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Le '''GUAM''' ('''Organisation pour la démocratie et le développement''') est une organisation internationale de coopération à vocation régionale regroupant quatre États de l'ex-Union soviétique : [[Géorgie (pays)|'''G'''éorgie]], [[Ukraine|'''U'''kraine]], [[Azerbaïdjan|'''A'''zerbaïdjan]] et [[Moldavie|'''M'''oldavie]]. Cette organisation pro-occidentale regroupe les États offensés par la Russie<ref name="A">[http://books.google.be/books?id=xloPupJFz2MC&pg=PA211&lpg=PA211&dq=%22Communaut%C3%A9+des+%C3%89tats+int%C3%A9gr%C3%A9s%22&source=bl&ots=QLwkvcK7JP&sig=elLmmIT9q7OFZoScDMHwpIpfa5g&hl=fr&ei=1FYhSs_zC8OrjAfv4PDKBg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=7#PPA212,M1 Les intérêts géopolitiques russes dans la région Caspienne.]</ref>.
L{{'}}'''Organisation pour la démocratie et le développement''', dite '''GUAM''', est une organisation internationale de coopération à vocation régionale regroupant quatre États de l'ex-Union soviétique : [[Géorgie (pays)|Géorgie]], [[Ukraine]], [[Azerbaïdjan]] et [[Moldavie]] (de 1999 à 2005, l'organisation, dite alors '''GUUAM''', comportait en outre l'[[Ouzbékistan]]). Cette organisation pro-occidentale regroupe des États qui se sentent menacés par la [[Russie]]<ref name="A">[https://books.google.be/books?id=xloPupJFz2MC&pg=PA211&lpg=PA211&dq=%22Communaut%C3%A9+des+%C3%89tats+int%C3%A9gr%C3%A9s%22&source=bl&ots=QLwkvcK7JP&sig=elLmmIT9q7OFZoScDMHwpIpfa5g&hl=fr&ei=1FYhSs_zC8OrjAfv4PDKBg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=7#PPA212,M1 Les intérêts géopolitiques russes dans la région Caspienne.]</ref>.


== Histoire ==
== Histoire ==
En 1996, la Géorgie, l'Ukraine et l'Azerbaïdjan s'unissent pour former ce qui deviendra le GUAM<ref name="A" />.
En 1996, la Géorgie, l'Ukraine et l'Azerbaïdjan s'unissent pour former ce qui deviendra le GUAM<ref name="A" />.


L'idée de former un cadre informel pour tenir les consultations quadrilatérales a été articulé en 1997 à Strasbourg. En 1999, après le retrait du [[Organisation du traité de sécurité collective|Traité de sécurité collective]] de l'Azerbaïdjan, de la Géorgie et de l'[[Ouzbékistan]], ce dernier, désillusionné du rapprochement avec la [[Russie]], décide de rejoindre le groupe GUAM, qui prend le nom de GUUAM (en anglais, Ouzbékistan s'écrit ''Uzbekistan''). Cependant, les autorités de l'[[Ouzbékistan]] jugent le projet peu attirant. Dès 2001, [[Tachkent]] pratique la politique de la chaise vide, boude la signature de la Charte de Yalta en 2002 et annonce son retrait après le massacre d'[[Andijan]] en mai 2005.
L'idée de former un cadre informel pour tenir les consultations quadrilatérales a été articulé en 1997 à Strasbourg. En 1999, après le retrait du [[Organisation du traité de sécurité collective|Traité de sécurité collective]] de l'Azerbaïdjan, de la Géorgie et de l'[[Ouzbékistan]], ce dernier, désillusionné du rapprochement avec la [[Russie]], décide de rejoindre le groupe GUAM, qui prend le nom de GUUAM (en anglais, Ouzbékistan s'écrit ''Uzbekistan''). Cependant, les autorités de l'[[Ouzbékistan]] jugent le projet peu attirant. Dès 2001, [[Tachkent]] pratique la politique de la chaise vide, boude la signature de la Charte de Yalta en 2002 et annonce son retrait après le [[massacre d'Andijan]] en {{date-|mai 2005}}.


