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« Nationalisme kanak » : différence entre les versions

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{{Confusion|Nationalisme calédonien}}
{{Confusion|Nationalisme calédonien}}
Le '''nationalisme kanak''' caractérise un mouvement qui, depuis la fin des [[années 1960]], vise à revendiquer la reconnaissance identitaire de la [[Kanak|population mélanésienne]] de [[Nouvelle-Calédonie]] (dite [[Kanak]]) et de sa [[Kanak#Culture kanake|culture]] en une [[nation]] souveraine. Il est ainsi lié aux actions [[indépendantisme|indépendantistes]] ainsi qu'à la doctrine du [[socialisme mélanésien]].
Le '''nationalisme kanak''' caractérise un mouvement qui, depuis la fin des [[années 1960]], vise à revendiquer la reconnaissance identitaire de la [[Kanak|population mélanésienne]] de [[Nouvelle-Calédonie]] (dite [[Kanak]]) et de sa [[Kanak#Culture kanake|culture]] en une [[nation]] souveraine. Il est ainsi lié aux actions [[indépendantisme|indépendantistes]] ainsi qu'à la doctrine du [[socialisme mélanésien]].


Ce mouvement a pu être porté par des membres d'autres communautés que mélanésiennes (les [[Population d'origine métropolitaine dans la France d'outre-mer|Européens]] [[Pierre Declercq]], [[Maurice Lenormand]], [[Jean-Pierre Déteix]]<ref>[https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2016/06/07/une-figure-politique-assassinee-en-nouvelle-caledonie_4940783_3382.html Claudine Wéry, ''Une figure politique assassinée en Nouvelle-Calédonie'', Le Monde, 6 juin 2016]</ref>, [[Gérard Reignier]] ou [[Gérard Jodar]], les [[Métis]] [[François Burck]], [[Jean-Louis d'Anglebermes]] ou [[Marie-Pierre Goyetche]], le [[Chân đăng|Vietnamien d'origine]] [[André Dang Van Nha]], les [[Wallisiens et Futuniens de Nouvelle-Calédonie|Wallisiens et Futuniens]] du [[Rassemblement démocratique océanien]]), et a pu être combattu par certains [[Kanak]]s ([[Doui Matayo Wetta]], [[Michel Kauma]], [[Henri Naisseline]], [[Dick Ukeiwé]], [[Auguste Parawi-Reybas]], [[Delin Wema]], [[Simon Loueckhote]], [[Hilarion Vendégou]], Auguste puis [[Gérard Poadja]], [[Maurice Ponga|Maurice]] et [[Léontine Ponga]], [[Léonard Sam]], [[Hélène Iekawé]]).
Ce mouvement a pu être porté par des membres d'autres communautés que mélanésiennes comme les [[Population d'origine métropolitaine dans la France d'outre-mer|Européens]] : [[Pierre Declercq]], [[Maurice Lenormand]], [[Jean-Pierre Déteix]]<ref>[https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2016/06/07/une-figure-politique-assassinee-en-nouvelle-caledonie_4940783_3382.html Claudine Wéry, ''Une figure politique assassinée en Nouvelle-Calédonie'', Le Monde, 6 juin 2016]</ref>, [[Gérard Reignier]] ou [[Gérard Jodar]], les [[Métis]] [[François Burck]], [[Jean-Louis d'Anglebermes]] ou [[Marie-Pierre Goyetche]], le [[Chân đăng|Vietnamien d'origine]] [[André Dang Van Nha]], les [[Wallisiens et Futuniens de Nouvelle-Calédonie|Wallisiens et Futuniens]] du [[Rassemblement démocratique océanien]]), et a pu être combattu par certains [[Kanak]]s ([[Doui Matayo Wetta]], [[Michel Kauma]], [[Henri Naisseline]], [[Dick Ukeiwé]], [[Auguste Parawi-Reybas]], [[Delin Wema]], [[Simon Loueckhote]], [[Hilarion Vendégou]], Auguste puis [[Gérard Poadja]], [[Maurice Ponga|Maurice]] et [[Léontine Ponga]], [[Léonard Sam]], [[Hélène Iekawé]]).


== Chronologie ==
== Chronologie ==
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Le nationalisme kanak est d'abord apparu comme un mouvement visant à faire ressortir l'unité de la culture et de l'identité kanak, et de faire reconnaître les Mélanésiens comme un peuple à part entière.
Le nationalisme kanak est d'abord apparu comme un mouvement visant à faire ressortir l'unité de la culture et de l'identité kanak, et de faire reconnaître les Mélanésiens comme un peuple à part entière.


* [[3 septembre|3]]-{{date|7|septembre|1975}} : organisation à [[Nouméa]] du festival des arts [[Mélanésia 2000]], à l'instigation de [[Jean-Marie Tjibaou]], aidé notamment par son beau-père [[Doui Matayo Wetta]], figure politique importante en [[Nouvelle-Calédonie]] depuis les [[années 1950]] et opposant historique à toute idée d'indépendance. Lorsqu'il lance l'idée de cette manifestation en [[1974]], [[Jean-Marie Tjibaou]] définit ainsi son but : « Nous avons voulu ce festival parce que nous croyons en la possibilité d'échanges plus profonds et plus suivis entre la culture européenne et la culture kanak [...]. L'espoir qui sous-tend ce projet est grand. Nous devons ensemble le réaliser pour l'avenir culturel de notre jeunesse et la santé de notre pays ». Le Festival est généralement considéré comme le marqueur principal d'une prise de conscience de former un peuple homogène de la part des [[Kanak]].
* 3-{{date|7|septembre|1975}} : organisation à [[Nouméa]] du festival des arts [[Mélanésia 2000]], à l'instigation de [[Jean-Marie Tjibaou]], aidé notamment par son beau-père [[Doui Matayo Wetta]], figure politique importante en [[Nouvelle-Calédonie]] depuis les [[années 1950]] et opposant historique à toute idée d'indépendance. Lorsqu'il lance l'idée de cette manifestation en [[1974]], [[Jean-Marie Tjibaou]] définit ainsi son but : « Nous avons voulu ce festival parce que nous croyons en la possibilité d'échanges plus profonds et plus suivis entre la culture européenne et la culture kanak [...]. L'espoir qui sous-tend ce projet est grand. Nous devons ensemble le réaliser pour l'avenir culturel de notre jeunesse et la santé de notre pays ». Le Festival est généralement considéré comme le marqueur principal d'une prise de conscience de former un peuple homogène de la part des [[Kanak]].
* {{date|24|septembre|1985}} : première diffusion de [[Radio Djiido]], fondée par [[Octave Togna]] (militant de l'[[Union calédonienne|UC]] et du [[FLNKS]], neveu du député [[Rock Pidjot]]), afin de porter « fièrement la voix des anti-colonialistes et des progressistes face à la propagande de l'État français [représentée selon elle par la radio publique [[Radio Nouvelle-Calédonie|RFO]]] et de la droite réactionnaire locale [représentée par [[Radio Rythme Bleu]] fondée quelques mois plus tôt] »<ref>[http://www.radiodjiido.nc/forum/portal.php?page=5 Présentation de la ligne éditoriale de la radio sur son site officiel]</ref>.
* {{date|24|septembre|1985}} : première diffusion de [[Radio Djiido]], fondée par [[Octave Togna]] (militant de l'[[Union calédonienne|UC]] et du [[FLNKS]], neveu du député [[Rock Pidjot]]), afin de porter « fièrement la voix des anti-colonialistes et des progressistes face à la propagande de l'État français [représentée selon elle par la radio publique [[Radio Nouvelle-Calédonie|RFO]]] et de la droite réactionnaire locale [représentée par [[Radio Rythme Bleu]] fondée quelques mois plus tôt] »<ref>[http://www.radiodjiido.nc/forum/portal.php?page=5 Présentation de la ligne éditoriale de la radio sur son site officiel]</ref>.
* [[1989]] : création de l'[[Agence de développement de la culture kanak]] (ADCK), présidée par [[Marie-Claude Tjibaou]], veuve du dirigeant historique de la cause nationaliste kanak, et longtemps dirigée (jusqu'en [[2006]]) par [[Octave Togna]].
* [[1989]] : création de l'[[Agence de développement de la culture kanak]] (ADCK), présidée par [[Marie-Claude Tjibaou]], veuve du dirigeant historique de la cause nationaliste kanak, et longtemps dirigée (jusqu'en [[2006]]) par [[Octave Togna]].
* [[4 mai|4]]-{{date|5|mai|1998}} : inauguration du [[Centre culturel Tjibaou]], qui doit servir de pôle de développement de la création artistique kanake et un centre de diffusion de la culture contemporaine kanake affirmant la culture kanake dans son patrimoine, dans son actualité et ses créations, de lieu privilégié de rencontre et de création culturelle en [[Nouvelle-Calédonie]] suscitant l’émergence de pratiques et de références culturelles nouvelles et communes à l'ensemble de l'archipel avec la culture kanake comme « culture de référence », il<ref>Selim Lander : "Le Centre culturel Tjibaou - La culture au service de la paix en Nouvelle-Calédonie", [http://mondesfrancophones.com/espaces/Creolisations/articles/le-centre-culturel-tjibaou Mondesfrancophones.com]</ref>, et de pôle de rayonnement et d’échanges culturels internationaux.
* 4-{{date|5|mai|1998}} : inauguration du [[Centre culturel Tjibaou]], qui doit servir de pôle de développement de la création artistique kanake et un centre de diffusion de la culture contemporaine kanake affirmant la culture kanake dans son patrimoine, dans son actualité et ses créations, de lieu privilégié de rencontre et de création culturelle en [[Nouvelle-Calédonie]] suscitant l’émergence de pratiques et de références culturelles nouvelles et communes à l'ensemble de l'archipel avec la culture kanake comme « culture de référence », il<ref>Selim Lander : "Le Centre culturel Tjibaou - La culture au service de la paix en Nouvelle-Calédonie", [http://mondesfrancophones.com/espaces/Creolisations/articles/le-centre-culturel-tjibaou Mondesfrancophones.com]</ref>, et de pôle de rayonnement et d’échanges culturels internationaux.
* {{date|17|janvier|2007}} : création de l'[[Académie des langues kanak]] (ALK).
* {{date|17|janvier|2007}} : création de l'[[Académie des langues kanak]] (ALK).


