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| ancien nom = Radio Martinique <small>(1937-1945)</small><br />[[Radiodiffusion française|R.D.F.]] Radio Martinique <small>(1945-1949)</small><br />[[Radiodiffusion-télévision française|R.T.F.]] Radio Martinique <small>(1949-1964)</small><br />[[Office de radiodiffusion télévision française|O.R.T.F.]] Radio Martinique <small>(1964-1975)</small><br />[[France Régions 3|FR3]]-Martinique <small>(1975-1982)</small><br />[[Réseau Outre-Mer 1re|RFO]] Martinique <small>(1982-1999)</small> <br />Radio Martinique <small>(1999-2010)</small>
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| slogan = Tous Première
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| siège = [[Fort-de-France]]
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| site web = [http://martinique.la1ere.fr/radio/ martinique.la1ere.fr/radio/]
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93.2 MHz <small>(Le Marin / Schœlcher / Rivière-Pilote)</small><br />
94.0 MHz <small>(Saint-Pierre / La Trinité)</small><br />
94.0 MHz <small>(Saint-Pierre / La Trinité)</small><br />
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94.3 MHz <small>(Grand-Rivière / Le Morne-Rouge)</small><br />
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| diffusion AM = 1310 kHz
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| diffusion satellite = [[CanalSat Caraïbes]] : chaîne n° 180<br />
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[[TNTSAT]] chaîne n° 180
[[TNTSAT]] chaîne n° 180
| diffusion ADSL = [[Freebox TV]] : chaîne n° 199 (radio n° 92)<br/>[[Bouquet TV de SFR|SFR]]
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'''Martinique {{1re}}''' est une [[Station de radio|chaîne de radio]] généraliste publique [[France|française]] de [[Radios locales en France|proximité]] de [[France Télévisions]] diffusée dans le [[département d'outre-mer]] de la [[Martinique]].
'''Martinique La Première''' est une [[Station de radio|chaîne de radio]] généraliste publique [[France|française]] de [[Radios locales en France|proximité]] de [[France Télévisions]] diffusée dans le [[département d'outre-mer]] de la [[Martinique]].


== Histoire de la chaîne ==
== Histoire de la chaîne ==
{{Section trop longue|date=janvier 2018}}
'''Radio Martinique''' est créée à Dillon (quartier populaire de [[Fort-de-France]]) par M. et Mme Antoine Séri. Cette radio privée est autorisée à émettre ses programmes le {{date|22|octobre|1937}}, dans le cadre des autorisations précaires et révocables accordées par le monopole d’État français sur la [[radiodiffusion]] à des personnes privées.
'''Radio Martinique''' est créée à Dillon (quartier populaire de [[Fort-de-France]]) par M. et {{Mme}} Antoine Séri. Cette radio privée est autorisée à émettre ses programmes le {{date|22|octobre|1937}}, dans le cadre des autorisations précaires et révocables accordées par le monopole d’État français sur la [[radiodiffusion]] à des personnes privées.


À la fin des années 1930, Radio Martinique émet quotidiennement pendant trois heures et demie sur deux longueurs d’onde différentes, entre 12h15 et 13h45, puis entre 19h et 21h sur 9700 Kcs avec une puissance de 1 kilowatt, ce qui lui permet de rayonner dans toute la colonie mais également sur tous les postes de l’Amérique centrale, l’Est des [[États-Unis]], le [[Canada]] ou même le [[Brésil]]. Elle y est même mieux entendue que la station métropolitaine de [[Radio France internationale|Paris Mondial]]. Dans cette perspective, un rapport datant du 16 novembre 1939, énonce le fait que Radio Martinique constitue un précieux instrument de propagande française qu’il est essentiel d’exploiter afin de combattre efficacement la propagande allemande dans les deux Amériques. En effet, le communiqué de presse quotidien du Service de l’Information de la colonie est traduit et diffusé en allemand, anglais et espagnol, tous les jeudis à 13h une émission en espagnol portant sur des questions de civilisation française est animée par M. Durand, les émissions en français comprennent des commentaires de presse extraits de Paris Mondial, dont Radio Martinique est le relai officiel, ainsi que des causeries. Une place est aussi faite à certains événements culturels caribéens, et notamment, les représentations musicales d’artistes qui ont manifesté le désir de faire apprécier leur talent aux auditeurs de Radio Martinique.
À la fin des années 1930, Radio Martinique émet quotidiennement pendant trois heures et demie sur deux longueurs d’onde différentes, entre 12h15 et 13h45, puis entre 19h et 21h sur 9700 Kcs avec une puissance de 1 kilowatt, ce qui lui permet de rayonner dans toute la colonie mais également sur tous les postes de l’Amérique centrale, l’Est des [[États-Unis]], le [[Canada]] ou même le [[Brésil]]. Elle y est même mieux entendue que la station métropolitaine de [[Radio France internationale|Paris Mondial]]. Dans cette perspective, un rapport datant du {{date-|16 novembre 1939}}, énonce le fait que Radio Martinique constitue un précieux instrument de propagande française qu’il est essentiel d’exploiter afin de combattre efficacement la propagande allemande dans les deux Amériques. En effet, le communiqué de presse quotidien du Service de l’Information de la colonie est traduit et diffusé en allemand, anglais et espagnol, tous les jeudis à 13h une émission en espagnol portant sur des questions de civilisation française est animée par M. Durand, les émissions en français comprennent des commentaires de presse extraits de Paris Mondial, dont Radio Martinique est le relai officiel, ainsi que des causeries. Une place est aussi faite à certains événements culturels caribéens, et notamment, les représentations musicales d’artistes qui ont manifesté le désir de faire apprécier leur talent aux auditeurs de Radio Martinique.