Le départ de l'Ouzbékistan a permis à GUAM composé désormais de quatre États une place singulière dans le voisinage partagé par l'[[Union européenne]] et la Russie : l'avenir de deux régions est concerné, l'Europe orientale et le Caucase du sud post-soviétiques. {{Référence nécessaire|Le succès du GUAM est largement vu comme la réussite des reformes politiques et économique et l'introduction des mesures occidentales dans ces régions.}} Par ailleurs, ces quatre États ont deux traits communs. D'une part, ils sont issus de l'éclatement de l'[[Union soviétique]] et membre de la [[Communauté des États indépendants]] au moment où ils se constituent en son sein. D'autre part, ils subissent des conflits territoriaux latents où la Russie joue un rôle de premier plan<ref>{{Lien web
Par ailleurs, ces quatre États ont deux traits communs. D'une part, ils sont issus de l'éclatement de l'[[Union soviétique]] et membre de la [[Communauté des États indépendants]] au moment où ils se constituent en son sein. D'autre part, ils subissent des conflits territoriaux latents où la Russie joue un rôle de premier plan<ref>{{Lien web
| url = http://www.cairn.info/revue-le-courrier-des-pays-de-l-est-2008-1-page-92.htm
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| titre = Futur émirat du Caucase ?, L''e Courrier des pays de l'Est 1/2008 (n° 1065)'', p. 92-105.
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| éditeur = La Découverte
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| consulté le = 15 août 2011
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}}</ref> : [[Transnistrie]] russophone pour la Moldavie, Crimée et minorité russe en Ukraine, [[Abkhazie]] et [[Ossétie du Sud]] (et dans une moindre mesure [[Adjarie]]) en Géorgie, et [[Haut-Karabagh]] occupé par l'[[Arménie]] (alliée de la Russie) pour l'Azerbaïdjan.
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Dans le but de confirmer l'adhésion aux valeurs démocratiques, le GUAM a changé son appellation officielle. Lors du sommet de Kiev du 23 mai 2006 il a été annoncé la création de l'Organisation pour la démocratie et le développement économique - GUAM.
Dans le but de confirmer l'adhésion aux valeurs démocratiques, le GUAM a changé son appellation officielle. Lors du sommet de Kiev du {{date-|23 mai 2006}} il a été annoncé la création de l'Organisation pour la démocratie et le développement économique - GUAM.


Cette évolution conceptuelle et institutionnelle fut d'ailleurs précédée par la signature de la Charte de Yalta instituant l'organisation GUAM en 2002. La Charte a doté l'organisation de la personnalité juridique internationale et a permis l'octroi du statut d'observateur auprès de l'[[Assemblée générale des Nations unies]] (décembre 2003).
Cette évolution conceptuelle et institutionnelle fut d'ailleurs précédée par la signature de la Charte de Yalta instituant l'organisation GUAM en 2002. La Charte a doté l'organisation de la personnalité juridique internationale et a permis l'octroi du statut d'observateur auprès de l'[[Assemblée générale des Nations unies]] ({{date-|décembre 2003}}).


== L'organisation institutionnelle du GUAM ==
== Organisation institutionnelle du GUAM ==
Du point de vue organique, le GUAM comprend :
Du point de vue organique, le GUAM comprend :
* le Conseil
* le Conseil
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| consulté le = 15 août 2011
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* au niveau des chefs d'États, annuellement ;
* au niveau des chefs d'État, annuellement ;
* au niveau des chefs de gouvernement ;
* au niveau des chefs de gouvernement ;
* au niveau des ministres des affaires étrangères, biannuellement ;
* au niveau des ministres des affaires étrangères, biannuellement ;
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Le Conseil a le pouvoir de créer les organes et les commissions, ainsi que les groupes de travail qui peuvent être permanents ou temporaires. La coopération inter-institutionnelle est également considérée comme prioritaire. Afin de la promouvoir, le Conseil crée les organes composés de chefs des agences gouvernementales ou des départements ministériels.
Le Conseil a le pouvoir de créer les organes et les commissions, ainsi que les groupes de travail qui peuvent être permanents ou temporaires. La coopération inter-institutionnelle est également considérée comme prioritaire. Afin de la promouvoir, le Conseil crée les organes composés de chefs des agences gouvernementales ou des départements ministériels.


