« Épinard » : différence entre les versions

Classification
Règne	Plantae
Division	Magnoliophyta
Classe	Magnoliopsida
Ordre	Caryophyllales
Famille	Chenopodiaceae
Genre	Spinacia
Ordre	Caryophyllales
Famille	Amaranthaceae
Genre	Spinacia

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Spinacia oleracea

L'épinard (Spinacia oleracea) est une plante potagère, annuelle ou bisannuelle, de la famille des Chenopodiaceae ou des Amaranthaceae selon les classifications. Originaire d'Iran (il tire son nom du persan اسفناج āsfanāǧ), il est aujourd'hui cultivé dans toutes les régions tempérées pour ses qualités nutritionnelles.

Il est célébré dans la bande dessinée Popeye comme un légume riche en fer qui donne sa force au héros, bien qu'en réalité sa teneur en fer ne soit pas particulièrement élevée.

Description

Contrairement à la grande majorité des plantes à fleurs ou des plantes utilisées comme légumes, l'épinard est une plante dioïque, c’est-à-dire que des pieds différents portent soit des fleurs mâles soit des fleurs femelles^[a]^,^[1].

La pollinisation se fait par le vent (anémogame) : le pollen, très petit et léger, se transporte sur des kilomètres. Cela est corrélé au fait que les fleurs, elles-mêmes petites et vertes, n'attirent pas les insectes.

Ses feuilles, lisses ou cloquées, sont d'un vert foncé.

Histoire

Le lieu de domestication de l'épinard serait l'Asie centrale dans la région des actuels Afghanistan et Tadjikistan d'où il aurait ensuite gagné la Perse vers le VI^e siècle^[1]. Il est introduit en Europe au XII^e siècle par les Arabes, qui le cultivent dans le sud de l'Espagne^[1]. On ignore si son arrivée en France s'est faite par ce biais ou par celui des croisades^[1], toujours est-il que le mot espinarde est attesté en français en 1256^[1]. Au Moyen Âge il est mentionné dans des livres tels que le Ménagier de Paris ou le Viandier et est surtout mangé au moment du carème car il se récolte tôt dans l'année^[1]. Il a été popularisé par Catherine de Médicis à la Renaissance^{[réf. nécessaire]}. Au XVII^e siècle sa culture remplace celles de nombreux autres légumes tels que l'arroche ou la livèche^[1]. En France il reste pourtant longtemps mal aimé, même si des auteurs comme Stendhal^[2] ou Alexandre Dumas cherchent à le réhabiliter au XIX^e siècle^[1]^,^[3].

Culture

L'épinard est cultivé toute l'année dans les climats tempérés où il fleurit en été en raison de la hausse de la température.

Il existe des épinards de printemps, d'été et d'hiver. Selon la date du semis, l'épinard est donc annuel ou bisannuel.

En 2023, 16 variétés sont inscrites au catalogue officiel français^[4].

De nouvelles variétés ont été créées qui résistent mieux à des maladies et à des virus tels que Peronospora, CMV^[5].

Production

Production en tonnes. Données 2012-2013 (en tonnes)^[6] Données de FAOSTAT (FAO)
Chine	20 079 200	90 %	21 067 800	91 %
États-Unis	354 050	2 %	336 200	1 %
Japon	263 500	1 %	258 427	1 %
Turquie	222 225	1 %	220 274	1 %
Indonésie	155 070	1 %	131 248	1 %
France	99 124	0 %	118 709	1 %
Iran	107 000	0 %	105 118	0 %
Belgique	78 800	0 %	100 900	0 %
Pakistan	107 964	0 %	100 151	0 %
Corée du Sud	96 170	0 %	91 116	0 %
Autres pays	692 134	3 %	701 955	3 %
Total	22 255 238	100 %	23 231 898	100 %

Utilisation

En Occident et au Moyen-Orient, il est utilisé en cuisine, cru ou cuit, haché ou en branches, dans de nombreuses recettes salées. On trouve cependant des traces de recettes sucrées en Europe occidentale à la Renaissance^[1] et au XIX^e siècle^[7].

Propriétés

L'épinard est riche en nitrates qui se transforment en nitrites grâce à des bactéries de la bouche. Ces nitrites sont impliqués dans la vasodilatation et la fluidification du sang, ce qui améliore l'afflux de sang dans certaines zones du cerveau qui, avec le temps, sont moins perfusées. Une dose quotidienne d'épinard peut potentiellement prévenir la démence et la baisse cognitive en améliorant cet afflux sanguin cérébral^[8].

