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La '''biocapacité''', '''capacité biologique''', d’une zone biologiquement productive (appelée aussi zone bioproductive) donnée désigne sa capacité à produire une offre continue en [[ressources renouvelables]] et à absorber les [[déchet]]s découlant de leur consommation, notamment la [[séquestration du dioxyde de carbone]]<ref>[http://www.greenfacts.org/fr/glossaire/abc/biocapacite.htm Glossaire de GreenFacts]</ref>.
La '''biocapacité''', '''capacité biologique''', d’une zone biologiquement productive (appelée aussi zone bioproductive) donnée désigne sa capacité à produire une offre continue en [[ressources renouvelables]] et à absorber les [[déchet]]s découlant de leur consommation, notamment la [[séquestration du dioxyde de carbone]]<ref>[http://www.greenfacts.org/fr/glossaire/abc/biocapacite.htm Glossaire de GreenFacts].</ref>.


La biocapacité est mesurée en [[hectare global|hectares globaux]] (hag, ou gha en anglais), comme l'[[empreinte écologique]]<ref>Un hectare global est une surface pondérée au niveau de la productivité et qui permet de rendre compte à la fois de la biocapacité de la Terre et des besoins en biocapacité (= l'empreinte écologique), [http://www.footprintnetwork.org/fr/index.php/GFN/page/glossary/ Glossaire] sur le site de [[Global Footprint Network]]</ref>.
La biocapacité est mesurée en [[hectare global|hectares globaux]] (hag, ou gha en anglais), comme l'[[empreinte écologique]]<ref>Un hectare global est une surface pondérée au niveau de la productivité et qui permet de rendre compte à la fois de la biocapacité de la Terre et des besoins en biocapacité (= l'empreinte écologique), [http://www.footprintnetwork.org/fr/index.php/GFN/page/glossary/ Glossaire] sur le site de [[Global Footprint Network]].</ref>.


== Composantes de la biocapacité ==
== Composantes de la biocapacité ==


Les composantes de la biocapacité sont les suivantes<ref>[http://www.ihqeds.ulaval.ca/fileadmin/fichiers/fichiersIHQEDS/Conferences/Presentations/PresentationHarveyMead2avril2008.pdf Les indicateurs synthétiques et le développement, p. 15]</ref> :
Les composantes de la biocapacité sont les suivantes<ref>[http://www.ihqeds.ulaval.ca/fileadmin/fichiers/fichiersIHQEDS/Conferences/Presentations/PresentationHarveyMead2avril2008.pdf Les indicateurs synthétiques et le développement, {{p.|15}}].</ref> :
* les [[Terre cultivable|terres cultivées]] ;
* les [[Terre cultivable|terres cultivées]] ;
* les [[pâturage]]s ;
* les [[pâturage]]s ;
* les [[forêt]]s ;
* les [[forêt]]s ;
* les zones de [[pêche (halieutique)|pêches]] ;
* les zones de [[pêche (halieutique)|pêche]] ;
* les terrains bâtis.
* les terrains bâtis.


== Hectare global ==
== Biocapacité et empreinte écologique : déficit ou excédent écologique ==
L'hectare global (hag) (gha, pour ''global hectare'' en anglais) est une surface pondérée au niveau de la productivité et qui permet de rendre compte à la fois de la biocapacité de la Terre et des besoins en biocapacité (= l'empreinte écologique)<ref>[https://www.footprintnetwork.org/resources/glossary/#global-hectare-gha Glossaire] sur le site de [[Global Footprint Network]]</ref>. L'hectare global est l'unité de mesure de l'[[empreinte écologique]], de la biocapacité, et du [[déficit écologique|déficit/excédent écologique]].
Si l'[[empreinte écologique]] (demande) d'une zone dépasse sa biocapacité (offre), cette zone est en [[déficit écologique]] et n'est pas utilisée de manière [[durabilité|durable]]. C'est le cas de la [[France]]<ref>[http://www.footprintnetwork.org/en/index.php/GFN/page/trends/france/ Empreinte écologique et biocapacité de la France, sur le site de Global Footprint Network]</ref> et de la plupart des [[pays développé]]s (à l'exception des pays fortement boisés : Canada, Russie, Norvège, Brésil).