Depuis le {{1er}} juillet 2007, V. Chechelachvili est le Secrétaire général de l'Organisation pour la démocratie et le développement économique - GUAM.
Depuis le {{date-|1 juillet 2007}}, V. Chechelachvili est le Secrétaire général de l'Organisation pour la démocratie et le développement économique - GUAM.
La présence de plusieurs pays d'Europe de l’Est ainsi que d'un envoyé des États-Unis atteste de l'ouverture du GUAM vers l'Europe et les États-Unis.
La présence de plusieurs pays d'Europe de l’Est ainsi que d'un envoyé des États-Unis atteste l'ouverture du GUAM vers l'Europe et les États-Unis.

== Membres ==
; {{Quand|Actuellement|date=8 octobre 2022}}
* {{Pays|Géorgie}} (1997) (G)
* {{Pays|Ukraine}} (1997) (U)
* {{Pays|Azerbaïdjan}} (1997) (A)
* {{Pays|Moldavie}} (1997) (M)

; Anciennement
* {{Pays|Ouzbékistan}} (entrée 1999, retrait 2005)

; Observateurs
* {{Pays|Turquie}}
* {{Pays|Lettonie}}.


== Enjeux politiques ==
== Enjeux politiques ==
Soucieux de se rapprocher de l'[[Union européenne]] et de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique Nord|OTAN]] (volonté affirmée lors la réunion de Kiev le 28 mai 2005)<ref>{{Lien web
Soucieux de se rapprocher de l'[[Union européenne]] et de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] (volonté affirmée lors la réunion de Kiev le {{date-|28 mai 2005}})<ref>{{Lien web
| url = http://www.cairn.info/revue-le-courrier-des-pays-de-l-est-2006-1-page-206.htm
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| titre = CEI et autres organisations régionales, ''Le Courrier des pays de l'Est 1/2006 (n° 1053)'', p. 206-212.
| titre = CEI et autres organisations régionales, ''Le Courrier des pays de l'Est 1/2006 (n° 1053)'', p. 206-212.
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| éditeur = La Documentation française
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| consulté le = 15 août 2011
| consulté le = 15 août 2011
}}</ref>, les pays du GUAM font face à la défiance de la [[Russie]], qui a amplifié en 2006 la pression économique sur la Géorgie et la Moldavie, ainsi que sur l'[[Ukraine]]. Les guerres commerciales ont éclaté démontrant la frustration du pouvoir russe quant au rapprochement de États de GUAM avec l'[[Occident]]. À titre d'exemple, il convient d'évoquer le conflit gazier du janvier 2006 ayant fortement discrédité la Russie. Par ailleurs, [[Moscou]] a eu recours à d'autres moyens de pression économique, par exemple l'interdiction de l'importation des vins et des eaux minérales géorgiens, de la production agricole moldave et géorgienne pour des « raisons sanitaires ».
}}</ref>, les pays du GUAM font face à la défiance de la [[Russie]], qui a amplifié en 2006 la pression économique sur la Géorgie et la Moldavie, ainsi que sur l'[[Ukraine]]. Les guerres commerciales ont éclaté démontrant la frustration du pouvoir russe quant au rapprochement de États de GUAM avec l'[[Occident]]. À titre d'exemple, il convient d'évoquer le conflit gazier de {{date-|janvier 2006}} ayant fortement discrédité la Russie. Par ailleurs, [[Moscou]] a eu recours à d'autres moyens de pression économique, par exemple l'interdiction de l'importation des vins et des eaux minérales géorgiens, de la production agricole moldave et géorgienne pour des « raisons sanitaires ».


