« André Versaille » : différence entre les versions

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'''André Versaille''' (nom de plume d’André Asaël), né le 9 juillet 1949 à [[Anvers]], est [[Éditeur (métier)|éditeur]], [[écrivain]] et [[documentaire|documentariste]].
'''André Versaille''' (nom de plume d’André Asaël), né le {{date de naissance|9 juillet 1949}} à [[Anvers]], est [[Éditeur (métier)|éditeur]], [[écrivain]] et [[documentaire|documentariste]].


== Éditions Complexe ==
== Éditions Complexe ==
{{article principal|Éditions Complexe}}
{{article principal|Éditions Complexe}}
André Versaille crée sa première maison d’édition en 1971. Elle s’appelle Complexe, du nom de la petite revue étudiante qu’il avait fondée dans le sillage des événements de [[mai 68]]. « Complexe » fait référence à l’idée de « complexité » développée par [[Edgar Morin]]<ref>Voir ''La Méthode'', Paris, Le Seuil, 1977.</ref>. « Son nom indique d’emblée que la maison ne cherche pas la facilité »<ref name="Salles">Alain Salles, « Trente ans avec et sans Complexe », ''Le Monde des Livres'', 20 avril 2001 {{lire en ligne|lien=https://www.lemonde.fr/archives/article/2001/04/20/trente-ans-avec-et-sans-complexe_4175088_1819218.html}}</ref>. Sur les conseils de son ami [[Vladimir Dimitrijević]], fondateur et directeur des [[Éditions L'Âge d'Homme]], il monte en même temps une structure de diffusion et de distribution de livres français sur le marché belge, La Nouvelle Diffusion. Dimitrijević lui confie la diffusion de son fonds sur le [[Benelux]]. Ensuite viendront [[François Maspero|Maspero]], les [[Presses universitaires de France|Puf]], [[Payot (éditions)|Payot]], et bien d’autres. L’expérience est rentable et bénéfique. « Ça mettait du beurre dans les épinards, reconnait André Versaille, mais ça nous a surtout appris le principe de réalité. Le véritable travail de l’éditeur commence quand le livre est sorti<ref name="Salles"/>.
André Versaille crée sa première maison d’édition en 1971. Elle s’appelle Complexe, du nom de la petite revue étudiante qu’il avait fondée dans le sillage des événements de [[mai 68]]. « Complexe » fait référence à l’idée de « complexité » développée par [[Edgar Morin]]<ref>Voir ''La Méthode'', Paris, Le Seuil, 1977.</ref>. « Son nom indique d’emblée que la maison ne cherche pas la facilité »<ref name="Salles">Alain Salles, « Trente ans avec et sans Complexe », ''Le Monde des Livres'', 20 avril 2001 {{lire en ligne|lien=https://www.lemonde.fr/archives/article/2001/04/20/trente-ans-avec-et-sans-complexe_4175088_1819218.html}}</ref>. Sur les conseils de son ami [[Vladimir Dimitrijević]], fondateur et directeur des [[Éditions L'Âge d'Homme]], il monte en même temps une structure de diffusion et de distribution de livres français sur le marché belge, La Nouvelle Diffusion. Dimitrijević lui confie la diffusion de son fonds sur le [[Benelux]]. Ensuite viendront [[François Maspero|Maspero]], les [[Presses universitaires de France|Puf]], [[Payot (éditions)|Payot]], et bien d’autres. L’expérience est rentable et bénéfique. « Ça mettait du beurre dans les épinards, reconnait André Versaille, mais ça nous a surtout appris le principe de réalité. Le véritable travail de l’éditeur commence quand le livre est sorti<ref name="Salles"/>.


Un an après, Danielle Vincken le rejoint et s’associe à lui. C’est elle qui s’occupera de la Nouvelle diffusion, ainsi que de la partie administrative et commerciale de l’entreprise. « Son rôle fut essentiel, dira André Versaille. Il n’est pas exagéré de dire que la maison lui doit sa longue survie<ref name="AV art14">http://www.andreversaille.com/ecrire/?exec=article_edit&id_article=14</ref>.» La Nouvelle diffusion aura diffusé près de {{nombre|200|maisons}} d’éditions françaises, devenant ainsi le troisième diffuseur belge indépendant, importateur de livres français.
Un an après, Danielle Vincken le rejoint et s’associe à lui. C’est elle qui s’occupera de la Nouvelle diffusion, ainsi que de la partie administrative et commerciale de l’entreprise. « Son rôle fut essentiel, dira André Versaille. Il n’est pas exagéré de dire que la maison lui doit sa longue survie<ref name="AV art14">{{lien web |titre=André Versaille |url=http://www.andreversaille.com/ecrire/?exec=article_edit&id_article=14 |site=andreversaille.com |consulté le=13-04-2023}}.</ref>.» La Nouvelle diffusion aura diffusé près de {{nombre|200|maisons}} d’éditions françaises, devenant ainsi le troisième diffuseur belge indépendant, importateur de livres français.


=== Un catalogue d’auteurs ===
=== Un catalogue d’auteurs ===
C’est Vladimir Dimitrijevic qui lui donna le sens et le goût du catalogue à bâtir. Et pour cela, sa relation aux auteurs fut un élément essentiel. Il dira : « Ce catalogue qui m’a tant apporté, c’est évidemment aux auteurs que je le dois, à ceux qui non seulement m’ont fait confiance, mais qui, à mes débuts, m’ont plus d’une fois recommandé à leurs amis »<ref>André Versaille, « Redevenir éditeur », in [[Élie Barnavi]], [[Gérard Chaliand]], [[Eric Hobsbawm]], ''et al.'', ''Pourquoi et comment je suis devenu historien'', André Versaille éditeur, 2008.</ref>
C’est Vladimir Dimitrijevic qui lui donna le sens et le goût du catalogue à bâtir. Et pour cela, sa relation aux auteurs fut un élément essentiel. Il dira : « Ce catalogue qui m’a tant apporté, c’est évidemment aux auteurs que je le dois, à ceux qui non seulement m’ont fait confiance, mais qui, à mes débuts, m’ont plus d’une fois recommandé à leurs amis. »<ref>André Versaille, « Redevenir éditeur », in [[Élie Barnavi]], [[Gérard Chaliand]], [[Eric Hobsbawm]], ''et al.'', ''Pourquoi et comment je suis devenu historien'', André Versaille éditeur, 2008.</ref>


« Être éditeur pour lui, c’est avoir envie d’offrir des livres qu’on aime. (…) Et cet amoureux de la lecture n’a de cesse de faire partager ses passions. La profession d’éditeur, André Versaille n’est pas loin de la comparer à un artisanat amoureux. “Dans mon métier, il y a bien sûr 90 % de travail de routine (facturation, gestion de stock, invendus, etc.) mais ce travail est largement (ré)compensé par (…)  le plaisir que j’éprouve quand le livre sort. (…) Ensuite, je guette les premières réactions dans la presse, dans le public. Bien sûr, les chiffres de ventes, c’est important, mais je reste d’abord attentif à la qualité du livre et à vérifier que la presse et le public saisissent son intérêt”<ref name="Grodent">Michel Grodent, « Directeur des Éditions Complexe, André Versaille se fait de son métier une conception généreuse, ''[[Le Soir]]'', 2 mars 1991.</ref>. »
« Être éditeur pour lui, c’est avoir envie d’offrir des livres qu’on aime. (…) Et cet amoureux de la lecture n’a de cesse de faire partager ses passions. La profession d’éditeur, André Versaille n’est pas loin de la comparer à un artisanat amoureux. “Dans mon métier, il y a bien sûr 90 % de travail de routine (facturation, gestion de stock, invendus, etc.) mais ce travail est largement (ré)compensé par (…)  le plaisir que j’éprouve quand le livre sort. (…) Ensuite, je guette les premières réactions dans la presse, dans le public. Bien sûr, les chiffres de ventes, c’est important, mais je reste d’abord attentif à la qualité du livre et à vérifier que la presse et le public saisissent son intérêt”<ref name="Grodent">Michel Grodent, « Directeur des Éditions Complexe, André Versaille se fait de son métier une conception généreuse, ''[[Le Soir]]'', 2 mars 1991.</ref>. »


