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{{Taxobox début | animal | Hominina | Sahelanthropus tchadensis - TM 266-01-060-1.jpg | ''[[Sahelanthropus tchadensis]]'', le plus ancien des Hominina }}
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{{Taxobox taxon | animal | sous-tribu | Hominina | [[John Edward Gray|Gray]], 1825<ref>{{article |langue=en |nom=Gray |prénom=J. E. |date=1825 |titre=An outline of an attempt at the disposition of Mammalia into Tribes and Families, with a list of genera apparently appertaining to each Tribe. |url=https://www.biodiversitylibrary.org/page/2531525#page/353/mode/1up |journal=Annals of Philosophy |collection=New Series |volume=10 |pages=337–334}}</ref>}}
{{Taxobox taxon | animal | sous-tribu | Hominina | Goodman {{et al.}}, 1990 }}
{{Taxobox synonymes|* Australopithecina <small>Gregory & Hellman, 1939</small>}}
{{Taxobox fin}}
{{Taxobox fin}}


Les '''Hominina''' sont une [[Tribu (biologie)|sous-tribu]] d'[[Hominidae|hominidés]] qui inclut le [[Genre (biologie)|genre]] ''[[Homo]]'' et les genres éteints apparentés, tels que les [[Australopithèque]]s ou les [[Paranthrope]]s. Cette sous-tribu rassemble toutes les espèces de la '''lignée humaine''', qui s'est séparée de la lignée des [[chimpanzé]]s ([[Panina]]) il y a au moins {{nb|7 millions}} d'années. Le caractère le plus notable reconnu aux Hominina est la [[bipédie]], alors que les chimpanzés et les [[gorille]]s sont quadrupèdes.
Les '''Hominina''' ('''hominines'''<ref>[[Barbarisme|Francisation fautive]] du latin scientifique Hominina ; ne pas confondre avec l'anglais ''[[Homininae|hominines]]''.</ref> ou '''hominiens'''<ref>''Des hominiens en Chine il y a 2.1 millions d'années ?'' [[Pour la Science]], septembre 2018, {{p.|8}}.</ref>{{,}}<ref>[https://books.google.fr/books?id=e75T03MIp3sC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=snippet&q=hominian&f=false Y. Coppens, D. Geraads, ''Anthropogenesis'' in History of Humanity: Volume I: Prehistory and the Beginnings of Civilization, S.J. De Laet, 1994] {{ISBN|9780415093057}} p. 25 (''hominians'' = ''Australopithecus'' & ''Homo'')</ref>{{,}}<ref>[http://terrefuture.blog.free.fr/index.php?post/2010/03/26/Un-nouveau-type-d%E2%80%99hominien-d%C3%A9couvert-en-Sib%C3%A9rie L’hominien de Denisova]</ref>), forment la [[Sous-tribu (biologie)|sous-tribu]] de [[Hominidae|grands singes]] à laquelle appartiennent le [[Genre (biologie)|genre]] humain (''[[Homo]]'') et les genres éteints apparentés tels que les [[Australopithèque]]s ou les [[Paranthrope]]s. Ils rassemblent les espèces [[Bipédie|bipèdes]] postérieures à la séparation de la '''lignée humaine''' d'avec celle des [[chimpanzé]]s ([[Panina]]).


== Histoire évolutive ==
== Dénominations ==
Le terme scientifique Hominina se traduit en français par ''hominines'' ou par ''hominiens'' selon les auteurs<ref>''Des hominiens en Chine il y a 2,1 millions d'années ?'', [[Pour la science]], septembre 2018, {{p.|8}}</ref>.
{{Voir aussi|Histoire évolutive de la lignée humaine}}
L'apparition de la lignée humaine, incluant les [[Australopithèque]]s et les [[Paranthrope]]s, a pu être interprétée comme le résultat d'une [[Divergence génétique|divergence]] sous la pression de l'environnement. Des épisodes d'aridité avec réduction du couvert forestier et accroissement des habitats ouverts, auraient poussé des [[Hominini]] à exploiter de nouvelles niches écologiques, comprenant un complément de ressources alimentaires à base de viande et de graisse<ref>{{Article|langue=en|auteur=Peter B. deMenocal|titre=African climate change and faunal evolution during the Pliocene-Pleistocene|périodique=Earth and Planetary Science Letters|date=30 mars 2004|volume=220|numéro=1-2|pages=3-24|doi=10.1016/S0012-821X(04)00003-2}}</ref>.


