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'''André Lévy''' est un [[sinologue]] français, né le {{date de naissance|24 novembre 1925}} à [[Tianjin]] ([[Chine]])<ref>[http://www.efeo.fr/biographies/notices/levy2.htm Biographie] sur le site de l'[[EFEO]].</ref> et mort le {{date de décès|3 octobre 2017}} à [[Villenave-d'Ornon]]<ref>[https://deces.matchid.io/id/HdTWzxs1irVo État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970]</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur1 = François Bougon |url = https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2017/10/04/mort-du-sinologue-et-traducteur-andre-levy_5196133_3382.html |titre = Mort du sinologue et traducteur André Lévy |jour = 4 |mois = 10 |année = 2017 |site = [[Le Monde|lemonde.fr]] |consulté le = 4 octobre 2017}}.</ref>.
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'''André Lévy''' est un [[sinologue]] [[France|français]], né le {{date de naissance|24|novembre|1925}} à [[Tianjin]] ([[Chine]])<ref>[http://www.efeo.fr/biographies/notices/levy2.htm Biographie] sur le site de l'[[EFEO]].</ref> et mort le {{date de décès|3|octobre|2017}} à [[Bordeaux]]<ref>{{Lien web |auteur1 = François Bougon |url = http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2017/10/04/mort-du-sinologue-et-traducteur-andre-levy_5196133_3382.html |titre = Mort du sinologue et traducteur André Lévy |jour = 4 |mois = 10 |année = 2017 |site = [[Le Monde|lemonde.fr]] |consulté le = 4 octobre 2017}}.</ref>.
[[Fichier:Image publicité relative au magasin d'horlogerie-joaillerie en Chine tenu par le père d'André Lévy.jpg|vignette|Publicité dans un journal en Chine relative au magasin d'horlogerie-joaillerie tenu par le père d'André Lévy, Marx Lévy.]]
[[Fichier:Image publicité relative au magasin d'horlogerie-joaillerie en Chine tenu par le père d'André Lévy.jpg|vignette|Publicité dans un journal en Chine relative au magasin d'horlogerie-joaillerie tenu par le père d'André Lévy, Marx Lévy.]]


== Biographie ==
== Jeunesse ==
Né en Chine à [[Tientsin]] en 1925, issu d'une famille d'horlogers-joailliers, André Lévy, universitaire français et sinologue, a publié de nombreuses traductions du [[Mandarin (langue)|chinois]]. Il connaît également le [[hindi]] et le [[sanskrit]]. Il a traduit pour la bibliothèque de la Pléiade chez [[Gallimard]] : ''[[Le Voyage en Occident|La pérégrination vers l’Ouest]]'' (Xiyou ji), le voyage romancé du pèlerin chinois [[Xuanzang]] vers l’[[Inde]] à la recherche des textes sacrés du [[bouddhisme]] et le ''[[Jin Ping Mei]]'' (Fleur en fiole d’or).
{{Section à sourcer|date=octobre 2017}}
Né en Chine à [[Tientsin]] en [[1925]], issu d'une famille d'horlogers-joailliers, André Lévy, universitaire français et sinologue, a publié de nombreuses traductions du [[Mandarin (langue)|chinois]]. Il connaît également le [[hindi]] et le [[sanskrit]]. Il a traduit pour la bibliothèque de la Pléiade chez [[Gallimard]] : ''[[Le Voyage en Occident|La pérégrination vers l’Ouest]]'' (Xiyou ji), le voyage romancé du pèlerin chinois [[Xuanzang]] vers l’[[Inde]] à la recherche des textes sacrés du [[bouddhisme]] et le ''[[Jin Ping Mei]]'' (Fleur en fiole d’or).


André Lévy  a été baigné de culture chinoise dès ses premières années, ayant passé son enfance, jusqu’en 1937, dans la concession française de [[Tientsin]]. Au lendemain de la guerre, après les années d’Occupation et suite à son engagement dans les maquis d’Auvergne,  il s’inscrit aux Langues 'O, où il obtient les diplômes de chinois et de hindi, tout en suivant des études de sanskrit à la Sorbonne, où il obtient une licence de lettres.
André Lévy  a été baigné de culture chinoise dès ses premières années, ayant passé son enfance, jusqu’en 1937, dans la concession française de [[Tianjin|Tientsin]]. Au lendemain de la guerre, après les années d’Occupation et à la suite de son engagement dans les maquis d’Auvergne,  il s’inscrit à l'école des langues orientales, où il obtient les diplômes de chinois et de hindi, tout en suivant des études de sanskrit à la Sorbonne, où il obtient une licence de lettres.


