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Militarisation et arsenalisation sont deux choses différentes : la militarisation est la grande catégorie d'utilisation de l'espace à des fins militaires et l'arsenalisation est le fait d'y envoyer des armes en orbite dans le but d'endommager ou de détruire : - un objet en orbite OU un objet sur la planète. la militarisation elle englobe toutes les utilisations militaires (que ce soit les missions de renseignement, de GPS .. souvent les satellites sont à la fois civils et militaires).
→‎Historique de 1960 à nos jours : changé "la course à l'espace demarrée" en "la course à l'espace demarre"
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[[Fichier:Syncom LEASAT.jpg|vignette|droite|Satellite de télécommunications [[Syncom]] IV de l'[[Forces armées des États-Unis|armée américaine]] placé en [[orbite géosynchrone]]. Il fut envoyé dans l'espace en 1985 lors de la [[guerre froide]].]]
[[Fichier:Syncom LEASAT.jpg|vignette|droite|Satellite de télécommunications [[Syncom]] IV de l'[[Forces armées des États-Unis|armée américaine]] placé en [[orbite géosynchrone]]. Il fut envoyé dans l'espace en 1985 lors de la [[guerre froide]].]]
La '''militarisation de l'espace''' (à ne pas confondre avec sa sous catégorie, '''arsenalisation de l'espace''') désigne le développement d'[[arme]]s et de techniques militaires dans l'[[Espace (cosmologie)|espace]].


La '''militarisation de l'espace''' (à ne pas confondre avec sa sous-catégorie, '''arsenalisation de l'espace''') désigne le développement d'[[arme]]s et de techniques militaires dans l'[[Espace (cosmologie)|espace]].
Le terme apparait pour la première fois dans les [[années 1960]] dans le cadre de la [[guerre froide]] et de la [[course à l'espace]], qui opposait les deux superpuissances que furent les [[États-Unis]] et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], pour faire référence à l'envoi de [[Satellite de reconnaissance|satellites espions]] dans l'espace<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=Into the unknown together : the DOD, NASA, and early spaceflight|prénom1=Mark|nom1=Erickson|lieu=Maxwell Air Force Base, Ala|éditeur=Air University Press|année=2005|pages totales=667|isbn=978-1-585-66140-4|oclc=62409712|url=http://aupress.au.af.mil/Books/Erickson/erickson.pdf}}</ref>. La menace posée également par les [[Missile balistique intercontinental|missiles balistiques intercontinentaux]] incite plusieurs États à se doter d'une technique de [[défense antimissile]]. Un nouveau type de missile est également apparu : le [[missile antisatellite]]. À l'horizon des années 2010, seuls les [[États-Unis]] et la [[Chine|république populaire de Chine]] semblent avoir la capacité de produire de tels missiles<ref name="WordPress">{{fr}} [http://takiyovo.wordpress.com/2011/02/07/la-guerre-de-lespace-un-nouveau-duel-sino-americain/ La guerre de l’Espace : un nouveau duel Sino-américain], 7 février 2011, consulté le 25 août 2012</ref>.


Le terme apparaît pour la première fois dans les [[années 1960]] dans le cadre de la [[guerre froide]] et de la [[course à l'espace]], qui opposait les deux superpuissances que furent les [[États-Unis]] et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], pour faire référence à l'envoi de [[Satellite de reconnaissance|satellites espions]] dans l'espace<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Mark|nom1=Erickson|titre=Into the unknown together|sous-titre=the DOD, NASA, and early spaceflight|lieu=Maxwell Air Force Base, Ala|éditeur=Air University Press|année=2005|pages totales=667|isbn=978-1-58566-140-4|oclc=62409712|lire en ligne=http://aupress.au.af.mil/Books/Erickson/erickson.pdf}}</ref>. La menace posée également par les [[Missile balistique intercontinental|missiles balistiques intercontinentaux]] incite plusieurs États à se doter d'une technique de [[défense antimissile]]. Un nouveau type de missile est également apparu : le [[missile antisatellite]]. À l'horizon des années 2010, seuls les [[États-Unis]] et la [[Chine|république populaire de Chine]] semblent avoir la capacité de produire de tels missiles<ref name="WordPress">{{lien web |langue=fr |titre=La guerre de l’Espace : un nouveau duel Sino-américain |url=http://takiyovo.wordpress.com/2011/02/07/la-guerre-de-lespace-un-nouveau-duel-sino-americain/ |site= |périodique= |date=7 février 2011 |consulté le=25 août 2012 |brisé le=}} </ref>.
Par ailleurs, d'autres pays ont développé un programme de [[satellite militaire|satellites militaires]] : il s'agit, entre autres, de la [[France]] ([[Helios (satellite)|Helios 1B]] et [[Helios 2A]]), du [[Royaume-Uni]] ([[Skynet (satellite)|Skynet]]), de l'[[Italie]] ([[COSMO-SkyMed]]), de la [[Chine]] ([[Fanhui Shi Weixing]]), de l'[[Inde]] ([[RISAT-1]] et [[:en:RISAT-2|RISAT-2]]), [[Israël]] ([[Ofek]]) et du [[Japon]] ([[Information Gathering Satellite]]). L'[[Allemagne]] a également lancé récemment (en 2006) son système [[SAR-Lupe]] mis en orbite par un lanceur russe [[Cosmos (fusée)|Cosmos]]. 50 % du budget spatial mondial est consacré au domaine militaire dont 90 % sont toujours détenus par les [[États-Unis]] en 2010<ref name="OECD">{{fr}} [https://books.google.fr/books?id=UMbS8wlZ5KMC&pg=PA62&lpg=PA62&source=bl&ots=JgzQHWfQej&sig=ZZZlqQSvFxrm1EYD_nHMuZWlH8w&hl=fr#v=onepage&q&f=false L'espace à l'horizon 2030 quel avenir pour les applications spatiales ?], OECD Publishing, {{p.|62}}</ref>{{,}}<ref name="WordPress" />.


Par ailleurs, d'autres pays ont développé un programme de [[satellite militaire|satellites militaires]] : il s'agit, entre autres, de la [[France]] ([[Helios (satellite)|Helios 1B]] et [[Helios 2A]]), du [[Royaume-Uni]] ([[Skynet (satellite)|Skynet]]), de l'[[Italie]] ([[COSMO-SkyMed]]), de la [[Chine]] ([[Fanhui Shi Weixing]]), de l'[[Inde]] ([[RISAT-1]] et [[RISAT-2]]), [[Israël]] ([[Ofek]]) et du [[Japon]] ([[Information Gathering Satellite]]). L'[[Allemagne]] a également lancé récemment (en 2006) son système [[SAR-Lupe]] mis en orbite par un [[Lanceur (astronautique)|lanceur]] russe [[Cosmos (fusée)|Cosmos]]. 50 % du budget spatial mondial est consacré au domaine militaire dont 90 % sont toujours détenus par les [[États-Unis]] en 2010<ref name="WordPress" />{{,}}<ref name="OECD">{{Ouvrage|langue=fr|titre=L'espace à l'horizon 2030 quel avenir pour les applications spatiales ?: quel avenir pour les applications spatiales ?|auteur1=Organisation for Economic Cooperation and Development|lieu=Paris|éditeur=OECD Publishing|pages totales=266|format=online resource|isbn=978-9-264-02033-7|isbn10=9-264-02033-0|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=UMbS8wlZ5KMC&pg=PA62&lpg=PA62&source=bl&ots=JgzQHWfQej&sig=ZZZlqQSvFxrm1EYD_nHMuZWlH8w&hl=fr#v=onepage&q&f=false|consulté le=2022-10-22|passage=62}}</ref>.
== Cadre juridique : le traité de l'espace ==


