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La '''Brie''' ([[Aide:Alphabet phonétique international|prononcé]] {{MSAPI|b|ʁ|i}}) est une [[Région naturelle de France|région naturelle]] [[France|française]] située dans la partie orientale du [[bassin parisien]], entre les vallées de la [[Marne (rivière)|Marne]], de la [[Seine (fleuve)|Seine]] et la [[côte d'Île-de-France]]. Elle couvre une superficie d'environ {{unité|5000|km|2}}.
La '''Brie''' ([[Aide:Alphabet phonétique international|prononcé]] {{MSAPI|b|ʁ|i}}) est une [[Région naturelle de France|région naturelle]] [[France|française]] située dans la partie orientale du [[Bassin parisien]], entre les vallées de la [[Marne (rivière)|Marne]], de la [[Seine]] et la [[côte d'Île-de-France]]. Elle couvre une superficie d'environ {{unité|5000|km|2}}.


D'un point de vue géographique, on distingue une Haute-Brie (autour de [[Meaux]]) et une Basse-Brie (autour de [[Provins]]). Historiquement parlant, on distingue la Brie française ([[Brie-Comte-Robert]]), la Brie champenoise ([[Meaux]]) et la Brie pouilleuse ([[Château-Thierry]])<ref name=hdb/>.
D'un point de vue géographique, on distingue une Haute-Brie (autour de [[Meaux]]) et une Basse-Brie (autour de [[Provins]]). Historiquement parlant, on distingue la Brie française ([[Brie-Comte-Robert]]), la Brie champenoise ([[Meaux]]) et la Brie pouilleuse ([[Château-Thierry]])<ref name=hdb/>.


Ses habitants sont appelés les ''Briards'', et la Brie elle-même est parfois désignée par la locution ''Pays Briard'', notamment sur l'[[Étiquetage nutritionnel|étiquetage]] de produits du [[terroir]].
Ses habitants sont appelés les ''Briards'', et la Brie elle-même est parfois désignée par la locution ''Pays Briard'', notamment sur l'[[Information nutritionnelle|étiquetage]] de produits du [[terroir]].


== Toponymie ==
== Toponymie ==
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La Brie est répartie sur plusieurs départements : elle s'étend ainsi sur la plus grande partie de la [[Seine-et-Marne]] (en dehors de quelques cantons au sud du département qui appartiennent au [[Gâtinais]]) à laquelle viennent s'ajouter une partie de la [[Marne (département)|Marne]], de l'[[Aisne (département)|Aisne]] et quelques communes de l'[[Essonne (département)|Essonne]], du [[Val-de-Marne]] et de la [[Seine-Saint-Denis]]. Ses principales villes sont [[Meaux]] (ancienne capitale du comté de Brie puis de la lieutenance-générale de la Brie), [[Brie-Comte-Robert]], [[Château-Thierry]], [[Coulommiers (Seine-et-Marne)|Coulommiers]], [[Lagny-sur-Marne]], [[Melun]], [[Montereau-Fault-Yonne]], [[Montmirail (Marne)|Montmirail]], [[Nangis]] et [[Provins]].
La Brie est répartie sur plusieurs départements : elle s'étend ainsi sur la plus grande partie de la [[Seine-et-Marne]] (en dehors de quelques cantons au sud du département qui appartiennent au [[Gâtinais]]) à laquelle viennent s'ajouter une partie de la [[Marne (département)|Marne]], de l'[[Aisne (département)|Aisne]] et quelques communes de l'[[Essonne (département)|Essonne]], du [[Val-de-Marne]] et de la [[Seine-Saint-Denis]]. Ses principales villes sont [[Meaux]] (ancienne capitale du comté de Brie puis de la lieutenance-générale de la Brie), [[Brie-Comte-Robert]], [[Château-Thierry]], [[Coulommiers (Seine-et-Marne)|Coulommiers]], [[Lagny-sur-Marne]], [[Melun]], [[Montereau-Fault-Yonne]], [[Montmirail (Marne)|Montmirail]], [[Nangis]] et [[Provins]].


S'étendant sur un plateau au relief peu marqué et traversé de vallées peu profondes ([[Grand Morin]] et [[Petit Morin]], [[Yerres (rivière)|Yerres]], [[Marsange]]), ses paysages sont marqués par une succession d'[[openfield]]s (culture du [[blé]], du [[maïs]] et de la [[betterave sucrière]]) entrecoupés de massifs forestiers plus ou moins denses (forêts d'[[Forêt d'Armainvilliers|Armainvilliers]], de [[Forêt de Crécy-la-Chapelle|Crécy]], de [[Forêt de Ferrières|Ferrières]], de [[Forêt de Notre-Dame|Notre-Dame]], de [[Forêt de Sénart|Sénart]] et de [[Forêt de Villefermoy|Villefermoy]]). Formant un demi-cercle à la limite occidentale de la Brie, ces massifs forestiers sont une relique de l'ancien arc boisé de l'Est parisien, qui rejoignait encore au {{s-|IX|e}} la [[forêt de Fontainebleau]].
S'étendant sur un plateau au relief peu marqué et traversé de vallées peu profondes ([[Grand Morin]] et [[Petit Morin]], [[Yerres (rivière)|Yerres]], [[Marsange]]), ses paysages sont marqués par une succession d'[[openfield]]s (culture du [[blé]], du [[maïs]] et de la [[betterave sucrière]]) entrecoupés de massifs forestiers plus ou moins denses (forêts d'[[Forêt d'Armainvilliers|Armainvilliers]], de [[Forêt de Crécy (Seine-et-Marne)|Crécy]], de [[Forêt de Ferrières|Ferrières]], de [[Forêt de Notre-Dame|Notre-Dame]], de [[Forêt de Sénart|Sénart]] et de [[Forêt de Villefermoy|Villefermoy]]). Formant un demi-cercle à la limite occidentale de la Brie, ces massifs forestiers sont une relique de l'ancien arc boisé de l'Est parisien, qui rejoignait encore au {{s-|IX|e}} la [[forêt de Fontainebleau]].