== Carrière ==
Marié à Anne-Marie Lévy, écrivaine norvégienne, Ils séjournent tous deux à plusieurs reprises en Inde et à Ceylan sur une période de deux ans dans le cadre de ses activités au sein du CNRS. En 1958,  il a la charge d'assurer l'intérim de la direction de l'EFEO à [[Hanoi]] quelque temps avant sa fermeture dans le contexte de la guerre froide et des évolutions au Vietnam. A. Lévy s'établit ensuite à [[Kyôto]] en 1959, dont l'université est réputé pour les études de littérature chinoise et qui dispose d’un bibliothèque particulièrement prestigieuse au  Japon Jimbun Kagaku Kenkyûsho. En 1966, il quitte Kyôto pour [[Hong Kong]], toujours en qualité de chercheur auprès de l'EFEO. Toute la documentation acquise lui permet de réaliser une œuvre importante qui devient sa thèse de doctorat d'État, soutenue en 1974, sur le conte en langue parlée du {{s-|XVII}}. En 1969, l'université de Bordeaux lui propose la direction des études chinoises, avec une interruption entre 1981 et 1984, lorsqu'il assume la direction de l'unité de l'Asie Orientale à l'université de Paris-VII. En 1995, il devient professeur émérite de l'université Bordeaux-III. Médaille de bronze du CNRS, il reçoit les insignes de Commandeur dans l'ordre des Arts et Lettres en 1992 et il est fait commandeur des Palmes académiques en 1998.
Il épouse l'écrivaine norvégienne Anne-Marie Lévy, ils séjournent tous deux à plusieurs reprises en Inde et à [[Ceylan]] sur une période de deux ans dans le cadre de ses activités au sein du [[CNRS]]. En 1958,  il a la charge d'assurer l'intérim de la direction de l'[[EFEO]] à [[Hanoi]] quelque temps avant sa fermeture dans le contexte de la guerre froide et des [[guerre d'Indochine|agitations au Vietnam]]. A. Lévy s'établit ensuite à [[Kyôto]] en 1959, dont l'université est réputé pour les études de littérature chinoise et qui dispose d’une bibliothèque particulièrement prestigieuse au Japon Jimbun Kagaku Kenkyûsho. En 1966, il quitte Kyôto pour [[Hong Kong]], toujours en qualité de chercheur auprès de l'EFEO. Toute la documentation acquise lui permet de réaliser une œuvre importante qui devient sa thèse de doctorat d'État, soutenue en [[1974]], sur le conte en langue parlée du {{s-|XVII}}. En 1969, il dirige les études chinoises à l'[[université de Bordeaux]], avec une interruption entre 1981 et 1984, lorsqu'il assume la direction de l'unité de l'Asie Orientale à l'[[université de Paris VII]]. En 1995, il devient professeur émérite de l'[[université Bordeaux III]].


