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{{Voir homonymes|Sarah}}{{Ébauche|Bible|Judaïsme|Christianisme|Islam}}
{{à sourcer|date=avril 2014}}{{Infobox Biographie2
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'''Sarah,''' intialement '''Saraï''' (en [[hébreu]] : {{langue|he|dir=rtl|texte='''שָׂרָה'''}} et {{langue|he|dir=rtl|texte='''שָׂרַי'''}} « princesse »), est un personnage du [[livre de la Genèse]]. Épouse d'[[Abraham]] réputée pour sa beauté, mère d'[[Isaac]] à un âge avancé, rivale de sa servante [[Hagar]] et de son fils [[Ismaël]], elle est une figure majeure des [[Religion abrahamique|religions abrahamiques]] et compte au nombre des quatre [[Matriarches (Bible)|matriarche]]<nowiki/>s bibliques.

'''Sarah''' (en [[hébreu]] : {{langue|he|dir=rtl|texte='''שָׂרָה'''}} : « princesse » ; en [[arabe]] : '''Śāra''', {{langue|ar|dir=rtl|texte='''سارة'''}}), initialement nommée '''Saraï''' ({{langue|he|dir=rtl|texte='''שָׂרַי''' / '''שָׂרָי'''}}, « ma princesse »), est un personnage de la [[Genèse]], le premier livre de la [[Bible]] et du [[Pentateuque]]. [[Matriarches (Bible)|Matriarche]] et [[Prophète|prophétesse]], elle est une figure majeure dans les [[Religion abrahamique|religions abrahamiques]].

Elle est la demi-sœur et l'épouse d’[[Abraham]], et la mère d’[[Isaac]]. Le [[midrash]] la donne comme [[nièce]] d'Abraham.

Le [[judaïsme]], le [[christianisme]] et l'[[islam]] décrivent tous son caractère comme celui d'une femme [[Piété|pieuse]], réputée pour sa beauté et son [[hospitalité]].


== Récit biblique ==
== Récit biblique ==
Sarah, qui est d'abord nommée Saraï, grandit à [[Ur-Kasdim]] en [[Mésopotamie]]<ref>{{Lien web |auteur=Simha G |titre=Sarah Iménou, notre modèle à toutes |url=https://www.torah-box.com/femmes/femmes-celebres/sarah-imenou_7337.html |site=Torah-Box |date=1er Janvier 2021 |consulté le=2021-02-12}}</ref>. Elle épouse l'[[Hébreux|Hébreu]] [[Abraham]], qui est d'abord nommé Abram.


=== Genèse ===
Sarah est la demi-sœur d'Abraham. Elle a pour père [[Terah]] tandis que le nom de sa mère n'est pas citée, quand Abraham a pour père Terah. Abraham la désigne en [[Genèse]] 20:12 : « la fille de mon père, mais pas celle de ma mère ». La pratique du mariage [[Inceste|incestueux]] entre un frère et sa demi-sœur est plus tard réprouvée par le [[Lévitique]]<ref>{{Réf Bible|Lv|18|9}}.</ref>{{,}}<ref>{{Réf Bible|Lv|20|17}}.</ref>. Sarah est ainsi la demi-sœur non seulement d'Abraham mais aussi de [[Haran]] et de [[Nahor (fils de Terah)|Nahor]] ; elle est la tante de [[Loth]], [[Milca (Bible)|Milca]], Isca et [[Betouel|Bethuel]], par le sang et par alliance. Des [[midrash]]im donnent cependant Sarah comme nièce d'Abraham et fille d'[[Haran]] le frère d'Abraham<ref>Pirque Rabbi Eliezer.</ref>{{,}}<ref>Baba Bathra 91a.</ref>. La pratique du mariage oncle-nièce est également condamnée par l'[[Document de Damas|écrit de Damas]] (du [[Ier siècle av. J.-C.|{{Ier|s}}]] ou {{IIe siècle av. J.-C.}})<ref>Ecrit de Damas, A4:7-11.</ref>.
Saraï est mentionnée pour la première fois dans le chapitre 11 de la [[Livre de la Genèse|Genèse]] où elle est présentée comme l'épouse d'[[Abraham|Abram]], fils de [[Terah]]{{Sfn|Schneider|2008|p=25}}, sans que le texte ne lui attribue ni origine ni parenté précises{{Sfn|Schneider|2008|p=20}} :
{{Citation bloc|<sup>29</sup> Abram et Nahor prirent des femmes : la femme d'Abram se nommait Saraï, et la femme de Nahor était Milka, fille d'Haran, père de Milka et père de Yiska. <sup>30</sup> Saraï était stérile : elle n'avait pas d'enfant. <sup>31</sup> Térah prit son fils Abram, son petit-fils Lot, fils d'Haran, et sa belle-fille Saraï, femme d'Abram, son fils. Ils quittèrent ensemble d'Our-des-Chaldéens pour se rendre en Canaan.|référence=<ref> {{Ouvrage|prénom1=Albert|nom1=de Pury|lien auteur1=Albert de Pury|prénom2=Thomas|nom2=Römer|lien auteur2=Thomas Römer|prénom3=Konrad|nom3=Schmid|titre=La Genèse|sous-titre=Texte intégral Nouvelle Bible Segond|éditeur=Bayard/Labor et fides|collection=L'Ancien Testament commenté|année=2016|isbn=978-2-227-48938-7|passage=70}}</ref>}}
Dans les chapitres suivant, elle est apparaît dans le cadre des tribulations de son époux{{Sfn|Exum|2011}} voyageant avec lui à [[Haran]] (Gn 11:31)<ref group="v">{{BFR|Gn|11|31}}</ref> et vers la [[Canaan (région)|terre de Canaan]] (Gn 12:5)<ref group="v">{{BFR|Gn|12|5}}</ref>, puis en [[Égypte antique|Égypte]] (Gn 12:11-20)<ref group="v">{{BFR|Gn|12|11-20}}</ref>, demeurant à ses côtés lorsqu'il se sépare de [[Loth|Lot]] (Gen. 13)<ref group="v">{{BFR|Gn|13}}</ref> puis durant les guerres impliquant celui-ci (Gn. 14)<ref group="v">{{BFR|Gn|14}}</ref>.


Il faut attendre le seizième chapitre pour que Saraï prenne une part active aux évènements{{Sfn|Schneider|2008|p=25}} : afin de palier son infertilité, Saraï propose à Abram d'avoir des relations intimes avec sa servante égyptienne [[Agar (Bible)|Hagar]] afin qu'elle lui donne un enfant{{Sfn|Exum|2011}}, qu'elle pourrait considérer comme sa propre descendance{{Sfn|Hayoum|2018|p=76}}. Mais une fois enceinte, la servante adopte une attitude hautaine et blessante envers Saraï qui la traite en retour si durement qu'Hagar doit fuir dans le désert, où [[YHWH|YHWV]] lui enjoint de retourner se soumettre à sa maîtresse{{Sfn|Exum|2011}}. La servante enfante alors d'Ismaël (« Dieu entend »)<ref> {{Ouvrage|prénom1=Albert|nom1=de Pury|lien auteur1=Albert de Pury|prénom2=Thomas|nom2=Römer|lien auteur2=Thomas Römer|prénom3=Konrad|nom3=Schmid|titre=La Genèse|sous-titre=Texte intégral Nouvelle Bible Segond|éditeur=Bayard/Labor et fides|collection=L'Ancien Testament commenté|année=2016|isbn=978-2-227-48938-7|passage=88}}</ref>.
Dans le [[Livre de la Genèse]], Abram, poussé par la famine, quitte le [[Canaan (région)|pays de Canaan]] avec sa maisonnée pour se rendre en [[Égypte antique|Égypte]]. Sachant que Saraï est d'une grande beauté et craignant que le [[Pharaon]] ne le tue pour être avec elle, Abram demande à Saraï de dire au pharaon qu'elle est sa sœur, afin d'être bien traité<ref>Genèse 12:11-13</ref>. Le pharaon emmène Saraï dans son palais pour la prendre pour femme et offre de nombreux cadeaux et marques de distinction à Abram mais quand il se rend compte que la [[malédiction]] est tombée sur sa maison<ref>Gen. 12:14-17</ref> parce que Saraï est l'épouse d'Abram, il exige qu'ils quittent l'Égypte sur le champ<ref>Gen 12:18-20</ref>.


Alors que Abram et Saraï, âgés respectivement de 100 et 90 ans, sont devenus bien trop vieux pour avoir des enfants, YHVW réitère la promesse faite de descendance (Gn 17)<ref group="v">{{BFR|Gn|17}}</ref>, changeant le nom d'''Abram'' en ''Abraham'' et celui de ''Saraï'' en ''Sara(h)'', lui promettant sa bénédiction et une destinée spéciale{{Sfn|Exum|2011}} :


{{Citation bloc|<sup>15</sup> (…) Quant à ta femme, tu ne l'appelleras plus du nom de Saraï : son nom sera Sara. <sup>16</sup> Je la bénirai : d'elle aussi je te donnerai un fils; je la bénirai, et elle deviendra des nations ; les rois de plusieurs peuples sortirons d'elle.(...) <sup>19</sup> C'est Sara, ta femme, qui va te donner un fils ; tu l'appelleras du nom d'Isaac. J'établirai mon alliance avec lui comme une alliance perpétuelle pour sa descendance après lui (…) <sup>21</sup> celui que Sara te donnera l'année prochaine à cette époque-ci.|référence=<ref> {{Ouvrage|prénom1=Albert|nom1=de Pury|lien auteur1=Albert de Pury|prénom2=Thomas|nom2=Römer|lien auteur2=Thomas Römer|prénom3=Konrad|nom3=Schmid|titre=La Genèse|sous-titre=Texte intégral Nouvelle Bible Segond|éditeur=Bayard/Labor et fides|collection=L'Ancien Testament commenté|année=2016|isbn=978-2-227-48938-7|passage=99}}</ref>}}