== Cadre juridique : le traité de l'espace ==
Il existe un [[droit de l'espace]], ainsi, selon le [[traité de l'espace]]<ref>Ce traité sera signé en 1967 par les [[États-Unis]] le [[Royaume-Uni]], l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] et la [[France]].</ref>, les [[arme de destruction massive|armes de destruction massive]] sont illégales en orbite terrestre<ref>{{fr}} [http://www.unoosa.org/oosa/fr/SpaceLaw/gares/html/gares_21_2222.html Traité sur les principes régissant les activités des États en matière d'exploration et d'utilisation de l'espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes], UNOOSA, consulté le 22 août 2012</ref>. Celui-ci trouve son origine dans le fait qu'il vise à empêcher l'URSS de neutraliser les satellites de reconnaissance occidentaux (voir [[crise du Spoutnik|crise de Spoutnik]] et [[Spoutnik 1]]). Le [[Bureau des affaires spatiales des Nations unies]] (UNOOSA) veille à ce que ce traité soit respecté. Néanmoins, aucun traité n'interdit formellement les autres armes et contrôler l'application d'un éventuel nouveau traité s'avère être difficile par les instances de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]].
Il existe un [[droit de l'espace]], ainsi, selon le [[traité de l'espace]]<ref>Ce traité sera signé en 1967 par les [[États-Unis]] le [[Royaume-Uni]], l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] et la [[France]].</ref>, les [[arme de destruction massive|armes de destruction massive]] sont illégales en orbite terrestre<ref>{{lien web|langue=fr|auteur1=
|url=http://www.unoosa.org/oosa/fr/SpaceLaw/gares/html/gares_21_2222.html
|titre=Traité sur les principes régissant les activités des États en matière d'exploration et d'utilisation de l'espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes
|site=|périodique=UNOOSA
|consulté le=|date=22 août 2012
|brisé le=}} consulté le </ref>. Celui-ci trouve son origine dans le fait qu'il vise à empêcher l'URSS de neutraliser les satellites de reconnaissance occidentaux (voir [[crise du Spoutnik|crise de Spoutnik]] et [[Spoutnik 1]]). Le [[Bureau des affaires spatiales des Nations unies]] (UNOOSA) veille à ce que ce traité soit respecté. Néanmoins, aucun traité n'interdit formellement les autres armes et contrôler l'application d'un éventuel nouveau traité s'avère être difficile par les instances de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]].


Un traité sur la [[Lune]] sera mis au point la décennie suivante : l'Accord régissant les activités des États sur la Lune et les autres [[Objet céleste|corps célestes]] de 1979 et entré en vigueur en 1984 qui stipule que la Lune ne peut être utilisée qu'à des fins pacifiques et qui interdit tout recours à la menace ou à l'emploi de la force ou à tout autre acte d'hostilité sur la Lune et de mettre sur orbite des armes de destruction massive autour de l'astre lunaire<ref>{{fr}} [http://treaties.un.org/pages/ViewDetails.aspx?src=TREATY&mtdsg_no=XXIV-2&chapter=24&lang=fr Accord régissant les activités des États sur la Lune et les autres corps célestes], UNTC, consulté le 25 août 2012</ref>{{,}}<ref>{{fr}} [http://www.un.org/fr/disarmament/instruments/tmoon.shtml Traité sur la Lune - Accord régissant les activités des États sur la Lune et les autres corps célestes], UN.org, consulté le 25 août 2012</ref>.
Un traité sur la [[Lune]] sera mis au point la décennie suivante : l'Accord régissant les activités des États sur la Lune et les autres [[Objet céleste|corps célestes]] de 1979 et entré en vigueur en 1984 qui stipule que la Lune ne peut être utilisée qu'à des fins pacifiques et qui interdit tout recours à la menace ou à l'emploi de la force ou à tout autre acte d'hostilité sur la Lune et de mettre sur orbite des armes de destruction massive autour de l'astre lunaire<ref>{{lien web |langue=fr |auteur1= |titre=Accord régissant les activités des États sur la Lune et les autres corps célestes |url=http://treaties.un.org/pages/ViewDetails.aspx?src=TREATY&mtdsg_no=XXIV-2&chapter=24&lang=fr |site= |périodique=UNTC |date=25 août 2012 |consulté le= |brisé le=22/10/2022}} </ref>{{,}}<ref>{{lien web |langue=fr |auteur1= |titre=Traité sur la Lune - Accord régissant les activités des États sur la Lune et les autres corps célestes |url=http://www.un.org/fr/disarmament/instruments/tmoon.shtml |site= |périodique=UN.org |date= |consulté le=25 août 2012 |brisé le=22/10/2022}} </ref>.


== Historique de 1960 à nos jours ==
== Historique de 1960 à nos jours ==
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=== Amorce ===
=== Amorce ===


La [[course à l'espace]] démarrée à la fin des années 1950 concernait les deux [[superpuissance]]s de l'époque ([[États-Unis]] et [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]), qui outre les questions de prestiges, s’intéressent à l'aspect stratégique de l'espace.
La [[course à l'espace]] démarre à la fin des années 1950 concernait les deux [[superpuissance]]s de l'époque ([[États-Unis]] et [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]), qui outre les questions de prestiges, s’intéressent à l'aspect stratégique de l'espace.


Les satellites militaires ont constitué la première forme de satellites d’observation : en effet, dès 1959 et dans le cadre de la [[guerre froide]], les États-Unis et l’URSS ont développé des satellites militaires d’observation, que l’on appelle couramment et abusivement des « [[Satellite espion|satellites espions]] » (les premiers d’entre eux furent la série des [[Corona (satellite)|Discoverer/Corona]]<ref>{{en}} [http://airandspace.si.edu/exhibitions/gal114/SpaceRace/sec400/sec420.htm DISCOVERER/CORONA: FIRST U.S. RECONNAISSANCE SATELLITE], consulté le 23 août 2012</ref>). Ils permettaient bien évidemment de pouvoir observer les ressources militaires de l’ennemi dans des zones peu accessibles afin d’évaluer le danger que celles-ci étaient susceptibles de représenter ; cela a donc servi de base aux autres applications civiles des satellites d’observation. Tout ceci était entièrement licite vu que les frontières n’ont plus cours à une altitude supérieure à {{unité|80|km}}.
Les satellites militaires ont constitué la première forme de satellites d’observation : en effet, dès 1959 et dans le cadre de la [[guerre froide]], les États-Unis et l’URSS ont développé des satellites militaires d’observation, que l’on appelle couramment et abusivement des « [[Satellite espion|satellites espions]] » (les premiers d’entre eux furent la série des [[Corona (satellite)|Discoverer/Corona]]<ref>{{lien web |langue=en |titre=DISCOVERER/CORONA: FIRST U.S. RECONNAISSANCE SATELLITE |url=http://airandspace.si.edu/exhibitions/gal114/SpaceRace/sec400/sec420.htm |site= |périodique= |date=23 août 2012 |consulté le= |brisé le=22/10/2022}} </ref>). Ils permettaient bien évidemment de pouvoir observer les ressources militaires de l’ennemi dans des zones peu accessibles afin d’évaluer le danger que celles-ci étaient susceptibles de représenter ; cela a donc servi de base aux autres applications civiles des satellites d’observation. Tout ceci était entièrement licite vu que les frontières n’ont plus cours à une altitude supérieure à {{unité|80|km}}.