== Mort ==
André Lévy est décédé le 3 octobre 2017. Le sinologue Vincent Durand-Dastès a écrit à cette occasion : « Guixi le 歸西了 ! Une nouvelle fois, le fils de l’horloger de Tianjin est « retourné à l’Ouest ». Ce n’est plus le dangereux retour du jeune homme juif dans la France bientôt occupée par les nazis, ni la patiente quête du traducteur sur la trace du bonze pèlerin recherchant le paradis d’Amitabha, mais, simplement, tristement, l’expression courante en chinois pour indiquer la direction que prennent les morts…  Rêvons tout de même que ce chemin puisse mener André Lévy vers des grottes paradisiaques, et qu’il soit en route escorté de vaillants compagnons pour l’aider à déjouer les pièges de l’au-delà. Mais nous autres, bien plus modestes traducteurs de chinois qui demeurons ici-bas, nous nous sentons certainement tous un peu aujourd’hui comme les petits singes restés dans la tanière à regretter leur roi. »<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=André Lévy, 1925-2017 : adieu à un traducteur infatigable|périodique=Carnet d'Asies|lire en ligne=https://asies.hypotheses.org/1381|consulté le=2017-10-11}}</ref>
André Lévy meurt le {{date-|3 octobre 2017}}. Le sinologue Vincent Durand-Dastès a écrit à cette occasion : « Guixi le 歸西了 ! Une nouvelle fois, le fils de l’horloger de Tianjin est « retourné à l’Ouest ». Ce n’est plus le dangereux retour du jeune homme juif dans la France bientôt occupée par les nazis, ni la patiente quête du traducteur sur la trace du bonze pèlerin recherchant le paradis d’Amitabha, mais, simplement, tristement, l’expression courante en chinois pour indiquer la direction que prennent les morts…  Rêvons tout de même que ce chemin puisse mener André Lévy vers des grottes paradisiaques, et qu’il soit en route escorté de vaillants compagnons pour l’aider à déjouer les pièges de l’au-delà. Mais nous autres, bien plus modestes traducteurs de chinois qui demeurons ici-bas, nous nous sentons certainement tous un peu aujourd’hui comme les petits singes restés dans la tanière à regretter leur roi. »<ref>{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|titre=André Lévy, 1925-2017 : adieu à un traducteur infatigable|périodique=Carnet d'Asies|date=9 octobre 2017|issn=|lire en ligne=https://asies.hypotheses.org/1381|consulté le=2017-10-11|pages=}}</ref>


Ses travaux et publications se rapportent à la littérature chinoise dite prémoderne ou classique.
Ses travaux et publications se rapportent à la littérature chinoise dite prémoderne ou classique.


==Liste des œuvres et traductions ==
== Hommages et distinctions ==
* [[Médaille de bronze du CNRS]]
* 1992 : {{déco|CdrOAL}}
* 1998 : {{déco|CdrOPA}}

== Liste des œuvres et traductions ==
=== Auteur ===
=== Auteur ===
* « [http://www.afec-etudeschinoises.com/IMG/pdf/1-CR.pdf Fleur sur l'océan des péchés] ». (critique de livre de ''[[Fleur sur l'océan des péchés]]'', [https://www.webcitation.org/6KkUSzYPZ Archive]). ''[[Études chinoises]]'', n° 1, 1982.
* « Fleur sur l'océan des péchés »<ref>[http://www.afec-etudeschinoises.com/IMG/pdf/1-CR.pdf]</ref> ([[critique de livre]] de ''[[Fleur sur l'océan des péchés]]''<ref>[https://www.webcitation.org/6KkUSzYPZ Archive]</ref>). ''[[Études chinoises]]'', {{|1}}, 1982.
* « [http://books.openedition.org/editionsmsh/1491 La passion de traduire]. » ([https://www.webcitation.org/6LkFl6KBB Archive]) dans : Alleton, Vivianne et Michael Lackner (éditeurs). ''[[De l'un au multiple: traductions du chinois vers les langues européennes Translations from Chinese into European Languages]]''. [[Éditions de la maison des sciences de l'homme]], 1999, [[Paris]]. p. 161-172. {{ISBN|273510768X}}, 9782735107681.
* « La passion de traduire » ([https://www.webcitation.org/6LkFl6KBB Archive]) dans : Alleton, Vivianne et Michael Lackner (éditeurs). ''[[De l'un au multiple: traductions du chinois vers les langues européennes Translations from Chinese into European Languages]]''. [[Éditions de la maison des sciences de l'homme]], 1999, [[Paris]]. {{p.|161-172}}. {{ISBN|273510768X}}, 9782735107681.
* 1971, ''Études sur le conte et le roman chinois'', Paris, EFEO (PEFEO, 82).
* 1971, ''Études sur le conte et le roman chinois'', Paris, EFEO (PEFEO, 82).
* 1978, ''Inventaire analytique et critique du conte chinois en langue vulgaire'', Paris, Collège de France/IHEC (Mémoire de l'Institut des hautes études chinoise, 8-1).
* 1978, ''Inventaire analytique et critique du conte chinois en langue vulgaire'', Paris, Collège de France/IHEC (Mémoire de l'Institut des hautes études chinoise, 8-1).
* 1981, ''Le conte en langue vulgaire du {{s-|XVII}} (vogue et déclin d'un genre narratif de la littérature chinoise)'', Paris, Institut des hautes études chinoises, [Prix Giles 1976].
* 1981, ''Le conte en langue vulgaire du {{s-|XVII}} (vogue et déclin d'un genre narratif de la littérature chinoise)'', Paris, Institut des hautes études chinoises, [Prix Giles 1976].
* ''La Littérature chinoise ancienne et classique'', Presses universitaires de France, « Que sais-je ? », 1991.
* ''La Littérature chinoise ancienne et classique'', Presses universitaires de France, {{coll.|[[Que sais-je ?]]}}, 1991.


