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'''Yves Benot''', pseudonyme de '''Édouard Helman''', né à [[la Ferté-sous-Jouarre]] le [[23 décembre]] [[1920]] et mort à [[Paris]] le [[3 janvier]] [[2005]], est un [[historien]] [[France|français]] du [[colonialisme]], un [[journaliste]] et un militant [[anticolonialiste]].
'''Yves Bénot''' ou '''Yves Benot''', pseudonyme d''''Édouard Helman''', né à [[la Ferté-sous-Jouarre]] le {{date de naissance|23|décembre|1920}} et mort à [[14e arrondissement de Paris|Paris {{14e}}]] le {{date de décès|3|janvier|2005}}<ref>[https://deces.matchid.io/id/GC198nJKq6bt Relevé des fichiers de l'Insee]</ref>, est un [[journaliste]] et un militant [[anticolonialiste]]. Il a rédigé de nombreux ouvrages consacrés au [[colonialisme]].


== Biographie ==
== Biographie ==
Son père, médecin né en [[Roumanie]], exerçait à La Ferté-sous-Jouarre où il se distingua pendant la [[Première bataille de la Marne|bataille de la Marne]] en 1914. Arrêtés et déportés en 1943, lui et son épouse furent gazés à leur arrivée en [[camp d'extermination]]. Interrompant des études de lettres, Yves Benot rejoint pour sa part la [[France libre]] par l'[[Espagne]]. Après la fin de la [[Seconde Guerre mondiale|guerre]], il reprend une activité littéraire (préparation d'un volume de textes d'[[Antonin Artaud]]) et politique (''Revue du Moyen Orient''). Il commence aussi une carrière de professeur de lettres, d'abord au [[Maroc]] où il exerce une activité journalistique.
Son père, médecin né en [[Roumanie]], exerçait à La Ferté-sous-Jouarre et se distingua pendant la [[Première bataille de la Marne|bataille de la Marne]] en 1914. Arrêtés et déportés en 1943, lui et son épouse furent probablement exécutés à leur arrivée en [[camp d'extermination]]<ref name="nécrologie">[http://ahrf.revues.org/2232 Yves Bénot (1920-2005)], Marcel Dorigny, ahrf.revues.org, {{p.|151-154}}</ref>. Interrompant des études de lettres, Yves Benot rejoint pour sa part la [[France libre]] par l'[[Espagne]]{{ref nec}}. Après la fin de la [[Seconde Guerre mondiale|guerre]], il reprend une activité littéraire (préparation d'un volume de textes d'[[Antonin Artaud]]) et politique (''Revue du Moyen-Orient''). Il commence aussi une carrière de professeur de lettres, d'abord au [[Maroc]] où il exerce une activité journalistique.

Revenu en France, il travaille dans des publications liées au [[Parti communiste français]], notamment aux ''[[Lettres françaises]]'' de 1953 à 1956<ref name="nécrologie" />. En [[1958]], il rejoint la [[Guinée]] nouvellement indépendante pour enseigner au lycée de garçons de [[Conakry]]. En 1962, après le procès des enseignants, il rejoint le [[Ghana]] de [[Kwame Nkrumah|Nkrumah]] où il reste jusqu'à la chute de celui-ci.


En 1976, il soutient sa thèse de doctorat d’État devant l’Université de Paris-8, portant le titre « Fonctions historiques des idéologies et de la science d’après l’exemple de l’Afrique noire » ce qui lui permet d'obtenir le titre de docteur ès lettres<ref name="nécrologie" />.
Revenu en France, il travaille dans des publications liées au [[Parti communiste français]]. En [[1958]], il rejoint la [[Guinée]] nouvellement indépendante pour enseigner au lycée de garçons de [[Conakry]]. En 1962, après le procès des enseignants, il rejoint le [[Ghana]] de [[Kwame Nkrumah|Nkrumah]] où reste jusqu'à la chute de celui-ci.


Très inspiré par les [[Lumières (philosophie)|Lumières]] du {{s-|XVIII|e|}}, il démontre leur avance sur leur temps malgré leurs ambiguïtés. Il estime que, plutôt que de s'indigner, rétrospectivement, des insuffisances de la lutte contre l'[[esclavage]], il convient surtout de réintégrer la colonisation dans l'Histoire et d'en comprendre les mécanismes.
Très inspiré par les [[Lumières (philosophie)|Lumières]] du {{s-|XVIII|e|}}, il démontre leur avance sur leur temps malgré leurs ambiguïtés. Il estime que, plutôt que de s'indigner, rétrospectivement, des insuffisances de la lutte contre l'[[esclavage]], il convient surtout de réintégrer la colonisation dans l'Histoire et d'en comprendre les mécanismes.