== Historique ==
== Classification phylogénétique ==
L'hypothèse selon laquelle la lignée humaine (Hominina) serait originaire d'Afrique fut formulée dès 1871 par [[Charles Darwin]] dans son ouvrage ''[[La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe]]''. Charles Darwin fut l'un des premiers à proposer une origine commune de tous les organismes vivants, et parmi les premiers à suggérer que l'Homme, le [[Chimpanzé]], et le [[Gorille]] partageaient un [[dernier ancêtre commun]] qui vivait en Afrique, et dont la lignée humaine serait issue. Dans son ouvrage de 1871, il émet l'idée selon laquelle les ancêtres africains de l'Homme possédaient un petit cerveau mais marchaient debout, ce qui aurait libéré leurs mains et favorisé le développement de leur intelligence<ref>{{Harvsp|Bowler|2003|p=213}}.</ref> :
Classification est une description ultérieure de la ligne initialement décrite par [[Sciences de la Vie et de la Terre|SVT]] (2001) <ref>Lecointre, Guillaume; Fortin, Corinne ; Le Louarn Bonnet, Marie-Laure (2015) [https://books.google.co.uk/books?id=hFqYDgAAQBAJ&printsec=frontcover&dq=Guide+critique+de+l%27%C3%A9volution&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwjJmr_06bHfAhXWRxUIHRNQAd4Q6AEIKDAA#v=onepage&q=trois%20options%20taxonomiques%20&f=false Guide critique de l'évolution] p.425 [[Groupe Flammarion|Flammarion groupe]]; Humensis ISBN 2701178479 - 20 décembre, 2018</ref>{{,}}<ref>Quessada-Chabal, Marie-Pierre (2008) [https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00353971/document L’enseignement des origines d’Homo sapiens, hier et aujourd’hui, en France et ailleurs :programmes, manuels scolaires, conceptions des enseignants] p.14 Université Montepellier-II 24 novembre 2008 - p.240, 241 "Aujourd’hui en France, l’évolution humaine est enseignée dans le secondaire en Sciences de la Vie et de la Terre (SVT), en quatrième au Collège et, au Lycée, en première Littéraire, en première Economique et Sociale et en terminale Scientifique. Ce thème présente de façon exacerbée des éléments caractéristiques de la discipline SVT" "En 2001, le nouveau programme de Terminale Scientifique comprend un thème de trois semaines sur la parenté entre êtres vivants actuels et fossiles, centré principalement sur la lignée humaine. Un des objectifs principal est de démontrer le caractère buissonnant de la lignée humaine."</ref> :

{{Citation bloc|Dans chaque grande région du monde, les [[mammifère]]s vivants sont étroitement apparentés aux espèces disparues de cette même région. C'est pourquoi il est probable que l'Afrique était autrefois habitée par des singes disparus étroitement apparentés au [[gorille]] et au [[chimpanzé]] ; et ces deux espèces sont maintenant les plus proches parents de l'homme, il est en un sens plus probable que nos lointains parents aient vécu sur le continent africain qu'ailleurs. Toutefois, il est inutile de spéculer sur cette question, car un singe presque aussi grand que l'homme, à savoir le ''[[Dryopithèque]]'' de Lartet, qui était étroitement apparenté à l'anthropomorphe ''[[Hylobates|gibbon]]'', existait en Europe lors du [[Miocène]] supérieur ; et depuis une période aussi éloignée, la Terre a certainement subi bien de grandes révolutions, et il y a eu amplement le temps pour une migration à grande échelle<ref>{{en}} [[Charles Darwin]], ''La Filiation de l’Homme et la sélection liée au sexe'', 1871, nouvelle traduction Patrick Tort, Champion Classiques, 2013, [http://darwin-online.org.uk/content/frameset?viewtype=text&itemID=F937.1&pageseq=212 The descent of man, Chapter 6 - On the Affinities and Genealogy of Man]</ref>.}}

Cette prédiction était perspicace parce qu'en 1871 les scientifiques ne disposaient d'aucun fossile ancien. L'idée est longtemps restée une spéculation, avant d'être finalement corroborée à partir de 1924 par la découverte de l'[[Enfant de Taung]] puis d'autres fossiles d'''[[Australopithecus africanus]]'' en [[Afrique du Sud]], et surtout par la mise au point dans les années 1960 de méthodes de [[datation]] fiables venant appuyer la découverte de [[fossile]]s d'[[Homo|humains]] et d'hominines très anciens en [[Afrique de l'Est]].

