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Horned Parakeet 3487 Copyright TP ONG.JPG|[[Perruche cornue]] ou d'[[Ouvéa]]
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Rhacodactylus leachianus.jpg|''[[Rhacodactylus leachianus]]'', un des plus grands [[Gekkota|gecko]]s au monde, endémique à la [[Nouvelle-Calédonie]]
Rhacodactylus leachianus.jpg|''[[Rhacodactylus leachianus]]'', un des plus grands [[Gekkota|gecko]]s au monde, endémique à la [[Nouvelle-Calédonie]]
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=== Faune et flore du lagon ===
La forte superficie du [[lagons de Nouvelle-Calédonie|lagon]] a donné lieu à une importante biodiversité, avec plus de {{nombre|15000|espèces}} recensées à ce jour par l'[[Institut de recherche pour le développement|IRD]], dont 5 % d'espèces endémiques. Mais de nombreuses zones restent encore inexplorées, si bien que les experts estiment les chiffres réels largement plus élevés. Le lagon comporte, comme pour les plantes de la forêt humide, de nombreuses espèces panchroniques appelées « Fossiles vivants et formes archaïques » dont le principal exemple est le [[Nautilus (mollusque)|nautile]], lui aussi utilisé comme emblème par des organismes locaux.

La plupart des espèces dangereuses pour l'homme présentes en [[Nouvelle-Calédonie]] sont aquatiques : outre les serpents, il s'agit des [[poisson-pierre|poissons-pierres]] (réputé comme le poisson le plus venimeux au monde), la [[Pterois volitans|rascasse volante]], l'[[acanthaster]] ([[étoile de mer]] très urticante), plusieurs espèces de [[Conus (coquillage)|cônes]] mortels (surtout le [[Conus geographus|cône géographe]], coquillage le plus venimeux au monde, les [[raie]]s (notamment [[Dasyatis pastinaca|pastenague]]) ou le [[Conus textile|cône textile]]). Les eaux néo-calédoniennes abritent de nombreuses espèces de requins, mais les attaques sont assez rares et généralement dues à des imprudences notamment dans le cadre de l'activité développée sur le modèle [[australie]]n ou [[États-Unis|américain]] du [[Feeding (plongée)|Shark-feeding]] (consistant à jeter des déchets de poisson dans la mer pendant la plongée pour attirer les requins, notamment dans le but de satisfaire les touristes en mal de sensation forte). La plupart des requins du lagon sont de petite taille, dits « pointes blanches » ou « pointes noires », et les espèces les plus grosses et réputées les plus agressives incluent les [[requin tigre|requins tigres]], [[Sphyrnidae|marteaux]] et [[Requin bouledogue|requins bouledogues]]. Le [[grand requin blanc]], habitué aux eaux froides et restant donc dans les courants profonds au larges, n'est normalement pas présent en [[Nouvelle-Calédonie]]. Il arrive parfois que certains s'écartent de leur route, égarés ou attirés par un gibier important (notamment deux grands blancs observés dans la passe de la Sarcelle, dans le lagon sud-ouest, en [[1997]] autour de la carcasse d'un cachalot mort) et entrent dans le lagon : la première capture enregistrée date de [[1971]] et la première rencontre sous-marine a lieu à la passe de [[La Foa]] en [[1974]]<ref>[http://www.noumea-diving.nc/feeding/feeding.htm OBSERVATION du GRAND REQUIN BLANC(GRB) en Nouvelle-Calédonie, site du club Noumea diving]</ref>. La dernière rencontre attestée a eu lieu avec des chasseurs sous-marins dans la passe de Mato au sud du lagon le {{date|26|août|2008}}<ref>[http://www.info.lnc.nc/articles/article_70988_224493_70357.htm C. COCHIN, « Une heure avec un grand blanc », ''Les Nouvelles Calédoniennes'', 28/08/2008]</ref>, tandis que la dernière attaque mortelle en date (un jeune surfeur happé à [[Bourail]] le {{date|19|mars|2009}}) est attribuée par certains chercheurs de l'IRD spécialistes de la question à un grand blanc<ref>[http://www.info.lnc.nc/articles/article_70988_241631_70890.htm P. CHATEL, « Drame de Bourail : c'était un grand requin blanc », Interview de Philippe TIRARD, IRD, ''Nouvelles Calédoniennes'', 11/03/2009]</ref>. L'absence d'attaques près des plages fait que la [[Nouvelle-Calédonie]] n'a pas eu à développer de système de réglementation ni de surveillance particulière des plages.