Les deux pays évitaient donc les problèmes diplomatiques liés à l’observation de puissances étrangères à partir d’avions espions comme les [[Lockheed U-2]] pour les [[États-Unis]]. Ainsi, il fut découvert que l’URSS avait, tout comme les États-Unis, un [[Programme lunaire habité soviétique|programme d'exploration habitée de la Lune]]<ref>{{en}} [http://www.fas.org/spp/eprint/lindroos_moon1.htm THE SOVIET MANNED LUNAR PROGRAM], FAS.org, consulté le 23 août 2012</ref>. Ces satellites ont eu un rôle stabilisant dans la guerre froide. En effet, ils permettaient de vérifier la véracité des messages de [[propagande]] adverse ou les déclarations de politiciens (le ''missile gap'' dans les [[années 1960]]<ref>{{en}} [http://www.armscontrol.org/act/2011_05/Thielmann The Missile Gap Myth and Its Progeny], The Missile Gap Myth and Its Progeny, Greg Thielmann, consulté le 23 août 2012</ref>) : si par exemple l’URSS affirmait posséder {{formatnum:1000}} ogives nucléaires alors que les satellites n’en observaient que 10, on en concluait que la menace était moins grande, ce qui rééquilibrait les deux forces en présence<ref name="Everything2">{{en}} [http://everything2.com/index.pl?node=missile%20gap « Missile gap »], everything2.com, consulté le 23 août 2012</ref>.
Les deux pays évitaient donc les problèmes diplomatiques liés à l’observation de puissances étrangères à partir d’avions espions comme les [[Lockheed U-2]] pour les [[États-Unis]]. Ainsi, il fut découvert que l’URSS avait, tout comme les États-Unis, un [[Programme lunaire habité soviétique|programme d'exploration habitée de la Lune]]<ref>{{lien web |langue=en |auteur1= |titre=THE SOVIET MANNED LUNAR PROGRAM |url=http://www.fas.org/spp/eprint/lindroos_moon1.htm |site= |périodique=FAS.org |date= |consulté le=23 août 2012 |brisé le=}} </ref>. Ces satellites ont eu un rôle stabilisant dans la guerre froide. En effet, ils permettaient de vérifier la véracité des messages de [[propagande]] adverse ou les déclarations de politiciens (le ''missile gap'' dans les [[années 1960]]<ref>{{lien web |langue=en |auteur1=Greg Thielmann |titre=The Missile Gap Myth and Its Progeny |url=http://www.armscontrol.org/act/2011_05/Thielmann |site= |périodique=The Missile Gap Myth and Its Progeny |date= |consulté le=23 août 2012 |brisé le=}} </ref>) : si par exemple l’URSS affirmait posséder {{unité|1000|ogives nucléaires}} alors que les satellites n’en observaient que 10, on en concluait que la menace était moins grande, ce qui rééquilibrait les deux forces en présence<ref name="Everything2">{{lien web |langue=en |auteur1= |titre=Missile gap |url=http://everything2.com/index.pl?node=missile%20gap |site=everything2.com |consulté le=23 août 2012 |brisé le=}} </ref>.


Mais la vocation première d’un satellite militaire est d'aider les militaires, non seulement dans le secteur stratégique mais aussi sur le champ de bataille. Ainsi si les satellites espions peuvent servir dans le domaine du [[renseignement]], de la surveillance [[Mer|maritime]], la majorité des satellites militaires servent aux communications et d'autres en tant que [[système de positionnement par satellites]] au guidage des unités ou missiles.
Mais la vocation première d’un satellite militaire est d'aider les militaires, non seulement dans le secteur stratégique mais aussi sur le champ de bataille. Ainsi si les satellites espions peuvent servir dans le domaine du [[renseignement]], de la surveillance [[Mer|maritime]], la majorité des satellites militaires servent aux communications et d'autres en tant que [[système de positionnement par satellites]] au guidage des unités ou missiles.
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=== Guerre froide ===
=== Guerre froide ===


[[Fichier:Mdalogo.jpg|vignette|Ancien logo du [[:en:Missile Defense Agency|Missile Defense Agency]], institution relevant du [[Département de la Défense des États-Unis]] chargé de la [[National missile defense]] destinée à détruire d'éventuels [[Missile balistique intercontinental|ICBM]] ennemis.]]
[[Fichier:Mdalogo.jpg|vignette|Ancien logo du [[Missile Defense Agency]], institution relevant du [[département de la Défense des États-Unis]] chargé de la [[National missile defense]] destinée à détruire d'éventuels [[Missile balistique intercontinental|ICBM]] ennemis.]]


La [[course aux armements|course à l'armement]] et la [[course à l'espace]] que se faisaient les [[États-Unis]] et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] durant la guerre froide ne pouvaient mener qu'à une théorie : arsenaliser l'espace. Ainsi, en 1962, les États-Unis réalisent un [[essai nucléaire]] à {{unité|400|km}} d'altitude : [[Starfish Prime]]. Le rayon électromagnétique de ce dernier grillera alors le tiers des satellites en orbite<ref>{{en}} [https://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=128170775 A Very Scary Light Show: Exploding H-Bombs In Space], NPR, 14 juillet 2010</ref>. De 1968 à 1982, l'URSS testera ses « [[IS (satellite)|Istrebitel Spoutnikov]] », les « satellites tueurs ».
La [[course aux armements|course à l'armement]] et la [[course à l'espace]] que se faisaient les [[États-Unis]] et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] durant la guerre froide ne pouvaient mener qu'à une théorie : arsenaliser l'espace. Ainsi, en 1962, les États-Unis réalisent un [[essai nucléaire]] à {{unité|400|km}} d'altitude : [[Starfish Prime]]. Le rayon électromagnétique de ce dernier grillera alors le tiers des satellites en orbite<ref>{{lien web|langue=en|auteur1=Robert Krulwich
|url=https://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=128170775
|titre=A Very Scary Light Show: Exploding H-Bombs In Space
|site=|périodique=NPR
|consulté le=14 juillet 2010|date=July 1, 2010
|brisé le=}} </ref>. De 1968 à 1982, l'URSS testera ses « [[IS (satellite)|Istrebitel Spoutnikov]] », les « satellites tueurs ».