=== Au début, les sciences humaines ===
=== Au début, les sciences humaines ===
Complexe commence par publier des textes de sciences humaines et « constitue petit à petit un catalogue où on trouve [[Theodor Reik]], [[Karl Popper]], [[Theodor W. Adorno]] »<ref name="Meudal">Gérard Meudal, « Si Versaille m’était conté », ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 20 mars 1986</ref>, et, « entre autres, le surprenant petit livre de Freud sur la cocaïne. »<ref name="P. L.">P. L., « Quinze ans de Complexe », ''Le Monde des Livres'', 4 avril 1986 {{lire en ligne|lien=https://www.lemonde.fr/archives/article/1986/04/04/quinze-ans-de-complexe_2917786_1819218.html}}</ref> Car il « ne faudrait pas méconnaître les ouvertures psychanalytiques et philosophiques d’un éditeur qui s’est payé le luxe de mettre l’accent, bien avant d’autres sur des penseurs aussi conformes à nos souhaits actuels que Karl Popper ou [[Leszek Kołakowski]]. »<ref name="Grodent"/>
Complexe commence par publier des textes de sciences humaines et « constitue petit à petit un catalogue où on trouve [[Theodor Reik]], [[Karl Popper]], [[Theodor W. Adorno]] »<ref name="Meudal">Gérard Meudal, « Si Versaille m’était conté », ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 20 mars 1986</ref>, et, « entre autres, le surprenant petit livre de Freud sur la cocaïne. »<ref name="P. L.">P. L., « Quinze ans de Complexe », ''Le Monde des Livres'', 4 avril 1986 {{lire en ligne|lien=https://www.lemonde.fr/archives/article/1986/04/04/quinze-ans-de-complexe_2917786_1819218.html}}</ref> Car il « ne faudrait pas méconnaître les ouvertures psychanalytiques et philosophiques d’un éditeur qui s’est payé le luxe de mettre l’accent, bien avant d’autres sur des penseurs aussi conformes à nos souhaits actuels que Karl Popper ou [[Leszek Kołakowski]]. »<ref name="Grodent"/>


=== Le goût de l’histoire ===
=== Le goût de l’histoire ===
Le fonds Complexe est surtout constitué d’ouvrages historiques. Le goût de l’histoire lui fut donné par son père qui lui fit lire très jeune les auteurs de romans populaires historiques (Dumas, Féval, Orczy, Zévaco). La lecture du ''Comte de Monte-Cristo'' provoqua également son éveil à la conscience politique : « Son destin [celui d’Edmond Dantès] allait me faire saisir, confusément mais sûrement, que l’on pouvait être emprisonné pour des idées. »<ref name="AV art14" /> « Si j’ai lu plus tard Michelet, et plus tard encore Tocqueville, c’est bien grâce à Dumas. Bien sûr, j’ai pas mal évolué depuis, mais un premier amour littéraire - comme un premier amour tout court, d’ailleurs – ne s’oublie pas. Cependant, aujourd’hui, l’histoire m’intéresse comme lieu de débats, à explorer pour comprendre notre actualité. »<ref name="Grodent"/> En 1980, « André Versaille, crée la première collection d’inédits au format de poche, La Mémoire du Siècle. »<ref name="Grodent"/> « Le projet a vu le jour à la suite de discussions avec l’historien [[Philippe Ariès]]. J’avais envie de livres qui analysent les mentalités sur un temps court, à partir d’un moment historique donné à la faveur d’un événement qui cristallise les passions et opère comme un révélateur. »<ref name="Meudal"/> C’est « la collection qui devait asseoir la renommée de la maison.  »<ref name="P. L."/> « Une collection de petits ouvrages passionnants comme des romans policiers où un auteur compétent mais pas pète-sec traite d’une question cruciale qui a agité les esprits depuis 1900 (Le génocide arménien, Le procès de Vichy, La libération de Paris, Les Jeux olympiques de Berlin, L’assassinat de Jaurès ou La déstalinisation. »<ref name="Grodent"/>
Le fonds Complexe est surtout constitué d’ouvrages historiques. Le goût de l’histoire lui fut donné par son père qui lui fit lire très jeune les auteurs de romans populaires historiques (Dumas, Féval, Orczy, Zévaco). La lecture du ''Comte de Monte-Cristo'' provoqua également son éveil à la conscience politique : « Son destin [celui d’Edmond Dantès] allait me faire saisir, confusément mais sûrement, que l’on pouvait être emprisonné pour des idées. »<ref name="AV art14" /> « Si j’ai lu plus tard Michelet, et plus tard encore Tocqueville, c’est bien grâce à Dumas. Bien sûr, j’ai pas mal évolué depuis, mais un premier amour littéraire - comme un premier amour tout court, d’ailleurs – ne s’oublie pas. Cependant, aujourd’hui, l’histoire m’intéresse comme lieu de débats, à explorer pour comprendre notre actualité. »<ref name="Grodent"/> En 1980, « André Versaille, crée la première collection d’inédits au format de poche, La Mémoire du Siècle. »<ref name="Grodent"/> « Le projet a vu le jour à la suite de discussions avec l’historien [[Philippe Ariès]]. J’avais envie de livres qui analysent les mentalités sur un temps court, à partir d’un moment historique donné à la faveur d’un événement qui cristallise les passions et opère comme un révélateur. »<ref name="Meudal"/> C’est « la collection qui devait asseoir la renommée de la maison. »<ref name="P. L."/> « Une collection de petits ouvrages passionnants comme des romans policiers où un auteur compétent mais pas pète-sec traite d’une question cruciale qui a agité les esprits depuis 1900 (Le génocide arménien, Le procès de Vichy, La libération de Paris, Les Jeux olympiques de Berlin, L’assassinat de Jaurès ou La déstalinisation. »<ref name="Grodent"/>


« De petits livres (…) qui réconcilient l’histoire événementielle, politique, avec la longue durée, histoire des mentalités, la vie profonde des sociétés dont chaque événement est une crise. La réussite est telle que, dès l’an prochain, Complexe va lancer, sur le même principe, La Mémoire des siècles qui évoquera les événements-clés de l’histoire de l’humanité et la manière dont ils ont été vécus et pensés par leurs contemporains<ref name="P. L."/>. » « De la mort de Socrate à la Commune de Paris. »<ref name="Meudal"/>
« De petits livres (…) qui réconcilient l’histoire événementielle, politique, avec la longue durée, histoire des mentalités, la vie profonde des sociétés dont chaque événement est une crise. La réussite est telle que, dès l’an prochain, Complexe va lancer, sur le même principe, La Mémoire des siècles qui évoquera les événements-clés de l’histoire de l’humanité et la manière dont ils ont été vécus et pensés par leurs contemporains<ref name="P. L."/>. » « De la mort de Socrate à la Commune de Paris. »<ref name="Meudal"/>


Peu après, « André Versaille crée Historiques, une collection de livres de réédition d’ouvrages historiques en poche. Parmi ceux-ci, ''Ni droite, ni gauche'' de [[Zeev Sternhell]]. À la suite des fortes critiques de plusieurs historiens et politologues de Sciences-po Paris, le Seuil, l’éditeur du livre, avait renoncé à en poursuivre la commercialisation, tandis que les autres grands éditeurs d’Histoire n’avaient pas désiré le reprendre<ref>André Versaille, « Zeev Sternhell, un historien à l’intransigeance stimulante », ''Causeur'' {{lire en ligne|lien=https://www.causeur.fr/zeev-sternhell-historien-ni-droite-ni-gauche-178575}}</ref>.
Peu après, « André Versaille crée Historiques, une collection de livres de réédition d’ouvrages historiques en poche. Parmi ceux-ci, ''Ni droite, ni gauche'' de [[Zeev Sternhell]]. À la suite des fortes critiques de plusieurs historiens et politologues de Sciences-po Paris, le Seuil, l’éditeur du livre, avait renoncé à en poursuivre la commercialisation, tandis que les autres grands éditeurs d’Histoire n’avaient pas désiré le reprendre<ref>André Versaille, « Zeev Sternhell, un historien à l’intransigeance stimulante », ''Causeur'' {{lire en ligne|lien=https://www.causeur.fr/zeev-sternhell-historien-ni-droite-ni-gauche-178575}}</ref>.


