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« Clergé » : différence entre les versions

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Le '''clergé''' est l'ensemble des hommes et des femmes qui font partie d'un [[Ministère (religion)|ministère ecclésiastique]] dans différentes [[religion]]s.


Le '''clergé''' est un ensemble de [[Ministère (religion)|ministres du culte]] ordonnés dans une religion, notamment dans le [[christianisme]].
== Présentation ==

[[Image:Religious Leaders, World Economic Forum 2009 Annual Meeting.jpg|thumb|Représentants de différents clergés ([[anglican]], [[Judaïsme|juif]], [[Chiisme|chiite]] [[bosnie-Herzégovine|bosniaque]], [[chrétien évangélique]]) au Forum économique mondial de Davos, 2009.]]
[[Image:Religious Leaders, World Economic Forum 2009 Annual Meeting.jpg|thumb|Représentants de différents clergés ([[anglican]], [[Judaïsme|juif]], [[Chiisme|chiite]] [[bosnie-Herzégovine|bosniaque]], [[chrétien évangélique]]) au Forum économique mondial de Davos, 2009.]]
Le mot, en [[ancien français]] ''clergié'' ({{Xe siècle}}), provient du [[latin ecclésiastique]] ''clericatus'', forgé sur ''clericus'' (clerc) pouvant être traduit par « qui a reçu un ordre [[sacré]] »<ref>{{Lien web |titre=CLERC : Etymologie de CLERC |url=https://www.cnrtl.fr/etymologie/clerc |site=www.cnrtl.fr |consulté le=2022-07-18}}</ref>, lui-même issu du grec : ''klêrikos''.


Le mot, en [[ancien français]] ''clergié'' ({{Xe siècle}}), provient du [[latin ecclésiastique]] ''clericatus'', forgé sur ''clericus'' (clerc) pouvant être traduit par « qui a reçu un ordre [[sacré]] »<ref>{{Lien web |titre=CLERC : Etymologie de CLERC |url=https://www.cnrtl.fr/etymologie/clerc |site=cnrtl.fr |consulté le=2022-07-18}}</ref>, lui-même issu du grec ''kleros'', qui signifie « part de terrain » ou « héritage foncier », terme utilisé dans la [[Première épître de Pierre]] (5:3) pour désigner le « sacerdoce » des fidèles<ref name="CEB">« Clergy », ''[[Encyclopaedia Britannica]]''.</ref>.
Dans le christianisme, certains ministères ([[évêque]], [[presbytre]]s, [[Diacre (christianisme)|diacres]]) sont regroupés, à l'aube du {{s-|III}} autour d'un statut commun en un {{Citation|clergé}}<ref>{{refinc|[[Alexandre Faivre]], ''Chrétiens et Églises : des identités en construction. Acteurs, structures, frontières du champ religieux chrétien'', Paris, Cerf-Histoire, 2011, « ''klèros/laïkos''. Deux ensembles flous à l'origine d'une dichotomie mutuellement exclusive »}}, {{p.|243-311}}.</ref>. Au sens large, à quelque degré que ce soit, le clergé désignait alors l’ensemble des personnes proches d'un statut « ecclésiastique », d’une église, d'une ville, d’un pays<ref>{{Lien web |titre=CLERGÉ : Définition de CLERGÉ |url=https://www.cnrtl.fr/definition/clerg%C3%A9 |site=www.cnrtl.fr |consulté le=2022-07-18}}</ref>. Cela commençait au niveau des simples [[enfant de chœur|enfants]] (appelés aussi les « petits clercs »), [[acolyte]]s, sous-diacres, diacres, prêtres, et plus tard les membres des universités médiévales.

== Christianisme ==
Dans le [[christianisme]], la distinction entre le clergé et les laïcs date du {{s-|II}}, même si la tradition en fait remonter les débuts à la [[Grande Mission]] des [[douze apôtres]]<ref name="CEB"/>.

Certains ministères ([[évêque]], [[presbytre]]s, [[Diacre (christianisme)|diacres]]) sont regroupés, à l'aube du {{s-|III}} autour d'un statut commun en un {{Citation|clergé}}<ref>{{refinc|[[Alexandre Faivre]], ''Chrétiens et Églises : des identités en construction. Acteurs, structures, frontières du champ religieux chrétien'', Paris, Cerf-Histoire, 2011, « ''klèros/laïkos''. Deux ensembles flous à l'origine d'une dichotomie mutuellement exclusive »}}, {{p.|243-311}}.</ref>. Au sens large, à quelque degré que ce soit, le clergé désignait alors l’ensemble des personnes proches d'un statut « ecclésiastique », d’une église, d'une ville, d’un pays<ref>{{Lien web |titre=CLERGÉ : Définition de CLERGÉ |url=https://www.cnrtl.fr/definition/clerg%C3%A9 |site=cnrtl.fr |consulté le=2022-07-18}}</ref>. Cela commençait au niveau des simples [[enfant de chœur|enfants de chœur]] (appelés aussi les « petits clercs »), [[acolyte]]s, sous-diacres, diacres, prêtres, et plus tard les membres des universités médiévales.

De nombreux [[privilège]]s attribués au clergé, d'abord sous le règne de [[Constantin le Grand]], puis élargis et codifiés par le [[code de Théodose]] (438)<ref name="CEB"/>. Ces privilèges, en particulier l’exemption des tribunaux séculiers, ont été contestés par la [[Réforme protestante]]<ref name="CEB"/>.