Des projets de [[station spatiale|stations spatiale]] habitée sont entrepris par les [[États-Unis]] à la fin des années 1960 tel le [[Manned Orbital Laboratory]] de l'[[United States Air Force|USAF]] mais n'auront pas de suite, les satellites inhabités ayant démontré leurs capacités. L'URSS de son côté lancera le programme [[Almaz]] sous couvert du [[Saliout|programme Saliout]] dans les années 1970. Trois stations Almaz ont été lancées : [[Saliout 2]], [[Saliout 3]] et [[Saliout 5]]. Saliout 2 a échoué peu après avoir atteint son orbite, mais les Saliout 3 et 5 ont toutes deux conduit des tests habités réussis. Après Saliout 5, l'[[Armée rouge|armée soviétique]] a estimé que le temps passé à la maintenance des stations dépassait les bénéfices. Ces stations étaient secrètement armées de canons automatiques [[Rikhter R-23]]M de {{unité|23|mm}}.
Des projets de [[station spatiale|stations spatiale]] habitée sont entrepris par les [[États-Unis]] à la fin des années 1960 tel le [[Manned Orbital Laboratory]] de l'[[United States Air Force|USAF]] mais n'auront pas de suite, les satellites inhabités ayant démontré leurs capacités. L'URSS de son côté lancera le programme [[Almaz]] sous couvert du [[Saliout|programme Saliout]] dans les années 1970. Trois stations Almaz ont été lancées : [[Saliout 2]], [[Saliout 3]] et [[Saliout 5]]. Saliout 2 a échoué peu après avoir atteint son orbite, mais les Saliout 3 et 5 ont toutes deux conduit des tests habités réussis. Après Saliout 5, l'[[Armée rouge|armée soviétique]] a estimé que le temps passé à la maintenance des stations dépassait les bénéfices. Ces stations étaient secrètement armées de canons automatiques [[Rikhter R-23]]M de {{unité|23|mm}}.


[[Fichier:ASAT missile launch.jpg|vignette|gauche|Un [[McDonnell Douglas F-15 Eagle]] de l'[[United States Air Force|US Air Force]] lance un [[missile antisatellite]] [[:en:ASM-135 ASAT|ASM-135 ASAT]] dans le cadre d'un exercice le 13 septembre 1985.]]
[[Fichier:ASAT missile launch.jpg|vignette|gauche|Un [[McDonnell Douglas F-15 Eagle]] de l'[[United States Air Force|US Air Force]] lance un [[missile antisatellite]] {{lien|ASM-135 ASAT}} dans le cadre d'un exercice le 13 septembre 1985.]]
Au niveau des incidents concernant les satellites de reconnaissance, notons en 1978, le [[Cosmos 954]] soviétique, destiné à surveiller les océans pour repérer les [[Navire de guerre|navires de guerre]] ([[bateau]]x et [[sous-marin]]s des Américains, et plus généralement de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]]), qui retombe sur [[Terre]] dans une région isolée des [[Territoires du Nord-Ouest]] [[Canada|canadiens]]<ref>{{fr}} [http://www.chez.com/atomicsarchives/chute_cosmos954.html La chute de Cosmos 954], [[Albert Ducrocq]], consulté le 23 août 2012</ref>.
Au niveau des incidents concernant les satellites de reconnaissance, notons en 1978, le [[Cosmos 954]] soviétique, destiné à surveiller les océans pour repérer les [[Navire de guerre|navires de guerre]] ([[bateau]]x et [[sous-marin]]s des Américains, et plus généralement de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]]), qui retombe sur [[Terre]] dans une région isolée des [[Territoires du Nord-Ouest]] [[Canada|canadiens]]<ref>{{lien web |auteur1=[[Albert Ducrocq]] |titre=La chute de Cosmos 954 |url=http://www.chez.com/atomicsarchives/chute_cosmos954.html |site= |périodique= |date=23 août 2012 |consulté le= |brisé le=}} </ref>.


En 1983, le président des États-Unis, [[Ronald Reagan]], dans le cadre de sa défense antimissile, la « [[Initiative de défense stratégique|Strategic Defense Initiative]] », lancera son projet popularisé sous le nom de « ''Star Wars'' » (''Guerre des étoiles '' en anglais). En 1984, les Soviétiques pointent leur laser « Terra-3 » sur une [[navette spatiale américaine]] depuis la base secrète de « Sary Shagan ». Un autre station spatiale militaire soviétique, le [[Polious]], conçue en réplique à la SDI fut envoyée dans l'espace sans arme mais sa satellisation est un échec<ref>{{en}} [http://www.astronautix.com/craft/polyus.htm Encyclopedia Astronautica - Polyus], Astronautix, consulté le 23 août 2012</ref>. En 1990, profitant de l'affaiblissement de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], les États-Unis mettent au point un concept de contrôle de l'espace qui vise à maîtriser l'information et l'accès à l'espace ainsi que son utilisation.
En 1983, le président des États-Unis, [[Ronald Reagan]], dans le cadre de sa défense antimissile, la « [[Initiative de défense stratégique|Strategic Defense Initiative]] », lancera son projet popularisé sous le nom de « ''Star Wars'' » (''Guerre des étoiles '' en anglais). En 1984, les Soviétiques pointent leur laser « Terra-3 » sur une [[navette spatiale américaine]] depuis la base secrète de « [[Sary Chagan|Sary Shagan]] ». Une autre station spatiale militaire soviétique, le [[Polious]], conçue en réplique à la SDI fut envoyée dans l'espace sans arme mais sa satellisation est un échec<ref>{{lien web |langue=en |auteur1= |titre=Encyclopedia Astronautica - Polyus |url=http://www.astronautix.com/craft/polyus.htm |site= |périodique=Astronautix |date=23 août 2012 |consulté le= |brisé le=22/10/2022}} </ref>. En 1990, profitant de l'affaiblissement de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], les États-Unis mettent au point un concept de contrôle de l'espace qui vise à maîtriser l'information et l'accès à l'espace ainsi que son utilisation.


=== Années 2000 ===
=== Années 2000 ===
[[Fichier:GPS Satellite NASA art-iif.jpg|vignette|La majeure partie des satellites militaires sont placés en [[orbite polaire]]. Ici vue d'un satellite [[Système de positionnement par satellites|GPS]] de la [[National Aeronautics and Space Administration|NASA]].]]
[[Fichier:GPS Satellite NASA art-iif.jpg|vignette|La majeure partie des satellites militaires sont placés en [[orbite polaire]]. Ici vue d'un satellite [[Système de positionnement par satellites|GPS]] de la [[National Aeronautics and Space Administration|NASA]].]]
Les applications du spatial au domaine militaire continuent leur développement, de plus en plus d'États déploient des satellites de communications et d'observations ou, plus simplement, louent les capacités de satellites d'autres pays ou des satellites privés. L'[[Iran]] par exemple, bien qu'étant sous [[embargo]] d'une partie de la communauté internationale, est parvenu à déployer 4 satellites expérimentaux d'observation entre 2009 et 2012<ref>{{fr}} [https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/05/14/l-iran-annonce-le-lancement-d-un-nouveau-satellite-d-observation-le-23-mai_1700976_3218.html L'Iran annonce le lancement d'un nouveau satellite d'observation le 23 mai], [[Le Monde]], 14 mai 2012, consulté le 21 août 2012</ref>.
Les applications du spatial au domaine militaire continuent leur développement, de plus en plus d'États déploient des satellites de communications et d'observations ou, plus simplement, louent les capacités de satellites d'autres pays ou des satellites privés. L'[[Iran]] par exemple, bien qu'étant sous [[embargo]] d'une partie de la communauté internationale, est parvenu à déployer 4 satellites expérimentaux d'observation entre 2009 et 2012<ref>{{lien web |langue=fr |auteur1=Le Monde avec AFP |titre=L'Iran annonce le lancement d'un nouveau satellite d'observation le 23 mai |url=https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/05/14/l-iran-annonce-le-lancement-d-un-nouveau-satellite-d-observation-le-23-mai_1700976_3218.html |site= |périodique=[[Le Monde]] |date=14 mai 2012 |consulté le=21 août 2012 |brisé le=}} </ref>.