L'épinard est l'une des meilleures sources connues de vitamine B9 ou acide folique. La consommation d'une quantité suffisante d'acide folique à partir de quatre semaines avant la grossesse permet de diminuer fortement l'incidence du Spina bifida et des mal-fermetures du tube neural, des malformations graves du fœtus^[9].

Il contient de l'ecdysterone, un stéroïde végétal susceptible d'augmenter la force et la masse musculaire des athlètes en agissant sur le récepteur des œstrogènes^[10] et une flavone glucuronée (TMMG Milieu Tris Minéral avec Gluconate) qui a démontré en modèle murin une capacité de réduire l'inflammation et la dégradation de l'épaisseur du cartilage articulaire dans l'arthrose^[11].

La légende du fer

Contrairement à une légende tenace, l'épinard n'est pas la meilleure source de fer alimentaire. Le taux de fer de l'épinard a été grandement surévalué au XIX^e siècle. L'origine de cette croyance du taux élevé de fer dans les épinards aurait deux sources possibles. La première est une publication du chimiste allemand Emil von Wolff datant de 1870. Mandaté pour évaluer la composition nutritionnelle de nombreux aliments, dont les épinards, il obtient une valeur de 2,7 mg par 100 g. Il remet ses résultats à sa secrétaire pour retranscription, mais cette dernière fait une erreur de frappe et place mal la virgule, transformant le 2,7 en 27 mg, ce qui attribue à l'épinard dix fois sa teneur réelle en fer^[12]^,^[13]. La seconde est une publication d'un autre chimiste allemand, Gustav von Bunge, qui, en 1890, trouvait 35 mg de fer pour 100 g mais dans l'épinard séché réduit en poudre^[14]. La vérité sur la teneur en fer de ce légume vert fut rétablie par d'autres chimistes allemands en 1937^[12] mais resta confidentielle jusqu'à ce que T.J. Hamblin fasse part de cette « supercherie » dans le British Medical Journal en 1981^[15]. Mais à bien des égards, ce mythe de l'épinard comme le légume riche en fer par excellence est encore vivace aujourd'hui^[14].
En réalité, l'origine du mythe de l'épinard meilleure source de fer reste inconnue. En 1972, le nutritionniste américain Arnold E. Bender introduit l'idée que cette croyance en l'importance du fer dans les épinards popularisée par Popeye était liée à l'erreur de décimale qu'aurait faite la secrétaire du scientifique E. von Wolff, erreur qui n'aurait été corrigée qu'à la fin des années 1930 par d'autres scientifiques allemands^[16]. Dans un article humoristique sur les légendes urbaines scientifiques publié en 1981 dans le British Medical Journal, le médecin britannique Hamblin popularise cette analyse^[17]. Dans les années suivantes, celle-ci est reprise par de très nombreux auteurs, aussi bien dans des articles scientifiques que journalistiques, souvent pour critiquer les mythes acceptés trop facilement^[18]. En 2010, dans un article paru dans Internet Journal of Criminology^[19], le criminologue britannique Mike Sutton a montré que cette prétendue erreur de décimale était elle-même un mythe. En effet, celle-ci n'apparaît pas dans la littérature scientifique avant l'article de 1981, et ce ne sont pas des chercheurs allemands du XIX^e siècle qui avaient surestimé la teneur en fer des épinards, mais une équipe de l'université du Wisconsin en 1934, laquelle avait d'ailleurs corrigé ses données dès 1936^[20].

Divers

Dans le calendrier républicain français, le 16^e jour du mois de ventôse, est officiellement dénommé jour de l'Épinard.

Notes et références

Notes

↑ L'asperge et l'oseille constituent les autres exceptions les plus communes.

