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L'Histoire précoloniale du Québec est la période qui précède la fondation de la Nouvelle-France au Québec. Elle inclut la préhistoire et la protohistoire du Québec. Cette histoire repose sur les recherches archéologiques, la tradition orale des peuples autochtones et les récits des premiers explorateurs.

Les traces les plus anciennes de peuplement du Québec remontent à la fin de la dernière période glaciaire, il y a environ 12 500 ans. Les premiers habitants connus du territoire sont les Paléoindiens, qui deviendront aux cours des millénaires les peuples autochtones du Québec. Bien que le golfe du Saint-Laurent soit fréquenté par les pêcheurs basques dès le début du XVI^e siècle, il faut attendre 1534 pour que l'explorateur Jacques Cartier réclame le territoire au nom du roi de France en plantant une croix à Gaspé. La création de Québec le 3 juillet 1608 marque le début de l'implantation française permanente sur le territoire et la réelle fondation de la Nouvelle-France^[1].

Le Paléoindien (12500 à 8000 ans AP)[modifier | modifier le code]

Pour en savoir davantage sur l'histoire géologique du Québec avant la première occupation humaine, se référer aux articles Dernière période glaciaire et Bouclier canadien.

Paléoindien (12500 à 8000 AP)		Archaïque (8000 à 3000 AP)	Sylvicole (3000 à 500 AP)

Retrait de la Mer de Champlain	Peuplements nomades	Agriculture

Premiers peuplements connus au Québec[modifier | modifier le code]

Il y a 15 000 ans, le Québec était entièrement couvert par un glacier d'un kilomètre d'épaisseur appelé l'Inlandsis laurentidien^[2].


Les premiers humains au Québec étaient des groupes de chasseurs de caribou et autres grands cervidés		Pointe à cannelure de type Clovis

Les Cantons-de-l'Est^[3] ont été le premier endroit au Québec à être libéré des glaces. La première preuve d'occupation humaine sur le territoire québécois date de 12 000 ans avant notre ère^[4] et a été découverte sur le site archéologique de Cliche-Rancourt, situé sur les rives du Lac aux Araignées, dans la municipalité de Frontenac en Estrie, entre 2003 et 2012^[3]^,^[4]. Les plus anciens objets archéologiques du Québec trouvés sur ce site sont sept pointes à cannelure datant du Paléoindien ancien et ayant probablement servi à la chasse au caribou et autres grands cervidés. Les premiers habitants du Québec étaient des groupes de chasseurs nomades qui ont migré de l'Ouest du continent nord-américain vers l'Est à mesure que les glaces se retiraient progressivement pendant la dernière période glaciaire^[4]. À l'époque, le climat du sud du Québec était de type toundra^[2].

Paléoindien récent et culture planoïenne[modifier | modifier le code]

Au fur et à mesure que les glaciers se retirèrent, les basses terres émergèrent, le climat devint plus doux et la végétation poussa lentement, permettant une exploration progressive du territoire québécois. On a découvert plus de cinquante sites archéologiques témoignant de la présence humaine au Québec durant la période du Paléoindien récent, entre 10 000 et 8 000 ans avant aujourd'hui^[2]. Les principaux sites se trouvent le long du fleuve Saint-Laurent, en Gaspésie (La Martre et Sainte-Anne-des-Monts), dans le Bas-Saint-Laurent (Rimouski), dans la région de Québec (Saint-Augustin-de-Desmaures et Lévis), dans le Haut-Saint-Laurent (Île Thompson et Lacolle), et dans le bassin de la rivière Saint-François (Frontenac, Bromptonville et Weedon)^[2] .

Le Paléoindien récent au Québec est étroitement associé à la dissémination des cultures Plano sur le continent nord-américain^[5]. La technologie planoïenne est caractérisée par son usage pointes lancéolées, de pointes à retouches parallèles et par son rejet des pointes à cannelure^[5]. Les pointes sont utilisées principalement comme pointe de lance pour la chasse ou comme couteau^[6]. Déjà en 1994, les archéologues du Québec recensaient sept sites archéologiques Planos le long du fleuve Saint-Laurent, entre Rimouski et la pointe de la Gaspésie^[7]. Une pointe Plano découverte au site archéologique de l'Île Thompson, dans le Lac Saint-François à la frontière avec l'Ontario, aurait vraisemblablement été produite en Gaspésie à 800 kilomètres en aval sur le fleuve Saint-Laurent^[8]. Sa composition serait semblable à celles retrouvées à Sainte-Anne-des-Monts^[8]. En Estrie, en plus du site Cliche-Rancourt, des découvertes archéologiques réalisées au site archéologique Gaudreau au début des années 2010, situé près de Weedon, à la confluence de la rivière Saint-François et de la rivière au Saumon, montrent que le bassin versant de la rivière Saint-François est fréquenté depuis près de 10 000 ans^[3] par des chasseurs nomades.

L'Archaïque (6000 à 1000 av. J.-C.)[modifier | modifier le code]

Paléoindien (10500 à 6000 av. J.-C.)	Archaïque (6000 à 1000 av. J.-C.)	Sylvicole (1000 av. J.-C. à 1500 ap. J.-C.)

Retrait de la Mer de Champlain	Peuplements nomades	Agriculture

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Il y a 8 000 ans, le Québec était libre de glaces, à l'exception des monts Torngat à la frontière septentrionale Québec-Labrador. Dans la vallée du Saint-Laurent, des vestiges appartenant à la culture planoenne ont été trouvés sur la côte gaspésienne, mais des gens de l'Archaïque ancien étaient également présents sur le sol québécois. Les Laurentiens habitaient le cours supérieur du fleuve et les Maritimiens se retrouvaient le long de l'estuaire.