=== Le Genre humain ===
=== Le Genre humain ===
« Dans le même temps, Complexe poursuit la publication de la revue Le Genre humain, qu’elle a repris (…) aux éditions Fayard. »<ref name="P. L."/>», « si intelligemment animée par [[Maurice Olender]] qui, au fil des années a réussi à devenir un instrument d’analyse et de dénonciation des discriminations de tout bord. »<ref name="Grodent"/>
« Dans le même temps, Complexe poursuit la publication de la revue Le Genre humain, qu’elle a repris (…) aux éditions Fayard. »<ref name="P. L."/>», « si intelligemment animée par [[Maurice Olender]] qui, au fil des années a réussi à devenir un instrument d’analyse et de dénonciation des discriminations de tout bord. »<ref name="Grodent"/>


=== Un colloque pour un anniversaire ===
=== Un colloque pour un anniversaire ===
Pour les {{nombre|15|ans}} de Complexe, la maison a organisé à Bruxelles un colloque « Penser le {{s-|XX}} », qui a réuni [[Hélène Carrère d’Encausse]], [[Gérard Chaliand]], [[Marc Ferro]], [[Pierre Milza]]…<ref name="P. L."/>. « Les éditions Complexe font désormais figure de doyen des petits éditeurs indépendants des années 1970-1980. (…) Deux atouts décisifs ont assuré la durabilité de l’entreprise : le choix de l’inédit au format de « poche » qui, vu son faible coût, ne surcharge pas le stock des libraires et peut ainsi demeurer « à vie » sur leurs rayonnages, et, dans le même temps, la mise en place d’un réseau autonome de diffusion-distribution : Nouvelle Diffusion (…). D’où un contrôle permanent de toute la chaine de vie du livre. C’est à partir de cette réflexion atypique mais déterminante qu’a pu se développer une véritable politique éditoriale, se constituer un catalogue d’auteurs, de textes inédits ou rares. »<ref name="Gendre Libé19910523">Bruno Gendre, ''Libération'', 23 mai 1991.</ref>
Pour les {{nombre|15|ans}} de Complexe, la maison a organisé à Bruxelles un colloque « Penser le {{s-|XX}} », qui a réuni [[Hélène Carrère d’Encausse]], [[Gérard Chaliand]], [[Marc Ferro]], [[Pierre Milza]]…<ref name="P. L."/>. « Les éditions Complexe font désormais figure de doyen des petits éditeurs indépendants des années 1970-1980. (…) Deux atouts décisifs ont assuré la durabilité de l’entreprise : le choix de l’inédit au format de « poche » qui, vu son faible coût, ne surcharge pas le stock des libraires et peut ainsi demeurer « à vie » sur leurs rayonnages, et, dans le même temps, la mise en place d’un réseau autonome de diffusion-distribution : Nouvelle Diffusion (…). D’où un contrôle permanent de toute la chaine de vie du livre. C’est à partir de cette réflexion atypique mais déterminante qu’a pu se développer une véritable politique éditoriale, se constituer un catalogue d’auteurs, de textes inédits ou rares. »<ref name="Gendre Libé19910523">Bruno Gendre, ''Libération'', 23 mai 1991.</ref>


En 2001, « près de 900 titres sont publiés depuis 1971, dont 500 restent au catalogue ; une quarantaine de livres par an pour un chiffre d’affaires de {{nombre|10|millions}} de francs ({{nombre|1.5|millions}} d’euros)<ref>A. S., « Trente ans avec et sans Complexe », ''Le Monde des Livres'', 15 avril 2001 {{lire en ligne|lien=https://www.lemonde.fr/archives/article/2001/04/15/trente-ans-avec-et-sans-complexe_4175041_1819218.html}}</ref>.
En 2001, « près de 900 titres sont publiés depuis 1971, dont 500 restent au catalogue ; une quarantaine de livres par an pour un chiffre d’affaires de {{nombre|10|millions}} de francs ({{nombre|1.5|million}} d’euros)<ref name="Salles"/>.


=== La littérature ===
=== La littérature ===
« Complexe se devait d’envahir la littérature. Utilisant la même tactique, André Versaille a lancé la collection Le Regard littéraire qui constitue une véritable originalité. (…) Nous voulions montrer, contre Lagarde et Michard, que la littérature peut être polémique ; qu’elle peut être même violente et fanatique »<ref>Sophie Obaldia, « Les vingt ans de ''Complexe'' : l’histoire autrement », ''Le Figaro littéraire'', 6 mai 1991</ref>, « des jugements d’écrivains sur leurs pairs »<ref name="Gendre Libé19910523" />. « Récits de voyages ou écrits critiques et esthétiques de grands auteurs sur d’autres artistes : voyages de Taine, Régnier ou Mérimée, lettres de Proust et de Gide, pamphlets (…) de Gombrowicz contre les poètes, écrits sur la peinture de Barrès (Le Greco), de Zola (Manet) ou de Verhaeren (Ensor), sans oublier Gracq, Blanchot, Céline ou Zinoviev. »<ref name="Gendre Libé19910523" />
« Complexe se devait d’envahir la littérature. Utilisant la même tactique, André Versaille a lancé la collection Le Regard littéraire qui constitue une véritable originalité. (…) Nous voulions montrer, contre Lagarde et Michard, que la littérature peut être polémique ; qu’elle peut être même violente et fanatique »<ref name="Obaldia">Sophie Obaldia, « Les vingt ans de ''Complexe'' : l’histoire autrement », ''Le Figaro littéraire'', 6 mai 1991</ref>, « des jugements d’écrivains sur leurs pairs »<ref name="Gendre Libé19910523" />. « Récits de voyages ou écrits critiques et esthétiques de grands auteurs sur d’autres artistes : voyages de Taine, Régnier ou Mérimée, lettres de Proust et de Gide, pamphlets (…) de Gombrowicz contre les poètes, écrits sur la peinture de Barrès (Le Greco), de Zola (Manet) ou de Verhaeren (Ensor), sans oublier Gracq, Blanchot, Céline ou Zinoviev. »<ref name="Gendre Libé19910523" />


« Cette collection ranime enfin le plaisir de « discuter » littérature. Dans la tradition du siècle dernier, Jules Barbey d’Aurevilly s’enflamme contre Diderot, tandis qu’Alexandre Dumas, encore lui, raconte dans ses Nouveaux Mémoires (inédites), ses relations avec Gérard de Nerval. On s’amuse beaucoup à comprendre comment un écrivain, en accablant un autre, brosse le plus souvent son propre portrait<ref>Sophie Obaldia, Les vingt ans de ''Complexe'' : l’histoire autrement, ''Le Figaro littéraire'', 6 mai 1991.</ref>. »
« Cette collection ranime enfin le plaisir de « discuter » littérature. Dans la tradition du siècle dernier, Jules Barbey d’Aurevilly s’enflamme contre Diderot, tandis qu’Alexandre Dumas, encore lui, raconte dans ses Nouveaux Mémoires (inédits), ses relations avec Gérard de Nerval. On s’amuse beaucoup à comprendre comment un écrivain, en accablant un autre, brosse le plus souvent son propre portrait. »<ref name="Obaldia"/>