Références

↑ ^{a b c d e f g h et i} Éric Birlouez, Petite et grande histoire des légumes, Versailles/impr. en Suisse, Quæ, coll. « Carnets de sciences », 2020, 175 p. (ISBN 978-2-7592-3196-6, présentation en ligne), Une fabuleuse diversité, « L'épinard, légume de carème », p. 52-54.
↑ « Des épinards pour Stendhal : Le Stendhal Club renaît » (Stendhal, les épinards et Saint-Simon), L'Express,‎ 8 juillet 2011 (lire en ligne, consulté le 10 janvier 2021).
↑ Alexandre Dumas, Grand dictionnaire de cuisine, 1873 (lire sur Wikisource), p. 534.
↑ Consultation en ligne des listes des variétés inscrites aux catalogues officiels sur le site de Semae
↑ Michel Pitrat, « Variétés résistantes aux bioagresseurs Qui fait quoi ? », Jardins de France,‎ juillet 2023, p. 31-33 (lire en ligne)
↑ « FAOSTAT », sur faostat3.fao.org (consulté le 18 octobre 2015)
↑ Alexandre Dumas, Grand dictionnaire de cuisine, 1873 (lire sur Wikisource), p. 535.
↑ (en) Tennille D. Presley et coll., « Acute effect of a high nitrate diet on brain perfusion in older adults », Nitric Oxide,‎ 15 octobre 2010 (DOI 10.1016/j.niox.2010.10.002)
↑ Folic Acid and Prevention of Spina Bifida and Anencephaly, consulté le 23 mars 2013.
↑ (en) « (PDF) Ecdysteroids as non-conventional anabolic agent: performance enhancement by ecdysterone supplementation in humans », sur ResearchGate (consulté le 30 avril 2021)
↑ (en) Priyanka Kothari, Geeta Dhaniya, Anirban Sardar et Shradha Sinha, « A glucuronated flavone TMMG spatially targets chondrocytes to alleviate cartilage degeneration through negative regulation of IL-1β », Biomedicine & Pharmacotherapy, vol. 163,‎ 1^er juillet 2023, p. 114809 (ISSN 0753-3322, DOI 10.1016/j.biopha.2023.114809, lire en ligne, consulté le 11 mai 2023)
↑ ^{a et b} (en) Gregory McNamee, Movable Feasts : The History, Science, and Lore of Food, Greenwood Publishing Group, 2007, 194 p. (ISBN 978-0-275-98931-6 et 0-275-98931-3).
↑ Jean-François Bouvet, Du fer dans les épinards et autres idées reçues, Paris, Seuil, coll. « Science ouverte », 24 mai 1997, 150 p. (ISBN 2-02-023508-0 et 978-2020235082).
↑ ^{a et b} (en) Tom P. Coultate, Food : The Chemistry of Its Components, Royal Society of Chemistry, 3 décembre 2008, 5^e éd., 501 p. (ISBN 978-0-85404-111-4 et 0-85404-111-7, lire en ligne).
↑ (en) T.J. Hamblin, « Fake! », British Medical Journal (Clin Res Ed), vol. 283, n^o 6307,‎ décembre 1981, p. 1671--1674 (PMCID PMC1507475, lire en ligne, consulté le 5 mars 2015).
↑ (en) Mike Sutton, « The Discovery of Braced Myths: The Most Disastrous Typo of all Time? », sur son blog personnel, 25 septembre 2010.
↑ (en) T. J. Hamblin (en), « Fake! », British Medical Journal, vol. 283,‎ 19-26 décembre 1981, p. 1671.
↑ Sutton (2010), p. 4-9.
↑ Dr Mike Sutton, « Spinach, iron and Popeye: Ironic lessons from biochemistry and history on the importance of healthy eating, healthy scepticism and adequate citation », Internet Journal of Criminology,‎ 2010 (lire en ligne)
↑ Sutton (2010)

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Épinard, sur Wikimedia Commons
épinard, sur le Wiktionnaire

Bibliographie

Calatayud A, Iglesias D, Talon M, Barreno E (2003) Effect of 2-month ozone exposure in spinach leaves on photosynthesis, antioxidant systems and lipid peroxidation. Plant Physiol. Biochem. 41: 839-845.

Liens externes

Ressources relatives au vivant :
Ressource relative à la santé :
- Medical Subject Headings
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Notices d'autorité :
- LCCN
- GND
- Tchéquie

[1] L'asperge et l'oseille constituent les autres exceptions les plus communes.

[quae-2] {a b c d e f g h et i} Éric Birlouez, Petite et grande histoire des légumes, Versailles/impr. en Suisse, Quæ, coll. « Carnets de sciences », 2020, 175 p. (ISBN 978-2-7592-3196-6, présentation en ligne), Une fabuleuse diversité, « L'épinard, légume de carème », p. 52-54.