À la fin de cette période, vers 1000 av. J.-C., des chasseurs de l'Archaïque bouclérien envahissaient la partie est du Bouclier canadien. Tandis que les Planoens chassaient principalement le caribou, les Amérindiens de l'Archaïque, beaucoup plus nombreux, diversifiaient leurs activités par l'exploitation des ressources animales et végétales disponibles. Ces derniers vivaient un nomadisme saisonnier en pratiquant la chasse, la pêche et la cueillette. En plus de tailler leurs outils dans la pierre, ces autochtones la polissaient et martelaient le cuivre natif importé du lac Supérieur. Dès cette époque, un vaste réseau d'échanges existait depuis le Labrador jusque dans la région des Grands lacs.

L'Archaïque maritimien[modifier | modifier le code]

Une culture maritime, en provenance du sud, s'épanouit sur les rives du golfe du Saint-Laurent, il y a 8 000 ans. Ils se déplacent avec des embarcations sur de longues distances et chassent les mammifères marins aussi gros que le morse. Les ressources alimentaires étaient principalement composées du phoque, de la baleine échouée, des poissons marins et anadromes, des oiseaux migrateurs et des grands cervidés (caribou, cerf et orignal). La plupart des outils étaient faits de pierre, de bois, d'andouillers et de dents de castors. Tous les clans familiaux édifiaient plusieurs types de maisons ou tentes, selon les dimensions requises, la saison, la durée du séjour et les matériaux disponibles.

L'Archaïque laurentien[modifier | modifier le code]

Dans la vallée du Saint-Laurent, les populations des Laurentiens chassent, pêchent et cueillent des fruits et des plantes. Leur subsistance dépend principalement du chevreuil, de l'orignal, de l'ours, du castor, du poisson, des oiseaux migrateurs et parfois, des mollusques. Les outils de pierre taillée ou polie sont des pointes de projectiles, des couteaux, des grattoirs, des gouges, des polissoirs, des forets, des poids de propulseur et des filets de pêche. Ils utilisaient aussi les os et le cuivre natif.

Vers la fin de cette période apparaissent des contenants en stéatite (pierre à savon), précurseurs de la poterie. Par contre, on ne possède aucune indication sur le type d'habitations utilisées : les fouilles archéologiques sont restées muettes sur le sujet jusqu'à maintenant. Par ailleurs, on peut supposer que des abris rudimentaires convenaient durant la saison estivale et des constructions plus résistantes étaient utilisées lorsque les familles gagnaient leur territoire de chasse pour y passer l'hiver.

L'Archaïque bouclérien[modifier | modifier le code]

On croit que cette culture est issue de la culture planoenne de l'ouest. Puis, ces populations se déplacèrent vers l'est et finirent par occuper tout le Bouclier canadien. Ils ont finalement atteint les basses terres de la baie d'Hudson et le Labrador, il y a 3 000 ans.

Sur ce territoire nordique parsemé de lacs et de rivières, ils possédaient sûrement de bons vêtements, des canots d'écorce et des raquettes à neige. Ils ont conservé ce mode de vie pendant des millénaires.

Pour vivre dans ces régions au climat rigoureux, les habitations consistaient en des structures semi-souterraines imposantes, dotées d'un corridor d'accès. On se nourrissait surtout de caribou et de poisson, mais aussi d'ours, de lièvre et d'oiseaux migrateurs. Ils sont les ancêtres des Cris, des Algonquins et des Montagnais d'aujourd'hui (Peuples algonquiens).

Le Sylvicole (de 1000 av. J.-C. à 1500)[modifier | modifier le code]

Paléoindien (10500 à 6000 av. J.-C.)	Archaïque 6000 à 1000 av. J.-C.)	Sylvicole (-1000 à 1500)

Retrait de la Mer de Champlain	Peuplements nomades	Agriculture

Au début du dernier millénaire av. J.-C., les Amérindiens de la plaine laurentienne empruntent à des groupes du sud des innovations comme la poterie et la culture du maïs.

C'est le début de l'agriculture, et comme ce fut le cas au Moyen-Orient lors du Néolithique, il y a poussée démographique.

Malgré ces importants changements, la chasse, la pêche et la cueillette des fruits et des graines ne sont pas délaissées pour autant.

Les bandes iroquoiennes agricoles produisent une grande quantité de récipients en céramique pour l'entreposage et la cuisson des aliments.

Pour ce qui est des pratiques agricoles, le maïs qui a fait son apparition au Mexique il y a 3 500 ans arrive dans le Québec méridional.

Il est suivi par la culture des haricots, du tournesol et de la courge. Le tabac arrivera à la fin du XIV^e siècle.

La culture pointe-péninsulienne et meadowoodienne[modifier | modifier le code]

Au début du Sylvicole, des populations en provenance des Grands Lacs établissent un réseau d'échanges commerciaux avec ceux de la région laurentienne. Les artisans de la culture pointe-péninsulienne travaillent le chert d'Onondaga pour en faire des objets taillés de forme triangulaire, prêts à devenir des pointes ou des couteaux. À la même période, une deuxième population se manifeste au Québec : les Meadowoodiens. Les sépultures saupoudrées d'ocre rouge constituent la principale caractéristique de cette culture. C'est aussi à cette époque que l'arc et la flèche arrivent et remplacent le propulseur.

Les Iroquoiens du Saint-Laurent[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Iroquoiens du Saint-Laurent.

Comme évoqué précédemment, l'intégration de l'horticulture et la culture du maïs entraina une explosion démographique qui déborda jusque dans la région de Stadaconé (la ville de Québec aujourd'hui).

