igname nommé Okonkwo qui vit pendant la colonisation du Nigeria et lutte avec l'héritage de dette de son père[84],[A 2]. Il ajoute des sections, améliore divers chapitres et restructure la prose[84].

En 1957, il envoie son unique exemplaire manuscrit (avec les frais de 22 £) à un service de dactylographie à Londres qu'il avait repéré dans The Spectator. Il ne reçoit pas de réponse du service de dactylographie, alors il demande à son patron à la NBS, Angela Beattie, de visiter la société lors de ses voyages à Londres. Elle le fait, et demande avec colère pourquoi le manuscrit est laissé ignoré dans un coin du bureau. La société envoie rapidement une copie dactylographiée à Achebe. L'intervention de Beattie est cruciale pour sa capacité à continuer en tant qu'écrivain[84]. L'année suivante, Achebe envoie son roman à l'agent recommandé par Gilbert Phelps à Londres [85],[86]. Il est envoyé à plusieurs maisons d'édition ; certaines le rejettent immédiatement, affirmant que la fiction des écrivains africains n'a pas de potentiel de marché[87]. Les dirigeants de Heinemann lisent le manuscrit et hésitent dans leur décision de publier le livre. Un conseiller éducatif, Donald MacRae, lit le livre et rapporte à la société que : « c'est le meilleur roman que j'ai lu depuis la guerre » [88]. Heinemann publie 2 000 exemplaires reliés de Things Fall Apart le [89],[90].

Le livre est bien accueilli par la presse britannique, et reçoit des critiques positives du critique Walter Allen et du romancier Angus Wilson[91]. La réception initiale au Nigeria est mitigée. Lorsque Hill a essayé de promouvoir le livre en Afrique de l'Ouest, il est accueilli avec scepticisme et ridicule. Le corps enseignant de l'Université d'Ibadan s'amuse à l'idée qu'un roman valable ait été écrit par un ancien élève[92].

Quand Things Fall Apart est publié en 1958, Achebe est promu à la NBS et chargé de la couverture de la région de l'Est du réseau[41]. La même année, Achebe commence à sortir avec Christiana Chinwe (Christie) Okoli, une femme qui a grandi dans la région et a rejoint le personnel de la NBS lorsqu'il est arrivé[93].

Le Malaise et voyages (1960-1961)

En 1960, Achebe publie No Longer at Ease (Le Malaise), un roman sur un fonctionnaire nommé Obi, petit-fils du personnage principal de Things Fall Apart, qui est impliqué dans la corruption de Lagos[94]. Obi subit les mêmes tourments que beaucoup de jeunes Nigérians de son époque ; le choc entre la culture traditionnelle de son clan, de sa famille et de son village d'origine et son emploi gouvernemental et la société moderne[95],[53]. Plus tard cette année-là, Achebe reçoit une bourse Rockefeller pour six mois de voyage, qu'il qualifie de « premier avantage important de ma carrière d'écrivain »[96].

Achebe utilise la bourse pour parcourir l'Afrique de l'Est. Il se rend d'abord au Kenya, où il doit remplir un formulaire d'immigration en cochant une case indiquant son appartenance ethnique : Européen, Asiatique, Arabe ou Autre. Choqué et consterné d'être contraint à une identité "Autre", il trouve la situation "presque drôle" et prend un formulaire supplémentaire comme souvenir[96]. Continuant vers le Tanganyika et Zanzibar (aujourd'hui réunis en Tanzanie),il est frustré par l'attitude paternaliste qu'il observe chez les commis d'hôtel non africains et les élites sociales[97]. Achebe découvre lors de ses voyages que le swahili gagnait en importance en tant que langue africaine majeure. Des émissions de radio étaient diffusées en swahili, et son utilisation était répandue dans les pays qu'il visitait. Néanmoins, il constate une "apathie" parmi les gens à l'égard de la littérature écrite en swahili. Il rencontre le poète Sheikh Shaaban Robert, qui se plaint de la difficulté qu'il a rencontrée pour publier ses œuvres en swahili[98]. En Rhodésie du Nord (aujourd'hui Zambie), Achebe se retrouve assis dans une section réservée aux Blancs dans un bus pour les chutes Victoria[99].

Deux ans plus tard, Achebe se rend aux États-Unis et au Brésil dans le cadre d'une bourse d'artistes créatifs décernée par l'UNESCO. Il rencontre un certain nombre d'écrivains américains, dont les romanciers Ralph Ellison et Arthur Miller[100]. Au Brésil, il discute des complications de l'écriture en portugais avec d'autres auteurs. Achebe s'inquiète que la littérature dynamique du pays soit perdue si elle n'est pas traduite dans une langue plus largement parlée[101].