=== Origines et développement du mouvement politique nationaliste kanak ===
=== Origines et développement du mouvement politique nationaliste kanak ===


* [[1969]] : fondation des «''Foulards rouges''» par [[Nidoïsh Naisseline]], groupe d'étudiants kanaks indépendantistes influencés par les idées de [[gauche (politique)|gauche]] et contestataires liées au mouvement de [[Mai 68]]. Parmi eux, Youyoune Sipa, Henri Bailly. Surtout composé de Mélanésiens originaires des [[Province des îles Loyauté|Îles Loyauté]], où la présence européenne a toujours été réduite, il se concentre essentiellement sur des considérations identitaires, clamant que : « L'identité kanak est une question de vie ou de mort ». Le foulard rouge serait une référence au foulard rouge (supposé) donné par Louise Michel aux [[Grande révolte kanak de 1878|insurgés de 1878]].
* [[1969]] : fondation des « ''Foulards rouges'' » par [[Nidoïsh Naisseline]], groupe d'étudiants kanaks indépendantistes influencés par les idées de [[gauche (politique)|gauche]] et contestataires liées au mouvement de [[Mai 68]]. Parmi eux, Youyoune Sipa, Henri Bailly. Surtout composé de Mélanésiens originaires des [[Province des îles Loyauté|Îles Loyauté]], où la présence européenne a toujours été réduite, il se concentre essentiellement sur des considérations identitaires, clamant que : « L'identité kanak est une question de vie ou de mort ». Le foulard rouge serait une référence au foulard rouge (supposé) donné par Louise Michel aux [[Grande révolte kanak de 1878|insurgés de 1878]].
* [[1971]] : fondation du «''Groupe 1878''», en référence à la [[Ataï|révolte du grand-chef Ataï]], par Élie Poigoune (1945-), avec Edmond Koataiba, Madeleine et Bernadette Ayawa, [[Déwé Gorodey]], Edmond Koataida, Gabriel Montéapo, et d'autres. Du même type que les « Foulards rouges », il est plus présent sur la [[Grande Terre (Nouvelle-Calédonie)|Grande Terre]] et plus orienté vers la revendication foncière. Le journal est ''Andi mâ Dhö''.
* [[1971]] : fondation du «''Groupe 1878''», en référence à la [[Ataï|révolte du grand-chef Ataï]], par Élie Poigoune (1945-), avec Edmond Koataiba, Madeleine et Bernadette Ayawa, [[Déwé Gorodey]], Edmond Koataida, Gabriel Montéapo, et d'autres. Du même type que les « Foulards rouges », il est plus présent sur la [[Grande Terre (Nouvelle-Calédonie)|Grande Terre]] et plus orienté vers la revendication foncière. Le journal est ''Andi mâ Dhö''.
* {{date|24|juin|1975}} : l'[[Union multiraciale (Nouvelle-Calédonie)|Union multiraciale]] (UMNC) du président de l'[[Assemblée territoriale de Nouvelle-Calédonie|Assemblée territoriale]] [[Yann Céléné Uregeï]], parti créé par des dissidents mélanésiens de l'aile gauche de l'[[Union calédonienne]] (UC, parti pluriethnique et autonomiste qui a dominé la scène politique néo-calédonienne de sa création en [[1953]] à [[1972]]), prend officiellement position pour l'indépendance, et déclare : « La Nouvelle-Calédonie appartient aux Kanaks, véritables propriétaires du pays ». Il change son nom en [[Front uni de libération kanak]] (FULK).
* {{date|24|juin|1975}} : l'[[Union multiraciale (Nouvelle-Calédonie)|Union multiraciale]] (UMNC) du président de l'[[Assemblée territoriale de Nouvelle-Calédonie|Assemblée territoriale]] [[Yann Céléné Uregeï]], parti créé par des dissidents mélanésiens de l'aile gauche de l'[[Union calédonienne]] (UC, parti pluriethnique et autonomiste qui a dominé la scène politique néo-calédonienne de sa création en [[1953]] à [[1972]]), prend officiellement position pour l'indépendance, et déclare : « La Nouvelle-Calédonie appartient aux Kanaks, véritables propriétaires du pays ». Il change son nom en [[Front uni de libération kanak]] (FULK).
* {{date|25|juin|1975}} : à la tribu de [[La Conception (Nouvelle-Calédonie)|La Conception]] au [[Mont-Dore (Nouvelle-Calédonie)|Mont-Dore]], et dont le chef est le député et président de l'[[Union calédonienne|UC]] [[Rock Pidjot]], une quarantaine de membres de l'[[Union calédonienne|UC]], de l'[[Union multiraciale (Nouvelle-Calédonie)|UMNC]], des Jeunesses ouvrières calédoniennes (JOC) et du « Groupe 1878 » décident de coordonner leur action au sein d'un « Comité de coordination pour l'indépendance » et à l'aide d'un manifeste commun.
* {{date|25|juin|1975}} : à la tribu de [[La Conception (Nouvelle-Calédonie)|La Conception]] au [[Mont-Dore (Nouvelle-Calédonie)|Mont-Dore]], et dont le chef est le député et président de l'[[Union calédonienne|UC]] [[Rock Pidjot]], une quarantaine de membres de l'[[Union calédonienne|UC]], de l'[[Union multiraciale (Nouvelle-Calédonie)|UMNC]], des Jeunesses ouvrières calédoniennes (JOC) et du « Groupe 1878 » décident de coordonner leur action au sein d'un « Comité de coordination pour l'indépendance » et à l'aide d'un manifeste commun.
* {{date||juillet|1975}} : fondation du [[Parti de libération kanak]] (Palika), par fusion des « Foulards rouges » et du « Groupe 1878 ».
* {{date||juillet|1975}} : fondation du [[Parti de libération kanak]] (Palika), par fusion des « Foulards rouges » et du « Groupe 1878 ».
* {{date|22|mai|1977}} : l'[[Union calédonienne|UC]], qui reste encore à l'époque le premier parti du Territoire même s'il n'est plus majoritaire, se prononce officiellement « pour l'autonomie, première étape sur la voie de l'indépendance » lors de son Congrès de [[Bourail]]. Lors de celui-ci, une nouvelle génération de dirigeants nationalistes ayant émergé depuis le début des [[années 1970]] (les Kanak [[Jean-Marie Tjibaou]], [[Éloi Machoro]] et [[Yeiwéné Yeiwéné]], mais aussi le métis [[François Burck]] et l'européen [[Pierre Declercq]]) prend le contrôle du parti, avec le soutien de [[Rock Pidjot]]. Ce virage est confirmé au congrès de [[Maré]] de [[1978]], affirmant que « l'[[Union calédonienne]] s'engage résolument vers l'indépendance ».
* {{date|22|mai|1977}} : l'[[Union calédonienne|UC]], qui reste encore à l'époque le premier parti du Territoire même s'il n'est plus majoritaire, se prononce officiellement « pour l'autonomie, première étape sur la voie de l'indépendance » lors de son Congrès de [[Bourail]]. Lors de celui-ci, une nouvelle génération de dirigeants nationalistes ayant émergé depuis le début des [[années 1970]] (les Kanak [[Jean-Marie Tjibaou]], [[Éloi Machoro]] et [[Yeiwéné Yeiwéné]], mais aussi le métis [[François Burck]] et l'européen [[Pierre Declercq]]) prend le contrôle du parti, avec le soutien de [[Rock Pidjot]]. Ce virage est confirmé au congrès de [[Maré]] de [[1978]], affirmant que « l'[[Union calédonienne]] s'engage résolument vers l'indépendance ».
* {{date|4|juin|1979}} : [[Jean-Marie Tjibaou]] crée un [[Front indépendantiste]] (FI), alliance politique et électorale réunissant l'[[Union calédonienne|UC]], le [[Palika]], le [[Front uni de libération kanak|FULK]], le [[Parti socialiste calédonien]] (PSC) et l'[[Union progressiste en Mélanésie]] (UPM).
* {{date|4|juin|1979}} : [[Jean-Marie Tjibaou]] crée un [[Front indépendantiste]] (FI), alliance politique et électorale réunissant l'[[Union calédonienne|UC]], le [[Palika]], le [[Front uni de libération kanak|FULK]], le [[Parti socialiste calédonien]] (PSC) et l'[[Union progressiste en Mélanésie]] (UPM).
* {{date|8|avril|1981}} : fondation du mouvement [[Libération kanak socialiste]] (LKS) par des dissidents du [[Palika]] emmenés par [[Nidoïsh Naisseline]]. Le [[Libération kanak socialiste|LKS]] reste membre du [[Front indépendantiste]], alors que le [[Palika]] en sort.
* {{date|8|avril|1981}} : fondation du mouvement [[Libération kanak socialiste]] (LKS) par des dissidents du [[Palika]] emmenés par [[Nidoïsh Naisseline]]. Le [[Libération kanak socialiste|LKS]] reste membre du [[Front indépendantiste]], alors que le [[Palika]] en sort.
* {{date|5|décembre|1981}} : création de l'[[Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités]] (USTKE) par [[Louis Kotra Uregei]], qui vise à prolonger l'action nationaliste et indépendantiste kanak au sein du mouvement ouvrier néo-calédonien.
* {{date|5|décembre|1981}} : création de l'[[Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités]] (USTKE) par [[Louis Kotra Uregei]], qui vise à prolonger l'action nationaliste et indépendantiste kanak au sein du mouvement ouvrier néo-calédonien.
* {{date|12|juillet|1983}} : à Nainville-les-Roches<ref>{{Article |auteur1=Lenormand, Maurice-H. |titre=Décolonisation ratée, indépendance avortée |périodique=Journal de la Société des Océanistes |éditeur=Persée - Portail des revues scientifiques en SHS |volume=92 |numéro=1 |date=1991 |pages=141–155 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/jso_0300-953x_1991_num_92_1_2906 |accès url=libre |consulté le=13-09-2020 |doi=10.3406/jso.1991.2906}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |auteur1=GRAFF, Stéphanie |titre=Quand combat et revendication kanak ou politique de l'État français... |url=https://jso.revues.org/6647 |site=revues.org |périodique=Journal de la Société des Océanistes |éditeur=Société des Océanistes |date=30-06-2012 |isbn=978-2-85430-032-1 |issn=0300-953x |consulté le=13-09-2020 |page=61–83 |numéro=134 <!--PARAMETRE 'numéro' N'EXISTE PAS -->}}.</ref>, reconnaissance du droit à l'autodétermination.
