« Louis-Auguste Brun » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Brun}}
[[File:Louis-Auguste Brun.gif|thumb|''Portrait de Louis-Auguste Brun'', par Benjamin Samuel Bolomey.]]
{{Infobox Artiste
'''Louis-Auguste Brun''', dit '''Brun de Versoix''', né en [[1758]] à [[Rolle (Vaud)|Rolle]] et mort le {{date|8|octobre|1815}} à [[Paris]], est un peintre [[Paysage dans l'art|paysagiste]], [[Peinture animalière|animalier]] et [[Portrait|portraitiste]] suisse. Peintre à la cour de [[Louis XVI de France|Louis XVI]] et [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]], il est spécialisé dans les portraits équestres et les scènes de chasse.
| nom = Louis-Auguste Brun
| autres noms = Brun de Versoix
| image = Louis-Auguste Brun.gif
| légende = ''Portrait de Louis-Auguste Brun''<br />par [[Benjamin Samuel Bolomey]].
| nom de naissance =
| date de naissance = {{date de naissance|03|10|1758}}
| lieu de naissance = [[Rolle (Vaud)|Rolle]]
| date de décès = {{date de décès|08|10|1815|03|10|1758}}
| lieu de décès = [[Ancien 5e arrondissement de Paris]]
| activités = [[Artiste-peintre]]
| autres activités = [[Marché de l'art|Marchand d'art]]<br />[[Homme politique]]
| formation =
| maîtres = [[Jean Antoine Brun]]
| élèves =
| mécènes = [[Victor-Amédée III de Sardaigne]]<br />[[Louis XVI de France]]
| influencé par = [[Jens Juel]]
| influence de =
| récompenses =
| œuvres principales = ''Portrait équestre de la reine Marie-Antoinette''<br />''Marie-Antoinette chassant à courre''
| compléments =
}}
'''Louis-Auguste Brun''', dit « Brun de Versoix », né le {{date|3|octobre|1758}} à [[Rolle (Vaud)|Rolle]] et mort le {{date|8|octobre|1815}} à [[Paris]], est un peintre [[Paysage dans l'art|paysagiste]], [[Peinture animalière|animalier]] et [[portrait]]iste [[suisse]], et un homme politique français.

Artiste à la cour de [[Louis XVI de France|Louis XVI]] et [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]], il est spécialisé dans les portraits équestres et les scènes de chasse.


== Biographie ==
== Biographie ==
===Famille===
Louis-Auguste Brun est issu d'une famille protestante du Dauphiné. Son arrière-grand-père, Pierre Marc Brun, était ingénieur du roi et avait dû se réfugier à Lausanne à la suite de la révocation de l'[[édit de Nantes]]. Son grand-père, Jean-David (1691-vers 1761), lui aussi ingénieur et architecte, était attaché aux mines et salines de [[Bex]], tandis que son père, Pierre-Marc Brun, était ébéniste et se fixa à [[Rolle (Vaud)|Rolle]], dont il obtint la bourgeoisie en 1754. Louis Auguste épouse en 1778 une jeune fille de Rolle, Jeanne Martin, qui lui donne une fille mais meurt en 1781. Le peintre se remarie en 1795 avec Marie Dunant, fille de notables genevois, dont il aura sept enfants, quatre garçons et trois filles. Un frère cadet de Louis-Auguste, prénommé Samuel (né en 1762), exerce lui aussi une activité de peintre<ref name=Hart/>.

=== Formation ===
=== Formation ===
Louis-Auguste Brun voulant exercer un métier artistique, entre comme apprenti en 1771 dans l'atelier de [[Jean-Antoine Brun]] (1722-1785), peintre exerçant alors à [[Rolle (Vaud)|Rolle]]<ref name=Hart/>. Contrairement à ce qui a été dit, cet artiste homonyme, originaire [[Prilly]], était sans relation de parenté avec le jeune homme. La même année, les deux Brun, maître et apprenti, s'associent au peintre [[Jacques Henri Sablet]] {{citation|pour faire des tapisseries en peinture sur toile}}<ref name=mahMorges/>, Sablet s'engageant à enseigner au jeune homme l'architecture et ses dépendances<ref name=Hart/>. Parallèlement, les deux Brun travaillent à des portraits et panneaux peints qui ornent les châteaux de [[Château de Vincy|Vincy]], de [[Bursinel]], et peut-être aussi de la grande demeure vigneronne de Malessert à [[Perroy (Vaud)|Perroy]]<ref name=mahRolle/>. En 1775, Louis-Auguste Brun est introduit au [[château de Coppet]], puis au [[château de Prangins]], où il rencontre notamment [[Pierre-Louis de La Rive]], auprès de qui il poursuit sa formation dans la mouvance de l'école genevoise de paysage<ref name=dhs/>.
Louis-Auguste Brun devient apprenti, en [[1771]], dans l'atelier du peintre [[Jean Antoine Brun]].