En septembre [[1939]], le contrôle de l’information est officialisé et imposé en [[France]] et dans ses colonies, y compris aux stations privées. Fondé la même année, le Service Général de l’information, dépendant du Cabinet du [[Liste des gouverneurs de la Martinique|Gouverneur]], a pour vocation le contrôle de la radio, des films cinématographiques et de la presse. Radio Martinique est donc soumise à l’examen du Chef du Service général de l’information qui a le droit d’interdire l’émission de toute nouvelle controversée ou tendancieuse. Ainsi, le Haut Commissaire de la République aux Antilles et à la Guyane, l’[[Amiral Robert]], informe-t-il régulièrement les autorités étatiques du non-respect des règles de la censure par Radio Martinique. Dans ces conditions, les journalistes se trouvent dans l’obligation de mobiliser d’autres sources d’informations que les sources officielles délivrées par le gouvernement colonial pour élaborer leurs dépêches, au premier rang desquelles figurent les radios insulaires des îles voisines de langue anglaise ou espagnole. Au début des années 1940, ces radios semblent en effet mieux informées que Radio Martinique, qui reçoit régulièrement des réprobations de ses auditeurs quant au contenu jugé trop ténu de ses bulletins de nouvelles.
En septembre [[1939]], le contrôle de l’information est officialisé et imposé en [[France]] et dans ses colonies, y compris aux stations privées. Fondé la même année, le Service Général de l’information, dépendant du Cabinet du [[Liste des gouverneurs de la Martinique|Gouverneur]], a pour vocation le contrôle de la radio, des films cinématographiques et de la presse. Radio Martinique est donc soumise à l’examen du Chef du Service général de l’information qui a le droit d’interdire l’émission de toute nouvelle controversée ou tendancieuse. Ainsi, le Haut Commissaire de la République aux Antilles et à la Guyane, l’[[Amiral Robert]], informe-t-il régulièrement les autorités étatiques du non-respect des règles de la censure par Radio Martinique. Dans ces conditions, les journalistes se trouvent dans l’obligation de mobiliser d’autres sources d’informations que les sources officielles délivrées par le gouvernement colonial pour élaborer leurs dépêches, au premier rang desquelles figurent les radios insulaires des îles voisines de langue anglaise ou espagnole. Au début des années 1940, ces radios semblent en effet mieux informées que Radio Martinique, qui reçoit régulièrement des réprobations de ses auditeurs quant au contenu jugé trop ténu de ses bulletins de nouvelles.


Avec l'entrée en guerre, Radio Martinique doit interrompre ses programmes, mais parvient à les rétablir officiellement dès [[1943]], avant la fin du conflit. Antoine Séri et son fils Roland accomplissent un tour de force en rétablissant par les moyens du bord la longueur d’ondes de 31 mètres que le [[gouvernement de Vichy]] avait supprimée. Dans ce contexte de guerre, et par conséquent, de propagande, le poste martiniquais reste à l’entière disposition du [[gouvernement provisoire de la République française]]. Radio Martinique reprend ses programmes dans leur intégralité mais avec des ressources économiques provenant de la publicité seule, le poste a du mal à faire face aux frais nécessaires à son fonctionnement. Considérablement réduits des suites de la Guerre, Antoine Séri, directeur de la radio se retrouve dans l’obligation de solliciter une aide financière du gouvernement colonial. Dès lors, en échange du versement d’une subvention mensuelle permettant à Radio Martinique, provisoirement et à titre précaire, de couvrir ses frais généraux et de continuer ses émissions en l’exemptant des droits de douane sur les pièces de rechange nécessaires à l’exploitation du poste ainsi que sur les disques de musique enregistrée, cette dernière devra consacrer quatre heures de sa programmation aux publics antillais et étrangers sur lesquels le Gouvernement désire exercer sa propagande. Elle devra également soumettre au Service Général de l’information la publicité et l’ensemble des programmes de ses émissions une fois par semaine.
Avec l'entrée en guerre, Radio Martinique doit interrompre ses programmes, mais parvient à les rétablir officiellement dès [[1943]], avant la fin du conflit. Antoine Séri et son fils Roland accomplissent un tour de force en rétablissant par les moyens du bord la longueur d’onde de 31 mètres que le [[gouvernement de Vichy]] avait supprimée. Dans ce contexte de guerre, et par conséquent, de propagande, le poste martiniquais reste à l’entière disposition du [[gouvernement provisoire de la République française]]. Radio Martinique reprend ses programmes dans leur intégralité mais avec des ressources économiques provenant de la publicité seule, le poste a du mal à faire face aux frais nécessaires à son fonctionnement. Considérablement réduits des suites de la Guerre, Antoine Séri, directeur de la radio se retrouve dans l’obligation de solliciter une aide financière du gouvernement colonial. Dès lors, en échange du versement d’une subvention mensuelle permettant à Radio Martinique, provisoirement et à titre précaire, de couvrir ses frais généraux et de continuer ses émissions en l’exemptant des droits de douane sur les pièces de rechange nécessaires à l’exploitation du poste ainsi que sur les disques de musique enregistrée, cette dernière devra consacrer quatre heures de sa programmation aux publics antillais et étrangers sur lesquels le Gouvernement désire exercer sa propagande. Elle devra également soumettre au Service Général de l’information la publicité et l’ensemble des programmes de ses émissions une fois par semaine.