* {{date|12|juillet|1983}} : à Nainville-les-Roches<ref>{{Article |auteur1=Lenormand, Maurice-H. |titre=Décolonisation ratée, indépendance avortée |périodique=Journal de la Société des Océanistes |éditeur=Persée - Portail des revues scientifiques en SHS |volume=92 |numéro=1 |date=1991 |pages=141–155 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/jso_0300-953x_1991_num_92_1_2906 |accès url=libre |consulté le=13-09-2020 |doi=10.3406/jso.1991.2906}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |auteur1=GRAFF, Stéphanie |titre=Quand combat et revendication kanak ou politique de l'État français... |url=https://jso.revues.org/6647 |site=revues.org |périodique=Journal de la Société des Océanistes |éditeur=Société des Océanistes |date=30-06-2012 |isbn=978-2-85430-032-1 |issn=0300-953x |consulté le=13-09-2020 |page=61–83 |numéro=134 <!--PARAMETRE 'numéro' N'EXISTE PAS -->}}.</ref>, reconnaissance du droit à l'autodétermination.
* [[22 septembre|22]]-{{date|24|septembre|1984}} : Congrès de l'Océanic à [[Quartiers de Nouméa#Le grand quartier de la presqu’île de Ducos|Ducos]] ([[Nouméa]]) pour la dissolution du [[Front indépendantiste]] et la création du [[Front de libération nationale kanak et socialiste]], dirigé par [[Jean-Marie Tjibaou]]. Il se dote d'une charte fixant notamment l'objectif de ce nouveau mouvement : l'« [[indépendantisme|indépendance]] [[kanak]] [[socialisme mélanésien|socialiste]] » (IKS) par la lutte, décidant le boycott actif des [[élections territoriales néo-calédoniennes de 1984|élections territoriales]] à venir et des institutions. Il réunit l'[[Union calédonienne|UC]], de nouveau le [[Palika]], le [[Front uni de libération kanak|FULK]], l'[[Union progressiste en Mélanésie|UPM]], le [[Parti socialiste calédonien|PSC]] et l'[[Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités|USTKE]]. Le [[Libération kanak socialiste|LKS]] refuse cette stratégie et continue à militer par une indépendance obtenue par les urnes : il ne participe donc pas à la formation du [[FLNKS]]. C'est le début des « Évènements », qui voient s'affronter violemment partisans et opposants de l'indépendance jusqu'en [[1988]].
* [[22 septembre|22]]-{{date|24|septembre|1984}} : Congrès de l'Océanic à [[Quartiers de Nouméa#Le grand quartier de la presqu’île de Ducos|Ducos]] ([[Nouméa]]) pour la dissolution du [[Front indépendantiste]] et la création du [[Front de libération nationale kanak et socialiste]], dirigé par [[Jean-Marie Tjibaou]]. Il se dote d'une charte fixant notamment l'objectif de ce nouveau mouvement : l'« [[indépendantisme|indépendance]] [[kanak]] [[socialisme mélanésien|socialiste]] » (IKS) par la lutte, décidant le boycott actif des [[élections territoriales néo-calédoniennes de 1984|élections territoriales]] à venir et des institutions. Il réunit l'[[Union calédonienne|UC]], de nouveau le [[Palika]], le [[Front uni de libération kanak|FULK]], l'[[Union progressiste en Mélanésie|UPM]], le [[Parti socialiste calédonien|PSC]] et l'[[Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités|USTKE]]. Le [[Libération kanak socialiste|LKS]] refuse cette stratégie et continue à militer par une indépendance obtenue par les urnes : il ne participe donc pas à la formation du [[FLNKS]]. C'est le début des « Évènements », qui voient s'affronter violemment partisans et opposants de l'indépendance jusqu'en [[1988]].
* {{date|1er|décembre|1984}} : un [[Kanaky#Les institutions indépendantistes des années 1980|Gouvernement provisoire de Kanaky]] (GPK) est créé, présidé par [[Jean-Marie Tjibaou]].
* {{date|1er|décembre|1984}} : un [[Kanaky#Les institutions indépendantistes des années 1980|Gouvernement provisoire de Kanaky]] (GPK) est créé, présidé par [[Jean-Marie Tjibaou]].
* {{date|2|décembre|1986}} : l'[[Assemblée générale des Nations unies]] (à la majorité des 3/{{5e}} de ses membres) vote la résolution 41/41 A affirmant « le droit inaliénable du peuple de la Nouvelle-Calédonie à l’autodétermination et à l’indépendance » et inscrivant l'archipel sur la [[liste des territoires non autonomes selon l'ONU]].
* {{date|2|décembre|1986}} : l'[[Assemblée générale des Nations unies]] (à la majorité des 3/{{5e}} de ses membres) vote la résolution 41/41 A affirmant « le droit inaliénable du peuple de la Nouvelle-Calédonie à l’autodétermination et à l’indépendance » et inscrivant l'archipel sur la [[liste des territoires non autonomes selon l'ONU]].
* {{date|26|juin|1988}} : signature de l'[[accords de Matignon (1988)|accord de Matignon]] entre le [[FLNKS]], emmené par [[Jean-Marie Tjibaou]], et le [[Le Rassemblement-UMP|Rassemblement pour la Calédonie dans la République]] (RPCR) du député [[Jacques Lafleur]], rétablissant la paix civile et mettant fin aux « Évènements ». Un référendum d'autodétermination est prévu pour [[1998]].
* {{date|26|juin|1988}} : signature de l'[[accords de Matignon (1988)|accord de Matignon]] entre le [[FLNKS]], emmené par [[Jean-Marie Tjibaou]], et le [[Le Rassemblement-UMP|Rassemblement pour la Calédonie dans la République]] (RPCR) du député [[Jacques Lafleur]], rétablissant la paix civile et mettant fin aux « Évènements ». Un référendum d'autodétermination est prévu pour [[1998]].
* {{date|27|juillet|1989}} : l'[[Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités|USTKE]] se détache totalement du Front au nom de la séparation entre politique et syndicalisme.
* {{date|27|juillet|1989}} : l'[[Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités|USTKE]] se détache totalement du Front au nom de la séparation entre politique et syndicalisme.
* [[1989]]-[[1990]] : le [[Front uni de libération kanak|FULK]], qui a refusé les [[accords de Matignon (1988)|accords de Matignon-Oudinot]] de [[1988]], se retire progressivement du [[FLNKS]].
* [[1989]]-[[1990]] : le [[Front uni de libération kanak|FULK]], qui a refusé les [[accords de Matignon (1988)|accords de Matignon-Oudinot]] de [[1988]], se retire progressivement du [[FLNKS]].
* {{date|6|février|1994}} : lors de son {{XIIIe}} Congrès, le [[FLNKS]] opte officiellement pour une « indépendance négociée », abandonnant définitivement l'option de la lutte armée.
* {{date|6|février|1994}} : lors de son {{XIIIe}} Congrès, le [[FLNKS]] opte officiellement pour une « indépendance négociée », abandonnant définitivement l'option de la lutte armée.
* {{date|12|février|1994}} : création par des [[Wallisiens et Futuniens de Nouvelle-Calédonie]] indépendantistes du [[Rassemblement démocratique océanien]] (RDO), qui tend à faire évoluer le concept d'« indépendance kanak » vers une acception plus pluriethnique.
* {{date|12|février|1994}} : création par des [[Wallisiens et Futuniens de Nouvelle-Calédonie]] indépendantistes du [[Rassemblement démocratique océanien]] (RDO), qui tend à faire évoluer le concept d'« indépendance kanak » vers une acception plus pluriethnique.
* {{date|14|février|1998}} : le [[Rassemblement démocratique océanien|RDO]] devient la quatrième composante du [[FLNKS]], aux côtés de l'[[Union calédonienne|UC]], du [[Palika]] et de l'[[Union progressiste en Mélanésie|UPM]].
* {{date|14|février|1998}} : le [[Rassemblement démocratique océanien|RDO]] devient la quatrième composante du [[FLNKS]], aux côtés de l'[[Union calédonienne|UC]], du [[Palika]] et de l'[[Union progressiste en Mélanésie|UPM]].
* {{date|5|mai|1998}} : signature de l'[[accord de Nouméa]] par le [[FLNKS]] de [[Rock Wamytan]] et le [[Le Rassemblement-UMP|RPCR]] de [[Jacques Lafleur]] : l'autodétermination est repoussée entre [[2014]] et [[2018]], laissant place entre-temps à une période de transferts progressifs de pratiquement toutes les compétences de l'État à la [[Nouvelle-Calédonie]], à l'exception des régaliennes.
* {{date|5|mai|1998}} : signature de l'[[accord de Nouméa]] par le [[FLNKS]] de [[Rock Wamytan]] et le [[Le Rassemblement-UMP|RPCR]] de [[Jacques Lafleur]] : l'autodétermination est repoussée entre [[2014]] et [[2018]], laissant place entre-temps à une période de transferts progressifs de pratiquement toutes les compétences de l'État à la [[Nouvelle-Calédonie]], à l'exception des régaliennes.
* {{date||mai|1998}} : création de la [[Fédération des comités de coordination indépendantistes]] (FCCI) par des dissidents du [[FLNKS]] partisans de négociations permanentes avec les anti-indépendantistes du [[Le Rassemblement-UMP|RPCR]], dont ils deviennent une force d'appoint dans les institutions jusqu'en [[2004]].
* {{date||mai|1998}} : création de la [[Fédération des comités de coordination indépendantistes]] (FCCI) par des dissidents du [[FLNKS]] partisans de négociations permanentes avec les anti-indépendantistes du [[Le Rassemblement-UMP|RPCR]], dont ils deviennent une force d'appoint dans les institutions jusqu'en [[2004]].
* [[17 novembre|17]]-{{date|18|novembre|2007}} : l'[[Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités|USTKE]] (qui s'est opposé à l'[[accord de Nouméa]]) se dote d'un bras politique, le [[Parti travailliste (Nouvelle-Calédonie)|Parti travailliste]], se voulant plus à gauche que le [[FLNKS]] avec une plateforme nettement [[anticapitalisme|anticapitaliste]] et [[altermondialisme|altermondialiste]] et appelant à une « indépendance dès [[2014]] ».
* [[17 novembre|17]]-{{date|18|novembre|2007}} : l'[[Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités|USTKE]] (qui s'est opposé à l'[[accord de Nouméa]]) se dote d'un bras politique, le [[Parti travailliste (Nouvelle-Calédonie)|Parti travailliste]], se voulant plus à gauche que le [[FLNKS]] avec une plateforme nettement [[anticapitalisme|anticapitaliste]] et [[altermondialisme|altermondialiste]] et appelant à une « indépendance dès [[2014]] ».


