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Au printemps 1942, [[Yvonne Baratte]] et [[Marie-Hélène Lefaucheux]] fondent l'Œuvre Sainte-Foy pour aider les détenus [[Résistance intérieure française|résistants]] des prisons franciliennes de l'occupant allemand{{Sfn|Baratte|1951|p=10, 48-52|texte=Baratte 1951}}{{,}}<ref name=":4">{{Article|titre=Les femmes du M.R.P. à l'Assemblée - Biographie de Marie-Hélène Lefaucheux|périodique=Forces nouvelles|pages=2/6|date=24 novembre 1945|lire en ligne=https://www.retronews.fr/journal/forces-nouvelles/24-novembre-1945/1791/2942797/2}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=René|nom1=Hostache|lien auteur1=René Hostache|titre=Le Conseil national de la résistance|sous-titre=les institutions de la clandestinité|année=1958|pages totales=498|passage=329|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Le_Conseil_national_de_la_r%C3%A9sistance/xAlnAAAAMAAJ?hl=fr&gbpv=1&bsq=association+Sainte-Foy+colis+1944&dq=association+Sainte-Foy+colis+1944&printsec=frontcover|consulté le=22/01/2024}}</ref>{{,}}{{sfn|Terrenoire|texte=Terrenoire 1946|1946|p=82, 83, 84}}.
Au printemps 1942, [[Yvonne Baratte]] et [[Marie-Hélène Lefaucheux]] fondent l'Œuvre Sainte-Foy.


Cette œuvre de charité chrétienne vient répondre à la multiplication des arrestations et des internements par l'occupant allemand et à leur opacité volontaire empêchant toute communication et toute aide.
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Elle est destinée à aider les prisonniers (dont Sainte-Foy est la patronne){{Sfn|Baratte|1951|p=10, 48-52|texte=Baratte 1951}}{{,}}<ref name=":4">{{Article|titre=Les femmes du M.R.P. à l'Assemblée - Biographie de Marie-Hélène Lefaucheux|périodique=Forces nouvelles|pages=2/6|date=24 novembre 1945|lire en ligne=https://www.retronews.fr/journal/forces-nouvelles/24-novembre-1945/1791/2942797/2}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=René|nom1=Hostache|lien auteur1=René Hostache|titre=Le Conseil national de la résistance|sous-titre=les institutions de la clandestinité|année=1958|pages totales=498|passage=329|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Le_Conseil_national_de_la_r%C3%A9sistance/xAlnAAAAMAAJ?hl=fr&gbpv=1&bsq=association+Sainte-Foy+colis+1944&dq=association+Sainte-Foy+colis+1944&printsec=frontcover|consulté le=22/01/2024}}</ref>{{,}}{{sfn|Terrenoire|texte=Terrenoire 1946|1946|p=82, 83, 84}}.


Le nom a été choisi car Sainte-Foy est la patronne des prisonniers.
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L'association confectionne et fournit des colis aux prisonniers civils de l'occupant allemand, c'est-à-dire les [[Résistance intérieure française|résistants français]]{{sfn|Bonnet|texte=Bonnet 2013|2013|p=98-99}}{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Archives nationales - Archives du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale - Organisation civile et militaire (OCM) |titre=Cote OCM, IX (72AJ/68 Dossier n° 5) - pièce 2 - Témoignage de Marie-Hélène Lefaucheux, recueilli par Marie Granet - mention de l’Œuvre Sainte-Foy et d'Yvonne Baratte en p.5 sur 6. |url=https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/media/FRAN_IR_053870/cu00diq8hta-1dtmr5wagn3v2/FRAN_0086_026020_L |consulté le=16 juin 2023}}</ref>{{,}}{{sfn|Yagil|Dreyfus|texte=Yagil et Dreyfus 2010||p=284|5=2010}}{{,}}{{sfn|Thibault|pour des études sur la résistance intérieure|texte=Thibault 2006|2006|p=81, 99, 107}}{{,}}<ref>{{Article|auteur1=ADIR|titre=In Memoriam - Marie-Louise Messéan|périodique=Voix et visages (bulletin bimestriel)|numéro=203|pages=vue 16 (mention d'Yvonne Baratte et de l’œuvre Sainte-Foy)|date=janvier-février 1987|lire en ligne=https://argonnaute.parisnanterre.fr/ark:/14707/tnp20w493vzk/a7d52e64-8271-4ba0-9328-bf7ab5783556}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur1=ADIR|titre=Marie-Hélène Lefaucheux : son aide aux prisonniers politiques sous l'occupation allemande|périodique=Voix et visages (bulletin mensuel)|numéro=94|pages=5 (vue 21/39)|date=Mai-juin 1964|lire en ligne=https://argonnaute.parisnanterre.fr/ark:/14707/cztg5jlwx0sq/d4e6e070-b1db-407c-81c8-96c878db8156}}</ref>{{,}}{{sfn|Terrenoire|texte=Terrenoire 1946|1946|p=82, 83, 84}}.


