« Bernard Dupuy » : différence entre les versions

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== Biographie ==
== Biographie ==
Après des études à [[École polytechnique (France)|Polytechnique]], il entre, en [[1948]], dans l’[[ordre de Saint-Dominique]]. Au terme de son [[noviciat]], il fait profession en [[1949]] et part à [[Étiolles]], dans l'[[Essonne (département)|Essonne]], faire ses études aux Facultés du [[Saulchoir]] jusqu'en [[1957]]. Parallèlement, il est ordonné prêtre en [[1955]].
Bernard Dupuy est ordonné prêtre en [[1955]]. Il participe au [[concile Vatican II]] (1962-1965) en tant qu'expert privé des évêques français, en étroite collaboration avec le père [[Yves Congar]].
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Il participe ensuite, en tant qu'expert privé des évêques français et plus particulièrement de {{Mgr}} [[Jacques Guilhem (évêque)|Jacques Guilhem]], évêque de Laval, au [[IIe concile œcuménique du Vatican|concile Vatican II]] (1962-1965), qui condamnera fermement l’antisémitisme<ref name="monde">{{Article |langue=fr |auteur1=[[Henri Tincq]] |titre=Bernard Dupuy (1925-2014), prêtre dominicain, artisan du dialogue entre l’Église et le judaïsme |périodique=[[Le Monde]]|jour=8 |mois=octobre |année=2014|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2014/10/08/bernard-dupuy-1925-2014-pretre-dominicain-artisan-du-dialogue-entre-l-eglise-et-le-judaisme_4502828_3382.html |consulté le=11 octobre 2014 |id= }}.</ref>.
Il est également directeur du [[Istina|Centre d'études et de la revue « Istina »]], consulteur du Secrétariat romain pour l'unité des chrétiens, membre du Comité mixte entre [[Catholicisme]] et [[Orthodoxie]] en France et expert du Comité international de liaison entre le [[Saint-Siège]] et le [[Judaïsme]], membre du Comité mixte entre [[Catholicisme]] et [[Orthodoxie]] en France<ref> [http://www.editionsducerf.fr/html/fiche/ficheauteur.asp?n_aut=779 Fiche d'auteur, Site Internet des Editions du Cerf]. Consulté le 24-01-2012.</ref>.


Il meurt le vendredi {{date|3|octobre|2014}}, en la Maison Marie-Thérèse, résidence parisienne de prêtres âgés, où il s'était retiré en [[2006]]<ref name="Croix" />.
Il est aussi l'un des fondateurs et l'un des experts du Comité épiscopal français pour les relations avec le Judaïsme de 1969 à 1987<ref>http://www.eglise.catholique.fr/actualites/383876-deces-du-pere-bernard-dupuy-o-p/</ref>.

== Dialogue avec le judaïsme ==
En [[1969]], il crée, avec {{Mgr}} [[Léon-Arthur Elchinger]], le « Comité épiscopal français pour les relations avec le judaïsme », dont il restera président jusqu'en [[1987]].
En [[1970]], il participe, à Paris, à la première rencontre officielle entre le « Comité international juif de consultation interreligieuse » et une délégation du [[Vatican]]. L’année suivante, il est nommé consulteur de la « Commission pour les rapports avec le judaïsme » et du « Comité de liaison entre l’Église catholique et les représentants des organisations juives mondiales »<ref name="Croix" />.

Il est également l’un des auteurs des « orientations pastorales » de [[1973]] qui soutiennent la cause d'[[Israël]] ; ce qui provoquera la polémique dans les milieux chrétiens défendant la cause palestinienne.

Le père Dupuy est un spécialiste des exégèses juive et chrétienne et de l'histoire liée à la fracture originelle entre judaïsme et christianisme. Il est aussi l’interlocuteur du philosophe juif [[Emmanuel Levinas]], du rabbin orthodoxe [[Josy Eisenberg]] et de [[Colette Kessler]], haute figure du [[judaïsme libéral]].

Dans les [[années 1970]], il milite pour la libération des [[Refuznik (URSS)|refuzniks]] d'[[URSS]] et publie de nombreuses études sur la [[shoah]]<ref name="monde" />.