Voice of Nigeria et African Writers Series (1961-1964)

A smiling man faces the camera while opening a book
Achebe sélectionne le roman Enfant, ne pleure pas de Ngũgĩ wa Thiong'o (photo) comme l'un des premiers titres de l'African Writers Series de Heinemann.

À son retour au Nigeria en 1961, Achebe est promu à la NBS au poste de directeur de la radiodiffusion externe. Une de ses principales fonctions est d'aider à créer le réseau Voice of Nigeria (VON), qui diffuse sa première transmission le jour de l'an 1962[102]. Le VON a du mal à maintenir sa neutralité lorsque le Premier ministre nigérian Abubakar Tafawa Balewa déclare l'état d'urgence dans la région de l'Ouest, en réponse à une série de conflits entre des responsables de différents partis. Achebe est particulièrement attristé par les preuves de corruption et de répression de l'opposition politique[103]. La même année, il assiste à une conférence exécutive des écrivains africains en anglais au Makerere University College de Kampala, en Ouganda. Il rencontre des personnalités littéraires dont le poète ghanéen Kofi Awoonor, le dramaturge et romancier nigérian Wole Soyinka et le poète américain Langston Hughes. Parmi les sujets de discussion figure une tentative de déterminer si la littérature africaine devrait inclure les œuvres de la diaspora, ou uniquement celles écrites par des personnes vivant sur le continent lui-même. Achebe indique que ce n'est pas une « question très importante » [103] et que les universitaires feraient bien d'attendre qu'un corpus suffisamment important soit disponible pour juger. Écrivant sur la conférence dans plusieurs revues, Achebe la présente comme une étape importante pour la littérature de l'Afrique, soulignant l'importance de la communauté parmi les voix isolées sur le continent et au-delà[104].

Alors qu'il est au Makerere, Achebe est invité à lire un roman écrit par un étudiant nommé James Ngugi (plus tard connu sous le nom de Ngũgĩ wa Thiong'o) intitulé Enfant, ne pleure pas. Impressionné, il l'envoie à Alan Hill chez Heinemann, qui le publie deux ans plus tard pour coïncider avec sa série de livres de poche d'écrivains africains. Achebe recommande également des œuvres de Flora Nwapa[105]. Achebe devient le rédacteur en chef de la African Writers Series, une collection de littérature postcoloniale d'écrivains africains[106]. À mesure que ces œuvres deviennent plus largement disponibles, les critiques et les essais sur la littérature africaine — surtout en Europe — commencent à fleurir[107].

Achebe publie un essai intitulé Where Angels Fear to Tread dans le numéro de décembre 1962 de Nigeria Magazine en réaction aux critiques que le travail africain recevait de la part d'auteurs internationaux. L'essai fait la distinction entre le critique hostile (entièrement négatif), le critique émerveillé (entièrement positif) et le critique conscient (qui cherche un équilibre). Il s'en prend à ceux qui critiquent les écrivains africains de l'extérieur, disant : "aucun homme ne peut comprendre un autre dont il ne parle pas la langue (et 'langue'ici ne signifie pas simplement des mots, mais la vision du monde entière d'un homme)[107]. En septembre 1964, il assiste à la conférence sur la littérature du Commonwealth à l'Université de Leeds, présentant son essai The Novelist as Teacher[108].

La Flèche de Dieu (1964-1966)

Le troisième livre d'Achebe, Arrow of God (La Flèche de Dieu), est publié en 1964[101]. L'idée du roman vient en 1959, lorsque Achebe entend l'histoire d'un chef prêtre emprisonné par un administrateur de district[109]. Il trouve une inspiration supplémentaire un an plus tard lorsqu'il voit une collection d'objets igbos excavés de la région par l'archéologue Thurstan Shaw ; Achebe est surpris par la sophistication culturelle des artefacts. Lorsqu'une connaissance lui montre une série de documents d'officiers coloniaux, Achebe combine ces fils de l'histoire et commence à travailler sur Arrow of God[110]. Comme les œuvres précédentes d'Achebe, le roman est vivement salué par les critiques[111].