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{{Article détaillé|Événements politiques de 1984 à 1988 en Nouvelle-Calédonie|Prise d'otages d'Ouvéa}}
{{Article détaillé|Événements politiques de 1984 à 1988 en Nouvelle-Calédonie|Prise d'otages d'Ouvéa}}
* {{date|19|septembre|1981}} : assassinat de [[Pierre Declercq]], secrétaire général de l'[[Union calédonienne|UC]]. Un Collectif Pierre-Declercq est créé au sein du [[Front indépendantiste]] puis du [[FLNKS]] pour entretenir sa mémoire et revendiquer que la lumière soit faite sur les circonstances de sa mort. Un mois de manifestations et de barrages routiers s'ensuit. (Assassinat d'Émile Kutu, à Gomen).
* {{date|19|septembre|1981}} : assassinat de [[Pierre Declercq]], secrétaire général de l'[[Union calédonienne|UC]]. Un Collectif Pierre-Declercq est créé au sein du [[Front indépendantiste]] puis du [[FLNKS]] pour entretenir sa mémoire et revendiquer que la lumière soit faite sur les circonstances de sa mort. Un mois de manifestations et de barrages routiers s'ensuit. (Assassinat d'Émile Kutu, à Gomen).
* {{date|5|décembre|1984}} : dix militants indépendantistes, dont deux frères du dirigeant du [[FLNKS]] [[Jean-Marie Tjibaou]], sont tués dans une embuscade montés par des anti-indépendantistes près de la tribu de Tiendanite à [[Hienghène]] en représailles aux incendies et aux pillages répétés de maisons de [[Caldoche]]s par les militants du [[FLNKS]] dans les environs. Malgré ce drame, le [[FLNKS]] et [[Jean-Marie Tjibaou]] confirment leur mot d'ordre de lever les barrages. Les auteurs de l'embuscade sont acquittés par la Cour d'Assise le {{date|29|octobre|1987}}, ce que [[Jean-Marie Tjibaou]] commente en ces termes : « La chasse au Kanak est ouverte ».
* {{date|5|décembre|1984}} : dix militants indépendantistes, dont deux frères du dirigeant du [[FLNKS]] [[Jean-Marie Tjibaou]], sont tués dans une embuscade montés par des anti-indépendantistes près de la tribu de Tiendanite à [[Hienghène]] en représailles aux incendies et aux pillages répétés de maisons de [[Caldoche]]s par les militants du [[FLNKS]] dans les environs. Malgré ce drame, le [[FLNKS]] et [[Jean-Marie Tjibaou]] confirment leur mot d'ordre de lever les barrages. Les auteurs de l'embuscade sont acquittés par la Cour d'Assise le {{date|29|octobre|1987}}, ce que [[Jean-Marie Tjibaou]] commente en ces termes : « La chasse au Kanak est ouverte ».
* {{date|12|janvier|1985}} : [[Éloi Machoro]], successeur de [[Pierre Declercq]] au secrétariat général de l'[[Union calédonienne|UC]] et « ministre de la Sécurité » du [[Kanaky#Les institutions indépendantistes des années 1980|Gouvernement provisoire de Kanaky]], est tué avec un autre militant indépendantiste, Marcel Nonnaro, durant un assaut de la gendarmerie pour libérer la maison d'un Européen qu'ils occupaient près de [[Canala]]. [[Éloi Machoro]] est considéré par les indépendantistes kanak comme un « martyr ».
* {{date|12|janvier|1985}} : [[Éloi Machoro]], successeur de [[Pierre Declercq]] au secrétariat général de l'[[Union calédonienne|UC]] et « ministre de la Sécurité » du [[Kanaky#Les institutions indépendantistes des années 1980|Gouvernement provisoire de Kanaky]], est tué avec un autre militant indépendantiste, Marcel Nonnaro, durant un assaut de la gendarmerie pour libérer la maison d'un Européen qu'ils occupaient près de [[Canala]]. [[Éloi Machoro]] est considéré par les indépendantistes kanak comme un « martyr ».
* {{date|5|mai|1988}} : « [[Prise d'otages d'Ouvéa#L'assaut de la grotte : responsabilités politiques et militaires|opération Victor]] », assaut mené sur la grotte de [[Gossanah]] à [[Ouvéa]] pour libérer des gendarmes [[prise d'otages d'Ouvéa|pris en otages]] par des militants indépendantistes le {{date|22|avril|1988}}. 19 des preneurs d'otages et 2 militaires sont tués. Les indépendantistes accusent alors les forces de l'ordre d'avoir « laissé mourir volontairement » ou « [[Exécution sommaire|exécuté sommairement]] » certains preneurs d’otages après l’assaut. Ceci marque l'apogée de la violence des « Évènements », et pousse les dirigeants des deux camps à négocier un retour à la paix qui va aboutir aux [[accords de Matignon (1988)|accords de Matignon]]. La question de la [[prise d'otages d'Ouvéa]] et de son issue font toujours partie des sujets les plus sensibles au sein de l'opinion publique néo-calédonienne.
* {{date|5|mai|1988}} : « [[Prise d'otages d'Ouvéa#L'assaut de la grotte : responsabilités politiques et militaires|opération Victor]] », assaut mené sur la grotte de [[Gossanah]] à [[Ouvéa]] pour libérer des gendarmes [[prise d'otages d'Ouvéa|pris en otages]] par des militants indépendantistes le {{date|22|avril|1988}}. 19 des preneurs d'otages et 2 militaires sont tués. Les indépendantistes accusent alors les forces de l'ordre d'avoir « laissé mourir volontairement » ou « [[Exécution sommaire|exécuté sommairement]] » certains preneurs d’otages après l’assaut. Ceci marque l'apogée de la violence des « Évènements », et pousse les dirigeants des deux camps à négocier un retour à la paix qui va aboutir aux [[accords de Matignon (1988)|accords de Matignon]]. La question de la [[prise d'otages d'Ouvéa]] et de son issue font toujours partie des sujets les plus sensibles au sein de l'opinion publique néo-calédonienne.
* {{date|4|mai|1989}} : assassinat à [[Ouvéa]], par [[Djubelly Wéa]], un militant indépendantiste extrémiste issu du [[Front uni de libération kanak|FULK]] opposé aux [[accords de Matignon (1988)|accords de Matignon]] qu'il voit comme une trahison de la part des dirigeants du [[FLNKS]], de [[Jean-Marie Tjibaou]] et de [[Yeiwéné Yeiwéné]], lors des cérémonies de levé de deuil des militants indépendantistes morts dans l'affaire de la grotte de Gossanah l'année précédente.
* {{date|4|mai|1989}} : assassinat à [[Ouvéa]], par [[Djubelly Wéa]], un militant indépendantiste extrémiste issu du [[Front uni de libération kanak|FULK]] opposé aux [[accords de Matignon (1988)|accords de Matignon]] qu'il voit comme une trahison de la part des dirigeants du [[FLNKS]], de [[Jean-Marie Tjibaou]] et de [[Yeiwéné Yeiwéné]], lors des cérémonies de levé de deuil des militants indépendantistes morts dans l'affaire de la grotte de Gossanah l'année précédente.