En [[1775]], il est introduit au [[château de Prangins]], où il rencontre notamment Pierre-Louis de la Rive, auprès de qui il poursuit sa formation dans la mouvance de l'école genevoise de paysage.
[[Jens Juel]] conforte alors son orientation vers l'art du portrait tandis que Paul-Benjamin de Lessert, propriétaire du [[manoir de Bougy|manoir de Bougy-Saint-Martin]], lui transmet sa passion pour le cheval<ref name="cata">{{Lien web |langue=fr |titre=Préparation du catalogue raisonné de l'œuvre peint et dessiné |url=http://brun.mhart.ch/brun_bio.htm |date= |site= |consulté le=4 octobre 2014}}.</ref>.
Après un voyage en Allemagne avec son ami de La Rive (1776-1777) il rentre en Suisse et revient à Prangins où il rencontre [[Jens Juel]], qui conforte alors son orientation vers l'art du portrait tandis que Paul-Benjamin de Lessert, propriétaire du [[manoir de Bougy|manoir de Bougy-Saint-Martin]], lui transmet sa passion pour le cheval<ref name="cata">{{Lien web |langue=fr |titre=Préparation du catalogue raisonné de l'œuvre peint et dessiné |url=http://brun.mhart.ch/brun_bio.htm |date= |site= |consulté le=4 octobre 2014}}.</ref>.


=== Succès ===
=== Succès ===
En [[1780]], il est appelé à [[Turin]] par Lord Mountstuart, envoyé extraordinaire du roi d'Angleterre à la cour de Piémont-Sardaigne, Brun semble avoir travaillé pour le roi [[Victor-Amédée III de Sardaigne|Victor Amédée III]].
En 1780, appelé à [[Turin]] par Lord Mountstuart, envoyé extraordinaire du roi d'Angleterre à la cour de Piémont-Sardaigne, il travaille pour le roi [[Victor-Amédée III de Sardaigne|Victor Amédée III]].

Mais à la fin de l'année [[1781]], il entre à Paris, où il est inscrit à l'[[Académie royale de peinture et de sculpture]] comme élève de [[Jean-Baptiste Marie Pierre]].
À la fin de l'année 1781, il arrive à Paris, où il s'inscrit à l'[[Académie royale de peinture et de sculpture]] comme élève de [[Jean-Baptiste Marie Pierre]].


Il travaille ensuite rapidement pour le duc [[Louis-Joseph-Charles-Amable d'Albert de Luynes|Louis d'Albert de Luynes]] puis à la [[cour de Versailles]] et devient l'un des portraitistes de la reine [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]], du roi [[Louis XVI de France|Louis XVI]], des comtes et comtesses de Provence et d'Artois, mettant souvent ses modèles en scène, dans le cadre de [[portrait équestre|portraits équestres]] ou de scènes de chasse<ref name="cata" />.
Il travaille ensuite rapidement pour le duc [[Louis-Joseph-Charles-Amable d'Albert de Luynes|Louis d'Albert de Luynes]] puis à la [[cour de Versailles]] et devient l'un des portraitistes de la reine [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]], du roi [[Louis XVI de France|Louis XVI]], des comtes et comtesses de Provence et d'Artois, mettant souvent ses modèles en scène, dans le cadre de [[portrait équestre|portraits équestres]] ou de scènes de chasse<ref name="cata" />.