== Phylogénie ==
D'après Lecointre ''et al.'' (2015)<ref>{{Ouvrage| auteur1=[[Guillaume Lecointre]]| auteur2=Corinne Fortin| auteur3=Marie-Laure Le Louarn Bonnet| titre=Guide critique de l'évolution| éditeur=[[Humensis]]| date=juillet 2015| pages totales=64| isbn=978-2-7011-7847-9| présentation en ligne=https://books.google.co.uk/books?id=hFqYDgAAQBAJ&printsec=frontcover&q=trois+options+taxonomiques+}}</ref> :


{{Cladogramme Homininae}}
{{Cladogramme Homininae}}

== Histoire évolutive ==
{{Article détaillé|Histoire évolutive de la lignée humaine}}
{{Tableau Histoire Hominines}}


== Répartition géographique des Hominina ==
== Répartition géographique des Hominina ==
[[Fichier:Africa, australopitecines discovery sites.png|vignette|redresse=1.5|Principaux sites de découverte d'Hominina fossiles sur le continent Africain.]]
{{Article connexe|Sites d'hominines en Afrique}}


À ce jour, les paléoanthropologues n'ont trouvé de représentants de la sous-tribu des hominines antérieurs au genre ''[[Homo]]'' qu'en Afrique, principalement dans trois grandes régions : la [[Vallée du Grand Rift|grande Faille est-africaine]], qui court de l'[[Éthiopie]] jusqu'au [[Malawi]], l'[[Afrique du Sud]], et le [[Tchad]]. Les principaux sites de découverte sont les suivants :
[[Fichier:Africa, australopitecines discovery sites.png|vignette|Principaux sites de découverte d'Hominina fossiles sur le continent Africain. Les découvertes de fossiles en [[Afrique du Sud]], dans la [[Vallée du Grand Rift|vallée du Grand Rift est-africain]] et au [[Tchad]] s'expliquent en partie par un [[Biais méthodologique|biais]] [[taphonomie|taphonomique]]. En effet, dans de nombreuses régions d'Afrique, la faible sédimentation, le couvert forestier actuel qui donne des sols acides, l'érosion et d'autres facteurs en ont empêché la conservation<ref>{{ouvrage|auteur=[[Joseph Ki-Zerbo]]|titre=Méthodologie et préhistoire africaine|éditeur=UNESCO|date=1980|passage=527}}.</ref>.]]
* [[Tchad]] (TD) :
À ce jour, les paléoanthropologues n'ont trouvé de représentants de la sous-tribu des Hominines antérieurs au genre ''[[Homo]]'' qu'en Afrique, principalement dans trois grandes régions : la [[Vallée du Grand Rift|Grande faille est-africaine]], qui court de l'[[Éthiopie]] jusqu'au [[Malawi]], l'[[Afrique du Sud]], et le [[Tchad]]. Les principaux sites de découverte sont les suivants :
** TD-1 – [[Bahr el-Ghazal (rivière du Tchad)|Bahr el-Ghazal]]
* [[Tchad]] (TD) :
** TD-1 – [[Bahr el-Ghazal (rivière du Tchad)|Bahr el-Ghazal]]
** TD-2 – [[Toumaï|Djourab]]
* [[Éthiopie]] (ET) :
** TD-2 – [[Toumaï|Djourab]]
* [[Éthiopie]] (ET) :
** ET-1 [[Awash|Bas-Awash]]
** ET-1 – [[Awash|Bas-Awash]]
** ET-2 – [[Awash|Moyen-Awash]]
** ET-2 – [[Awash|Moyen-Awash]]
** ET-3 – [[Rivière Omo (Éthiopie)|Omo]]
* [[Kenya]] (KE) :
** ET-3 – [[Rivière Omo (Éthiopie)|Omo]]
* [[Kenya]] (KE) :
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* [[Tanzanie]] (TZ) :
** KE-1 – [[Lac Turkana]]
** TZ-1 – [[Gorges d'Olduvaï]]
* [[Tanzanie]] (TZ) :
** TZ-1 – [[Gorges d'Olduvai]]
** TZ-2 – [[Laetoli]]
* [[Afrique du Sud]] (ZA) :
** TZ-2 – [[Laetoli]]
* [[Afrique du Sud]] (ZA) :
** ZA-1 [[Sterkfontein]]
** ZA-1 – [[Sterkfontein]]
** ZA-2 – [[Swartkrans]]
** ZA-2 – [[Swartkrans]]
** ZA-3 – [[Kromdraai]]
** ZA-3 – [[Kromdraai]]
** ZA-4 – [[Enfant de Taung|Taung]]