Dans la tradition romaine, le célibat s'est peu à peu imposé aux prêtres à partir du {{s-|IV}}, tandis que, dans le [[christianisme oriental]], il ne concernait que les évêques<ref name="CEB"/>. Au {{s-|XX}}, le [[Diacre permanent|diaconat permanent]], ouvert aux hommes mariés, a été rétabli dans l’[[Église catholique]]<ref name="CEB"/>.


== Clergé catholique ==
== Clergé catholique ==
* [[Pape]]
{{détail|Ordination|Clergé régulier|Clergé séculier}}
* [[Cardinal (religion)|Cardinaux]]
L'[[Église catholique]] distingue les clercs (qui enseignent) et les laïcs (qui reçoivent l'enseignement). Au{{S-|IV}}, [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin]] désigne les ecclésiastiques attachés au service des églises par le nom de clercs. La préséance des clercs sur les laïcs est théorisée par les [[pères de l'Église]]. [[Jérôme de Stridon]] attribue aux ministres ecclésiastiques le fait de ne rien posséder au sens où la part de leur héritage leur vient de Dieu et sont dévoués au service du [[culte]]<ref name=":0">{{Ouvrage|auteur1=A. Vacant|auteur2=E. Mangenot|auteur3=E. Amann|titre=Dictionnaire de théologie catholique|tome=III|titre tome=Première partie Clarke - Constantinople|éditeur=Letoyzey et Ané|année=1938|passage=225-235|chapitre=Clercs (définition)}}</ref>.
* [[Patriarche (christianisme)|Patriarches]]
* [[Archevêque]]s
* [[Évêque]]s
* [[Prêtre catholique|Prêtres]]
* [[Chanoine]]s
* [[Diacre]]s
* [[Abbé]]s
* [[Prieur]]s
* [[Monachisme chrétien|Moines et moniales]]


=== Conditions d'accès au clergé séculier ===
Dans l'ancienne nomenclature des clercs, les [[Tonsure|tonsurés]] et les [[moine]]s sont tout d'abord exclus du clergé. Progressivement les moines, et certains religieux, nommés par les [[évêque]]s pour assurer l'exercice du ministère [[Paroisse|paroissial]], furent également inclus dans les privilèges ecclésiastiques et reconnus clercs. Ainsi est apparue la distinction entre les [[clercs réguliers]] d'une part, étant des moines, ou des religieux, avec des missions paroissiales, mais vivant dans des communautés religieuses ; et les [[Clergé séculier|clercs séculiers]] d'autre part, ayant des missions identiques mais destinés à vivre hors des [[monastère]]s ou des communautés.
Jusqu'en 1972, c'est par la cérémonie de la [[tonsure]] que le fidèle accédait à l'état clérical. Le pape [[Paul VI]] publie le {{date-|15 août 1972}} le ''{{Lien|langue=de|trad=|fr=Ministeria quaedam|texte=Ministeria quædam}}'', une {{Citation|Lettre apostolique en forme de ''[[motu proprio]]'' réformant la discipline de la tonsure, des ordres mineurs et du sous-diaconat dans l'Église latine}}<ref>[http://w2.vatican.va/content/paul-vi/la/motu_proprio/documents/hf_p-vi_motu-proprio_19720815_ministeria-quaedam.html Texte du ''Ministeria quaedam''].</ref>. Ce ''motu proprio'' supprime la cérémonie de la tonsure et détermine que l’entrée dans l’état clérical est désormais jointe à l'[[ordination]] au [[diaconat]]. Ainsi le [[Code de droit canonique de 1983]] déclare : {{Citation|Par la réception du diaconat quelqu'un devient clerc}}<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__PW.HTM Code de droit canonique, canon 266].</ref>.


=== Organisation du clergé ===
Le clergé bénéficie de privilèges qui le protègent dans ses mission. L’Église assure à toutes ces personnes l'exemption du for séculier (''privilegium fori'') ainsi que le privilège du canon (''privilegium canonis''). Par ce dernier, toute personne qui leur portait outrage pouvait encourir l'[[excommunication]]. De plus, en cas de persécution par exemple, tout clerc trouvant refuge dans une [[Église (édifice)|église]] était protégé contre la poursuite légale<ref name=":0" />.
{{détail|Hiérarchie dans l'Église catholique}}
Le [[pape]], élu par les [[Cardinal (religion)|cardinaux]], nomme en général les évêques qui ordonnent et nomment les prêtres et les diacres. Les religieux (moines, religieuses, etc.) élisent leurs supérieurs (abbés, etc.). On distingue deux formes de clergé.