=== Traducteur ===
=== Traducteur ===
* 1972, ''L'Antre aux fantômes des collines de l'Ouest, sept contes chinois anciens, XIIe-XIVe siècles'', trad., introd., notes et commentaires, Paris, Gallimard (« Connaissance de l'Orient », 38).
* 1972 : ''L'Antre aux fantômes des collines de l'Ouest, sept contes chinois anciens, {{sp-|XII|-|XIV|s}}'', trad., introd., notes et commentaires, Paris, Gallimard (« Connaissance de l'Orient », 38).
* 1981, ''Sept victimes pour un oiseau'', précédé d'une introduction sur le conte policier ou judiciaire chinois, neuf pièces traduites, annotées et commentées, Paris, Flammarion.
* 1981 : ''Sept victimes pour un oiseau'', précédé d'une introduction sur le conte policier ou judiciaire chinois, neuf pièces traduites, annotées et commentées, Paris, Flammarion.
* [[Bai Xianyong]], ''Garçon de cristal'', 1983, traduit du chinois par André Lévy
* 1983 : [[Bai Xianyong]], ''Garçon de cristal''
* 1985, ''Jin Ping Mei, Fleur en Fiole d'Or'', introd., trad. et notes, préf. d'[[Étiemble]], Paris, Gallimard (« La Pléiade »).
* 1985 : ''Jin Ping Mei, Fleur en Fiole d'Or'', introd., trad. et notes, préf. d'[[Étiemble]], Paris, Gallimard (« La Pléiade »).
* 1986, ''Nouvelles lettres édifiantes et curieuses d'Extrême-Occident par des voyageurs lettrés chinois'', Paris, Seghers.
* 1986 : ''Nouvelles lettres édifiantes et curieuses d'Extrême-Occident par des voyageurs lettrés chinois'', Paris, Seghers.
* 1991, ''La pérégrination vers l'ouest'', trad. annotée & critique du ''Xiyou Ji'', Paris, Gallimard (« La Pléiade »).
* 1991 : ''La pérégrination vers l'ouest'', trad. annotée & critique du ''Xiyou Ji'', Paris, Gallimard (« La Pléiade »).
* 1996, Pu Songling, ''Chroniques de l'étrange'', Arles, Philippe Picquier.
* 1996 : [[Pu Songling]], ''[[Liaozhai zhiyi|Chroniques de l'étrange]]'', Arles, Philippe Picquier.


== Références ==
== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
== Liens externes ==
* {{autorité}}
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[[Catégorie:Enseignant à l'université de Bordeaux]]
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[[Catégorie:Essayiste français du XXe siècle]]
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[[Catégorie:Professeur à l'université Paris-VII (Diderot)]]
[[Catégorie:Naissance en novembre 1925]]
[[Catégorie:Naissance en novembre 1925]]
[[Catégorie:Naissance à Tianjin]]
[[Catégorie:Naissance à Tianjin]]
[[Catégorie:Décès en octobre 2017]]
[[Catégorie:Décès à Villenave-d'Ornon]]
[[Catégorie:Décès à Bordeaux]]
[[Catégorie:Décès à 91 ans]]
[[Catégorie:Décès à 91 ans]]
[[Catégorie:Décès en octobre 2017]]

Version du 16 octobre 2023 à 18:33

André Lévy est un sinologue français, né le à Tianjin (Chine)[1] et mort le à Villenave-d'Ornon[2],[3].

Publicité dans un journal en Chine relative au magasin d'horlogerie-joaillerie tenu par le père d'André Lévy, Marx Lévy.

Jeunesse

Né en Chine à Tientsin en 1925, issu d'une famille d'horlogers-joailliers, André Lévy, universitaire français et sinologue, a publié de nombreuses traductions du chinois. Il connaît également le hindi et le sanskrit. Il a traduit pour la bibliothèque de la Pléiade chez Gallimard : La pérégrination vers l’Ouest (Xiyou ji), le voyage romancé du pèlerin chinois Xuanzang vers l’Inde à la recherche des textes sacrés du bouddhisme et le Jin Ping Mei (Fleur en fiole d’or).