Le gouvernement français promulgue l’ordonnance du 23 mars 1945 portant sur la nationalisation des radios privées diffusant en ondes moyennes qui stipule que désormais aucune station privée n’a la possibilité en [[France]] de diffuser ses programmes. Le texte révoque l’ensemble des autorisations accordées antérieurement et toute nouvelle installation de moyens de diffusion est proscrite. Le monopole d’État en matière de radiodiffusion acquiert une portée nouvelle en se transformant en droit exclusif d’exploitation au profit de l’État. En vertu de cette ordonnance et pour pérenniser cette emprise, l’État rachète l’ancienne radio privée Radio Martinique, qui ne peut se soustraire à cette cession effectuée avec l’accord du [[Conseil général de la Martinique|Conseil Général]], et qui passe alors sous la direction de l'établissement public responsable de ce monopole, la [[Radiodiffusion française]] (R.D.F.), placée sous le contrôle du Ministère de l’Information. La R.D.F., avec le soutien du gouvernement colonial qui voit dans la radiodiffusion un instrument indispensable à l’action gouvernementale, prend en charge dès [[1945]] les installations de radiodiffusion dans la colonie. Le {{date|12|juillet|1945}}, la R.D.F. lance sa première émission depuis le pavillon Bougenot, rue Victor Sévère à [[Fort-de-France]], près de la [[Hôtel de préfecture de la Martinique|Préfecture]], dans les anciens locaux de Service de l’Information sous le gouvernement de l’Amiral Robert. La radio qui n’émet que quatre à cinq heures par jour, dépend de la Préfecture et c’est [[la Marseillaise]] qui annonce durant cette période le début et la fin des programmes. À l’antenne, le speaker en avise les auditeurs : « ''Neuf heures vont bientôt sonner. Dans quelques instants, la Marseillaise, notre Marseillaise, terminera cette émission'' ». Les informations sont lues par des speakers au ton volontairement impersonnel et non par les journalistes eux-mêmes ; les bulletins prenant, en conséquence, la forme figée de communiqués officiels, de conférences. L’autorité préfectorale contrôle également la totalité de la production et de la diffusion radiophonique de l’ensemble des programmes. Malgré l'ambition affichée d’adapter le paysage audiovisuel aux spécificités des auditeurs, la plupart des programmes sont des copies d’émissions produites en métropole régulièrement acheminées depuis Paris, marquant l’absence à l'antenne des populations créoles. La Martinique étant devenue un [[Département d'outre-mer|département français]] le {{date|19|mars|1946}}, Radio Martinique initie une politique de réaménagement de sa programmation dès [[1947]] en apportant des innovations à ses programmes pour les rendre toujours plus vivants et attractifs. Mais les émissions phares restent les chroniques, les bulletins d’informations nationales et internationales, les commentaires, les commentaires militaires, les revues de presse, et des reportages dont certains ont trait à des faits ou événements nationaux mais sont traités via le prisme local et insulaire. Jusqu’à la fin des années 1950, les programmes de Radio Martinique sont élaborés au sein même de la Préfecture dans une seule et même grande salle où les différents services se recouvrent. Le déménagement dans les locaux de Clairière à Fort-de-France et l’arrivée de Salvat Etchart contribuent en effet à une meilleure organisation et à la professionnalisation de la production des programmes. Avec Salvat Etchart, métropolitain d’origine basque, s’ébauche une nouvelle politique éditoriale visant à considérer davantage les particularités locales des auditeurs auxquels s’adressent ces programmes. Cependant, la plupart des programmes proviennent toujours de Paris et l’ensemble des émissions est scrupuleusement examiné par les instances centrales avant diffusion. La radio reste encore largement une radio d’État, et l’apparition de la langue créole et les expressions culturelles antillaises et caribéennes y sont parcimonieuses. La radio a largement contribué à l’amélioration de la vie
Le gouvernement français promulgue l’ordonnance du {{date-|23 mars 1945}} portant sur la nationalisation des radios privées diffusant en ondes moyennes qui stipule que désormais aucune station privée n’a la possibilité en [[France]] de diffuser ses programmes. Le texte révoque l’ensemble des autorisations accordées antérieurement et toute nouvelle installation de moyens de diffusion est proscrite. Le monopole d’État en matière de radiodiffusion acquiert une portée nouvelle en se transformant en droit exclusif d’exploitation au profit de l’État. En vertu de cette ordonnance et pour pérenniser cette emprise, l’État rachète l’ancienne radio privée Radio Martinique, qui ne peut se soustraire à cette cession effectuée avec l’accord du [[Conseil général de la Martinique|Conseil Général]], et qui passe alors sous la direction de l'établissement public responsable de ce monopole, la [[Radiodiffusion française]] (R.D.F.), placée sous le contrôle du Ministère de l’Information. La R.D.F., avec le soutien du gouvernement colonial qui voit dans la radiodiffusion un instrument indispensable à l’action gouvernementale, prend en charge dès [[1945]] les installations de radiodiffusion dans la colonie. Le {{date|12|juillet|1945}}, la R.D.F. lance sa première émission depuis le pavillon Bougenot, rue Victor Sévère à [[Fort-de-France]], près de la [[Hôtel de préfecture de la Martinique|Préfecture]], dans les anciens locaux de Service de l’Information sous le gouvernement de l’Amiral Robert. La radio qui n’émet que quatre à cinq heures par jour, dépend de la Préfecture et c’est [[la Marseillaise]] qui annonce durant cette période le début et la fin des programmes. À l’antenne, le speaker en avise les auditeurs : « ''Neuf heures vont bientôt sonner. Dans quelques instants, la Marseillaise, notre Marseillaise, terminera cette émission'' ». Les informations sont lues par des speakers au ton volontairement impersonnel et non par les journalistes eux-mêmes ; les bulletins prenant, en conséquence, la forme figée de communiqués officiels, de conférences. L’autorité préfectorale contrôle également la totalité de la production et de la diffusion radiophonique de l’ensemble des programmes. Malgré l'ambition affichée d’adapter le paysage audiovisuel aux spécificités des auditeurs, la plupart des programmes sont des copies d’émissions produites en métropole régulièrement acheminées depuis Paris, marquant l’absence à l'antenne des populations créoles. La Martinique étant devenue un [[Département d'outre-mer|département français]] le {{date|19|mars|1946}}, Radio Martinique amorce une politique de réaménagement de sa programmation dès [[1947]] en apportant des innovations à ses programmes pour les rendre toujours plus vivants et attractifs. Mais les émissions phares restent les chroniques, les bulletins d’informations nationales et internationales, les commentaires, les commentaires militaires, les revues de presse, et des reportages dont certains ont trait à des faits ou événements nationaux mais sont traités via le prisme local et insulaire. Jusqu’à la fin des années 1950, les programmes de Radio Martinique sont élaborés au sein même de la Préfecture dans une seule et même grande salle où les différents services se recouvrent. Le déménagement dans les locaux de Clairière à Fort-de-France et l’arrivée de Salvat Etchart contribuent en effet à une meilleure organisation et à la professionnalisation de la production des programmes. Avec Salvat Etchart, métropolitain d’origine basque, s’ébauche une nouvelle politique éditoriale visant à considérer davantage les particularités locales des auditeurs auxquels s’adressent ces programmes. Cependant, la plupart des programmes proviennent toujours de Paris et l’ensemble des émissions est scrupuleusement examiné par les instances centrales avant diffusion. La radio reste encore largement une radio d’État, et l’apparition de la langue créole et les expressions culturelles antillaises et caribéennes y sont parcimonieuses. La radio a largement contribué à l’amélioration de la vie
quotidienne, et en particulier à la prévention des catastrophes naturelles. Dès que le nécessite l’actualité, les programmes sont interrompus pour la transmission des informations d’importance telles que les cyclones ou les incendies.
quotidienne, et en particulier à la prévention des catastrophes naturelles. Dès que le nécessite l’actualité, les programmes sont interrompus pour la transmission des informations d’importance telles que les cyclones ou les incendies.


