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'''François-Henri de Virieu''', marquis de Virieu, né à [[Paris]] le {{date de naissance|18|décembre|1931}} et mort à [[Marly-le-Roi]] le {{date de mort|27|octobre|1997}}, est un [[journaliste]] [[France|français]].
'''François-Henri de Virieu''', marquis de Virieu, né le {{date de naissance|18|décembre|1931}} à [[Paris]] et mort le {{date de mort|27|octobre|1997}} à [[Marly-le-Roi]], est un [[journaliste]] [[France|français]].


== Sa famille ==
== Famille ==
Il est le fils du marquis Xavier de Virieu (1898-1953), colonel s’étant fait remarquer pour ses actes de résistance dans le [[maquis du Vercors]] et de Marie-Françoise de Brugière de Barante (1906-2004). Il passe le diplôme d’ingénieur agricole à l’École supérieure d’agriculture d’[[Angers]]. Cinq siècles plutôt, [[Jean de Fay]], seigneur de Virieu s'était déjà intéressé à l'agriculture, acceptant de se convertir à la religion catholique pour permettre de protéger l'immigré italien [[Pierre Benay]] qui importa de Bologne les moulins à soie permettant d'approvisionner les canuts de [[Lyon]] à meilleur prix. En effet, François-Henri de Virieu est issu d'une très ancienne famille de la noblesse dauphinoise, attachée à la terre et à la religion et il descend en ligne directe de [[François-Henri de Virieu (1754-1793)]].
Il est le fils du marquis Xavier de Virieu (1898-1953), colonel qui se fera remarquer pour ses actes de résistance dans le [[maquis du Vercors]], et de Marie-Françoise Brugière de Barante (1906-2004), tous deux [[Justes parmi les nations]]. Il passe le diplôme d’ingénieur agricole à l’[[École supérieure d'agriculture d'Angers]]. Cinq siècles plus tôt, [[Jean de Fay]], seigneur de [[Virieu]], s'est déjà intéressé à l'agriculture, acceptant de se convertir à la religion catholique pour permettre de protéger l'immigré italien [[Pierre Benay]], qui importa de [[Bologne]] les moulins à [[soie]] permettant d'approvisionner les [[canut|canuts]] de [[Lyon]] à meilleur prix. En effet, François-Henri de Virieu est issu d'une très ancienne famille de la noblesse [[Dauphiné|dauphinoise]], attachée à la terre et à la [[Foi]] et il descend en ligne directe de [[François-Henri de Virieu (1754-1793)|François-Henri, marquis de Virieu]].


== Un journaliste économique au ''Monde'' ==
== Journaliste économique au ''Monde'' ==
D’abord conseiller auprès de coopératives agricoles, il devient en 1956 [[rédacteur en chef]] des publications du Centre d’études des techniques agricoles. Il est alors rattaché à l’Institut d’organisation scientifique du travail agricole comme conseiller agricole. Mais la [[Guerre d'Algérie]] fait émerger sa conscience politique et son « désir de faire passer ses idées<ref>« De Virieu : le pari du Matin », ''Journal de la Presse'', {{numéro|1}}, 14 mars 1977.</ref>» à travers le journalisme. Arrière-petit-fils d’une des fondatrices du ''[[Le Pèlerin|Pèlerin]]'', il se présente donc à ''[[La Croix]]'' mais, devant la fraîcheur de l’accueil de [[Jean Gélamur]], préfère tenter sa chance au ''[[Le Monde|Monde]]'' où le contact avec [[Hubert Beuve-Méry]] est favorisé par l’appartenance de ce dernier au même réseau de résistance que celui de son père.
D’abord conseiller auprès de coopératives agricoles, il devient en 1956 [[rédacteur en chef]] des publications du Centre d’études des techniques agricoles. Il est alors rattaché à l’Institut d’organisation scientifique du travail agricole comme conseiller agricole. Mais la [[Guerre d'Algérie]] fait émerger sa conscience politique et son « désir de faire passer ses idées<ref>« De Virieu : le pari du Matin », ''Journal de la Presse'', {{numéro|1}}, 14 mars 1977.</ref>» à travers le journalisme. Arrière-petit-fils d’une des fondatrices du ''[[Le Pèlerin|Pèlerin]]'', il se présente donc à ''[[La Croix]]'' mais, devant la fraîcheur de l’accueil de [[Jean Gélamur]], préfère tenter sa chance au ''[[Le Monde|Monde]]'' où le contact avec [[Hubert Beuve-Méry]] est favorisé par l’appartenance de ce dernier au même réseau de résistance que celui de son père.