Le [[clergé régulier]], c'est-à-dire soumis à une [[règle monastique|règle religieuse]] : [[abbé]], [[moines]] ([[Frère lai|convers]] et [[Vœux religieux|profès]]), [[chanoine]]s réguliers par exemple ; ils vivent dans un monastère ([[Ordre de Saint-Benoît|bénédictin]]s, [[Ordre cistercien|cistercien]]s…), un couvent (dominicains, franciscains…), un prieuré ou une abbaye.
=== Obligations des clercs ===
La [[vocation]] est un aspect important de l'accès au clergé. Il s'agit du fait que la nomination vient de Dieu. Le rôle ecclésiastique fait suite à un appel divin, et prend en compte la pureté des intentions, la [[science]], la [[vertu]], l'esprit de désintéressement.
Les clercs doivent également posséder de grandes connaissances en science, bien que le degré d'exigence varie selon les époques. Les sciences nécessaires et spécifiques au clergé sont notamment la [[Scolastique|philosophie scolastique]], visant à réfuter le [[rationalisme]] ; l'étude des [[Science de la nature|sciences naturelles]] ; la [[théologie dogmatique]] ; la [[Théologie morale catholique|théologie morale]] ; l'étude de l'[[Saintes Écritures|écriture sainte]] ; l'[[Histoire du christianisme|histoire ecclésiastique]] et le [[Droit canonique|droit canon]]. L'étude, tout au long de la vie est une condition du maintien dans le clergé. De plus, lorsque les clercs exercent un ministère auprès des [[Ouvrier|ouvriers]], il leur est nécessaire de connaitre les questions liées aux classes laborieuses. C'est ce que rappelle l'[[encyclique]] ''[[Rerum novarum]]'', publiée par [[Léon XIII]] en 1891<ref name=":0" />.
La sainteté de vie est également une obligation des clercs qui doivent avoir un zèle et s'occuper du salut des [[Âme|âmes]], tendre vers la perfection. La [[piété]] s'ajoute à la science pour l'aspect [[surnaturel]] qui est lié à la réalisation des ministères ecclésiastiques. Les activités de [[prière]], de lecture spirituelle, de [[méditation]] font partie des obligations de la vie ecclésiastique. La prière est un devoir qui n'est pas réservé aux clercs, mais la pratique régulière est une obligation particulière propre au clergé. Cette obligation et les sanctions encourues en cas de non respect, ont été règlementés par plusieurs [[Concile|conciles]]<ref name=":0" />.
L'[[Costume ecclésiastique|habit ecclésiastique]] est une manière de signifier la vocation et la modestie intérieure. Au début du christianisme, les clercs ne se distinguaient pas des laïques par leur style vestimentaire. À la suite de nombreux conciles et décrets, l'habit ecclésiastique s'est imposé et c'est le [[concile de Trente]] qui le rend obligatoire et l'habit de couleur noire est devenue le vêtement ordinaire<ref name=":0" />.
La hiérarchie de l’Église étant considérée comme divine, les clercs ont une obligation d'obéissance à l'évêque. Ensemble, ils doivent obéissance au pape. Il s'agit d'une forme de soumission qui comprend la doctrine, la morale, la discipline, le culte divin, les lois de réforme, les causes judiciaires. Cela se traduit par par le fait qu'un clerc ne peut pas quitter ou changer sa mission ecclésiastique sans le consentement de l'évêque<ref name=":0" />.
Le [[pape]], élu par les [[Cardinal (religion)|cardinaux]], nomme en général les évêques qui ordonnent et nomment les prêtres et les diacres. Les religieux (moines, religieuses, etc.) élisent leurs supérieurs (abbés, etc.).
A ces règles s'ajoutent également des interdictions. Les clercs n'ont pas le droit d'acheter un objet pour le vendre à profit sans modification. Toute activité de commerce de cette sorte est prohibée afin d'éloigner du clergé le danger de l'injustice, de mensonge, l'appât du gain. Ces préoccupations étant considérées contraire au développement de la vie spirituelle et aux conseils que les clercs doivent prodiguer aux fidèles. Certaines activités ont été interdites par les papes successifs à savoir : les [[Bourse (économie)|jeux de bourse]], les placements de capitaux dans les sociétés de [[Spéculation (économie)|spéculation]], l'administration des [[Banque|banques]] etc. De même, il leur est interdit d'administrer les biens d'autrui donc les professions telles que [[procureur]], [[notaire]], [[Avocat (métier)|avocat]] des causes civiles leurs sont également interdites. La profession des armes est considérée comme incompatible avec le rôle ecclésiastique. Enfreindre ces règles est considéré, par les [[Théologie|théologiens]], comme un manquement<ref name=":0" />.
Dans le droit ancien, la [[chasse]] est interdite aux clercs. Car parmi les membres du clergé, nombreux venaient de famille [[Noblesse|nobles]], et possédaient des forêts réservées pour la chasse. Lors du [[Quatrième concile du Latran|quatrième concile de Latran]], l'Église s'est donc positionnée contre la pratique de la battue, avec armes, meutes, faucons etc<ref name=":0" />.


Le [[clergé séculier]], c'est-à-dire non soumis à une règle {{incise|donc non religieux}}, obéissant à l'[[Prélature|ordinaire]] d'un [[diocèse]] : [[archevêque]], [[évêque]], [[curé]], [[vicaire]], [[aumônier]] et autres [[prêtre catholique|prêtres]] non soumis à une règle, tous les ecclésiastiques qui vivent « dans le siècle », c'est-à-dire dans le monde, au contact de leurs concitoyens. La tradition catholique fait appartenir au clergé séculier tous les clercs de chœur. La [[tonsure]] n'est plus obligatoire. Cependant, une paroisse peut être confiée au clergé régulier.


Parmi les réguliers, les [[Abbé#Abbé mitré|abbés mitrés]] d'une [[abbaye]] ont rang d'évêque. Un évêque peut être choisi parmi le clergé régulier. Parmi les deux clergés, on trouve des [[prêtre catholique|prêtres]] et des [[diacre (catholicisme)|diacre]]s.
== Clergé anglican ==


=== Les clergés à l'époque médiévale ===
* [[Anglicanisme]] (communion anglicane)
L'[[église catholique]] de l'[[Ancien Régime]] était constituée de plusieurs « clergés », mais tous se distinguaient des [[laïc]]s par la [[tonsure]]. Historiquement, se distinguaient le bas et le haut clergé.