=== Un spectacle pour les {{nombre|20|ans}} de Complexe ===
=== Un spectacle pour les {{nombre|20|ans}} de Complexe ===
Pour les {{nombre|20|ans}} de Complexe, André Versaille a présenté un spectacle : La Bêtise, l’art et la vie – En écrivant Madame Bovary, interprété par François Périer et mis en scène par Claude Chabrol. « Une lettre « fictive » de Gustave Flaubert ou, plus exactement, une lettre constituée à partir d’extraits de différentes missives s’enchaînant pour n’en former qu’une seule, censée avoir été écrite au moment de l’élaboration de Madame Bovary. Cet exercice, qui pourra effrayer quelques puristes, aboutit en fait à un résultat étonnement convaincant, auquel n’a pu parvenir qu’un grand amoureux de Flaubert : André Versaille. »<ref>[[Patrick Kéchichian]], « Vingt ans de Complexe », ''Le Monde'', 29 mars 1991{{lire en ligne|lien=https://www.lemonde.fr/archives/article/1991/03/29/vingt-ans-de-complexe_4018610_1819218.html}}</ref>
Pour les {{nombre|20|ans}} de Complexe, André Versaille a présenté un spectacle : ''La Bêtise, l’art et la vie – En écrivant Madame Bovary'', interprété par [[François Périer]] et mis en scène par [[Claude Chabrol]]. « Une lettre « fictive » de Gustave Flaubert ou, plus exactement, une lettre constituée à partir d’extraits de différentes missives s’enchaînant pour n’en former qu’une seule, censée avoir été écrite au moment de l’élaboration de Madame Bovary. Cet exercice, qui pourra effrayer quelques puristes, aboutit en fait à un résultat étonnement convaincant, auquel n’a pu parvenir qu’un grand amoureux de Flaubert : André Versaille. »<ref>[[Patrick Kéchichian]], « Vingt ans de Complexe », ''Le Monde'', 29 mars 1991{{lire en ligne|lien=https://www.lemonde.fr/archives/article/1991/03/29/vingt-ans-de-complexe_4018610_1819218.html}}</ref>


Le pas vers la littérature franchit, Complexe lance la collection L’Heure furtive « qui propose de courtes fictions inédites d’auteurs étrangers (…) comme Bai Xianyong, Hadzis, Kavan , Iwaskievicz (…) ou Caïo Fernando Abreu<ref>Bruno Gendre, ''Libération'', 23 mai 1991</ref>
Complexe lance la collection L’Heure furtive « qui propose de courtes fictions inédites d’auteurs étrangers (…) comme Bai Xianyong, Hadzis, Kavan , Iwaskievicz (…) ou Caïo Fernando Abreu. »<ref name="Gendre Libé19910523" />


=== Un best-seller : L’âge des extrêmes, d’Eric Hobsbawm ===
=== Un best-seller : ''L’Âge des extrêmes'', d’Eric Hobsbawm ===
En 1998, Complexe publie son best-seller L’Âge des extrêmes d’Eric Hobsbawm, dont l’éditeur assura lui-même la traduction de l’anglais. Un ouvrage « refusé par plusieurs éditeurs et qui a dépassé les {{nombre|60000|exemplaires}}<ref>A. S., ''Le Monde des Livres'', 20 avril 2001.</ref>. »
En 1998, Complexe publie son best-seller ''[[L’Âge des extrêmes]]'' d’[[Eric Hobsbawm]], dont l’éditeur assura lui-même la traduction de l’anglais. Un ouvrage « refusé par plusieurs éditeurs et qui a dépassé les {{nombre|60000|exemplaires}}. »<ref name="Salles"/>


En 1999, le [[Groupe Vilo|groupe éditorial Vilo]] rachète Complexe et la Nouvelle Diffusion. En 2003, Vilo est racheté par l'industriel Michel Scotto et l'imprimeur Dominique Stagliano. Danielle Vincken et André Versaille démissionnent<ref>« Complexe menacée d’être simplifiée », ''La république des livres'', 15 septembre 2007</ref>{{,}}<ref>Alain Beuve-Méry, « Remue-ménage chez Vilo. Antoine de Gaudemar part, André Versaille est écarté de Complexe. », ''Le Monde'', 20 septembre 2007 {{lire en ligne|n=https://www.lemonde.fr/livres/article/2007/09/20/remue-menage-chez-vilo_957398_3260.html}}</ref>. Ce dernier crée alors la nouvelle maison d’édition qui porte son nom.
En 1999, le groupe éditorial Vilo rachète Complexe et la Nouvelle Diffusion. Cependant, en 2003, Vilo est racheté lui-même par un imprimeur et un armateur.

Danielle Vincken et André Versaille démissionneront<ref>"Complexe menacée d’être simplifiée", ''La république des livres'', 15 septembre 2007(archive)</ref>{{,}}<ref>"Remue-ménage chez Vilo"(archive) ''Le Monde'', 21 septembre 2007</ref>. Ce dernier créera alors la nouvelle maison d’édition qui porte son nom.


=== Éditeur au sens anglo-saxon ===
=== Éditeur au sens anglo-saxon ===
André Versaille a conçu un Dictionnaire de la pensée de Voltaire par lui-même, « un travail remarquable où l’on découvre les multiples facettes de Voltaire<ref>Anne Muratori, ''Le Figaro'', 1994</ref>», ainsi qu’une édition des œuvres complètes de La Fontaine – Œuvres, sources et postérité, dont l’originalité principale réside dans la juxtaposition de chaque Conte ou Fable de La Fontaine avec le texte (d’Esope, Boccace, Verdizotti, L’Arioste…) qui a inspiré le poète. Parallèlement, il conduit deux livres d’entretiens croisés : Voyage dans le demi-siècle – Entretiens croisés avec [[Gérard Chaliand]] et [[Jean Lacouture]], et , {{nombre|60|ans}} de [[conflit israélo-arabe]], témoignages pour l’Histoire. Entretiens croisés avec Boutros Boutros-Ghali et Shimon Pérès
André Versaille a conçu un ''Dictionnaire de la pensée de Voltaire par lui-même'', « un travail remarquable où l’on découvre les multiples facettes de Voltaire »<ref>Anne Muratori, ''Le Figaro'', 1994</ref>», ainsi qu’une édition des œuvres complètes de La Fontaine – Œuvres, sources et postérité, dont l’originalité principale réside dans la juxtaposition de chaque Conte ou Fable de La Fontaine avec le texte (d’Ésope, Boccace, [[Giovanni Maria Verdizotti|Verdizotti]], L’Arioste…) qui a inspiré le poète. Parallèlement, il conduit deux livres d’entretiens croisés : ''Voyage dans le demi-siècle – Entretiens croisés avec [[Gérard Chaliand]] et [[Jean Lacouture]]'', et , ''60 ans de [[conflit israélo-arabe]], témoignages pour l’Histoire. Entretiens croisés avec Boutros Boutros-Ghali et Shimon Pérès''.

== 2008 : naissance d’andre versaille éditeur ==
« Quand André Versaille, fondateur de la maison d’édition éponyme, raconte sa conception de l’Histoire et du métier d’éditeur historique, on sent vibrer sa passion pour l’Histoire, la dialectique et la culture.