Il n’attend pas moins de six mois pour pouvoir publier son premier article. Entrant officiellement au journal en juillet 1958 comme rédacteur stagiaire chargé des affaires agricoles, il est porté par sa rubrique dans une période fructueuse en manifestations agricoles, en négociations du [[Marché Commun]] et en réformes du ministère [[Edgard Pisani|Pisani]]. Il en tire son premier livre, ''La Fin d'une agriculture'' (Calmann-Lévy, 1967) et collabore parallèlement à différentes publications régionales. En 1968, il est promu chef du département des affaires sociales au sein du service économique.
Il n’attend pas moins de six mois pour pouvoir publier son premier article. Entrant officiellement au journal en {{date-|juillet 1958}} comme rédacteur stagiaire chargé des affaires agricoles, il est porté par sa rubrique dans une période fructueuse en manifestations agricoles, en négociations du [[Marché commun]] et en réformes du ministère [[Edgard Pisani|Pisani]]. Il en tire son premier livre, ''La Fin d'une agriculture'' (Calmann-Lévy, 1967) et collabore parallèlement à différentes publications régionales. Le 3 novembre 1959, il appelle à « ''créer le [[ruralisme]] comme on a créé l'urbanisme'' »<ref>{{Article |langue=fr |titre=Il faut créer le ruralisme comme on a créé l'urbanisme |périodique=Le Monde.fr |date=1959-11-03 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1959/11/03/il-faut-creer-le-ruralisme-comme-on-a-cree-l-urbanisme_2167406_1819218.html |consulté le=2020-05-19 }}</ref>.
En 1968, il est promu chef du département des affaires sociales au sein du service économique.


== Le rédacteur en chef du journal de 13 heures ==
== Rédacteur en chef du journal de 13 heures ==
C'est alors qu’en novembre 1969, tout en prenant sa carte à la [[Confédération française démocratique du travail|CFDT]], il rejoint l’[[Office de radiodiffusion télévision française|ORTF]] comme chef du service politique, économique et social d’Information Première. Entouré de jeunes collaborateurs comme [[Guy Claisse]], [[Hervé Chabalier]], [[Bernard Langlois]] ou [[Jean-Pierre Mithois]], il prend la rédaction en chef du journal de treize heures en 1970.
C'est alors qu’en {{date-|novembre 1969}}, tout en prenant sa carte à la [[Confédération française démocratique du travail]] (CFDT), il rejoint l’[[Office de radiodiffusion télévision française]] (ORTF) comme chef du service politique, économique et social d’Information Première. Entouré de jeunes collaborateurs comme [[Guy Claisse]], [[Hervé Chabalier]], [[Bernard Langlois]] ou [[Jean-Pierre Mithois]], il prend la rédaction en chef du journal de {{Heure|13}} en 1970.


Mais le remerciement de [[Pierre Desgraupes]] en juillet 1972 l’oblige à quitter la télévision et à prendre la direction du service information au sein des ''Informations'', l’hebdomadaire dont il est un des éditorialistes depuis 1969. Mis au chômage en 1973 avec la faillite du journal, il publie cette même année ''[[Lip]] : {{formatnum:100000}} montres sans patron'' dans la collection « Questions d’actualité » qu’il dirige chez [[Calmann-Lévy]].
Mais le remerciement de [[Pierre Desgraupes]] en {{date-|juillet 1972}} l’oblige à quitter la télévision et à prendre la direction du service information au sein des ''Informations'', l’hebdomadaire dont il est un des éditorialistes depuis 1969. Mis au chômage en 1973 avec la faillite du journal, il publie cette même année ''[[Lip]] : {{unité|100000|montres}} sans patron'' dans la collection « Questions d’actualité » qu’il dirige chez [[Calmann-Lévy]].


== Le rédacteur en chef du ''Matin'' (mars 1977 – septembre 1981) ==
== Rédacteur en chef du ''Matin'' (mars 1977 – septembre 1981) ==
En 1973, il adhère aussi au [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]] avant d’entrer l’année suivante au service politique du ''[[Nouvel Observateur]]''. Numéro deux derrière [[Georges Mamy]], sans grandes perspectives de promotion, il voit donc dans le lancement d’un quotidien par [[Claude Perdriel]] le moyen d’accéder à de plus grandes responsabilités. Suite au refus de [[Pierre Viansson-Ponté]] d’en assurer la rédaction en chef (octobre 1976), il est nommé [[rédacteur en chef]] du quotidien ''[[Le Matin de Paris]]''.
En 1973, il adhère aussi au [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]] avant d’entrer l’année suivante au service politique du ''[[Nouvel Observateur]]''. Numéro deux derrière [[Georges Mamy]], sans grandes perspectives de promotion, il voit donc dans le lancement d’un quotidien par [[Claude Perdriel]] le moyen d’accéder à de plus grandes responsabilités. À la suite du refus de [[Pierre Viansson-Ponté]] d’en assurer la rédaction en chef ({{date-|octobre 1976}}), il est nommé [[rédacteur en chef]] du quotidien ''[[Le Matin de Paris]]''.