Dans son ouvrage, ''Massacres coloniaux'' (1994), il s'insurge d'une « révision de l’histoire coloniale » accusant les historiens [[Charles-Robert Ageron]], [[René Rémond]] ou
Il est inhumé le 8 janvier 2005 au [[cimetière du Père-Lachaise]] ({{36e}} division)<ref>{{Article|titre=Mémoire nécrologie|périodique=Dom Tom Com|jour=30|mois=mars|année=2005|numéro=53|url texte=http://www.outremer44.org/journal/dtc53.pdf}}</ref>.
Denise Bouche, ce que [[Guy Pervillé]] décrit comme étant la démarche d'un « anticolonialiste militant »<ref>[http://histoire-sociale.univ-paris1.fr/Collo/perville.pdf Les historiens de la guerre d’Algérie et ses enjeux politiques en France], Guy Pervillé, histoire-sociale.univ-paris1.fr</ref>.


Il est inhumé le {{date-|8 janvier 2005}} au [[cimetière du Père-Lachaise]] ({{36e|division}})<ref>{{Article|titre=Mémoire nécrologie|périodique=Dom Tom Com|jour=30|mois=mars|année=2005|numéro=53|url texte=http://www.outremer44.org/journal/dtc53.pdf}}</ref>.
== Bibliographie ==

*''Idéologies des indépendances africaines'', Paris, [[Éditions François Maspero|Maspero]], 1969.
== Publications ==
*''Idéologies des indépendances africaines'', Paris, [[Éditions Maspero|Maspero]], 1969.
*''Indépendances africaines. Idéologies et réalités'', Paris, Maspero, 2 vol., 1975.
*''Indépendances africaines. Idéologies et réalités'', Paris, Maspero, 2 vol., 1975.
*''Diderot, de l’athéisme à l’anticolonialisme'', Paris, Maspero, 1970.
*''Diderot, de l’athéisme à l’anticolonialisme'', Paris, Maspero, 1970.
*''[[Histoire des deux Indes|Histoire philosophique et politique des deux Indes]]'', Paris, Maspero, 1981.
*''[[Histoire des deux Indes|Histoire philosophique et politique des deux Indes]]'', Paris, Maspero, 1981.
*''Les Députés africains au Palais-Bourbon'', Paris, Chaka, 1989.
*''Les Députés africains au Palais-Bourbon'', Paris, Chaka, 1989.
*''Massacres coloniaux. 1944-1950 : la IV{{e}} République et la mise au pas des colonies françaises'', Paris, La Découverte, 1994.
*''Massacres coloniaux. 1944-1950 : la {{IVe}} République et la mise au pas des colonies françaises'', Paris, La Découverte, 1994.
*''La Révolution et la fin des colonies'', Paris, La Découverte, 1987.
*''La Révolution et la fin des colonies'', Paris, La Découverte, 1987.
*''La Démence coloniale sous Napoléon'', Paris, La Découverte, 1992.
*''La Démence coloniale sous Napoléon'', Paris, La Découverte, 1992.
*''La Guyane sous la Révolution ou l’Impasse de la Révolution pacifique'', Paris, Ibis rouge Éditions, 1997.
*''La Guyane sous la Révolution ou l’Impasse de la Révolution pacifique'', Paris, Ibis rouge Éditions, 1997.
*''Comment Santo Domingo n'a pas été occupé par la République française en 1795-1796'' (An III-IV), ''Annales Historiques de la Révolution française'', 1998, {{numéro|1}}(79 à 87)
*''La Modernité de l’esclavage. Essai sur l’esclavage au cœur du capitalisme'', Paris, La Découverte, 2003.
*''La Modernité de l’esclavage. Essai sur l’esclavage au cœur du capitalisme'', Paris, La Découverte, 2003.
*''Les Lumières, l’esclavage et la colonisation'', Paris, La Découverte, 2005.
*"Comment Santo Domingo n'a pas été occupé par la République Française en 1795-1796(An III-IV) in Annales Historiques de la Révolution française- 1998-N°1(79 à 87)


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Liens externes ==
== Liens externes ==
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*[http://www.bibliomonde.net/pages/fiche-auteur.php3?id_auteur=1713 Biographie et bibliographie commentée]
*[http://www.bibliomonde.net/pages/fiche-auteur.php3?id_auteur=1713 Biographie et bibliographie commentée]
*[http://multitudes.samizdat.net/article.php3?id_article=1862 Biographie]
*[http://multitudes.samizdat.net/article.php3?id_article=1862 Biographie]
*Annales historiques de la Révolution française Yves Benot (1920-2005) par Marcel Dorigny
*''Yves Benot, de l'anticolonialisme au travail de mémoire'' [http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture/nouveau_prog/connaissance/alacarte_fiche.php?src_id=1&diff_id=90000140 1/2] et [http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture/nouveau_prog/connaissance/alacarte_fiche.php?src_id=1&diff_id=90000154 2/2] : Rencontre d'hommage à la mémoire d'Yves Benot à la Bibliothèque nationale de France.
*''Yves Benot, de l'anticolonialisme au travail de mémoire'' [https://web.archive.org/web/20071011103708/http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture/nouveau_prog/connaissance/alacarte_fiche.php?src_id=1&diff_id=90000140 1/2] et {{lien brisé|url=http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture/nouveau_prog/connaissance/alacarte_fiche.php?src_id=1&diff_id=90000154 |titre=2/2 }} : Rencontre d'hommage à la mémoire d'Yves Benot à la Bibliothèque nationale de France.