D’ailleurs, plus que des livres, André Versaille éditeur propose une vision du monde. Rencontre avec un éditeur pas tout à fait comme les autres :

« Au-delà de mon goût pour l'Histoire, je considère celle-ci presque comme une école de sagesse : elle nous amène à comprendre que notre point de vue "ici et maintenant" n’est pas universel. Par là, elle nous pousse à tenter de "discerner" avant de juger. Bien évidemment, faut-il le préciser, comprendre ne veut pas dire exonérer. Pour autant, je n’estime pas que mon métier s’apparente à celui d’un juge. La question pour moi n’est pas de condamner les Croisés, les guerres de religions, la colonisation, les staliniens, etc. (il y a d’ailleurs belle lurette que ces questions sont entendues), mais de fournir au lecteur la boîte à outils qui lui permette de comprendre "comment pouvait-on être" un Croisé, un fanatique chrétien, un colonialiste, un stalinien. Les historiens qui me stimulent sont ceux qui tentent d'appréhender les temps anciens en se détachant le plus possible de leur regard d’aujourd’hui, en s’immergeant dans le contexte et les mentalités de l'époque. (…)

C’est d’ailleurs ce qui m’amène à publier des auteurs dont je ne partage pas le point de vue, mais dont l’analyse m’oblige à remettre en cause mes propres certitudes. (…) D’une certaine manière, et jusqu’à un certain point, il est sain de publier aussi "contre soi". (…) En revanche, je n’ai pas envie de publier des auteurs qui utilisent leur travail d’historien comme une arme idéologique, quand bien même ce serait au service d’une cause noble. L'Histoire engagée me paraît souvent biaisée et les thèses développées le sont très souvent à charge. (…) Nous sommes baignés dans les présupposés qui non seulement nous « interdisent » certaines opinions, mais qui refusent même le principe de certaines analyses. Je vous donne un exemple : dans les années 1960-1970, tout historien en Europe occidental qui aurait tenté une comparaison entre le nazisme et le stalinisme aurait été immédiatement accusé de vouloir « banaliser » le nazisme. Et il est vrai qu’à l’époque, les tenants de ce "comparatisme" se situaient le plus souvent à l’extrême droite. Il n’empêche que sur le fond, cette comparaison historique est pleinement légitime. Aujourd’hui la comparaison entre les deux dictatures se fait naturellement. Toutefois, cette libération aura pris des décennies.<ref>Agathe Bozon, ''Lecteurs'', 8 novembre 2011.</ref> »


== 2008 : naissance d’André Versaille éditeur ==
En dehors de l’Histoire, cette maison a inauguré une collection de dictionnaires intimes où, par ordre alphabétique, des écrivains racontent leurs souvenirs, leurs rencontres, leurs amitiés, leurs lectures… C’est la collection « Fragments d’une vie » dans laquelle ont été publiés, entre autres, Jean-Claude Carrière, Gilles Lapouge, Michel Le Bris et Alain Mabanckou.
En dehors de l’Histoire, André Versaille éditeur a publié une collection, Fragments d’une vie, de dictionnaires intimes où, par ordre alphabétique, des écrivains (Jean-Claude Carrière, Gilles Lapouge, Michel Le Bris et Alain Mabanckou…) racontent leurs souvenirs, leurs rencontres, leurs amitiés, leurs lectures…


Suite à des aléas subis par cette seconde maison d’édition<ref>{{lien web |auteur1=Mélanie Geelkens |titre=Les drôles de comptes de Renaissance du livre |url=https://www.levif.be/actualite/belgique/les-droles-de-comptes-de-renaissance-du-livre/article-normal-792715.html |site=Levif.be |date=01-02-2018 |consulté le=11-07-2020}}.</ref>, il créé, aux éditions de L’Archipel, la collection qui a commencé par rééditer les titres d’Histoire les plus importants parus aux  éditions Complexe et chez André Versaille éditeur.
À la suite d'aléas subis par cette seconde maison d’édition<ref>{{lien web |auteur1=Mélanie Geelkens |titre=Les drôles de comptes de Renaissance du livre |url=https://www.levif.be/actualite/belgique/les-droles-de-comptes-de-renaissance-du-livre/article-normal-792715.html |site=Levif.be |date=01-02-2018 |consulté le=11-07-2020}}.</ref>, il crée, aux éditions de L’Archipel, la collection qui a commencé par rééditer les titres d’Histoire les plus importants parus aux  éditions Complexe et chez André Versaille éditeur.


== Documentariste ==
== Documentariste ==
Entre 2004 et 2019, André Versaille a passé plusieurs séjours au Rwanda où il a eu l’occasion d’interviewer de nombreux Rwandais. De cette expérience il a tiré deux documentaires traitant des douleurs post-génocidaires au Rwanda : « Auteur en 2014 de l’inoubliable Rwanda, la vie après – Paroles de mères, André Versaille poursuit son voyage avec ce volet (Rwanda, un génocide en héritage – Paroles de jeunes). Cadrés en plan rapproché, les sept jeunes nous fixent, conférant au film une force inouïe. Seule compte leur parole. (…) D’une intensité rare, le film exhume les souffrances tues.<ref>Marie Cailletet, ''Télérama (TTT)'', avril 2019</ref>{{,}}<ref>Marc Belpois, « Rwanda, la vie après : l'horreur en face et sur Arte », ''Télérama'', 8 mars 2015 (lire en ligne (archive))</ref>{{,}}<ref>Siegfried Forster P, «Rwanda. Paroles de mères », la survie après le viol », ''Radio France internationale'', 28 janvier 2015 (lire en ligne (archive))</ref>{{,}}<ref>http://www.andreversaille.com/?Rwanda-un-genocide-en-heritage et http://www.andreversaille.com/?Rwanda-la-vie-apres-Paroles-de-meres</ref>»
Entre 2004 et 2019, André Versaille a passé plusieurs séjours au [[Rwanda]] où il a eu l’occasion d’interviewer de nombreux Rwandais. De cette expérience il a tiré deux documentaires traitant des douleurs post-génocidaires au Rwanda : « Auteur en 2014 de l’inoubliable ''Rwanda, la vie après – Paroles de mères'', André Versaille poursuit son voyage avec ce volet (''Rwanda, un génocide en héritage – Paroles de jeunes''). Cadrés en plan rapproché, les sept jeunes nous fixent, conférant au film une force inouïe. Seule compte leur parole. (…) D’une intensité rare, le film exhume les souffrances tues. »<ref>Marie Cailletet, ''Télérama (TTT)'', avril 2019</ref>{{,}}<ref>Marc Belpois, « Rwanda, la vie après : l'horreur en face et sur Arte », ''Télérama'', 8 mars 2015 (lire en ligne (archive))</ref>{{,}}<ref>Siegfried Forster, « Rwanda. Paroles de mères », la survie après le viol », ''Radio France internationale'', 28 janvier 2015 {{lire en ligne|lien=https://www.rfi.fr/fr/afrique/20150128-rwanda-vie-apres-paroles-meres-survie-viol-Andre-Versailles-Benoit-Dervaux}}</ref>{{,}}<ref>http://www.andreversaille.com/?Rwanda-un-genocide-en-heritage et http://www.andreversaille.com/?Rwanda-la-vie-apres-Paroles-de-meres</ref>


== Parmi les auteurs publiés ==
== Parmi les auteurs publiés ==


=== Historiens ===
=== Historiens ===
Jean-Pierre Azema, Élie Barnavi, Jean-Jacques Becker, Serge Berstein, Pierre Chaunu, Marc Ferro, Max Gallo, Mohammed Harbi, Eric Hobsbawm, André Kaspi, Jean Lacouture, Jacques Le Goff, Pierre Milza, Zeev Sternhell, Maurice Vaisse, Jean-Pierre Vernant, Pierre Vidal-Naquet…
[[Jean-Pierre Azema]], [[Élie Barnavi]], [[Jean-Jacques Becker]], [[Serge Berstein]], [[Pierre Chaunu]], [[Marc Ferro]], [[Max Gallo]], [[Mohammed Harbi]], [[Eric Hobsbawm]], [[André Kaspi]], [[Jean Lacouture]], [[Jacques Le Goff]], [[Pierre Milza]], [[Zeev Sternhell]], [[Maurice Vaisse]], [[Jean-Pierre Vernant]], [[Pierre Vidal-Naquet]]