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La loi de réforme de l'audiovisuel n° 2004-669 du {{date|9|juillet|2004}} intègre la société de programme Réseau France Outre-mer au groupe audiovisuel public [[France Télévisions]], qui devient alors un acteur de la radio publique en [[France]], et dont dépend depuis Radio Martinique. Son président, [[Rémy Pflimlin]], annonce le {{date|12|octobre|2010}} le changement de nom du Réseau France Outre-mer en [[Réseau Outre-Mer 1re|Réseau Outre-Mer {{1re}}]] pour s'adapter au lancement de la [[Télévision numérique terrestre française#France d'outre-mer|TNT en Outre-Mer]]<ref>{{Lien web |url = http://www.satmag.fr/affichage_module.php?no_theme=1&no_news=12771&id_mod=50/ |titre = RFO passe la Première}}</ref>. Toutes les chaînes de radio du réseau changent de nom le {{date|30|novembre|2010}} lors du démarrage de la TNT et Radio Martinique devient ainsi '''Martinique {{1re}}'''.
La loi de réforme de l'audiovisuel n° 2004-669 du {{date|9|juillet|2004}} intègre la société de programme Réseau France Outre-mer au groupe audiovisuel public [[France Télévisions]], qui devient alors un acteur de la radio publique en [[France]], et dont dépend depuis Radio Martinique. Son président, [[Rémy Pflimlin]], annonce le {{date|12|octobre|2010}} le changement de nom du Réseau France Outre-mer en [[Réseau Outre-Mer 1re|Réseau Outre-Mer {{1re}}]] pour s'adapter au lancement de la [[Télévision numérique terrestre française#France d'outre-mer|TNT en Outre-Mer]]<ref>{{Lien web |url = http://www.satmag.fr/affichage_module.php?no_theme=1&no_news=12771&id_mod=50/ |titre = RFO passe la Première}}</ref>. Toutes les chaînes de radio du réseau changent de nom le {{date|30|novembre|2010}} lors du démarrage de la TNT et Radio Martinique devient ainsi '''Martinique {{1re}}'''.

Martinique {{1re}} devient '''Martinique La Première''' le {{Date-|1 janvier 2018}}.


== Identité visuelle ==
== Identité visuelle ==
===Logos===
===Logos===
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Fichier:Radio Martinique Seri.png|Logo de Radio Martinique du 22 octobre 1937 à 1945
Fichier:Radio Martinique Seri.png|Logo de Radio Martinique du {{date-|22 octobre 1937}} à 1945
Fichier:Logo RDF.svg|Logo de la R.D.F. Radio Martinique de 1945 à 1946
Fichier:Logo RDF.svg|Logo de la R.D.F. Radio Martinique de 1945 à 1946
Fichier:RDF1946.svg|Logo de la R.D.F. Radio Martinique de 1946 au 8 février 1949
Fichier:RDF1946.svg|Logo de la R.D.F. Radio Martinique de 1946 au {{date-|8 février 1949}}
Fichier:RTF Télévision (1949-1954).svg|Logo de la R.T.F. Radio Martinique du 9 février 1949 au 4 février 1959
Fichier:RTF Télévision (1949-1954).svg|Logo de la R.T.F. Radio Martinique du {{date-|9 février 1949}} au {{date-|4 février 1959}}
Fichier:RTF1959.svg|Logo de la R.T.F. Radio Martinique du 4 février 1959 au 26 juin 1964
Fichier:RTF1959.svg|Logo de la R.T.F. Radio Martinique du {{date-|4 février 1959}} au {{date-|26 juin 1964}}
Fichier:ORTF 1964.svg|Logo de l'O.R.T.F. Radio Martinique du 27 juin 1964 au 6 janvier 1975
Fichier:ORTF 1964.svg|Logo de l'O.R.T.F. Radio Martinique du {{date-|27 juin 1964}} au {{date-|6 janvier 1975}}
Fichier:FR3 (1975-1986).svg|Logo de FR3-Martinique du 6 janvier 1975 au 30 décembre 1982
Fichier:FR3 (1975-1986).svg|Logo de FR3-Martinique du {{date-|6 janvier 1975}} au {{date-|30 décembre 1982}}
Fichier:RFO-1982.png|Logo de RFO Martinique du 31 décembre 1982 à 1993
Fichier:RFO-1982.png|Logo de RFO Martinique du {{date-|31 décembre 1982}} à 1993
Fichier:RFO Martinique 1993.png|Logo de RFO Martinique de 1993 au 31 janvier 1999
Fichier:RFO Martinique 1993.png|Logo de RFO Martinique de 1993 au {{date-|31 janvier 1999}}
Fichier:Radio Martinique.png|Logo de Radio Martinique du {{1er}} février 1999 au 22 mars 2005
Fichier:Radio Martinique.png|Logo de Radio Martinique du {{date-|1 février 1999}} au {{date-|22 mars 2005}}
Fichier:Rfo martinique.png|Logo de Radio Martinique du 23 mars 2005 au 29 novembre 2010
Fichier:Rfo martinique.png|Logo de Radio Martinique du {{date-|23 mars 2005}} au {{date-|29 novembre 2010}}
Fichier:Logo Martinique 1re radio.svg|Logo de Martinique {{1re}} depuis le 30 novembre 2010
Fichier:Logo Martinique 1re radio.svg|Logo de Martinique {{1re}} du {{date-|30 novembre 2010}} au {{date-|28 janvier 2018}}
Fichier:Martinique La 1ère - Logo 2018.svg|Logo de Martinique La {{1re}} depuis le {{date-|29 janvier 2018}}
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* « Écoutez battre le cœur d'ici » (2005 - 2010)
* « Écoutez battre le cœur d'ici » (2005 - 2010)
* « Tous Première »
* « Tous Première »
* « Au cœur d'ici »


