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=== Spécificités ===


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 13 mai 2024 à 11:02

Théâtre gallo-romain de Canouville
Plan du théâtre.
Présentation
Type
Localisation
Pays
Département
Commune
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Le théâtre gallo-romain de Canouville est un édifice de spectacles antique sur la commune de Canouville, région Normandie, en France.

L'édifice antique est connu par des fouilles archéologiques de sauvetage réalisées à la fin des années 1970, préalablement à la construction d'un lotissement. Alors que les archéologues s'attendaient à retrouver des éléments médiévaux, ils ont dégagé en partie un édifice daté du Haut Empire romain.

L'édifice, fouillé très partiellement, a été retrouvé dans une commune qui avait déjà livré des éléments antiques dès le XIXe siècle. La durée d'utilisation a été très faible, l'édifice construit vers le milieu du IIe siècle étant détruit dès la fin du IIe siècle-début du IIIe siècle.

Localisation

Localisation durant l'Antiquité

Localisation actuelle

La commune de Canouville est située entre Fécamp et Saint-Valéry-en-Caux[A 1].

Histoire

Histoire ancienne du site

Sur les 30 civitates de Gaule Lyonnaise seulement 20 ont possédé un édifice de spectacle[D 1]. Des zones rurales étudiées possèdent un habitat dispersé ou groupé[D 1].

Le site appartient à l'époque romaine à un conciliabulum du peuple des Calètes[B 1]. Les fouilles ont permis de retrouver des monnaies datées des règnes de Domitien et d'Hadrien[C 1]. La campagne environnante était « faiblement occupée »[C 1]. Aucune voie antique n'est attestée[F 1]. Le site est occupé du règne de Claude au IVe siècle[F 2].

Une nécropole était située à 300 m du théâtre et un habitat s'étendait sur au moins 1 500 m[D 2], sur une orientation nord-sud[F 2].

Le théâtre a été construit sur un sol surélevé par l'ajout de terre[A 1]. Le théâtre en pierres a peut-être succédé à un édifice en bois[B 1]. Les théâtres construits en Gaule Lyonnaise sont adaptés « aux besoins et aux possibilités financières locales des populations »[D 3]. L'édifice a été occupé au maximum une cinquantaine d'années[F 2].

L'édifice a été daté du milieu du IIe siècle et construit en une seule campagne[C 1],[F 2]. Il doit peut-être être interprété comme « un des éléments d'un site sanctuaire de hauteur »[C 1], où se serait situé un temple[F 2]. Le site est lié à l'oppidum de Veulettes-sur-Mer, au vicus de Cany-Barville[F 2].

La destruction a été datée de la fin du IIe siècle ou du début du IIIe siècle[B 1]. Cette destruction est peut-être liée aux troubles consécutifs à la charnière de règnes de Commode et Septime Sévère[C 1]. Deux villae situées à Colleville sont détruites au même moment[F 2].

L'édifice est par la suite pillé pour que les matériaux soient récupérés[C 2] et jamais reconstruit[B 1]. Un vase mérovingien daté du VIe siècle est retrouvé dans une couche de démolition[F 2]. Deux sépultures mérovingiennes avec mobilier et armes ont été retrouvées sur la commune en 1966[F 3].

Le site est occupé par des labours au moment des fouilles[A 1].

Redécouverte du site

De nombreux vestiges romains ont été découverts sur le site de la commune[E 1] en particulier en 1848[F 1]. Une nécropole a été retrouvée dans les années 1910, dont le matériel a été daté du IIe siècle[F 1].

Le théâtre est redécouvert en janvier 1977[A 1] suite à un projet de lotissement : la population locale attribuait le site à une motte médiévale[C 2],[F 4]. Le site possédait un renflement d'une hauteur de 2,50 m[A 1].

Des fouilles partielles ont lieu au printemps 1977[C 2], à la tarière puis une dizaine de sondages[F 2].

Le mobilier retrouvé lors des fouilles est qualifié de pauvre : des monnaies de Domitien à Hadrien, des tessons de céramique commune ou de Lezoux [F 2]. Un aureus de Domitien est retrouvé en 1981[F 3].

Les fouilles permettent de retrouver en particulier une pièce d'or conservée au musée des antiquités de Rouen[E 1],[F 3] ; des éléments retrouvés dans les fouilles de la nécropole sont conservés au même endroit[F 1].

Description

Configuration générale

L'édifice est « un théâtre rural gallo-romain »[C 2]. L'édifice a été édifié sur un monticule de terre ajoutée[A 1], il appartient au type de theatrum exaggeratum[A 2]. Les bâtisseurs ont veillé à alterner les couches meubles et les couches fermes lors de l'élaboration du remblai[A 3].

La cavea possède un diamètre de 75 m[D 2] et un mur rectiligne de 60 m[B 1],[C 2], peut-être le mur de scène[F 2]. Les fondations du mur de scène ont été conservées sur 15 m[A 4]. Aucun élément de décor n'a été retrouvé[A 4].