[3] « Des épinards pour Stendhal : Le Stendhal Club renaît » (Stendhal, les épinards et Saint-Simon), L'Express,‎ 8 juillet 2011 (lire en ligne, consulté le 10 janvier 2021).

[4] Alexandre Dumas, Grand dictionnaire de cuisine, 1873 (lire sur Wikisource), p. 534.

[5] Consultation en ligne des listes des variétés inscrites aux catalogues officiels sur le site de Semae

[6] Michel Pitrat, « Variétés résistantes aux bioagresseurs Qui fait quoi ? », Jardins de France,‎ juillet 2023, p. 31-33 (lire en ligne)

[7] « FAOSTAT », sur faostat3.fao.org (consulté le 18 octobre 2015)

[8] Alexandre Dumas, Grand dictionnaire de cuisine, 1873 (lire sur Wikisource), p. 535.

[9] (en) Tennille D. Presley et coll., « Acute effect of a high nitrate diet on brain perfusion in older adults », Nitric Oxide,‎ 15 octobre 2010 (DOI 10.1016/j.niox.2010.10.002)

[10] Folic Acid and Prevention of Spina Bifida and Anencephaly, consulté le 23 mars 2013.

[11] (en) « (PDF) Ecdysteroids as non-conventional anabolic agent: performance enhancement by ecdysterone supplementation in humans », sur ResearchGate (consulté le 30 avril 2021)

[12] (en) Priyanka Kothari, Geeta Dhaniya, Anirban Sardar et Shradha Sinha, « A glucuronated flavone TMMG spatially targets chondrocytes to alleviate cartilage degeneration through negative regulation of IL-1β », Biomedicine & Pharmacotherapy, vol. 163,‎ 1^er juillet 2023, p. 114809 (ISSN 0753-3322, DOI 10.1016/j.biopha.2023.114809, lire en ligne, consulté le 11 mai 2023)

[hist-13] {a et b} (en) Gregory McNamee, Movable Feasts : The History, Science, and Lore of Food, Greenwood Publishing Group, 2007, 194 p. (ISBN 978-0-275-98931-6 et 0-275-98931-3).

[Bouvet97-14] Jean-François Bouvet, Du fer dans les épinards et autres idées reçues, Paris, Seuil, coll. « Science ouverte », 24 mai 1997, 150 p. (ISBN 2-02-023508-0 et 978-2020235082).

[coul-15] {a et b} (en) Tom P. Coultate, Food : The Chemistry of Its Components, Royal Society of Chemistry, 3 décembre 2008, 5^e éd., 501 p. (ISBN 978-0-85404-111-4 et 0-85404-111-7, lire en ligne).

[BMJ1981-16] (en) T.J. Hamblin, « Fake! », British Medical Journal (Clin Res Ed), vol. 283, n^o 6307,‎ décembre 1981, p. 1671--1674 (PMCID PMC1507475, lire en ligne, consulté le 5 mars 2015).

[17] (en) Mike Sutton, « The Discovery of Braced Myths: The Most Disastrous Typo of all Time? », sur son blog personnel, 25 septembre 2010.

[18] (en) T. J. Hamblin (en), « Fake! », British Medical Journal, vol. 283,‎ 19-26 décembre 1981, p. 1671.

[19] Sutton (2010), p. 4-9.

[20] Dr Mike Sutton, « Spinach, iron and Popeye: Ironic lessons from biochemistry and history on the importance of healthy eating, healthy scepticism and adequate citation », Internet Journal of Criminology,‎ 2010 (lire en ligne)

[21] Sutton (2010)