== Biocapacité et empreinte écologique ==
=== Déficit ou excédent écologique ===
Si l'[[empreinte écologique]] (demande) d'une zone dépasse sa biocapacité (offre), cette zone est en [[déficit écologique]] et n'est pas utilisée de manière [[durabilité|durable]]. C'est le cas de la [[France]]<ref>[http://www.footprintnetwork.org/en/index.php/GFN/page/trends/france/ Empreinte écologique et biocapacité de la France, sur le site de Global Footprint Network].</ref> et de la plupart des [[pays développé]]s (à l'exception des pays fortement boisés : Canada, Russie, Norvège, Brésil).


Si l'empreinte écologique d'une zone est inférieure à sa biocapacité, cette zone est en excédent écologique.
Si l'empreinte écologique d'une zone est inférieure à sa biocapacité, cette zone est en excédent écologique.


La biocapacité est un élément essentiel à la compréhension et la gestion de notre planète avec sagesse face à l'interdépendance croissante des problèmes mondiaux en matière d'environnement, de population et de développement économique<ref>Arrow, K., Bolin, B., Costanza, R., Dasgupta, P., Folke, C., Holling, C. S., ... & Perrings, C. (1995). David Pimentel Reviewed work (s): Source: Science. ''New Series'', ''268''(5210), 520-521.</ref>{{,}}<ref name=":0">{{Article |langue=en |prénom1=Johan |nom1=Rockström |prénom2=Will |nom2=Steffen |prénom3=Kevin |nom3=Noone |prénom4=Åsa |nom4=Persson |titre=A safe operating space for humanity |périodique=Nature |volume=461 |numéro=7263 |date=2009-09 |issn=1476-4687 |doi=10.1038/461472a |lire en ligne=https://www.nature.com/articles/461472a |consulté le=2020-05-11 |pages=472–475 }}</ref>. La recherche dans le domaine de l'économie écologique s'appuie notamment sur la notion de biocapacité afin d'assurer la durabilité des systèmes économiques écologiques qui dépendent de notre capacité à faire en sorte que les objectifs et les incitations locaux et à court terme (comme la croissance économique locale et les intérêts privés) soient compatibles avec les objectifs mondiaux et à long terme <ref>{{Article |langue=en |prénom1=Robert |nom1=Costanza |titre=Ecological economics: A research agenda |périodique=Structural Change and Economic Dynamics |volume=2 |numéro=2 |date=1991-12-01 |issn=0954-349X |doi=10.1016/S0954-349X(05)80007-4 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0954349X05800074 |consulté le=2020-05-11 |pages=335–357 }}</ref>.
== Biocapacité et empreinte écologique : situation actuelle et évolution ==

C'est dans les [[années 1980]] que l'empreinte écologique de l'humanité a dépassé la biocapacité de la Terre.
=== Situation actuelle et évolution ===
C'est dans les [[années 1980]] que l'[[empreinte écologique]] de l'humanité a dépassé la biocapacité de la Terre<ref>Vitousek, P. M., Mooney, H. A., Lubchenco, J. & Melillo, J. M. ''Science'' 277, 494–499 (1997)</ref>. Le même constat a été établi en 2009 lorsque des scientifiques ont divisé le système planétaire en 9 seuils planétaires qui, si franchis, pourraient générer des changements environnementaux irréversibles et dévastateurs : le changement climatique, le taux de [[perte de biodiversité]] (terrestre et marine), l'interférence avec les cycles de l'azote et du phosphore, l'appauvrissement de l'ozone stratosphérique, l'acidification des océans, l'utilisation mondiale de l'eau douce, le changement d'affectation des terres, la pollution chimique et la charge atmosphérique en aérosols <ref name=":0" />. Trois de ces seuils ont déjà été franchis (le changement climatique, le taux de perte de biodiversité (terrestre et marine) et l'interférence avec le [[cycle de l'azote]]) et deux autres sont dangereusement proche de les franchir (l'acidification des océans et l'interférence avec le [[cycle du phosphore]])<ref name=":0" />.