S’il quitte le Parti socialiste cette année-là, il n’engage pas moins son journal dans un soutien affiché à l’[[Union de la gauche]], puis, après sa rupture (septembre 1977), au Parti socialiste. Parallèlement, il est responsable de son supplément économique et rédacteur en chef de l’hebdomadaire économique du groupe Perdriel, ''La Presse économique'' (1979-1980). Mais en septembre 1980, il entre en conflit interne avec Claude Perdriel dont l’autoritarisme, l’omnipotence et l’interventionnisme dans l’activité rédactionnelle réduisent son autorité sur la rédaction. Il devient alors rédacteur en chef du supplément Économie, où il collabore avec un jeune journaliste, Pierre Lagrue, qui assure le relais entre François-Henri de Virieu, marginalisé, et les ouvriers typographes. Avec les premières mesures d'économies, le contrat de Pierre Lagrue n'est pas reconduit, et le supplément Économie connaît de fréquents retards de fabrication.
S’il quitte le Parti socialiste cette année-là, il n’engage pas moins son journal dans un soutien affiché à l’[[Union de la gauche]], puis, après sa rupture ({{date-|septembre 1977}}), au Parti socialiste. Parallèlement, il est responsable de son supplément économique et rédacteur en chef de l’hebdomadaire économique du groupe Perdriel, ''La Presse économique'' (1979-1980). Mais en {{date-|septembre 1980}}, il entre en conflit interne avec Claude Perdriel dont l’autoritarisme, l’omnipotence et l’interventionnisme dans l’activité rédactionnelle réduisent son autorité sur la rédaction. Il devient alors rédacteur en chef du supplément Économie, où il collabore avec un jeune journaliste, Pierre Lagrue, qui assure le relais entre François-Henri de Virieu, marginalisé, et les ouvriers typographes. Avec les premières mesures d'économies, le contrat de Pierre Lagrue n'est pas reconduit, et le supplément Économie connaît de fréquents retards de fabrication.


== Le présentateur de ''L'Heure de vérité'' ==
== Présentateur de ''L'Heure de vérité'' ==
Dès août 1981, il se décide donc à rejoindre [[Antenne 2]] où le nouveau pouvoir lui propose la direction de l’actualité. La même année, il publie avec [[Bernard Villeneuve]] un livre sur ''Le Nouveau Pouvoir'' (J.-C. Lattès). Débarqué de ses responsabilités en septembre [[1982]] à la demande de la rédaction, il prend la direction des relations internationales de la chaîne avant lancer en mai 1982 ''[[L'Heure de vérité]]'' qu’il anime jusqu’en 1995.
Dès {{date-|août 1981}}, il se décide donc à rejoindre [[Antenne 2]] où le nouveau pouvoir lui propose la direction de l’actualité. La même année, il publie avec [[Bernard Villeneuve]] un livre sur ''Le Nouveau Pouvoir'' (J.-C. Lattès). Débarqué de ses responsabilités en septembre [[1982]] à la demande de la rédaction, il prend la direction des relations internationales de la chaîne avant de lancer en {{date-|mai 1982}} ''[[L'Heure de vérité]]'' qu’il anime jusqu’en 1995.


Au retour de Claude Perdriel du ''Matin'', son nom est envisagé pour prendre la tête d’un service économique et social. En [[1990]], il publie ''La Médiacratie'' sur le pouvoir attribué aux médias. Il est quelque temps président de l'[[IDATE]]. Maire de [[Marly-le-Roi]] (1995), il meurt le [[27 octobre]] [[1997]] à [[Marly-le-Roi]] d'un [[cancer du pancréas]]. Il est inhumé à [[Virieu]] ([[Isère (département)|Isère]]).
Au retour de Claude Perdriel du ''Matin'', son nom est envisagé pour prendre la tête d’un service économique et social. En [[1990]], il publie ''La Médiacratie'' sur le pouvoir attribué aux médias. En 1987, il est élu président de l'[[IDATE]]. Maire de [[Marly-le-Roi]] (1995), il y meurt le {{date|27 octobre 1997}} d'un [[cancer du pancréas]]. Il est inhumé à [[Virieu]] ([[Isère (département)|Isère]]).