Les villages iroquoiens étaient relativement éloignés du fleuve pour des raisons de sécurité. Ils pouvaient regrouper jusqu'à 40 maisons d'une longueur de 30 m chacune. Les populations pouvaient donc atteindre 2 000 personnes.

À l'arrivée des premiers explorateurs, ils cultivaient le maïs, le tournesol, les haricots et les courges. Par contre, à l'arrivée de Samuel de Champlain en 1608 en Nouvelle-France, les Iroquoiens du Saint-Laurent avaient possiblement disparu.

La rapide disparition de ce peuple semi-sédentaire est probablement due aux maladies véhiculées par les premiers colons européens.

Les Algonquiens des Maritimes[modifier | modifier le code]

L'arrivée de la poterie, vers 500 av. J.-C., nous conduit en ligne droite à la formation des Micmacs et des Malécites du Québec. C'est la fin de l'Archaïque et le début de la période sylvicole pour les peuples de la côte atlantique. La très vaste majorité des sites occupés par cette culture se retrouvent sur les côtes et sur les rives fluviales. Les deltas de rivières et les lagunes d'eau saumâtre se caractérisent par l'abondance d'oiseaux migrateurs, des mollusques et des crustacés. Le saumon et l'anguille appréciaient également ces écosystèmes.

Les Algonquiens du Nord[modifier | modifier le code]

Au Québec, les Cris, les Montagnais, les Naskapis, les Algonquins et les Attikameks font tous partie des populations algonquiennes du Nord. Ils occupaient la forêt boréale et la toundra forestière du Labrador jusqu'au nord-est de l'Ontario. Ils ont continué à utiliser la pierre taillée comme leurs prédécesseurs. Par contre, le faible usage de la poterie provient de mariages inter-bandes avec leurs voisins : les Bouclériens récents de l'Ouest et les Grands-Lacs-Saint-Laurentiens récents. Plus on s'aventure vers l'est, plus les restes de poterie semblent rares dans les sites archéologiques. L'habitat et la recherche de nourriture restent inchangés par rapport à la période précédente et le demeureront jusqu'à l'arrivée des Européens.

Notes et références[modifier | modifier le code]

↑ patrimoine-culturel.gouv.qc.ca - Fondation de Québec
↑ ^{a b c et d} « La préhistoire du Québec », sur archeoquebec.com
↑ ^{a b et c} Éric Graillon, « Du Paléoindien récent au Régime français : 10 000 ans de présence amérindienne à Weedon dans les Cantons-de-l’Est », Histoire Québec, vol. 18, n^o 1,‎ 2012, p. 23–27 (lire en ligne)
↑ ^{a b et c} Pierre Corbeil et Claude Chapdelaine, « Découverte de pointe », Continuité, Éditions Continuité, n^o 112,‎ printemps 2007, p. 32-34 (lire en ligne)
↑ ^{a et b} Claude Chapdelaine et Éric Graillon, « Le Paléoindien », sur archeolab.quebec (consulté le 1^er novembre 2020)
↑ « Pointe lancéolée à base rectiligne », sur Répertoire du patrimoine culturel du Québec
↑ Francis Bellavance, « Les tout premiers Amérindiens au Québec », sur archeophone.ca, 7 août 2013 (consulté le 1^er novembre 2020)
↑ ^{a et b} Timothy G. Baugh, Prehistoric Exchange Systems in North America, Springer Science & Business Media, 2013, 456 p. (ISBN 1475762313), p. 51

Bibliographie[modifier | modifier le code]

José Benmouyal, Des Paléoindiens aux Iroquoiens en Gaspésie : six mille ans d'histoire, Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1987
Adrian Burke, Les carrières du Paléoindien récent à La Martre et la géologie du chert du mélange de Cap-Chat, Recherches amérindiennes au Québec, 2002
Érix Chalifoux, Les occupations paléoindiennes récentes en Gaspésie, Recherches améindiennes au Québec, 1999
Claude Chapdelaine, Des chasseurs de la fin de l'âge glaciaire dans la région du lac Mégantic : découvertes des premières pointes à cannelure au Québec, Recherches amérindiennes au Québec, 2004
Claude Chapdelaine, Le site de Chicoutimi : un campement préhistorique au pays des Kakouchaks, Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1984
Claude Chapdelaine, Il y a 8 000 ans à Rimouski... Paléoécologie et archéologie d'un site de la culture Plano, Montréal, Recherches amérindiennes au Québec, 1994
Claude Chapdelaine, Entre lacs et montagnes au Méganticois : 12 000 ans d'histoire amérindienne, Montréal, Recherches amérindiennes au Québec, 2007 (ISBN 978-2-920366-343)
Pierre J. H. Richard, Couvert végétal et paléoenvironnements du Québec entre 12 000 et 8 000 ans AA, l'habitabilité dans un milieu changeant, Recherches amérindiennes au Québec, 1985
James V. Wright, La Préhistoire du Québec, Musée canadien des civilisations et Édition Fides, 1979

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Recherches amérindiennes au Québec, revue internationale de langue française sur les Premières Nations de l'Amérique latine, des États-Unis et du Canada
Anthropologie et Sociétés, revue d'anthropologie du département d'anthropologie de l'Université Laval
Association des archéologues du Québec
Musée canadien des civilisations
http://www.mapageweb.umontreal.ca/chapdelc/megantic/megantic2001.html#introduction

[1] trimoine-culturel.gouv.qc.ca - Fondation de Québec

[:2-2] {a b c et d} « La préhistoire du Québec », sur archeoquebec.com

[:1-3] {a b et c} Éric Graillon, « Du Paléoindien récent au Régime français : 10 000 ans de présence amérindienne à Weedon dans les Cantons-de-l’Est », Histoire Québec, vol. 18, n^o 1,‎ 2012, p. 23–27 (lire en ligne)

