« Pina Bausch » : différence entre les versions

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| légende = Pina Bausch (à droite) et [[Dominique Mercy]] (à gauche) à la fin d'une représentation de ''Wiesenland'' en 2009.
| légende = Pina Bausch (à droite) et [[Dominique Mercy]] (à gauche) à la fin d'une représentation de ''Wiesenland'' en 2009.
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| nom de naissance = Philippina Bausch
| nom de naissance = Philippina Bausch
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'''Philippina Bausch''', alias''' Pina Bausch'''<ref name="Monde 130608">[https://www.lemonde.fr/le-monde-2/article/2008/06/13/pina-bausch-exercices-d-admiration_1057364_1004868.html#ens_id=1057565 « Pina Bausch, exercices d'admiration »], par [[Dominique Frétard]] dans ''[[Le Monde]]'' du 13 juin 2008.</ref>, née le {{date-|27|juillet|1940}} à [[Solingen]] ([[Allemagne]]) et morte le {{date-|30|juin|2009}}<ref name="Depeche AFP">[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/06/30/01011-20090630FILWWW00432-mort-de-la-choregraphe-pina-bausch.php « Mort de la chorégraphe Pina Bausch »], dépêche [[Agence France-Presse|AFP]] du 30 juin 2009.</ref> à [[Wuppertal]], est une [[danse]]use et [[chorégraphie|chorégraphe]] [[Allemagne|allemande]]. Fondatrice de la compagnie [[Tanztheater Wuppertal]], en résidence à [[Wuppertal]] en Allemagne, elle est considérée comme l'une des principales figures de la [[danse contemporaine]] et du style [[danse-théâtre]].
'''Philippina Bausch''', connue sous le nom de '''Pina Bausch'''<ref name="Monde 130608">[[Dominique Frétard]], [https://www.lemonde.fr/le-monde-2/article/2008/06/13/pina-bausch-exercices-d-admiration_1057364_1004868.html#ens_id=1057565 « Pina Bausch, exercices d'admiration »], ''[[Le Monde]]'', 13 juin 2008.</ref>, née le {{date de naissance-|27|juillet|1940}} à [[Solingen]] et morte le {{date de mort-|30|juin|2009}}<ref name="Depeche AFP">[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/06/30/01011-20090630FILWWW00432-mort-de-la-choregraphe-pina-bausch.php « Mort de la chorégraphe Pina Bausch »], [[Agence France-Presse|AFP]]-''[[Le Figaro]]'', 30 juin 2009.</ref> à [[Wuppertal]] ([[district de Düsseldorf]]), est une [[danse]]use et [[chorégraphie|chorégraphe]] [[Allemands|allemande]].
Fondatrice de la compagnie [[Tanztheater Wuppertal]], en résidence à Wuppertal, elle est considérée comme l'une des principales figures de la [[danse contemporaine]] et de la [[danse-théâtre]].


== Biographie ==
== Biographie ==
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Pina Bausch est la troisième enfant d'August et Anita Bausch, gérants d'hôtel à Solingen où elle est née<ref name="Monde 130608"/>. Elle décrit son enfance en soulignant qu'elle a « grandi dans un bistrot », où elle passait son temps sous les tables à observer les gens<ref name="Monde 130608"/>{{,}}<ref name="monde1juil09"/>, une activité qu'elle qualifie de « belle et captivante ». Déjà enfant elle prend des cours de danse et participe à de petits spectacles pour enfants et des opérettes.
Pina Bausch est la troisième enfant d'August et Anita Bausch, gérants d'hôtel à Solingen où elle est née<ref name="Monde 130608"/>. Elle décrit son enfance en soulignant qu'elle a « grandi dans un bistrot », où elle passait son temps sous les tables à observer les gens<ref name="Monde 130608"/>{{,}}<ref name="monde1juil09"/>, une activité qu'elle qualifie de « belle et captivante ». Déjà enfant elle prend des cours de danse et participe à de petits spectacles pour enfants et des opérettes.