Selon [[Henri Tincq]], il participe discrètement, avec le cardinal [[Jean-Marie Lustiger]], à apaiser les polémiques liées à l’installation d’un carmel polonais dans les limites du [[camp d’Auschwitz]] tout en s'y opposant fermement ([[1986]] et [[1993]]), tout autant que celles liées au procès en béatification d'[[Edith Stein]] .Il contribura à l'arrêt du projet de béatification d'[[Isabelle Ière de Castille|Isabelle la Catholique]]<ref name="monde" />,"de sinistre mémoire " (Henri Tincq,le Monde du {{date-|8 octobre 2014}} ) pour avoir expulsé les juifs d'Espagne en 1492.

En [[1998]], il reçoit le prix de l'[[Amitié judéo-chrétienne de France]] (ACJF), conjointement avec le rabbin [[René-Samuel Sirat]]<ref name="monde" />, ainsi que le prix des Arts et des lettres de la [[Fondation du judaïsme français]]<ref name="Croix" />.

Jusqu'à la maladie, il collabore avec ses successeurs à la tête du Comité des évêques pour les relations avec le judaïsme, [[Jean Dujardin (théologien)|Jean Dujardin]] et [[Patrick Desbois]], spécialiste de la « [[shoah par balles]] » en [[Ukraine]] et en [[Biélorussie]]<ref name="monde" />.

== Œcuménisme ==
Dès sa création, en [[1965]], le P. Dupuy devient expert de la « Commission épiscopale française pour l’unité », puis, quelques années plus tard, est appelé à faire partie du « Comité mixte catholique-protestant » jusqu'en [[1987]]. En [[1968]], il fait partie de la première délégation de douze membres de la « Commission Foi et Constitution ». Il est également membre de la « Commission française catholique-orthodoxe » jusqu'en [[2004]]<ref name="Croix" />.

Bernard Dupuy est partisan d'un retour aux origines bibliques et chrétiennes qui favoriserait, selon lui, non seulement la reconnaissance d’un peuple juif autrefois haï, mais aussi la réunification des Églises séparées depuis des siècles<ref name="monde" />.

Spécialiste mondialement reconnu de l’orthodoxie chrétienne, il est nommé, en [[avril 1967]], directeur-adjoint, puis directeur en [[octobre 1967|octobre]], d'[[Istina]], centre œcuménique qu'il dirige jusqu'en [[2004]]<ref name="monde" />{{,}}<ref name="Croix" />.


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* ''Recherches sur l'Union de Brest'' (1990)
* ''Recherches sur l'Union de Brest'' (1990)
* ''L'Étoile de Jacob'' (1989), en collaboration avec Josy Eisenberg
* ''L'Étoile de Jacob'' (1989), en collaboration avec Josy Eisenberg
* Article « [[John Henry Newman]] », in ''Encyclopaedia universalis''
* Article « [[John Henry Newman]] », in ''[[Encyclopædia Universalis]]''
* ''La présence de Dieu dans l'histoire. Affirmations juives et réflexions philosophiques après Auschwitz'', 2008.
traduction, notes et préface deu livre:"le messianisme juif"de Gershom Scholem. Paris, Les Belles Lettres,2016.


==Références==
==Références==
<references/>
<references/>


== Lien externe ==
== Liens externes ==
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*[http://www.tsr.ch/video/emissions/archives/grands-entretiens/411402-bernard-dupuy-theologien-et-dominicain.html''Grands entretiens'' de la Television Suisse Romande avec Bernard Dupuy], TSR.ch, consulté le 24-01-2012
* [http://www.tsr.ch/video/emissions/archives/grands-entretiens/411402-bernard-dupuy-theologien-et-dominicain.html''Grands entretiens'' de la Television Suisse Romande avec Bernard Dupuy], TSR.ch, consulté le 24-01-2012


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Dernière version du 12 janvier 2023 à 12:16

Bernard Dupuy
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Fonction
Directeur
Istina
-
Christophe Dumont (d)
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Gaston Marie Bernard Dupuy
Nationalité
Activité
Autres informations
Ordre religieux

Bernard Dupuy, né le à Paris et mort le dans cette ville[1], est un prêtre dominicain français, artisan du dialogue avec le judaïsme et les différentes religions chrétiennes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Après des études à Polytechnique, il entre, en 1948, dans l’ordre de Saint-Dominique. Au terme de son noviciat, il fait profession en 1949 et part à Étiolles, dans l'Essonne, faire ses études aux Facultés du Saulchoir jusqu'en 1957. Parallèlement, il est ordonné prêtre en 1955. Il étudie ensuite, durant deux années supplémentaires, la théologie à Fribourg, en Suisse, et revient au Saulchoir, pour y enseigner de 1959 à 1967, notamment dans la chaire de théologie fondamentale, où il succède au dominicain Yves Congar[2].