La partie orientale de la région, marquée par des terres lourdes et imperméables, est propice aux cultures maraîchères et à l'élevage de bovins, qui produisent le lait nécessaire à la fabrication des différentes variétés de [[Brie (fromage)|bries]].
La partie orientale de la région, marquée par des terres lourdes et imperméables, est propice aux cultures [[Maraîchage|maraîchères]] et à l'élevage de [[Bovinae|bovins]], qui produisent le lait nécessaire à la fabrication des différentes variétés de [[Brie (fromage)|bries]].


La partie occidentale de la Brie présente un réel contraste avec la partie orientale du fait de l'urbanisation massive, conséquence de l'accroissement constant de l'[[agglomération parisienne]].
La partie occidentale de la Brie présente un réel contraste avec la partie orientale du fait de l'urbanisation massive, conséquence de l'accroissement constant de l'[[Unité urbaine de Paris|agglomération parisienne]].


== Géologie ==
== Géologie ==
Le sous-sol de la Brie est constituée de [[marne (roche)|marne]]s et de [[calcaire]]s [[silice]]ux. Les [[plateau (géographie)|plateaux]] recouverts de [[lœss]] sont fertiles et favorables à la grande culture céréalière, surtout dans sa partie occidentale. La Brie champenoise, plus crayeuse, est toutefois bien moins fertile que la Brie française.
Le sous-sol de la Brie est constituée de [[Marne (géologie)|marnes]] et de [[calcaire]]s [[silice]]ux. Les [[Plateau (géographie)|plateaux]] recouverts de [[lœss]] sont fertiles et favorables à la grande culture [[Céréale|céréalière]], surtout dans sa partie occidentale. La Brie champenoise, plus [[Craie|crayeuse]], est toutefois bien moins fertile que la Brie française.


== Environnement ==
== Environnement ==
Dans le nord de la Brie (en « Brie axonaise », c'est-à-dire dans la partie de la Brie située dans l'Aisne, territoire encore en partie méconnu du point de vue de son environnement) a été découvert récemment (2021) par le [[Conservatoire botanique national de Bailleul]], d'une [[association végétale]] forestière connue jusqu’alors en [[Champagne-Ardenne]], [[Lorraine]], [[Bourgogne (ancienne région administrative)|Bourgogne]] et [[Franche-Comté]] mais jamais répertoriée en [[Hauts de France]] : La chênaie pédonculée frênaie de l’''Aconito vulpariae-Quercetum roboris'', décrite par un cortège d’espèces végétales montagnardes (''[[Anemone ranunculoides]] subsp. ranunculoides, [[Asarum europaeum]] subsp. europaeum, [[Isopyrum thalictroides]], [[Loncomelos pyrenaicus]] subsp. pyrenaicus, [[Phyteuma spicatum]]''). Cette découverte a été faite lors de l’élaboration du catalogue des [[Phytosociologie|séries de végétations]] du [[département de l'Aisne]]. La présence de ce cortège de plantes montagnardes s'explique en vallée de la Marne, par la présence des petites vallées encaissées en situation confinée, source de microclimats froids et humides, proches de climats typiquement montagnards de l'Est de la France<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Q Dumont et E. Catteau|titre=[Zoom sur une végétation] - La chênaie pédonculée frênaie de l’Aconito vulpariae - Quercetum roboris |url=https://www.cbnbl.org/zoom-vegetation-chenaie-pedonculee-frenaie-laconito-vulpariae-quercetum-roboris |site=CBNBL | date=20 jan 2022|consulté le=2022-02-03}}.</ref>.
Dans le nord de la Brie (en « Brie axonaise », c'est-à-dire dans la partie de la Brie située dans l'Aisne, territoire encore en partie méconnu du point de vue de son environnement) a été découvert récemment (2021) par le [[Conservatoire botanique national de Bailleul]], d'une [[association végétale]] forestière connue jusqu’alors en [[Champagne-Ardenne]], [[Lorraine (ancienne région administrative)|Lorraine]], [[Bourgogne (ancienne région administrative)|Bourgogne]] et [[Franche-Comté (ancienne région administrative)|Franche-Comté]] mais jamais répertoriée en [[Hauts-de-France]] : La chênaie pédonculée frênaie de l’''Aconito vulpariae-Quercetum roboris'', décrite par un cortège d’espèces végétales montagnardes (''[[Anémone fausse-renoncule|Anemone ranunculoides]] subsp. ranunculoides, [[Asaret d'Europe|Asarum europaeum]] subsp. europaeum, [[Isopyrum thalictroides]], [[Ornithogale des Pyrénées|Loncomelos pyrenaicus]] subsp. pyrenaicus, [[Raiponce en épi|Phyteuma spicatum]]''). Cette découverte a été faite lors de l’élaboration du catalogue des [[Phytosociologie|séries de végétations]] du département de l'[[Aisne (département)|Aisne]]. La présence de ce cortège de plantes montagnardes s'explique en vallée de la [[Marne (rivière)|Marne]], par la présence des petites vallées encaissées en situation confinée, source de microclimats froids et humides, proches de climats typiquement montagnards de l'Est de la France<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Q Dumont et E. Catteau|titre=[Zoom sur une végétation] - La chênaie pédonculée frênaie de l’Aconito vulpariae - Quercetum roboris |url=https://www.cbnbl.org/zoom-vegetation-chenaie-pedonculee-frenaie-laconito-vulpariae-quercetum-roboris |site=CBNBL | date=20 jan 2022|consulté le=2022-02-03}}.</ref>.