[:0-4] {a b et c} Pierre Corbeil et Claude Chapdelaine, « Découverte de pointe », Continuité, Éditions Continuité, n^o 112,‎ printemps 2007, p. 32-34 (lire en ligne)

[:3-5] {a et b} Claude Chapdelaine et Éric Graillon, « Le Paléoindien », sur archeolab.quebec (consulté le 1^er novembre 2020)

[6] « Pointe lancéolée à base rectiligne », sur Répertoire du patrimoine culturel du Québec

[7] Francis Bellavance, « Les tout premiers Amérindiens au Québec », sur archeophone.ca, 7 août 2013 (consulté le 1^er novembre 2020)

[:4-8] {a et b} Timothy G. Baugh, Prehistoric Exchange Systems in North America, Springer Science & Business Media, 2013, 456 p. (ISBN 1475762313), p. 51

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+[[Fichier:Droulers Tsiionhiakwatha 3.JPG|vignette|redresse=1.4|Site archéologique de [[Droulers-Tsiionhiakwatha]]]]
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-[[Fichier:Droulers Tsiionhiakwatha 3.JPG|thumb|Site archéologique de [[Droulers-Tsiionhiakwatha]]]]
-L''''Histoire précoloniale du Québec''' est la période de l'[[histoire du Québec]] qui précède la fondation de la colonisation de la [[Nouvelle-France]]. Elle inclue la [[préhistoire]] et la [[protohistoire]] du [[Québec]] et est précédée par la [[dernière période glaciaire]].
+L''''Histoire précoloniale du Québec''' est la période qui précède la fondation de la [[Nouvelle-France]] au [[Québec]]. Elle inclut la [[préhistoire]] et la [[protohistoire]] du [[Québec]]. Cette histoire repose sur les [[archéologie|recherches archéologiques]], la [[tradition orale]] des peuples autochtones et les récits des premiers explorateurs.
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+Les traces les plus anciennes de peuplement du Québec remontent à la fin de la [[dernière période glaciaire]], il y a environ {{nb|12500 ans}}. Les premiers habitants connus du territoire sont les [[Amérindiens|Paléoindiens]], qui deviendront aux cours des millénaires les [[autochtones du Québec|peuples autochtones du Québec]]. Bien que le [[golfe du Saint-Laurent]] soit fréquenté par les [[Colonisation basque des Amériques|pêcheurs basques]] dès le début du {{s-|XVI}}, il faut attendre 1534 pour que l'explorateur [[Jacques Cartier]] réclame le territoire au nom du roi de France en plantant une croix à [[Gaspé (ville)|Gaspé]]. La création de [[Québec (ville)|Québec]] le {{date-|3 juillet 1608}} marque le début de l'implantation française permanente sur le territoire et la réelle fondation de la [[Nouvelle-France]]<ref>[http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=24151&type=pge#.X3iZ3ll7lGw patrimoine-culturel.gouv.qc.ca - Fondation de Québec]</ref>.
+== Le Paléoindien (12500 à 8000 ans AP) ==
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-[[Fichier:Champlain Sea.png|thumb|La Mer de Champlain se retire entre 11000 et 8000 avant aujourd'hui]]
-Il y a peut-être {{nb|20000 ans}}, en provenance de [[Sibérie orientale]], des groupes de chasseurs de gros gibiers traversèrent la [[Béringie]], puis se répandirent dans une grande partie de l'[[Amérique du Nord]]. Pour ceux qui longeaient la [[calotte glaciaire]], le climat était rigoureux et le paysage de [[toundra]] ressemblait à celui des régions nordiques d'aujourd'hui. Ils s'abritaient sûrement sous des tentes de peaux et possédaient des embarcations pour se déplacer. Ils utilisaient des pointes de [[pierre taillée]] de type [[Pointe Clovis|Clovis]] pour la chasse  aux [[mammouth]]s, aux [[mastodonte]]s, aux [[chevaux]], aux [[chameau]]x, aux [[bison]]s antiques et autres, une [[mégafaune]] aujourd'hui disparue.
+=== Premiers peuplements connus au Québec ===
-Il y a {{nb|11000 ans}}, au moment où la [[mer de Champlain]] se retirait, certains chasseurs [[paléoindiens]] arrivèrent par un haut corridor transappalachien, {{citation|ouvert à 300 - 450 mètres d'altitude et enclavé dans un décor de haut relief (450 - 600 m) qui, localement, pousse des sommets à plus de 750 m d'élévation. Ce corridor favorisait le passage entre les terres basses (0 - 300 m) de la rivière Kennebec et celles du Saint-Laurent, ce que nous appelons le Méganticois}}<ref>Enquêtes archéologiques dans le Méganticois : l'école de fouilles d'aout 2001, Norman Clermont, Département d'anthropologie Université de Montréal, 2001</ref> et se dirige dans la vallée du [[Saint-Laurent (fleuve)|Saint-Laurent]]. Ils poursuivaient les troupeaux de [[Caribou des bois à comportement migratoire|caribou]]s et autres grands [[cervidé]]s. Ils fabriquaient des pointes de projectiles de type [[Cultures Plano|plano]] dont la culture provenait directement des grandes plaines de l'Ouest. Pour ce qui est des outils et de l'habitat, il y a très peu de différence avec ceux de la [[culture Clovis]].
+Il y a 15 000 ans, le Québec était entièrement couvert par un glacier d'un kilomètre d'épaisseur appelé l'[[Inlandsis laurentidien]]<ref name=":2">{{Lien web |titre=La préhistoire du Québec |url=https://www.archeoquebec.com/fr/larcheologie-au-quebec/dossier/la-prehistoire-du-quebec |site=archeoquebec.com }}</ref>.