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Nautilus macromphalus 2b.jpg|Un [[Nautilus (mollusque)|nautile]] de l'espèce endémique ''[[Nautilus macromphalus|macromphalus]]''
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Version du 16 mai 2024 à 11:46

Géographie de la Nouvelle-Calédonie
carte : Géographie de la Nouvelle-Calédonie
Continent Océanie
Région Mélanésie
Coordonnées 21° 30' S 165° 30' E
Superficie
  • 19060 km2
  • Terres : 97,5 %
  • Eau : 2,5 %
Côtes 2 254 km
Frontières 0
Altitude maximale 1 628 m (mont Panié)
Altitude minimale 0 m (océan Pacifique)
Plus long cours d’eau Diahot
Plus importante étendue d’eau lac de Yaté
Cet article aborde la géographie physique de la Nouvelle-Calédonie et non sa géographie humaine.

La Nouvelle-Calédonie, avec 18 576 km2 et une zone économique exclusive (ZEE) de 1 450 000 km2, occupe une position moyenne entre le géant continental australien et les petites îles de la Mélanésie ou de Micronésie. Cette superficie en fait l'un des plus grands territoires du Pacifique Sud et le second de la France d'outre-mer, après la Guyane. Sa surface émergée est à peu près aussi étendue que la Picardie ou que la Basse-Normandie.

Composition

La Nouvelle-Calédonie regroupe cinq archipels ou groupes d'îles ayant chacun une origine géologique différente :

En mer de Corail:

Dans l'océan Pacifique:

Le pays n'a pas de frontière terrestre mais a des frontières maritimes avec le Vanuatu et les Fidji. La souveraineté françaises sur deux îles, l'île Hunter et l'île Matthew, est toutefois contestée par le Vanuatu.

La Grande Terre et son archipel

Photographie satellite de la Grande Terre et de son archipel

L'île principale a reçu le qualificatif de « Grande Terre insulaire » par des géographes. Cette île s'étend sur 400 km de long et 40 à 65 km de large. Elle est donc représentée comme une île allongée de 16 346 km2 dont l'axe est orienté du sud-est au nord-ouest.

Elle développe sur pratiquement toute sa longueur un axe montagneux appelé « Chaîne centrale », dominée au nord par le mont Panié (1 628 m) et au sud par le mont Humboldt (1 618 m). Excentrée vers l'est, elle est bordée au nord et à l'ouest par un ensemble de collines, de petits plateaux et de plaines basses protégés des vents dominants et de ce fait offrant un paysage sec de savanes à niaouli et de forêt sclérophylle. En revanche à l'est, la Chaîne centrale se termine par des versants raides tombants directement dans la mer, ne laissant par endroits qu'une étroite bande littorale exposée aux alizés, aux fortes précipitations et à la végétation luxuriante et dense. Au sud de cette chaîne, se trouve le bassin de la plaine des Lacs, caractérisé par des paysages de maquis minier, sur un sol ferreux qui doit à sa couleur le nom de « terre rouge ». Il s'y trouve le plus grand lac de la Nouvelle-Calédonie (40 km2), le lac artificiel de Yaté, qui résulte de la construction d'un barrage hydroélectrique.

Tout le reste du territoire culmine à des altitudes inférieures à 1 500 m, si bien que les trois quarts de la Grande Terre ne dépassent pas 500 m d'altitude. Pourtant, la Nouvelle-Calédonie possède un relief montagneux sur plus de 80 % de sa superficie.

L'essentiel de la population se concentre dans la partie sud de la côte ouest de l'île, et plus particulièrement dans le Grand Nouméa qui, avec plus de 146 000 habitants en 2004, regroupe les deux tiers de la population de la Nouvelle-Calédonie.

La Grande Terre est prolongée par les îles Belep et les récifs d'Entrecasteaux au nord-ouest et l'île des Pins au sud-est. L'ensemble est enfermé dans un grand lagon de 24 000 km2, ce qui en fait l'un des plus grands lagons du monde (présenté parfois comme « le plus beau lagon du monde »[1]). Il est ceinturé par une barrière de corail d'une longueur de 1 600 km (la seconde sur la planète, après la Grande barrière de corail), située entre 10 et 50 km des côtes de la Grande Terre, et s'étendant sur 680 km de long, des récifs d'Entrecasteaux au nord-ouest à l'île des Pins au sud-est. La température de ses eaux varie entre 22 et 30°, et leur profondeur dépasse rarement les 40 m (à l'exception du « Grand Passage », détroit de 500 à 600 mètres de fond qui sépare les îles Belep des récifs d'Entrecasteaux).