Tout comme ses prédécesseurs, l'œuvre explore les intersections de la tradition igbo et du christianisme européen. Situé dans le village d'Umuaro au début du XXe siècle, le roman raconte l'histoire d'Ezeulu, un chef prêtre d'Ulu[41]. Choqué par la puissance de l'impérialisme britannique dans la région, il ordonne à son fils d'apprendre les secrets des étrangers. Ezeulu est consumé par la tragédie qui en résulte[112].

<i id="mwAdY">A Man of the People</i> (1966-1967)

Le quatrième roman d'Achebe, A Man of the People, est publié en 1966[113]. Une satire sombre se déroulant dans un État africain non nommé qui vient d'obtenir son indépendance, le roman suit un enseignant nommé Odili Samalu du village d'Anata qui s'oppose à un ministre corrompu de la Culture nommé Nanga pour son siège au Parlement[114]. Peu de temps après, l'officier de l'armée nigériane Chukwuma Kaduna Nzeogwu prend le contrôle de la région nord du pays dans le cadre du coup d'État nigérian de 1966. Les commandants dans d'autres régions échouent, et le coup d'État est suivi d'une répression militaire. Peu de temps après, un massacre de trois mille personnes de la région est du pays vivant dans le nord a lieu, et des récits d'autres attaques contre des Nigérians igbos commencent à filtrer jusqu'à Lagos[115].

La fin de son roman attire l'attention des forces armées nigérianes, qui le soupçonnent d'avoir eu connaissance du coup d'État. Lorsqu'il apprend la poursuite, il envoie sa femme (qui est enceinte) et ses enfants sur un bateau misérable à travers une série de criques invisibles jusqu'au bastion oriental de Port Harcourt. Ils arrivent sains et saufs, mais Christie fait une fausse couche à la fin du voyage. Chinua les rejoint peu de temps après à Ogidi. Ces villes sont à l'abri de l'incursion militaire car elles se trouvent dans le sud-est, une partie de la région qui fera plus tard sécession[116].

Une fois que la famille se réinstalle à Enugu, Achebe et son ami Christopher Okigbo créent une maison d'édition appelée Citadel Press pour améliorer la qualité et augmenter la quantité de littérature disponible pour les jeunes lecteurs. Une de ses premières soumissions est une histoire appelée How the Dog was Domesticated, que Achebe révise et réécrit, en en faisant une allégorie complexe des tumultes politiques du pays. Son titre final est How the Leopard Got His Claws[117].





Style

Tradition orale

Le style de la fiction d'Achebe s'inspire largement de la tradition orale du peuple Igbo[118]. Il intègre des contes populaires dans ses récits, exposant les valeurs communautaires tant dans le contenu que dans la forme de la narration. Par exemple, le conte sur la Terre et le Ciel dans Things Fall Apart met en avant l'interdépendance du masculin et du féminin[119] [A 3]. Bien que Nwoye apprécie d'entendre sa mère raconter le conte, le désamour d'Okonkwo pour celui-ci est une preuve de son déséquilibre[119].

Achebe utilise des proverbes pour décrire les valeurs de la tradition rurale Igbo. Il les inclut tout au long des récits, répétant des points abordés dans la conversation. La critique Anjali Gera note que l'utilisation de proverbes dans Arrow of God « sert à créer, par un effet d'écho, le jugement d'une communauté sur une violation individuelle »[120]. L'utilisation d'une telle répétition dans les romans urbains d'Achebe, No Longer at Ease et A Man of the People, est moins prononcée[120].

es nouvelles d'Achebe ne sont pas aussi largement étudiées que ses romans, et l'auteur lui-même ne les considérait pas comme une partie majeure de son œuvre. Dans la préface de Girls at War and Other Stories, il écrit : « Douze œuvres en vingt ans doivent être considérées comme une récolte plutôt maigre, selon toute estimation » [121]. Comme ses romans, les nouvelles sont fortement influencées par la tradition orale. Elles ont souvent des morales mettant en avant l'importance des traditions culturelles, influencées par les contes populaires[122].

Utilisation de l'anglais

Lors de la décolonisation dans les années 1950, un débat sur le choix de la langue a éclaté et a poursuivi les auteurs à travers le monde. Le travail d'Achebe est scruté pour son sujet, son insistance sur un récit non colonial et son utilisation de l'anglais. Dans son essai « L'anglais et l'écrivain africain », Achebe discute de la manière dont le processus de colonialisme - malgré tous ses maux - a fourni aux peuples colonisés de différents milieux linguistiques « une langue avec laquelle se parler ». Comme son but est de communiquer avec les lecteurs à travers le Nigeria, il utilise « la seule langue centrale bénéficiant d'une monnaie nationale »[A 4]. L'utilisation de l'anglais lui a également permis que ses livres soient lus dans les nations coloniales dirigeantes[123].