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 == Histoire ==
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+Le lieu de [[domestication]] de l'épinard serait l'[[Asie centrale]] dans la région des actuels [[Afghanistan]] et [[Tadjikistan]] d'où il aurait ensuite gagné la [[Empire perse|Perse]] vers le {{VIe siècle}}<ref name = "quae"/>. Il est introduit en Europe au {{XIIe siècle}} par les Arabes, qui le cultivent dans le sud de l'Espagne<ref name = "quae"/>. On ignore si son arrivée en France s'est faite par ce biais ou par celui des [[croisade]]s<ref name = "quae"/>, toujours est-il que le mot ''espinarde'' est attesté en français en 1256<ref name = "quae"/>. Au [[Moyen Âge]] il est mentionné dans des livres tels que le ''[[Ménagier de Paris]]'' ou le ''[[Viandier]]'' et est surtout mangé au moment du [[carème]] car il se récolte tôt dans l'année<ref name = "quae"/>. {{refnec|Il a été popularisé par [[Catherine de Médicis]] à la [[Renaissance]]}}. Au {{XVIIe siècle}} sa culture remplace celles de nombreux autres légumes tels que l'[[Arroche des jardins|arroche]] ou la [[livèche]]<ref name = "quae"/>. En France il reste pourtant longtemps mal aimé, même si des auteurs comme [[Stendhal]]<ref>{{Article |langue=fr |champ libre=Stendhal, les épinards et Saint-Simon |titre=Des épinards pour Stendhal |sous-titre=Le Stendhal Club renaît |périodique=L'Express |date=8 juillet 2011 |lire en ligne=https://www.lexpress.fr/culture/indiscrets/des-epinards-pour-stendhal_1009663.html |consulté le=10 janvier 2021 }}.</ref> ou [[Alexandre Dumas père|Alexandre Dumas]] cherchent à le réhabiliter au {{XIXe siècle}}<ref name = "quae"/>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Alexandre Dumas père|Alexandre Dumas]]|titre=Grand dictionnaire de cuisine|éditeur=|année=1873|passage=534|wikisource=Page:Dumas.-_Grand_dictionnaire_de_cuisine,_1873.djvu/557}}.</ref>.
 == Culture ==
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 Il existe des épinards de printemps, d'été et d'hiver. Selon la date du semis, l'épinard est donc [[plante annuelle|annuel]] ou [[plante bisannuelle|bisannuel]].{{clr|left}}
+En 2023, 16 variétés sont inscrites au catalogue officiel français<ref>[https://www.semae.fr/catalogue-varietes/ Consultation en ligne des listes des variétés inscrites aux catalogues officiels sur le site de Semae]</ref>.
+De nouvelles variétés ont été créées qui résistent mieux à des maladies et à des virus tels que ''[[Peronospora]]'', CMV<ref>{{Article|auteur1=Michel Pitrat|titre=Variétés résistantes aux bioagresseurs Qui fait quoi ?|périodique=Jardins de France|date=juillet 2023|lire en ligne=https://www.jardinsdefrance.org/varietes-resistantes-aux-bioagresseurs-qui-fait-quoi/|pages=31-33}}</ref>.
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-'''Production en tonnes. Données 2012-2013 '''(en tonnes)<ref>{{Lien web|titre = FAOSTAT|url = http://faostat3.fao.org/download/Q/QC/F|site = faostat3.fao.org|consulté le = 2015-10-18}}</ref><br /> <small>Données de FAOSTAT ([[Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]])</small>
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 == Utilisation ==
 [[Fichier:Redkitten.jpg|vignette|Variété d'épinard|alt=]]
-En Occident et au Moyen-Orient, il est utilisé en cuisine, cru ou cuit, haché ou en branches, dans de nombreuses recettes salée. On trouve cependant des traces de recettes sucrées en Europe occidentale à la Renaissance<ref name = "quae"/> et au {{XIXe siècle}}<ref>{{Ouvrage|langue = français|auteur = [[Alexandre Dumas père|Alexandre Dumas]]|titre = Grand dictionnaire de cuisine|année = 1873|passage = 535|wikisource = Page:Dumas.-_Grand_dictionnaire_de_cuisine,_1873.djvu/558}}.</ref>.
+En Occident et au Moyen-Orient, il est utilisé en cuisine, cru ou cuit, haché ou en branches, dans de nombreuses recettes salées. On trouve cependant des traces de recettes sucrées en Europe occidentale à la Renaissance<ref name = "quae"/> et au {{XIXe siècle}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Alexandre Dumas père|Alexandre Dumas]]|titre=Grand dictionnaire de cuisine|éditeur=|année=1873|passage=535|wikisource=Page:Dumas.-_Grand_dictionnaire_de_cuisine,_1873.djvu/558}}.</ref>.
