« Programme national de santé mentale de Côte d'Ivoire » : différence entre les versions
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Version du 16 mai 2024 à 15:27
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Le Programme national de santé mentale de Côte d'Ivoire est une initiative gouvernementale visant à améliorer la santé mentale des citoyens ivoiriens. Il s'agit d'un ensemble de politiques, de stratégies et de programmes coordonnés par le Ministère ivoirien en charge de la Santé en collaboration avec des partenaires nationaux et internationaux, ainsi que des professionnels de la santé mentale[1].[2]
Le programme a été créé le 21 juin 2007 et a pour mission de permettre à chaque Ivoirien de jouir d’une productivité socioéconomique durable dans tous les secteurs d’activités. [3]
Historique
Les premiers pas de la psychiatrie en terre ivoirienne
En Côte d’Ivoire, les premiers symptômes psychiatriques ont été documentés en 1925 par le Docteur Bouffard, qui a noté que l'état sanitaire de la colonie française de l'époque était excellent pour les Européens et les Indigènes. Il a souligné les problèmes sociaux tels que l'alcoolisme chez les indigènes, mais n'a pas mentionné de problèmes psychiatriques spécifiques. Il n'existe pas beaucoup d'informations sur l'évolution de la santé mentale de la population jusqu'en 1958.[4]
En 1958, l'Asile de l'Hôpital de Treichville a été construit pour protéger la société des "malades mentaux". Il était composé d'un bâtiment central avec le bureau du médecin, une salle de soins, une salle de garde et une pharmacie. Les malades étaient entassés dans des salles d'hospitalisation, avec des conditions sanitaires précaires. Les patients étaient considérés comme des marginaux dangereux pour la société et étaient enfermés dans des cellules. Ce service de psychiatrie, appelé le "Cabanon", était marqué par son caractère carcéral.[4]
Peu avant l'indépendance, entre 1959 et 1960, une consultation de neuropsychiatrie infantile dirigée par un spécialiste français a eu lieu, principalement pour des problèmes scolaires et des troubles de comportement chez les enfants. Peu de documents retracent cette période.[4]
Les années 1960
Le 28 février 1962, l'Hôpital Psychiatrique de Bingerville est ouvert après plusieurs années de construction. Son premier médecin chef est le Dr Antoine Abhé. En 1967, le Recteur de l'Université d'Abidjan souhaite créer une consultation médico-psychologique en raison des difficultés psychologiques croissantes des étudiants.[4][5]
En 1968, les responsables de la Société d'aide à la santé mentale, de passage à Abidjan, rencontre le Ministre de la Santé. Au menu des échanges, la création d'une section de l'organisation en Côte d'Ivoire. [4]
L’ère « Hazera »
Le Pr. Max Hazera a joué un rôle clé dans le développement de la psychiatrie en Côte d'Ivoire. Il est arrivé à Abidjan en 1968 en tant que chef du service de Protection de la santé mentale et de psychiatrie sociale. Son travail visait à intégrer la psychiatrie dans la société ivoirienne en impliquant la famille et en évitant les pratiques asilaires. Sous son leadership, un Institut National de Santé Publique a été créé en 1970.[4]
De 1970 à aujourd'hui
Objectifs
Entre autres objectifs, le Programme Nationale de Santé Mentale en Côte d'Ivoire a pour but de :
- offrir des soins de santé adaptés et de qualité;
- augmenter l'utilisation des points d'accès à l'information;
- et améliorer la gestion de l'information sanitaire concernant les services de santé.[6]
Structures de prise en charge des troubles psychiatriques
Selon le Programme National de Santé Mentale, il existe 57 structures de prise en charge des troubles psychiatriques dont 30 sont publiques et 12 privées, 14 sont confessionnelles/ ONG et une est communautaire. Une seule se situe en milieu rural.
Parmi elles, on peut citer :
- l’hôpital psychiatrique de Bingerville, qui depuis 2006 a ouvert un quatrième service : « la clinique », permettant de relever le standing de l’hospitalisation des patients,
- les services de l’INSP d’Adjamé,
- le service de consultation au CHU Treichville,
- le centre de santé mentale de Bouaké,
- le service de neuropsychiatrie de Korhogo,
- le service de psychiatrie au centre régional des œuvres universitaires de Cocody Campus,
- le service de psychiatrie des centres hospitaliers régionaux de San Pedro, Aboisso, Yamoussoukro, Abengourou, Daloa,
- le service de psychiatrie des hôpitaux généraux de Dabou, Soubré,
- des services de psychiatrie dans certaines structures sanitaires telles que dans les services de santé scolaire et universitaire d’Abidjan, à l’Infirmerie du Pôle Pénitentiaire d'Abidjan,
- et le centre de santé de Trinleu-Diapleu de Man.[4]
Une enquête du PNSM a révélé que la Côte d'Ivoire compte 541 structures non conventionnelles spécialisées en santé mentale, dont 326 camps de prière, 127 centres de guérison traditionnels, 29 centres roqya et 59 centres de phytothérapie.[7][8][9]
Références
- « Plan national de développement sanitaire 2021-2025 »
- « La Côte d’Ivoire fait de la prévention du suicide une priorité »
- « '’Plus de 60.000 personnes souffrent de maladie mentale en Côte d’Ivoire’’ »
- « Psychiatrie et pédopsychiatrie en Côte d'Ivoire, une histoire qui s'écrit toujours »
- « Aperçu Historique sur en Occident I' assistance Psychiatrique et en Afrique évolution de l'assistance Psychiatrique en Côte d'ivoire »
- « Politique nationale de santé des adolescents et des jeunes 2016 – 2020 »
- « Santé mentale : La Côte d’Ivoire mise sur la complémentarité dans la prise en charge »
- « Côte d’Ivoire : des soins appropriés en santé mentale dans des camps de prière »
- « Prise en charge des enfants victimes de troubles mentaux dans le District sanitaire de Ferkessédougou (Côte d’Ivoire): offre de soins et itinéraires thérapeutiques »