== Histoire ==
== Histoire ==
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D'après d'autres sources, le nom pourrait provenir de ''Briensis saltus''<ref>Monographie communale de Crécy-en-Brie aux archives départementales de Seine-et-Marne</ref>, du gaulois ''*bracu'', boue, terre fangeuse.
D'après d'autres sources, le nom pourrait provenir de ''Briensis saltus''<ref>Monographie communale de Crécy-en-Brie aux archives départementales de Seine-et-Marne</ref>, du gaulois ''*bracu'', boue, terre fangeuse.


Ce nom qui ne fut donné au départ qu'à une petite partie de la province devint peu à peu l'appellation commune de tout le territoire situé au Sud de la [[Marne (fleuve)|Marne]] sous le nom de Brie.
Ce nom qui ne fut donné au départ qu'à une petite partie de la province devint peu à peu l'appellation commune de tout le territoire situé au Sud de la [[Marne (rivière)|Marne]] sous le nom de Brie.


Les [[Meldes]] (lat. Meldi), peuple [[celte]] dont la capitale était [[Meaux#Toponymie|Iantinum]], semblent avoir été les premiers à pénétrer cette dense forêt par les rivières des deux Morins. Les grands défrichements ne débutèrent qu'à l'époque gallo-romaine ; cependant la forêt briarde était déjà traversée de quelques routes dès l'époque gauloise. Les Romains y construisirent la [[Via Agrippa de l'Océan|Via Agrippa]] reliant [[Sens (Yonne)|Sens]] à [[Senlis (Oise)|Senlis]] en passant par [[Châteaubleau]] et [[Riobe]].
Les [[Meldes]] (lat. Meldi), peuple [[Celtes|celte]] dont la capitale était [[Meaux#Toponymie|Iantinum]], semblent avoir été les premiers à pénétrer cette dense forêt par les rivières des deux Morins. Les grands défrichements ne débutèrent qu'à l'époque gallo-romaine ; cependant la forêt briarde était déjà traversée de quelques routes dès l'époque gauloise. Les Romains y construisirent la [[Voie romaine d'Agrippa de l'Océan|Via Agrippa]] reliant [[Sens (Yonne)|Sens]] à [[Senlis (Oise)|Senlis]] en passant par [[Châteaubleau]] et [[Riobé]].


[[Image:Brie Champenoise.jpg|vignette|upright=1.5|La partie champenoise de la Brie en 1771.]]
[[Image:Brie Champenoise.jpg|vignette|upright=1.5|La partie champenoise de la Brie en 1771.]]


Au {{s-|V}}, à la fin de l'empire romain, la Brie fut gouvernée par le [[Patrice (titre)|patrice]] [[Syagrius]]. Après sa défaite face à Clovis en 486 (bataille de Soissons), la région passa sous la domination franque. Dans leur partage du royaume, les fils de Clovis la divisèrent entre le royaume de Paris (Childebert) et celui de Soissons (Clotaire). La Brie fut ensuite le théâtre de plusieurs luttes entre Mérovingiens, en particulier la révolte de [[Chramn]] contre son père [[Clotaire Ier|Clotaire]] dans les années 550.
Au {{s-|V}}, à la fin de l'[[Empire romain]], la Brie fut gouvernée par le [[Patrice (titre)|patrice]] [[Syagrius]]. Après sa défaite face à [[Clovis Ier|Clovis]] en 486 ([[Bataille de Soissons (486)|bataille de Soissons]]), la région passa sous la domination franque. Dans leur partage du royaume, les fils de Clovis la divisèrent entre le [[Royaumes francs|royaume de Paris]] ([[Childebert Ier|Childebert]]) et celui de [[Royaume de Soissons|Soissons]] ([[Clotaire Ier|Clotaire]]). La Brie fut ensuite le théâtre de plusieurs luttes entre [[Mérovingiens]], en particulier la révolte de [[Chramn]] contre son père Clotaire dans les années 550.


En 861, les [[Normands]] pillent [[Meaux]], [[Melun]] et toutes les villes de la région.
En 861, les [[Normands]] pillent [[Meaux]], [[Melun]] et toutes les villes de la région.