Le bas clergé : le curé et ses vicaires, se trouvant en bas de la hiérarchie religieuse dans les paroisses. Selon les ressources des paroisses, il était souvent assez pauvre, ne vivant que de la [[portion congrue]] de la [[dîme]].
== Clergé [[Christianisme orthodoxe|orthodoxe]] ==

Le haut clergé : les évêques, dirigeant le [[diocèse]], placés en haut de la hiérarchie religieuse et résidant dans un évêché, archevêques, [[Cardinal (religion)|cardinaux]], [[Nonce apostolique|nonce]]s… Ces ecclésiastiques étaient généralement riches, du fait des ressources foncières importantes de chaque siège épiscopal et des biens de leurs propres familles nobles. Comme ce n'était pas le cas de tous les diocèses, certains sièges épiscopaux pauvres étaient appelés, par mépris, « évêchés crottés ».

En Europe, le clergé bénéficiait du [[privilège (Ancien Régime)|privilège]] du [[for ecclésiastique]], c'est-à-dire qu'il ne pouvait être jugé que par un [[tribunal ecclésiastique]], de la même manière qu'un [[noblesse|noble]] ne pouvait être jugé que par ses pairs. Cette situation créa des abus dus a l'esprit de corps, notamment lorsque certaines professions comportant de nombreux clercs (comme le personnel des [[université]]s) furent assimilées au clergé d'ancien régime.

== Clergé anglican ==
* [[Anglicanisme]]


== Clergé orthodoxe ==
* [[Communion orthodoxe]]
* [[Communion orthodoxe]]
* [[Prêtre orthodoxe]]


== Clergé protestant ==
* [[Pope]]s
== Clergé [[Protestantisme|protestant]] ==
* [[Pasteur protestant|Pasteurs]]
* [[Pasteur protestant|Pasteurs]]
* [[prédicateur laïc|Prédicateurs laïcs]]
* [[prédicateur laïc|Prédicateurs laïcs]]
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* [[Diaconat|Diacres]]
* [[Diaconat|Diacres]]
* [[Synode]]s
* [[Synode]]s

Lors de la [[Réforme protestante]], les notions théologiques et sociales régissant le clergé furent profondément modifiées.
Lors de la [[Réforme protestante]], les notions théologiques et sociales régissant le clergé furent profondément modifiées.


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=== Organisation du clergé ===
=== Organisation du clergé ===
Les églises protestantes sont organisées selon l'une des modalités suivantes :
Les églises protestantes sont organisées selon l'une des modalités suivantes :
* [[Système épiscopal]] : pratiqué notamment dans les pays [[scandinave]]s où les [[diocèse]]s catholiques sont devenus [[luthérien]]s en bloc lors de la [[Réforme protestante|Réforme]], il n'implique cependant qu'une fonction de l'Église et non un ordre sacramentel. Doté d'un double rôle pastoral et administratif, l’évêque est chargé de veiller sur les pasteurs de son ressort et sur le maintien du bon ordre dans les paroisses. Dans les églises luthériennes de France, cette fonction porte le titre d'[[inspecteur ecclésiastique]], retour au sens originel du mot évêque qui provient du [[grec ancien|grec]] {{grec ancien|Επίσκοπος}}. L'inspecteur ecclésiastique étant élu par le synode régional, cela n'empêche pas les églises luthériennes de France de relever du système presbytérien synodal ci-dessous ;
* [[Système épiscopal]] : pratiqué notamment dans les pays [[scandinave]]s où les [[diocèse]]s catholiques sont devenus [[luthérien]]s en bloc lors de la [[Réforme protestante|Réforme]], il n'implique cependant qu'une fonction de l'Église et non un ordre sacramentel. Doté d'un double rôle pastoral et administratif, l’évêque est chargé de veiller sur les pasteurs de son ressort et sur le maintien du bon ordre dans les paroisses. Dans les églises luthériennes de France, cette fonction porte le titre d'[[inspecteur ecclésiastique]], retour au sens originel du mot évêque qui provient du [[grec ancien|grec]] {{grec ancien|ἐπίσκοπος|epískopos}}. L'inspecteur ecclésiastique étant élu par le synode régional, cela n'empêche pas les églises luthériennes de France de relever du système presbytérien synodal ci-dessous ;

* [[Système presbytérien synodal]] : ce système de gouvernement de l'Église repose sur une complémentarité des niveaux local et national : le niveau local est celui des Anciens du consistoire, dit aussi Conseil presbytéral (du grec ''presbuteroi'', les plus anciens, désignant déjà les responsables de la cité ou de la communauté). Il est directement responsable de la vie spirituelle et matérielle de la communauté, et, généralement, élit et révoque le(s) pasteur(s). Le niveau national est celui des synodes, composés de pasteurs et de délégués des conseils presbytéraux. Dans l'[[Église réformée de France]], le synode national est responsable de la [[confession de foi]] et de l'organisation générale (la Discipline), de la formation, du recrutement et du salaire des ministres, des relations avec les autres Églises, etc. ;
* [[Système presbytérien synodal]] : ce système de gouvernement de l'Église repose sur une complémentarité des niveaux local et national : le niveau local est celui des Anciens du consistoire, dit aussi Conseil presbytéral (du grec ''presbuteroi'', les plus anciens, désignant déjà les responsables de la cité ou de la communauté). Il est directement responsable de la vie spirituelle et matérielle de la communauté, et, généralement, élit et révoque le(s) pasteur(s). Le niveau national est celui des synodes, composés de pasteurs et de délégués des conseils presbytéraux. Dans l'[[Église réformée de France]], le synode national est responsable de la [[confession de foi]] et de l'organisation générale (la Discipline), de la formation, du recrutement et du salaire des ministres, des relations avec les autres Églises, etc. ;

* [[Congrégationalisme]] : ce système se réduit au niveau local exposé ci-dessus.
* [[Congrégationalisme]] : ce système se réduit au niveau local exposé ci-dessus.