=== Politologues ===
=== Politologues ===
Raymond Aron, Hélène Carrère d’Encausse, Gérard Chaliand, Alfred Grosser, Jean-François Revel…
[[Raymond Aron]], [[Hélène Carrère d’Encausse]], [[Gérard Chaliand]], [[Alfred Grosser]], [[Jean-François Revel]]


=== Écrivains ===
=== Écrivains ===
Pierre Assouline, Maurice Blanchot, Elisabeth Bowen, Jean-Claude Carrière, Louis-Ferdinand Céline, Jerome Charyn, Hugo Claus, Witold Gombrowicz, Julien Gracq, Gilles Lapouge, Michel Le Bris, Alain Mabankou, Pierre Mertens, Manuel Vasquez Montalban, Lyonel Trouillot, Israel Zangwill, Alexandre Zinoviev…
[[Pierre Assouline]], [[Maurice Blanchot]], [[Elizabeth Bowen]], [[Jean-Claude Carrière]], [[Louis-Ferdinand Céline]], [[Jerome Charyn]], [[Hugo Claus]], [[Witold Gombrowicz]], [[Julien Gracq]], [[Gilles Lapouge]], [[Michel Le Bris]], [[Alain Mabanckou]], [[Pierre Mertens]], [[Manuel Vasquez Montalban]], [[Lyonel Trouillot]], [[Israel Zangwill]], [[Alexandre Zinoviev]]


=== Hommes politiques ===
=== Hommes politiques ===
Daniel Cohn-Bendit, Boutros Boutros Ghali, Shimon Peres, Guy Verhofstadt…
[[Daniel Cohn-Bendit]], [[Boutros Boutros-Ghali]], [[Shimon Peres]], [[Guy Verhofstadt]]


=== Psychanalistes ===
=== Psychanalistes ===
Sigmund Freud, Theodor Reik, Erich Fromm.  
[[Sigmund Freud]], [[Theodor Reik]], [[Erich Fromm]]


=== Philosophes ===
=== Philosophes ===
Theodor Adorno, Cornelius Castoriadis, Leszek Kolakowski, Edgar Morin, Karl Popper.
[[Theodor Adorno]], [[Cornelius Castoriadis]], [[Leszek Kolakowski]], [[Edgar Morin]], [[Karl Popper]]


=== Scientifiques ===
=== Scientifiques ===
Albert Jacquard, Desmond Morris.
[[Albert Jacquard]], [[Desmond Morris]]


=== Classiques ===
=== Classiques ===
Baudelaire, Chateaubriand, Gracq, Flaubert, La Fontaine, Proust, Tolstoï, Voltaire, Zola.
[[Baudelaire]], [[François-René de Chateaubriand|Chateaubriand]], [[Gracq]], [[Flaubert]], [[Jean de La Fontaine|La Fontaine]], [[Proust]], [[Tolstoï]], [[Voltaire]], [[Zola]]


== Publications ==
== Publications ==


En tant qu’auteur, il a publié :
En tant qu’auteur, il a publié :
* ''Penser le {{s-|XX|e}}'', actes du colloque du 18-{{date-|19 avril 1986}} sous la direction de André Versaille, Éditions Complexe, 1990 {{ISBN|2-87027-330-4}}.
* ''Penser le {{s-|XX|e}}'', actes du colloque du 18-{{date-|19 avril 1986}} sous la direction de André Versaille, Éditions Complexe, 1990 {{ISBN|2-87027-330-4}}.
* ''La Bêtise, l’art et la vie. En écrivant Madame Bovary'' (montage de la correspondance de [[Gustave Flaubert]] à [[Louise Colet]]), [[1991]].
* ''La Bêtise, l’art et la vie. En écrivant Madame Bovary'' (montage de la correspondance de [[Gustave Flaubert]] à [[Louise Colet]]), [[1991]].
* ''Dictionnaire de la pensée de [[Voltaire]]'', 1994.
* ''Dictionnaire de la pensée de [[Voltaire]]'', 1994.
* ''[[Jean de La Fontaine]] : œuvres, sources et postérité'', 1996.
* ''[[Jean de La Fontaine]] : œuvres, sources et postérité'', 1996.
* ''Voyage dans le demi-siècle. Entretiens croisés avec [[Gérard Chaliand]] et [[Jean Lacouture]]'', Éditions Complexe, Collection Bibliothèque Complexe, 2001.
* ''Voyage dans le demi-siècle. Entretiens croisés avec [[Gérard Chaliand]] et [[Jean Lacouture]]'', Éditions Complexe, Collection Bibliothèque Complexe, 2001.
* ''Voltaire, un intellectuel contre le fanatisme'', [[La Renaissance du livre]] 2002 {{ISBN|2804605671}}.
* ''Voltaire, un intellectuel contre le fanatisme'', [[La Renaissance du livre]] 2002 {{ISBN|2804605671}}.
* ''[[Boutros Boutros-Ghali]], [[Shimon Peres]], {{nombre|60|ans}} de [[conflit israélo-arabe]], témoignages pour l’Histoire'', Éditions Complexe, 2006 {{ISBN|2804800709}}.
* ''[[Boutros Boutros-Ghali]], [[Shimon Peres]], {{nombre|60|ans}} de [[conflit israélo-arabe]], témoignages pour l’Histoire'', Éditions Complexe, 2006 {{ISBN|2804800709}}.
* ''Autodictionnaire Voltaire'', Éditions Omnibus, 2013.
* ''Autodictionnaire Voltaire'', Éditions Omnibus, 2013.
* ''Les musulmans ne sont pas des bébés phoques'', [[éditions de l'Aube]], 2017
* {{Ouvrage |langue=fr |titre=Les musulmans ne sont pas des bébés phoques |sous-titre=pour en finir avec notre déni ! |lieu=La Tour d'Aigues |éditeur=[[Éditions de l'Aube]] |collection=Monde en cours |année=2017 |pages totales=260 |isbn=978-2-8159-2516-7}}.
* ''Armande ou le Chagrin de Molière'', Les Presses de la Cité, 2022, 365 p. {{ISBN|978-2-258-20011-1}}.
* ''Tout Molière'', Ed. Bouquins, 2022, 2300 p. {{ISBN|978-2-221-24121-9}}


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Dernière version du 23 octobre 2023 à 21:56

André Versaille
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Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (74 ans)
AnversVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Éditeur, éditeur associé, écrivain, documentaristeVoir et modifier les données sur Wikidata

André Versaille (nom de plume d’André Asaël), né le à Anvers, est éditeur, écrivain et documentariste.

Éditions Complexe[modifier | modifier le code]

André Versaille crée sa première maison d’édition en 1971. Elle s’appelle Complexe, du nom de la petite revue étudiante qu’il avait fondée dans le sillage des événements de mai 68. « Complexe » fait référence à l’idée de « complexité » développée par Edgar Morin[1]. « Son nom indique d’emblée que la maison ne cherche pas la facilité »[2]. Sur les conseils de son ami Vladimir Dimitrijević, fondateur et directeur des Éditions L'Âge d'Homme, il monte en même temps une structure de diffusion et de distribution de livres français sur le marché belge, La Nouvelle Diffusion. Dimitrijević lui confie la diffusion de son fonds sur le Benelux. Ensuite viendront Maspero, les Puf, Payot, et bien d’autres. L’expérience est rentable et bénéfique. « Ça mettait du beurre dans les épinards, reconnait André Versaille, mais ça nous a surtout appris le principe de réalité. Le véritable travail de l’éditeur commence quand le livre est sorti[2].

Un an après, Danielle Vincken le rejoint et s’associe à lui. C’est elle qui s’occupera de la Nouvelle diffusion, ainsi que de la partie administrative et commerciale de l’entreprise. « Son rôle fut essentiel, dira André Versaille. Il n’est pas exagéré de dire que la maison lui doit sa longue survie[3].» La Nouvelle diffusion aura diffusé près de 200 maisons d’éditions françaises, devenant ainsi le troisième diffuseur belge indépendant, importateur de livres français.