Sous les derniers [[Carolingiens]], la Brie eut des comtes particuliers, qui portèrent le plus souvent le titre de [[Liste des comtes de Meaux|comtes de Meaux]], du siège de leur seigneurie. En 968, [[Herbert II de Troyes|Herbert de Vermandois]], comte de Meaux, devint [[Liste des comtes de Troyes|comte de Troyes]], et depuis ce moment-là Brie suivit les destinées de la [[Champagne (province)|Champagne]]. Certains comtes de Champagne prirent de ce fait le titre de « ''Comtes palatins de Champagne et de Brie''<ref>voir notamment le [https://books.google.fr/books?id=-ghHt4FXZZAC&pg=PA327&lpg=PA327&dq=thibaut+cuens+palazin&source=bl&ots=slOYCso5hI&sig=G8N9fOWQuco1YE8FNl4-aqIMc3Q&hl=fr&ei=eNYgTq27OsPt-gb36NmiAw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBgQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false ''Manuel de Diplomatique''], d'[[Arthur Giry]], Burt Franklin, New-York, 1894 (plusieurs rééditions), {{p.|326-327}} et note {{numéro|3}}</ref> » (voir notamment la ''Letre d'acor entre le roy Thiebaus de Navarre et lo conte Thiebaus de Barde'', ou le comte Thibauld se dit : « ''Champa(i)gne et de Brie, Cuens palazins''<ref>[http://www.mediaevistik.uzh.ch/docling/data/c555550026.php Zürcher Mediävistik, Les corpus]</ref> » — en [[latin médiéval]] « ''Campanie et Brie Comes palatinus'' »<ref>voir, notamment, [https://books.google.fr/books?id=EkskJTWPm6kC&pg=PA197&lpg=PA197&dq=campanie+et+brie+comes+palatinus&source=bl&ots=2QrhE3LF-i&sig=z18M5BBWKFLPlXXPT8tS6X4qRsY&hl=fr&ei=_togTqfKNJDEtAbJ0a2JAg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CCwQ6AEwAw#v=onepage&q=campanie%20et%20brie%20comes%20palatinus&f=false Les chartes et actes de Thibauld IV et Thibauld V, in Provins, la fortification d'une ville au Moyen Âge, par Jean Mesqui, Bibliothèque de la Société française d'Archéologie, Droz, Genève, {{p.|196}}]</ref>).
Sous les derniers [[Carolingiens]], la Brie eut des comtes particuliers, qui portèrent le plus souvent le titre de [[Liste des comtes de Meaux|comtes de Meaux]], du siège de leur seigneurie. En 968, [[Herbert le Jeune, comte de Troyes et de Meaux|Herbert de Vermandois]], comte de Meaux, devint [[Liste des comtes de Troyes|comte de Troyes]], et depuis ce moment-là Brie suivit les destinées de la [[Champagne (province)|Champagne]]. Certains [[Liste des comtes de Champagne|comtes de Champagne]] prirent de ce fait le titre de « ''Comtes palatins de Champagne et de Brie''<ref>voir notamment le [https://books.google.fr/books?id=-ghHt4FXZZAC&pg=PA327&lpg=PA327&dq=thibaut+cuens+palazin&source=bl&ots=slOYCso5hI&sig=G8N9fOWQuco1YE8FNl4-aqIMc3Q&hl=fr&ei=eNYgTq27OsPt-gb36NmiAw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBgQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false ''Manuel de Diplomatique''], d'[[Arthur Giry]], Burt Franklin, New-York, 1894 (plusieurs rééditions), {{p.|326-327}} et note {{numéro|3}}</ref> » (voir notamment la ''Letre d'acor entre le roy Thiebaus de Navarre et lo conte Thiebaus de Barde'', ou le comte Thibauld se dit : « ''Champa(i)gne et de Brie, Cuens palazins''<ref>[http://www.mediaevistik.uzh.ch/docling/data/c555550026.php Zürcher Mediävistik, Les corpus]</ref> » — en [[latin médiéval]] « ''Campanie et Brie Comes palatinus'' »<ref>voir, notamment, [https://books.google.fr/books?id=EkskJTWPm6kC&pg=PA197&lpg=PA197&dq=campanie+et+brie+comes+palatinus&source=bl&ots=2QrhE3LF-i&sig=z18M5BBWKFLPlXXPT8tS6X4qRsY&hl=fr&ei=_togTqfKNJDEtAbJ0a2JAg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CCwQ6AEwAw#v=onepage&q=campanie%20et%20brie%20comes%20palatinus&f=false Les chartes et actes de Thibauld IV et Thibauld V, in Provins, la fortification d'une ville au Moyen Âge, par Jean Mesqui, Bibliothèque de la Société française d'Archéologie, Droz, Genève, {{p.|196}}]</ref>).


Jusqu'à la réorganisation territoriale de [[1790]] et la création des départements, la Brie fut écartelée entre deux gouvernements généraux (Île-de-France et Champagne-et-Brie), trois [[généralité (France)|généralités]] (Paris, Soissons et Châlons) et quatre [[diocèse]]s (Meaux, Sens, Troyes et Soissons).
Jusqu'à la réorganisation territoriale de [[1790]] et la création des départements, la Brie fut écartelée entre deux gouvernements généraux (Île-de-France et Champagne-et-Brie), trois [[Généralité (France)|généralités]] ([[Généralité de Paris|Paris]], [[Généralité de Soissons|Soissons]] et [[Généralité de Châlons|Châlons]]) et quatre [[diocèse]]s ([[Diocèse de Meaux|Meaux]], [[Archidiocèse de Sens-Auxerre|Sens]], [[Diocèse de Troyes|Troyes]] et [[Diocèse de Soissons|Soissons]]).


== Économie ==
== Économie ==
C'est un pays de grandes exploitations agricoles, du fait de la présence de limons particulièrement fertiles, pratiquant les cultures du [[blé]], de la [[Betterave sucrière|betterave à sucre]] et de l'élevage [[lait]]ier pour les fromages, avec notamment les [[brie (fromage)|brie]]s. La [[rose (fleur)|rose]] est emblématique de la Brie ; elle est cultivée dans la région de [[Mandres-les-Roses]] et de [[Provins]].
C'est un pays de grandes exploitations agricoles, du fait de la présence de limons particulièrement fertiles, pratiquant les cultures du [[blé]], de la [[Betterave sucrière|betterave à sucre]] et de l'élevage [[lait]]ier pour les fromages, avec notamment les [[Brie (fromage)|bries]]. La [[Rose (fleur)|rose]] est emblématique de la Brie ; elle est cultivée dans la région de [[Mandres-les-Roses]] et de [[Provins]].