<gallery>
=== Fin de carrière ===
Portrait équestre de la reine, Brun de Versoix, XVIIIe.jpg|''Portrait équestre de la reine Marie-Antoinette'', fin du {{s-|XVIII}}.
En [[1789]], il rejoint la région lémanique et s'installe à [[Versoix]] où il acquiert le domaine de « Fleur d'eau ». Entre [[1796]] et [[1797]], parallèlement à ses activités artistiques, il joue un rôle actif dans la révolution vaudoise.
Marie-Antoinette 1783 Brun Versailles 9082.jpg|''Marie-Antoinette chassant à courre'', [[1783 en arts plastiques|1783]].
Madame d'Artois par Louis Auguste Brun.jpg|''Portrait de Marie-Thérèse de Savoie'', [[1780 en arts plastiques|1780]].
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=== Carrière politique ===
En 1789, il rejoint la région lémanique et s'installe à [[Versoix]] où il acquiert en 1792 le domaine de « Fleur d'eau ». Entre 1796 et 1797, parallèlement à ses activités artistiques, il joue un rôle actif dans la révolution vaudoise, mais, d'opinion libérale, il reste reconnaissant envers la reine à laquelle, selon ses premiers biographes, il aurait rendu visite au [[Tour du Temple|Temple]] et se serait chargé d'une lettre pour les princes émigrés à Francfort. Mythe ou réalité? En tout cas, Brun se trouvait effectivement à Paris en mars-{{date-|avril 1793}}. Dénoncé à son retour à [[Versoix]], et bien que la fouille de sa correspondance n'ait pas révélé de lettres compromettantes, il est expulsé de France et doit se réfugier à [[Genève]]<ref name=Hart/>.

Entre 1796 et 1797, son ami [[Frédéric-César de La Harpe|La Harpe]] l'utilise comme agent pour la diffusion de ses écrits et de ses directives au [[Pays de Vaud]].

À partir de l'année 1801, Louis-Auguste abandonne la peinture pour devenir collectionneur et marchand d'art, spécialisé dans les écoles flamande et hollandaise du {{s-| XVII}}.

Il s'adonne aussi à la politique, devenant notamment maire de Versoix, alors commune française, de 1801 à 1807. Pendant les [[Cent-jours]], il accueille [[Lucien Bonaparte|Lucien]] et [[Joseph Bonaparte]] dans sa commune<ref name=dhs/> puis, en tant que délégué du [[Ain (département)|département de l'Ain]], il se rend à Paris pour assister à l'assemblée du Champ-de-mai, convoquée le {{date-|1 juin 1815}} par [[Napoléon Ier|Napoléon I{{er}}]]. Il y meurt le {{date-|8 octobre 1815}}, d'une fluxion de poitrine<ref name="cata" />.

== Notes et références ==
<references>
<ref name=Hart>{{Ouvrage |langue= |auteur1= Martine Hart|auteur2=Helen Bieri Thomson (dir.) |titre=Louis-Auguste Brun, peintre de Marie-Antoinette|sous-titre=De Prangins à Versailles |éditeur=Musée national suisse, château de Prangins et La Bibliothèque des Arts|collection=La Bibliothèque des Arts |lieu=Lausanne |année= |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn=978-3-905875-92-8 |lire en ligne=|id= }}.</ref>
<ref name=dhs>{{DHS|20397|Brun, Louis-Auguste|auteur=Maurice Meylan|date=28 janvier 2003}}</ref>
<ref name=mahMorges>{{ouvrage|titre=Les Monuments d'art et d'histoire du canton de Vaud V. La ville de Morges|auteur=Paul Bissegger|passage=61|éditeur=[[Société d'histoire de l'art en Suisse]]|collection=Monuments d'art et d'histoire de la Suisse 91|année=1998|isbn=3-909164-66-8}}.</ref>
<ref name=mahRolle>{{ouvrage|titre=Les Monuments d'art et d'histoire du canton de Vaud VII, Rolle et son district|auteur=Paul Bissegger|passage=58, 158, 255|éditeur=[[Société d'histoire de l'art en Suisse]]|collection=Monuments d'art et d'histoire de la Suisse|année=2012|isbn=978-3-03797-029-4}}.</ref>
</references>