== Organisation ==
== Organisation ==
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* Fred Ayangma : 05/2006 - 17/08/2009
* Fred Ayangma : 05/2006 - 17/08/2009
* Jean-Philippe Pascal :17/08/2009 - 31/08/2014
* Jean-Philippe Pascal :17/08/2009 - 31/08/2014
* Augustin Hoareau : à compter du {{1er}} septembre 2014
* Augustin Hoareau : à compter du {{date-|1 septembre 2014}}
'''Directeur de l'antenne radio :'''
'''Directeur de l'antenne radio :'''
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=== Budget ===
=== Budget ===
Martinique {{1re}} dispose d'un budget versé par [[Outre-Mer 1re|Outre-Mer {{1re}}]] et provenant pour plus de 90 % des ressources de la [[redevance audiovisuelle]] et des contributions de l’État français allouées à [[France Télévisions]]. Il est complété par des ressources publicitaires.
Martinique {{1re}} dispose d'un budget versé par [[Outre-Mer 1re|Outre-Mer {{1re}}]] et provenant pour plus de 90 % des ressources de la [[Redevance audiovisuelle en France|redevance audiovisuelle]] et des contributions de l’État français allouées à [[France Télévisions]]. Il est complété par des ressources publicitaires.


=== Sièges ===
=== Sièges ===
Le premier studio de Radio Martinique de [[1937]] à [[1945]] était situé à [[Fort-de-France]] dans le quartier de Dillon. Après le rachat de la station par l'État en 1945, les studios déménagent dans le pavillon Bougenot, rue Victor Sévère à Fort-de-France, près de la [[Hôtel de préfecture de la Martinique|Préfecture]], dans les anciens locaux de Service de l’Information.
Le premier studio de Radio Martinique de [[1937]] à [[1945]] était situé à [[Fort-de-France]] dans le quartier de Dillon. Après le rachat de la station par l'État en 1945, les studios déménagent dans le pavillon Bougenot, rue Victor Sévère à Fort-de-France, près de la [[Hôtel de préfecture de la Martinique|Préfecture]], dans les anciens locaux de Service de l’Information.


En [[1947]], la R.D.F. déménage ses locaux dans le quartier de Clairière, sur les hauteurs de Fort-de-France. La R.T.F., l'O.R.T.F., FR3-Martinique, puis RFO Martinique et Martinique {{1re}} aujourd'hui occupent toujours ces locaux qui abrite l’ensemble des moyens de production de radio et télévision.
En [[1947]], la R.D.F. déménage ses locaux dans le quartier de Clairière, sur les hauteurs de Fort-de-France. La R.T.F., l'O.R.T.F., FR3-Martinique, puis RFO Martinique et Martinique {{1re}} aujourd'hui occupent toujours ces locaux qui abrite l’ensemble des moyens de production de radio et télévision. Le nouveau directeur régional, Augustin Hoareau, installera Martinique 1ère dans ses nouveaux locaux de la Tour Lumina en [[2018]].

=== Missions ===
=== Missions ===
Les missions de Martinique {{1re}} sont de produire des programmes de proximité, d'assurer une meilleure représentation de la vie sociale, culturelle, sportive, musicale et économique de l'île dans l'espace [[Caraïbes|caribéen]] et à l'international par la coproduction de magazines et par le biais de [[Radio Ô]]. Elle est aussi chargée de représenter la diversité et la neutralité.
Les missions de Martinique {{1re}} sont de produire des programmes de proximité, d'assurer une meilleure représentation de la vie sociale, culturelle, sportive, musicale et économique de l'île dans l'espace [[Caraïbes|caribéen]] et à l'international par la coproduction de magazines et par le biais de [[Radio Ô]]. Elle est aussi chargée de représenter la diversité et la neutralité.
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== Programmes ==
== Programmes ==
Martinique {{1re}} diffuse des émissions de proximité, mais également des émissions produites par Radio Ô ou issues du groupe [[Radio France]]. Elle est aussi présente lors des échéances politiques et des grandes manifestations culturelles et en assure une couverture médiatique de proximité.
Martinique {{1re}} diffuse des émissions de proximité, mais également des émissions produites par Radio Ô ou issues du groupe [[Radio France]]. Elle est aussi présente lors des échéances politiques et des grandes manifestations culturelles et en assure une couverture médiatique de proximité.

===Émissions===
* Alabowdaj : émission de proximité la plus écouté en Martinique l'après-midi de 16h00 à 18h00, animé par Paulo Assouvie avec les chroniqueurs Michel Thimon, René Charles Suvelor (Benny), Marcel Rapon (Célo) et Bernard Dometille (Bèna Tèt Blan).


=== Audience ===
=== Audience ===
Avec 22,7 % de part d'audience (source Médiamétrie septembre-décembre 2010), Martinique {{1re}} est la deuxième radio la plus écoutée en [[Martinique]] après [[Radio Caraïbes international]] Martinique.
Avec 22,7 % de part d'audience (source Médiamétrie septembre-{{date-|décembre 2010}}), Martinique {{1re}} est la deuxième radio la plus écoutée en [[Martinique]] après [[Radio Caraïbes international]] Martinique.