== Tourisme en Brie ==
== Tourisme en Brie ==
La Brie abrite de nombreux monuments et sites remarquables :
La Brie abrite de nombreux monuments et sites remarquables :


* le [[pont de Maincy]], peint par Paul Cézanne. Ce tableau est considéré comme élément principal du début de l'art moderne ;
* le [[pont de Maincy]], peint par [[Paul Cézanne]]. Ce tableau est considéré comme élément principal du début de l'art moderne ;
* le secteur historique de la ville de [[Provins]], inscrit au [[patrimoine mondial de l'humanité]] par l'[[Unesco]] ([[Tour César (Provins)|Tour César]], [[Hostellerie de la Croix d'Or]], [[Collégiale Saint-Quiriace de Provins|Collégiale Saint-Quiriace]]…) ;
* le secteur historique de la ville de [[Provins]], inscrit au [[patrimoine mondial]] de l'humanité par l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]] ([[Tour César (Provins)|tour César]], [[hostellerie de la Croix d'Or]], [[Collégiale Saint-Quiriace de Provins|collégiale Saint-Quiriace]]…) ;
* la [[cathédrale Saint-Étienne de Meaux]] ([[Seine-et-Marne]]), classée monument historique en 1840 ;
* la [[cathédrale Saint-Étienne de Meaux]] ([[Seine-et-Marne]]), classée monument historique en 1840 ;
* l'[[abbaye Notre-Dame de Jouarre]] ([[Seine-et-Marne]]), classée monument historique en 1840 ;
* l'[[abbaye Notre-Dame de Jouarre]] ([[Seine-et-Marne]]), classée monument historique en 1840 ;
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* le [[château de Blandy-les-Tours]] ([[Seine-et-Marne]]), classé monument historique en 1889 ;
* le [[château de Blandy-les-Tours]] ([[Seine-et-Marne]]), classé monument historique en 1889 ;
* le [[château de Montmort]], à [[Montmort-Lucy]] ([[Marne (département)|Marne]]) ;
* le [[château de Montmort]], à [[Montmort-Lucy]] ([[Marne (département)|Marne]]) ;
* le [[Château de Ferrières (Ferrières-en-Brie)|château de Ferrières-en-Brie]], à [[Ferrières-en-Brie]] ([[Seine-et-Marne]]), classé monument historique en 2000 ;
* le [[Château de Ferrières (Ferrières-en-Brie)|château de Ferrières]], à [[Ferrières-en-Brie]] ([[Seine-et-Marne]]), classé monument historique en 2000 ;
* le [[Château de Montmirail (Marne)|château de Montmirail]] ([[Marne (département)|Marne]]) ;
* le [[Château de Montmirail (Marne)|château de Montmirail]] ([[Marne (département)|Marne]]) ;
* le [[château de Champs-sur-Marne]] ([[Seine-et-Marne]]), classé monument historique en 1935 ;
* le [[château de Champs-sur-Marne]] ([[Seine-et-Marne]]), classé monument historique en 1935 ;
* le [[château de Condé|château de Condé en Brie]] ([[Aisne (département)|Aisne]]), classé monument historique en 1979 ;
* le [[château de Condé]] ([[Aisne (département)|Aisne]]), classé monument historique en 1979 ;
* la [[roseraie de Provins]] ([[Seine-et-Marne]]), jardin botanique s'étendant sur trois hectares ;
* la [[roseraie de Provins]] ([[Seine-et-Marne]]), jardin botanique s'étendant sur trois hectares ;
* le [[parc des Capucins de Coulommiers]] ([[Seine-et-Marne]]), constitué d'un [[jardin à la française]] et d'un [[jardin à l'anglaise]] ;
* le [[parc des Capucins de Coulommiers]] ([[Seine-et-Marne]]), constitué d'un [[jardin à la française]] et d'un [[jardin à l'anglaise]] ;
* la [[route des fromages de Brie]] ([[Seine-et-Marne]]), circuit touristique et gastronomique mis en place en partenariat avec la [[région Île-de-France]] ;
* la [[route des fromages de Brie]] ([[Seine-et-Marne]]), circuit touristique et gastronomique mis en place en partenariat avec la région [[Île-de-France]] ;
* les jardins et les ruines de l'[[abbaye Saint-Pierre de Rebais]] ([[Seine-et-Marne]]) ;
* les jardins et les ruines de l'[[abbaye Saint-Pierre de Rebais]] ([[Seine-et-Marne]]) ;
* le cimetière militaire allemand de la ville de [[Solers]]<ref>"http://fr.topic-topos.com/cimetiere-militaire-allemand-solers"</ref> ([[Seine-et-Marne]]).
* le cimetière militaire allemand de la ville de [[Solers]]<ref>"http://fr.topic-topos.com/cimetiere-militaire-allemand-solers"</ref> ([[Seine-et-Marne]]).
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Durant l'Ancien Régime, la Brie est divisée en trois entités<ref name=hdb>''Géographie historique, ecclésiastique et civile'', D.Joseph Vaissete, 1755</ref> :
Durant l'Ancien Régime, la Brie est divisée en trois entités<ref name=hdb>''Géographie historique, ecclésiastique et civile'', D.Joseph Vaissete, 1755</ref> :
* la '''Brie française''' (capitale : [[Brie-Comte-Robert]]) qui appartenait autrefois au [[Île-de-France|Gouvernement général d'Île-de-France]]. Ses principales villes sont [[Montereau-Fault-Yonne|Montereau]], [[Dammartin-en-Goële|Dammartin]], [[Villeneuve-Saint-Georges]] et [[Rosoy (Yonne)|Rosoy]]. [[Melun]] est située à la limite entre Brie française et [[Gâtinais]] ;
* la '''Brie française''' (capitale : [[Brie-Comte-Robert]]) qui appartenait autrefois au [[Île-de-France|gouvernement général d'Île-de-France]]. Ses principales villes sont [[Montereau-Fault-Yonne|Montereau]], [[Dammartin-en-Goële|Dammartin]], [[Villeneuve-Saint-Georges]] et [[Rosoy (Yonne)|Rosoy]]. [[Melun]] est située à la limite entre Brie française et [[Gâtinais]] ;
* la '''Brie champenoise''' (capitale : [[Meaux]]) qui appartenait autrefois au [[Champagne (province)|Gouvernement général de Champagne-et-Brie]]. Ses principales villes sont [[Meaux]] et [[Coulommiers (Seine-et-Marne)|Coulommiers]] ;
* la '''Brie champenoise''' (capitale : [[Meaux]]) qui appartenait autrefois au [[Champagne (province)|gouvernement général de Champagne-et-Brie]]. Ses principales villes sont [[Meaux]] et [[Coulommiers (Seine-et-Marne)|Coulommiers]] ;
* la '''Brie pouilleuse''' — dite aussi ''crayeuse'', ''galleuse'' ou ''gallevesse'' (capitale : [[Château-Thierry]]) qui appartenait également au Gouvernement général de Champagne-et-Brie. Ancienne région dont il est difficile de déterminer les limites, qui varient, suivant les anciens géographes, entre le [[Surmelin]] (département de la Marne), [[Gandelu]] (département de l'Aisne), Château-Thierry, en englobant la Brie dans sa partie septentrionale, le [[Montois (région naturelle)|Montois]] et le [[Multien]], et même une petite partie de la [[Champagne (province)|Champagne]]. Outre [[Château-Thierry]], sa principale ville est [[La Ferté-sous-Jouarre]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Auguste de Loisne]] |titre=Dictionnaire topographique du Pas-de-Calais|sous-titre=comprenant les noms de lieu anciens et modernes|éditeur=Imprimerie nationale|année=1907|passage=245|url=https://dicotopo.cths.fr/places/P57450354}}.</ref>.
* la '''Brie pouilleuse''' — dite aussi ''crayeuse'', ''galleuse'' ou ''gallevesse'' (capitale : [[Château-Thierry]]) qui appartenait également au gouvernement général de Champagne-et-Brie. Ancienne région dont il est difficile de déterminer les limites, qui varient, suivant les anciens géographes, entre le [[Surmelin]] (département de la [[Marne (département)|Marne]]), [[Gandelu]] (département de l'[[Aisne (département)|Aisne]]), Château-Thierry, en englobant la Brie dans sa partie septentrionale, le [[Montois (région naturelle)|Montois]] et le [[Multien]], et même une petite partie de la [[Champagne (province)|Champagne]]. Outre Château-Thierry, sa principale ville est [[La Ferté-sous-Jouarre]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Auguste de Loisne]] |titre=Dictionnaire topographique du Pas-de-Calais|sous-titre=comprenant les noms de lieu anciens et modernes|éditeur=Imprimerie nationale|année=1907|passage=245|url=https://dicotopo.cths.fr/places/P57450354}}.</ref>.