== Bibliographie ==
À partir de l'année [[1801]], Louis-Auguste abandonne la peinture pour devenir collectionneur et marchand d'art, spécialisé dans les écoles flamande et hollandaise du XVII{{e}} siècle.
* {{ouvrage|auteur=Raymond Fournier-Sarlovèze|titre=Louis Auguste Brun : peintre de Marie Antoinette, 1758-1815|année=1911|lieu=Paris|éditeur=Goupil & Cie}}.
Il s'adonne aussi à la politique, devenant notamment maire de [[Versoix]], alors commune française, de [[1801]] à [[1807]]. Pendant les [[Cent-jours]], en tant que délégué du département de l'Ain, il se rend à Paris pour assister à l'assemblée du Champ-de-mai, convoquée le {{date|1|juin|1815}} par [[Napoléon Ier|Napoléon I{{er}}]]. Il y meurt le {{date|8|octobre|1815}}, d'une fluxion de poitrine<ref name="cata" />.
* {{article|auteur=Jules Crosnier|titre=Louis-Auguste Brun de Versoix|périodique=Nos anciens et leurs œuvres|lieu=Genève|volume=12|année=1912|passage=107-120}}.
* {{ouvrage|auteur=Daisy Agassiz|titre=Louis-Auguste Brun, un peintre à la cour de Louis XVI|lieu=Lausanne|éditeur=Société vaudoise des Beaux-arts|année=1931}}.
* {{article|auteur=Waldemar Deonna|titre=Notes sur une famille d'artistes au {{s-|XVIII}} : les Brun de Rolle|périodique=Revue suisse d'art et d'archéologie|lieu=Zurich|numéro=4|volume=4|année=1942|passage=207-224}}.
* {{ouvrage|auteur=Anne Buffle|titre=Louis-Auguste Brun, 1758-1815|lieu=Genève|éditeur=Faculté des Lettres (Mémoire de licence dactylographié) 1978}}.
* {{Ouvrage |langue= |auteur1= Martine Hart|auteur2=Helen Bieri Thomson (dir.)|titre=Louis-Auguste Brun, peintre de Marie-Antoinette|sous-titre=De Prangins à Versailles |éditeur=Musée national suisse, château de Prangins et La Bibliothèque des Arts|collection=|lieu=Lausanne |année= |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn=978-3-905875-92-8 |lire en ligne=|id= }}.


== Références ==
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[[Catégorie:Naissance à Rolle]]
[[Catégorie:Décès en octobre 1815]]
[[Catégorie:Décès dans l'ancien 5e arrondissement de Paris]]
[[Catégorie:Décès à 57 ans]]

Dernière version du 16 juillet 2023 à 12:22

Louis-Auguste Brun
Portrait de Louis-Auguste Brun
par Benjamin Samuel Bolomey.
Naissance
Décès
Autres noms
Brun de Versoix
Nationalités
Activités
Autres activités
Formation
Maître
Mécène
Influencé par
Enfant
Charles-Louis-Auguste Brun (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Portrait équestre de la reine Marie-Antoinette
Marie-Antoinette chassant à courre

Louis-Auguste Brun, dit « Brun de Versoix », né le à Rolle et mort le à Paris, est un peintre paysagiste, animalier et portraitiste suisse, et un homme politique français.

Artiste à la cour de Louis XVI et Marie-Antoinette, il est spécialisé dans les portraits équestres et les scènes de chasse.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Louis-Auguste Brun est issu d'une famille protestante du Dauphiné. Son arrière-grand-père, Pierre Marc Brun, était ingénieur du roi et avait dû se réfugier à Lausanne à la suite de la révocation de l'édit de Nantes. Son grand-père, Jean-David (1691-vers 1761), lui aussi ingénieur et architecte, était attaché aux mines et salines de Bex, tandis que son père, Pierre-Marc Brun, était ébéniste et se fixa à Rolle, dont il obtint la bourgeoisie en 1754. Louis Auguste épouse en 1778 une jeune fille de Rolle, Jeanne Martin, qui lui donne une fille mais meurt en 1781. Le peintre se remarie en 1795 avec Marie Dunant, fille de notables genevois, dont il aura sept enfants, quatre garçons et trois filles. Un frère cadet de Louis-Auguste, prénommé Samuel (né en 1762), exerce lui aussi une activité de peintre[1].

Formation[modifier | modifier le code]

Louis-Auguste Brun voulant exercer un métier artistique, entre comme apprenti en 1771 dans l'atelier de Jean-Antoine Brun (1722-1785), peintre exerçant alors à Rolle[1]. Contrairement à ce qui a été dit, cet artiste homonyme, originaire Prilly, était sans relation de parenté avec le jeune homme. La même année, les deux Brun, maître et apprenti, s'associent au peintre Jacques Henri Sablet « pour faire des tapisseries en peinture sur toile »[2], Sablet s'engageant à enseigner au jeune homme l'architecture et ses dépendances[1]. Parallèlement, les deux Brun travaillent à des portraits et panneaux peints qui ornent les châteaux de Vincy, de Bursinel, et peut-être aussi de la grande demeure vigneronne de Malessert à Perroy[3]. En 1775, Louis-Auguste Brun est introduit au château de Coppet, puis au château de Prangins, où il rencontre notamment Pierre-Louis de La Rive, auprès de qui il poursuit sa formation dans la mouvance de l'école genevoise de paysage[4].

Après un voyage en Allemagne avec son ami de La Rive (1776-1777) il rentre en Suisse et revient à Prangins où il rencontre Jens Juel, qui conforte alors son orientation vers l'art du portrait tandis que Paul-Benjamin de Lessert, propriétaire du manoir de Bougy-Saint-Martin, lui transmet sa passion pour le cheval[5].