+{{Double image|droite|The Other 364 Days of the Year- The Real Lives of Wild Reindeer (15842503347).jpg|250|Clovis Point.jpg|150|Les premiers humains au Québec étaient des groupes de chasseurs de [[caribou]] et autres grands cervidés|[[Pointe Clovis|Pointe à cannelure de type Clovis]]}}
-=== Le Planoen ===
+Les [[Cantons-de-l'Est (Québec)|Cantons-de-l'Est]]<ref name=":1">{{Article |auteur1=Éric Graillon |titre=Du Paléoindien récent au Régime français : 10 000 ans de présence amérindienne à Weedon dans les Cantons-de-l’Est |périodique=Histoire Québec |volume=18 |numéro=1 |date=2012 |lire en ligne=https://id.erudit.org/iderudit/67439ac |pages=23–27 }}</ref> ont été le premier endroit au Québec à être libéré des glaces. La première preuve d'occupation humaine sur le territoire québécois date de 12 000 ans avant notre ère<ref name=":0">{{Article |auteur1=Pierre Corbeil |auteur2=Claude Chapdelaine |titre=Découverte de pointe |périodique=Continuité |numéro=112 |éditeur=Éditions Continuité |date=printemps 2007 |lire en ligne=https://id.erudit.org/iderudit/17490ac |pages=32-34 }}</ref> et a été découverte sur le site archéologique de Cliche-Rancourt, situé sur les rives du [[Lac aux Araignées]], dans la municipalité de [[Frontenac (Québec)|Frontenac]] en [[Estrie]], entre 2003 et 2012<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":0" />. Les plus anciens objets archéologiques du Québec trouvés sur ce site sont sept pointes à cannelure datant du [[Paléoaméricains|Paléoindien ancien]] et ayant probablement servi à la chasse au caribou et autres grands cervidés. Les premiers habitants du Québec étaient des groupes de chasseurs nomades qui ont migré de l'Ouest du continent nord-américain vers l'Est à mesure que les glaces se retiraient progressivement pendant la [[dernière période glaciaire]]<ref name=":0" />. À l'époque, le climat du sud du Québec était de type [[toundra]]<ref name=":2" />.
-La culture planoenne a pris naissance dans les [[prairies]] de l'[[Amérique du Nord]]. Contournant la rive nord du [[lac Supérieur]] et du [[lac Huron]], les chasseurs planoens atteignirent la haute [[vallée du Saint-Laurent]] il y a {{formatnum:9000}} ans. Le lac Lamsilis, vestige de la [[mer de Champlain]] se retirait graduellement. Plus tard, ils se rendirent jusqu'en [[Gaspésie]]. Ce qui caractérise cette culture, c'est la finesse des objets de [[pierre taillée]]. Il est prouvé que des contacts eurent lieu entre les Planoens et les Laurentiens anciens et, plus tard, les gens de Plano ont même absorbé ceux de la culture archaïque du Saint-Laurent.
+=== Paléoindien récent et culture planoïenne ===
+Au fur et à mesure que les glaciers se retirèrent, les basses terres émergèrent, le climat devint plus doux et la végétation poussa lentement, permettant une exploration progressive du territoire québécois. On a découvert plus de cinquante sites archéologiques témoignant de la présence humaine au Québec durant la période du Paléoindien récent, entre 10 000 et 8 000 ans avant aujourd'hui<ref name=":2" />. Les principaux sites se trouvent le long du [[fleuve Saint-Laurent]], en [[Gaspésie]] ([[La Martre (Québec)|La Martre]] et [[Sainte-Anne-des-Monts]]), dans le [[Bas-Saint-Laurent]] ([[Rimouski]]), dans la [[région de Québec]] ([[Saint-Augustin-de-Desmaures]] et [[Lévis]]), dans le [[Le Haut-Saint-Laurent|Haut-Saint-Laurent]] ([[Île Thompson (Lac Saint-François)|Île Thompson]] et [[Lacolle]]), et dans le bassin de la [[rivière Saint-François]] ([[Frontenac (Québec)|Frontenac]], [[Bromptonville]] et [[Weedon (Québec)|Weedon]])<ref name=":2" /> .
+Le Paléoindien récent au Québec est étroitement associé à la dissémination des [[cultures Plano]] sur le [[Amérique du Nord|continent nord-américain]]<ref name=":3">{{Lien web |auteur=Claude Chapdelaine |auteur2=Éric Graillon |titre=Le Paléoindien |url=https://www.archeolab.quebec/familles-d-objets/paleoindien |site=archeolab.quebec |consulté le=1 novembre 2020}}</ref>. La technologie planoïenne est caractérisée par son usage pointes lancéolées, de pointes à retouches parallèles et par son rejet des pointes à cannelure<ref name=":3" />. Les pointes sont utilisées principalement comme pointe de lance pour la chasse ou comme couteau<ref>{{Lien web |titre=Pointe lancéolée à base rectiligne |url=http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=204703&type=bien# |site=Répertoire du patrimoine culturel du Québec }}</ref>. Déjà en 1994, les archéologues du Québec recensaient sept sites archéologiques Planos le long du [[fleuve Saint-Laurent]], entre Rimouski et la pointe de la Gaspésie<ref>{{Lien web |auteur=Francis Bellavance |titre=Les tout premiers Amérindiens au Québec |url=https://www.archeophone.ca/les-tout-premiers-am%C3%A9rindiens-au-qu%C3%A9bec |site=archeophone.ca |date=7 août 2013 |consulté le=1 novembre 2020}}</ref>. Une pointe Plano découverte au site archéologique de l'[[Île Thompson (Lac Saint-François)|Île Thompson]], dans le [[Lac Saint-François]] à la frontière avec