== Diffusion ==
== Diffusion ==
Martinique {{1re}} est diffusée en [[Martinique]]:
Martinique {{1re}} est diffusée en [[Martinique]] :


===FM===
===FM===
sur le réseau hertzien analogique sur la [[bande FM]] via dix émetteurs [[TDF]] :
sur le réseau hertzien analogique sur la [[bande FM]] via dix émetteurs [[TDF]] :


* [[Fort-de-France]] : 92.0 MHz / 94.5 MHz
* [[Fort-de-France]] : 92.0 MHz / 94.5 MHz
* [[Macouba]] : 92.0 MHz
* [[Macouba]] : 92.0 MHz
* [[Schœlcher]] : 93.2 MHz
* [[Schœlcher]] : 93.2 MHz
* [[Le Marin]]/[[Rivière-Pilote]] : 93.2 MHz
* [[Le Marin]]/[[Rivière-Pilote]] : 93.2 MHz
* [[Saint-Pierre (Martinique)|Saint-Pierre]]/[[La Trinité (Martinique)|La Trinité]] : 94.0 MHz
* [[Saint-Pierre (Martinique)|Saint-Pierre]]/[[La Trinité (Martinique)|La Trinité]] : 94.0 MHz
* [[Grand-Rivière]]/[[Le Morne-Rouge]] : 94.3 MHz
* [[Grand'Rivière]]/[[Le Morne-Rouge]] : 94.3 MHz
* [[Fonds-Saint-Denis]] : 94.5 MHz
* [[Fonds-Saint-Denis]] : 94.5 MHz


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== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Martinique 1re (télévision)|Martinique {{1re}} (télévision)]]
* [[Martinique La Première (télévision)]]
* [[La Première (réseau)|La Première]]
* [[Outre-Mer 1re|Outre-Mer {{1re}}]]
* [[France Télévisions]]
* [[Radio Ô]]


=== Liens externes ===
=== Lien externe ===
* {{fr}} [http://martinique.la1ere.fr/radio/ Site officiel]
* {{fr}} [http://martinique.la1ere.fr/radio/ Site officiel de Martinique La 1re]


{{Palette|Office de radiodiffusion-télévision française|France Télévisions}}
{{Palette|Office de radiodiffusion-télévision française|France Télévisions}}
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[[Catégorie:Radio en Martinique]]
[[Catégorie:Radio en Martinique]]
[[Catégorie:Radio publique française]]
[[Catégorie:Station de radio locale en France]]
[[Catégorie:Outre-Mer 1re]]
[[Catégorie:Fort-de-France]]
[[Catégorie:Station de radio généraliste]]
[[Catégorie:Station de radio en français]]
[[Catégorie:Station de radio fondée en 1937]]
[[Catégorie:Station de radio fondée en 1937]]
[[Catégorie:Entreprise ayant son siège en Martinique]]
[[Catégorie:Outre-mer La Première]]
[[Catégorie:Radio publique en France]]

Dernière version du 13 janvier 2024 à 16:12

Martinique La Première
Description de l'image Martinique La 1ère - Logo 2018.svg.
Présentation
Pays Drapeau de la France France (Drapeau de la Martinique Martinique)
Siège social Fort-de-France
Propriétaire France Télévisions
Slogan Au coeur d'ici
Langue Français
Statut Généraliste locale de service public
Site web martinique.la1ere.fr/radio/
Différents noms Radio Martinique (1937-1945)
R.D.F. Radio Martinique (1945-1949)
R.T.F. Radio Martinique (1949-1964)
O.R.T.F. Radio Martinique (1964-1975)
FR3-Martinique (1975-1982)
RFO Martinique (1982-1999)
Radio Martinique (1999-2010)
Martinique 1re (2010-2018)
Historique
Création
Diffusion hertzienne
AM 1310 kHz
FM

92.0 MHz (Fort-de-France / Macouba)
93.2 MHz (Le Marin / Schœlcher / Rivière-Pilote)
94.0 MHz (Saint-Pierre / La Trinité)
94.3 MHz (Grand-Rivière / Le Morne-Rouge)

94.5 MHz (Fort-de-France / Fonds-Saint-Denis)
RDS MART 1ERE
DAB+  Oui
Satellite

CanalSat Caraïbes : chaîne n° 180

TNTSAT chaîne n° 180
Diffusion câble et Internet
IPTV Freebox TV : chaîne n° 199 (radio n° 92)
SFR
Streaming Ecouter Martinique 1re en direct
Podcasting  Oui

Martinique La Première est une chaîne de radio généraliste publique française de proximité de France Télévisions diffusée dans le département d'outre-mer de la Martinique.

Histoire de la chaîne[modifier | modifier le code]

Radio Martinique est créée à Dillon (quartier populaire de Fort-de-France) par M. et Mme Antoine Séri. Cette radio privée est autorisée à émettre ses programmes le , dans le cadre des autorisations précaires et révocables accordées par le monopole d’État français sur la radiodiffusion à des personnes privées.

À la fin des années 1930, Radio Martinique émet quotidiennement pendant trois heures et demie sur deux longueurs d’onde différentes, entre 12h15 et 13h45, puis entre 19h et 21h sur 9700 Kcs avec une puissance de 1 kilowatt, ce qui lui permet de rayonner dans toute la colonie mais également sur tous les postes de l’Amérique centrale, l’Est des États-Unis, le Canada ou même le Brésil. Elle y est même mieux entendue que la station métropolitaine de Paris Mondial. Dans cette perspective, un rapport datant du , énonce le fait que Radio Martinique constitue un précieux instrument de propagande française qu’il est essentiel d’exploiter afin de combattre efficacement la propagande allemande dans les deux Amériques. En effet, le communiqué de presse quotidien du Service de l’Information de la colonie est traduit et diffusé en allemand, anglais et espagnol, tous les jeudis à 13h une émission en espagnol portant sur des questions de civilisation française est animée par M. Durand, les émissions en français comprennent des commentaires de presse extraits de Paris Mondial, dont Radio Martinique est le relai officiel, ainsi que des causeries. Une place est aussi faite à certains événements culturels caribéens, et notamment, les représentations musicales d’artistes qui ont manifesté le désir de faire apprécier leur talent aux auditeurs de Radio Martinique.