Le soutien politique et, en moindre mesure, financier dont bénéficie le GUAM de la part des [[États-Unis]] laisse croire certains experts russes à l'existence d'une nouvelle politique d'[[endiguement]] de la Russie actuelle. L'[[endiguement]] étant élaboré dans les années cinquante dans le but de ceinturer l'[[URSS]] par un réseau d'alliances politico-militaires ou commerciales.
Le soutien politique et, en moindre mesure, financier dont bénéficie le GUAM de la part des [[États-Unis]] laisse croire certains experts russes à l'existence d'une nouvelle politique d'[[endiguement]] de la Russie actuelle. L'[[endiguement]] étant élaboré dans les années cinquante dans le but de ceinturer l'[[URSS]] par un réseau d'alliances politico-militaires ou commerciales.


En l'occurrence, les objectifs du GUAM semblent être la réduction de la dépendance énergétique par rapport à la Russie, non seulement des États membres de l'organisation mais aussi de l'Union européenne. L'un des projets concerne la construction des [[Oléoduc|oléoducs]] et [[Gazoduc|gazoducs]] contournant la Russie mais reliant les régions de la [[Caspienne]], de la [[mer Noire]] et de la [[mer Baltique]]. La Géorgie avait proposé en avril 1999 de créer avec les autres membres du GUAM une force de maintien de la paix pour notamment protéger les conduits d'hydrocarbures<ref>{{Lien web
En l'occurrence, les objectifs du GUAM semblent être la réduction de la dépendance énergétique par rapport à la Russie, non seulement des États membres de l'organisation mais aussi de l'Union européenne. L'un des projets concerne la construction des [[oléoduc]]s et [[gazoduc]]s contournant la Russie mais reliant les régions de la [[Caspienne]], de la [[mer Noire]] et de la [[mer Baltique]]. La Géorgie avait proposé en {{date-|avril 1999}} de créer avec les autres membres du GUAM une force de maintien de la paix pour notamment protéger les conduits d'hydrocarbures<ref>{{Lien web
| url = http://www.cairn.info/revue-le-courrier-des-pays-de-l-est-2004-3-page-37.htm
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}}</ref>, mais ce projet est resté sans suite.
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Le GUAM n'a donné lieu qu'à peu ou pas de réalisations concrètes, limitées par le manque de moyens et d'objectifs communs précis. En mai 2006, le politologue azerbaïdjanais Zardust Alizade exprime encore ses doutes quant aux perspectives de développement de l'alliance, et l'obtention de résultats pratiques.
Le GUAM n'a donné lieu qu'à peu ou pas de réalisations concrètes, limitées par le manque de moyens et d'objectifs communs précis. En {{date-|mai 2006}}, le politologue azerbaïdjanais Zardust Alizade exprime encore ses doutes quant aux perspectives de développement de l'alliance, et l'obtention de résultats pratiques.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Géostratégie de la Russie]]
* [[Géostratégie de la Russie]]
* [[Communauté du choix démocratique]] (CCD)
* [[Communauté des États indépendants]] (CEI)
* [[Communauté des États indépendants]] (CEI)
* [[Organisation du traité de l'Atlantique Nord]] (OTAN)
* [[Organisation du traité de l'Atlantique nord]] (OTAN)
* [[Organisation du traité de sécurité collective]] (OTSC)
* [[Organisation du traité de sécurité collective]] (OTSC)


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
{{Site officiel|en|http://www.guam-organization.org/en/node}}
{{Site officiel|en|https://guam-organization.org/en/}}


{{Palette Organisation internationale}}
{{Palette Organisation internationale}}
{{Portail|relations internationales|Epoque contemporaine|Europe|Espace post-soviétique|Caucase}}
{{Portail|relations internationales|Europe|espace post-soviétique|années 1990|XXIe siècle|Géorgie|Ukraine|Azerbaïdjan|Moldavie|Ouzbékistan}}