A cette nouvelle, la réaction d'Abraham est de rire (Gn 17:17)<ref group="v">{{BFR|Gn|17|17}}</ref>, une réaction similaire s'emparant de Sarah lorsqu'elle entend plus tard à son tour de la bouche de mystérieux visiteurs venus informer Abraham qu'elle donnera naissance à un fils (Gn 18:1-15)<ref group="v">{{BFR|Gn|18|1-15}}</ref>. C'est pourquoi lorsque l'héritier tant attendu voit le jour (Gn 21)<ref group="v">{{BFR|Gn|21}}</ref>, il est prénommé [[Isaac]], ce qui signifie « rire »{{Sfn|Exum|2011}}. Ensuite, Sarah la matriarche, voyant [[Ismaël]] le fils d'Hagar jouer avec le jeune Isaac<ref name=":3" />, en prend ombrage et, entendant protéger l'héritage de ce dernier qu'elle se refuse de voir partagé, fait chasser sa servante et son fils au désert{{Sfn|Exum|2011}}. Elle est soutenue dans sa démarche par YHWV auprès d'un Abraham réticent, enjoignant à ce dernier d'écouter tout ce que lui dira Sarah (Gn 21:12)<ref group="v">{{BFR|Gn|21|12}}</ref> « car c'est par Isaac que viendra ce qui sera appelé [sa] descendance descendance qui te sera propre »<ref name=":3">{{Ouvrage|prénom1=Albert|nom1=de Pury|lien auteur1=Albert de Pury|prénom2=Thomas|nom2=Römer|lien auteur2=Thomas Römer|prénom3=Konrad|nom3=Schmid|titre=La Genèse|sous-titre=Texte intégral Nouvelle Bible Segond|éditeur=Bayard/Labor et fides|collection=L'Ancien Testament commenté|année=2016|passage=118|isbn=978-2-227-48938-7}}</ref>.
<gallery style="text-align:center" mode="packed" heights="170px" caption="Sarah en Egypte par [[James Tissot]], 1896-1902", [[Musée juif (New York)]]>
James Jacques Joseph Tissot - Abram's Counsel to Sarai - Google Art Project.jpg|<center>''Le Conseil d'[[Abraham]] à Sara''
Tissot The Egyptians Admire Sarai's Beauty.jpg|<center>''Les Égyptiens admirent la beauté de Sara
Tissot Sarai Is Taken to Pharaoh's Palace.jpg|<center>''Sara est emmenée au palais de [[Pharaon]]''
</gallery>


Sarah meurt à l'âge de 127 ans à Qiriath-Arba, « c'est à dire [[Hébron]] en Canaan » (Gn 23)<ref group="v">{{BFR|Gn|23}}</ref>, et Abraham achète au [[Hittites|Hittite]] Héphron la [[Tombeau des Patriarches|grotte de Makpéla]] et les champs avoisinant pour en faire le tombeau de son épouse{{Sfn|Exum|2011}}, assurant surtout à sa descendance un lieu de sépulture en terre de Canaan{{Sfn|Hayoun|2018|p=111}}. Après la mort de Sarah, Abraham prend une autre épouse, [[Ketourah]] (25:1)<ref group="v">{{BFR|Gn|25|1}}</ref> tandis que c'est en épousant [[Rébecca (Bible)|Rébecca]] (24:67)<ref group="v">{{BFR|Gn|24|67}}</ref> qu'Isaac trouve du réconfort après la mort de sa mère{{Sfn|Exum|2011}}.
De retour à Canaan, le couple vit encore dix ans sans enfant. Alors qu'elle a 75 ans, Saraï, qui se croit [[Stérilité humaine|stérile]], propose son [[Esclavage|esclave]] égyptienne [[Agar (Bible)|Agar]] comme femme à Abram, pour avoir par elle des enfants et « se construire », dit-elle, en vue de pouvoir adopter le fils qui naîtra de cette union<ref>{{Article |prénom1=André |nom1=Wénin |titre=Abraham, Sarah et Agar dans le récit de la Genèse. Approche narrative et interprétation |périodique=Transversalités |volume=141 |numéro=2 |date=2017 |issn=1286-9449 |issn2=2259-3799 |doi=10.3917/trans.141.0157 |lire en ligne=https://doi.org/10.3917/trans.141.0157 |consulté le=2021-02-12 |pages=157 }}</ref>{{,}}<ref>{{En}}Victor P. Hamilton, ''The Book of Genesis. Chapters 1-17'', Grand Rapids, MI, Eerdmans, coll. ''The New International Commentary on the Old Testament'', 1990, p. 444-445</ref>. « Et Abram écouta la voix de Saraï »<ref>Gen. 16,2b</ref>. Lorsque Agar tombe enceinte (d'[[Ismaël]]), elle méprise Saraï et lui manque de respect. Celle-ci s'en plaint à Abram<ref>{{Réf Bible|Gn|16}}:1-6</ref>, qui cède à son épouse en laissant Agar entre ses mains. À un moment donné, Agar fuit sa maîtresse qui la maltraite mais revient après que les [[Ange|anges]] l'ont rassurée et consolée<ref>Gen. 16:2-6</ref>. La servante donne naissance au premier fils d'Abram, [[Ishmael|Ismaël]], quand Abram est âgé de quatre-vingt-six ans<ref>Gén. 16:16</ref>.


En dehors de la Genèse, Sarah n'est plus mentionnée qu'à une seule reprise dans la bible hébraïque, dans le [[livre d'Isaïe]] (51:2)<ref>{{BFR|Is|51|2}}</ref> en tant qu'ancêtre du peuple d'Israël<ref name=":4" />.
Dans le récit de l'[[Brit milah|Alliance par la circoncision]] dans Genèse 17, au cours de laquelle [[YHWH]] promet à Abram âgé de 99 ans que lui et Saraï âgée de 90 ans auront un fils, Abram est renommé Abraham et Saraï est renommée Sarah<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=|prénom1=Brown, Raymond E. (Raymond Edward), 1928-1998. Fitzmyer, Joseph A. Murphy, Roland E. (Roland Edmund), 1917-2002. Martini, Carlo Maria|nom1=Cardinal.|titre=The new Jerome biblical commentary|passage=22|éditeur=Prentice-Hall|date=1990|isbn=|oclc=1150834115|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/1150834115|consulté le=2021-02-12}}</ref> : {{Citation|...je maintiendrai mon alliance avec toi, et je te multiplierai à l'infini »<ref>Gen. 17:4</ref>.


==== « Sœur » d'Abram ====
« Ton nom ne s'énoncera plus, désormais, Abram : ton nom sera Abraham, car je te fais le père d'une multitude de nations »<ref>Gen. 17:4-5</ref>
[[Fichier:Bijbelse voorstelling Abimelech geeft Sara aan Abraham terug, objectnr 11096.JPG|vignette|''Abimélech restituant Sarah à Abraham'', huile sur toile d'Elias van Nijmege, 1731, [[Musée de Rotterdam]].]]
Les auteurs de la Genèse ne mentionnent pas le nom des parents, la généalogie ou le pays d'origine de Saraï, lui conférent seulement la qualité d'épouse d'Abraham{{Sfn|Schneider|2008|p=20}}. En outre, si elle est présentée en Genèse 20:12<ref group="v">{{BFR|Gn|20|12}}</ref> comme la ''demi-sœur'' d'Abraham, fille de son père Térah mais pas de sa mère, cette information est difficile à concilier avec le passage Genèse 11:31<ref>{{BFR|Gn|11|31}}</ref>, issue d'une autre source documentaire, qui identifie Sarah comme la ''belle-fille'' de Térah<ref name=":4">{{Chapitre|langue=en|prénom1=Myra J.|nom1=Siff|prénom2=S. David|nom2=Sperling|titre chapitre=SARAH|auteurs ouvrage=Fred Skolnik (éd.)|titre ouvrage=Encyclopaedia Judaica|volume=18|titre volume=San–Sol|éditeur=Thomson Gale|année=2007|passage=46|isbn=978-0-02-865946-6}}</ref>.


Quoi qu'il en soit, dans deux épisodes<ref group="v">En Genèse 12:10 à 13:1, lors de la rencontre avec Pharaon, roi d'Égypte, et Genèse 20, lors de la rencontre avec [[Abimelech (prince)|Abimélec]], roi des [[Philistins (Bible)|Philistins]].</ref>, et pour des raisons discutées par les exégètes, Abraham, au prétexte que sa propre vie soit préservée, demande à son épouse de se faire passer pour sa sœur et la présente comme telle{{Sfn|Hayoun|2018|p=76-78, 90-92,107-111}}.
«...je ferai de toi des peuples, et des rois seront tes descendants. Cette alliance, établie entre moi et entre toi et ta postérité dernière, je l'érigerai en alliance perpétuelle, étant pour toi un Dieu comme pour ta postérité après toi. Et je donnerai à toi et à ta postérité la terre de tes pérégrinations, toute la terre de Canaan, comme possession indéfinie »<ref>Gen. 17:6-8</ref>


Dans un premier épisode, poussé par la famine, Abram quitte le [[Canaan (région)|pays de Canaan]] avec sa maisonnée pour se rendre en [[Égypte antique|Égypte]]. Sachant que Saraï est d'une grande beauté et craignant que le [[Pharaon]] ne le tue pour être avec elle, Abram demande à Saraï de dire au pharaon qu'elle est sa sœur, afin d'être bien traité<ref group="v">{{BFR|Gn|12|11-13}}</ref>. Le pharaon emmène Saraï dans son palais pour la prendre pour femme et offre de nombreux cadeaux et marques de distinction à Abram. Mais quand il se rend compte que la [[malédiction]] est tombée sur sa maison<ref group="v">{{BFR|Gn|12|14-17}}</ref> parce que Saraï est l'épouse d'Abram, il exige qu'ils quittent l'Égypte sur le champ<ref group="v">{{BFR|Gn|12|18-20}}</ref>.
«... "Pour toi, sois fidèle à mon alliance, toi et ta postérité après toi dans tous les âges. Voici le pacte que vous observerez, qui est entre moi et vous, jusqu'à ta dernière postérité... et ce sera un symbole d'alliance entre moi et vous. A l'âge de huit jours, que tout mâle, dans vos générations, soit circoncis par vous ; même l'enfant né dans ta maison »<ref>Gen. 17:10-12</ref>