Succès[modifier | modifier le code]

En 1780, appelé à Turin par Lord Mountstuart, envoyé extraordinaire du roi d'Angleterre à la cour de Piémont-Sardaigne, il travaille pour le roi Victor Amédée III.

À la fin de l'année 1781, il arrive à Paris, où il s'inscrit à l'Académie royale de peinture et de sculpture comme élève de Jean-Baptiste Marie Pierre.

Il travaille ensuite rapidement pour le duc Louis d'Albert de Luynes puis à la cour de Versailles et devient l'un des portraitistes de la reine Marie-Antoinette, du roi Louis XVI, des comtes et comtesses de Provence et d'Artois, mettant souvent ses modèles en scène, dans le cadre de portraits équestres ou de scènes de chasse[5].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

En 1789, il rejoint la région lémanique et s'installe à Versoix où il acquiert en 1792 le domaine de « Fleur d'eau ». Entre 1796 et 1797, parallèlement à ses activités artistiques, il joue un rôle actif dans la révolution vaudoise, mais, d'opinion libérale, il reste reconnaissant envers la reine à laquelle, selon ses premiers biographes, il aurait rendu visite au Temple et se serait chargé d'une lettre pour les princes émigrés à Francfort. Mythe ou réalité? En tout cas, Brun se trouvait effectivement à Paris en mars-. Dénoncé à son retour à Versoix, et bien que la fouille de sa correspondance n'ait pas révélé de lettres compromettantes, il est expulsé de France et doit se réfugier à Genève[1].

Entre 1796 et 1797, son ami La Harpe l'utilise comme agent pour la diffusion de ses écrits et de ses directives au Pays de Vaud.

À partir de l'année 1801, Louis-Auguste abandonne la peinture pour devenir collectionneur et marchand d'art, spécialisé dans les écoles flamande et hollandaise du XVIIe siècle.

Il s'adonne aussi à la politique, devenant notamment maire de Versoix, alors commune française, de 1801 à 1807. Pendant les Cent-jours, il accueille Lucien et Joseph Bonaparte dans sa commune[4] puis, en tant que délégué du département de l'Ain, il se rend à Paris pour assister à l'assemblée du Champ-de-mai, convoquée le par Napoléon Ier. Il y meurt le , d'une fluxion de poitrine[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Martine Hart et Helen Bieri Thomson (dir.), Louis-Auguste Brun, peintre de Marie-Antoinette : De Prangins à Versailles, Lausanne, Musée national suisse, château de Prangins et La Bibliothèque des Arts, coll. « La Bibliothèque des Arts » (ISBN 978-3-905875-92-8).
  2. Paul Bissegger, Les Monuments d'art et d'histoire du canton de Vaud V. La ville de Morges, Société d'histoire de l'art en Suisse, coll. « Monuments d'art et d'histoire de la Suisse 91 », (ISBN 3-909164-66-8), p. 61.
  3. Paul Bissegger, Les Monuments d'art et d'histoire du canton de Vaud VII, Rolle et son district, Société d'histoire de l'art en Suisse, coll. « Monuments d'art et d'histoire de la Suisse », (ISBN 978-3-03797-029-4), p. 58, 158, 255.
  4. a et b Maurice Meylan, « Brun, Louis-Auguste » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  5. a b et c « Préparation du catalogue raisonné de l'œuvre peint et dessiné » (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Raymond Fournier-Sarlovèze, Louis Auguste Brun : peintre de Marie Antoinette, 1758-1815, Paris, Goupil & Cie, .
  • Jules Crosnier, « Louis-Auguste Brun de Versoix », Nos anciens et leurs œuvres, Genève, vol. 12,‎ , p. 107-120.
  • Daisy Agassiz, Louis-Auguste Brun, un peintre à la cour de Louis XVI, Lausanne, Société vaudoise des Beaux-arts, .
  • Waldemar Deonna, « Notes sur une famille d'artistes au XVIIIe siècle : les Brun de Rolle », Revue suisse d'art et d'archéologie, Zurich, vol. 4, no 4,‎ , p. 207-224.
  • Anne Buffle, Louis-Auguste Brun, 1758-1815, Genève, Faculté des Lettres (Mémoire de licence dactylographié) 1978.
  • Martine Hart et Helen Bieri Thomson (dir.), Louis-Auguste Brun, peintre de Marie-Antoinette : De Prangins à Versailles, Lausanne, Musée national suisse, château de Prangins et La Bibliothèque des Arts (ISBN 978-3-905875-92-8).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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