[[Catégorie:Organisation européenne]]
[[Catégorie:Organisation européenne]]
[[Catégorie:Organisme fondé en 2001]]
[[Catégorie:Organisme fondé en 2001]]
[[Catégorie:Traité signé en 2001]]
[[Catégorie:Traité signé en 2001]]
[[Catégorie:Traité d'Azerbaïdjan]]
[[Catégorie:Traité signé par l'Azerbaïdjan]]
[[Catégorie:Traité de Géorgie]]
[[Catégorie:Traité signé par la Géorgie]]
[[Catégorie:Europe à Strasbourg]]
[[Catégorie:Groupe de pays]]

Dernière version du 15 octobre 2023 à 12:01

GUAM
Logo de l'organisation
Carte de l'organisation
Situation du GUAM
Situation
Création
Type Organisation internationale de coopération
Coordonnées 50° 27′ 05″ N, 30° 31′ 18″ E
Organisation
Membres Drapeau de la Géorgie Géorgie
Drapeau de l'Ukraine Ukraine
Drapeau de l'Azerbaïdjan Azerbaïdjan
Drapeau de la Moldavie Moldavie
Secrétaire général Altaï Efendiev

Site web (en) www.guam-organization.org
Un timbre ukrainien consacré au sommet du GUAM en 2006.

L'Organisation pour la démocratie et le développement, dite GUAM, est une organisation internationale de coopération à vocation régionale regroupant quatre États de l'ex-Union soviétique : Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan et Moldavie (de 1999 à 2005, l'organisation, dite alors GUUAM, comportait en outre l'Ouzbékistan). Cette organisation pro-occidentale regroupe des États qui se sentent menacés par la Russie[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1996, la Géorgie, l'Ukraine et l'Azerbaïdjan s'unissent pour former ce qui deviendra le GUAM[1].

L'idée de former un cadre informel pour tenir les consultations quadrilatérales a été articulé en 1997 à Strasbourg. En 1999, après le retrait du Traité de sécurité collective de l'Azerbaïdjan, de la Géorgie et de l'Ouzbékistan, ce dernier, désillusionné du rapprochement avec la Russie, décide de rejoindre le groupe GUAM, qui prend le nom de GUUAM (en anglais, Ouzbékistan s'écrit Uzbekistan). Cependant, les autorités de l'Ouzbékistan jugent le projet peu attirant. Dès 2001, Tachkent pratique la politique de la chaise vide, boude la signature de la Charte de Yalta en 2002 et annonce son retrait après le massacre d'Andijan en .

Par ailleurs, ces quatre États ont deux traits communs. D'une part, ils sont issus de l'éclatement de l'Union soviétique et membre de la Communauté des États indépendants au moment où ils se constituent en son sein. D'autre part, ils subissent des conflits territoriaux latents où la Russie joue un rôle de premier plan[2], avec l'entretien en particulier de bases militaires[3] : Transnistrie russophone pour la Moldavie, Crimée et minorité russe en Ukraine, Abkhazie et Ossétie du Sud (et dans une moindre mesure Adjarie) en Géorgie, et Haut-Karabagh occupé par l'Arménie (alliée de la Russie) pour l'Azerbaïdjan.

Dans le but de confirmer l'adhésion aux valeurs démocratiques, le GUAM a changé son appellation officielle. Lors du sommet de Kiev du il a été annoncé la création de l'Organisation pour la démocratie et le développement économique - GUAM.

Cette évolution conceptuelle et institutionnelle fut d'ailleurs précédée par la signature de la Charte de Yalta instituant l'organisation GUAM en 2002. La Charte a doté l'organisation de la personnalité juridique internationale et a permis l'octroi du statut d'observateur auprès de l'Assemblée générale des Nations unies ().

Organisation institutionnelle du GUAM[modifier | modifier le code]

Du point de vue organique, le GUAM comprend :

  • le Conseil
  • le Secrétariat.