Un catalogue d’auteurs[modifier | modifier le code]

C’est Vladimir Dimitrijevic qui lui donna le sens et le goût du catalogue à bâtir. Et pour cela, sa relation aux auteurs fut un élément essentiel. Il dira : « Ce catalogue qui m’a tant apporté, c’est évidemment aux auteurs que je le dois, à ceux qui non seulement m’ont fait confiance, mais qui, à mes débuts, m’ont plus d’une fois recommandé à leurs amis. »[4]

« Être éditeur pour lui, c’est avoir envie d’offrir des livres qu’on aime. (…) Et cet amoureux de la lecture n’a de cesse de faire partager ses passions. La profession d’éditeur, André Versaille n’est pas loin de la comparer à un artisanat amoureux. “Dans mon métier, il y a bien sûr 90 % de travail de routine (facturation, gestion de stock, invendus, etc.) mais ce travail est largement (ré)compensé par (…)  le plaisir que j’éprouve quand le livre sort. (…) Ensuite, je guette les premières réactions dans la presse, dans le public. Bien sûr, les chiffres de ventes, c’est important, mais je reste d’abord attentif à la qualité du livre et à vérifier que la presse et le public saisissent son intérêt”[5]. »

Au début, les sciences humaines[modifier | modifier le code]

Complexe commence par publier des textes de sciences humaines et « constitue petit à petit un catalogue où on trouve Theodor Reik, Karl Popper, Theodor W. Adorno »[6], et, « entre autres, le surprenant petit livre de Freud sur la cocaïne. »[7] Car il « ne faudrait pas méconnaître les ouvertures psychanalytiques et philosophiques d’un éditeur qui s’est payé le luxe de mettre l’accent, bien avant d’autres sur des penseurs aussi conformes à nos souhaits actuels que Karl Popper ou Leszek Kołakowski. »[5]

Le goût de l’histoire[modifier | modifier le code]

Le fonds Complexe est surtout constitué d’ouvrages historiques. Le goût de l’histoire lui fut donné par son père qui lui fit lire très jeune les auteurs de romans populaires historiques (Dumas, Féval, Orczy, Zévaco). La lecture du Comte de Monte-Cristo provoqua également son éveil à la conscience politique : « Son destin [celui d’Edmond Dantès] allait me faire saisir, confusément mais sûrement, que l’on pouvait être emprisonné pour des idées. »[3] « Si j’ai lu plus tard Michelet, et plus tard encore Tocqueville, c’est bien grâce à Dumas. Bien sûr, j’ai pas mal évolué depuis, mais un premier amour littéraire - comme un premier amour tout court, d’ailleurs – ne s’oublie pas. Cependant, aujourd’hui, l’histoire m’intéresse comme lieu de débats, à explorer pour comprendre notre actualité. »[5] En 1980, « André Versaille, crée la première collection d’inédits au format de poche, La Mémoire du Siècle. »[5] « Le projet a vu le jour à la suite de discussions avec l’historien Philippe Ariès. J’avais envie de livres qui analysent les mentalités sur un temps court, à partir d’un moment historique donné à la faveur d’un événement qui cristallise les passions et opère comme un révélateur. »[6] C’est « la collection qui devait asseoir la renommée de la maison. »[7] « Une collection de petits ouvrages passionnants comme des romans policiers où un auteur compétent mais pas pète-sec traite d’une question cruciale qui a agité les esprits depuis 1900 (Le génocide arménien, Le procès de Vichy, La libération de Paris, Les Jeux olympiques de Berlin, L’assassinat de Jaurès ou La déstalinisation. »[5]

« De petits livres (…) qui réconcilient l’histoire événementielle, politique, avec la longue durée, histoire des mentalités, la vie profonde des sociétés dont chaque événement est une crise. La réussite est telle que, dès l’an prochain, Complexe va lancer, sur le même principe, La Mémoire des siècles qui évoquera les événements-clés de l’histoire de l’humanité et la manière dont ils ont été vécus et pensés par leurs contemporains[7]. » « De la mort de Socrate à la Commune de Paris. »[6]

Peu après, « André Versaille crée Historiques, une collection de livres de réédition d’ouvrages historiques en poche. Parmi ceux-ci, Ni droite, ni gauche de Zeev Sternhell. À la suite des fortes critiques de plusieurs historiens et politologues de Sciences-po Paris, le Seuil, l’éditeur du livre, avait renoncé à en poursuivre la commercialisation, tandis que les autres grands éditeurs d’Histoire n’avaient pas désiré le reprendre[8].

Le Genre humain[modifier | modifier le code]

« Dans le même temps, Complexe poursuit la publication de la revue Le Genre humain, qu’elle a repris (…) aux éditions Fayard. »[7]», « si intelligemment animée par Maurice Olender qui, au fil des années a réussi à devenir un instrument d’analyse et de dénonciation des discriminations de tout bord. »[5]

Un colloque pour un anniversaire[modifier | modifier le code]

Pour les 15 ans de Complexe, la maison a organisé à Bruxelles un colloque « Penser le XXe siècle », qui a réuni Hélène Carrère d’Encausse, Gérard Chaliand, Marc Ferro, Pierre Milza[7]. « Les éditions Complexe font désormais figure de doyen des petits éditeurs indépendants des années 1970-1980. (…) Deux atouts décisifs ont assuré la durabilité de l’entreprise : le choix de l’inédit au format de « poche » qui, vu son faible coût, ne surcharge pas le stock des libraires et peut ainsi demeurer « à vie » sur leurs rayonnages, et, dans le même temps, la mise en place d’un réseau autonome de diffusion-distribution : Nouvelle Diffusion (…). D’où un contrôle permanent de toute la chaine de vie du livre. C’est à partir de cette réflexion atypique mais déterminante qu’a pu se développer une véritable politique éditoriale, se constituer un catalogue d’auteurs, de textes inédits ou rares. »[9]

En 2001, « près de 900 titres sont publiés depuis 1971, dont 500 restent au catalogue ; une quarantaine de livres par an pour un chiffre d’affaires de 10 millions de francs (1,5 million d’euros)[2].

La littérature[modifier | modifier le code]

« Complexe se devait d’envahir la littérature. Utilisant la même tactique, André Versaille a lancé la collection Le Regard littéraire qui constitue une véritable originalité. (…) Nous voulions montrer, contre Lagarde et Michard, que la littérature peut être polémique ; qu’elle peut être même violente et fanatique »[10], « des jugements d’écrivains sur leurs pairs »[9]. « Récits de voyages ou écrits critiques et esthétiques de grands auteurs sur d’autres artistes : voyages de Taine, Régnier ou Mérimée, lettres de Proust et de Gide, pamphlets (…) de Gombrowicz contre les poètes, écrits sur la peinture de Barrès (Le Greco), de Zola (Manet) ou de Verhaeren (Ensor), sans oublier Gracq, Blanchot, Céline ou Zinoviev. »[9]

« Cette collection ranime enfin le plaisir de « discuter » littérature. Dans la tradition du siècle dernier, Jules Barbey d’Aurevilly s’enflamme contre Diderot, tandis qu’Alexandre Dumas, encore lui, raconte dans ses Nouveaux Mémoires (inédits), ses relations avec Gérard de Nerval. On s’amuse beaucoup à comprendre comment un écrivain, en accablant un autre, brosse le plus souvent son propre portrait. »[10]

Un spectacle pour les 20 ans de Complexe[modifier | modifier le code]

Pour les 20 ans de Complexe, André Versaille a présenté un spectacle : La Bêtise, l’art et la vie – En écrivant Madame Bovary, interprété par François Périer et mis en scène par Claude Chabrol. « Une lettre « fictive » de Gustave Flaubert ou, plus exactement, une lettre constituée à partir d’extraits de différentes missives s’enchaînant pour n’en former qu’une seule, censée avoir été écrite au moment de l’élaboration de Madame Bovary. Cet exercice, qui pourra effrayer quelques puristes, aboutit en fait à un résultat étonnement convaincant, auquel n’a pu parvenir qu’un grand amoureux de Flaubert : André Versaille. »[11]