Dans un autre essai, il fait référence à la lutte de James Baldwin pour utiliser la langue anglaise pour représenter avec précision son expérience et sa réalisation qu'il devait prendre le contrôle de la langue et l'élargir[124]. LLes romans d'Achebe ont été une base pour ce processus ; en modifiant la syntaxe, l'usage et l'idiome, il a transformé la langue en un style distinctement africain[125]. À certains endroits, cela prend la forme de la répétition d'une idée Igbo dans le langage anglais standard ; ailleurs, cela apparaît sous forme d'incises narratives intégrées dans des phrases descriptives[126].

Thèmes

Dans ses premiers écrits, une représentation de la culture Igbo elle-même est primordiale. Le critique Nahem Yousaf souligne l'importance de ces représentations : « Autour des histoires tragiques d'Okonkwo et d'Ezeulu, Achebe entreprend de textualiser l'identité culturelle igbo »[127]. Certains éléments de la description par Achebe de la vie Igbo dans Things Fall Apart correspondent à ceux du récit autobiographique d'Olaudah Equiano. Répondant aux accusations selon lesquelles Equiano n'était pas réellement né en Afrique, Achebe a écrit en 1975 : « Equiano était un Igbo, je crois, du village d'Iseke dans la division d'Orlu au Nigeria »[128].

Tradition et colonialisme

Un thème prévalent dans les romans d'Achebe est l'intersection de la tradition africaine (en particulier les variétés Igbo) et de la modernité, surtout incarnée par le colonialisme européen. Par exemple, le village d'Umuofia dans Things Fall Apart est violemment secoué par des divisions internes à l'arrivée des missionnaires chrétiens blancs. Le professeur nigérian de littérature anglaise Ernest N. Emenyonu décrit l'expérience coloniale dans le roman comme « l'émasculation systématique de toute la culture »[129].

L'impact colonial sur les Igbo dans les romans d'Achebe est souvent affecté par des individus venant d'Europe, mais les institutions et les bureaux urbains servent fréquemment un objectif similaire. Le personnage d'Obi dans No Longer at Ease succombe à la corruption de l'époque coloniale dans la ville ; les tentations de sa position submergent son identité et sa force[130]. Après avoir montré son sens de la représentation de la culture traditionnelle Igbo dans Things Fall Apart, Achebe démontre dans No Longer at Ease sa capacité à dépeindre la vie nigériane moderne[131].

a fin standard d'Achebe entraîne la destruction d'un individu, ce qui conduit à la chute de la communauté. La descente d'Odili dans le luxe de la corruption et de l'hédonisme dans A Man of the People, par exemple, est symbolique de la crise postcoloniale au Nigeria et ailleurs[132]. Même en mettant l'accent sur le colonialisme, les fins tragiques d'Achebe incarnent la confluence traditionnelle du destin, de l'individu et de la société, telle que représentée par Sophocle et Shakespeare[133].

Masculinité et féminité

Les rôles de genre des hommes et des femmes, ainsi que les conceptions sociales des concepts associés, sont des thèmes fréquents dans les écrits d'Achebe. Il a été critiqué comme un auteur sexiste, en réponse à ce que beaucoup appellent la représentation non critique de la société Igbo traditionnellement patriarcale, où les hommes les plus masculins prennent de nombreuses femmes et les femmes sont régulièrement battues[134]. Paradoxalement, la société Igbo valorise énormément la réussite individuelle, mais considère également la propriété ou l’acquisition des femmes comme un signe de réussite[135]. La spécialiste des études africaines Rose Ure Mezu suggère qu'Achebe représente la vision limitée du genre des personnages, ou qu'il a délibérément créé des binaires de genre exagérés pour rendre l'histoire des Igbo reconnaissable aux lecteurs internationaux[136]. À l'inverse, la chercheuse Ajoke Mimiko Bestman a déclaré que lire Achebe à travers le prisme du féminisme est « un concept afrocentrique forgé à partir du féminisme mondial pour analyser la condition des femmes noires africaines » qui reconnaît l'oppression patriarcale des femmes et met en évidence la résistance et la dignité des femmes. femmes africaines, ce qui permet de comprendre les conceptions igbo de la complémentarité des genres[137].