Le Conseil est l'organe politique suprême de l'organisation. Il fonctionne aux différents niveaux[4] :

  • au niveau des chefs d'État, annuellement ;
  • au niveau des chefs de gouvernement ;
  • au niveau des ministres des affaires étrangères, biannuellement ;
  • au niveau des coordinateurs nationaux, pour la gestion de l'intendance ;
  • au niveau des représentants permanents des États membres.

Le Conseil a le pouvoir de créer les organes et les commissions, ainsi que les groupes de travail qui peuvent être permanents ou temporaires. La coopération inter-institutionnelle est également considérée comme prioritaire. Afin de la promouvoir, le Conseil crée les organes composés de chefs des agences gouvernementales ou des départements ministériels.

Depuis le , V. Chechelachvili est le Secrétaire général de l'Organisation pour la démocratie et le développement économique - GUAM.

La présence de plusieurs pays d'Europe de l’Est ainsi que d'un envoyé des États-Unis atteste l'ouverture du GUAM vers l'Europe et les États-Unis.

Membres[modifier | modifier le code]

Actuellement[Quand ?]
Anciennement
Observateurs

Enjeux politiques[modifier | modifier le code]

Soucieux de se rapprocher de l'Union européenne et de l'OTAN (volonté affirmée lors la réunion de Kiev le )[5], les pays du GUAM font face à la défiance de la Russie, qui a amplifié en 2006 la pression économique sur la Géorgie et la Moldavie, ainsi que sur l'Ukraine. Les guerres commerciales ont éclaté démontrant la frustration du pouvoir russe quant au rapprochement de États de GUAM avec l'Occident. À titre d'exemple, il convient d'évoquer le conflit gazier de ayant fortement discrédité la Russie. Par ailleurs, Moscou a eu recours à d'autres moyens de pression économique, par exemple l'interdiction de l'importation des vins et des eaux minérales géorgiens, de la production agricole moldave et géorgienne pour des « raisons sanitaires ».

Le soutien politique et, en moindre mesure, financier dont bénéficie le GUAM de la part des États-Unis laisse croire certains experts russes à l'existence d'une nouvelle politique d'endiguement de la Russie actuelle. L'endiguement étant élaboré dans les années cinquante dans le but de ceinturer l'URSS par un réseau d'alliances politico-militaires ou commerciales.

En l'occurrence, les objectifs du GUAM semblent être la réduction de la dépendance énergétique par rapport à la Russie, non seulement des États membres de l'organisation mais aussi de l'Union européenne. L'un des projets concerne la construction des oléoducs et gazoducs contournant la Russie mais reliant les régions de la Caspienne, de la mer Noire et de la mer Baltique. La Géorgie avait proposé en de créer avec les autres membres du GUAM une force de maintien de la paix pour notamment protéger les conduits d'hydrocarbures[6], mais ce projet est resté sans suite.

Le GUAM n'a donné lieu qu'à peu ou pas de réalisations concrètes, limitées par le manque de moyens et d'objectifs communs précis. En , le politologue azerbaïdjanais Zardust Alizade exprime encore ses doutes quant aux perspectives de développement de l'alliance, et l'obtention de résultats pratiques.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Les intérêts géopolitiques russes dans la région Caspienne.
  2. Raphaëlle Mathey, « Futur émirat du Caucase ?, Le Courrier des pays de l'Est 1/2008 (n° 1065), p. 92-105. », La Documentation française, (consulté le )
  3. Michel Guénec, « La Russie et les « sécessionnismes » géorgiens, Hérodote 3/2010 (n° 138), p. 27-57. », La Découverte, (consulté le )
  4. Margot Light, « La galaxie CEI 1991-2006, Le Courrier des pays de l'Est 3/2006 (n° 1055), p. 14-25. », la Documentation française, (consulté le )
  5. « CEI et autres organisations régionales, Le Courrier des pays de l'Est 1/2006 (n° 1053), p. 206-212. », La Documentation française, (consulté le )
  6. Silvia Serrano, « La Géorgie et ses voisins caucasiens, Le Courrier des pays de l'Est 3/2004 (no 1043), p. 37-50. », La Documentation française, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

(en) Site officiel