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*** de l'[[Union progressiste en Mélanésie|UPM]] (président : [[Victor Tutugoro]]),
*** de l'[[Union progressiste en Mélanésie|UPM]] (président : [[Victor Tutugoro]]),
** l'[[Union calédonienne|UC]] (président : [[Daniel Goa]]),
** l'[[Union calédonienne|UC]] (président : [[Daniel Goa]]),
** le [[Rassemblement démocratique océanien|RDO]] (président : [[Aloïsio Sako]]), allié tour à tour à l'[[Union nationale pour l'indépendance|UNI]] ou à l'[[Union calédonienne|UC]].
** le [[Rassemblement démocratique océanien|RDO]] (président : [[Aloïsio Sako]]), allié tour à tour à l'[[Union nationale pour l'indépendance|UNI]] ou à l'[[Union calédonienne|UC]].
* [[Parti travailliste (Nouvelle-Calédonie)|Parti travailliste]] (président : [[Louis Kotra Uregei]]).
* [[Parti travailliste (Nouvelle-Calédonie)|Parti travailliste]] (président : [[Louis Kotra Uregei]]).
* [[Unir et Construire dans le Renouveau]] (UC Renouveau, président : [[Jacques Lalié]]).
* [[Unir et Construire dans le Renouveau]] (UC Renouveau, président : [[Jacques Lalié]]).
* le [[Libération kanak socialiste|LKS]] (dirigeant : [[Nidoïsh Naisseline]]).
* le [[Libération kanak socialiste|LKS]] (dirigeant : [[Nidoïsh Naisseline]]).
* [[Fédération des comités de coordination indépendantistes|FCCI]] (président : [[François Burck]]).
* [[Fédération des comités de coordination indépendantistes|FCCI]] (président : [[François Burck]]).


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De nombreuses figures sont citées en exemple du mouvement nationaliste, qu'elles l'aient précédé ou accompagné :
De nombreuses figures sont citées en exemple du mouvement nationaliste, qu'elles l'aient précédé ou accompagné :
* [[Ataï]], « grand-chef » de Komalé qui a mené l'insurrection de [[1878]] contre les colons-éleveurs de la côte ouest de la [[Grande Terre (Nouvelle-Calédonie)|Grande Terre]] et les autorités coloniales. L'un des tout premiers mouvements indépendantistes, le « Groupe 1878 », y faisait référence, tandis que la question de la recherche de la tête du grand-chef (qui a abouti le {{date|5|juillet|2011}}, le mensuel de Nouvelle-Calédonie ''Le Pays'' annonçant alors que son crâne avait été retrouvé au [[Jardin des plantes de Paris]] dans les réserves entreposées là pendant les travaux de restauration du [[Musée de l'Homme]]<ref>[http://www.lnc.nc/article/pays/didier-daeninckx-%C2%AB%C2%A0la-tete-a-toujours-ete-la%C2%A0%C2%BB « Didier Daenickx : "La tête a toujours été là" », ''Les Nouvelles Calédoniennes'', 07/07/2011]</ref>) puis de son retour en [[Nouvelle-Calédonie]] devient une revendication importante pour les indépendantistes.
* [[Ataï]], « grand-chef » de Komalé qui a mené l'insurrection de [[1878]] contre les colons-éleveurs de la côte ouest de la [[Grande Terre (Nouvelle-Calédonie)|Grande Terre]] et les autorités coloniales. L'un des tout premiers mouvements indépendantistes, le « Groupe 1878 », y faisait référence, tandis que la question de la recherche de la tête du grand-chef (qui a abouti le {{date|5|juillet|2011}}, le mensuel de Nouvelle-Calédonie ''Le Pays'' annonçant alors que son crâne avait été retrouvé au [[Jardin des plantes de Paris]] dans les réserves entreposées là pendant les travaux de restauration du [[Musée de l'Homme]]<ref>[http://www.lnc.nc/article/pays/didier-daeninckx-%C2%AB%C2%A0la-tete-a-toujours-ete-la%C2%A0%C2%BB « Didier Daenickx : "La tête a toujours été là" », ''Les Nouvelles Calédoniennes'', 07/07/2011]</ref>) puis de son retour en [[Nouvelle-Calédonie]] devient une revendication importante pour les indépendantistes ;
* [[Jean-Marie Tjibaou]], considéré comme le dirigeant historique indépendantiste et le « père du nationalisme kanak » dont il a théorisé les principales notions et qu'il a structuré politiquement en le dotant de symboles, d'une fédération de partis (le [[FLNKS]]) et d'ébauches d'institutions pour un État indépendant.
* [[Jean-Marie Tjibaou]], considéré comme le dirigeant historique indépendantiste et le « père du nationalisme kanak » dont il a théorisé les principales notions et qu'il a structuré politiquement en le dotant de symboles, d'une fédération de partis (le [[FLNKS]]) et d'ébauches d'institutions pour un État indépendant ;
* [[Pierre Declercq]] (bien que non kanak), [[Éloi Machoro]] ou [[Yeiwéné Yeiwéné]], considérés comme des « martyrs » de la cause nationaliste kanak en raison des circonstances de leurs morts.
* [[Pierre Declercq]] (bien que non kanak), [[Éloi Machoro]] ou [[Yeiwéné Yeiwéné]], considérés comme des « martyrs » de la cause nationaliste kanak en raison des circonstances de leurs morts.


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[[Fichier:Kanak roof finial Louvre 96-2-1.jpg|thumb|left|120px|Flèche faîtière kanak, {{XVIIIe siècle}}, bois de houp, [[Musée du Louvre|Louvre]].]]
[[Fichier:Kanak roof finial Louvre 96-2-1.jpg|thumb|left|120px|Flèche faîtière kanak, {{XVIIIe siècle}}, bois de houp, [[Musée du Louvre|Louvre]].]]


* ''Téâ Kanaké'', premier homme légendaire d'un mythe en langue [[paicî]] popularisé par [[Jean-Marie Tjibaou]] lors du festival [[Mélanésia 2000]].
* ''Téâ Kanaké'', premier homme légendaire d'un mythe en langue [[paicî]] popularisé par [[Jean-Marie Tjibaou]] lors du festival [[Mélanésia 2000]].
* La flèche faîtière, élément important de l'[[Kanak#L'architecture|architecture traditionnelle]] kanak (ornant le sommet des cases), représentant le « frère aîné », à savoir le chef de clan, ou, aux [[îles Loyauté]], le grand chef du [[districts coutumiers de Nouvelle-Calédonie|district]]. Elle se retrouve sur le logo du festival [[Mélanésia 2000]], sur le [[Kanaky#Le drapeau Kanaky|drapeau Kanaky]] et sur les pavillons des [[Province Nord (Nouvelle-Calédonie)|Provinces Nord]] et des [[Province des îles Loyauté|îles Loyauté]] (les deux seules à majorité indépendantistes) depuis [[1989]]. Il s'agit de l'un des trois éléments composant (avec le [[Araucaria columnaris|pin colonnaire]] et le [[Nautilus (mollusque)|nautile]]) l'[[emblème de la Nouvelle-Calédonie]] et le logo du [[gouvernement de la Nouvelle-Calédonie|gouvernement local]].
* La flèche faîtière, élément important de l'[[Kanak#L'architecture|architecture traditionnelle]] kanak (ornant le sommet des cases), représentant le « frère aîné », à savoir le chef de clan, ou, aux [[îles Loyauté]], le grand chef du [[districts coutumiers de Nouvelle-Calédonie|district]]. Elle se retrouve sur le logo du festival [[Mélanésia 2000]], sur le [[Kanaky#Le drapeau Kanaky|drapeau Kanaky]] et sur les pavillons des [[Province Nord (Nouvelle-Calédonie)|Provinces Nord]] et des [[Province des îles Loyauté|îles Loyauté]] (les deux seules à majorité indépendantistes) depuis [[1989]]. Il s'agit de l'un des trois éléments composant (avec le [[Araucaria columnaris|pin colonnaire]] et le [[Nautilus (mollusque)|nautile]]) l'[[emblème de la Nouvelle-Calédonie]] et le logo du [[gouvernement de la Nouvelle-Calédonie|gouvernement local]].
* Le ''[[Mwâ kâ]]'', un grand totem symbolique réalisé en [[2003]] pour marquer le {{150e|anniversaire}} du rattachement à la [[France]] (le {{date|24|septembre|1853}}) et pour représenter les huit [[aires coutumières de Nouvelle-Calédonie]] et le [[destin commun]] partagé avec les autres communautés de l'archipel. Initialement placé dans la cour de l'Hôtel de la [[Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Province Sud]], il est déplacé le {{date|24|septembre|2004}} en face du [[musée de Nouvelle-Calédonie]] et du marché de [[Port Moselle]] à [[Nouméa]]. Ce lieu est devenu un lieu de rassemblement à chaque [[24 septembre]], s'y retrouvant généralement des dirigeants et militants indépendantistes mais aussi des officiels locaux de toutes orientations politiques.
* Le ''[[Mwâ kâ]]'', un grand totem symbolique réalisé en [[2003]] pour marquer le {{150e|anniversaire}} du rattachement à la [[France]] (le {{date|24|septembre|1853}}) et pour représenter les huit [[aires coutumières de Nouvelle-Calédonie]] et le [[destin commun]] partagé avec les autres communautés de l'archipel. Initialement placé dans la cour de l'Hôtel de la [[Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Province Sud]], il est déplacé le {{date|24|septembre|2004}} en face du [[musée de Nouvelle-Calédonie]] et du marché de [[Port Moselle]] à [[Nouméa]]. Ce lieu est devenu un lieu de rassemblement à chaque [[24 septembre]], s'y retrouvant généralement des dirigeants et militants indépendantistes mais aussi des officiels locaux de toutes orientations politiques.