Les progrès techniques (intrants agricoles, irrigation...) depuis les années 1960 ont contribué à augmenter la [[capacité agricole]] par l'accroissement des rendements moyens par hectare des cultures, portant ainsi la biocapacité totale de la planète de 9,9 à 12 milliards d’hectares globaux entre 1961 et 2010. Mais la population humaine mondiale étant passée de 3,1 à près de 7 milliards d’habitants durant la même période, la biocapacité disponible par tête a été ramenée de 3,2 à 1,7 hag<ref>[http://www.wwf.fr/vous_informer/rapport_planete_vivante_2014/empreinte_ecologique/ Empreinte écologique] sur le site du WWF France</ref>.
Les progrès techniques (intrants agricoles, irrigation...) depuis les années 1960 ont contribué à augmenter la [[capacité agricole]] par l'accroissement des rendements moyens par hectare des cultures, portant ainsi la biocapacité totale de la planète de 9,9 à 12 milliards d’hectares globaux (hag) entre 1961 et 2010. Mais la population humaine mondiale étant passée de 3,1 à près de 7 milliards d’habitants durant la même période, la biocapacité disponible par tête a été ramenée de 3,2 à 1,7 hag<ref>[http://www.wwf.fr/vous_informer/rapport_planete_vivante_2014/empreinte_ecologique/ Empreinte écologique] sur le site du WWF France.</ref>.


En 2007, l'empreinte écologique de l'humanité atteignait 18 milliards d'hag, soit 2,7 hag (hectares globaux)<ref group="Note">Un hectare global est une surface pondérée au niveau de la productivité et qui permet de rendre compte à la fois de la biocapacité de la Terre et des besoins en biocapacité (= l'empreinte écologique).</ref> par personne, alors que la biocapacité de la [[Terre]] n'était que de 11,9 milliards d'hag, ou 1,8 hag par personne, soit une surexploitation écologique de 50 %. Il faudrait donc un an et demi pour régénérer les ressources consommées par l'homme en 2007 et absorber le {{CO2}} produit<ref>[http://www.wwf.fr/s-informer/actualites/rapport-planete-vivante-2010-comment-va-la-planete Rapport Planète vivante 2010 du WWF, partie 1, {{p.|36}}]</ref>.
En 2007, l'empreinte écologique de l'humanité atteignait 18 milliards d'hag, soit 2,7 hag (hectares globaux)<ref group="Note">Un hectare global est une surface pondérée au niveau de la productivité et qui permet de rendre compte à la fois de la biocapacité de la Terre et des besoins en biocapacité (= l'empreinte écologique).</ref> par personne, alors que la biocapacité de la [[Terre]] n'était que de 11,9 milliards d'hag, ou 1,8 hag par personne, soit une surexploitation écologique de 50 %. Il faudrait donc un an et demi pour régénérer les ressources consommées par l'homme en 2007 et absorber le {{CO2}} produit<ref>[http://www.wwf.fr/s-informer/actualites/rapport-planete-vivante-2010-comment-va-la-planete Rapport Planète vivante 2010 du WWF, partie 1, {{p.|36}}].</ref>.