Cette région naturelle étant assez vaste, elle comprend une véritable mosaïque de petites régions naturelles<ref>Frédéric Zégierman, ''Le guide des pays de France'' (vol. 1 : Nord), Fayard, Paris, 1999, {{p.|301}}</ref> :
Cette région naturelle étant assez vaste, elle comprend une véritable mosaïque de petites régions naturelles<ref>Frédéric Zégierman, ''Le guide des pays de France'' (vol. 1 : Nord), Fayard, Paris, 1999, {{p.|301}}</ref> :
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* la '''Bassée''', autour de [[Bray-sur-Seine]], est un pays limitrophe entre la Brie et le Senonais. Elle est parfois incluse dans la Brie.
* la '''Bassée''', autour de [[Bray-sur-Seine]], est un pays limitrophe entre la Brie et le Senonais. Elle est parfois incluse dans la Brie.


La mise en œuvre des lois d'aménagement du territoire a conduit à définir des entités nouvelles, qu'elles soient officielles (regroupement intercommunaux) ou non ([[terroir]]s et micro-régions, à vocation essentiellement touristique). Ces entités reprennent parfois les noms de régions dites naturelles, sans en respecter les limites. Cas par exemple de la [[Communauté de communes de la Brie Boisée]] qui ne comprend qu'une petite partie de cette région naturelle.
La mise en œuvre des lois d'aménagement du territoire a conduit à définir des entités nouvelles, qu'elles soient officielles (regroupement intercommunaux) ou non ([[terroir]]s et micro-régions, à vocation essentiellement touristique). Ces entités reprennent parfois les noms de régions dites naturelles, sans en respecter les limites. Cas par exemple de la [[communauté de communes de la Brie boisée]] qui ne comprend qu'une petite partie de cette région naturelle.


== Notes et références ==
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* [[Coulommiers (fromage)|Fromage de Coulommiers]]
* [[Coulommiers (fromage)|Fromage de Coulommiers]]
* [[Berger de Brie]]
* [[Berger de Brie]]
* [[Communauté de communes de la Brie Boisée]]
* [[Communauté de communes de la Brie boisée]]
* [[Communauté de communes de l'Orée de la Brie]]
* [[Communauté de communes de l'Orée de la Brie]]
* [[Communauté de communes du Plateau Briard]]
* [[Communauté de communes du Plateau briard]]
* [[Val d'Europe (Marne-la-Vallée)|SAN des Portes de la Brie]]
* [[Val d'Europe (Marne-la-Vallée)|SAN des Portes de la Brie]]
* [[Provinces de France]]
* [[Territoires du royaume de France|Provinces de France]]
* [[Liste des régions naturelles de France]]
* [[Liste des régions naturelles de France]]



Version du 5 mai 2024 à 22:28

Brie
Pays Drapeau de la France France
Région française Île-de-France
Grand Est
Hauts-de-France
Département français Essonne, Marne, Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Aisne
Villes principales Brie-Comte-Robert, Château-Thierry, Coulommiers, Meaux, Melun, Provins, Lagny-sur-Marne
Coordonnées 48° 40′ nord, 3° 00′ est
Géologie Plateaux calcaires
Relief Plateaux, collines
Production Betterave, blé, fromage de Brie
Régions naturelles
voisines
Champagne crayeuse
Gâtinais
Hurepoix
Multien
Pays de France
Valois

Image illustrative de l’article Brie (région)
La Brie en France métropolitaine (en vert)
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
(Voir situation sur carte : Île-de-France)
Brie
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Brie

La Brie (prononcé [bʁi]) est une région naturelle française située dans la partie orientale du Bassin parisien, entre les vallées de la Marne, de la Seine et la côte d'Île-de-France. Elle couvre une superficie d'environ 5 000 km2.