Plus tard, dans un épisode parallèle au précédent, Abraham et Sarah se déplacent à nouveau vers le sud, au pays [[Philistins (Bible)|philistin]] de [[Guérar]]. Là, Abraham dit de nouveau que Sarah est sa sœur, de nouveau Sarah est emmenée à la maison du roi [[Abimelech (prince)|Abimélech]] et de nouveau, Dieu punit le roi et sa maison. Cette fois, Dieu envoie un avertissement sous forme de rêve à Abimelech, qui l'empêche de toucher à Sarah. ce dernier rend Sarah à Abraham et leur donne des cadeaux<ref group="v">{{BFR|Gn|20}}</ref>.
«... "Saraï, ton épouse, tu ne l'appelleras plus Saraï, mais bien Sarah<ref>Gen 17:15</ref>. Je la bénirai, en te donnant, par elle aussi, un fils ; je la bénirai, en ce qu'elle produira des nations et que des chefs de peuples naîtront d'elle." Abraham tomba sur sa face et sourit ; et il dit en son cœur "Quoi! un centenaire engendrerait encore ! et à quatre-vingt-dix ans, Sara deviendrait mère !" »<ref>Gen. 17:16-17</ref>


Ces épisodes ont donné lieu à bien des interprétations sur les liens unissant Sara et Abraham au-delà de leur union matrimoniale<ref>voir notamment {{Harvsp|Schneider|2008}} et {{Harvsp|Hayoun|2018|p=76-78, 90-92,107-111}}.</ref>.
«..."Certes, Sara, ton épouse, te donnera un fils, et tu le nommeras Isaac. Je maintiendrai mon pacte avec lui, comme pacte perpétuel à l'égard de sa descendance<ref>Gen. 17:19</ref>... Pour mon alliance, je la confirmerai sur Isaac, que Sara t'enfantera à pareille époque, l’année prochaine"<ref>Gen. 17:21</ref>.}} [[Dieu]] apparaît ensuite à travers la visite de trois hommes<ref>{{Réf Bible|Gn|18|1-15}}.</ref> passant près des [[Chêne de Mambré|chênes de Mambré]], à qui Abraham offre l'hospitalité. Abraham demande à Sarah de préparer des gâteaux avec « trois mesures de farine de pur froment »<ref>Gen. 18:6</ref> et fait accommoder un plat de veau pour les recevoir dignement. L'un des étrangers réitère l'[[annonciation (homonymie)|annonciation]] de la grossesse de Sarah pour l'année suivante, laquelle entend ce qui se dit à l'entrée de la tente se met à rire intérieurement à la perspective d'avoir un enfant à son âge avancé. Le visiteur demande à Abraham pourquoi Sarah se moque de l'idée de porter un enfant car son âge n'est rien pour Dieu. Sarah, prise de peur, ment à Dieu en niant avoir ri. Dieu réaffirme simplement le contraire<ref>Gen. 18:11-15</ref>.


=== Nouveau testament ===
Le traitement le plus approfondi de Sarah dans le Nouveau Testament, bien qu'elle n'y soit pas nommée, se trouve dans l'[[Épître aux Galates|Épitre aux Galates]] (4:21-31)<ref group="v">{{BFR|Gal|4|21-31}}</ref> rédigé par [[Paul de Tarse]]. Ce dernier utilise Sarah et Agar comme figures [[Allégorie|allégoriques]]{{Sfn|Exum|2011}} pour prédire le remplacement du judaïsme par le christianisme<ref name=":4" /> : représentée par « la femme libre » (Sarah), la nouvelle [[Alliance (religion)|alliance]] promise à ceux qui ont foi en [[Jésus-Christ]] s'oppose à l'ancienne alliance de la [[Décalogue|loi au Sinaï]], représentée Hagar, la « femme esclave »{{Sfn|Exum|2011}}.


Ailleurs, l'auteur de la [[première épître de Pierre]] (3:5-6)<ref group="v">{{BFR|1P|3|5-6}}</ref> présente Sarah comme un modèle pour les femmes d'acceptation de l'autorité de leurs maris : « <sup>5</sup> Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu, soumises à leurs maris, <sup>6</sup> comme Sara, qui obéissait à Abraham et l'appelait son seigneur »{{Sfn|Exum|2011}}. Enfin, deux passages tirés de l'[[Épître aux Romains]]<ref group="v">{{BFR|Rom|4|19}} et {{BFR|Rom|9|9}}</ref> et un de l'[[Épître aux Hébreux]]<ref group="v">{{BFR|He|11|11}}</ref> rappellent en mentionnant Sarah la foi d'Abraham dans la promesse que Dieu lui a faite{{Sfn|Exum|2011}}.
<gallery style="text-align:center" mode="packed" heights="170px" caption="L'Annonce de la descendance d'Abraham par [[James Tissot]],1896-1902", [[Musée juif (New York)]]">
Tissot Abraham and the Three Angels.jpg|<center>''[[Abraham]] et les Trois Anges''
Tissot Sarah Hears and Laughs.gif|<center>''Sarah écoute et rit''
</gallery>


== Exégèses ==
Entre-temps, Abraham et Sarah se déplacent à nouveau vers le sud, au pays [[Philistins (Bible)|philistin]] de [[Guérar]]. Là, Abraham dit de nouveau que Sarah est sa sœur, de nouveau Sarah est emmenée à la maison du roi [[Abimelech (prince)|Abimélech]] et de nouveau, Dieu punit le roi et sa maison. Cette fois, Dieu envoie un avertissement sous forme de rêve à Avimelech, qui l'empêche de toucher à Sarah. Abimélech rend Sarah à Abraham et leur donne des cadeaux<ref>Gen. 20</ref>.


=== Son nom ===
Treize ans après la naissance d'Ismaël, Sarah est exaucée par Dieu, et [[Isaac]] (qui signifie « il rira » en [[hébreu]]), son premier et unique enfant, vient au monde dans la joie et l'émerveillement, un an après la prédiction du visiteur. Suivant le commandement de Dieu, l'enfant est [[Circoncision|circoncis]] à l'âge de huit jours<ref name=":0">{{Réf Bible|Gen|21|4}}.</ref>, son père Abraham étant âgé de 100 ans et sa mère Sarah de 90 ans<ref>{{Réf Bible|Gn|21|5}}.</ref>.


==== Étymologie ====
Quand Isaac a probablement trois ans, Abraham organise un grand festin pour fêter la fin de son [[Sevrage (alimentation)|sevrage]]<ref>{{Réf Bible|Gn|21|8}}.</ref>. Ce jour-là, Sarah surprend Ismaël âgé de 16 ans en train de se moquer et rire en regardant Isaac - action répréhensible aux yeux de Sarah<ref>Gen. 21:9</ref>. Elle demande à Abraham de le chasser pour qu'Isaac n'ait pas à partager l'[[Héritage (droit)|héritage]] avec son frère aîné<ref>{{Réf Bible|Gn|21|9-10}}.</ref>. Elle craint également les ambitions d'Agar. Abraham en est contrarié<ref>{{Réf Bible|Gn|21|11}}.</ref> mais Dieu lui dit de toujours écouter la voix de Sarah car l'[[Alliance (Bible)|Alliance]] avec sa postérité passe par Isaac<ref>{{Réf Bible|Gn|21|12}}.</ref>. Alors Abraham chasse Ismaël et sa mère Agar dans le désert de [[Beer-Sheva]]<ref>{{Réf Bible|Gn|21|1-21}}.</ref>.
Selon la plupart des chercheurs contemporains, ''Saraï'' (שָׂרַי) et ''Sarah'' (שָׂרָה) proviennent de la même [[Racine (Linguistique)|racine]] SRR, les deux signifiant « princesse » ou « femme importante »<ref name=":4" />. Il est possible que le terme soit lié à l'[[akkadien]] ''Šārrat'' qui est l'une des désignations de la déesse assyrienne de la lune [[Ishtar]]<ref name=":4" />. {{Refnec|Le mot hébraïque שר (sar) est connu dans d'autres langues sémitiques telles que šarru en akkadien, šr en phénicien et ougaritique signifiant « roi » ou « prince ».|date=19 mai 2024}}


==== Midrash ====
Les sages juifs ont proposé plusieurs explications [[Midrash|midrashiques]] pour son changement de nom de ''Saraï'' à ''Sarah'', par exemple qu'elle a obtenu le remplacement de la petite lettre ''י'' / [[Yod (lettre)|''yod'']] (à la fin de ''Saraï'') par la plus grande lettre ה / ''[[He (lettre)|He]]'' (à la fin de ''Sarah'') en raison de ses bonnes actions<ref>מכילתא דרבי ישמעאל (Michilta Darbi Ishmael)</ref>.