Le {{date|11|janvier|2007}}, le missile [[chine|chinois]] SC-19 pulvérise le vieux satellite [[Météorologie|météo]] du même pays [[Feng-Yun|Feng-Yun 1C]] placé en orbite à {{unité|850|km}} d'altitude<ref>{{en}} [https://www.nytimes.com/2007/01/23/world/asia/23cnd-china.html?_r=1&hp&ex=1169614800&en=d9317a9a60f6aebb&ei=5094&partner=homepage China Confirms Test of Anti-Satellite Weapon], The New York Times, 23 janvier 2007</ref>. Néanmoins, ce test a été qualifié d'inutile et de politique par certains étant donné le fait que théoriquement, tout État doté d'un [[Défense antimissile|système antimissile]] peut abattre un satellite en [[orbite basse]]. La [[communauté internationale]] a en grande partie condamné l'essai balistique<ref>{{en}} [http://www.theage.com.au/news/national/fury-at-space-destruction/2007/01/19/1169095981210.html World fury at satellite destruction], The Age, 20 janvier 2007</ref>. Le [[Secrétaire d'État à la Défense|secrétaire à la Défense]] adjoint à l’espace, [[:en:Gregory Schulte|Gregory Schulte]] déclare le {{date|4|février|2011}} : « Les investissements de la Chine dans ses capacités militaires spatiales nous inquiètent. » alors que le [[Pentagone (États-Unis)|Pentagone]] dispose toujours du monopole de l'espace<ref name="WordPress" />, détenant 77 % du budget spatial mondial civil et militaire, soit 33 milliards de dollars attribués en 2003<ref name="OECD" />.
Le {{date|11|janvier|2007}}, le missile [[chine|chinois]] SC-19 pulvérise le vieux satellite [[Météorologie|météo]] du même pays [[Feng-Yun|Feng-Yun 1C]] placé en orbite à {{unité|850|km}} d'altitude<ref>{{lien web |langue=en |auteur1=Joseph Kahn |titre=China Confirms Test of Anti-Satellite Weapon |url=https://www.nytimes.com/2007/01/23/world/asia/23cnd-china.html?_r=1&hp&ex=1169614800&en=d9317a9a60f6aebb&ei=5094&partner=homepage |site= |périodique=The New York Times |date=23 janvier 2007 |consulté le= |brisé le=}} </ref>. Néanmoins, ce test a été qualifié d'inutile et de politique par certains étant donné le fait que théoriquement, tout État doté d'un [[Défense antimissile|système antimissile]] peut abattre un satellite en [[orbite basse]]. La [[communauté internationale]] a en grande partie condamné l'essai balistique<ref>{{lien web |langue=en |auteur1=Brendan Nicholson |titre=World fury at satellite destruction |url=http://www.theage.com.au/news/national/fury-at-space-destruction/2007/01/19/1169095981210.html |site= |périodique=The Age |date=20 janvier 2007 |consulté le= |brisé le=}} </ref>. Le [[Secrétaire d'État à la Défense|secrétaire à la Défense]] adjoint à l’espace, {{lien|Gregory Schulte}} déclare le {{date|4|février|2011}} : « Les investissements de la Chine dans ses capacités militaires spatiales nous inquiètent. » alors que le [[Pentagone (États-Unis)|Pentagone]] dispose toujours du monopole de l'espace<ref name="WordPress" />, détenant 77 % du budget spatial mondial civil et militaire, soit 33 milliards de dollars attribués en 2003<ref name="OECD" />.


Le {{date|21|février|2008}} à 3:26 (UTC), l'{{USS|Lake Erie|CG 70|6}}, un croiseur de l'US Navy de la [[classe Ticonderoga]] a tiré un [[RIM-161 Standard Missile 3|SM-3]] qui a frappé et détruit avec succès le satellite en perdition [[USA-193|USA 193]] à une vitesse d'environ {{Unité|36667|km/h}} ({{Unité|22783|mph}}), alors que le satellite se trouvait à {{unité|247|km}} ({{unité|133|miles}}) au-dessus de l'océan Pacifique.
Le {{date|21|février|2008}} à 3:26 (UTC), l'{{USS|Lake Erie|CG 70|6}}, un croiseur de l'US Navy de la [[classe Ticonderoga]] a tiré un [[RIM-161 Standard Missile 3|SM-3]] qui a frappé et détruit avec succès le satellite en perdition [[USA-193|USA 193]] à une vitesse d'environ {{Unité|36667|km/h}} ({{Unité|22783|mph}}), alors que le satellite se trouvait à 247 km (133 miles) au-dessus de l'océan Pacifique.


Plusieurs équipements de pointe sont également en cours d'étude, surnommées les « armes spatiales de frappe<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Armes de terreur|sous-titre=Débarrasser le monde des armes nucléaires, biologiques et chimiques|titre original=Weapons of terror : freeing the world of nuclear, biological and chemical arms|prénom1=Venance|nom1=Journé|auteur2=Hans Martin Blix|lieu=Paris|éditeur=Harmattan|année=2010|pages totales=247|isbn=978-2-296-11586-6|oclc=690752314|bnf=FRBNF42225938|url=https://books.google.fr/books?id=gc8v82LIXZUC&pg=PA164&lpg=PA164&dq=armes+spatiales+de+frappe&source=bl&ots=WQuVZbOogJ&sig=2AvmU-o2TXfruKE0_nUozP3oG6I&hl=fr#v=onepage&q=armes%20spatiales%20de%20frappe&f=false|passage=164}}</ref>. » C'est le cas des [[Arme à énergie dirigée|armes à énergie dirigée]] : lasers chimiques et à rayon X, ainsi que des armes à faisceaux qui permettent de viser, depuis l’espace, des cibles très précises et d'aveugler voir détruire des satellites ennemis mais également des [[Guerre électronique|armes électroniques]] ayant pour rôle de brouiller les systèmes de communication fonctionnant ''via'' satellite<ref name="WordPress" />.
Plusieurs équipements de pointe sont également en cours d'étude, surnommées les « armes spatiales de frappe<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=Venance|nom1=Journé|auteur2=Hans Martin Blix|titre=Armes de terreur|sous-titre=Débarrasser le monde des armes nucléaires, biologiques et chimiques|titre original=Weapons of terror : freeing the world of nuclear, biological and chemical arms|lieu=Paris|éditeur=Harmattan|année=2010|pages totales=247|passage=164|isbn=978-2-296-11586-6|oclc=690752314|bnf=42225938|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=gc8v82LIXZUC&pg=PA164&dq=armes+spatiales+de+frappe}}</ref>. » C'est le cas des [[Arme à énergie dirigée|armes à énergie dirigée]] : lasers chimiques et à [[rayon X]], ainsi que des armes à faisceaux qui permettent de viser, depuis l’espace, des cibles très précises et d'aveugler voir détruire des satellites ennemis mais également des [[Guerre électronique|armes électroniques]] ayant pour rôle de brouiller les systèmes de communication fonctionnant ''via'' satellite<ref name="WordPress" />.