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=== L'imamat ===
=== L'imamat ===
Dans le [[chiisme]], le terme [[imam]] possède par contre des significations plus spécifiques et il ne peut être que le seul guide à la fois spirituel et temporel{{refnec}}. La « guidance » spirituelle de l'imam ne saurait être assurée sans le lien direct avec Dieu. Le [[chiisme]] originel était composé de certains [[sahabah|compagnons]] qui estimaient que `[[Ali ibn Abi Talib|Alî]], gendre et cousin de [[Mahomet]], avait été choisi, par lui, pour lui succéder après la [[conquête de la Mecque|conquête de La Mecque]], et l'aurait explicitement désigné comme son successeur et son exécuteur testamentaire (wasî) près du ruisseau de Khumm<ref>On parle ainsi du hadith de ''ghadir khumm''.</ref>. Dès la deuxième moitié du {{s|I|er}} de l'[[Hégire]], cette précellence de l'imam Alî est devenue un élément fondamental du chiisme et elle est au cœur de son principe de foi.
Dans le [[chiisme]], le terme [[imam]] possède par contre des significations plus spécifiques et il ne peut être que le seul guide à la fois spirituel et temporel{{refnec}}. La « guidance » spirituelle de l'imam ne saurait être assurée sans le lien direct avec Dieu. Le [[chiisme]] originel était composé de certains [[sahabah|compagnons]] qui estimaient que `[[Ali ibn Abi Talib|Alî]], gendre et cousin de [[Mahomet]], avait été choisi, par lui, pour lui succéder après la [[conquête de la Mecque|conquête de La Mecque]], et l'aurait explicitement désigné comme son successeur et son exécuteur testamentaire (''wasî'') près du ruisseau de Khumm<ref>On parle ainsi du hadith de ''ghadir khumm''.</ref>. Dès la deuxième moitié du {{s|I|er}} de l'[[Hégire]], cette précellence de l'imam Alî est devenue un élément fondamental du chiisme et elle est au cœur de son principe de foi.


La prophétie en tant que message révélé (risâla) a pris la forme d'un livre, le [[Coran]], mais le lien (imamat) qui lie les êtres humains à Dieu se poursuit et se poursuivra jusqu'à la fin des temps. Pour ce faire, l'humanité a besoin d'un Guide spirituel (imam) pour transmettre l'exégèse spirituelle du Coran et actualiser le message prophétique selon les conditions de l'époque. Les [[chiites]] vont mettre de l'importance sur la bivalence du Coran : l'[[exotérique]] (zâhir) et l'[[ésotérique]] (bâtin). La connaissance exotérique est donnée à toutes les personnes sans exception alors que l'ésotérique n'est accordée qu'aux initiés. L'imam est le continuateur de la pédagogie prophétique. L'imam détient sa connaissance (`ilm) directement par illumination divine.
La prophétie en tant que message révélé (risâla) a pris la forme d'un livre, le [[Coran]], mais le lien (imamat) qui lie les êtres humains à Dieu se poursuit et se poursuivra jusqu'à la fin des temps. Pour ce faire, l'humanité a besoin d'un Guide spirituel (imam) pour transmettre l'exégèse spirituelle du Coran et actualiser le message prophétique selon les conditions de l'époque. Les [[chiites]] vont mettre de l'importance sur la bivalence du Coran : l'[[exotérique]] (''zâhir'') et l'[[ésotérique]] (''bâtin''). La connaissance exotérique est donnée à toutes les personnes sans exception alors que l'ésotérique n'est accordée qu'aux initiés. L'imam est le continuateur de la pédagogie prophétique. L'imam détient sa connaissance (`ilm) directement par illumination divine.


== Clergé juif ==
== Clergé juif ==
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* [[Judaïsme]]
* [[Judaïsme]]

* [[Rabbin]]
* [[Rabbin]]


== [[Bouddhisme]] ==
== Bouddhisme ==
{{Article détaillé|Bouddhisme}}
* [[Monachisme#Le monachisme bouddhiste|Monachisme bouddhiste]]
* [[Monachisme#Le monachisme bouddhiste|Monachisme bouddhiste]]
{{Catégorie détaillée|Moine bouddhique|patriarche du zen}}
{{Catégorie détaillée|Moine bouddhique|patriarche du zen}}
* [[Bhikkhu]] et [[Bhikkhuni]]
* [[Bhikkhu]] et [[Bhikkhuni]]


== [[Hindouisme]] ==
== Hindouisme ==
{{Article détaillé|Hindouisme}}
* [[Brahmane]]
* [[Brahmane]]


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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===