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[[Fichier:Flag of FLNKS.svg|thumb|right|200px|Le « drapeau Kanaky ».]]
[[Fichier:Flag of FLNKS.svg|thumb|right|200px|Le « drapeau Kanaky ».]]


Le même jour que l'installation du GPK le {{date|1er|décembre|1984}} est hissé pour la première fois à la tribu de La Conception au [[Le Mont-Dore (Nouvelle-Calédonie)|Mont-Dore]] le drapeau dit « de Kanaky »<ref>[http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/pacifique/ncal2demo.htm « Données démolinguistiques », Université de Laval]</ref>, « Kanaky »<ref>{{lien brisé|url=http://www.radiodjiido.nc/forum/viewtopic.php?t=477&sid=bb4ef298e028b2a6aeee6a9ad3226e17 |titre=« 6 novembre 2007, Saint-Louis, il y a 20 ans Leopold Dawano tombait sous les balles des forces de l'ordre », Forum de Radio Djiido, 04/11/2007 }}</ref> ou « indépendantiste »<ref>[https://books.google.fr/books?id=goAqw5QOO2IC&pg=PA79&dq=Gouvernement+provisoire+de+Kanaky&lr= F. ANGLEVIEL, ''Histoire de la Nouvelle-Calédonie: nouvelles approches, nouveaux objets'', éd. L'Harmattan, 2006, {{p.|79}}]</ref>. Celui-ci est toujours utilisé comme emblème par tous les partisans de l'indépendance : il flotte généralement aux côtés du drapeau français et du pavillon municipal dans les communes dont le maire est indépendantiste<ref>[http://noumea.nicohans.fr/post/2007/11/07/Week-end-a-Hienghene Nico, « Week-end à Hienghène », Blog ''10 mois à Nouméa'', 07/11/2007]</ref> et est devenu un motif fréquent sur tissus et vêtements. Il est toutefois rejeté par beaucoup des non-indépendantistes et plus particulièrement par ceux issus de communautés non mélanésiennes.
Le même jour que l'installation du GPK le {{date|1er|décembre|1984}} est hissé pour la première fois à la tribu de La Conception au [[Le Mont-Dore (Nouvelle-Calédonie)|Mont-Dore]] le drapeau dit « de Kanaky »<ref>[http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/pacifique/ncal2demo.htm « Données démolinguistiques », Université de Laval]</ref>, « Kanaky »<ref>{{lien brisé|url=http://www.radiodjiido.nc/forum/viewtopic.php?t=477&sid=bb4ef298e028b2a6aeee6a9ad3226e17 |titre=« 6 novembre 2007, Saint-Louis, il y a 20 ans Leopold Dawano tombait sous les balles des forces de l'ordre », Forum de Radio Djiido, 04/11/2007 }}</ref> ou « indépendantiste »<ref>[https://books.google.fr/books?id=goAqw5QOO2IC&pg=PA79&dq=Gouvernement+provisoire+de+Kanaky&lr= F. ANGLEVIEL, ''Histoire de la Nouvelle-Calédonie: nouvelles approches, nouveaux objets'', éd. L'Harmattan, 2006, {{p.|79}}]</ref>. Celui-ci est toujours utilisé comme emblème par tous les partisans de l'indépendance : il flotte généralement aux côtés du drapeau français et du pavillon municipal dans les communes dont le maire est indépendantiste<ref>[http://noumea.nicohans.fr/post/2007/11/07/Week-end-a-Hienghene Nico, « Week-end à Hienghène », Blog ''10 mois à Nouméa'', 07/11/2007]</ref> et est devenu un motif fréquent sur tissus et vêtements. Il est toutefois rejeté par beaucoup des non-indépendantistes et plus particulièrement par ceux issus de communautés non mélanésiennes.


Le {{date|13|juillet|2010}}, le [[Congrès de la Nouvelle-Calédonie]] a émis le « vœu que soient arborés, ensemble, en Nouvelle-Calédonie, le drapeau dont la description est annexée et le drapeau national »<ref>Le dossier ''La question des drapeaux en Nouvelle-Calédonie'', dans la ''Revue juridique, politique et économique de Nouvelle-Calédonie'', 16, 2010/2 reproduit ce vœu {{p.|41}} (reproduction de la page 6341 du ''Journal Officiel de la Nouvelle-Calédonie, du 22 juillet 2010, {{p.|6341}}). Un reproduction en est également disponible en ligne {{Lien web
Le {{date|13|juillet|2010}}, le [[Congrès de la Nouvelle-Calédonie]] a émis le « vœu que soient arborés, ensemble, en Nouvelle-Calédonie, le drapeau dont la description est annexée et le drapeau national »<ref>Le dossier ''La question des drapeaux en Nouvelle-Calédonie'', dans la ''Revue juridique, politique et économique de Nouvelle-Calédonie'', 16, 2010/2 reproduit ce vœu {{p.|41}} (reproduction de la page 6341 du ''Journal Officiel de la Nouvelle-Calédonie'', du 22 juillet 2010, {{p.|6341}}). Un reproduction en est également disponible en ligne {{Lien web
| url = http://emblemes.free.fr/site/index.php?option=com_content&task=view&id=2817&Itemid=258
| url = http://emblemes.free.fr/site/index.php?option=com_content&task=view&id=2817&Itemid=258
| titre = Vœu n°1 du 13 juillet 2010
| titre = Vœu n°1 du 13 juillet 2010
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== Influences étrangères ==
== Influences étrangères ==
Le nationalisme kanak (et plus précisément l'indépendantisme calédonien) est largement soutenu par le gouvernement chinois, déjà principal sponsor du [[Groupe Fer de lance mélanésien]]<ref name="Polynésie française et Océanie : quelles stratégies chinoises ?">{{Lien web |langue=fr |auteur=Emmanuel Véron & Emmanuel Lincot |url=https://theconversation.com/polynesie-francaise-et-oceanie-quelles-strategies-chinoises-140463 |titre=Polynésie française et Océanie : quelles stratégies chinoises ? |jour=18 |mois=Juin |année=2020 |site=The Conversation |éditeur= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}. </ref>. Ainsi, d'après un rapport de l'[[Institut de recherche stratégique de l'École militaire]], la Chine considère la Nouvelle-Calédonie comme une {{citation|cible prioritaire}} pour ses ressources minières et ses eaux territoriales, sur laquelle elle a notamment lancé une campagne de propagande intense visant à l'intégrer dans son réseau d'influence<ref name="opérations d'influence chinoises">{{Lien web |langue=fr |auteur=Paul Charon et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer |url=https://www.irsem.fr/index.html |titre=Les opérations d'influence chinoises |jour= |mois=septembre |année=2021 |site=[[Institut de recherche stratégique de l'École militaire|irsem.fr]] |éditeur= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}. </ref>. Certains analystes redoutent donc que les discours de {{citation|décolonisation}} française ne dissimulent un projet de colonisation chinoise, comme cela est déjà à l’œuvre dans plusieurs autres pays du Pacifique<ref name="Polynésie française et Océanie : quelles stratégies chinoises ?"/>.
Le nationalisme kanak (et plus précisément l'indépendantisme calédonien) est largement soutenu par le gouvernement chinois, déjà principal sponsor du [[Groupe Fer de lance mélanésien]]<ref name="Polynésie française et Océanie : quelles stratégies chinoises ?">{{Lien web |langue=fr |auteur=Emmanuel Véron & Emmanuel Lincot |url=https://theconversation.com/polynesie-francaise-et-oceanie-quelles-strategies-chinoises-140463 |titre=Polynésie française et Océanie : quelles stratégies chinoises ? |jour=18 |mois=Juin |année=2020 |site=The Conversation }}. </ref>. Ainsi, d'après un rapport de l'[[Institut de recherche stratégique de l'École militaire]], la Chine considère la Nouvelle-Calédonie comme une {{citation|cible prioritaire}} pour ses ressources minières et ses eaux territoriales, sur laquelle elle a notamment lancé une campagne de propagande intense visant à l'intégrer dans son réseau d'influence<ref name="opérations d'influence chinoises">{{Lien web |langue=fr |auteur=Paul Charon et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer |url=https://www.irsem.fr/index.html |titre=Les opérations d'influence chinoises |mois=septembre |année=2021 |site=[[Institut de recherche stratégique de l'École militaire|irsem.fr]] }}. </ref>. Certains analystes redoutent donc que les discours de {{citation|décolonisation}} française ne dissimulent un projet de colonisation chinoise, comme cela est déjà à l’œuvre dans plusieurs autres pays du Pacifique<ref name="Polynésie française et Océanie : quelles stratégies chinoises ?"/>.