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D'après les reçus des Allemands, cela représente un total de 11 000 colis anonymes distribués{{sfn|Terrenoire|texte=Terrenoire 1946|1946|p=82, 83, 84}}.


== Lien avec la Résistance ==
== Lien avec la Résistance ==
De multiples responsables et bénévoles de l'association sont également résistantes. C'est le cas des deux fondatrices, Marie-Hélène Lefaucheux (qui appartient au mouvement [[Organisation civile et militaire|OCM]]) et Yvonne Baratte, et de bénévoles comme [[Marcelle Bidault]] et [[Marie Médard]].
De multiples responsables et bénévoles de l'association sont également résistantes. C'est le cas des deux fondatrices, Marie-Hélène Lefaucheux (qui appartient au mouvement [[Organisation civile et militaire|OCM]]) et Yvonne Baratte, et de bénévoles comme [[Marcelle Bidault]] et [[Marie Médard]].


De par ses actions officielles autorisées par l'occupant allemand, l'Œuvre Sainte-Foy établit un réseau de communication et de renseignement entre les détenus des prisons parisiennes et l'extérieur{{sfn|Terrenoire|texte=Terrenoire 1946|1946|p=82, 83, 84}}.
De par ses actions officielles autorisées par l'occupant allemand, l'Œuvre Sainte-Foy établit un réseau de communication et de renseignement entre les détenus des prisons parisiennes et l'extérieur{{sfn|Terrenoire|texte=Terrenoire 1946|1946|p=82, 83, 84}}{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pascale|nom1=Barthélémy|titre=Sororité et colonialisme: Françaises et Africaines au temps de la guerre froide (1944-1962)|éditeur=Éditions de la Sorbonne|date=2024-01-25|isbn=979-10-351-0955-4|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=xzfxEAAAQBAJ&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PA79&dq=oeuvre+sainte-foy+r%C3%A9sistance&hl=fr|consulté le=2024-05-16}}</ref>.


L'association constitue ainsi un service social de la Résistance clandestine{{sfn|Terrenoire|texte=Terrenoire 1946|1946|p=82, 83, 84}}.
L'association constitue ainsi un service social de la Résistance clandestine{{sfn|Terrenoire|texte=Terrenoire 1946|1946|p=82, 83, 84}}.
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== Arrestations ==
== Arrestations ==
Durant l'été 1944 plusieurs de ses membres sont recherchés par l'occupant allemand.
Durant l'été 1944, à l'approche de la [[libération de Paris]], plusieurs de ses membres sont recherchés par l'occupant allemand.


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Le {{date-|11 juillet 1944}} la Gestapo de la [[rue de la Pompe]] dirigée par [[Friedrich Berger]] arrête Yvonne Baratte à son domicile. Torturée, puis internée à Fresnes et Romainville, elle meurt en déportation à [[Ravensbrück]].

Version du 16 mai 2024 à 14:17

Œuvre Sainte-Foy
Étiquette de l'Œuvre Sainte-Foy.
Histoire
Fondation
Dissolution
Origine
charité chrétienne
Fusionné dans
Comité des œuvres Sociales de la Résistance (COSOR)
Cadre
Zone d'activité
Type
Objectif
aide aux prisonniers résistants de l'occupant allemand pendant la Seconde Guerre mondiale
Méthode
confection et distribution de colis anonymes, entraide, renseignement
Siège
Pays
Organisation
Fondatrices

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L'Œuvre Sainte-Foy est une association d'aide aux détenus résistants des prisons franciliennes pendant la Seconde Guerre mondiale fondée en 1942. Au-delà de son engagement humanitaire, elle constitue un service social de la Résistance et forme un réseau de communication et de renseignement clandestin.

Activité

Au printemps 1942, Yvonne Baratte et Marie-Hélène Lefaucheux fondent l'Œuvre Sainte-Foy pour aider les détenus résistants des prisons franciliennes de l'occupant allemand[1],[2],[3],[4].

Cette œuvre de charité chrétienne vient répondre à la multiplication des arrestations et des internements par l'occupant allemand et à leur opacité volontaire empêchant toute communication et toute aide.

Le nom a été choisi car Sainte-Foy est la patronne des prisonniers.

Concrètement l'association confectionne et distribue des colis dans les prisons franciliennes tenues par les Allemands (Fresnes, la Santé, Romainville)[5],[6],[7],[8],[9],[10],[4].

Les femmes en sont la cheville ouvrière[11].

D'abord localisée dans l'appartement du couple Lefaucheux située au no 182 boulevard Saint-Germain dans le 6e arrondissement de Paris, elle s'installe ensuite au no 60 rue des Saints-Pères dans le 7e arrondissement de Paris.