La [[Torah]] enseignant que les noms ne sont pas donnés au hasard, il n’est pas anodin que Sarah ait eu trois noms dont le changement correspond à des transformations au cours de sa vie et amène à chaque fois une plus grande élévation spirituelle<ref name=":1">{{Lien web |langue=en |auteur=Nechama Rubinstein |titre=The Three Faces of Sarah - Yiscah, Sarai and Sarah |url=https://www.chabad.org/theJewishWoman/article_cdo/aid/765186/jewish/The-Three-Faces-of-Sarah.htm#footnote2a765186 |site=Chabad.org |date=s. d.}}</ref> : toute jeune fille, elle est connue sous le nom de ''Yiscah'', ce qui signifie « voir » car elle est née avec une [[prophétie]] puissante, dotée d'une vision spirituelle<ref name=":0" group="N">{{En}}[[:en:Shabbethai_Bass|Shabbethai ben Joseph Bass]] (1641–1718), un célèbre commentateur de la [[Torah]], écrit dans son ''Siftei Chachamim'' que le niveau de prophétie de Sarah était supérieur à celui d'Abraham.</ref> affectant la façon dont elle perçoit le monde, et sa beauté visible (« belle à voir »<ref>[[Talmud]], [[Meguila (traité)|Meguila]] 14a.</ref>) explique la façon dont le reste du monde la perçoit ; le prénom ''Saraï'' signifie « ma princesse » parce qu'elle devient la princesse de sa maison et de sa tribu, en assumant son rôle de fondatrice d'une nation, tout en restant divinement inspirée<ref>Genèse Rabba 45:2.</ref> ; enfin, Dieu exige qu'on l'appelle ''Sarah'', signifiant « princesse », comme une [[Alliance (religion)|Alliance]] avec elle au cours de laquelle il la bénit<ref name=":0">{{Réf Bible|Gen|21|4}}.</ref>, alors âgée de 90 ans, quand il lui donne l'enfant Isaac, elle atteint son véritable statut définitif<ref name=":1" />. La théorie d'un glissement [[sémantique]] depuis « ma princesse » vers « princesse » n'a cependant pas de fondement linguistiques, les deux graphies ''Saraï'' et ''Sarah'' ne constituant qu'une variante orthographique<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Thomas Römer |titre=Le cycle d'Abraham (suite) : alliances, guerres et sacrifice scandaleux (4) |url=https://www.college-de-france.fr/fr/agenda/cours/le-cycle-abraham-suite-alliances-guerres-et-sacrifice-scandaleux/le-cycle-abraham-suite-alliances-guerres-et-sacrifice-scandaleux-4-0 |format=vidéo |site=Collège de France |date=2010-02-18 |consulté le=2024-05-19}}</ref>.
<gallery style="text-align:center" mode="packed" heights="170px" caption="Sarah et Agar par [[James Tissot]],1896-1902, [[Musée juif (New York)]]">
Tissot Sarai Sends Hagar Away.jpg|<center>''Sarah renvoie [[Agar (Bible)|Agar]]''</center>
Tissot Hagar and the Angel in the Desert.jpg|<center>''[[Agar (Bible)|Agar]] et l'Ange dans le désert''</center>
</gallery>


== Tradition juive ==
Sarah n'apparaît pas dans le récit de la [[ligature d'Isaac]] (dit « sacrifice d'Isaac » dans le [[christianisme]])<ref>Gen. chapitre 22</ref>.
[[Fichier:Sarah the Mosque of Abraham.jpg|vignette|[[Cénotaphe]] de Sarah dans le [[Tombeau des Patriarches|Caveau des Patriarches]] à [[Hébron]]. ]]
Alors que Sarah est présentée dans certains versets bibliques comme la demi-sœur d'Abraham, des commentateurs l'identifient comme étant Iscah (Genèse 11:29), fille d'[[Haran]], le frère d'Abraham<ref>Yitzhaki, Solomon. ''RASH'I Commentary on the Torah''.</ref>{{,}}<ref name=":2">Schwartz, Howard, (1998). ''Reimagining the Bible: The Storytelling of the Rabbis'', [[Oxford University Press]], New York, p. 36.</ref>. L'identification par Abraham comme « la fille de son père » (Gen 20:12) est également expliquée comme signifiant « la petite-fille de son père »<ref name=":2" />{{,}}<ref group="N">De même, Abraham et la Bible en général décrivent [[Loth]], le frère d'Iscah/Sarah, comme le frère d'Abraham, bien que Loth soit en réalité un neveu, pas un frère. Voir Schwartz, Howard, (1998) p. 36</ref>. Cette perception fait de Sarah, fille de Haran, la petite-fille de [[Terah]], la nièce d'Abraham et de [[Nahor (fils de Terah)|Nahor]] (et sa belle-sœur), la sœur de [[Loth]] et [[Milca (Bible)|Milca]] (hébreu : Milkah), et la [[cousine germaine]] de [[Betouel|Bethuel]]<ref name=":2" />.


Selon certains commentateurs dont [[Rachi]], Sarah est morte sur le coup après avoir été informée de l’intention d’Abraham de [[Ligature d'Isaac|sacrifier leur fils]] sur ordre de Dieu<ref>La Bible avec le commentaire de la Torah par Rachi, traduit par Jacques Koh. Commentaire de Rachi sur le verset 2 du chapitre 23 du Livre de la Genèse.</ref>. Rachi explique que la [[Torah]] écrit « La vie de Sarah fut de cent ans, vingt ans et sept ans » parce que Sarah est « aussi belle à {{nombre|100|ans}} qu’à {{nombre|20|ans}} et qu’à {{nombre|7|ans}} »<ref name=":1" />.
Sarah meurt à [[Kiryat Arba]] près d'[[Hébron]], âgée de 127 ans<ref>{{Réf Bible|Gn|23|1}}.</ref>. « Abraham s'y rend pour dire sur Sarah les paroles funèbres et pour la pleurer »<ref>Gen. 23:2</ref>. Il l'enterre à la [[Tombeau des Patriarches|grotte de Machpéla]], en face de [[Mamré]] à [[Hébron]], située dans un champ qu'Abraham achète devant témoins quatre cents [[sicle]]s d’argent à cet effet à [[Ephron (Bible)|Ephron]] le [[Hittites|Hittite]] (Heth)<ref>Gen. 23</ref>.

Après la mort de Sarah, Abraham épouse [[Ketourah|Keturah]] (qui pourrait être [[Agar (Bible)|Agar]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Bible Segond 1910/Genèse (complet) - |description=Genèse 25 |url=https://fr.wikisource.org/wiki/Bible_Segond_1910/Gen%C3%A8se_(complet) |site=fr.wikisource.org |consulté le=2024-02-19}}</ref>{{,}}<ref name="rachi">La Bible avec le commentaire de la Torah par Rachi, traduction de Jacques Kohn. Commentaires de Rachi sur les versets 1 et 6 du chapitre 25 du Livre de la Genèse.</ref>) et par elle, a au moins six autres enfants<ref>{{Réf Bible|Gn|25|2|display=long}}.</ref>{{,}}<ref>{{Réf Bible|1Ch|1|32|display=long}}.</ref>.

== Interprétation ==
Selon la plupart des érudits modernes, ''Saraï'' (שָׂרַי) et ''Sarah'' (שָׂרָה) proviennent de la même [[Racine (Linguistique)|racine]] SRR, les deux signifiant « femme importante ». Le mot hébraïque שר (''sar'') est connu dans d'autres [[langues sémitiques]] telles que ''šarru'' en [[akkadien]], ''šr'' en [[phénicien]] et [[ougaritique]] signifiant « roi » ou « prince ». Selon une interprétation contestée par [[Thomas Römer]]<ref>{{Lien web |auteur=[[Thomas Römer]] |titre=Le cycle d'Abraham (suite) : alliances, sacrifices et guerres scandaleuses |url=http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/mil_bib/Cours_du_18_fevrier_2010_Le_cy.htm |site=[[Collège de France]] |date=18 février 2010}}.</ref> qui n'y voit qu'une variante orthographique, le renommage de Saraï en Sarah correspondrait à un glissement [[sémantique]] depuis « ma princesse » vers « princesse ».

Une minorité d'érudits tirent ''Saraï'' de la racine SRY, signifiant « affronter », « lutter » ou « résister », semblable au nom « [[Enfants d'Israël|Israël]] »<ref>{{Lien web |titre=שרה, רבקה, רחל ולאה - האקדמיה ללשון העברית |url=http://web.archive.org/web/20190705210102/https://hebrew-academy.org.il/2018/08/23/%D7%A9%D7%A8%D7%94-%D7%A8%D7%91%D7%A7%D7%94-%D7%A8%D7%97%D7%9C-%D7%95%D7%9C%D7%90%D7%94/ |site=web.archive.org |date=2019-07-05 |consulté le=2024-02-19}}</ref>. Sarah est considérée comme la [[Matriarches|matriarche]] (« ''Sarah imenou'' »), la mère des [[enfants d'Israël]], du peuple [[juif]], la première des quatre aïeules (avant [[Rébecca (Bible)|Rébecca]], [[Rachel]] et [[Léa|Léah]]) et également la première<ref name=":0" group="N">{{En}}[[:en:Shabbethai_Bass|Shabbethai ben Joseph Bass]] (1641–1718), un célèbre commentateur de la [[Torah]], écrit dans son ''Siftei Chachamim'' que le niveau de prophétie de Sarah était supérieur à celui d'Abraham.</ref> des sept [[Prophétesse|prophétesses]] d'Israël (avant [[Myriam|Miriam]], [[Deborah|Devorah]], [[Hanna (Bible)|Hanna]], [[Avigayil]], [[Houldah|Huldah]] et [[Esther (Bible)|Esther]]). Elle est un modèle à imiter<ref name=":1">{{Lien web |langue=en |auteur=Nechama Rubinstein |titre=The Three Faces of Sarah - Yiscah, Sarai and Sarah |url=https://www.chabad.org/theJewishWoman/article_cdo/aid/765186/jewish/The-Three-Faces-of-Sarah.htm#footnote2a765186 |site=Chabad.org |date=s. d.}}</ref>.

Les sages ont proposé plusieurs explications [[Midrash|midrashiques]] pour son changement de nom de ''Saraï'' à ''Sarah'', par exemple qu'elle a obtenu le remplacement de la petite lettre ''י'' / [[Yod (lettre)|''yod'']] (à la fin de ''Saraï'') par la plus grande lettre ה / ''[[He (lettre)|He]]'' (à la fin de ''Sarah'') en raison de ses bonnes actions<ref>מכילתא דרבי ישמעאל (Michilta Darbi Ishmael)</ref>.