En 2008, on estime que 83 % de la population mondiale vit dans des pays où les habitants demandent plus que ce que leurs écosystèmes ne peuvent renouveler<ref>{{Ouvrage |langue=Français |auteur1=Institut de l'énergie et de l'environnement de la Francophonie |titre=Atlas de l'empreinte écologique et de la biocapacité des pays membres de la francophonie |sous-titre=Préparer les économies pour la concurrence globale sur les ressources naturelles |éditeur=Organisation internationale de la Francophonie |collection=rapport préliminaire |lieu= |année=2012 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn=978-2-89481-118-4 |lire en ligne=http://www.footprintnetwork.org/images/article_uploads/Francophonie_french.pdf }}.</ref>.
En 2008, on estime que 83 % de la [[population mondiale]] vit dans des pays où les habitants demandent plus que ce que leurs écosystèmes ne peuvent renouveler<ref>{{Ouvrage |langue=Français |auteur1=Institut de l'énergie et de l'environnement de la Francophonie |titre=Atlas de l'empreinte écologique et de la biocapacité des pays membres de la francophonie |sous-titre=Préparer les économies pour la concurrence globale sur les ressources naturelles |éditeur=Organisation internationale de la Francophonie |collection=rapport préliminaire |année=2012 |isbn=978-2-89481-118-4 |lire en ligne=http://www.footprintnetwork.org/images/article_uploads/Francophonie_french.pdf }}.</ref>.


En 2015, l'organisation Global Footprint Network (GFN) indique que 123 pays ont un [[déficit écologique]], notamment le [[Moyen-Orient]] et l'Afrique du Nord, l'[[Europe]] à l'exception des pays du Nord, les [[États-Unis]], les pays très peuplés ([[Chine]], [[Inde]], [[Nigeria]], [[Japon]], [[Afrique du Sud]]...)<ref>{{Article |langue=Français |auteur1=Nicolas Enault |titre=CARTES. Cinq planisphères pour comprendre pourquoi l'humanité vit au-delà des capacités de la Terre |périodique=francetvinfo.fr |volume= |numéro= |jour=14 |mois=août |année=2015 |pages= |issn= |lire en ligne=http://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cartes-cinq-planispheres-pour-comprendre-pourquoi-l-humanite-vit-au-dela-des-capacites-de-la-terre_1040353.html |consulté le=7 octobre 2015 |id= }}.</ref>.
En 2015, l'organisation [[Global Footprint Network]] (GFN) indique que 123 pays ont un [[déficit écologique]], notamment le [[Moyen-Orient]] et l'[[Afrique du Nord]], l'[[Europe]] à l'exception des pays du Nord, les [[États-Unis]], les pays très peuplés ([[Chine]], [[Inde]], [[Nigeria]], [[Japon]], [[Afrique du Sud]]...)<ref>{{Article |langue=Français |auteur1=Nicolas Enault |titre=CARTES. Cinq planisphères pour comprendre pourquoi l'humanité vit au-delà des capacités de la Terre |périodique=francetvinfo.fr |jour=14 |mois=août |année=2015 |pages= |lire en ligne=https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cartes-cinq-planispheres-pour-comprendre-pourquoi-l-humanite-vit-au-dela-des-capacites-de-la-terre_1040353.html |consulté le=7 octobre 2015 }}.</ref>.


== Biocapacité par grandes régions du monde ==
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== Applications ==
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Pour réduire le [[déficit écologique]] d'une zone, il faut :
Pour réduire le [[déficit écologique]] d'une zone, il faut :
* réduire l'[[empreinte écologique]] de la zone en agissant sur l'[[empreinte environnementale]] des organisations ou des produits dans cette zone ;
* réduire l'[[empreinte écologique]] de la zone en agissant sur l'[[empreinte environnementale]] des organisations ou des [[L'environnement et la santé|produits]] dans cette zone ;
* augmenter la biocapacité de la zone, en accroissant la [[capacité agricole]] et la [[capacité forestière]] (lutter contre la [[déforestation]]).
* augmenter la biocapacité de la zone, en accroissant la [[capacité agricole]] et la [[capacité forestière]] (lutter contre la [[déforestation]]).