L'édifice possédait peut-être une entrée latérale sur son angle nord-est[C 2], une porte large de 4 m[A 4]. Une porte située à l'opposé a sans doute été détruite lors de la construction de la route[A 4]. L'hémicycle était orienté vers le nord[F 2].

Le mur d'enceinte était fait de moellons de tuf de forme rectangulaire ou carrée, mesurait au moins 6 m de haut[C 2] et avait une largeur de 0,90 m[F 2]. Deux contreforts inachevés ont été retrouvés lors des fouilles[C 3], dont la longueur était 1,65 m[A 4]. La destruction des contreforts est interprétée comme une repentir lors de la construction[A 4].

L'orchestra, circulaire ou subcirculaire[A 5], mesure 26 m de rayon[C 3]. La cavea possède une pente de 8 degrés[F 2],[A 2]. Les gradins étaient en bois[F 2]. Ces gradins étaient peut-être soutenus par des poutres fichées dans le sol dont des trous ont peut-être été retrouvés lors des fouilles, même si le fouilleur reste très prudent[A 6].

Un mur retrouvé à mi-distance de la cavea n'a pu être identifié comme lié au vomitoire ou comme base d'une charpente pour les gradins[C 4]. Les fondations de pierres sèches, de silex et de mortier étaient larges d'1 m[A 1]. Les murs étaient réalisés en silex et de tuf et larges de 0,90 m[A 7].

Spécificités

Notes et références

  • Le théâtre gallo-romain de Canouville (Seine-Maritime)
  1. a b c d e f et g Le Maho et Nicolle 1979, p. 237.
  2. a et b Le Maho et Nicolle 1979, p. 240.
  3. Le Maho et Nicolle 1979, p. 239-240.
  4. a b c d e et f Le Maho et Nicolle 1979, p. 238.
  5. Le Maho et Nicolle 1979, p. 238-239.
  6. Le Maho et Nicolle 1979, p. 239.
  7. Le Maho et Nicolle 1979, p. 237-238.
  • Roman théâtres : An architectural study
  1. a b c d et e Sear 2006, p. 228.
  • Circonscription de Haute Normandie
  1. a b c d et e Mangard 1978, p. 307.
  2. a b c d e f et g Mangard 1978, p. 305.
  3. a et b Mangard 1978, p. 306.
  4. Mangard 1978, p. 306-307.
  • Théâtres-amphithéâtres et théâtres ruraux
  1. a et b Matter 1989, p. 46.
  2. a et b Matter 1989, p. 48.
  3. Matter 1989, p. 49.
  • Le patrimoine des communes de Seine-Maritime
  1. a et b Collectif 1997, p. 214.
  • Carte archéologique de la Gaule, 76. La Seine-Maritime
  1. a b c et d Rogeret 1997, p. 159.
  2. a b c d e f g h i j k l m n et o Rogeret 1997, p. 160.
  3. a b et c Rogeret 1997, p. 161.
  4. Rogeret 1997, p. 159-160.

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Ouvrages généraux

  • Elisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, La Normandie avant les Normands, de la conquête romaine à l'arrivée des Vikings, Rennes, 2002. (ISBN 2737311179)
  • Claude Groud-Coudray, La Normandie gallo-romaine, Cully, OREP éditions, , 31 p. (ISBN 978-2-915762-18-1).
  • (en) Frank Sear, Roman théâtres : An architectural study, Oxford, Oxford University Press, , 609 p. (ISBN 978-0-19-814469-4, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Isabelle Rogeret, Carte archéologique de la Gaule, 76. La Seine-Maritime, Paris, Éd. de la Maison des sciences de l'homme, (ISBN 2-87754-055-3), p. 498-500. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Collectif, Le Patrimoine des Communes de la Seine-Maritime, t. I, Éditions Flohic, coll. « le patrimoine des communes de France », (ISBN 2842340175), p. 214. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Ouvrages sur la Haute-Normandie dans l'antiquité ou le théâtre

  • Jacques Le Maho et Jean Nicolle, « Le théâtre gallo-romain de Canouville (Seine-Maritime) », Gallia - Fouilles et monuments archéologiques en France métropolitaine, vol. 37 (2),‎ , p. 237-246 (lire en ligne, consulté le ).
  • Michel Matter, « Théâtres-amphithéâtres et théâtres ruraux », Dossiers Histoire et Archéologie - Archeologia, vol. 134,‎ , p. 46-49. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Jérôme Spiesser, « Les villes antiques de la basse vallée de la Seine : premier bilan », Aremorica. Études sur l’ouest de la Gaule romaine, vol. 10,‎ , p. 7-24 (lire en ligne, consulté le ).
  • Michel Mangard, « Circonscription de Haute Normandie », Gallia - Fouilles et monuments archéologiques en France métropolitaine, vol. 36 (2),‎ , p. 295-313 (lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [1]

Articles connexes

Liens externes

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