** ZA-4 – [[Enfant de Taung|Taung]]
Les découvertes de fossiles en [[Afrique du Sud]], dans la [[Vallée du Grand Rift|vallée du Grand Rift est-africain]] et au [[Tchad]] s'expliquent en partie par un [[Biais méthodologique|biais]] [[taphonomie|taphonomique]]. En effet, dans de nombreuses régions d'Afrique, la moindre activité tectonique, la faible sédimentation, le couvert forestier actuel qui donne des sols acides, l'érosion et d'autres facteurs en ont empêché la fossilisation, la conservation, ou la mise au jour<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Joseph Ki-Zerbo]] |titre=Méthodologie et préhistoire africaine |éditeur=UNESCO |année=1980 |pages totales= |passage=527 |isbn=}}.</ref>.


== Liste des espèces ==
== Liste des espèces ==
{{Voir aussi|Liste de fossiles d'hominidés}}
{{Voir aussi|Liste de fossiles d'hominidés}}
[[Fichier:Human evolution fr.svg|vignette|Proto-hommes (bleu), hommes primitifs (rose) et [[Homme moderne|hommes modernes]] (rouge).]]
La liste des Hominines connus à ce jour, du plus ancien au plus récent, est la suivante :


Les Hominina sont attestés en Afrique à partir de 7 millions d'années (Ma). La liste des genres connus à ce jour, du plus ancien au plus récent, est la suivante (N.B. : l'appartenance de certaines de ces espèces à la sous-tribu des Hominina est encore discutée ; c'est le cas par exemple du genre ''Ardipithecus'') :
* ''[[Sahelanthropus tchadensis|Sahelanthropus]]'' <small>†</small>
* ''[[Sahelanthropus tchadensis|Sahelanthropus]]'' <small>†</small>
** ''[[Sahelanthropus tchadensis]]'' > -7 millions d'années (espèce à laquelle appartient le fossile surnommé [[Toumaï]])
** ''[[Sahelanthropus tchadensis]]'' (7 Ma)
*** [[Toumaï]] (7 Ma)
* ''[[Orrorin tugenensis|Orrorin]]'' <small>†</small>
* ''[[Orrorin tugenensis|Orrorin]]'' <small>†</small>
** ''[[Orrorin tugenensis]]'' > -5,9 millions d'années
** ''[[Orrorin tugenensis]]'' (5,9 Ma)
** ''[[Orrorin praegens]]'' (3,4 - 3 Ma)<ref>{{Article|langue=en|auteur1=[[Martin Pickford]]|auteur2=[[Brigitte Senut]]|auteur3=Dominique Gommery|auteur4=Joseph Kipkech|titre=New Pliocene Hominid fossils from Baringo County, Kenya|périodique=HAL|volume=78|numéro=2|passage=451-488|date=2022|doi=10.37520/fi.2022.020| url=https://hal.science/hal-03908263/}}</ref>
* ''[[Ardipithèque|Ardipithecus]]'' <small>†</small>
* ''[[Ardipithèque|Ardipithecus]]'' <small>†</small>
** ''[[Ardipithecus kadabba]]'' > -5,8 à -5,4 millions d'années
** ''[[Ardipithecus kadabba]]'' (5,8 - 5,2 Ma)
** ''[[Ardipithecus ramidus]]'' > -4,4 millions d'années
** ''[[Ardipithecus ramidus]]'' (4,4 Ma)
*** [[Ardi (ardipithèque)|Ardi]] (4,4 Ma)
* ''[[Kenyanthropus platyops|Kenyanthropus]]'' <small>†</small>
** ''[[Kenyanthropus platyops]]'' > -3,5 à -3,2 millions d'années
* ''[[Kenyanthropus]]'' <small>†</small>
** ''[[Kenyanthropus|Kenyanthropus platyops]]'' (3,4 Ma)
* ''[[Australopithèque|Australopithecus]]'' <small>†</small>
* ''[[Australopithèque|Australopithecus]]'' <small>†</small>
** ''[[Australopithecus anamensis]]'' > -4,2 à -3,9 millions d'années
** ''[[Australopithecus afarensis]]'' > -3,9 à -3 millions d'années (espèce à laquelle appartient le fossile surnommé [[Lucy (australopithèque)|Lucy]])
** ''[[Australopithecus bahrelghazali]]'' > -3,5 millions d'années (espèce à laquelle appartient le fossile surnommé [[Abel (hominidé)|Abel]])
** ''[[Australopithecus africanus]]'' > -3 à -2 millions d'années
** ''[[Australopithecus garhi]]'' > -2,5 millions d'années
* ''[[Paranthrope|Paranthropus]]'' <small>†</small>