La [[Torah]] enseignant que les noms ne sont pas donnés au hasard, il n’est pas anodin que Sarah ait eu trois noms dont le changement correspond à des transformations au cours de sa vie et amène à chaque fois une plus grande élévation spirituelle<ref name=":1" /> : toute jeune fille, elle est connue sous le nom de ''Yiscah'', ce qui signifie « voir » car elle est née avec une [[prophétie]] puissante, dotée d'une vision spirituelle<ref name=":0" group="N" /> affectant la façon dont elle perçoit le monde, et sa beauté visible (« belle à voir »<ref>[[Talmud]], [[Meguila (traité)|Meguila]] 14a.</ref>) explique la façon dont le reste du monde la perçoit ; le prénom ''Saraï'' signifie « ma princesse » parce qu'elle devient la princesse de sa maison et de sa tribu, en assumant son rôle de fondatrice d'une nation, tout en restant divinement inspirée<ref>Genèse Rabba 45:2.</ref> ; enfin, Dieu exige qu'on l'appelle ''Sarah'', signifiant « princesse », comme une [[Alliance (religion)|Alliance]] avec elle au cours de laquelle il la bénit<ref name=":0" />, alors âgée de 90 ans, quand il lui donne l'enfant Isaac, elle atteint son véritable statut définitif<ref name=":1" />.

Alors que Sarah est présentée dans des versets bibliques comme la demi-soeur d'Abraham, des commentateurs l'identifient comme étant Iscah (Genèse 11:29), fille d'[[Haran]], le frère d'Abraham<ref>Yitzhaki, Solomon. ''RASH'I Commentary on the Torah''.</ref>{{,}}<ref name=":2">Schwartz, Howard, (1998). ''Reimagining the Bible: The Storytelling of the Rabbis'', [[Oxford University Press]], New York, p. 36.</ref>. L'identification par Abraham comme « la fille de son père » (Gen 20:12) est expliquée comme signifiant « la petite-fille de son père »<ref name=":2" />{{,}}<ref group="N">De même, Abraham et la Bible en général décrivent [[Loth]], le frère d'Iscah/Sarah, comme le frère d'Abraham, bien que Loth soit en réalité un neveu, pas un frère. Voir Schwartz, Howard, (1998) p. 36</ref>. Cette perception fait de Sarah, fille de Haran, la petite-fille de [[Terah]], la nièce d'Abraham et de [[Nahor (fils de Terah)|Nahor]] (et sa belle-sœur), la sœur de [[Loth]] et [[Milca (Bible)|Milca]] (hébreu : Milkah), et la [[cousine germaine]] de [[Betouel|Bethuel]]<ref name=":2" />.

Dans deux versets de la Bible<ref>En Genèse 12:10 à 13:1, lors de la rencontre avec Pharaon, roi d'Égypte, et Genèse 20, lors de la rencontre avec [[Abimelech (prince)|Abimélec]], roi des [[Philistins (Bible)|Philistins]].</ref>, Abraham demande à Sarah de se présenter comme sa soeur (et non son épouse), afin que sa vie soit préservée.

Des parallèles à l'histoire de Sarah proposant Agar à son époux peuvent être établis avec l'histoire également biblique de [[Rachel]], de [[Léa|Leah]] et leurs esclaves qui sont offertes à [[Jacob]].

Selon certains commentateurs dont [[Rachi]], Sarah est morte sur le coup après avoir été informée de l’intention d’Abraham de [[Ligature d'Isaac|sacrifier leur fils]] sur ordre de Dieu<ref>La Bible avec le commentaire de la Torah par Rachi, traduit par Jacques Koh. Commentaire de Rachi sur le verset 2 du chapitre 23 du Livre de la Genèse.</ref>.
[[Fichier:Visit a Cave of the Patriarchs in Hebron Palestine 2004 128.jpg|vignette|Devant le [[cénotaphe]] de Sarah à Hébron (Cisjordanie)]]
Rachi explique que la [[Torah]] écrit « La vie de Sarah fut de cent ans, vingt ans et sept ans »<ref>Gén. 23:1</ref> parce que Sarah est « aussi belle à {{nombre|100|ans}} qu’à {{nombre|20|ans}} et qu’à {{nombre|7|ans}} »<ref name=":1" />.


Selon [[Moïse Maïmonide]] , tout comme les [[Convertir au judaïsme|convertis au judaïsme]] doivent se considérer comme des descendants d'Abraham<ref>[[Rambam]], [[Mishné Torah|''Mishneh Torah'']], Hilchot Bikkurim 4:3.</ref>, Sarah est également considérée comme la mère de tout converti au judaïsme. Il est dit qu'au cours de leurs voyages, Abraham convertit les hommes et Sarah les femmes<ref>Genèse Rabba 39:21.</ref> ; selon le [[Zohar (livre)|Zohar]], ils préparaient aussi un [[Mikvé|lieu d'immersion]] à cet effet<ref>[[Sefer HaZohar|Zohar]] 1:102b.</ref>.
Selon [[Moïse Maïmonide]] , tout comme les [[Convertir au judaïsme|convertis au judaïsme]] doivent se considérer comme des descendants d'Abraham<ref>[[Rambam]], [[Mishné Torah|''Mishneh Torah'']], Hilchot Bikkurim 4:3.</ref>, Sarah est également considérée comme la mère de tout converti au judaïsme. Il est dit qu'au cours de leurs voyages, Abraham convertit les hommes et Sarah les femmes<ref>Genèse Rabba 39:21.</ref> ; selon le [[Zohar (livre)|Zohar]], ils préparaient aussi un [[Mikvé|lieu d'immersion]] à cet effet<ref>[[Sefer HaZohar|Zohar]] 1:102b.</ref>.


Selon la [[Judaïsme|tradition juive]], la grotte de Makpéla où Sarah est enterrée (avec d'autres personnages importants de la Bible), est située au [[tombeau des Patriarches]] à [[Hébron]], qui est un [[Lieux saints|lieu saint]] du [[judaïsme]].
Selon la [[Judaïsme|tradition juive]], la grotte de Makpéla où Sarah est enterrée (avec d'autres personnages importants de la Bible), est située au [[tombeau des Patriarches]] à [[Hébron]], qui est un [[Lieux saints|lieu saint]] du [[judaïsme]].

Sarah est considérée comme la [[Matriarches|matriarche]] (« ''Sarah imenou'' »), la mère des [[enfants d'Israël]], du peuple [[juif]], la première des quatre aïeules (avant [[Rébecca (Bible)|Rébecca]], [[Rachel]] et [[Léa|Léah]]) et également la première<ref name=":0" group="N" /> des sept [[Prophétesse|prophétesses]] d'Israël (avant [[Myriam|Miriam]], [[Deborah|Devorah]], [[Hanna (Bible)|Hanna]], [[Avigayil]], [[Houldah|Huldah]] et [[Esther (Bible)|Esther]]). Elle est un modèle à imiter<ref name=":1" />.


== Liturgie juive ==
== Liturgie juive ==
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Elle est constituée du texte de [[Genèse]] 23:1 à 25:18.
Elle est constituée du texte de [[Genèse]] 23:1 à 25:18.

== Références chrétiennes ==
La [[Première épître de Pierre]] loue Sarah pour avoir obéi à son mari<ref>1 Pierre 3:6 , cité dans Herbermann, Charles, éd. (1913).</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=James F. |nom=Driscoll |titre=Catholic Encyclopedia (1913)/Sara - Wikisource, the free online library |url=https://en.wikisource.org/wiki/Catholic_Encyclopedia_(1913)/Sara |site=en.wikisource.org |consulté le=2024-02-20}}</ref>. Elle est louée pour sa foi dans le passage de la « salle de la foi » des Hébreux aux côtés d'un certain nombre d'autres personnages de l'[[Ancien Testament]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|champ libre=Hébreux 11:11|titre=The King James Bible|lire en ligne=https://en.wikisource.org/wiki/Bible_(King_James)/Hebrews#11:11|consulté le=2024-02-20}}</ref>.  

D'autres références à Sarah dans le [[Nouveau Testament]] se trouvent dans les [[Épître aux Romains|épitres aux Romains]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Bible Gateway passage: Romans 4:19, Romans 4:19 - New Revised Standard Version Updated Edition |url=https://www.biblegateway.com/passage/?search=Romans%204%3A19&version=NRSVUE |site=Bible Gateway |consulté le=2024-02-20}}</ref> et [[Épître aux Galates|aux Galates]]<ref>{{Ouvrage|champ libre=Galates 4:22-23|titre=The King James Bible|lire en ligne=https://en.wikisource.org/wiki/Bible_(King_James)/Galatians#4:22|consulté le=2024-02-20}}</ref>. Dans Galates 4 , elle et Agar figurent une [[allégorie]] de l'ancienne et de la nouvelle [[Alliance (religion)|Alliance]] : celle du [[mont Sinaï]] correspondant à la ville de [[Jérusalem]] pour Agar esclave enfantant des esclaves, et celle de la [[Jérusalem céleste]] pour Sarah enfantant des hommes libres, enfants de la Promesse<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Bible Gateway passage: Galatians 4:22-26, Galatians 4:28, Galatians 4:28 - New Revised Standard Version Updated Edition |url=https://www.biblegateway.com/passage/?search=Galatians%204%3A22-26%2CGalatians%204%3A28&version=NRSVUE |site=Bible Gateway |consulté le=2024-02-20}}</ref>.