l'Ontario, aurait vraisemblablement été produite en Gaspésie à 800 kilomètres en aval sur le fleuve Saint-Laurent<ref name=":4">{{Ouvrage|auteur1=Timothy G. Baugh|prénom2=Jonathon E. Ericson|titre=Prehistoric Exchange Systems in North America|passage=51|éditeur=Springer Science & Business Media|date=2013|pages totales=456|isbn=1475762313}}</ref>. Sa composition serait semblable à celles retrouvées à Sainte-Anne-des-Monts<ref name=":4" />. En Estrie, en plus du site Cliche-Rancourt, des découvertes archéologiques réalisées au site archéologique Gaudreau au début des [[années 2010]], situé près de [[Weedon (Québec)|Weedon]], à la confluence de la [[rivière Saint-François]] et de la [[Rivière au Saumon (Le Haut-Saint-François)|rivière au Saumon]], montrent que le bassin versant de la rivière Saint-François est fréquenté depuis près de 10 000 ans<ref name=":1" /> par des chasseurs nomades.
 == L'[[Période archaïque des Amériques|Archaïque]] (6000 à {{date-|-1000}}) ==
 {| class="wikitable" style="text-align: center; height: 20px; line-height: 0.9em" width="100%"
-! style="background-color:{{Couleur stratigraphique|x}}; width: 34,%;"|Paléoindien<br><small><small>(10000 à 6000 av. J.-C.)</small></small>
+! style="background-color:{{Couleur stratigraphique|x}}; width: 34,%;"|Paléoindien<br><small>(10500 à 6000 av. J.-C.)</small>
-! style="background-color:{{Couleur stratigraphique|Aéronien}}; width: 43%;"|[[Période archaïque des Amériques|Archaïque]]<br><small><small>(6000 à 1000 av. J.-C.)</small></small>
+! style="background-color:{{Couleur stratigraphique|Aéronien}}; width: 43%;"|[[Période archaïque des Amériques|Archaïque]]<br><small>(6000 à {{date-|-1000}})</small>
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+! style="background-color:{{Couleur stratigraphique|x}}; width: 22%;"|Sylvicole<br><small>({{date-|-1000}} à 1500 ap. J.-C.)</small>
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 {| class="wikitable" style="text-align: center; height: 15px; line-height: 0.9em" width="100%"
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 | style="background-color:{{Couleur stratigraphique|x}}; width: 21%;"|<small>Agriculture</small>
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-[[Fichier:Sommet de l'acropole des draveurs.jpg|thumb|Paysage façconné par le retrait des glaciers dans le [[massif du Lac Jacques-Cartier]]]]
+[[Fichier:Sommet de l'acropole des draveurs.jpg|thumb|Paysage façconné par le retrait des glaciers dans le [[massif du Lac Jacques-Cartier]]]]{{Sources à relier|date=mars 2018}}
-Il y a {{nb|8000 ans}}, le Québec était libre de glaces, à l'exception des [[monts Torngat]] à la frontière septentrionale Québec-[[Labrador]]. Dans la vallée du Saint-Laurent, des vestiges appartenant à la culture planoenne ont été trouvés sur la côte [[gaspésie]]nne, mais des gens de l'Archaïque ancien étaient également présents sur le sol québécois. Les Laurentiens habitaient le cours supérieur du fleuve et les Maritimiens se retrouvaient le long de l'[[estuaire]].
+Il y a {{nb|8000 ans}}, le Québec était libre de glaces, à l'exception des [[monts Torngat]] à la frontière septentrionale Québec-[[Labrador]]. Dans la vallée du Saint-Laurent, des vestiges appartenant à la culture planoenne ont été trouvés sur la côte [[gaspésie]]nne, mais des gens de l'Archaïque ancien étaient également présents sur le sol québécois. Les Laurentiens habitaient le cours supérieur du fleuve et les Maritimiens se retrouvaient le long de l'[[estuaire]].
 À la fin de cette période, vers {{date-|-1000}}, des chasseurs de l'Archaïque bouclérien envahissaient la partie est du [[Bouclier canadien]]. Tandis que les Planoens chassaient principalement le [[caribou]], les Amérindiens de l'Archaïque, beaucoup plus nombreux, diversifiaient leurs activités par l'exploitation des ressources animales et végétales disponibles. Ces derniers vivaient un [[nomadisme]] saisonnier en pratiquant la chasse, la pêche et la cueillette. En plus de tailler leurs outils dans la pierre, ces autochtones la [[polissage|polissaient]] et martelaient le [[cuivre natif]] importé du [[lac Supérieur]]. Dès cette époque, un vaste réseau d'échanges existait depuis le [[Labrador]] jusque dans la [[Grands Lacs (Amérique du Nord)|région des Grands lacs]].
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 [[Fichier:Pointe ardoise Verdun St-Nivard 1.jpg|vignette|Pointe d'ardoise trouvée à [[Verdun (Montréal)]] datant de l'[[Période archaïque des Amériques|Archaïque laurentien]] (6500-4000 AA)]]
 Dans la vallée du Saint-Laurent, les populations des Laurentiens chassent, pêchent et cueillent des fruits et des plantes. Leur subsistance dépend principalement du [[chevreuil]], de l'[[orignal]], de l'[[ours]], du [[Castor du Canada|castor]], du [[poisson]], des [[oiseaux migrateurs]] et parfois, des [[mollusque]]s. Les outils de [[pierre taillée]] ou polie sont des pointes de projectiles, des couteaux, des [[grattoir]]s, des gouges, des polissoirs, des forets, des poids de [[propulseur]] et des [[filet de pêche|filet]]s de pêche. Ils utilisaient aussi les os et le cuivre natif.