=== Analyse des régions en réduction de biocapacité ===
=== Analyse de quelques régions en réduction de biocapacité ===


La biocapacité par personne d'un pays diminue dans le cas où il y a une [[croissance démographique]], toutes choses égales d'ailleurs.
La biocapacité par personne d'un pays diminue dans le cas où il y a une [[croissance démographique]], toutes choses égales d'ailleurs.


La biocapacité diminue aussi en cas de [[déforestation]], qui se produit dans plusieurs régions de la planète. C'est le cas par exemple des pays suivants, même si la déforestation n'est responsable que d'une petite partie de la diminution de la biocapacité par personne :
La biocapacité diminue aussi en cas de [[déforestation]], qui se produit dans plusieurs régions de la planète. C'est le cas par exemple des pays suivants, même si la déforestation n'est responsable que d'une partie de la diminution de la biocapacité par personne :
* le Brésil, en raison de la [[déforestation de la forêt amazonienne]]<ref>[http://www.footprintnetwork.org/en/index.php/GFN/page/trends/brazil/ Empreinte écologique et biocapacité du Brésil]</ref> ;
* le Brésil, en raison de la [[déforestation de la forêt amazonienne]]<ref>[https://data.footprintnetwork.org/#/countryTrends?type=BCpc,EFCpc&cn=21 Évolution de l'empreinte écologique et de la biocapacité du Brésil].</ref> ;
* l'Indonésie, en raison de la [[Huile de palme et déforestation en Indonésie|déforestation du pays due à l'exploitation de l'huile de palme]]<ref>[http://www.footprintnetwork.org/en/index.php/GFN/page/trends/indonesia/ Empreinte écologique et biocapacité de l'Indonésie]</ref> ;
* l'Indonésie, en raison de la [[Huile de palme et déforestation en Indonésie|déforestation du pays due à l'exploitation de l'huile de palme]]<ref>[https://data.footprintnetwork.org/#/countryTrends?cn=101&type=BCpc,EFCpc Évolution de l'empreinte écologique et de la biocapacité de l'Indonésie].</ref> ;
* le Canada, en raison de la [[déforestation au Canada|déforestation du pays]]<ref>[http://www.footprintnetwork.org/en/index.php/GFN/page/trends/canada/ Empreinte écologique et biocapacité du Canada]</ref>.
* le Congo, en raison de la [[déforestation du bassin du Congo]]<ref>[https://data.footprintnetwork.org/#/countryTrends?cn=250&type=BCpc,EFCpc Évolution de l'empreinte écologique et de la biocapacité du Congo].</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
=== Notes ===
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=== Références ===
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== Articles connexes ==
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* [[Empreinte environnementale]]
* [[Empreinte environnementale]]
* [[Jour du dépassement]]
* [[Jour du dépassement]]
* [[Métabolisme social]]
* [[Surpopulation]]
* [[Terre (économie)]]
* [[Terre (économie)]]
* [[Théories sur les risques d'effondrement de la civilisation industrielle]]
* [[Théories sur les risques d'effondrement de la civilisation industrielle]]


== Liens externes ==
== Liens externes ==
* [https://data.footprintnetwork.org/?_ga=2.2548336.1740884157.1642944372-238174348.1642944372#/ Carte des pays du monde selon qu'ils sont en excédent ou en déficit écologique]


{{Palette|Sciences environnementales}}
* [http://archives-2001-2012.cmaq.net/fr/node/37297 Empowerment écologique]
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[[Catégorie:Développement durable]]
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Dernière version du 28 août 2023 à 10:47

La biocapacité, capacité biologique, d’une zone biologiquement productive (appelée aussi zone bioproductive) donnée désigne sa capacité à produire une offre continue en ressources renouvelables et à absorber les déchets découlant de leur consommation, notamment la séquestration du dioxyde de carbone[1].

La biocapacité est mesurée en hectares globaux (hag, ou gha en anglais), comme l'empreinte écologique[2].