 == Propriétés ==
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 L'épinard est l'une des meilleures sources connues de [[vitamine B9]] ou acide folique. La consommation d'une quantité suffisante d'acide folique à partir de quatre semaines avant la [[grossesse]] permet de diminuer fortement l'incidence du [[Spina bifida]] et des mal-fermetures du tube neural, des malformations graves du fœtus<ref>[https://www.cdc.gov/MMWR/preview/mmwrhtml/rr5113a1.htm Folic Acid and Prevention of Spina Bifida and Anencephaly], consulté le 23 mars 2013.</ref>.
+Il contient de l'ecdysterone, un stéroïde végétal susceptible d'augmenter la force et la masse musculaire des athlètes en agissant sur le récepteur des œstrogènes<ref>{{Lien web |langue=en |titre=(PDF) Ecdysteroids as non-conventional anabolic agent: performance enhancement by ecdysterone supplementation in humans |url=https://www.researchgate.net/publication/333322619_Ecdysteroids_as_non-conventional_anabolic_agent_performance_enhancement_by_ecdysterone_supplementation_in_humans |site=ResearchGate |consulté le=2021-04-30}}</ref> et une [[flavone]] glucuronée (TMMG Milieu Tris Minéral avec Gluconate) qui a démontré en [[modèle murin]] une capacité de réduire l'[[inflammation]] et  la dégradation de l'épaisseur du cartilage articulaire dans l'[[arthrose]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Priyanka|nom1=Kothari|prénom2=Geeta|nom2=Dhaniya|prénom3=Anirban|nom3=Sardar|prénom4=Shradha|nom4=Sinha|titre=A glucuronated flavone TMMG spatially targets chondrocytes to alleviate cartilage degeneration through negative regulation of IL-1β|périodique=Biomedicine & Pharmacotherapy|volume=163|date=2023-07-01|issn=0753-3322|doi=10.1016/j.biopha.2023.114809|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0753332223005991|consulté le=2023-05-11|pages=114809}}</ref>.
 == La légende du fer ==
-Contrairement à une légende tenace, l'épinard n'est pas la meilleure source de fer alimentaire. Le taux de fer de l'épinard a été grandement surévalué au {{s-|XIX|e}}. L'origine de cette croyance du taux élevé de fer dans les épinards aurait deux sources possibles. La première est une publication du chimiste allemand E. von Wolf datant de 1870. Mandaté pour évaluer la composition nutritionnelle de nombreux aliments, dont les épinards, il obtient une valeur de 2,7 mg par 100 g. Il remet ses résultats à sa secrétaire pour retranscription, mais cette dernière fait une erreur de frappe et place mal la virgule, transformant le 2,7 en 27 mg, ce qui attribue à l'épinard dix fois sa teneur réelle en [[fer]]<ref name="hist">{{ouvrage|langue=en|prénom1=Gregory|nom1= McNamee|titre=Movable Feasts|sous-titre=The History, Science, and Lore of Food|éditeur= Greenwood Publishing Group|année=2007|isbn=0275989313|pages totales=194}}.</ref>{{,}}<ref name="Bouvet97">{{ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-François|nom1=Bouvet|titre=Du fer dans les épinards et autres idées reçues|éditeur=Seuil|collection=Science ouverte|date=24 mai 1997|isbn=2020235080|isbn2=978-2020235082}}.</ref>. La seconde est une publication d'un autre chimiste allemand, Gustav von Bunge, qui, en 1890, trouvait {{Unité/2|35|mg}} de fer pour {{Unité/2|100|g}} mais dans l'épinard séché réduit en poudre<ref name="coul">{{ouvrage|langue=en|prénom1=Tom P.|nom1= Coultate|titre=Food|sous-titre=The Chemistry of Its Components|numéro d'édition=5|date=3 décembre 2008|éditeur=Royal Society of Chemistry|isbn=0854041117}}.</ref>. La vérité sur la teneur en fer de ce [[légume vert]] fut rétablie par d'autres chimistes allemands en 1937<ref name="hist" /> mais resta confidentielle jusqu'à ce que T.J. Hamblin fasse part de cette « supercherie » dans le ''{{Lang|en|[[British Medical Journal]]}}'' en 1981<ref name="BMJ1981">{{article|lang=en|prénom1=T.J.|nom1=Hamblin|titre=Fake!