André Lévy  a été baigné de culture chinoise dès ses premières années, ayant passé son enfance, jusqu’en 1937, dans la concession française de Tientsin. Au lendemain de la guerre, après les années d’Occupation et à la suite de son engagement dans les maquis d’Auvergne,  il s’inscrit à l'école des langues orientales, où il obtient les diplômes de chinois et de hindi, tout en suivant des études de sanskrit à la Sorbonne, où il obtient une licence de lettres.

Carrière

Il épouse l'écrivaine norvégienne Anne-Marie Lévy, ils séjournent tous deux à plusieurs reprises en Inde et à Ceylan sur une période de deux ans dans le cadre de ses activités au sein du CNRS. En 1958,  il a la charge d'assurer l'intérim de la direction de l'EFEO à Hanoi quelque temps avant sa fermeture dans le contexte de la guerre froide et des agitations au Vietnam. A. Lévy s'établit ensuite à Kyôto en 1959, dont l'université est réputé pour les études de littérature chinoise et qui dispose d’une bibliothèque particulièrement prestigieuse au Japon Jimbun Kagaku Kenkyûsho. En 1966, il quitte Kyôto pour Hong Kong, toujours en qualité de chercheur auprès de l'EFEO. Toute la documentation acquise lui permet de réaliser une œuvre importante qui devient sa thèse de doctorat d'État, soutenue en 1974, sur le conte en langue parlée du XVIIe siècle. En 1969, il dirige les études chinoises à l'université de Bordeaux, avec une interruption entre 1981 et 1984, lorsqu'il assume la direction de l'unité de l'Asie Orientale à l'université de Paris VII. En 1995, il devient professeur émérite de l'université Bordeaux III.

Mort

André Lévy meurt le . Le sinologue Vincent Durand-Dastès a écrit à cette occasion : « Guixi le 歸西了 ! Une nouvelle fois, le fils de l’horloger de Tianjin est « retourné à l’Ouest ». Ce n’est plus le dangereux retour du jeune homme juif dans la France bientôt occupée par les nazis, ni la patiente quête du traducteur sur la trace du bonze pèlerin recherchant le paradis d’Amitabha, mais, simplement, tristement, l’expression courante en chinois pour indiquer la direction que prennent les morts…  Rêvons tout de même que ce chemin puisse mener André Lévy vers des grottes paradisiaques, et qu’il soit en route escorté de vaillants compagnons pour l’aider à déjouer les pièges de l’au-delà. Mais nous autres, bien plus modestes traducteurs de chinois qui demeurons ici-bas, nous nous sentons certainement tous un peu aujourd’hui comme les petits singes restés dans la tanière à regretter leur roi. »[4]

Ses travaux et publications se rapportent à la littérature chinoise dite prémoderne ou classique.

Hommages et distinctions

Liste des œuvres et traductions

Auteur

Traducteur

  • 1972 : L'Antre aux fantômes des collines de l'Ouest, sept contes chinois anciens, XIIe – XIVe siècles, trad., introd., notes et commentaires, Paris, Gallimard (« Connaissance de l'Orient », 38).
  • 1981 : Sept victimes pour un oiseau, précédé d'une introduction sur le conte policier ou judiciaire chinois, neuf pièces traduites, annotées et commentées, Paris, Flammarion.
  • 1983 : Bai Xianyong, Garçon de cristal
  • 1985 : Jin Ping Mei, Fleur en Fiole d'Or, introd., trad. et notes, préf. d'Étiemble, Paris, Gallimard (« La Pléiade »).
  • 1986 : Nouvelles lettres édifiantes et curieuses d'Extrême-Occident par des voyageurs lettrés chinois, Paris, Seghers.
  • 1991 : La pérégrination vers l'ouest, trad. annotée & critique du Xiyou Ji, Paris, Gallimard (« La Pléiade »).
  • 1996 : Pu Songling, Chroniques de l'étrange, Arles, Philippe Picquier.

Notes et références

  1. Biographie sur le site de l'EFEO.
  2. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  3. François Bougon, « Mort du sinologue et traducteur André Lévy », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  4. « André Lévy, 1925-2017 : adieu à un traducteur infatigable », Carnet d'Asies,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. [1]
  6. Archive

Liens externes