Durant la glaciation de Würm à la fin du Quaternaire, l'ensemble de cet archipel formait une île unique, la barrière de corail témoignant de l'emplacement de ses côtes. 15 000 km2 de lagon ont été classés le au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Les îles Loyauté

Les îles Loyauté sont composées de trois grandes îles : Maré au sud-est, Ouvéa au nord-ouest, Lifou entre les deux (la plus vaste, avec une superficie de 1 207 km2, est plus grande que la Martinique) et une plus petite, Tiga (10 km2).

Ce sont des îles hautes carbonatées constituant la partie émergée de la ride des Loyauté, relief sous-marin issu, à l'instar de la Grande Terre, des plissements de la croûte océanique à l'est de la plaque australienne. Les îles constituent donc les sommets de cette ride qui ont progressivement émergé à partir du Pléistocène en raison de la proximité de la zone de subduction de la fosse des Nouvelles-Hébrides (où la plaque australienne plonge sous la plaque pacifique) qui entraîne un bombement de la plaque océanique australienne.

Contrairement à la Grande Terre, les îles Loyauté possèdent un relief peu élevé (culminant à 138 m à Maré, à 104 m à Lifou et à 42 m à Ouvéa), mais particulièrement chaotique, rappelant celui du lagon, du fait de son histoire géologique particulière, avec des falaises sur les littoraux et de vastes réseaux de grottes et de gouffres à l'intérieur, au sol calcaire particulièrement perméable. Celui-ci empêche l'installation de cours d'eau mais aboutit à la création de « lentilles d'eau douce », chaque île comportant ainsi une petite nappe phréatique d'eau douce, ou saumâtre à Ouvéa, « flottant » au-dessus de l’eau salée, grâce à sa plus faible densité et à la faible miscibilité des deux liquides. Quoi qu'il en soit, la question de l'approvisionnement en eau douce et de la gestion des réserves des nappes est une question importante aux îles Loyauté, avec l'installation de citernes pour recueillir les eaux de pluie ou d'une usine de dessalement à Ouvéa. Totalement exposées aux vents dominantes, elles connaissent pourtant d'importantes précipitations qui favorisent l'extension d'une végétation dense et luxuriante.

Faiblement peuplées (22 080 habitants en 2004), elles connaissent de plus un fort mouvement migratoire vers le pôle économique, commercial et industriel du Grand Nouméa.

Un vaste réseau d'îlots et de récifs affleurant inhabités

L'archipel des Chesterfield, à 534 km à l'ouest-nord-ouest de la pointe nord de la Grande-Terre, sert essentiellement pour la récolte de données météorologiques et de réserve naturelle pour les oiseaux marins et les tortues[2]. Il comprend[3] :

L'île Walpole est située à 201 km à l'est de la pointe sud de la Grande Terre, dans le prolongement de la ride des îles Loyauté.

Les îles Matthew et Hunter sont situées respectivement à 201, 446 et 521 km à l'est de la pointe sud de la Grande Terre. Leur possession est contestée à la France par le Vanuatu. Météo-France a installé une station météorologique automatique sur l'île Matthew en 1981.

Climat

Photographie satellite de la Nouvelle-Calédonie.
Le climat de Nouvelle-Calédonie est tropical, tempéré par l'influence océanique et influencé périodiquement par les phénomènes El Niño et La Niña, avec des vents dominants à l'est et au sud-est (les alizés). Il comprend des températures relativement chaudes (la moyenne des températures établie sur 12 mois pour la période 1952-1965 est d'environ 23,2 °C, avec un pic inférieur à 22,3 °C en 1965 et supérieur à 25 °C en 1998[4]) et une humidité assez forte (la moyenne annuelle du taux d'humidité de l'air oscillant entre 73 et 81 %)[5].

Sismicité

La sismicité locale est faible, mais non négligeable, par réactivation de failles existantes, anciennes ou récentes. La subduction de l'Arc du Vanuatu est l'origine principale du risque sismique et tsunami (jusqu'à 8.0).