* ''[[Paranthrope|Paranthropus]]'' <small>†</small>
** ''[[Paranthropus aethiopicus]]'' > -2,7 à -2,3 millions d'années
** ''[[Paranthropus boisei]]'' > -2,4 à -1,2 million d'années
** ''[[Paranthropus robustus]]'' > -2 à -1,5 million d'années
* ''[[Homo]]''
* ''[[Homo]]''
** ''[[Homo rudolfensis]]'' > (-2,4 à -1,8 million d'années), « Homme du [[Lac Turkana|lac Rudolf]] »
** ''[[Homo habilis]]'' > (-2,3 à -1,4 million d'années), « Homme habile »
** ''[[Homo georgicus]]'' > (-1,8 million d'années), « Homme de [[Géorgie (pays)|Géorgie]] », à ce jour le plus ancien représentant du genre ''Homo'' hors d'Afrique
** ''[[Homo ergaster]]'' > (-1,9 à -1 million d'années), « Homme industrieux »
** ''[[Homo antecessor]]'' > (-820 000 ans), « Homme avant-coureur »
** ''[[Homo erectus]]'' > (-1 million d'années à -140 000 ans), « Homme érigé »<ref>L'adoption de la station érigée (debout) a été mise en avant lors de l’identification de l'espèce en 1894 sous le nom de ''Pithecanthropus erectus'', mais des hominines bipèdes beaucoup plus anciens ont été découverts par la suite.</ref>
** ''[[Homo rhodesiensis]]'' > (-700 000 à -200 000 ans), « Homme de [[Zambie|Rhodésie]] »
** ''[[Homo heidelbergensis]]'' > (-650 000 à -300 000 ans), « Homme de [[Heidelberg]] »
** ''[[Homme de Néandertal|Homo neanderthalensis]]'' > (-450 000 à -28 000 ans), « Homme de [[Neandertal]] »
** ''[[Homme de Florès|Homo floresiensis]]'' > (-90 000 à -45 000 ans), « Homme de [[Florès]] »
** ''[[Homo sapiens]]'' > (-300 000 ans à nos jours), « Homme sage », qui est l'homme moderne


=== Australopithèques ===
Huit espèces d'[[Australopithèque]]s ont été décrites à ce jour. Leurs fossiles sont datés entre 4,2 et 2 millions d'années (Ma). Les plus notables d'entre eux sont indiqués ci-dessous après l'espèce à laquelle ils sont rattachés.


==== Afrique de l'Est ====
{{Tableau Histoire Hominines}}
* ''[[Australopithecus anamensis]]'' (4,2 - 3,8 Ma)
* ''[[Australopithecus afarensis]]'' (3,9 - 2,9 Ma)
** [[Kadanuumuu]] (3,58 Ma)
** [[Selam]] (3,33 Ma)
** [[Lucy (australopithèque)|Lucy]] (3,18 Ma)
* ''[[Australopithecus deyiremeda]]'' (3,4 Ma)<ref>{{Article | langue=en | auteur1 = [[Yohannes Haile-Selassie]] | et al.=oui | année = 2015 | titre = New species from Ethiopia further expands Middle Pliocene hominin diversity | journal = Nature | volume = 521 | pages = 483-488 | doi = 10.1038/nature14448}}.</ref>
* ''[[Australopithecus garhi]]'' (2,5 Ma)

==== Afrique du Sud ====
* ''[[Australopithecus prometheus]]'' (3,67 - 3 Ma)
** [[Little Foot]] (3,67 Ma)
* ''[[Australopithecus africanus]]'' (3,5 - 2,4 Ma)
** [[Mrs. Ples]] (3,5 Ma)
** [[Enfant de Taung]] (2,5 Ma)
* ''[[Australopithecus sediba]]'' (2 Ma)
** Karabo (2 Ma)

==== Tchad ====
* ''[[Australopithecus bahrelghazali]]'' (3,6 Ma)
** [[Abel (australopithèque)|Abel]] (3,6 Ma)

=== Paranthropes ===
Trois espèces de [[Paranthrope]]s ont été décrites à ce jour. Leurs fossiles sont datés entre 2,7 et 1,2 millions d'années (Ma). Les plus notables d'entre eux sont indiqués ci-dessous à la suite de leur espèce.