== Références ==
== Références ==
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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==


* R. BERTRAM, « Le foncier et le culturel, vecteurs de la formation d'une conscience indépendantiste en Nouvelle-Calédonie », ''in'' J.-Y. FABERON, A. HAGE ''et alii'', ''Mondes océaniens: études en l'honneur de Paul de Dekker'', éd. L'Harmattan, coll. « Mondes océaniens », 2010, {{p.|121-130}}.
* Robert Bertram, « Le foncier et le culturel, vecteurs de la formation d'une conscience indépendantiste en Nouvelle-Calédonie », ''in'' J.-Y. FABERON, A. HAGE ''et alii'', ''Mondes océaniens: études en l'honneur de Paul de Dekker'', éd. L'Harmattan, coll. « Mondes océaniens », 2010, {{p.|121-130}}.
* {{pdf}} [http://www.recherches-nouvelle-caledonie.org/IMG/pdf/Nationalisme_kanak_et_generation.pdf C. DEMMER, « Nationalisme kanak et génération : une approche du changement social en Nouvelle-Calédonie », texte non publié, 2003, 24 p.]
* {{pdf}} [http://www.recherches-nouvelle-caledonie.org/IMG/pdf/Nationalisme_kanak_et_generation.pdf Christine Demmer, « Nationalisme kanak et génération : une approche du changement social en Nouvelle-Calédonie », texte non publié, 2003, 24 p.]
* C. DEMMER, « Nouveaux enjeux fonciers et évolution du nationalisme kanak après l’accord de Nouméa, Nouvelle-Calédonie : Un éclairage sur des projets de société successifs », ''in'' J.-P. JACOB, P.-Y. LE MEUR ''et alii'', ''Politique de la terre et appartenance, droit foncier et citoyenneté locale dans les pays du Sud'', éd. Karthala, Paris, 2010, {{p.|375-402}}.
* Christine Demmer, « Nouveaux enjeux fonciers et évolution du nationalisme kanak après l’accord de Nouméa, Nouvelle-Calédonie : Un éclairage sur des projets de société successifs », ''in'' J.-P. JACOB, P.-Y. LE MEUR ''et alii'', ''Politique de la terre et appartenance, droit foncier et citoyenneté locale dans les pays du Sud'', éd. Karthala, Paris, 2010, {{p.|375-402}}.
* D. DOMMEL, ''La crise calédonienne : rémission ou guérison'', éd. L'Harmattan, 1993, 255 p.
* Daniel Dommel, ''La crise calédonienne : rémission ou guérison'', éd. L'Harmattan, 1993, 255 p.
* Ismet KURTOVICH, ''Aux origines du FLNKS, L'[[Union des indigènes calédoniens amis de la liberté dans l'ordre|UNIALCO]] et l'[[Association des indigènes calédoniens et loyaltiens français|AICLF]] (1946-1953)'', Nouméa, 1997, Île de Lumière éd.
* Ismet Kurtovich, ''Aux origines du FLNKS, L'[[Union des indigènes calédoniens amis de la liberté dans l'ordre|UNIALCO]] et l'[[Association des indigènes calédoniens et loyaltiens français|AICLF]] (1946-1953)'', Nouméa, 1997, Île de Lumière éd.
* Waya Görödé, ''Discours contre les Blancs qui volent les terres des Noirs'', ''Mon école du silence'', ''Journal''
* Waya Görödé, ''Discours contre les Blancs qui volent les terres des Noirs'', ''Mon école du silence'', ''Journal''


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* [[Citoyenneté néo-calédonienne]]
* [[Citoyenneté néo-calédonienne]]
* [[Socle commun des valeurs kanak]] (2013-2014)
* [[Socle commun des valeurs kanak]] (2013-2014)
* [[Consultation sur l'accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté]] (2018)
* [[Référendum de 2018 sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie|Consultation sur l'accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté]] (2018)


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Version du 15 novembre 2023 à 13:29

Le nationalisme kanak caractérise un mouvement qui, depuis la fin des années 1960, vise à revendiquer la reconnaissance identitaire de la population mélanésienne de Nouvelle-Calédonie (dite Kanak) et de sa culture en une nation souveraine. Il est ainsi lié aux actions indépendantistes ainsi qu'à la doctrine du socialisme mélanésien.

Ce mouvement a pu être porté par des membres d'autres communautés que mélanésiennes comme les Européens : Pierre Declercq, Maurice Lenormand, Jean-Pierre Déteix[1], Gérard Reignier ou Gérard Jodar, les Métis François Burck, Jean-Louis d'Anglebermes ou Marie-Pierre Goyetche, le Vietnamien d'origine André Dang Van Nha, les Wallisiens et Futuniens du Rassemblement démocratique océanien), et a pu être combattu par certains Kanaks (Doui Matayo Wetta, Michel Kauma, Henri Naisseline, Dick Ukeiwé, Auguste Parawi-Reybas, Delin Wema, Simon Loueckhote, Hilarion Vendégou, Auguste puis Gérard Poadja, Maurice et Léontine Ponga, Léonard Sam, Hélène Iekawé).

Chronologie

Événements culturels et identitaires

Logo du festival Mélanésia 2000.

Le nationalisme kanak est d'abord apparu comme un mouvement visant à faire ressortir l'unité de la culture et de l'identité kanak, et de faire reconnaître les Mélanésiens comme un peuple à part entière.

  • 3- : organisation à Nouméa du festival des arts Mélanésia 2000, à l'instigation de Jean-Marie Tjibaou, aidé notamment par son beau-père Doui Matayo Wetta, figure politique importante en Nouvelle-Calédonie depuis les années 1950 et opposant historique à toute idée d'indépendance. Lorsqu'il lance l'idée de cette manifestation en 1974, Jean-Marie Tjibaou définit ainsi son but : « Nous avons voulu ce festival parce que nous croyons en la possibilité d'échanges plus profonds et plus suivis entre la culture européenne et la culture kanak [...]. L'espoir qui sous-tend ce projet est grand. Nous devons ensemble le réaliser pour l'avenir culturel de notre jeunesse et la santé de notre pays ». Le Festival est généralement considéré comme le marqueur principal d'une prise de conscience de former un peuple homogène de la part des Kanak.
  •  : première diffusion de Radio Djiido, fondée par Octave Togna (militant de l'UC et du FLNKS, neveu du député Rock Pidjot), afin de porter « fièrement la voix des anti-colonialistes et des progressistes face à la propagande de l'État français [représentée selon elle par la radio publique RFO] et de la droite réactionnaire locale [représentée par Radio Rythme Bleu fondée quelques mois plus tôt] »[2].
  • 1989 : création de l'Agence de développement de la culture kanak (ADCK), présidée par Marie-Claude Tjibaou, veuve du dirigeant historique de la cause nationaliste kanak, et longtemps dirigée (jusqu'en 2006) par Octave Togna.
  • 4- : inauguration du Centre culturel Tjibaou, qui doit servir de pôle de développement de la création artistique kanake et un centre de diffusion de la culture contemporaine kanake affirmant la culture kanake dans son patrimoine, dans son actualité et ses créations, de lieu privilégié de rencontre et de création culturelle en Nouvelle-Calédonie suscitant l’émergence de pratiques et de références culturelles nouvelles et communes à l'ensemble de l'archipel avec la culture kanake comme « culture de référence », il[3], et de pôle de rayonnement et d’échanges culturels internationaux.
  •  : création de l'Académie des langues kanak (ALK).

Origines et développement du mouvement politique nationaliste kanak

Drames importants dans la culture nationaliste kanak

  •  : assassinat de Pierre Declercq, secrétaire général de l'UC. Un Collectif Pierre-Declercq est créé au sein du Front indépendantiste puis du FLNKS pour entretenir sa mémoire et revendiquer que la lumière soit faite sur les circonstances de sa mort. Un mois de manifestations et de barrages routiers s'ensuit. (Assassinat d'Émile Kutu, à Gomen).
  •  : dix militants indépendantistes, dont deux frères du dirigeant du FLNKS Jean-Marie Tjibaou, sont tués dans une embuscade montés par des anti-indépendantistes près de la tribu de Tiendanite à Hienghène en représailles aux incendies et aux pillages répétés de maisons de Caldoches par les militants du FLNKS dans les environs. Malgré ce drame, le FLNKS et Jean-Marie Tjibaou confirment leur mot d'ordre de lever les barrages. Les auteurs de l'embuscade sont acquittés par la Cour d'Assise le , ce que Jean-Marie Tjibaou commente en ces termes : « La chasse au Kanak est ouverte ».
  •  : Éloi Machoro, successeur de Pierre Declercq au secrétariat général de l'UC et « ministre de la Sécurité » du Gouvernement provisoire de Kanaky, est tué avec un autre militant indépendantiste, Marcel Nonnaro, durant un assaut de la gendarmerie pour libérer la maison d'un Européen qu'ils occupaient près de Canala. Éloi Machoro est considéré par les indépendantistes kanak comme un « martyr ».
  •  : « opération Victor », assaut mené sur la grotte de Gossanah à Ouvéa pour libérer des gendarmes pris en otages par des militants indépendantistes le . 19 des preneurs d'otages et 2 militaires sont tués. Les indépendantistes accusent alors les forces de l'ordre d'avoir « laissé mourir volontairement » ou « exécuté sommairement » certains preneurs d’otages après l’assaut. Ceci marque l'apogée de la violence des « Évènements », et pousse les dirigeants des deux camps à négocier un retour à la paix qui va aboutir aux accords de Matignon. La question de la prise d'otages d'Ouvéa et de son issue font toujours partie des sujets les plus sensibles au sein de l'opinion publique néo-calédonienne.
  •  : assassinat à Ouvéa, par Djubelly Wéa, un militant indépendantiste extrémiste issu du FULK opposé aux accords de Matignon qu'il voit comme une trahison de la part des dirigeants du FLNKS, de Jean-Marie Tjibaou et de Yeiwéné Yeiwéné, lors des cérémonies de levé de deuil des militants indépendantistes morts dans l'affaire de la grotte de Gossanah l'année précédente.