Influence et héritage

Aperçu

Achebe est considéré comme l'écrivain le plus dominant et le plus influent de la littérature africaine moderne[138] [139], et a été appelé le « père de la littérature africaine »[139] [140], le « père fondateur de la littérature africaine »[75], et le « père du roman africain en anglais »[141] [note 5]. Achebe a rejeté les descriptions telles que condescendantes et eurocentriques, qualités que son travail cherchait à critiquer en premier lieu. Il a contré les descriptions blanches de lui-même en affirmant que « l'éducation fait défaut chez la plupart de ceux qui pontifient »[143] [144]. Things Fall Apart a été décrit comme le livre le plus important de la littérature africaine moderne [145] et a été décrit comme son chef-d'œuvre par le critique Dwight Garner[146]. Vendu plus de 20 millions d'exemplaires dans le monde, il a été traduit en 57 langues[147], faisant d'Achebe l'auteur africain le plus traduit, étudié et lu[139] [148]. Son héritage en tant qu'écrivain est particulièrement unique en ce qui concerne son impact substantiel non seulement sur la littérature africaine mais également sur la littérature occidentale[149] [150].

Lors de la cérémonie de remise de son diplôme honorifique de l'Université de Kent, le professeur Robert Gibson a déclaré que l'écrivain nigérian "est désormais vénéré comme Maître par la jeune génération d'écrivains africains et c'est vers lui qu'ils se tournent régulièrement pour trouver conseil et inspiration"[151].

En dehors de l’Afrique, l’impact d’Achebe résonne fortement dans les cercles littéraires. La romancière Margaret Atwood l'a appelé « un écrivain magique, l'un des plus grands du XXe siècle ». La poète Maya Angelou a salué Things Fall Apart comme un livre dans lequel « tous les lecteurs rencontrent leurs frères, sœurs, parents et amis et eux-mêmes le long des routes nigérianes »[152]. La lauréate du prix Nobel Toni Morrison a noté que le travail d'Achebe l'a inspirée à devenir écrivain et "a déclenché son histoire d'amour avec la littérature africaine"[18].

Prix et distinctions

Achebe a reçu plus de 30 diplômes honorifiques d'universités du Nigeria, du Canada, d'Afrique du Sud, du Royaume-Uni et des États-Unis, notamment du Dartmouth College, de Harvard et de Brown[153]. Parmi ses autres distinctions figurent le premier Prix de poésie du Commonwealth (1972)[154] ; l'Ordre national du mérite du Nigéria, l'Ordre de la République fédérale (1979)[154] [155]; une bourse honoraire de l'Académie américaine des arts et des lettres (1982)[156]; le Prix littéraire de Saint-Louis (1999) [157]; le Prix de la paix du commerce du livre allemand (2002) [158]; le Prix international Man Booker (2007) [77]; et le prix Dorothy et Lillian Gish (2010)[79]. En 1992, il est devenu le premier écrivain vivant à être représenté dans la collection Everyman's Library (réimpressions de littérature classique) publiée par Alfred A. Knopf [153]. Il a été nommé ambassadeur de bonne volonté par le Fonds des Nations Unies pour la population en 1999[159].

En 2011, Achebe s'est de nouveau vu proposer le poste de commandant de la République fédérale, mais il l'a refusé, affirmant que « les raisons du rejet de l'offre lorsqu'elle a été faite pour la première fois n'ont pas été abordées et encore moins résolues. Il est inapproprié de me la proposer à nouveau »[155]. Le président de l'époque, Goodluck Jonathan, a affirmé que le refus d'Achebe était regrettable et pouvait avoir été influencé par de la désinformation, mais a déclaré qu'il le tenait toujours en haute estime[155].

Mémoriaux et reconnaissance

Le Bard College a fondé le Chinua Achebe Center en 2005, pour « créer des projets dynamiques pour les plus talentueux d'une nouvelle génération d'écrivains et d'artistes d'origine africaine »[160], ainsi qu'une bourse Chinua Achebe en études mondiales africaines[75]. Achebe a été fait "Ugonabo" d'Ogidi, un chef nigérian, par les habitants de sa ville natale ancestrale en 2013. Dans la culture Igbo, prendre un titre tel que celui-ci est la plus haute distinction qu’un homme puisse recevoir[161]. À l'occasion du 86e anniversaire d'Achebe en 2016, de jeunes écrivains de l'État d'Anambra ont lancé le festival littéraire Chinua Achebe[162]. En décembre 2019, un buste commémoratif commémorant Achebe et l'ouverture du tribunal littéraire de Chinua Achebe a été dévoilé à l'Université du Nigéria à Nsukka[163]. Achebe a été honoré comme Grand Prix de la Mémoire de l'édition 2019 du Grand Prix des Associations Littéraires[164].