Composantes de la biocapacité[modifier | modifier le code]

Les composantes de la biocapacité sont les suivantes[3] :

Hectare global[modifier | modifier le code]

L'hectare global (hag) (gha, pour global hectare en anglais) est une surface pondérée au niveau de la productivité et qui permet de rendre compte à la fois de la biocapacité de la Terre et des besoins en biocapacité (= l'empreinte écologique)[4]. L'hectare global est l'unité de mesure de l'empreinte écologique, de la biocapacité, et du déficit/excédent écologique.

Biocapacité et empreinte écologique[modifier | modifier le code]

Déficit ou excédent écologique[modifier | modifier le code]

Si l'empreinte écologique (demande) d'une zone dépasse sa biocapacité (offre), cette zone est en déficit écologique et n'est pas utilisée de manière durable. C'est le cas de la France[5] et de la plupart des pays développés (à l'exception des pays fortement boisés : Canada, Russie, Norvège, Brésil).

Si l'empreinte écologique d'une zone est inférieure à sa biocapacité, cette zone est en excédent écologique.

La biocapacité est un élément essentiel à la compréhension et la gestion de notre planète avec sagesse face à l'interdépendance croissante des problèmes mondiaux en matière d'environnement, de population et de développement économique[6],[7]. La recherche dans le domaine de l'économie écologique s'appuie notamment sur la notion de biocapacité afin d'assurer la durabilité des systèmes économiques écologiques qui dépendent de notre capacité à faire en sorte que les objectifs et les incitations locaux et à court terme (comme la croissance économique locale et les intérêts privés) soient compatibles avec les objectifs mondiaux et à long terme [8].

Situation actuelle et évolution[modifier | modifier le code]

C'est dans les années 1980 que l'empreinte écologique de l'humanité a dépassé la biocapacité de la Terre[9]. Le même constat a été établi en 2009 lorsque des scientifiques ont divisé le système planétaire en 9 seuils planétaires qui, si franchis, pourraient générer des changements environnementaux irréversibles et dévastateurs : le changement climatique, le taux de perte de biodiversité (terrestre et marine), l'interférence avec les cycles de l'azote et du phosphore, l'appauvrissement de l'ozone stratosphérique, l'acidification des océans, l'utilisation mondiale de l'eau douce, le changement d'affectation des terres, la pollution chimique et la charge atmosphérique en aérosols [7]. Trois de ces seuils ont déjà été franchis (le changement climatique, le taux de perte de biodiversité (terrestre et marine) et l'interférence avec le cycle de l'azote) et deux autres sont dangereusement proche de les franchir (l'acidification des océans et l'interférence avec le cycle du phosphore)[7].

Les progrès techniques (intrants agricoles, irrigation...) depuis les années 1960 ont contribué à augmenter la capacité agricole par l'accroissement des rendements moyens par hectare des cultures, portant ainsi la biocapacité totale de la planète de 9,9 à 12 milliards d’hectares globaux (hag) entre 1961 et 2010. Mais la population humaine mondiale étant passée de 3,1 à près de 7 milliards d’habitants durant la même période, la biocapacité disponible par tête a été ramenée de 3,2 à 1,7 hag[10].

En 2007, l'empreinte écologique de l'humanité atteignait 18 milliards d'hag, soit 2,7 hag (hectares globaux)[Note 1] par personne, alors que la biocapacité de la Terre n'était que de 11,9 milliards d'hag, ou 1,8 hag par personne, soit une surexploitation écologique de 50 %. Il faudrait donc un an et demi pour régénérer les ressources consommées par l'homme en 2007 et absorber le CO2 produit[11].

En 2008, on estime que 83 % de la population mondiale vit dans des pays où les habitants demandent plus que ce que leurs écosystèmes ne peuvent renouveler[12].

En 2015, l'organisation Global Footprint Network (GFN) indique que 123 pays ont un déficit écologique, notamment le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, l'Europe à l'exception des pays du Nord, les États-Unis, les pays très peuplés (Chine, Inde, Nigeria, Japon, Afrique du Sud...)[13].