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Yves Benot
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Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Benot (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Édouard HelmanVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Yves BenotVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Historien, historien de la philosophie, enseignant du secondaire, écrivain, journaliste, instituteur, professeur d'universitéVoir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Comment la Convention a-t-elle voté l'abolition de l'esclavage en l'an II ? (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Yves Bénot ou Yves Benot, pseudonyme d'Édouard Helman, né à la Ferté-sous-Jouarre le et mort à Paris 14e le [1], est un journaliste et un militant anticolonialiste. Il a rédigé de nombreux ouvrages consacrés au colonialisme.

Biographie[modifier | modifier le code]

Son père, médecin né en Roumanie, exerçait à La Ferté-sous-Jouarre et se distingua pendant la bataille de la Marne en 1914. Arrêtés et déportés en 1943, lui et son épouse furent probablement exécutés à leur arrivée en camp d'extermination[2]. Interrompant des études de lettres, Yves Benot rejoint pour sa part la France libre par l'Espagne[réf. nécessaire]. Après la fin de la guerre, il reprend une activité littéraire (préparation d'un volume de textes d'Antonin Artaud) et politique (Revue du Moyen-Orient). Il commence aussi une carrière de professeur de lettres, d'abord au Maroc où il exerce une activité journalistique.

Revenu en France, il travaille dans des publications liées au Parti communiste français, notamment aux Lettres françaises de 1953 à 1956[2]. En 1958, il rejoint la Guinée nouvellement indépendante pour enseigner au lycée de garçons de Conakry. En 1962, après le procès des enseignants, il rejoint le Ghana de Nkrumah où il reste jusqu'à la chute de celui-ci.

En 1976, il soutient sa thèse de doctorat d’État devant l’Université de Paris-8, portant le titre « Fonctions historiques des idéologies et de la science d’après l’exemple de l’Afrique noire » ce qui lui permet d'obtenir le titre de docteur ès lettres[2].

Très inspiré par les Lumières du XVIIIe siècle, il démontre leur avance sur leur temps malgré leurs ambiguïtés. Il estime que, plutôt que de s'indigner, rétrospectivement, des insuffisances de la lutte contre l'esclavage, il convient surtout de réintégrer la colonisation dans l'Histoire et d'en comprendre les mécanismes.

Dans son ouvrage, Massacres coloniaux (1994), il s'insurge d'une « révision de l’histoire coloniale » accusant les historiens Charles-Robert Ageron, René Rémond ou Denise Bouche, ce que Guy Pervillé décrit comme étant la démarche d'un « anticolonialiste militant »[3].

Il est inhumé le au cimetière du Père-Lachaise (36e division)[4].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Idéologies des indépendances africaines, Paris, Maspero, 1969.
  • Indépendances africaines. Idéologies et réalités, Paris, Maspero, 2 vol., 1975.
  • Diderot, de l’athéisme à l’anticolonialisme, Paris, Maspero, 1970.
  • Histoire philosophique et politique des deux Indes, Paris, Maspero, 1981.
  • Les Députés africains au Palais-Bourbon, Paris, Chaka, 1989.
  • Massacres coloniaux. 1944-1950 : la IVe République et la mise au pas des colonies françaises, Paris, La Découverte, 1994.
  • La Révolution et la fin des colonies, Paris, La Découverte, 1987.
  • La Démence coloniale sous Napoléon, Paris, La Découverte, 1992.
  • La Guyane sous la Révolution ou l’Impasse de la Révolution pacifique, Paris, Ibis rouge Éditions, 1997.
  • Comment Santo Domingo n'a pas été occupé par la République française en 1795-1796 (An III-IV), Annales Historiques de la Révolution française, 1998, no 1(79 à 87)
  • La Modernité de l’esclavage. Essai sur l’esclavage au cœur du capitalisme, Paris, La Découverte, 2003.
  • Les Lumières, l’esclavage et la colonisation, Paris, La Découverte, 2005.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a b et c Yves Bénot (1920-2005), Marcel Dorigny, ahrf.revues.org, p. 151-154
  3. Les historiens de la guerre d’Algérie et ses enjeux politiques en France, Guy Pervillé, histoire-sociale.univ-paris1.fr
  4. « Mémoire nécrologie », Dom Tom Com, no 53,‎ (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]