Complexe lance la collection L’Heure furtive « qui propose de courtes fictions inédites d’auteurs étrangers (…) comme Bai Xianyong, Hadzis, Kavan , Iwaskievicz (…) ou Caïo Fernando Abreu. »[9]

Un best-seller : L’Âge des extrêmes, d’Eric Hobsbawm[modifier | modifier le code]

En 1998, Complexe publie son best-seller L’Âge des extrêmes d’Eric Hobsbawm, dont l’éditeur assura lui-même la traduction de l’anglais. Un ouvrage « refusé par plusieurs éditeurs et qui a dépassé les 60 000 exemplaires. »[2]

En 1999, le groupe éditorial Vilo rachète Complexe et la Nouvelle Diffusion. En 2003, Vilo est racheté par l'industriel Michel Scotto et l'imprimeur Dominique Stagliano. Danielle Vincken et André Versaille démissionnent[12],[13]. Ce dernier crée alors la nouvelle maison d’édition qui porte son nom.

Éditeur au sens anglo-saxon[modifier | modifier le code]

André Versaille a conçu un Dictionnaire de la pensée de Voltaire par lui-même, « un travail remarquable où l’on découvre les multiples facettes de Voltaire »[14]», ainsi qu’une édition des œuvres complètes de La Fontaine – Œuvres, sources et postérité, dont l’originalité principale réside dans la juxtaposition de chaque Conte ou Fable de La Fontaine avec le texte (d’Ésope, Boccace, Verdizotti, L’Arioste…) qui a inspiré le poète. Parallèlement, il conduit deux livres d’entretiens croisés : Voyage dans le demi-siècle – Entretiens croisés avec Gérard Chaliand et Jean Lacouture, et , 60 ans de conflit israélo-arabe, témoignages pour l’Histoire. Entretiens croisés avec Boutros Boutros-Ghali et Shimon Pérès.

2008 : naissance d’André Versaille éditeur[modifier | modifier le code]

En dehors de l’Histoire, André Versaille éditeur a publié une collection, Fragments d’une vie, de dictionnaires intimes où, par ordre alphabétique, des écrivains (Jean-Claude Carrière, Gilles Lapouge, Michel Le Bris et Alain Mabanckou…) racontent leurs souvenirs, leurs rencontres, leurs amitiés, leurs lectures…

À la suite d'aléas subis par cette seconde maison d’édition[15], il crée, aux éditions de L’Archipel, la collection qui a commencé par rééditer les titres d’Histoire les plus importants parus aux  éditions Complexe et chez André Versaille éditeur.

Documentariste[modifier | modifier le code]

Entre 2004 et 2019, André Versaille a passé plusieurs séjours au Rwanda où il a eu l’occasion d’interviewer de nombreux Rwandais. De cette expérience il a tiré deux documentaires traitant des douleurs post-génocidaires au Rwanda : « Auteur en 2014 de l’inoubliable Rwanda, la vie après – Paroles de mères, André Versaille poursuit son voyage avec ce volet (Rwanda, un génocide en héritage – Paroles de jeunes). Cadrés en plan rapproché, les sept jeunes nous fixent, conférant au film une force inouïe. Seule compte leur parole. (…) D’une intensité rare, le film exhume les souffrances tues. »[16],[17],[18],[19]

Parmi les auteurs publiés[modifier | modifier le code]

Historiens[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Azema, Élie Barnavi, Jean-Jacques Becker, Serge Berstein, Pierre Chaunu, Marc Ferro, Max Gallo, Mohammed Harbi, Eric Hobsbawm, André Kaspi, Jean Lacouture, Jacques Le Goff, Pierre Milza, Zeev Sternhell, Maurice Vaisse, Jean-Pierre Vernant, Pierre Vidal-Naquet

Politologues[modifier | modifier le code]

Raymond Aron, Hélène Carrère d’Encausse, Gérard Chaliand, Alfred Grosser, Jean-François Revel

Écrivains[modifier | modifier le code]

Pierre Assouline, Maurice Blanchot, Elizabeth Bowen, Jean-Claude Carrière, Louis-Ferdinand Céline, Jerome Charyn, Hugo Claus, Witold Gombrowicz, Julien Gracq, Gilles Lapouge, Michel Le Bris, Alain Mabanckou, Pierre Mertens, Manuel Vasquez Montalban, Lyonel Trouillot, Israel Zangwill, Alexandre Zinoviev

Hommes politiques[modifier | modifier le code]

Daniel Cohn-Bendit, Boutros Boutros-Ghali, Shimon Peres, Guy Verhofstadt

Psychanalistes[modifier | modifier le code]

Sigmund Freud, Theodor Reik, Erich Fromm

Philosophes[modifier | modifier le code]

Theodor Adorno, Cornelius Castoriadis, Leszek Kolakowski, Edgar Morin, Karl Popper

Scientifiques[modifier | modifier le code]

Albert Jacquard, Desmond Morris

Classiques[modifier | modifier le code]

Baudelaire, Chateaubriand, Gracq, Flaubert, La Fontaine, Proust, Tolstoï, Voltaire, Zola

Publications[modifier | modifier le code]

En tant qu’auteur, il a publié :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Voir La Méthode, Paris, Le Seuil, 1977.
  2. a b c et d Alain Salles, « Trente ans avec et sans Complexe », Le Monde des Livres, 20 avril 2001 [lire en ligne]
  3. a et b « André Versaille », sur andreversaille.com (consulté le ).
  4. André Versaille, « Redevenir éditeur », in Élie Barnavi, Gérard Chaliand, Eric Hobsbawm, et al., Pourquoi et comment je suis devenu historien, André Versaille éditeur, 2008.
  5. a b c d e et f Michel Grodent, « Directeur des Éditions Complexe, André Versaille se fait de son métier une conception généreuse, Le Soir, 2 mars 1991.
  6. a b et c Gérard Meudal, « Si Versaille m’était conté », Libération, 20 mars 1986
  7. a b c d et e P. L., « Quinze ans de Complexe », Le Monde des Livres, 4 avril 1986 [lire en ligne]
  8. André Versaille, « Zeev Sternhell, un historien à l’intransigeance stimulante », Causeur [lire en ligne]
  9. a b c et d Bruno Gendre, Libération, 23 mai 1991.
  10. a et b Sophie Obaldia, « Les vingt ans de Complexe : l’histoire autrement », Le Figaro littéraire, 6 mai 1991
  11. Patrick Kéchichian, « Vingt ans de Complexe », Le Monde, 29 mars 1991[lire en ligne]
  12. « Complexe menacée d’être simplifiée », La république des livres, 15 septembre 2007
  13. Alain Beuve-Méry, « Remue-ménage chez Vilo. Antoine de Gaudemar part, André Versaille est écarté de Complexe. », Le Monde, 20 septembre 2007 [[ lire en ligne]]
  14. Anne Muratori, Le Figaro, 1994
  15. Mélanie Geelkens, « Les drôles de comptes de Renaissance du livre », sur Levif.be, (consulté le ).
  16. Marie Cailletet, Télérama (TTT), avril 2019
  17. Marc Belpois, « Rwanda, la vie après : l'horreur en face et sur Arte », Télérama, 8 mars 2015 (lire en ligne (archive))
  18. Siegfried Forster, « Rwanda. Paroles de mères », la survie après le viol », Radio France internationale, 28 janvier 2015 [lire en ligne]
  19. http://www.andreversaille.com/?Rwanda-un-genocide-en-heritage et http://www.andreversaille.com/?Rwanda-la-vie-apres-Paroles-de-meres

Liens externes[modifier | modifier le code]