== Analyse militaire ==

La guerre, certes, est dangereuse en tous lieux mais encore plus dans l'espace car contrairement au fait de couler un navire ennemi, détruire un satellite n'est pas sans danger : le navire coulera alors que l'explosion du satellite créera des [[Débris spatial|débris spatiaux]] qui pourront à leur tour détruire un autre engin militaire ou civil causant ainsi une réaction en chaîne : il s'agit du [[syndrome de Kessler]]<ref>{{en}} [http://www.washingtontimes.com/news/2005/sep/21/20050921-102706-1524r/ U.S. deploys warfare unit to jam enemy satellites], The Washington Times, 21 septembre 2005</ref>.


== Culture populaire ==
== Culture populaire ==
* Dans la bande dessinée ''[[Akira]]'', les armėes japonaise et américaine disposent chacune d'une station spatiale autonome (respectivement SOL et Floyd) équipée d'un canon laser capable de cibler et détruire une cible au sol (de l'individu à la mégalopole).
* Dans la bande dessinée ''[[Akira (manga)|Akira]]'', les armėes japonaise et américaine disposent chacune d'une station spatiale autonome (respectivement SOL et Floyd) équipée d'un canon laser capable de cibler et détruire une cible au sol (de l'individu à la mégalopole).
* Dans le film ''[[Space Cowboys]]'', l'Union soviétique a placé un satellite armé avec des missiles nucléaires en orbite pour frapper des sites stratégiques américains.
* Dans le film ''[[Space Cowboys]]'', l'Union soviétique a placé un satellite armé avec des missiles nucléaires en orbite pour frapper des sites stratégiques américains.
* Dans ''[[Call of Duty: Ghosts]]'', face à la montée de la Fédération, entité supranationale réunissant l'[[Amérique latine]] sous son égide, les États-Unis lancent le Programme ODIN (''Orbital Defense INitiative''), un satellite capable d'effectuer un [[bombardement orbital]], Mais la Fédération retourne Odin contre eux et lancera son propre programme, appelé LOKI.
* Dans ''[[Call of Duty: Ghosts]]'', face à la montée de la Fédération, entité supranationale réunissant l'[[Amérique latine]] sous son égide, les États-Unis lancent le Programme ODIN (''Orbital Defense INitiative''), un satellite capable d'effectuer un [[bombardement orbital]], Mais la Fédération retourne Odin contre eux et lancera son propre programme, appelé LOKI.
* Dans la série ''[[Command and Conquer]]'', le GDI dispose d'un [[canon à ions]] comme superarme.
* Dans la série ''[[Command and Conquer]]'', le GDI dispose d'un [[canon à ions]] orbital comme superarme.
* La série ''[[Space Force]]'' tourne en dérision la constitution de la nouvelle [[United States Space Force]], dans une critique féroce de l'Amérique de Trump.
* Le film [[GoldenEye|Goldeneye]] ([[James Bond|James Bond 007]]) est centré autour d'un scénario impliquant un satellite-arme [[Electromagnetic pulse|EMP]].
* Le film ''[[GoldenEye|Goldeneye]]'' ([[James Bond|James Bond 007]]) est centré autour d'un scénario impliquant un satellite-arme [[Impulsion électromagnétique|EMP]].
*La saison 2 de la série uchronique ''[[For All Mankind (série télévisée)|For All Mankind]]'' consacre une part importante de son scénario sur une militarisation de la Lune par l'armée américaine


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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* [[Réseau soviétique de communication avec l'espace lointain]]
* [[Réseau soviétique de communication avec l'espace lointain]]
* [[Deep Space Network]] (NASA) | [[ESTRACK]] (Union européenne)
* [[Deep Space Network]] (NASA) | [[ESTRACK]] (Union européenne)
* [[Guerre dans l'espace]]


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=L'espace à l'horizon 2030 quel avenir pour les applications spatiales|lieu=Paris|éditeur=OECD Publishing|année=2005|pages totales=264|isbn=978-9-264-02035-1}}
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=L'espace à l'horizon 2030 quel avenir pour les applications spatiales|lieu=Paris|éditeur=OECD Publishing|année=2005|pages totales=264|isbn=978-92-64-02035-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=fRivYgLt1xwC&printsec=frontcover}}
* {{en}} Everett C. Dolman, Colin S. Gray et Geoffrey Sloan, ''Geostrategy in the Space Age.'' Frank Cass: Portland (Oregon), 2003. {{ISBN|0-7146-8053-2}}
* {{en}} Everett C. Dolman, Colin S. Gray et Geoffrey Sloan, ''Geostrategy in the Space Age.'' Frank Cass: Portland (Oregon), 2003. {{ISBN|0-7146-8053-2}}
* {{fr}} Antony Dabila, Article tiré de la ''Revue Stratégique'' sur cairn.info, ({{Numéro avec majuscule|126-127}}) : ''Deuxième âge spatial : concurrence et complémentarité des acteurs stratégiques à l’ère du New Space'', 226 pages, [https://www.cairn.info/revue-strategique-2021-2-page-121.htm|''L’émergence des « Armées de l’Espace » et la « martialisation » des programmes spatiaux''], pages 121 à 136, {{date-|2021}}, Éd.[[Institut de stratégie comparée|Institut de Stratégie Comparée]], (consulté le {{date-|11/08/2022}}), {{ISBN|9791092051872}}<sup>(nISSM)</sup>