D'après les reçus de l'occupant allemand qui autorise ces distributions, l'association a distribué un total de 11 000 colis anonymes aux prisons franciliennes entre 1942 et 1944[4], avec un pic de plus de 1 000 colis par mois durant l'année 1944[12],[13].

Lien avec la Résistance

De multiples responsables et bénévoles de l'association sont également résistantes. C'est le cas des deux fondatrices, Marie-Hélène Lefaucheux (qui appartient au mouvement OCM) et Yvonne Baratte, et de bénévoles comme Marcelle Bidault et Marie Médard.

De par ses actions officielles autorisées par l'occupant allemand, l'Œuvre Sainte-Foy établit un réseau de communication et de renseignement entre les détenus des prisons parisiennes et l'extérieur[4],[14].

L'association constitue ainsi un service social de la Résistance clandestine[4].

Ce système, en liaison avec le service social des MUR (Mouvements Unis de la Résistance) de la zone Sud, donne naissance en février 1944 au COSOR (Comité des œuvres Sociales de la Résistance)[8],[2],[15].

Arrestations

Durant l'été 1944, à l'approche de la libération de Paris, plusieurs de ses membres sont recherchés par l'occupant allemand.

Le la Gestapo de la rue de la Pompe dirigée par Friedrich Berger arrête Yvonne Baratte à son domicile. Torturée, puis internée à Fresnes et Romainville, elle meurt en déportation à Ravensbrück.

Le la milice, sous la direction du commissaire de police Fourcade, investit les locaux de l’œuvre Sainte-Foy, rue des Saints-Pères, et y arrête les 15 bénévoles présents, dont Marcelle Bidault[16]. Les miliciens les emmènent dans leurs locaux situés rue de Monceau où elle sont torturées, puis internées à la prison de la petite Roquette, avant d'être libérées le au soir[16].

Marie-Hélène Lefaucheux parvient à échapper aux arrestations.

Notes et références

  1. ↑ Baratte 1951, p. 10, 48-52.
  2. ↑ a et b « Les femmes du M.R.P. à l'Assemblée - Biographie de Marie-Hélène Lefaucheux », Forces nouvelles,‎ , p. 2/6 (lire en ligne)
  3. ↑ René Hostache, Le Conseil national de la résistance : les institutions de la clandestinité, , 498 p. (lire en ligne), p. 329
  4. ↑ a b c d et e Terrenoire 1946, p. 82, 83, 84.
  5. ↑ Bonnet 2013, p. 98-99.
  6. ↑ Archives nationales - Archives du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale - Organisation civile et militaire (OCM), « Cote OCM, IX (72AJ/68 Dossier n° 5) - pièce 2 - Témoignage de Marie-Hélène Lefaucheux, recueilli par Marie Granet - mention de l’Œuvre Sainte-Foy et d'Yvonne Baratte en p.5 sur 6. » (consulté le )
  7. ↑ Yagil et Dreyfus 2010, p. 284.
  8. ↑ a et b Thibault 2006, p. 81, 99, 107.
  9. ↑ ADIR, « In Memoriam - Marie-Louise Messéan », Voix et visages (bulletin bimestriel), no 203,‎ , vue 16 (mention d'Yvonne Baratte et de l’œuvre Sainte-Foy) (lire en ligne)
  10. ↑ ADIR, « Marie-Hélène Lefaucheux : son aide aux prisonniers politiques sous l'occupation allemande », Voix et visages (bulletin mensuel), no 94,‎ , p. 5 (vue 21/39) (lire en ligne)
  11. ↑ Robert Gildea, Comment sont-ils devenus résistants ? - Une nouvelle histoire de la résistance (1940-1945), Groupe Margot, (ISBN 978-2-35204-634-9, lire en ligne)
  12. ↑ Le Prat 2005.
  13. ↑ ADIR, « In Memoriam - Yvonne Baratte (auteur : Andrée Yvette Gouineau (1915-2016), alias Bluette Morat, déportée du convoi I.262 parti de Paris le 11 août 1944, médaillée de la Résistance avec rosette en 1946) », Voix et visages (bulletin mensuel), no 2,‎ , p. 1/5 (vue 5/17) (lire en ligne)
  14. ↑ Pascale Barthélémy, Sororité et colonialisme: Françaises et Africaines au temps de la guerre froide (1944-1962), Éditions de la Sorbonne, (ISBN 979-10-351-0955-4, lire en ligne)
  15. ↑ Cointet 2018.
  16. ↑ a et b Archives nationales, « Témoignage de Marcelle Bidault, alias Élisabeth ou Agnès, recueilli par Marie Granet - cote Combat, II (72AJ/46 Dossier n° 2) », (consulté le )

Bibliographie

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Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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