==== Ouvrages généraux ====
==== Ouvrages généraux ====
* Aston, Nigel. ''Religion and revolution in France, 1780-1804'' (CUA Press, 2000)
* Aston, Nigel. ''Religion and revolution in France, 1780-1804'' (CUA Press, 2000)
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==== Femmes dans le clergé ====
==== Femmes dans le clergé ====
* Amico, Eleanor B., ed. ''Reader's Guide to Women's Studies'' ( Fitzroy Dearborn, 1998), pp 131–33; historiography
* Amico, Eleanor B., ed. ''Reader's Guide to Women's Studies'' ( Fitzroy Dearborn, 1998), pp 131–33; historiography
* Collier-Thomas, Bettye. ''Daughters of Thunder: Black Women Preachers and Their Sermons'' (1997).
* Collier-Thomas, Bettye. ''Daughters of Thunder: Black Women Preachers and Their Sermons'' (1997).
* Flowers, Elizabeth H. ''Into the Pulpit: Southern Baptist Women and Power Since World War II'' (Univ of North Carolina Press, 2012)
* Flowers, Elizabeth H. ''Into the Pulpit: Southern Baptist Women and Power Since World War II'' (Univ of North Carolina Press, 2012)
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=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
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{{Portail|religions et croyances|société}}
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[[Catégorie:Clergé|*]]

Version du 21 janvier 2024 à 12:16

Le clergé est un ensemble de ministres du culte ordonnés dans une religion, notamment dans le christianisme.

Représentants de différents clergés (anglican, juif, chiite bosniaque, chrétien évangélique) au Forum économique mondial de Davos, 2009.

Le mot, en ancien français clergié (Xe siècle), provient du latin ecclésiastique clericatus, forgé sur clericus (clerc) pouvant être traduit par « qui a reçu un ordre sacré »[1], lui-même issu du grec kleros, qui signifie « part de terrain » ou « héritage foncier », terme utilisé dans la Première épître de Pierre (5:3) pour désigner le « sacerdoce » des fidèles[2].

Christianisme

Dans le christianisme, la distinction entre le clergé et les laïcs date du IIe siècle, même si la tradition en fait remonter les débuts à la Grande Mission des douze apôtres[2].

Certains ministères (évêque, presbytres, diacres) sont regroupés, à l'aube du IIIe siècle autour d'un statut commun en un « clergé »[3]. Au sens large, à quelque degré que ce soit, le clergé désignait alors l’ensemble des personnes proches d'un statut « ecclésiastique », d’une église, d'une ville, d’un pays[4]. Cela commençait au niveau des simples enfants de chœur (appelés aussi les « petits clercs »), acolytes, sous-diacres, diacres, prêtres, et plus tard les membres des universités médiévales.

De nombreux privilèges attribués au clergé, d'abord sous le règne de Constantin le Grand, puis élargis et codifiés par le code de Théodose (438)[2]. Ces privilèges, en particulier l’exemption des tribunaux séculiers, ont été contestés par la Réforme protestante[2].

Dans la tradition romaine, le célibat s'est peu à peu imposé aux prêtres à partir du IVe siècle, tandis que, dans le christianisme oriental, il ne concernait que les évêques[2]. Au XXe siècle, le diaconat permanent, ouvert aux hommes mariés, a été rétabli dans l’Église catholique[2].

Clergé catholique

Conditions d'accès au clergé séculier

Jusqu'en 1972, c'est par la cérémonie de la tonsure que le fidèle accédait à l'état clérical. Le pape Paul VI publie le le Ministeria quædam (de), une « Lettre apostolique en forme de motu proprio réformant la discipline de la tonsure, des ordres mineurs et du sous-diaconat dans l'Église latine »[5]. Ce motu proprio supprime la cérémonie de la tonsure et détermine que l’entrée dans l’état clérical est désormais jointe à l'ordination au diaconat. Ainsi le Code de droit canonique de 1983 déclare : « Par la réception du diaconat quelqu'un devient clerc »[6].

Organisation du clergé

Le pape, élu par les cardinaux, nomme en général les évêques qui ordonnent et nomment les prêtres et les diacres. Les religieux (moines, religieuses, etc.) élisent leurs supérieurs (abbés, etc.). On distingue deux formes de clergé.

Le clergé régulier, c'est-à-dire soumis à une règle religieuse : abbé, moines (convers et profès), chanoines réguliers par exemple ; ils vivent dans un monastère (bénédictins, cisterciens…), un couvent (dominicains, franciscains…), un prieuré ou une abbaye.

Le clergé séculier, c'est-à-dire non soumis à une règle — donc non religieux —, obéissant à l'ordinaire d'un diocèse : archevêque, évêque, curé, vicaire, aumônier et autres prêtres non soumis à une règle, tous les ecclésiastiques qui vivent « dans le siècle », c'est-à-dire dans le monde, au contact de leurs concitoyens. La tradition catholique fait appartenir au clergé séculier tous les clercs de chœur. La tonsure n'est plus obligatoire. Cependant, une paroisse peut être confiée au clergé régulier.

Parmi les réguliers, les abbés mitrés d'une abbaye ont rang d'évêque. Un évêque peut être choisi parmi le clergé régulier. Parmi les deux clergés, on trouve des prêtres et des diacres.

Les clergés à l'époque médiévale

L'église catholique de l'Ancien Régime était constituée de plusieurs « clergés », mais tous se distinguaient des laïcs par la tonsure. Historiquement, se distinguaient le bas et le haut clergé.

