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Étudiées dans la communauté lesbienne de [[Buffalo (New York)|Buffalo]], ces identités répondent au besoin d'affirmer la spécificité de la communauté des lesbiennes ; elles fixent alors les comportements. Elles se sont étendues durant les [[années 1950]] et ont structuré la [[sous-culture]] des [[bar lesbien|bars lesbiens]] aux États-Unis et au Canada, reprises sous ce nom au [[Québec]]. À cette époque, une butch était censée former un couple avec une fem<ref>[http://www.glbtq.com/social-sciences/butch_femme_ssh.html ''Butch-femme''] par Teresa Theophano.</ref>. En revendiquant visiblement des [[comportement]]s alors exclusivement masculins, dans le même environnement, les « butches » rendaient visible la communauté lesbienne, mais souffraient davantage des [[lesbophobie|violences]] et des discriminations. De leur côté, les « fems » pouvaient soutenir les « butches » tout en profitant de l'indifférence qu'elles suscitaient (voir [[Mise au placard|placard]]), étant moins visibles.}} |
Étudiées dans la communauté lesbienne de [[Buffalo (New York)|Buffalo]], ces identités répondent au besoin d'affirmer la spécificité de la communauté des lesbiennes ; elles fixent alors les comportements. Elles se sont étendues durant les [[années 1950]] et ont structuré la [[sous-culture]] des [[bar lesbien|bars lesbiens]] aux États-Unis et au Canada, reprises sous ce nom au [[Québec]]. À cette époque, une butch était censée former un couple avec une fem<ref>[http://www.glbtq.com/social-sciences/butch_femme_ssh.html ''Butch-femme''] par Teresa Theophano.</ref>. En revendiquant visiblement des [[comportement]]s alors exclusivement masculins, dans le même environnement, les « butches » rendaient visible la communauté lesbienne, mais souffraient davantage des [[lesbophobie|violences]] et des discriminations. De leur côté, les « fems » pouvaient soutenir les « butches » tout en profitant de l'indifférence qu'elles suscitaient (voir [[Mise au placard|placard]]), étant moins visibles.}} |
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Dans les années 1950, le couple butch-fem est tellement central à l'identité lesbienne que ce sont celles qui n'y rentrent pas, telles |
Dans les années 1950, le couple butch-fem est tellement central à l'identité lesbienne que ce sont celles qui n'y rentrent pas, telles qu'[[Audre Lorde]], qui sont marginalisées ; ces pratiques hors butch-fem sont appelées « kikisme »<ref>{{Article|auteur1=Blue|titre=Mémoires d'une Jules ou « Avoir vingt ans à la Nouvelle Orléans en 1956 »|périodique=[[Vlasta, fictions/utopies amazoniennes]]|numéro=2|pages=33-51|date=hiver 1983}}</ref>. {{ref nec|Dans les [[années 1970]], certaines [[féminisme radical|féministes radicales]] discréditent les identités masculines pour leur culture machiste, contestent donc l'imitation des hommes et critiquent le couple « butch-fem » comme caricature du couple hétérosexuel (le film ''[[Sex Revelations]]'' donne à voir une représentation de cette défaveur, dans sa partie centrale). Ces attaques ont mené à l'homogénéisation de l'apparence des lesbiennes, à la mode des lesbiennes [[androgynie|androgynes]], puis à celle des lesbiennes dites « ''lipstick'' » (rouge à lèvres), très [[féminité|féminines]], qui s'est diffusée par le biais de la [[publicité]]. |
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C'est dans les [[années 1980]] et [[années 1990|1990]] que s'élève la défense et la réhabilitation de ces identités des [[années 1950]], ainsi que de leurs codes d'identification, sous l'impulsion de [[Joan Nestle]] puis des théoriciens [[queer]]. En France, ces mots parviennent dans les [[années 1990]] et [[années 2000|2000]], où existaient déjà des vocables pour désigner les lesbiennes [[masculinité|masculines]] tels que « camionneuse », ou « jules »/« nana » pour désigner un couple. |
C'est dans les [[années 1980]] et [[années 1990|1990]] que s'élève la défense et la réhabilitation de ces identités des [[années 1950]], ainsi que de leurs codes d'identification, sous l'impulsion de [[Joan Nestle]] puis des théoriciens [[queer]]. En France, ces mots parviennent dans les [[années 1990]] et [[années 2000|2000]], où existaient déjà des vocables pour désigner les lesbiennes [[masculinité|masculines]] tels que « camionneuse », ou « jules »/« nana » pour désigner un couple. |
Dernière version du 14 mai 2024 à 10:45
La relation Butch-fem ou butch-femme[note 1] correspond aux dynamiques entre les deux identités sociales et sexuelles lesbiennes que sont la lesbienne butch et la lesbienne fem.
Histoire[modifier | modifier le code]
Dans les années 1950, le couple butch-fem est tellement central à l'identité lesbienne que ce sont celles qui n'y rentrent pas, telles qu'Audre Lorde, qui sont marginalisées ; ces pratiques hors butch-fem sont appelées « kikisme »[2].
Pratique sociale[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Ortographe utilisée jusque dans les années 1980, notamment dans Vlasta, n°2, hiver 1983
Références[modifier | modifier le code]
- Butch-femme par Teresa Theophano.
- Blue, « Mémoires d'une Jules ou « Avoir vingt ans à la Nouvelle Orléans en 1956 » », Vlasta, fictions/utopies amazoniennes, no 2, , p. 33-51
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Christine Lemoine et Ingrid Renard (dir.), Attirances. Lesbiennes fems, lesbiennes butchs, Paris, éditions gaies et lesbiennes, 2001.
- (en) Joan Nestle (dir.), The Persistent Desire: A Femme-Butch Reader, Los Angeles, Alyson Publications, 1992.
- Lesléa Newman, Butch/femme, mode d’emploi (1997), Paris, KTM, 2001. Recueil de textes autobiographiques.
- Sam Bourcier, « Le silence des butchs », dans Queer zones, Paris, éditions Amsterdam, 2017, pp. 387-402.
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Dossier Butch.
- Débat Cineffable.
- Butch-Femme Relations par Sherrie Inness.
- Lesbian Identity and the Politics of Butch-Fem Roles par Amy Goodloe.