Dans le cas d'un séisme générateur de tsunami, de magnitude 7 à 8, au Vanuatu, l'arrivée des vagues aux Îles Loyauté varie entre 15 et 20 minutes[6].


Faune et flore

Flore terrestre

Détachée très tôt du supercontinent Gondwana (au Crétacé, il y a 75 millions d'années), son insularité, son climat particulier et la diversité de ses sols a conduit en Nouvelle-Calédonie à une spéciation ainsi qu'une conservation d'espèces variées[7]. Le taux d'endémisme est l'un des plus élevés au monde, notamment dans le cadre de sa diversité de paysage[8] :

  • la forêt dense sempervirente humide (3 900 km2 sur la Grande Terre, surtout le long de la Chaîne Centrale et la côte est, l'île des Pins et les îles Loyauté), parfois appelée forêt primitive car la plus anciennement constituée et comportant de nombreuses espèces panchroniques (par exemple l'Amborella trichopoda, issue d'une lignée évolutive qui est considérée à l'heure actuelle comme la première à s'être différenciée au cours de l'évolution des plantes à fleurs, ayant débuté il y a environ 135 millions d'années au Crétacé) donnant un aperçu de la végétation qui existait à la fin du Secondaire. Pour cette raison, la Nouvelle-Calédonie a été le lieu de tournage de plusieurs documentaires sur cette période, notamment de deux épisodes de la série britannique des Sur la terre des dinosaures. La forêt humide est la formation végétale la plus riche avec 2012 espèces de plantes vasculaires (fougères, conifères et plantes à fleurs), réparties en 483 genres et 138 familles. Le taux d'endémisme spécifique de sa flore est de 82,2 % et les familles les plus fournies en espèces sont, dans l'ordre : les Orchidaceae (169), les Rubiaceae (148), les Euphorbiaceae (139), les Myrtaceae (129), les Araliaceae (87), les Apocynaceae (76), les Myrsinaceae, les Sapindaceae, les Cunoniaceae (environ 50 espèces chacune). En outre, sur les 43 espèces de conifères présentes en Nouvelle-Calédonie, 35 se rencontrent en forêt humide, ainsi que la totalité des palmiers (38 espèces). Les essences les plus représentatives de ces milieux sont les kaoris (kaori géant ou des koghis et kaori blanc ou du Nord), les Araucarias (notamment le pin colonnaire, qui domine de sa hauteur les autres arbres et est un des emblèmes du Territoire) ou encore les fougères arborescentes (notamment les Cyathea intermedia qui peuvent dépasser les 20 m de haut).
  • le maquis minier qui se développe sur les roches ultramafiques (4 500 km2 essentiellement au sud-est de la Grande Terre, mais aussi les secteurs de la Tontouta, les massifs de Koniambo, Boulindo et Thiébaghi) : il offre une grande diversité physionomique, avec aussi bien des groupements végétaux sclérophylles (à feuilles dures et coriaces, souvent vernissées) que sempervirents (dont les feuillages ne se renouvellent pas simultanément à une époque de l’année), pouvant être arbustifs, plus ou moins buissonnants, ou ligno-herbacés à strate cypéracéenne dense, mais qui ont pour point commun de se développer sur des terrains techniquement peu favorables à la nutrition minérale des plantes. Ils naissent généralement de la destruction d'une forêt à la suite d'un incendie ou d'une exploitation minière intensive. La spécificité de son sol et son aspect peu fertile (qui empêche le développement des espèces introduites envahissantes qui pourraient les menacer) entraîne un fort endémisme, avec plus de 88 % des 1 140 espèces présentes dans ce paysage ne se retrouvant qu'en Nouvelle-Calédonie et dont les conditions de nutrition minérale inhabituelles en font l'un des écosystèmes les plus originaux de la planète.
  • la forêt sèche (45 km2, estimée à 1 % de sa surface initiale, concentrés sur la côte ouest et qui regroupe 83 familles et 252 genres différents, soit 456 espèces autochtones dont 262 et 57,5 % du total qui sont endémiques, parmi lesquels une soixantaine qui ne se retrouvent que dans ce milieu[9]). Plus récente que la forêt humide (fin du Tertiaire, début du Quaternaire), elle ne possède ni conifères ni palmiers, et que très peu de représentants des familles ayant conservé des caractères archaïques. En revanche, certaines familles sont sur-représentées comme les Euphorbiaceae, les Myrtaceae, les Sapindaceae et les Rutaceae.