|journal=[[British Medical Journal]] (Clin Res Ed)|mois=décembre|année=1981|volume=283|numéro=6307|pages=1671--1674|pmcid= PMC1507475| lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1507475/ |consulté le= 5 mars 2015}}.</ref>. Mais à bien des égards, ce mythe de l'épinard comme le légume riche en fer par excellence est encore vivace aujourd'hui<ref name="coul" />.<br/>En réalité, l'origine du mythe de l'épinard meilleure source de fer reste inconnue. En 1972, le nutritionniste américain Arnold E. Bender introduit l'idée que cette croyance en l'importance du fer dans les épinards popularisée par [[Popeye]] était liée à l'erreur de décimale qu'aurait faite la secrétaire du scientifique E. von Wolf, erreur qui n'aurait été corrigée qu'à la fin des années 1930 par d'autres scientifiques allemands<ref>{{en}} Mike Sutton, « [http://super-myths.blogspot.com.au/2010/09/most-disasterous-typo-of-all-time.html The Discovery of Braced Myths: The Most Disastrous Typo of all Time?] », sur son blog personnel, 25 septembre 2010.</ref>. Dans un article humoristique sur les [[légende urbaine|légendes urbaines]] scientifiques publié en 1981 dans le ''[[British Medical Journal]]'', le médecin britannique Hamblin popularise cette analyse<ref>{{Article|langue=en|auteur1={{Lien|T. J. Hamblin}}|titre=Fake!|périodique=[[British Medical Journal]]|volume=283|page=1671|jour=19-26|mois=décembre|année=1981}}.</ref>. Dans les années suivantes, celle-ci est reprise par de très nombreux auteurs, aussi bien dans des articles scientifiques que journalistiques, souvent pour critiquer les mythes acceptés trop facilement<ref>Sutton (2010), p. 4-9.</ref>. En 2010, dans un article paru dans ''Internet Journal of Criminology''<ref>{{Article|langue=|auteur1=Dr Mike Sutton|titre=Spinach, iron and Popeye: Ironic lessons from biochemistry and history on the importance of healthy eating, healthy scepticism and adequate citation|périodique=Internet Journal of Criminology|date=2010|issn=|lire en ligne=https://www5.in.tum.de/~huckle/Sutton_Spinach_Iron_and_Popeye_March_2010.pdf.|pages=}}</ref>, le [[criminologue]] britannique Mike Sutton a montré que cette prétendue erreur de décimale était elle-même un mythe. En effet, celle-ci n'apparaît pas dans la littérature scientifique avant l'article de 1981, et ce ne sont pas des chercheurs allemands du {{XIXe siècle}} qui avaient surestimé la teneur en fer des épinards, mais une équipe de l'[[université du Wisconsin]] en 1934, laquelle avait d'ailleurs corrigé ses données dès 1936<ref>Sutton (2010)</ref>.
+Contrairement à une légende tenace, l'épinard n'est pas la meilleure source de fer alimentaire. Le taux de fer de l'épinard a été grandement surévalué au {{s-|XIX|e}}. L'origine de cette croyance du taux élevé de fer dans les épinards aurait deux sources possibles. La première est une publication du chimiste allemand Emil von Wolff datant de 1870. Mandaté pour évaluer la composition nutritionnelle de nombreux aliments, dont les épinards, il obtient une valeur de {{unité|2.7|mg}} par {{unité|100|g}}. Il remet ses résultats à sa secrétaire pour retranscription, mais cette dernière fait une erreur de frappe et place mal la virgule, transformant le 2,7 en {{unité|27|mg}}, ce qui attribue à l'épinard dix fois sa teneur réelle en [[fer]]<ref name="hist">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Gregory|nom1=McNamee|titre=Movable Feasts|sous-titre=The History, Science, and Lore of Food|éditeur=[[Greenwood Publishing Group]]|année=2007|pages totales=194|isbn=978-0-275-98931-6|isbn2=0-275-98931-3}}.</ref>{{,}}<ref name="Bouvet97">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-François|nom1=Bouvet|titre=Du fer dans les épinards et autres idées reçues|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|collection=Science ouverte|date=24 mai 1997|pages totales=150|isbn=2-02-023508-0|isbn2=978-2020235082}}.