== Récit islamique ==
== Récit islamique ==
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{{Arbre
{{Arbre
|contenu=* [[Terah]]
|contenu=* [[Terah]]
** [[Abraham]], fils de [[Terah]], marié à '''Sarah'''
** [[Abraham]]
*** [[Isaac]], fils d'[[Abraham]] et de '''Sarah''', marié à [[Rébecca (Bible)|Rébecca]]
*** [[Isaac]], fils d'Abraham et de '''Sarah''', marié à [[Rébecca (Bible)|Rébecca]]
**** [[Esaü]]
**** [[Esaü]]
**** [[Jacob]]
**** [[Jacob]]
*** [[Ismaël]], fils d'[[Abraham]] et d'[[Agar (Bible)|Agar]]
*** [[Ismaël]], fils d'Abraham et d'[[Agar (Bible)|Agar]]
** [[Nahor (fils de Terah)|Nahor]], marié à sa nièce Milca
** [[Nahor (fils de Terah)|Nahor]], marié à sa nièce Milka
*** Outs
*** Outs
*** Bouz
*** Bouz
*** Qemouël
*** Qemouël
**** Aram
*** Késed
*** Késed
*** Hazo
*** Hazo
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*** [[Betouel]]
*** [[Betouel]]
**** [[Laban]]
**** [[Laban]]
**** [[Rébecca (Bible)|Rébecca]], mariée à [[Isaac]]
**** [[Rébecca (Bible)|Rébecca]], mariée à Isaac
** [[Haran]]
** [[Haran]]
*** [[Loth]], fils de [[Haran]], marié à Idit
*** [[Loth]], marié à Idit
**** Floutit, fille de [[Loth]] et de Idit
*** Milka, mariée à son oncle [[Nahor (fils de Terah)|Nahor]]
*** ? '''Sarah''', mariée à Abraham
**** fille cadette, fille de [[Loth]] et de Idit
**** Moab, fils de [[Loth]] et de Floutit
**** Ben-Ammi, fils de [[Loth]] et de sa fille cadette
*** Milca, fille de [[Haran]], mariée à son oncle [[Nahor (fils de Terah)|Nahor]]
*** '''Sarah''', fille de [[Haran]], mariée à son oncle [[Abraham]]
}}
}}


== Fêtes ==
== Fêtes ==
Sarah est fétée le 1er septembre dans l'[[Église catholique]]<ref>{{Lien web |langue=de |nom=Zeno |titre=Lexikoneintrag zu »Sara (5)«. Vollständiges Heiligen-Lexikon, Band 5. Augsburg 1882, ... |url=http://www.zeno.org/Heiligenlexikon-1858/A/Sara+(5) |site=www.zeno.org |consulté le=2024-02-19}}</ref>,  le 19 août dans l'[[Église copte orthodoxe]]<ref>{{Lien web |langue=pl |titre=Sara |url=https://deon.pl/imiona-swietych/sara,8279 |site=DEON.pl |consulté le=2024-02-19}}</ref>, le 20 janvier dans l'[[Église luthérienne – Synode du Missouri|Église luthérienne - Synode du Missouri]]<ref>{{Lien web |titre=Lutheran - Religious calendar 2024 - Calendar.sk |url=https://calendar.zoznam.sk/church_nameday-polut.php |site=calendar.zoznam.sk |consulté le=2024-02-19}}</ref>,  et les 12 et 20 décembre dans l' [[Église orthodoxe orientale]]<ref>{{Lien web |langue=ru |titre=Са́рра, жена ветхозаветного патриарха Авраа́ма: житие, иконы, день памяти |url=https://azbyka.ru/days/sv-sarra |site=azbyka.ru |consulté le=2024-02-19}}</ref>.
Sarah est fêtée le 1er septembre dans l'[[Église catholique]]<ref>{{Lien web |langue=de |nom=Zeno |titre=Lexikoneintrag zu »Sara (5)«. Vollständiges Heiligen-Lexikon, Band 5. Augsburg 1882, ... |url=http://www.zeno.org/Heiligenlexikon-1858/A/Sara+(5) |site=www.zeno.org |consulté le=2024-02-19}}</ref>,  le 19 août dans l'[[Église copte orthodoxe]]<ref>{{Lien web |langue=pl |titre=Sara |url=https://deon.pl/imiona-swietych/sara,8279 |site=DEON.pl |consulté le=2024-02-19}}</ref>, le 20 janvier dans l'[[Église luthérienne – Synode du Missouri|Église luthérienne - Synode du Missouri]]<ref>{{Lien web |titre=Lutheran - Religious calendar 2024 - Calendar.sk |url=https://calendar.zoznam.sk/church_nameday-polut.php |site=calendar.zoznam.sk |consulté le=2024-02-19}}</ref>,  et les 12 et 20 décembre dans l' [[Église orthodoxe orientale]]<ref>{{Lien web |langue=ru |titre=Са́рра, жена ветхозаветного патриарха Авраа́ма: житие, иконы, день памяти |url=https://azbyka.ru/days/sv-sarra |site=azbyka.ru |consulté le=2024-02-19}}</ref>.


== Postérité ==
== Postérité ==
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
===Notes===
{{Notes
{{Notes
| groupe = N
| groupe = N
}}
}}{{références}}
===Références===
{{Références}}
===Versets===
{{Notes
| groupe = v
}}


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
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* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Nicole|nom1=Vray|titre=Grandes femmes de l'Ancien Testament|sous-titre=L'appel et la foi|éditeur=Desclée De Brouwer|année=2015|isbn=978-2-220-07600-3}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Nicole|nom1=Vray|titre=Grandes femmes de l'Ancien Testament|sous-titre=L'appel et la foi|éditeur=Desclée De Brouwer|année=2015|isbn=978-2-220-07600-3}}.
* {{Chapitre|langue=en|prénom1=Jo Cherryl|nom1=Exum|titre chapitre=Sarah|auteurs ouvrage=Mark Allan Powell (éd.)|titre ouvrage=HarperCollins Bible Dictionary|sous-titre ouvrage=Revised & Updated|éditeur=Haper One|année=2011|isbn=978-0061469060}}.
* {{Chapitre|langue=en|prénom1=Jo Cherryl|nom1=Exum|titre chapitre=Sarah|auteurs ouvrage=Mark Allan Powell (éd.)|titre ouvrage=HarperCollins Bible Dictionary|sous-titre ouvrage=Revised & Updated|éditeur=Haper One|année=2011|isbn=978-0061469060}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Tammi J.|nom1=Schneider|titre=Mothers of Promise|sous-titre=Women in the Book of Genesis|éditeur=Baker Academic|année=2008|isbn=978-1-4412-0601-5}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Maurice-Ruben|nom1=Hayoun|lien auteur1=Maurice-Ruben Hayoun|titre=Abraham|sous-titre=Un patriarche dans l'histoire|éditeur=Ellipses|collection=Ellipses poche|année=2018|année première édition=2008|isbn=978-2-340-02826-5}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Tammi J.|nom1=Schneider|titre=Mothers of Promise|sous-titre=Women in the Book of Genesis|éditeur=Baker Academic|année=2008|isbn=978-1-4412-0601-5|passage=19-40|numéro chapitre=1|titre chapitre=Sarah}}.
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Rainer|nom1=Kampling|lien auteur1=Rainer Kampling|titre=Sara lacht... eine Erzmutter und ihre Geschichte|sous-titre=Zur Interpretation und Rezeption der Sara-Erzählung|éditeur=Schöningh|date=2004|isbn=978-3-506-70113-8|lire en ligne=https://digi20.digitale-sammlungen.de/de/fs1/object/display/bsb00046062_00001.html|consulté le=2024-05-18}}.
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Rainer|nom1=Kampling|lien auteur1=Rainer Kampling|titre=Sara lacht... eine Erzmutter und ihre Geschichte|sous-titre=Zur Interpretation und Rezeption der Sara-Erzählung|éditeur=Schöningh|date=2004|isbn=978-3-506-70113-8|lire en ligne=https://digi20.digitale-sammlungen.de/de/fs1/object/display/bsb00046062_00001.html|consulté le=2024-05-18}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Tammi J.|nom1=Schneider|titre=Sarah|sous-titre=Mother of Nations|éditeur=Bloomsbury Academic|date=2004|isbn=978-0-8264-1624-7}}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Tammi J.|nom1=Schneider|titre=Sarah|sous-titre=Mother of Nations|éditeur=Bloomsbury Academic|date=2004|isbn=978-0-8264-1624-7}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Pauline|nom1=Bebe|lien auteur1=Pauline Bebe|titre=Isha|sous-titre=Dictionnaire des femmes et du judaïsme|éditeur=[[Calmann-Lévy]]|année=2001|pages totales=450|isbn=978-2-7021-4895-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=BTswwdcX4_oC&printsec=frontcover}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Pauline|nom1=Bebe|lien auteur1=Pauline Bebe|titre=Isha|sous-titre=Dictionnaire des femmes et du judaïsme|éditeur=[[Calmann-Lévy]]|année=2001|pages totales=450|isbn=978-2-7021-4895-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=BTswwdcX4_oC&printsec=frontcover}}.
* {{Chapitre|langue=en|prénom1=Gale A.|nom1=Yee|titre chapitre=Sarah|auteurs ouvrage=David Noel Freedman (éd.)|titre ouvrage=Anchor Bible Dictionary|éditeur=Doubelday|année=1992|isbn=0-385-19363-7|passage=981-982|volume=V}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Catherine|nom1=Chalier|lien auteur1=Catherine Chalier|préface=[[Emmanuel Lévinas]]|titre=Les matriarches|sous-titre=Sarah, Rébecca, Rachel et Léa|éditeur=Cerf|année=1985|isbn=978-2-204-02344-3}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Catherine|nom1=Chalier|lien auteur1=Catherine Chalier|préface=[[Emmanuel Lévinas]]|titre=Les matriarches|sous-titre=Sarah, Rébecca, Rachel et Léa|éditeur=Cerf|année=1985|isbn=978-2-204-02344-3}}.