Partis politiques nationalistes actuels

Revendications

Le nationalisme kanak, partagé par une gamme importante de partis politiques qui se sont de plus en plus différenciés idéologiquement au cours du temps, est attaché à un certain nombre de revendications récurrentes :

  • l'indépendantisme avec la création d'un État nation souverain centré sur un peuple Kanak généralement comparé au « poteau central de la case » (même si l'objectif d'indépendance ethnique a été abandonné par la plupart des formations indépendantistes). Cet État indépendant souhaité est le plus souvent appelé Kanaky. ;
  • la reconnaissance de l'identité et de la culture kanak, passant par la défense et la promotion des langues kanak (dans l'enseignement, dans les médias, notamment), de la « coutume » et des traditions kanak et de la réflexion sur le rapport entre modernité, apports de l'Occident et de l'organisation sociale traditionnelle. Jean-Marie Tjibaou rejette une définition trop traditionaliste de la notion d'identité kanak, déclarant en 1985 : « le retour à la tradition, c'est un mythe. Aucun peuple ne l'a jamais vécu. La recherche, le modèle pour moi, il est devant soi, jamais en arrière ». Ce propos est repris depuis la signature des accords de 1988 et de 1998 et du concept de destin commun autant par les tenants du nationalisme que par des anti-indépendantistes à travers la phrase : « Notre identité, elle est devant nous » ;
  • la réforme foncière visant à gommer les effets de la colonisation, qui a créé les réserves, tandis que la terre est l'un des fondements de l'identité et donc du nationalisme kanak, comme le définit Jean-Marie Tjibaou en 1981 : « Elles [les terres] sont l'unité de notre peuple,/ Elles sont l'univers que nous partageons avec nos dieux,/ Elles sont l'élément spatial de nos alliances avec les clans frères,/ Elles font partie de notre existence » ;
  • le rééquilibrage, tant géographique (entre le Sud urbanisé, industrialisé et qui concentre l'essentiel des emplois et des richesses, et le reste de la Grande Terre et les Îles, d'où notamment le soutien au projet d'usine du Nord et de développement de la conurbation Voh-Koné-Pouembout) qu'économique et social ;
  • la limite du corps électoral, avec une condition de durée de résidence figée, la défense de l'emploi local, une définition restreinte de la citoyenneté néo-calédonienne et le contrôle strict de l'immigration ;
  • le nationalisme kanak a longtemps été associé au socialisme, pouvant aller du « socialisme scientifique » du Palika au socialisme mélanésien, réformiste et teinté d'inspirations chrétiennes, de l'UC ;
  • un lien international traditionnel fort avec le mouvement des non-alignés, le Groupe mélanésien Fer de lance et tout particulièrement le Vanuatu.

Symboles

Personnalités emblématiques

De nombreuses figures sont citées en exemple du mouvement nationaliste, qu'elles l'aient précédé ou accompagné :

  • Ataï, « grand-chef » de Komalé qui a mené l'insurrection de 1878 contre les colons-éleveurs de la côte ouest de la Grande Terre et les autorités coloniales. L'un des tout premiers mouvements indépendantistes, le « Groupe 1878 », y faisait référence, tandis que la question de la recherche de la tête du grand-chef (qui a abouti le , le mensuel de Nouvelle-Calédonie Le Pays annonçant alors que son crâne avait été retrouvé au Jardin des plantes de Paris dans les réserves entreposées là pendant les travaux de restauration du Musée de l'Homme[6]) puis de son retour en Nouvelle-Calédonie devient une revendication importante pour les indépendantistes ;
  • Jean-Marie Tjibaou, considéré comme le dirigeant historique indépendantiste et le « père du nationalisme kanak » dont il a théorisé les principales notions et qu'il a structuré politiquement en le dotant de symboles, d'une fédération de partis (le FLNKS) et d'ébauches d'institutions pour un État indépendant ;
  • Pierre Declercq (bien que non kanak), Éloi Machoro ou Yeiwéné Yeiwéné, considérés comme des « martyrs » de la cause nationaliste kanak en raison des circonstances de leurs morts.

Emblèmes culturels et identitaires

Flèche faîtière kanak, XVIIIe siècle, bois de houp, Louvre.

Drapeau

Le « drapeau Kanaky ».

Le même jour que l'installation du GPK le est hissé pour la première fois à la tribu de La Conception au Mont-Dore le drapeau dit « de Kanaky »[7], « Kanaky »[8] ou « indépendantiste »[9]. Celui-ci est toujours utilisé comme emblème par tous les partisans de l'indépendance : il flotte généralement aux côtés du drapeau français et du pavillon municipal dans les communes dont le maire est indépendantiste[10] et est devenu un motif fréquent sur tissus et vêtements. Il est toutefois rejeté par beaucoup des non-indépendantistes et plus particulièrement par ceux issus de communautés non mélanésiennes.

Le , le Congrès de la Nouvelle-Calédonie a émis le « vœu que soient arborés, ensemble, en Nouvelle-Calédonie, le drapeau dont la description est annexée et le drapeau national »[11]. Ce vœu n'ayant pas de force juridique contraignante, chaque collectivité est laissée libre de l'appliquer ou non[12]. Cette décision a depuis fortement clivé la classe politique néo-calédonienne, tant au sein des indépendantistes (le Palika et le LKS se montrant critique à l'égard de la méthode utilisée) que des non-indépendantistes (les partis Calédonie ensemble, Union pour un destin calédonien UDC, Rassemblement pour la Calédonie RPC et Mouvement de la diversité LMD, qui représentent 15 des 31 élus anti-indépendantistes au Congrès depuis 2011, s'y opposent, de même que la section locale du FN).

Influences étrangères

Le nationalisme kanak (et plus précisément l'indépendantisme calédonien) est largement soutenu par le gouvernement chinois, déjà principal sponsor du Groupe Fer de lance mélanésien[13]. Ainsi, d'après un rapport de l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire, la Chine considère la Nouvelle-Calédonie comme une « cible prioritaire » pour ses ressources minières et ses eaux territoriales, sur laquelle elle a notamment lancé une campagne de propagande intense visant à l'intégrer dans son réseau d'influence[14]. Certains analystes redoutent donc que les discours de « décolonisation » française ne dissimulent un projet de colonisation chinoise, comme cela est déjà à l’œuvre dans plusieurs autres pays du Pacifique[13].

Références

  1. Claudine Wéry, Une figure politique assassinée en Nouvelle-Calédonie, Le Monde, 6 juin 2016
  2. Présentation de la ligne éditoriale de la radio sur son site officiel
  3. Selim Lander : "Le Centre culturel Tjibaou - La culture au service de la paix en Nouvelle-Calédonie", Mondesfrancophones.com
  4. Lenormand, Maurice-H., « Décolonisation ratée, indépendance avortée », Journal de la Société des Océanistes, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 92, no 1,‎ , p. 141–155 (DOI 10.3406/jso.1991.2906, lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  5. GRAFF, Stéphanie, « Quand combat et revendication kanak ou politique de l'État français... », sur revues.org, Journal de la Société des Océanistes, Société des Océanistes, (ISBN 978-2-85430-032-1, ISSN 0300-953x, consulté le ), p. 61–83.
  6. « Didier Daenickx : "La tête a toujours été là" », Les Nouvelles Calédoniennes, 07/07/2011
  7. « Données démolinguistiques », Université de Laval
  8. « « 6 novembre 2007, Saint-Louis, il y a 20 ans Leopold Dawano tombait sous les balles des forces de l'ordre », Forum de Radio Djiido, 04/11/2007 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  9. F. ANGLEVIEL, Histoire de la Nouvelle-Calédonie: nouvelles approches, nouveaux objets, éd. L'Harmattan, 2006, p. 79
  10. Nico, « Week-end à Hienghène », Blog 10 mois à Nouméa, 07/11/2007
  11. Le dossier La question des drapeaux en Nouvelle-Calédonie, dans la Revue juridique, politique et économique de Nouvelle-Calédonie, 16, 2010/2 reproduit ce vœu p. 41 (reproduction de la page 6341 du Journal Officiel de la Nouvelle-Calédonie, du 22 juillet 2010, p. 6341). Un reproduction en est également disponible en ligne « Vœu n°1 du 13 juillet 2010 », emblemes.free.fr,
  12. P. FRÉDIÈRE, P. CHATEL, « Où le drapeau FLNKS flottera-t-il vraiment ? », Les Nouvelles Calédoniennes, 20/07/2010
  13. a et b Emmanuel Véron & Emmanuel Lincot, « Polynésie française et Océanie : quelles stratégies chinoises ? », sur The Conversation, .
  14. Paul Charon et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, « Les opérations d'influence chinoises », sur irsem.fr, .

Bibliographie

  • Robert Bertram, « Le foncier et le culturel, vecteurs de la formation d'une conscience indépendantiste en Nouvelle-Calédonie », in J.-Y. FABERON, A. HAGE et alii, Mondes océaniens: études en l'honneur de Paul de Dekker, éd. L'Harmattan, coll. « Mondes océaniens », 2010, p. 121-130.
  • [PDF] Christine Demmer, « Nationalisme kanak et génération : une approche du changement social en Nouvelle-Calédonie », texte non publié, 2003, 24 p.
  • Christine Demmer, « Nouveaux enjeux fonciers et évolution du nationalisme kanak après l’accord de Nouméa, Nouvelle-Calédonie : Un éclairage sur des projets de société successifs », in J.-P. JACOB, P.-Y. LE MEUR et alii, Politique de la terre et appartenance, droit foncier et citoyenneté locale dans les pays du Sud, éd. Karthala, Paris, 2010, p. 375-402.
  • Daniel Dommel, La crise calédonienne : rémission ou guérison, éd. L'Harmattan, 1993, 255 p.
  • Ismet Kurtovich, Aux origines du FLNKS, L'UNIALCO et l'AICLF (1946-1953), Nouméa, 1997, Île de Lumière éd.
  • Waya Görödé, Discours contre les Blancs qui volent les terres des Noirs, Mon école du silence, Journal

Articles connexes