 Vers la fin de cette période apparaissent des contenants en [[stéatite]] (pierre à savon), précurseurs de la [[poterie]]. Par contre, on ne possède aucune indication sur le type d'habitations utilisées : les [[fouille]]s archéologiques sont restées muettes sur le sujet jusqu'à maintenant. Par ailleurs, on peut supposer que des abris rudimentaires convenaient durant la saison estivale et des constructions plus résistantes étaient utilisées lorsque les familles gagnaient leur territoire de chasse pour y passer l'hiver.
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 === L'Archaïque bouclérien ===
 On croit que cette culture est issue de la culture planoenne de l'ouest. Puis, ces populations se déplacèrent vers l'est et finirent par occuper tout le [[Bouclier canadien]]. Ils ont finalement atteint les basses terres de la [[baie d'Hudson]] et le [[Labrador]], il y a {{nb|3000 ans}}.
 Sur ce territoire nordique parsemé de lacs et de rivières, ils possédaient sûrement de bons vêtements, des [[Canoë#Canoë amérindien en écorce|canots d'écorce]] et des [[raquettes à neige]]. Ils ont conservé ce mode de vie pendant des millénaires.
 Pour vivre dans ces régions au climat rigoureux, les habitations consistaient en des structures semi-souterraines imposantes, dotées d'un corridor d'accès. On se nourrissait surtout de caribou et de poisson, mais  aussi d'ours, de lièvre et d'oiseaux migrateurs. Ils sont les ancêtres des [[Cris]], des [[Algonquins]] et des [[Innus|Montagnais]] d'aujourd'hui ([[Peuples algonquiens]]).
 == Le Sylvicole (de {{date-|-1000}} à {{date|1500}}) ==
 {| class="wikitable" style="text-align: center; height: 20px; line-height: 0.9em" width="100%"
-! style="background-color:{{Couleur stratigraphique|x}}; width: 34,%;"|Paléoindien<br><small><small>(10000 à 6000 av. J.-C.)</small></small>
+! style="background-color:{{Couleur stratigraphique|x}}; width: 34,%;"|Paléoindien<br><small>(10500 à {{date-|-6000}})</small>
-! style="background-color:{{Couleur stratigraphique|x}}; width: 43%;"|[[Période archaïque des Amériques|Archaïque]]<br><small><small>(6000 à 1000 av. J.-C.)</small></small>
+! style="background-color:{{Couleur stratigraphique|x}}; width: 43%;"|[[Période archaïque des Amériques|Archaïque]]<br><small>6000 à {{date-|-1000}})</small>
-! style="background-color:{{Couleur stratigraphique|Terreneuvien}}; width: 22%;"|Sylvicole<br><small><small>(1000 av. J.-C. à 1500)</small></small>
+! style="background-color:{{Couleur stratigraphique|Terreneuvien}}; width: 22%;"|Sylvicole<br><small>(-1000 à 1500)</small>
 |}
 {| class="wikitable" style="text-align: center; height: 15px; line-height: 0.9em" width="100%"
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 | style="background-color:{{Couleur stratigraphique|Quaternaire}}; width: 21%;"|<small>Agriculture</small>
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-Au début du dernier millénaire av. J.-C., les Amérindiens de la  plaine laurentienne empruntent à des groupes du sud des innovations comme la [[poterie]] et la culture du [[maïs]].
+Au début du dernier millénaire av. J.-C., les Amérindiens de la  plaine laurentienne empruntent à des groupes du sud des innovations comme la [[poterie]] et la culture du [[maïs]].
-C'est le début de l'[[agriculture]], et comme ce fut le cas au [[Moyen-Orient]] lors du [[Néolithique]], il y a poussée démographique.
+C'est le début de l'[[agriculture]], et comme ce fut le cas au [[Moyen-Orient]] lors du [[Néolithique]], il y a poussée démographique.
-Malgré ces importants changements, la chasse, la pêche et la cueillette des fruits et des graines ne sont pas délaissées pour autant.
+Malgré ces importants changements, la chasse, la pêche et la cueillette des fruits et des graines ne sont pas délaissées pour autant.
-Les bandes iroquoiennes agricoles produisent une grande quantité de récipients en [[céramique]] pour l'entreposage et la cuisson des aliments.
+Les bandes iroquoiennes agricoles produisent une grande quantité de récipients en [[céramique]] pour l'entreposage et la cuisson des aliments.
-Pour ce qui est des pratiques agricoles, le maïs qui a fait son apparition au [[Mexique]] il y a {{nb|3500 ans}} arrive dans le Québec méridional.
+Pour ce qui est des pratiques agricoles, le maïs qui a fait son apparition au [[Mexique]] il y a {{nb|3500 ans}} arrive dans le Québec méridional.
 Il est suivi par la culture des [[haricot]]s, du [[tournesol]] et de la [[courge]]. Le [[tabac]] arrivera à la fin du {{s-|XIV}}.
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 {{article détaillé|Iroquoiens du Saint-Laurent}}
 Comme évoqué précédemment, l'intégration de l'[[horticulture]] et la culture du maïs entraina une explosion démographique qui déborda jusque dans la région de Stadaconé (la ville de [[Québec (ville)|Québec]] aujourd'hui).
 Les villages [[iroquoiens]] étaient relativement éloignés du fleuve pour des raisons de sécurité. Ils pouvaient regrouper jusqu'à 40 maisons d'une longueur de {{unité|30 m}} chacune. Les populations pouvaient donc atteindre {{nb|2000 personnes}}.