D'un point de vue géographique, on distingue une Haute-Brie (autour de Meaux) et une Basse-Brie (autour de Provins). Historiquement parlant, on distingue la Brie française (Brie-Comte-Robert), la Brie champenoise (Meaux) et la Brie pouilleuse (Château-Thierry)[1].

Ses habitants sont appelés les Briards, et la Brie elle-même est parfois désignée par la locution Pays Briard, notamment sur l'étiquetage de produits du terroir.

Toponymie

La première mention de la Brie est en 632 dans le testament de sainte Fare (abbaye de Faremoutiers) situm in Briegio super flviolum Alba[2] : Briegus saltus en 853[3], Brigia sylva[3], Brigensis saltus[3].

Géographie

La Brie est répartie sur plusieurs départements : elle s'étend ainsi sur la plus grande partie de la Seine-et-Marne (en dehors de quelques cantons au sud du département qui appartiennent au Gâtinais) à laquelle viennent s'ajouter une partie de la Marne, de l'Aisne et quelques communes de l'Essonne, du Val-de-Marne et de la Seine-Saint-Denis. Ses principales villes sont Meaux (ancienne capitale du comté de Brie puis de la lieutenance-générale de la Brie), Brie-Comte-Robert, Château-Thierry, Coulommiers, Lagny-sur-Marne, Melun, Montereau-Fault-Yonne, Montmirail, Nangis et Provins.

S'étendant sur un plateau au relief peu marqué et traversé de vallées peu profondes (Grand Morin et Petit Morin, Yerres, Marsange), ses paysages sont marqués par une succession d'openfields (culture du blé, du maïs et de la betterave sucrière) entrecoupés de massifs forestiers plus ou moins denses (forêts d'Armainvilliers, de Crécy, de Ferrières, de Notre-Dame, de Sénart et de Villefermoy). Formant un demi-cercle à la limite occidentale de la Brie, ces massifs forestiers sont une relique de l'ancien arc boisé de l'Est parisien, qui rejoignait encore au IXe siècle la forêt de Fontainebleau.

La partie orientale de la région, marquée par des terres lourdes et imperméables, est propice aux cultures maraîchères et à l'élevage de bovins, qui produisent le lait nécessaire à la fabrication des différentes variétés de bries.

La partie occidentale de la Brie présente un réel contraste avec la partie orientale du fait de l'urbanisation massive, conséquence de l'accroissement constant de l'agglomération parisienne.

Géologie

Le sous-sol de la Brie est constituée de marnes et de calcaires siliceux. Les plateaux recouverts de lœss sont fertiles et favorables à la grande culture céréalière, surtout dans sa partie occidentale. La Brie champenoise, plus crayeuse, est toutefois bien moins fertile que la Brie française.

Environnement

Dans le nord de la Brie (en « Brie axonaise », c'est-à-dire dans la partie de la Brie située dans l'Aisne, territoire encore en partie méconnu du point de vue de son environnement) a été découvert récemment (2021) par le Conservatoire botanique national de Bailleul, d'une association végétale forestière connue jusqu’alors en Champagne-Ardenne, Lorraine, Bourgogne et Franche-Comté mais jamais répertoriée en Hauts-de-France : La chênaie pédonculée frênaie de l’Aconito vulpariae-Quercetum roboris, décrite par un cortège d’espèces végétales montagnardes (Anemone ranunculoides subsp. ranunculoides, Asarum europaeum subsp. europaeum, Isopyrum thalictroides, Loncomelos pyrenaicus subsp. pyrenaicus, Phyteuma spicatum). Cette découverte a été faite lors de l’élaboration du catalogue des séries de végétations du département de l'Aisne. La présence de ce cortège de plantes montagnardes s'explique en vallée de la Marne, par la présence des petites vallées encaissées en situation confinée, source de microclimats froids et humides, proches de climats typiquement montagnards de l'Est de la France[4].

Histoire

Le pays de Brie en 1659.

Les populations préhistoriques et protohistoriques ont laissé de rares témoignages d'occupation du territoire, principalement dans les vallées. Durant l'Antiquité, la Brie n'était encore qu'une vaste forêt nommée Brigensis saltus, du gaulois briga « colline, mont »[5], d'où son nom actuel.

D'après d'autres sources, le nom pourrait provenir de Briensis saltus[6], du gaulois *bracu, boue, terre fangeuse.

Ce nom qui ne fut donné au départ qu'à une petite partie de la province devint peu à peu l'appellation commune de tout le territoire situé au Sud de la Marne sous le nom de Brie.

Les Meldes (lat. Meldi), peuple celte dont la capitale était Iantinum, semblent avoir été les premiers à pénétrer cette dense forêt par les rivières des deux Morins. Les grands défrichements ne débutèrent qu'à l'époque gallo-romaine ; cependant la forêt briarde était déjà traversée de quelques routes dès l'époque gauloise. Les Romains y construisirent la Via Agrippa reliant Sens à Senlis en passant par Châteaubleau et Riobé.

La partie champenoise de la Brie en 1771.