Écrits

Romans

  • Things Fall Apart (1958)
    Publié en français sous le titre Tout s'effondre, Paris, Éditions Présence africaine, 1966 ; réédition dans une nouvelle traduction sous le titre Tout s'effondre, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres africaines », 2013 (ISBN 978-2-330-02441-3)
  • No Longer at Ease (1960)[165]
    Publié en français sous le titre Le Malaise, Paris, Éditions Présence africaine, coll. « Écrits », 1974
  • Arrow of God (1964)
    Publié en français sous le titre La Flèche de Dieu, Paris, Éditions Présence africaine, coll. « Écrits », 1978 (ISBN 2-7087-0359-5)
  • A Man of the People (1966)
    Publié en français sous le titre Le Démagogue, Dakar, Nouvelles éditions africaines, 1977 (ISBN 2-7236-0175-7)
  • Anthills of the Savannah (1988)
    Publié en français sous le titre Les Termitières de la savane, Paris, Éditions P. Belfond, coll. « Littérature étrangère », 1990 (ISBN 2-7144-2447-3) ; réédition, Paris, UGE, coll. « 10/18. Domaine étranger » no 2479, 1994 (ISBN 2-264-01808-9) ; rééd. Les Belles Lettres, coll. Domaine étranger, Paris, 290 p., 2024 (ISBN 978-2251455334)

Recueils de nouvelles

  • Mariage Is a Private Affair (1952)
  • Death Men's Path (1953)
  • The Sacrificial Egg and Other Stories (1962)
  • Civil Peace (1971)
  • Girls at War and Other Stories (1973)
    Publié en français sous le titre Femmes en guerre et autres nouvelles, Paris, Hatier, coll. « Monde noir poche », 1985 (ISBN 2-218-05735-2)
  • African Short Stories (1984)

Poésie

  • Beware, Soul-Brother, and Other Poems (1971) - prix du Commonwealth 1972
  • Christmas at Biafra, and Other Poems (1973)
  • Don't Let Him Die: An Anthology of Memorial Poems for Christofer Okigbo (1978) - éditeur en collaboration avec Dubem Okafor
  • Aka Weta: An Anthology of Igbo Poetry (1982) - coauteur
  • Annoter Africa (1998)

Ouvrages de littérature d'enfance et de jeunesse

  • Chike and the River (1966)
  • How the Leopard Got His Claws (1972) - avec John Iroaganachi
  • Morning Yet on Creation Day (1975)
  • The Flute (1975)
  • The Drum (1978)

Essais et autres publications

  • The Novelist as Teacher (1965)
  • An Image of Africa: Racism in Conrad's "Heart of Darkness" (1975)
  • Morning Yet on Creation Day (1975)
  • The Trouble With Nigeria (1984)
  • Hopes and Impediments (1988)
  • Home & Exile (2000)
  • The Education of a British-Protected Child (2009)
    Publié en français sous le titre Éducation d'un enfant protégé par la Couronne, Paris, Actes Sud, coll. « Lettres africaines », 2013 (ISBN 978-2-330-01271-7)
  • There Was a Country: A Personal History of Biafra (2012) 

Notes et références

Notes

  1. Le nom complet Chinụalụmọgụ ("Dieu combat à mes côtés") est une prière de protection et de stabilité[2].
  2. Achebe later included a scene based on this incident in his debut novel Things Fall Apart.[15][A 1]
  3. During the war, relations between writers in Nigeria and Biafra were strained. Achebe and John Pepper Clark had a tense confrontation in London over their respective support for opposing sides of the conflict. Achebe demanded that the publisher withdraw the dedication of A Man of the People he had given to Clark. Years later, their friendship healed and the dedication was restored.[52]
  4. His comments on the emerging school of Native American literature was largely based on lectures he had given at Harvard University in 1998.[53]
  5. Literature scholar Leonard A. Podis noted that Achebe's "stature as the patriarch of modern African literature" was reinforced upon his death, as many obituaries described him in such a way.[142]

Références

Primaire

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Bibliographie

Primaire

Secondaire

 

Books and chapters

Journal and encyclopedia articles

News and online

Lectures complémentaires

 

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Annexes

Bibliographie

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Liens externes

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