Biocapacité par grandes régions du monde[modifier | modifier le code]

Le tableau suivant résume la biocapacité par région en 2007, en hag/personne :

Région Cultures Pâturages Forêts Pêche Terrains bâtis Ensemble
Monde 0,59 0,23 0,74 0,16 0,06 1,8
Afrique 0,44 0,41 0,45 0,11 0,06 1,5
Asie 0,43 0,07 0,15 0,09 0,07 0,8
Europe 0,87 0,18 1,46 0,25 0,12 2,5
Amérique latine et Caraïbes 0,82 0,82 3,45 0,30 0,08 5,5
USA et Canada 1,68 0,25 2,21 0,72 0,07 4,9
Océanie 1,22 4,32 2,81 2,72 0,06 11,1

Pour des données plus récentes, voir data.footprintnetwork.org.

Applications[modifier | modifier le code]

Comment réduire un déficit écologique[modifier | modifier le code]

Pour réduire le déficit écologique d'une zone, il faut :

Analyse de quelques régions en réduction de biocapacité[modifier | modifier le code]

La biocapacité par personne d'un pays diminue dans le cas où il y a une croissance démographique, toutes choses égales d'ailleurs.

La biocapacité diminue aussi en cas de déforestation, qui se produit dans plusieurs régions de la planète. C'est le cas par exemple des pays suivants, même si la déforestation n'est responsable que d'une partie de la diminution de la biocapacité par personne :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Un hectare global est une surface pondérée au niveau de la productivité et qui permet de rendre compte à la fois de la biocapacité de la Terre et des besoins en biocapacité (= l'empreinte écologique).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Glossaire de GreenFacts.
  2. Un hectare global est une surface pondérée au niveau de la productivité et qui permet de rendre compte à la fois de la biocapacité de la Terre et des besoins en biocapacité (= l'empreinte écologique), Glossaire sur le site de Global Footprint Network.
  3. Les indicateurs synthétiques et le développement, p. 15.
  4. Glossaire sur le site de Global Footprint Network
  5. Empreinte écologique et biocapacité de la France, sur le site de Global Footprint Network.
  6. Arrow, K., Bolin, B., Costanza, R., Dasgupta, P., Folke, C., Holling, C. S., ... & Perrings, C. (1995). David Pimentel Reviewed work (s): Source: Science. New Series, 268(5210), 520-521.
  7. a b et c (en) Johan Rockström, Will Steffen, Kevin Noone et Åsa Persson, « A safe operating space for humanity », Nature, vol. 461, no 7263,‎ , p. 472–475 (ISSN 1476-4687, DOI 10.1038/461472a, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Robert Costanza, « Ecological economics: A research agenda », Structural Change and Economic Dynamics, vol. 2, no 2,‎ , p. 335–357 (ISSN 0954-349X, DOI 10.1016/S0954-349X(05)80007-4, lire en ligne, consulté le )
  9. Vitousek, P. M., Mooney, H. A., Lubchenco, J. & Melillo, J. M. Science 277, 494–499 (1997)
  10. Empreinte écologique sur le site du WWF France.
  11. Rapport Planète vivante 2010 du WWF, partie 1, p. 36.
  12. Institut de l'énergie et de l'environnement de la Francophonie, Atlas de l'empreinte écologique et de la biocapacité des pays membres de la francophonie : Préparer les économies pour la concurrence globale sur les ressources naturelles, Organisation internationale de la Francophonie, coll. « rapport préliminaire », (ISBN 978-2-89481-118-4, lire en ligne).
  13. Nicolas Enault, « CARTES. Cinq planisphères pour comprendre pourquoi l'humanité vit au-delà des capacités de la Terre », francetvinfo.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. Évolution de l'empreinte écologique et de la biocapacité du Brésil.
  15. Évolution de l'empreinte écologique et de la biocapacité de l'Indonésie.
  16. Évolution de l'empreinte écologique et de la biocapacité du Congo.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]