Le bas clergé : le curé et ses vicaires, se trouvant en bas de la hiérarchie religieuse dans les paroisses. Selon les ressources des paroisses, il était souvent assez pauvre, ne vivant que de la portion congrue de la dîme.

Le haut clergé : les évêques, dirigeant le diocèse, placés en haut de la hiérarchie religieuse et résidant dans un évêché, archevêques, cardinaux, nonces… Ces ecclésiastiques étaient généralement riches, du fait des ressources foncières importantes de chaque siège épiscopal et des biens de leurs propres familles nobles. Comme ce n'était pas le cas de tous les diocèses, certains sièges épiscopaux pauvres étaient appelés, par mépris, « évêchés crottés ».

En Europe, le clergé bénéficiait du privilège du for ecclésiastique, c'est-à-dire qu'il ne pouvait être jugé que par un tribunal ecclésiastique, de la même manière qu'un noble ne pouvait être jugé que par ses pairs. Cette situation créa des abus dus a l'esprit de corps, notamment lorsque certaines professions comportant de nombreux clercs (comme le personnel des universités) furent assimilées au clergé d'ancien régime.

Clergé anglican

Clergé orthodoxe

Clergé protestant

Lors de la Réforme protestante, les notions théologiques et sociales régissant le clergé furent profondément modifiées.

En effet, Luther considère comme central le principe dit du « sacerdoce universel » selon lequel chaque baptisé est « prophète, prêtre et roi » sous la seule seigneurie du Christ. Ce concept anéantit toute hiérarchie au sein de l'Église, à commencer par celle qui place les prêtres en position d'intermédiaire entre le croyant et Dieu. Chaque baptisé a une place de valeur identique, y compris les ministres (dont les pasteurs font partie). Issus d'études de théologie et reconnus par l'Église, ils sont au service de la communauté pour l'annonce de la Parole de Dieu (prédication et sacrements) et les missions particulières qui en découlent. En aucun cas ils ne détiennent le pouvoir d'absolution.

En conséquence, pour Martin Luther, la gouvernance de l'église ne peut qu'être démocratique. Il affirme clairement qu'une assemblée chrétienne a le pouvoir de juger ce qui est enseigné et d’élire et de destituer ses responsables[7].

Organisation du clergé

Les églises protestantes sont organisées selon l'une des modalités suivantes :

  • Système épiscopal : pratiqué notamment dans les pays scandinaves où les diocèses catholiques sont devenus luthériens en bloc lors de la Réforme, il n'implique cependant qu'une fonction de l'Église et non un ordre sacramentel. Doté d'un double rôle pastoral et administratif, l’évêque est chargé de veiller sur les pasteurs de son ressort et sur le maintien du bon ordre dans les paroisses. Dans les églises luthériennes de France, cette fonction porte le titre d'inspecteur ecclésiastique, retour au sens originel du mot évêque qui provient du grec ἐπίσκοπος / epískopos. L'inspecteur ecclésiastique étant élu par le synode régional, cela n'empêche pas les églises luthériennes de France de relever du système presbytérien synodal ci-dessous ;
  • Système presbytérien synodal : ce système de gouvernement de l'Église repose sur une complémentarité des niveaux local et national : le niveau local est celui des Anciens du consistoire, dit aussi Conseil presbytéral (du grec presbuteroi, les plus anciens, désignant déjà les responsables de la cité ou de la communauté). Il est directement responsable de la vie spirituelle et matérielle de la communauté, et, généralement, élit et révoque le(s) pasteur(s). Le niveau national est celui des synodes, composés de pasteurs et de délégués des conseils presbytéraux. Dans l'Église réformée de France, le synode national est responsable de la confession de foi et de l'organisation générale (la Discipline), de la formation, du recrutement et du salaire des ministres, des relations avec les autres Églises, etc. ;
  • Congrégationalisme : ce système se réduit au niveau local exposé ci-dessus.

Universalité d'accès aux ministères

Les femmes ont accès aux ministères de la plupart des Églises protestantes, y compris aux fonctions hiérarchiques.

Clergé musulman

Dans le sunnisme, il n'y a pas de clergé à proprement parler, le mot d'ecclésiastique (qui vient du mot église) est donc impropre. Le chef, ou savant, religieux est appelé mufti, `alim ou encore cheikh. Le terme imam est généralement employé pour se référer aux formes diverses que peuvent prendre les chefs religieux et peut désigner aussi bien une personne présidant une prière qu'un membre d'un groupe de savants (oulémas) composés de juristes (faqih) et de muftis. Aucun d'entre eux n'a de connaissances ésotériques. Ces savants musulmans sont principalement consacrés à l'étude et peuvent être impliqués dans la mise en œuvre de la charia dont les muftis ont autorité pour émettre des avis juridiques (appelés fatwas) mais leurs infaillibilités (`isma) n'est pas une condition, contrairement au chiisme. Dans une mosquée, le muezzin fait l'appel à la prière, l'imam guide la prière et le recteur s'occupe des opérations administratives de la mosquée. Le calife est le titre porté par les successeurs de Mahomet après sa mort en 632 jusqu'à l'abolition de cette fonction par Mustafa Kemal Atatürk en 1924. Les califes réunissaient le pouvoir temporel au pouvoir spirituel. Le porteur du titre a pour rôle de garder l'unité de l'islam et tout musulman lui doit obéissance : c'est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans. L'autorité d'un calife s'étend sur un califat. Il porte aussi le titre de commandeur des croyants (`amir al-mou'minin).