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* Naissance d’Isaac, conflit de Sarah avec Agar et Ismaël, promesses de Dieu envers Ismaël {{BFR|Ge|21|}}.
* ''Sacrifice'' d’Isaac, renouvellement de l’alliance {{BFR|Ge|22|}}.
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Version du 20 mai 2024 à 00:04

Sarah
L'Expulsion d'Agar, par Pierre Mignard, musée Städel.
Biographie
Décès
Sépulture
Conjoint
Enfant
Autres informations
Étape de canonisation
Membre de

Sarah, intialement Saraï (en hébreu : שָׂרָה et שָׂרַי « princesse »), est un personnage du livre de la Genèse. Épouse d'Abraham réputée pour sa beauté, mère d'Isaac à un âge avancé, rivale de sa servante Hagar et de son fils Ismaël, elle est une figure majeure des religions abrahamiques et compte au nombre des quatre matriarches bibliques.

Récit biblique

Genèse

Saraï est mentionnée pour la première fois dans le chapitre 11 de la Genèse où elle est présentée comme l'épouse d'Abram, fils de Terah[1], sans que le texte ne lui attribue ni origine ni parenté précises[2] :

« 29 Abram et Nahor prirent des femmes : la femme d'Abram se nommait Saraï, et la femme de Nahor était Milka, fille d'Haran, père de Milka et père de Yiska. 30 Saraï était stérile : elle n'avait pas d'enfant. 31 Térah prit son fils Abram, son petit-fils Lot, fils d'Haran, et sa belle-fille Saraï, femme d'Abram, son fils. Ils quittèrent ensemble d'Our-des-Chaldéens pour se rendre en Canaan. »[3]

Dans les chapitres suivant, elle est apparaît dans le cadre des tribulations de son époux[4] voyageant avec lui à Haran (Gn 11:31)[v 1] et vers la terre de Canaan (Gn 12:5)[v 2], puis en Égypte (Gn 12:11-20)[v 3], demeurant à ses côtés lorsqu'il se sépare de Lot (Gen. 13)[v 4] puis durant les guerres impliquant celui-ci (Gn. 14)[v 5].

Il faut attendre le seizième chapitre pour que Saraï prenne une part active aux évènements[1] : afin de palier son infertilité, Saraï propose à Abram d'avoir des relations intimes avec sa servante égyptienne Hagar afin qu'elle lui donne un enfant[4], qu'elle pourrait considérer comme sa propre descendance[5]. Mais une fois enceinte, la servante adopte une attitude hautaine et blessante envers Saraï qui la traite en retour si durement qu'Hagar doit fuir dans le désert, où YHWV lui enjoint de retourner se soumettre à sa maîtresse[4]. La servante enfante alors d'Ismaël (« Dieu entend »)[6].

Alors que Abram et Saraï, âgés respectivement de 100 et 90 ans, sont devenus bien trop vieux pour avoir des enfants, YHVW réitère la promesse faite de descendance (Gn 17)[v 6], changeant le nom d'Abram en Abraham et celui de Saraï en Sara(h), lui promettant sa bénédiction et une destinée spéciale[4] :

« 15 (…) Quant à ta femme, tu ne l'appelleras plus du nom de Saraï : son nom sera Sara. 16 Je la bénirai : d'elle aussi je te donnerai un fils; je la bénirai, et elle deviendra des nations ; les rois de plusieurs peuples sortirons d'elle.(...) 19 C'est Sara, ta femme, qui va te donner un fils ; tu l'appelleras du nom d'Isaac. J'établirai mon alliance avec lui comme une alliance perpétuelle pour sa descendance après lui (…) 21 celui que Sara te donnera l'année prochaine à cette époque-ci. »[7]

A cette nouvelle, la réaction d'Abraham est de rire (Gn 17:17)[v 7], une réaction similaire s'emparant de Sarah lorsqu'elle entend plus tard à son tour de la bouche de mystérieux visiteurs venus informer Abraham qu'elle donnera naissance à un fils (Gn 18:1-15)[v 8]. C'est pourquoi lorsque l'héritier tant attendu voit le jour (Gn 21)[v 9], il est prénommé Isaac, ce qui signifie « rire »[4]. Ensuite, Sarah la matriarche, voyant Ismaël le fils d'Hagar jouer avec le jeune Isaac[8], en prend ombrage et, entendant protéger l'héritage de ce dernier qu'elle se refuse de voir partagé, fait chasser sa servante et son fils au désert[4]. Elle est soutenue dans sa démarche par YHWV auprès d'un Abraham réticent, enjoignant à ce dernier d'écouter tout ce que lui dira Sarah (Gn 21:12)[v 10] « car c'est par Isaac que viendra ce qui sera appelé [sa] descendance descendance qui te sera propre »[8].

Sarah meurt à l'âge de 127 ans à Qiriath-Arba, « c'est à dire Hébron en Canaan » (Gn 23)[v 11], et Abraham achète au Hittite Héphron la grotte de Makpéla et les champs avoisinant pour en faire le tombeau de son épouse[4], assurant surtout à sa descendance un lieu de sépulture en terre de Canaan[9]. Après la mort de Sarah, Abraham prend une autre épouse, Ketourah (25:1)[v 12] tandis que c'est en épousant Rébecca (24:67)[v 13] qu'Isaac trouve du réconfort après la mort de sa mère[4].

En dehors de la Genèse, Sarah n'est plus mentionnée qu'à une seule reprise dans la bible hébraïque, dans le livre d'Isaïe (51:2)[10] en tant qu'ancêtre du peuple d'Israël[11].

« Sœur » d'Abram

Abimélech restituant Sarah à Abraham, huile sur toile d'Elias van Nijmege, 1731, Musée de Rotterdam.

Les auteurs de la Genèse ne mentionnent pas le nom des parents, la généalogie ou le pays d'origine de Saraï, lui conférent seulement la qualité d'épouse d'Abraham[2]. En outre, si elle est présentée en Genèse 20:12[v 14] comme la demi-sœur d'Abraham, fille de son père Térah mais pas de sa mère, cette information est difficile à concilier avec le passage Genèse 11:31[12], issue d'une autre source documentaire, qui identifie Sarah comme la belle-fille de Térah[11].

Quoi qu'il en soit, dans deux épisodes[v 15], et pour des raisons discutées par les exégètes, Abraham, au prétexte que sa propre vie soit préservée, demande à son épouse de se faire passer pour sa sœur et la présente comme telle[13].

Dans un premier épisode, poussé par la famine, Abram quitte le pays de Canaan avec sa maisonnée pour se rendre en Égypte. Sachant que Saraï est d'une grande beauté et craignant que le Pharaon ne le tue pour être avec elle, Abram demande à Saraï de dire au pharaon qu'elle est sa sœur, afin d'être bien traité[v 16]. Le pharaon emmène Saraï dans son palais pour la prendre pour femme et offre de nombreux cadeaux et marques de distinction à Abram. Mais quand il se rend compte que la malédiction est tombée sur sa maison[v 17] parce que Saraï est l'épouse d'Abram, il exige qu'ils quittent l'Égypte sur le champ[v 18].

Plus tard, dans un épisode parallèle au précédent, Abraham et Sarah se déplacent à nouveau vers le sud, au pays philistin de Guérar. Là, Abraham dit de nouveau que Sarah est sa sœur, de nouveau Sarah est emmenée à la maison du roi Abimélech et de nouveau, Dieu punit le roi et sa maison. Cette fois, Dieu envoie un avertissement sous forme de rêve à Abimelech, qui l'empêche de toucher à Sarah. ce dernier rend Sarah à Abraham et leur donne des cadeaux[v 19].

Ces épisodes ont donné lieu à bien des interprétations sur les liens unissant Sara et Abraham au-delà de leur union matrimoniale[14].

Nouveau testament

Le traitement le plus approfondi de Sarah dans le Nouveau Testament, bien qu'elle n'y soit pas nommée, se trouve dans l'Épitre aux Galates (4:21-31)[v 20] rédigé par Paul de Tarse. Ce dernier utilise Sarah et Agar comme figures allégoriques[4] pour prédire le remplacement du judaïsme par le christianisme[11] : représentée par « la femme libre » (Sarah), la nouvelle alliance promise à ceux qui ont foi en Jésus-Christ s'oppose à l'ancienne alliance de la loi au Sinaï, représentée Hagar, la « femme esclave »[4].

Ailleurs, l'auteur de la première épître de Pierre (3:5-6)[v 21] présente Sarah comme un modèle pour les femmes d'acceptation de l'autorité de leurs maris : « 5 Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu, soumises à leurs maris, 6 comme Sara, qui obéissait à Abraham et l'appelait son seigneur »[4]. Enfin, deux passages tirés de l'Épître aux Romains[v 22] et un de l'Épître aux Hébreux[v 23] rappellent en mentionnant Sarah la foi d'Abraham dans la promesse que Dieu lui a faite[4].

Exégèses

Son nom

Étymologie

Selon la plupart des chercheurs contemporains, Saraï (שָׂרַי) et Sarah (שָׂרָה) proviennent de la même racine SRR, les deux signifiant « princesse » ou « femme importante »[11]. Il est possible que le terme soit lié à l'akkadien Šārrat qui est l'une des désignations de la déesse assyrienne de la lune Ishtar[11]. Le mot hébraïque שר (sar) est connu dans d'autres langues sémitiques telles que šarru en akkadien, šr en phénicien et ougaritique signifiant « roi » ou « prince ».[réf. nécessaire]

Midrash

Les sages juifs ont proposé plusieurs explications midrashiques pour son changement de nom de Saraï à Sarah, par exemple qu'elle a obtenu le remplacement de la petite lettre י / yod (à la fin de Saraï) par la plus grande lettre ה / He (à la fin de Sarah) en raison de ses bonnes actions[15].