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{en}} [http://www.mda.mil/ Site officiel du Missile Defense Agency (MDA)]
* {{lien web|langue=en|url=http://www.mda.mil/|titre=Site officiel du Missile Defense Agency (MDA)}}
* {{fr}} [http://takiyovo.wordpress.com/2011/02/07/la-guerre-de-lespace-un-nouveau-duel-sino-americain/ La guerre de l’Espace : un nouveau duel sino-américain.]
* {{lien web|langue=fr|url=http://takiyovo.wordpress.com/2011/02/07/la-guerre-de-lespace-un-nouveau-duel-sino-americain/|titre=La guerre de l’Espace : un nouveau duel sino-américain.}}
* {{en}} [http://www.space4peace.org/index.htm Global Network Against Weapons and Nuclear Power in Space]
* {{lien web|langue=en|url=http://www.space4peace.org/index.htm|titre=Global Network Against Weapons and Nuclear Power in Space}}
* {{fr}} [http://www.spacesecurity.org/securitespatiale2003.pdf La sécurité spatiale en 2003 : Rapport de recherche préparé pour la DGSIMAC, Ottawa, Canada, mars 2004]
* {{lien web|langue=fr|url=http://www.spacesecurity.org/securitespatiale2003.pdf|titre=La sécurité spatiale en 2003 : Rapport de recherche préparé pour la DGSIMAC, Ottawa, Canada, mars 2004}}
* {{fr}} [http://www.rfi.fr/emission/20120506-importance-strategique-espace-extra-atmospherique Les dangers de la militarisation de l'espace, RFI.fr]
* {{lien web|langue=fr|url=http://www.rfi.fr/emission/20120506-importance-strategique-espace-extra-atmospherique|titre=Les dangers de la militarisation de l'espace|site=|périodique=RFI}}
* {{fr}} [http://www.aaafasso.fr/DOSSIERSAAAF/DOSS.ACCES_LIBRE/PJ_CT/Comm.Aff.Internat/Militarisation_et_Arsenalisation_Vers.franc.oct07.pdf Militarisation et arsenalisation de l’espace. : vers une dissuasion spatiale européenne]
* {{lien web|langue=fr|url=http://www.aaafasso.fr/DOSSIERSAAAF/DOSS.ACCES_LIBRE/PJ_CT/Comm.Aff.Internat/Militarisation_et_Arsenalisation_Vers.franc.oct07.pdf|titre=Militarisation et arsenalisation de l’espace. : vers une dissuasion spatiale européenne}}
* {{fr}} [http://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2007/10/04/100-ans-apres-spoutnik-lespace-surpeuple-militarise 100 ans après Spoutnik : l'espace surpeuplé et militarisé ?, Agence Science-Presse, 4 octobre 2007]
* {{lien web|langue=fr|url=http://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2007/10/04/100-ans-apres-spoutnik-lespace-surpeuple-militarise|titre=100 ans après Spoutnik : l'espace surpeuplé et militarisé ?
|site=|périodique=Agence Science-Presse|consulté le=|date=4 octobre 2007|brisé le=}}
* {{lien web|langue=fr|url=https://www.spacelaw.fr/militarisation-de-l-espace-les-enjeux-a-lere-du-new-space|titre=Militarisation de l’espace : les enjeux à l’ère du New Space|site=SpaceLaw.fr|périodique=
|consulté le=|date=2020|brisé le=}}



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Satellite de télécommunications Syncom IV de l'armée américaine placé en orbite géosynchrone. Il fut envoyé dans l'espace en 1985 lors de la guerre froide.

La militarisation de l'espace (à ne pas confondre avec sa sous-catégorie, arsenalisation de l'espace) désigne le développement d'armes et de techniques militaires dans l'espace.

Le terme apparaît pour la première fois dans les années 1960 dans le cadre de la guerre froide et de la course à l'espace, qui opposait les deux superpuissances que furent les États-Unis et l'URSS, pour faire référence à l'envoi de satellites espions dans l'espace[1]. La menace posée également par les missiles balistiques intercontinentaux incite plusieurs États à se doter d'une technique de défense antimissile. Un nouveau type de missile est également apparu : le missile antisatellite. À l'horizon des années 2010, seuls les États-Unis et la république populaire de Chine semblent avoir la capacité de produire de tels missiles[2].

Par ailleurs, d'autres pays ont développé un programme de satellites militaires : il s'agit, entre autres, de la France (Helios 1B et Helios 2A), du Royaume-Uni (Skynet), de l'Italie (COSMO-SkyMed), de la Chine (Fanhui Shi Weixing), de l'Inde (RISAT-1 et RISAT-2), Israël (Ofek) et du Japon (Information Gathering Satellite). L'Allemagne a également lancé récemment (en 2006) son système SAR-Lupe mis en orbite par un lanceur russe Cosmos. 50 % du budget spatial mondial est consacré au domaine militaire dont 90 % sont toujours détenus par les États-Unis en 2010[2],[3].

Cadre juridique : le traité de l'espace[modifier | modifier le code]

Il existe un droit de l'espace, ainsi, selon le traité de l'espace[4], les armes de destruction massive sont illégales en orbite terrestre[5]. Celui-ci trouve son origine dans le fait qu'il vise à empêcher l'URSS de neutraliser les satellites de reconnaissance occidentaux (voir crise de Spoutnik et Spoutnik 1). Le Bureau des affaires spatiales des Nations unies (UNOOSA) veille à ce que ce traité soit respecté. Néanmoins, aucun traité n'interdit formellement les autres armes et contrôler l'application d'un éventuel nouveau traité s'avère être difficile par les instances de l'ONU.

Un traité sur la Lune sera mis au point la décennie suivante : l'Accord régissant les activités des États sur la Lune et les autres corps célestes de 1979 et entré en vigueur en 1984 qui stipule que la Lune ne peut être utilisée qu'à des fins pacifiques et qui interdit tout recours à la menace ou à l'emploi de la force ou à tout autre acte d'hostilité sur la Lune et de mettre sur orbite des armes de destruction massive autour de l'astre lunaire[6],[7].

Historique de 1960 à nos jours[modifier | modifier le code]

Le Boeing X-37. Ce projet de navette spatiale automatique de la NASA a été récupéré par l'USAF.
Essai d'un missile LGM-118A Peacekeeper par les États-Unis. Celui-ci est capable d'envoyer 10 têtes nucléaires à l'extérieur de l'atmosphère terrestre et dispose d'une portée de 9 600 km.

Amorce[modifier | modifier le code]

La course à l'espace démarre à la fin des années 1950 concernait les deux superpuissances de l'époque (États-Unis et URSS), qui outre les questions de prestiges, s’intéressent à l'aspect stratégique de l'espace.

Les satellites militaires ont constitué la première forme de satellites d’observation : en effet, dès 1959 et dans le cadre de la guerre froide, les États-Unis et l’URSS ont développé des satellites militaires d’observation, que l’on appelle couramment et abusivement des « satellites espions » (les premiers d’entre eux furent la série des Discoverer/Corona[8]). Ils permettaient bien évidemment de pouvoir observer les ressources militaires de l’ennemi dans des zones peu accessibles afin d’évaluer le danger que celles-ci étaient susceptibles de représenter ; cela a donc servi de base aux autres applications civiles des satellites d’observation. Tout ceci était entièrement licite vu que les frontières n’ont plus cours à une altitude supérieure à 80 km.

Les deux pays évitaient donc les problèmes diplomatiques liés à l’observation de puissances étrangères à partir d’avions espions comme les Lockheed U-2 pour les États-Unis. Ainsi, il fut découvert que l’URSS avait, tout comme les États-Unis, un programme d'exploration habitée de la Lune[9]. Ces satellites ont eu un rôle stabilisant dans la guerre froide. En effet, ils permettaient de vérifier la véracité des messages de propagande adverse ou les déclarations de politiciens (le missile gap dans les années 1960[10]) : si par exemple l’URSS affirmait posséder 1 000 ogives nucléaires alors que les satellites n’en observaient que 10, on en concluait que la menace était moins grande, ce qui rééquilibrait les deux forces en présence[11].