Faune terrestre

S'il est moins fort que celui de sa flore, l'endémisme de la faune néo-calédonienne est également important. Il est particulièrement développé chez les reptiles (63 espèces dont 40 de lézards et 20 geckos, soit environ 90 % du total, tous inoffensifs, dont le Rhacodactylus leachianus qui dépasse les 30 cm et est ainsi le plus grand de son genre et l'un des plus grands geckos au monde, ainsi qu'une dizaine d'espèces de serpents amphibiens dont le plus emblématique reste le tricot rayé, mortellement venimeux puisque leur morsure équivaut à dix fois celle du cobra royal mais particulièrement dociles et craintifs tandis que la petite taille de leur bouche limite le nombre de cibles potentielles, si bien que, si les enfants ont l'habitude de jouer avec lui, le nombre de morsures recensées est quasi nul, l'essentiel des accidents sont en fait imputables à un autre serpent marin, de couleur marron et beaucoup plus agressif : l'Hydrophis coggeri[10]), les invertébrés (4 500 espèces indigènes inventoriées, et un montant réel estimé à 15 000 pour un taux d'endémisme entre 90 et 100 %, en particulier les 2/3 des 160 espèces de fourmis ou la totalité des 153 types d'escargots de terre répertoriés) et les chiroptères (seuls mammifères non introduits et présents avant l'arrivée des européens à travers 9 espèces dont 5 chauves-souris insectivores et 4 roussettes, très appréciées pour leurs chaires et donc particulièrement chassées ce qui leur a valu d'être classées « espèces menacées » par l'UICN ; 6 d'entre elles sont endémiques à savoir 3 chauves-souris et 3 roussettes).

Les oiseaux représentent une grande partie de la faune terrestre vertébrée (entre 142 et 148 espèces inventoriées) mais à un taux d'endémisme relativement fort (22, soit 14 % du total, même si la Province Nord fait état d'un taux de 33 %). Le cagou, dernier représentant de la famille des Rhynochetidae, est devenu le principal symbole local, présent sur les revers des pièces de 1, 2 et 5 F CFP émis pour la Nouvelle-Calédonie, sur de nombreux blasons de communes ou logos d'établissements officiels (notamment celui de l'OPT, l'office des postes territoriales). On peut également citer comme autre oiseau endémique emblématique le notou, plus gros pigeon arboricole au monde dont le roucoulement grave domine généralement le fond sonore de la forêt humide et un des principaux gibiers des chasseurs néo-calédoniens, avec le cerf et la roussette. La perruche d'Ouvéa, le lori à diadème ou encore le pape de Nouméa (ou Cardinal) sont quant-à-eux particulièrement recherchés par les ornithologues et comme oiseaux domestiques. La plupart de ces espèces sont reconnues comme menacées.

Les espèces introduites principales sont des mammifères, le cerf (un des mets principaux de la cuisine néo-calédonienne désormais, décliné en saucisson, salade, filet, brochettes) ou le cochon sauvage (ancien porcins d'élevages retournés dans la nature), deux animaux qui se retrouvent ainsi aussi bien domestiqués que sauvages, le bétail (essentiellement bovin dont le nombre dépasse les 100 000 tête, plus faiblement des ovins et caprins, tous élevés avant tout pour la viande, très peu pour les produits laitiers, la laine ou le cuir, dans les propriétés extensives de la côte ouest), les chevaux (particulièrement utilisé notamment par les propriétaires et ouvriers agricoles pour encadrer le bétail, mais aussi dans les sports hippiques qui sont assez développés, le cheval étant devenu un élément culturel fort de la population Caldoche), les animaux domestiques (chiens et chats) ainsi que des nuisibles tels que rats ou souris apportés dans les cales des premiers navires européens à avoir accoster dans les îles. Parmi les oiseaux importés, le plus répandu reste le Merle des Moluques dit « pattes jaunes », initialement importés pour combattre les sauterelles et aujourd'hui essentiellement présents dans un environnement urbain.