</ref>. La seconde est une publication d'un autre chimiste allemand, Gustav von Bunge, qui, en 1890, trouvait {{Unité/2|35|mg}} de fer pour {{Unité/2|100|g}} mais dans l'épinard séché réduit en poudre<ref name="coul">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Tom P.|nom1=Coultate|titre=Food|sous-titre=The Chemistry of Its Components|éditeur=[[Royal Society of Chemistry]]|date=3 décembre 2008|numéro d'édition=5|pages totales=501|isbn=978-0-85404-111-4|isbn2=0-85404-111-7|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=KF2A8Cz7B-cC&printsec=frontcover}}.</ref>. La vérité sur la teneur en fer de ce [[légume vert]] fut rétablie par d'autres chimistes allemands en 1937<ref name="hist" /> mais resta confidentielle jusqu'à ce que T.J. Hamblin fasse part de cette « supercherie » dans le ''{{Langue|en|[[British Medical Journal]]}}'' en 1981<ref name="BMJ1981">{{article|lang=en|prénom1=T.J.|nom1=Hamblin|titre=Fake!|journal=[[British Medical Journal]] (Clin Res Ed)|mois=décembre|année=1981|volume=283|numéro=6307|pages=1671--1674|pmcid= PMC1507475| lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1507475/ |consulté le= 5 mars 2015}}.</ref>. Mais à bien des égards, ce mythe de l'épinard comme le légume riche en fer par excellence est encore vivace aujourd'hui<ref name="coul" />.<br/>En réalité, l'origine du mythe de l'épinard meilleure source de fer reste inconnue. En 1972, le nutritionniste américain Arnold E. Bender introduit l'idée que cette croyance en l'importance du fer dans les épinards popularisée par [[Popeye]] était liée à l'erreur de décimale qu'aurait faite la secrétaire du scientifique E. von Wolff, erreur qui n'aurait été corrigée qu'à la fin des années 1930 par d'autres scientifiques allemands<ref>{{en}} Mike Sutton, « [http://super-myths.blogspot.com.au/2010/09/most-disasterous-typo-of-all-time.html The Discovery of Braced Myths: The Most Disastrous Typo of all Time?] », sur son blog personnel, 25 septembre 2010.</ref>. Dans un article humoristique sur les [[légende urbaine|légendes urbaines]] scientifiques publié en 1981 dans le ''[[British Medical Journal]]'', le médecin britannique Hamblin popularise cette analyse<ref>{{Article|langue=en|auteur1={{Lien|T. J. Hamblin}}|titre=Fake!|périodique=[[British Medical Journal]]|volume=283|page=1671|jour=19-26|mois=décembre|année=1981}}.</ref>. Dans les années suivantes, celle-ci est reprise par de très nombreux auteurs, aussi bien dans des articles scientifiques que journalistiques, souvent pour critiquer les mythes acceptés trop facilement<ref>Sutton (2010), p. 4-9.</ref>. En 2010, dans un article paru dans ''Internet Journal of Criminology''<ref>{{Article|auteur1=Dr Mike Sutton|titre=Spinach, iron and Popeye: Ironic lessons from biochemistry and history on the importance of healthy eating, healthy scepticism and adequate citation|périodique=Internet Journal of Criminology|date=2010|lire en ligne=https://www5.in.tum.de/~huckle/Sutton_Spinach_Iron_and_Popeye_March_2010.pdf.|pages=}}</ref>, le [[criminologue]] britannique Mike Sutton a montré que cette prétendue erreur de décimale était elle-même un mythe. En effet, celle-ci n'apparaît pas dans la littérature scientifique avant l'article de 1981, et ce ne sont pas des chercheurs allemands du {{XIXe siècle}} qui avaient surestimé la teneur en fer des épinards, mais une équipe de l'[[université du Wisconsin]] en 1934, laquelle avait d'ailleurs corrigé ses données dès 1936<ref>Sutton (2010)</ref>.
 == Divers ==
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 |commons=Spinacia_oleracea
 }}
-=== Liens externes ===
-* {{NCBI|3562|''Spinacia oleracea''}}
-* {{GRIN espèce|35256|''Spinacia oleracea'' L.}}
-* {{Tela-métro|65716|''Spinacia oleracea'' L.}}
-* {{INPN|124617|''Spinacia oleracea'' L., 1753}}
 === Bibliographie ===
 * Calatayud A, Iglesias D, Talon M, Barreno E (2003) Effect of 2-month ozone exposure in spinach leaves on photosynthesis, antioxidant systems and lipid peroxidation. Plant Physiol. Biochem. 41: 839-845.
+=== Liens externes ===
-{{Portail|Plantes utiles}}
+{{liens}}
+{{Portail|Plantes utiles|alimentation}}
 {{DEFAULTSORT:Epinard}}