Mais la vocation première d’un satellite militaire est d'aider les militaires, non seulement dans le secteur stratégique mais aussi sur le champ de bataille. Ainsi si les satellites espions peuvent servir dans le domaine du renseignement, de la surveillance maritime, la majorité des satellites militaires servent aux communications et d'autres en tant que système de positionnement par satellites au guidage des unités ou missiles.

Guerre froide[modifier | modifier le code]

Ancien logo du Missile Defense Agency, institution relevant du département de la Défense des États-Unis chargé de la National missile defense destinée à détruire d'éventuels ICBM ennemis.

La course à l'armement et la course à l'espace que se faisaient les États-Unis et l'URSS durant la guerre froide ne pouvaient mener qu'à une théorie : arsenaliser l'espace. Ainsi, en 1962, les États-Unis réalisent un essai nucléaire à 400 km d'altitude : Starfish Prime. Le rayon électromagnétique de ce dernier grillera alors le tiers des satellites en orbite[12]. De 1968 à 1982, l'URSS testera ses « Istrebitel Spoutnikov », les « satellites tueurs ».

Des projets de stations spatiale habitée sont entrepris par les États-Unis à la fin des années 1960 tel le Manned Orbital Laboratory de l'USAF mais n'auront pas de suite, les satellites inhabités ayant démontré leurs capacités. L'URSS de son côté lancera le programme Almaz sous couvert du programme Saliout dans les années 1970. Trois stations Almaz ont été lancées : Saliout 2, Saliout 3 et Saliout 5. Saliout 2 a échoué peu après avoir atteint son orbite, mais les Saliout 3 et 5 ont toutes deux conduit des tests habités réussis. Après Saliout 5, l'armée soviétique a estimé que le temps passé à la maintenance des stations dépassait les bénéfices. Ces stations étaient secrètement armées de canons automatiques Rikhter R-23M de 23 mm.

Un McDonnell Douglas F-15 Eagle de l'US Air Force lance un missile antisatellite ASM-135 ASAT (en) dans le cadre d'un exercice le 13 septembre 1985.

Au niveau des incidents concernant les satellites de reconnaissance, notons en 1978, le Cosmos 954 soviétique, destiné à surveiller les océans pour repérer les navires de guerre (bateaux et sous-marins des Américains, et plus généralement de l'OTAN), qui retombe sur Terre dans une région isolée des Territoires du Nord-Ouest canadiens[13].

En 1983, le président des États-Unis, Ronald Reagan, dans le cadre de sa défense antimissile, la « Strategic Defense Initiative », lancera son projet popularisé sous le nom de « Star Wars » (Guerre des étoiles en anglais). En 1984, les Soviétiques pointent leur laser « Terra-3 » sur une navette spatiale américaine depuis la base secrète de « Sary Shagan ». Une autre station spatiale militaire soviétique, le Polious, conçue en réplique à la SDI fut envoyée dans l'espace sans arme mais sa satellisation est un échec[14]. En 1990, profitant de l'affaiblissement de l'URSS, les États-Unis mettent au point un concept de contrôle de l'espace qui vise à maîtriser l'information et l'accès à l'espace ainsi que son utilisation.

Années 2000[modifier | modifier le code]

La majeure partie des satellites militaires sont placés en orbite polaire. Ici vue d'un satellite GPS de la NASA.

Les applications du spatial au domaine militaire continuent leur développement, de plus en plus d'États déploient des satellites de communications et d'observations ou, plus simplement, louent les capacités de satellites d'autres pays ou des satellites privés. L'Iran par exemple, bien qu'étant sous embargo d'une partie de la communauté internationale, est parvenu à déployer 4 satellites expérimentaux d'observation entre 2009 et 2012[15].

Le , le missile chinois SC-19 pulvérise le vieux satellite météo du même pays Feng-Yun 1C placé en orbite à 850 km d'altitude[16]. Néanmoins, ce test a été qualifié d'inutile et de politique par certains étant donné le fait que théoriquement, tout État doté d'un système antimissile peut abattre un satellite en orbite basse. La communauté internationale a en grande partie condamné l'essai balistique[17]. Le secrétaire à la Défense adjoint à l’espace, Gregory Schulte (en) déclare le  : « Les investissements de la Chine dans ses capacités militaires spatiales nous inquiètent. » alors que le Pentagone dispose toujours du monopole de l'espace[2], détenant 77 % du budget spatial mondial civil et militaire, soit 33 milliards de dollars attribués en 2003[3].

Le à 3:26 (UTC), l'USS Lake Erie, un croiseur de l'US Navy de la classe Ticonderoga a tiré un SM-3 qui a frappé et détruit avec succès le satellite en perdition USA 193 à une vitesse d'environ 36 667 km/h (22 783 mph), alors que le satellite se trouvait à 247 km (133 miles) au-dessus de l'océan Pacifique.

Plusieurs équipements de pointe sont également en cours d'étude, surnommées les « armes spatiales de frappe[18]. » C'est le cas des armes à énergie dirigée : lasers chimiques et à rayon X, ainsi que des armes à faisceaux qui permettent de viser, depuis l’espace, des cibles très précises et d'aveugler voir détruire des satellites ennemis mais également des armes électroniques ayant pour rôle de brouiller les systèmes de communication fonctionnant via satellite[2].

Culture populaire[modifier | modifier le code]

  • Dans la bande dessinée Akira, les armėes japonaise et américaine disposent chacune d'une station spatiale autonome (respectivement SOL et Floyd) équipée d'un canon laser capable de cibler et détruire une cible au sol (de l'individu à la mégalopole).
  • Dans le film Space Cowboys, l'Union soviétique a placé un satellite armé avec des missiles nucléaires en orbite pour frapper des sites stratégiques américains.
  • Dans Call of Duty: Ghosts, face à la montée de la Fédération, entité supranationale réunissant l'Amérique latine sous son égide, les États-Unis lancent le Programme ODIN (Orbital Defense INitiative), un satellite capable d'effectuer un bombardement orbital, Mais la Fédération retourne Odin contre eux et lancera son propre programme, appelé LOKI.
  • Dans la série Command and Conquer, le GDI dispose d'un canon à ions orbital comme superarme.
  • La série Space Force tourne en dérision la constitution de la nouvelle United States Space Force, dans une critique féroce de l'Amérique de Trump.
  • Le film Goldeneye (James Bond 007) est centré autour d'un scénario impliquant un satellite-arme EMP.
  • La saison 2 de la série uchronique For All Mankind consacre une part importante de son scénario sur une militarisation de la Lune par l'armée américaine

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Mark Erickson, Into the unknown together : the DOD, NASA, and early spaceflight, Maxwell Air Force Base, Ala, Air University Press, , 667 p. (ISBN 978-1-58566-140-4, OCLC 62409712, lire en ligne)
  2. a b c et d « La guerre de l’Espace : un nouveau duel Sino-américain », (consulté le )
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Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]