En septembre 1939, le contrôle de l’information est officialisé et imposé en France et dans ses colonies, y compris aux stations privées. Fondé la même année, le Service Général de l’information, dépendant du Cabinet du Gouverneur, a pour vocation le contrôle de la radio, des films cinématographiques et de la presse. Radio Martinique est donc soumise à l’examen du Chef du Service général de l’information qui a le droit d’interdire l’émission de toute nouvelle controversée ou tendancieuse. Ainsi, le Haut Commissaire de la République aux Antilles et à la Guyane, l’Amiral Robert, informe-t-il régulièrement les autorités étatiques du non-respect des règles de la censure par Radio Martinique. Dans ces conditions, les journalistes se trouvent dans l’obligation de mobiliser d’autres sources d’informations que les sources officielles délivrées par le gouvernement colonial pour élaborer leurs dépêches, au premier rang desquelles figurent les radios insulaires des îles voisines de langue anglaise ou espagnole. Au début des années 1940, ces radios semblent en effet mieux informées que Radio Martinique, qui reçoit régulièrement des réprobations de ses auditeurs quant au contenu jugé trop ténu de ses bulletins de nouvelles.

Avec l'entrée en guerre, Radio Martinique doit interrompre ses programmes, mais parvient à les rétablir officiellement dès 1943, avant la fin du conflit. Antoine Séri et son fils Roland accomplissent un tour de force en rétablissant par les moyens du bord la longueur d’onde de 31 mètres que le gouvernement de Vichy avait supprimée. Dans ce contexte de guerre, et par conséquent, de propagande, le poste martiniquais reste à l’entière disposition du gouvernement provisoire de la République française. Radio Martinique reprend ses programmes dans leur intégralité mais avec des ressources économiques provenant de la publicité seule, le poste a du mal à faire face aux frais nécessaires à son fonctionnement. Considérablement réduits des suites de la Guerre, Antoine Séri, directeur de la radio se retrouve dans l’obligation de solliciter une aide financière du gouvernement colonial. Dès lors, en échange du versement d’une subvention mensuelle permettant à Radio Martinique, provisoirement et à titre précaire, de couvrir ses frais généraux et de continuer ses émissions en l’exemptant des droits de douane sur les pièces de rechange nécessaires à l’exploitation du poste ainsi que sur les disques de musique enregistrée, cette dernière devra consacrer quatre heures de sa programmation aux publics antillais et étrangers sur lesquels le Gouvernement désire exercer sa propagande. Elle devra également soumettre au Service Général de l’information la publicité et l’ensemble des programmes de ses émissions une fois par semaine.

Le gouvernement français promulgue l’ordonnance du portant sur la nationalisation des radios privées diffusant en ondes moyennes qui stipule que désormais aucune station privée n’a la possibilité en France de diffuser ses programmes. Le texte révoque l’ensemble des autorisations accordées antérieurement et toute nouvelle installation de moyens de diffusion est proscrite. Le monopole d’État en matière de radiodiffusion acquiert une portée nouvelle en se transformant en droit exclusif d’exploitation au profit de l’État. En vertu de cette ordonnance et pour pérenniser cette emprise, l’État rachète l’ancienne radio privée Radio Martinique, qui ne peut se soustraire à cette cession effectuée avec l’accord du Conseil Général, et qui passe alors sous la direction de l'établissement public responsable de ce monopole, la Radiodiffusion française (R.D.F.), placée sous le contrôle du Ministère de l’Information. La R.D.F., avec le soutien du gouvernement colonial qui voit dans la radiodiffusion un instrument indispensable à l’action gouvernementale, prend en charge dès 1945 les installations de radiodiffusion dans la colonie. Le , la R.D.F. lance sa première émission depuis le pavillon Bougenot, rue Victor Sévère à Fort-de-France, près de la Préfecture, dans les anciens locaux de Service de l’Information sous le gouvernement de l’Amiral Robert. La radio qui n’émet que quatre à cinq heures par jour, dépend de la Préfecture et c’est la Marseillaise qui annonce durant cette période le début et la fin des programmes. À l’antenne, le speaker en avise les auditeurs : « Neuf heures vont bientôt sonner. Dans quelques instants, la Marseillaise, notre Marseillaise, terminera cette émission ». Les informations sont lues par des speakers au ton volontairement impersonnel et non par les journalistes eux-mêmes ; les bulletins prenant, en conséquence, la forme figée de communiqués officiels, de conférences. L’autorité préfectorale contrôle également la totalité de la production et de la diffusion radiophonique de l’ensemble des programmes. Malgré l'ambition affichée d’adapter le paysage audiovisuel aux spécificités des auditeurs, la plupart des programmes sont des copies d’émissions produites en métropole régulièrement acheminées depuis Paris, marquant l’absence à l'antenne des populations créoles. La Martinique étant devenue un département français le , Radio Martinique amorce une politique de réaménagement de sa programmation dès 1947 en apportant des innovations à ses programmes pour les rendre toujours plus vivants et attractifs. Mais les émissions phares restent les chroniques, les bulletins d’informations nationales et internationales, les commentaires, les commentaires militaires, les revues de presse, et des reportages dont certains ont trait à des faits ou événements nationaux mais sont traités via le prisme local et insulaire. Jusqu’à la fin des années 1950, les programmes de Radio Martinique sont élaborés au sein même de la Préfecture dans une seule et même grande salle où les différents services se recouvrent. Le déménagement dans les locaux de Clairière à Fort-de-France et l’arrivée de Salvat Etchart contribuent en effet à une meilleure organisation et à la professionnalisation de la production des programmes. Avec Salvat Etchart, métropolitain d’origine basque, s’ébauche une nouvelle politique éditoriale visant à considérer davantage les particularités locales des auditeurs auxquels s’adressent ces programmes. Cependant, la plupart des programmes proviennent toujours de Paris et l’ensemble des émissions est scrupuleusement examiné par les instances centrales avant diffusion. La radio reste encore largement une radio d’État, et l’apparition de la langue créole et les expressions culturelles antillaises et caribéennes y sont parcimonieuses. La radio a largement contribué à l’amélioration de la vie quotidienne, et en particulier à la prévention des catastrophes naturelles. Dès que le nécessite l’actualité, les programmes sont interrompus pour la transmission des informations d’importance telles que les cyclones ou les incendies.