La Torah enseignant que les noms ne sont pas donnés au hasard, il n’est pas anodin que Sarah ait eu trois noms dont le changement correspond à des transformations au cours de sa vie et amène à chaque fois une plus grande élévation spirituelle[16] : toute jeune fille, elle est connue sous le nom de Yiscah, ce qui signifie « voir » car elle est née avec une prophétie puissante, dotée d'une vision spirituelle[N 1] affectant la façon dont elle perçoit le monde, et sa beauté visible (« belle à voir »[17]) explique la façon dont le reste du monde la perçoit ; le prénom Saraï signifie « ma princesse » parce qu'elle devient la princesse de sa maison et de sa tribu, en assumant son rôle de fondatrice d'une nation, tout en restant divinement inspirée[18] ; enfin, Dieu exige qu'on l'appelle Sarah, signifiant « princesse », comme une Alliance avec elle au cours de laquelle il la bénit[19], alors âgée de 90 ans, quand il lui donne l'enfant Isaac, elle atteint son véritable statut définitif[16]. La théorie d'un glissement sémantique depuis « ma princesse » vers « princesse » n'a cependant pas de fondement linguistiques, les deux graphies Saraï et Sarah ne constituant qu'une variante orthographique[20].

Tradition juive

Cénotaphe de Sarah dans le Caveau des Patriarches à Hébron.

Alors que Sarah est présentée dans certains versets bibliques comme la demi-sœur d'Abraham, des commentateurs l'identifient comme étant Iscah (Genèse 11:29), fille d'Haran, le frère d'Abraham[21],[22]. L'identification par Abraham comme « la fille de son père » (Gen 20:12) est également expliquée comme signifiant « la petite-fille de son père »[22],[N 2]. Cette perception fait de Sarah, fille de Haran, la petite-fille de Terah, la nièce d'Abraham et de Nahor (et sa belle-sœur), la sœur de Loth et Milca (hébreu : Milkah), et la cousine germaine de Bethuel[22].

Selon certains commentateurs dont Rachi, Sarah est morte sur le coup après avoir été informée de l’intention d’Abraham de sacrifier leur fils sur ordre de Dieu[23]. Rachi explique que la Torah écrit « La vie de Sarah fut de cent ans, vingt ans et sept ans » parce que Sarah est « aussi belle à 100 ans qu’à 20 ans et qu’à 7 ans »[16].

Selon Moïse Maïmonide , tout comme les convertis au judaïsme doivent se considérer comme des descendants d'Abraham[24], Sarah est également considérée comme la mère de tout converti au judaïsme. Il est dit qu'au cours de leurs voyages, Abraham convertit les hommes et Sarah les femmes[25] ; selon le Zohar, ils préparaient aussi un lieu d'immersion à cet effet[26].

Selon la tradition juive, la grotte de Makpéla où Sarah est enterrée (avec d'autres personnages importants de la Bible), est située au tombeau des Patriarches à Hébron, qui est un lieu saint du judaïsme.

Sarah est considérée comme la matriarche (« Sarah imenou »), la mère des enfants d'Israël, du peuple juif, la première des quatre aïeules (avant Rébecca, Rachel et Léah) et également la première[N 1] des sept prophétesses d'Israël (avant Miriam, Devorah, Hanna, Avigayil, Huldah et Esther). Elle est un modèle à imiter[16].

Liturgie juive

Hayei Sarah (hébreu : חיי שרה, « la vie de Sarah ») est la cinquième parasha (section hebdomadaire) du cycle annuel juif de lecture publique de la Torah. Les Juifs de la Diaspora la lisent le cinquième Shabbat après la fête de Sim'hat Torah, ayant généralement lieu en novembre.

Elle est constituée du texte de Genèse 23:1 à 25:18.

Récit islamique

Dans l'islam, Sarah (arabe : سارة, Sarah) est la première femme du prophète Ibrahim (Abraham) et la mère d'Ishaq (Isaac). C'est une femme honorée par sa foi ; mais comme pour Agar, son nom n'est pas mentionné directement dans le Coran qui y fait référence via l'histoire d'Abraham. Elle vécut avec Ibrahim pendant toute sa vie et, bien qu'elle fût stérile, Dieu lui promit la naissance prophétique d'un fils Ishaq et d'un petit-fils du nom de Ya`qoûb (Jacob).

Sarah et Ibrahim n'avaient eu encore aucun enfant. Ibrahim pria constamment Dieu pour avoir un fils. Sarah lui donna sa servante égyptienne[27], Hajar (Agar) afin qu'Ibrahim la prenne comme seconde épouse. Agar porta Isma`îl (Ismaël) alors qu'Ibrahim avait 86 ans, enfant destiné à devenir également prophète.

Treize ans plus tard, Dieu annonça à Ibrahim, maintenant centenaire, que Sarah, malgré sa stérilité, allait donner naissance au second fils d'Ibrahim, du nom d'Ishaq, qui deviendrait également un prophète de Dieu. De même, le Coran cite le moment où Sara rit lorsque des anges lui annoncent la naissance d'Ishaq dont le nom arabe peut être tiré de la racine « rire » et signifierait « elle a ri ».

« 69. Et Nos émissaires sont, certes, venus à Abraham avec la bonne nouvelle, en disant : « Salam ! » Il dit : « Salam ! », et il ne tarda pas à apporter un veau rôti. 70. Puis, lorsqu’il vit que leurs mains ne l’approchaient pas, il fut pris de suspicion à leur égard et ressentit de la peur vis-à-vis d’eux. Ils dirent : « N’aie pas peur, nous sommes envoyés au peuple de Lot ». 71. Sa femme était debout, et elle rit alors ; Nous lui annonçâmes donc (la naissance d’) Isaac, et après Isaac, Jacob. 72. Elle dit : « Malheur à moi ! Vais-je enfanter alors que je suis vieille et que mon mari, que voici, est un vieillard ? C’est là vraiment une chose étrange ! » »

— Coran 11:69-72.

Arbre généalogique

Sarah est la nièce d'Abraham.

Fêtes

Sarah est fêtée le 1er septembre dans l'Église catholique[28],  le 19 août dans l'Église copte orthodoxe[29], le 20 janvier dans l'Église luthérienne - Synode du Missouri[30],  et les 12 et 20 décembre dans l' Église orthodoxe orientale[31].

Postérité

Peinture

Littérature

Notes et références

Notes

  1. a et b (en)Shabbethai ben Joseph Bass (1641–1718), un célèbre commentateur de la Torah, écrit dans son Siftei Chachamim que le niveau de prophétie de Sarah était supérieur à celui d'Abraham.
  2. De même, Abraham et la Bible en général décrivent Loth, le frère d'Iscah/Sarah, comme le frère d'Abraham, bien que Loth soit en réalité un neveu, pas un frère. Voir Schwartz, Howard, (1998) p. 36

Références

  1. a et b Schneider 2008, p. 25.
  2. a et b Schneider 2008, p. 20.
  3. Albert de Pury, Thomas Römer et Konrad Schmid, La Genèse : Texte intégral Nouvelle Bible Segond, Bayard/Labor et fides, coll. « L'Ancien Testament commenté », (ISBN 978-2-227-48938-7), p. 70
  4. a b c d e f g h i j k et l Exum 2011.
  5. Hayoum 2018, p. 76.
  6. Albert de Pury, Thomas Römer et Konrad Schmid, La Genèse : Texte intégral Nouvelle Bible Segond, Bayard/Labor et fides, coll. « L'Ancien Testament commenté », (ISBN 978-2-227-48938-7), p. 88
  7. Albert de Pury, Thomas Römer et Konrad Schmid, La Genèse : Texte intégral Nouvelle Bible Segond, Bayard/Labor et fides, coll. « L'Ancien Testament commenté », (ISBN 978-2-227-48938-7), p. 99
  8. a et b Albert de Pury, Thomas Römer et Konrad Schmid, La Genèse : Texte intégral Nouvelle Bible Segond, Bayard/Labor et fides, coll. « L'Ancien Testament commenté », (ISBN 978-2-227-48938-7), p. 118
  9. Hayoun 2018, p. 111.
  10. Is 51. 2
  11. a b c d et e (en) Myra J. Siff et S. David Sperling, « SARAH », dans Fred Skolnik (éd.), Encyclopaedia Judaica, vol. 18 : San–Sol, Thomson Gale, (ISBN 978-0-02-865946-6), p. 46
  12. Gn 11. 31
  13. Hayoun 2018, p. 76-78, 90-92,107-111.
  14. voir notamment Schneider 2008 et Hayoun 2018, p. 76-78, 90-92,107-111.
  15. מכילתא דרבי ישמעאל (Michilta Darbi Ishmael)
  16. a b c et d (en) Nechama Rubinstein, « The Three Faces of Sarah - Yiscah, Sarai and Sarah », sur Chabad.org, s. d.
  17. Talmud, Meguila 14a.
  18. Genèse Rabba 45:2.
  19. Gn 21,4.
  20. Thomas Römer, « Le cycle d'Abraham (suite) : alliances, guerres et sacrifice scandaleux (4) » [vidéo], sur Collège de France, (consulté le )
  21. Yitzhaki, Solomon. RASH'I Commentary on the Torah.
  22. a b et c Schwartz, Howard, (1998). Reimagining the Bible: The Storytelling of the Rabbis, Oxford University Press, New York, p. 36.
  23. La Bible avec le commentaire de la Torah par Rachi, traduit par Jacques Koh. Commentaire de Rachi sur le verset 2 du chapitre 23 du Livre de la Genèse.
  24. Rambam, Mishneh Torah, Hilchot Bikkurim 4:3.
  25. Genèse Rabba 39:21.
  26. Zohar 1:102b.
  27. Martin Lings, Muhammad, Chapter 1. The House of God, Suhail Academy Publishing.
  28. (de) Zeno, « Lexikoneintrag zu »Sara (5)«. Vollständiges Heiligen-Lexikon, Band 5. Augsburg 1882, ... », sur www.zeno.org (consulté le )
  29. (pl) « Sara », sur DEON.pl (consulté le )
  30. « Lutheran - Religious calendar 2024 - Calendar.sk », sur calendar.zoznam.sk (consulté le )
  31. (ru) « Са́рра, жена ветхозаветного патриарха Авраа́ма: житие, иконы, день памяти », sur azbyka.ru (consulté le )

Versets

Bibliographie

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

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