Parmi les animaux peuplant les rivières et les lacs, on peut citer environ 80 espèces de poissons d'eau douce, la plupart indigènes mais avec un endémisme très faible (autour de 17 %), ceux observés se limitant à un faible nombre d'espèces répandus dans des zones géographiques très restreintes, dont le Rhyacichthys guilberti ou « Noreil » qui n'est connu qu'à travers 5 individus identifiés dans deux rivières de la Province Nord. Dans les « creeks » (synonymes de gués ou de rus) dominent ce que les néo-calédoniens appellent des « carpes » mais sont en fait des Kuhliidae, et des crevettes de creek du genre Macrobrachium, appréciées pour leur qualité gustative tandis que se développe de plus en plus une industrie aquacole en Nouvelle-Calédonie. Les espèces introduites comprennent le black-bass apporté à l'origine pour peupler le lac artificiel de Yaté et s'est depuis répandu, prédateur menaçant les poissons indigènes et endémiques, ou encore les tilapias et le poisson million qui ont eu quant-à-eux un impact plutôt positif en participant à la démoustication.

Enfin, la foule des insectes ne comporte que quelques espèces dangereuses pour l'homme. Il s'agit avant tout du moustique, et notamment de l’Aedes aegypti, vecteur de la seule épidémie chronique de type tropical présente sur le territoire : la dengue, qui, dans sa forme la plus virulente (la dengue hémorragique dite de type 4), peut être mortelle. Ce problème et la question de la démoustication reste ainsi le principal enjeu de santé publique de la Nouvelle-Calédonie. Les mois de février et de mars 2009, qui ont suivi un mois de janvier aux précipitations particulièrement élevées par rapport aux moyennes saisonnières, ont été l'occasion d'une importante recrudescence de la dengue avec 1 568 cas positifs dont 64 de dengue 4 en février et 3 396 dont 45 de dengue 4 en mars (il n'y avait eu, en comparaison, que 37 cas, et aucun de dengue 4, en 2007)[11],[12],[13]. Parmi les autres insectes dangereux, ceux-là pour leur venin, le principal reste la scolopendre ou « mille-pattes » qui se cache dans les coins humides, notamment sous les bois en décomposition, et il arrive souvent qu'ils s'introduissent dans les habitations : si leur venin n'est pas particulièrement dangereux dans la plupart des cas, il est particulièrement douloureux et peut impliquer des complications en cas d'allergies ou de morsures répétées. Viennent ensuite les espèces connues internationalement pour leurs piqures ou morsures désagréables mais non dangereuses telles que l'abeille commune, les guêpes, la fourmi électrique (un des nuisibles importés). Parmi les arachnides, la plupart ne présente aucune menace : les scorpions sont petits et inoffensifs, ainsi que les araignées et cela même si une petite espèce de veuve noire a été identifiée dans les forêts d'altitude, elle ne semple pour l'instant n'avoir piqué personne, ou en tout cas pas de manière dangereuse.

Liste de géographes et géologues de la Nouvelle-Calédonie

Notes et références

  1. Slogan touristique assez répandu, il a été repris dans un livre de vulgarisation océanographique publié par l'IRD comprenant plus de 500 photographies du lagon calédonien et préfacé par Luc Besson : P. Laboute, M. Feuga, R. Grandperrin, Le Plus Beau lagon du monde, éd. Alizés, Nouméa, 1991, 272 p., réédité en 1999 par les éditions Catherine Ledru.
  2. « La Moqueuse aux Chesterfield », site du ministère de la Défense
  3. Présentation des îles Chesterfield
  4. [PDF] J-L. Maitrepierre, « Impact du réchauffement global en Nouvelle-Calédonie », Météo France, 2006.
  5. [PDF] Fiche sur le climat, institut de la statistique et des études économiques Nouvelle-Calédonie (ISEE).
  6. « Une sismicité locale non négligeable », sur seisme.nc (consulté le ).
  7. Présentation générale en chiffres de la biodiversité sur le site de l'association Endemia
  8. Biotopes de la Nouvelle-Calédonie sur le site de l'association Endemia
  9. Site du programme de conservation des forêts sèches en Nouvelle-Calédonie
  10. Présentation du lagon néo-calédonien sur le site arys.free.fr
  11. [PDF] Cas de dengue répertoriés depuis le 01/09/2008, site de la DASS de Nouvelle-Calédonie
  12. [PDF] Cas de dengue répertoriés en 2007, site de la DASS de Nouvelle-Calédonie
  13. Dossier de la DASS de Nouvelle-Calédonie sur la dengue

Annexes

Bibliographie

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Articles connexes