==== Afrique de l'Est ====
* ''[[Paranthropus aethiopicus]]'' (2,7 - 2,3 Ma)
** [[KNM-WT 17000|Crâne noir]] (2,5 Ma)
* ''[[Paranthropus boisei]]'' (2,3 - 1,4 Ma)

==== Afrique du Sud ====
* ''[[Paranthropus robustus]]'' (2,2 - 1,2 Ma)


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Hominoidea]]
* [[Hominidae]]
* [[Hominidae]]
* [[Homininae]]
* [[Homininae]]
* [[Hominini]]
* [[Hominini]]
* [[Awash]]
* [[Lac Turkana]]
* [[Sites des hominidés fossiles d'Afrique du Sud]]


{{Palette Hominines}}
{{Palette|Hominines}}


{{Portail|Préhistoire|Paléontologie|Primates}}
{{Portail|Préhistoire|Paléontologie|Primates|Afrique}}


[[Catégorie:Hominina| ]]
[[Catégorie:Hominina| ]]
[[Catégorie:Hominini]]
[[Catégorie:Sous-tribu de mammifères (nom scientifique)]]

Dernière version du 25 janvier 2024 à 06:08

Hominiens, Hominines · Lignée humaine

Les Hominina sont une sous-tribu d'hominidés qui inclut le genre Homo et les genres éteints apparentés, tels que les Australopithèques ou les Paranthropes. Cette sous-tribu rassemble toutes les espèces de la lignée humaine, qui s'est séparée de la lignée des chimpanzés (Panina) il y a au moins 7 millions d'années. Le caractère le plus notable reconnu aux Hominina est la bipédie, alors que les chimpanzés et les gorilles sont quadrupèdes.

Dénominations[modifier | modifier le code]

Le terme scientifique Hominina se traduit en français par hominines ou par hominiens selon les auteurs[2].

Historique[modifier | modifier le code]

L'hypothèse selon laquelle la lignée humaine (Hominina) serait originaire d'Afrique fut formulée dès 1871 par Charles Darwin dans son ouvrage La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe. Charles Darwin fut l'un des premiers à proposer une origine commune de tous les organismes vivants, et parmi les premiers à suggérer que l'Homme, le Chimpanzé, et le Gorille partageaient un dernier ancêtre commun qui vivait en Afrique, et dont la lignée humaine serait issue. Dans son ouvrage de 1871, il émet l'idée selon laquelle les ancêtres africains de l'Homme possédaient un petit cerveau mais marchaient debout, ce qui aurait libéré leurs mains et favorisé le développement de leur intelligence[3] :

« Dans chaque grande région du monde, les mammifères vivants sont étroitement apparentés aux espèces disparues de cette même région. C'est pourquoi il est probable que l'Afrique était autrefois habitée par des singes disparus étroitement apparentés au gorille et au chimpanzé ; et ces deux espèces sont maintenant les plus proches parents de l'homme, il est en un sens plus probable que nos lointains parents aient vécu sur le continent africain qu'ailleurs. Toutefois, il est inutile de spéculer sur cette question, car un singe presque aussi grand que l'homme, à savoir le Dryopithèque de Lartet, qui était étroitement apparenté à l'anthropomorphe gibbon, existait en Europe lors du Miocène supérieur ; et depuis une période aussi éloignée, la Terre a certainement subi bien de grandes révolutions, et il y a eu amplement le temps pour une migration à grande échelle[4]. »

Cette prédiction était perspicace parce qu'en 1871 les scientifiques ne disposaient d'aucun fossile ancien. L'idée est longtemps restée une spéculation, avant d'être finalement corroborée à partir de 1924 par la découverte de l'Enfant de Taung puis d'autres fossiles d'Australopithecus africanus en Afrique du Sud, et surtout par la mise au point dans les années 1960 de méthodes de datation fiables venant appuyer la découverte de fossiles d'humains et d'hominines très anciens en Afrique de l'Est.