La R.D.F. devient la Radiodiffusion-télévision française (R.T.F.) en 1949. La politique de régionalisation menée depuis la Métropole permet à la radio de se rapprocher de l’auditeur, de ses préoccupations et de ses centres d’intérêt dans sa localité. Afin de favoriser la production audiovisuelle régionale, ce mouvement de décentralisation s’engage avec la création, à partir de 1963, de bureaux régionaux d’information chargés de garantir la production de programmes culturels et d’informations infranationaux dans chaque région française.

Par la suite, Radio Martinique appartient à l'Office de radiodiffusion télévision française (O.R.T.F.) à partir de juin 1964.

À la suite de l'éclatement de l'O.R.T.F. en 1974, les stations régionales de radio de l’Outre-mer français sont intégrées à la nouvelle société nationale de programme France Régions 3 (FR3), au sein de la délégation FR3 DOM-TOM. La chaîne devient FR3-Martinique le .

Le , la chaîne prend le nom de RFO Martinique à la suite de la création de la société nationale de programmes RFO (Radio-Télévision Française d’Outre-Mer) par transfert des activités de FR3 pour l’Outre-mer. Durant les quatorze ans qui vont suivre, RFO Martinique va progressivement se doter d’équipements techniques de qualité afin de produire et diffuser de plus en plus d’émissions régionales.

En , RFO Martinique devient Radio Martinique, à la suite de la transformation de RFO en Réseau France Outre-mer.

La loi de réforme de l'audiovisuel n° 2004-669 du intègre la société de programme Réseau France Outre-mer au groupe audiovisuel public France Télévisions, qui devient alors un acteur de la radio publique en France, et dont dépend depuis Radio Martinique. Son président, Rémy Pflimlin, annonce le le changement de nom du Réseau France Outre-mer en Réseau Outre-Mer 1re pour s'adapter au lancement de la TNT en Outre-Mer[1]. Toutes les chaînes de radio du réseau changent de nom le lors du démarrage de la TNT et Radio Martinique devient ainsi Martinique 1re.

Martinique 1re devient Martinique La Première le .

Identité visuelle[modifier | modifier le code]

Logos[modifier | modifier le code]

Slogans[modifier | modifier le code]

  • « La voix de la France aux Antilles » (1945 - 1950)
  • « Écoutez battre le cœur d'ici » (2005 - 2010)
  • « Tous Première »
  • « Au cœur d'ici »

Organisation[modifier | modifier le code]

Martinique 1re est l'antenne de radiodiffusion du pôle média de proximité Martinique 1re Radio-Télé-Internet, déclinaison du pôle Outre-Mer 1re de France Télévisions.

Dirigeants[modifier | modifier le code]

Directeur :

  • Antoine Séri : 22/10/1937 - 23/03/1945

Directeurs régionaux :

  • Marijosé Alie-Monthieux : 01/02/1999 - 07/2002
  • Liliane Francil : 07/2002 - 05/2006
  • Fred Ayangma : 05/2006 - 17/08/2009
  • Jean-Philippe Pascal :17/08/2009 - 31/08/2014
  • Augustin Hoareau : à compter du

Directeur de l'antenne radio :

  • Jeremy Edouard : depuis 2006

Budget[modifier | modifier le code]

Martinique 1re dispose d'un budget versé par Outre-Mer 1re et provenant pour plus de 90 % des ressources de la redevance audiovisuelle et des contributions de l’État français allouées à France Télévisions. Il est complété par des ressources publicitaires.

Sièges[modifier | modifier le code]

Le premier studio de Radio Martinique de 1937 à 1945 était situé à Fort-de-France dans le quartier de Dillon. Après le rachat de la station par l'État en 1945, les studios déménagent dans le pavillon Bougenot, rue Victor Sévère à Fort-de-France, près de la Préfecture, dans les anciens locaux de Service de l’Information.

En 1947, la R.D.F. déménage ses locaux dans le quartier de Clairière, sur les hauteurs de Fort-de-France. La R.T.F., l'O.R.T.F., FR3-Martinique, puis RFO Martinique et Martinique 1re aujourd'hui occupent toujours ces locaux qui abrite l’ensemble des moyens de production de radio et télévision. Le nouveau directeur régional, Augustin Hoareau, installera Martinique 1ère dans ses nouveaux locaux de la Tour Lumina en 2018.

Missions[modifier | modifier le code]

Les missions de Martinique 1re sont de produire des programmes de proximité, d'assurer une meilleure représentation de la vie sociale, culturelle, sportive, musicale et économique de l'île dans l'espace caribéen et à l'international par la coproduction de magazines et par le biais de Radio Ô. Elle est aussi chargée de représenter la diversité et la neutralité.

Programmes[modifier | modifier le code]

Martinique 1re diffuse des émissions de proximité, mais également des émissions produites par Radio Ô ou issues du groupe Radio France. Elle est aussi présente lors des échéances politiques et des grandes manifestations culturelles et en assure une couverture médiatique de proximité.

Audience[modifier | modifier le code]

Avec 22,7 % de part d'audience (source Médiamétrie septembre-), Martinique 1re est la deuxième radio la plus écoutée en Martinique après Radio Caraïbes international Martinique.

Diffusion[modifier | modifier le code]

Martinique 1re est diffusée en Martinique :

FM[modifier | modifier le code]

sur le réseau hertzien analogique sur la bande FM via dix émetteurs TDF :

AM[modifier | modifier le code]

  • Martinique (Tout Isle) : 1310 kHz

Autres[modifier | modifier le code]

Elle est aussi accessible par satellite sur CanalSat Caraïbes et en streaming sur son site internet.

Elle est également audible en France métropolitaine sur Freebox TV et le bouquet TV de SFR.

Le pôle Martinique 1re Radio-Télé-Internet diffuse aussi France Inter en direct sur l'ancien réseau RFO 2.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]