== Vie privée ==
Il a épousé Claude Emy avec qui il a eu cinq enfants :
Il a épousé Claude Emy avec qui il a eu cinq enfants :
* Isabelle de Virieu (1960)
* Isabelle de Virieu (1960)
* Stéphanie de Virieu (1962)
* Stéphanie de Virieu (1962)
* le marquis Guillaume de Virieu (1964)
* Guillaume, marquis de Virieu (1964)
* le comte Étienne de Virieu (1969-2011)
* le comte Étienne de Virieu (1969-2011)
* Nicolas de Virieu, comte de Virieu (1975)
* le comte Nicolas de Virieu (1975)


== Œuvres ==
== Œuvres ==
* ''La Fin d’une agriculture'', Calmann-Lévy, 1967
* ''La Fin d’une agriculture'', Calmann-Lévy, 1967
* ''Lip : {{formatnum:100000}} montres sans patron'', Calmann-Lévy, 1973
* ''Lip : {{formatnum:100000}} montres sans patron'', Calmann-Lévy, 1973
*''Le Nouveau Pouvoir : les {{formatnum:1100}} qui conduisent la France'', en collaboration avec Bernard Villeneuve, Jean-Claude Lattès, 1982
* ''Le Nouveau Pouvoir : les {{formatnum:1100}} qui conduisent la France'', en collaboration avec Bernard Villeneuve, Jean-Claude Lattès, 1982
* ''La Médiacratie'', Flammarion, 1984 (référence, les médias de Francis Balle, PUF, {{p.|93}})
* ''La Médiacratie'', Flammarion, 1990


== Notes et références ==
==Voir aussi==
{{Références}}
===Article connexe===


== Voir aussi ==
* [[Familles subsistantes de la noblesse française]]
=== Article connexe ===
* [[Familles subsistantes de la noblesse française (L à Z)]]


=== Notes ===
=== Liens externes ===
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[[Catégorie:Décès à 65 ans]]
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[[Catégorie:Mort d'un cancer du pancréas]]
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Dernière version du 25 novembre 2023 à 11:38

François-Henri de Virieu, marquis de Virieu, né le à Paris et mort le à Marly-le-Roi, est un journaliste français.

Famille[modifier | modifier le code]

Il est le fils du marquis Xavier de Virieu (1898-1953), colonel qui se fera remarquer pour ses actes de résistance dans le maquis du Vercors, et de Marie-Françoise Brugière de Barante (1906-2004), tous deux Justes parmi les nations. Il passe le diplôme d’ingénieur agricole à l’École supérieure d'agriculture d'Angers. Cinq siècles plus tôt, Jean de Fay, seigneur de Virieu, s'est déjà intéressé à l'agriculture, acceptant de se convertir à la religion catholique pour permettre de protéger l'immigré italien Pierre Benay, qui importa de Bologne les moulins à soie permettant d'approvisionner les canuts de Lyon à meilleur prix. En effet, François-Henri de Virieu est issu d'une très ancienne famille de la noblesse dauphinoise, attachée à la terre et à la Foi et il descend en ligne directe de François-Henri, marquis de Virieu.

Journaliste économique au Monde[modifier | modifier le code]

D’abord conseiller auprès de coopératives agricoles, il devient en 1956 rédacteur en chef des publications du Centre d’études des techniques agricoles. Il est alors rattaché à l’Institut d’organisation scientifique du travail agricole comme conseiller agricole. Mais la Guerre d'Algérie fait émerger sa conscience politique et son « désir de faire passer ses idées[1]» à travers le journalisme. Arrière-petit-fils d’une des fondatrices du Pèlerin, il se présente donc à La Croix mais, devant la fraîcheur de l’accueil de Jean Gélamur, préfère tenter sa chance au Monde où le contact avec Hubert Beuve-Méry est favorisé par l’appartenance de ce dernier au même réseau de résistance que celui de son père.