 À l'arrivée des premiers explorateurs, ils cultivaient le [[maïs]], le [[tournesol]], les [[haricots]] et les [[courges]]. Par contre, à l'arrivée de [[Samuel de Champlain]] en 1608 en [[Nouvelle-France]], les Iroquoiens du Saint-Laurent avaient possiblement disparu.
 La rapide disparition de ce peuple semi-sédentaire est probablement due aux maladies véhiculées par les premiers colons européens.
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 === Les Algonquiens du Nord ===
-Au Québec, les [[Cris]], les [[Innus|Montagnais]], les [[Naskapis]], les [[Algonquins]] et les [[Attikameks]] font tous partie des populations algonquiennes du Nord. Ils occupaient la [[forêt boréale]] et la [[toundra]] forestière du [[Labrador]] jusqu'au nord-est de l'[[Ontario]]. Ils ont continué à utiliser la [[pierre taillée]] comme leurs prédécesseurs. Par contre, le faible usage de la poterie provient de mariages inter-bandes avec leurs voisins : les Bouclériens récents de l'Ouest et les Grands-Lacs-Saint-Laurentiens récents. Plus on s'aventure vers l'est, plus les restes de poterie semblent rares dans les [[sites archéologiques]]. L'habitat et la recherche de nourriture restent inchangés par rapport à la période précédente et le demeureront jusqu'à l'arrivée des Européens.
+Au Québec, les [[Cris]], les [[Innus|Montagnais]], les [[Naskapis]], les [[Algonquins]] et les [[Attikameks]] font tous partie des populations algonquiennes du Nord. Ils occupaient la [[forêt boréale]] et la [[toundra forestière]] du [[Labrador]] jusqu'au nord-est de l'[[Ontario]]. Ils ont continué à utiliser la [[pierre taillée]] comme leurs prédécesseurs. Par contre, le faible usage de la poterie provient de mariages inter-bandes avec leurs voisins : les Bouclériens récents de l'Ouest et les Grands-Lacs-Saint-Laurentiens récents. Plus on s'aventure vers l'est, plus les restes de poterie semblent rares dans les [[sites archéologiques]]. L'habitat et la recherche de nourriture restent inchangés par rapport à la période précédente et le demeureront jusqu'à l'arrivée des Européens.
-== La Protohistoire ==
-{{...}}
 == Notes et références ==
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 * {{Ouvrage |nom=Chalifoux |prénom=Érix |titre=Les occupations paléoindiennes récentes en Gaspésie |éditeur=Recherches améindiennes au Québec |année=1999}}
 * {{Ouvrage |nom=Chapdelaine |prénom=Claude |titre=Des chasseurs de la fin de l'âge glaciaire dans la région du lac Mégantic : découvertes des premières pointes à cannelure au Québec |éditeur=Recherches amérindiennes au Québec |année=2004}}
-* {{Ouvrage |nom=Chapdelaine |prénom=Claude |titre=Le site de Chicoutimi : un campement préhistorique au pays des Kakouchaks |ésiteur=Ministère des Affaires culturelles |lieu=Québec |année=1984}}
+* {{Ouvrage |nom=Chapdelaine |prénom=Claude |titre=Le site de Chicoutimi : un campement préhistorique au pays des Kakouchaks |éditeur=Ministère des Affaires culturelles |lieu=Québec |année=1984}}
-* {{Ouvrage |nom=Chapdelaine |prénom=Claude |titre=Il y a {{formatnum:8000}} ans à Rimouski... Paléoécologie et archéologie d'un site de la culture Plano |éditeur=Recherches amérindiennes au Québec |lieu=Montréal |année=1994}}
+* {{Ouvrage |nom=Chapdelaine |prénom=Claude |titre=Il y a {{nombre|8000|ans}} à Rimouski... Paléoécologie et archéologie d'un site de la culture Plano |éditeur=Recherches amérindiennes au Québec |lieu=Montréal |année=1994}}
-* {{Ouvrage |nom=Chapdelaine |prénom=Claude |titre=Entre lacs et montagnes au Méganticois : {{formatnum:12000}} ans d'histoire amérindienne |éditeur=Recherches amérindiennes au Québec |lieu=Montréal |année=2007 |isbn=978-2-920366-343}}
+* {{Ouvrage |nom=Chapdelaine |prénom=Claude |titre=Entre lacs et montagnes au Méganticois : {{nombre|12000|ans}} d'histoire amérindienne |éditeur=Recherches amérindiennes au Québec |lieu=Montréal |année=2007 |isbn=978-2-920366-343}}
 * {{Ouvrage |nom=Richard |prénom=Pierre J. H. |titre=Couvert végétal et paléoenvironnements du Québec entre {{formatnum:12000}} et {{Unité|8000|ans}} AA, l'habitabilité dans un milieu changeant |éditeur=Recherches amérindiennes au Québec |année=1985}}
 * {{Ouvrage |nom=Wright |prénom=James V. |titre=La Préhistoire du Québec |éditeur=Musée canadien des civilisations et Édition Fides |année=1979}}
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 === Articles connexes ===
 * [[Premier peuplement de l'Amérique]]
-* [[Paléoaméricains]]
 * [[Autochtones du Québec]]
 * [[Histoire du Québec]]
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 * [http://civilisations.ca/ Musée canadien des civilisations]
 * http://www.mapageweb.umontreal.ca/chapdelc/megantic/megantic2001.html#introduction
+{{Palette|Préhistoire par pays|Autochtones du Québec}}
 {{Portail|Préhistoire|Archéologie|Nord-Amérindiens|Autochtones du Canada|Québec}}

v · m Préhistoire par pays
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