Phylogénie[modifier | modifier le code]

D'après Lecointre et al. (2015)[5] :

Phylogénie des genres actuels et fossiles d'Homininés :

 Homininae 
 Dryopithecini 

 † Dryopithecus (les Dryopithèques)



 Gorillini 

 Gorilla (les Gorilles)


 Hominini 
 Panina 

 Pan (les Chimpanzés)


 Hominina 

 † Ardipithecus (Ardi)




 † Sahelanthropus (Toumaï)




 † Australopithecus (Little Foot, Lucyetc.)




 † Paranthropus (Crâne noir)



 Homo (les Humains)










Histoire évolutive[modifier | modifier le code]

Répartition géographique des Hominina[modifier | modifier le code]

Principaux sites de découverte d'Hominina fossiles sur le continent Africain.

À ce jour, les paléoanthropologues n'ont trouvé de représentants de la sous-tribu des hominines antérieurs au genre Homo qu'en Afrique, principalement dans trois grandes régions : la grande Faille est-africaine, qui court de l'Éthiopie jusqu'au Malawi, l'Afrique du Sud, et le Tchad. Les principaux sites de découverte sont les suivants :

Les découvertes de fossiles en Afrique du Sud, dans la vallée du Grand Rift est-africain et au Tchad s'expliquent en partie par un biais taphonomique. En effet, dans de nombreuses régions d'Afrique, la moindre activité tectonique, la faible sédimentation, le couvert forestier actuel qui donne des sols acides, l'érosion et d'autres facteurs en ont empêché la fossilisation, la conservation, ou la mise au jour[6].

Liste des espèces[modifier | modifier le code]

Les Hominina sont attestés en Afrique à partir de 7 millions d'années (Ma). La liste des genres connus à ce jour, du plus ancien au plus récent, est la suivante (N.B. : l'appartenance de certaines de ces espèces à la sous-tribu des Hominina est encore discutée ; c'est le cas par exemple du genre Ardipithecus) :

Australopithèques[modifier | modifier le code]

Huit espèces d'Australopithèques ont été décrites à ce jour. Leurs fossiles sont datés entre 4,2 et 2 millions d'années (Ma). Les plus notables d'entre eux sont indiqués ci-dessous après l'espèce à laquelle ils sont rattachés.

Afrique de l'Est[modifier | modifier le code]

Afrique du Sud[modifier | modifier le code]

Tchad[modifier | modifier le code]

Paranthropes[modifier | modifier le code]

Trois espèces de Paranthropes ont été décrites à ce jour. Leurs fossiles sont datés entre 2,7 et 1,2 millions d'années (Ma). Les plus notables d'entre eux sont indiqués ci-dessous à la suite de leur espèce.

Afrique de l'Est[modifier | modifier le code]

Afrique du Sud[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) J. E. Gray, « An outline of an attempt at the disposition of Mammalia into Tribes and Families, with a list of genera apparently appertaining to each Tribe. », Annals of Philosophy, vol. 10,‎ , p. 337–334 (lire en ligne)
  2. Des hominiens en Chine il y a 2,1 millions d'années ?, Pour la science, septembre 2018, p. 8
  3. Bowler 2003, p. 213.
  4. (en) Charles Darwin, La Filiation de l’Homme et la sélection liée au sexe, 1871, nouvelle traduction Patrick Tort, Champion Classiques, 2013, The descent of man, Chapter 6 - On the Affinities and Genealogy of Man
  5. Guillaume Lecointre, Corinne Fortin et Marie-Laure Le Louarn Bonnet, Guide critique de l'évolution, Humensis, , 64 p. (ISBN 978-2-7011-7847-9, présentation en ligne)
  6. Joseph Ki-Zerbo, Méthodologie et préhistoire africaine, UNESCO, , p. 527.
  7. (en) Martin Pickford, Brigitte Senut, Dominique Gommery et Joseph Kipkech, « New Pliocene Hominid fossils from Baringo County, Kenya », HAL, vol. 78, no 2,‎ , p. 451-488 (DOI 10.37520/fi.2022.020, lire en ligne)
  8. (en) Yohannes Haile-Selassie et al., « New species from Ethiopia further expands Middle Pliocene hominin diversity », Nature, vol. 521,‎ , p. 483-488 (DOI 10.1038/nature14448).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]