L'imamat

Dans le chiisme, le terme imam possède par contre des significations plus spécifiques et il ne peut être que le seul guide à la fois spirituel et temporel[réf. nécessaire]. La « guidance » spirituelle de l'imam ne saurait être assurée sans le lien direct avec Dieu. Le chiisme originel était composé de certains compagnons qui estimaient que `Alî, gendre et cousin de Mahomet, avait été choisi, par lui, pour lui succéder après la conquête de La Mecque, et l'aurait explicitement désigné comme son successeur et son exécuteur testamentaire (wasî) près du ruisseau de Khumm[8]. Dès la deuxième moitié du Ier siècle de l'Hégire, cette précellence de l'imam Alî est devenue un élément fondamental du chiisme et elle est au cœur de son principe de foi.

La prophétie en tant que message révélé (risâla) a pris la forme d'un livre, le Coran, mais le lien (imamat) qui lie les êtres humains à Dieu se poursuit et se poursuivra jusqu'à la fin des temps. Pour ce faire, l'humanité a besoin d'un Guide spirituel (imam) pour transmettre l'exégèse spirituelle du Coran et actualiser le message prophétique selon les conditions de l'époque. Les chiites vont mettre de l'importance sur la bivalence du Coran : l'exotérique (zâhir) et l'ésotérique (bâtin). La connaissance exotérique est donnée à toutes les personnes sans exception alors que l'ésotérique n'est accordée qu'aux initiés. L'imam est le continuateur de la pédagogie prophétique. L'imam détient sa connaissance (`ilm) directement par illumination divine.

Clergé juif

Femmes du clergé (judaïsme)

Bouddhisme

Hindouisme

Notes et références

  1. « CLERC : Etymologie de CLERC », sur cnrtl.fr (consulté le )
  2. a b c d e et f « Clergy », Encyclopaedia Britannica.
  3. Alexandre Faivre, Chrétiens et Églises : des identités en construction. Acteurs, structures, frontières du champ religieux chrétien, Paris, Cerf-Histoire, 2011, « klèros/laïkos. Deux ensembles flous à l'origine d'une dichotomie mutuellement exclusive »[réf. incomplète], p. 243-311.
  4. « CLERGÉ : Définition de CLERGÉ », sur cnrtl.fr (consulté le )
  5. Texte du Ministeria quaedam.
  6. Code de droit canonique, canon 266.
  7. M. Luther, Œuvres, tome IV, Labor et Fides, Genève, 1958, p. 84 : « Qu’une assemblée ou communauté chrétienne a le droit et le pouvoir de juger toutes les doctrines, d’appeler, d’installer et de destituer des prédicateurs. »
  8. On parle ainsi du hadith de ghadir khumm.

Voir aussi

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Bibliographie

Ouvrages généraux

  • Aston, Nigel. Religion and revolution in France, 1780-1804 (CUA Press, 2000)
  • Bremer, Francis J. Shaping New Englands: Puritan Clergymen in Seventeenth-Century England and New England (Twayne, 1994)
  • Ferguson, Everett. The Early Church at Work and Worship: Volume 1: Ministry, Ordination, Covenant, and Canon (Casemate Publishers, 2014)
  • Freeze, Gregory L. The Parish Clergy in Nineteenth-Century Russia: Crisis, Reform, Counter-Reform (Princeton University Press, 1983)
  • Haig, Alan. The Victorian Clergy (Routledge, 1984), in England
  • Holifield, E. Brooks. God's ambassadors: a history of the Christian clergy in America (Wm. B. Eerdmans Publishing, 2007), a standard scholarly history
  • Lewis, Bonnie Sue. Creating Christian Indians: Native Clergy in the Presbyterian Church (University of Oklahoma Press, 2003)
  • Marshall, Peter. The Catholic Priesthood and the English Reformation (Clarendon Press, 1994)
  • Osborne, Kenan B. Priesthood: A history of ordained ministry in the Roman Catholic Church (Paulist Press, 1989)
  • Parry, Ken, ed. The Blackwell Companion to Eastern Christianity (John Wiley & Sons, 2010)
  • Sanneh, Lamin. "The origins of clericalism in West African Islam." The Journal of African History 17.01 (1976): 49–72.
  • Schwarzfuchs, Simon. A concise history of the rabbinate (Blackwell, 1993)
  • Zucker, David J. American rabbis: Facts and fiction (Jason Aronson, 1998)

Femmes dans le clergé

  • Amico, Eleanor B., ed. Reader's Guide to Women's Studies ( Fitzroy Dearborn, 1998), pp 131–33; historiography
  • Collier-Thomas, Bettye. Daughters of Thunder: Black Women Preachers and Their Sermons (1997).
  • Flowers, Elizabeth H. Into the Pulpit: Southern Baptist Women and Power Since World War II (Univ of North Carolina Press, 2012)
  • Maloney, Linda M. "Women in Ministry in the Early Church." New Theology Review 16.2 (2013). online
  • Ruether, Rosemary Radford. "Should Women Want Women Priests or Women-Church?." Feminist Theology 20.1 (2011): 63–72.
  • Tucker, Ruth A. and Walter L. Liefeld. Daughters of the Church: Women and Ministry from New Testament Times to the Present (1987), historical survey of female Christian clergy

Articles connexes

Liens externes