Il participe ensuite, en tant qu'expert privé des évêques français et plus particulièrement de Mgr Jacques Guilhem, évêque de Laval, au concile Vatican II (1962-1965), qui condamnera fermement l’antisémitisme[3].

Il meurt le vendredi , en la Maison Marie-Thérèse, résidence parisienne de prêtres âgés, où il s'était retiré en 2006[2].

Dialogue avec le judaïsme[modifier | modifier le code]

En 1969, il crée, avec Mgr Léon-Arthur Elchinger, le « Comité épiscopal français pour les relations avec le judaïsme », dont il restera président jusqu'en 1987.

En 1970, il participe, à Paris, à la première rencontre officielle entre le « Comité international juif de consultation interreligieuse » et une délégation du Vatican. L’année suivante, il est nommé consulteur de la « Commission pour les rapports avec le judaïsme » et du « Comité de liaison entre l’Église catholique et les représentants des organisations juives mondiales »[2].

Il est également l’un des auteurs des « orientations pastorales » de 1973 qui soutiennent la cause d'Israël ; ce qui provoquera la polémique dans les milieux chrétiens défendant la cause palestinienne.

Le père Dupuy est un spécialiste des exégèses juive et chrétienne et de l'histoire liée à la fracture originelle entre judaïsme et christianisme. Il est aussi l’interlocuteur du philosophe juif Emmanuel Levinas, du rabbin orthodoxe Josy Eisenberg et de Colette Kessler, haute figure du judaïsme libéral.

Dans les années 1970, il milite pour la libération des refuzniks d'URSS et publie de nombreuses études sur la shoah[3].

Selon Henri Tincq, il participe discrètement, avec le cardinal Jean-Marie Lustiger, à apaiser les polémiques liées à l’installation d’un carmel polonais dans les limites du camp d’Auschwitz tout en s'y opposant fermement (1986 et 1993), tout autant que celles liées au procès en béatification d'Edith Stein .Il contribura à l'arrêt du projet de béatification d'Isabelle la Catholique[3],"de sinistre mémoire " (Henri Tincq,le Monde du ) pour avoir expulsé les juifs d'Espagne en 1492.

En 1998, il reçoit le prix de l'Amitié judéo-chrétienne de France (ACJF), conjointement avec le rabbin René-Samuel Sirat[3], ainsi que le prix des Arts et des lettres de la Fondation du judaïsme français[2].

Jusqu'à la maladie, il collabore avec ses successeurs à la tête du Comité des évêques pour les relations avec le judaïsme, Jean Dujardin et Patrick Desbois, spécialiste de la « shoah par balles » en Ukraine et en Biélorussie[3].

Œcuménisme[modifier | modifier le code]

Dès sa création, en 1965, le P. Dupuy devient expert de la « Commission épiscopale française pour l’unité », puis, quelques années plus tard, est appelé à faire partie du « Comité mixte catholique-protestant » jusqu'en 1987. En 1968, il fait partie de la première délégation de douze membres de la « Commission Foi et Constitution ». Il est également membre de la « Commission française catholique-orthodoxe » jusqu'en 2004[2].

Bernard Dupuy est partisan d'un retour aux origines bibliques et chrétiennes qui favoriserait, selon lui, non seulement la reconnaissance d’un peuple juif autrefois haï, mais aussi la réunification des Églises séparées depuis des siècles[3].

Spécialiste mondialement reconnu de l’orthodoxie chrétienne, il est nommé, en avril 1967, directeur-adjoint, puis directeur en octobre, d'Istina, centre œcuménique qu'il dirige jusqu'en 2004[3],[2].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Recherches sur l'Union de Brest (1990)
  • L'Étoile de Jacob (1989), en collaboration avec Josy Eisenberg
  • Article « John Henry Newman », in Encyclopædia Universalis
  • La présence de Dieu dans l'histoire. Affirmations juives et réflexions philosophiques après Auschwitz, 2008.

traduction, notes et préface deu livre:"le messianisme juif"de Gershom Scholem. Paris, Les Belles Lettres,2016.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a b c d e et f Claire Lesegretain, « Le dominicain Bernard Dupuy, expert du dialogue judéo-chrétien, est mort », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a b c d e f et g Henri Tincq, « Bernard Dupuy (1925-2014), prêtre dominicain, artisan du dialogue entre l’Église et le judaïsme », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]