Au Ve siècle, à la fin de l'Empire romain, la Brie fut gouvernée par le patrice Syagrius. Après sa défaite face à Clovis en 486 (bataille de Soissons), la région passa sous la domination franque. Dans leur partage du royaume, les fils de Clovis la divisèrent entre le royaume de Paris (Childebert) et celui de Soissons (Clotaire). La Brie fut ensuite le théâtre de plusieurs luttes entre Mérovingiens, en particulier la révolte de Chramn contre son père Clotaire dans les années 550.

En 861, les Normands pillent Meaux, Melun et toutes les villes de la région.

Sous les derniers Carolingiens, la Brie eut des comtes particuliers, qui portèrent le plus souvent le titre de comtes de Meaux, du siège de leur seigneurie. En 968, Herbert de Vermandois, comte de Meaux, devint comte de Troyes, et depuis ce moment-là Brie suivit les destinées de la Champagne. Certains comtes de Champagne prirent de ce fait le titre de « Comtes palatins de Champagne et de Brie[7] » (voir notamment la Letre d'acor entre le roy Thiebaus de Navarre et lo conte Thiebaus de Barde, ou le comte Thibauld se dit : « Champa(i)gne et de Brie, Cuens palazins[8] » — en latin médiéval « Campanie et Brie Comes palatinus »[9]).

Jusqu'à la réorganisation territoriale de 1790 et la création des départements, la Brie fut écartelée entre deux gouvernements généraux (Île-de-France et Champagne-et-Brie), trois généralités (Paris, Soissons et Châlons) et quatre diocèses (Meaux, Sens, Troyes et Soissons).

Économie

C'est un pays de grandes exploitations agricoles, du fait de la présence de limons particulièrement fertiles, pratiquant les cultures du blé, de la betterave à sucre et de l'élevage laitier pour les fromages, avec notamment les bries. La rose est emblématique de la Brie ; elle est cultivée dans la région de Mandres-les-Roses et de Provins.

Tourisme en Brie

La Brie abrite de nombreux monuments et sites remarquables :

Subdivisions

La Brie est traditionnellement subdivisée en deux entités géographiques[11] : la Haute-Brie (ou Brie française) à l'ouest et la Basse-Brie (ou Brie champenoise) à l'est.

Durant l'Ancien Régime, la Brie est divisée en trois entités[1] :

Cette région naturelle étant assez vaste, elle comprend une véritable mosaïque de petites régions naturelles[13] :

  • la Brie française (ou Basse-Brie), autour de Brie-Comte-Robert ;
  • la Brie boisée, autour de Tournan-en-Brie ;
  • la Brie humide (ou Brie de Melun), à l'est de Melun ;
  • la Brie centrale, autour de Mormant ;
  • le Montois, autour de Donnemarie-Dontilly ;
  • la Brie champenoise (ou Provinois), autour de Provins ;
  • la Brie des étangs, à l'ouest d'Épernay ;
  • la Brie laitière (anciennement Brie des étangs), à l'est de Coulommiers ;
  • la Brie d'Esternay, autour d'Esternay ;
  • la Brie val-de-marnaise, sur les contreforts ouest du plateau briard ;
  • la Bassée, autour de Bray-sur-Seine, est un pays limitrophe entre la Brie et le Senonais. Elle est parfois incluse dans la Brie.

La mise en œuvre des lois d'aménagement du territoire a conduit à définir des entités nouvelles, qu'elles soient officielles (regroupement intercommunaux) ou non (terroirs et micro-régions, à vocation essentiellement touristique). Ces entités reprennent parfois les noms de régions dites naturelles, sans en respecter les limites. Cas par exemple de la communauté de communes de la Brie boisée qui ne comprend qu'une petite partie de cette région naturelle.

Notes et références

  1. a et b Géographie historique, ecclésiastique et civile, D.Joseph Vaissete, 1755
  2. CORLIEU (A.) Brie Galeuse. Les Annales Société historique de Château-Thierry. année 1866 (1866), p. 213.
  3. a b et c MAURY (Alfred) Forêt de la France. Mémoires Présentés Par Divers Savants A L'Académie 2e ser.(1860), t.4, p. 108.
  4. Q Dumont et E. Catteau, « [Zoom sur une végétation] - La chênaie pédonculée frênaie de l’Aconito vulpariae - Quercetum roboris », sur CBNBL, (consulté le ).
  5. p. 86 Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Paris, Errance, coll. « Hespérides », , 440 p. (ISBN 2-87772-237-6)
  6. Monographie communale de Crécy-en-Brie aux archives départementales de Seine-et-Marne
  7. voir notamment le Manuel de Diplomatique, d'Arthur Giry, Burt Franklin, New-York, 1894 (plusieurs rééditions), p. 326-327 et note no 3
  8. Zürcher Mediävistik, Les corpus
  9. voir, notamment, Les chartes et actes de Thibauld IV et Thibauld V, in Provins, la fortification d'une ville au Moyen Âge, par Jean Mesqui, Bibliothèque de la Société française d'Archéologie, Droz, Genève, p. 196
  10. "http://fr.topic-topos.com/cimetiere-militaire-allemand-solers"
  11. Le grenier de Paris, histoire de la Brie, du Multien et de la Goële, Jean-Michel Derex, 1979
  12. Auguste de Loisne, Dictionnaire topographique du Pas-de-Calais : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 245.
  13. Frédéric Zégierman, Le guide des pays de France (vol. 1 : Nord), Fayard, Paris, 1999, p. 301

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Jules Grenier, La Brie d'autrefois, Delagrave, 1885 — réédition par Le Livre d'histoire, 2004 (ISBN 9782844351388).
  • Pierre Geslin, La Brie des Gallo-Romains, Le Mée-sur-Seine, Lys Éditions Amatteis, 2003.

Liens externes