Il n’attend pas moins de six mois pour pouvoir publier son premier article. Entrant officiellement au journal en comme rédacteur stagiaire chargé des affaires agricoles, il est porté par sa rubrique dans une période fructueuse en manifestations agricoles, en négociations du Marché commun et en réformes du ministère Pisani. Il en tire son premier livre, La Fin d'une agriculture (Calmann-Lévy, 1967) et collabore parallèlement à différentes publications régionales. Le 3 novembre 1959, il appelle à « créer le ruralisme comme on a créé l'urbanisme »[2]. En 1968, il est promu chef du département des affaires sociales au sein du service économique.

Rédacteur en chef du journal de 13 heures[modifier | modifier le code]

C'est alors qu’en , tout en prenant sa carte à la Confédération française démocratique du travail (CFDT), il rejoint l’Office de radiodiffusion télévision française (ORTF) comme chef du service politique, économique et social d’Information Première. Entouré de jeunes collaborateurs comme Guy Claisse, Hervé Chabalier, Bernard Langlois ou Jean-Pierre Mithois, il prend la rédaction en chef du journal de 13 h en 1970.

Mais le remerciement de Pierre Desgraupes en l’oblige à quitter la télévision et à prendre la direction du service information au sein des Informations, l’hebdomadaire dont il est un des éditorialistes depuis 1969. Mis au chômage en 1973 avec la faillite du journal, il publie cette même année Lip : 100 000 montres sans patron dans la collection « Questions d’actualité » qu’il dirige chez Calmann-Lévy.

Rédacteur en chef du Matin (mars 1977 – septembre 1981)[modifier | modifier le code]

En 1973, il adhère aussi au Parti socialiste avant d’entrer l’année suivante au service politique du Nouvel Observateur. Numéro deux derrière Georges Mamy, sans grandes perspectives de promotion, il voit donc dans le lancement d’un quotidien par Claude Perdriel le moyen d’accéder à de plus grandes responsabilités. À la suite du refus de Pierre Viansson-Ponté d’en assurer la rédaction en chef (), il est nommé rédacteur en chef du quotidien Le Matin de Paris.

S’il quitte le Parti socialiste cette année-là, il n’engage pas moins son journal dans un soutien affiché à l’Union de la gauche, puis, après sa rupture (), au Parti socialiste. Parallèlement, il est responsable de son supplément économique et rédacteur en chef de l’hebdomadaire économique du groupe Perdriel, La Presse économique (1979-1980). Mais en , il entre en conflit interne avec Claude Perdriel dont l’autoritarisme, l’omnipotence et l’interventionnisme dans l’activité rédactionnelle réduisent son autorité sur la rédaction. Il devient alors rédacteur en chef du supplément Économie, où il collabore avec un jeune journaliste, Pierre Lagrue, qui assure le relais entre François-Henri de Virieu, marginalisé, et les ouvriers typographes. Avec les premières mesures d'économies, le contrat de Pierre Lagrue n'est pas reconduit, et le supplément Économie connaît de fréquents retards de fabrication.

Présentateur de L'Heure de vérité[modifier | modifier le code]

Dès , il se décide donc à rejoindre Antenne 2 où le nouveau pouvoir lui propose la direction de l’actualité. La même année, il publie avec Bernard Villeneuve un livre sur Le Nouveau Pouvoir (J.-C. Lattès). Débarqué de ses responsabilités en septembre 1982 à la demande de la rédaction, il prend la direction des relations internationales de la chaîne avant de lancer en L'Heure de vérité qu’il anime jusqu’en 1995.

Au retour de Claude Perdriel du Matin, son nom est envisagé pour prendre la tête d’un service économique et social. En 1990, il publie La Médiacratie sur le pouvoir attribué aux médias. En 1987, il est élu président de l'IDATE. Maire de Marly-le-Roi (1995), il y meurt le d'un cancer du pancréas. Il est inhumé à Virieu (Isère).

Vie privée[modifier | modifier le code]

Il a épousé Claude Emy avec qui il a eu cinq enfants :

  • Isabelle de Virieu (1960)
  • Stéphanie de Virieu (1962)
  • Guillaume, marquis de Virieu (1964)
  • le comte Étienne de Virieu (1969-2011)
  • le comte Nicolas de Virieu (1975)

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • La Fin d’une agriculture, Calmann-Lévy, 1967
  • Lip : 100 000 montres sans patron, Calmann-Lévy, 1973
  • Le Nouveau Pouvoir : les 1 100 qui conduisent la France, en collaboration avec Bernard Villeneuve, Jean-Claude Lattès, 1982
  • La Médiacratie, Flammarion, 1990

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « De Virieu : le pari du Matin », Journal de la Presse, no 1, 14 mars 1977.
  2. « Il faut créer le ruralisme comme on a créé l'urbanisme », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]