Elle commence sa formation de danse à quinze ans à la [[Folkwang Universität|Folkwang-Hochschule]] d'[[Essen]]<ref name="Monde 130608"/>, berceau de la danse-théâtre, dirigée par [[Kurt Jooss]] et influencée par [[Jean Cébron]]. En 1958, elle obtient son diplôme de ''danse de scène'' et ''pédagogie de la danse'' avec mention, ce qui lui vaut d'obtenir une bourse du [[Deutscher Akademischer Austauschdienst|DAAD]] (Office allemand d'échanges universitaires) pour partir étudier à la prestigieuse [[Juilliard School]] à [[New York]]<ref name="NYT300609"/>. À 19 ans, elle part pour les [[États-Unis]] où elle poursuit ses études avec plusieurs chorégraphes, dont [[José Limón]] et [[Antony Tudor]] et travaille comme soliste pour plusieurs chorégraphes [[États-Unis|américains]], notamment [[Paul Taylor (chorégraphe)|Paul Taylor]] et Antony Tudor<ref name="NYT300609">{{en}} [https://www.nytimes.com/2009/07/01/arts/dance/01bausch.html « Pina Bausch, German Choreographer, Dies at 68 »] dans ''[[The New York Times]]'' du 30 juin 2009</ref>. Elle finit sa formation au sein de la ''Dance Company'' de Paul Sanasardo et Donya Feuer et en 1961, elle est embauchée par le [[Metropolitan Opera]] de [[New York]] et rejoint le ''New American Ballet''.
Elle commence sa formation de danse à quinze ans à la [[Folkwang Universität|Folkwang-Hochschule]] d'[[Essen]]<ref name="Monde 130608"/>, berceau de la danse-théâtre, dirigée par [[Kurt Jooss]] et influencée par [[Jean Cébron]]. En 1958, elle obtient son diplôme de ''danse de scène'' et ''pédagogie de la danse'' avec mention, ce qui lui vaut d'obtenir une bourse du [[Deutscher Akademischer Austauschdienst|DAAD]] (Office allemand d'échanges universitaires) pour partir étudier à la prestigieuse [[Juilliard School]] à [[New York]]<ref name="NYT300609">{{en}} [https://www.nytimes.com/2009/07/01/arts/dance/01bausch.html « Pina Bausch, German Choreographer, Dies at 68 »], ''[[The New York Times]]'', 30 juin 2009.</ref>. À 19 ans, elle part pour les [[États-Unis]] où elle poursuit ses études avec plusieurs chorégraphes, dont [[José Limón]] et [[Antony Tudor]]. Elle travaille ensuite comme soliste pour des chorégraphes [[États-Unis|américains]], notamment [[Paul Taylor (chorégraphe)|Paul Taylor]]. Elle finit sa formation au sein de la ''Dance Company'' de Paul Sanasardo et Donya Feuer et en 1961, elle est embauchée par le [[Metropolitan Opera]] de [[New York]] et rejoint le ''New American Ballet''.


=== Début de carrière ===
=== Début de carrière ===
En 1962, Pina Bausch repart en Allemagne, rappelée par [[Kurt Jooss]]. Elle devient soliste du Folkwang-Ballett et assiste de plus en plus souvent Jooss dans ses chorégraphies. Au sein de cette formation, elle participe à de nombreuses tournées. En 1967, elle travaille avec le danseur et chorégraphe [[Jean Cébron]] et se produit en 1968 au [[Festival de Salzbourg]]. À partir de 1968, elle se met à la chorégraphie et prend la suite de Jooss en [[1969]]. Elle est directrice artistique de la section danse de la Folkwang-Hochschule à Essen jusqu'en 1973 et à nouveau de 1983 à 1989.
En 1962, Pina Bausch repart en Allemagne, rappelée par [[Kurt Jooss]]. Elle devient soliste du Folkwang-Ballett et assiste de plus en plus souvent Jooss dans ses chorégraphies. Au sein de cette formation, elle participe à de nombreuses tournées. En 1967, elle travaille avec le danseur et chorégraphe [[Jean Cébron]] et se produit en 1968 au [[Festival de Salzbourg]]. À partir de 1968, elle se met à la chorégraphie et prend la suite de Jooss en [[1969]], à la tête du "Folkwang Ballet" au sein de la Folkwang-Hochschule d'Essen jusqu'en 1973. L'École est alors dirigée par Hans Züllig et c'est Pina qui en assurera la direction de 1983 à 1989.


[[Fichier:Andres+Pina+Matthias wiki.jpg|vignette|Pina Bausch avec [[Andrés Neumann]] et [[Matthias Schmiegelt]] en 1985.]]
[[Fichier:Andres+Pina+Matthias wiki.jpg|vignette|Pina Bausch avec [[Andrés Neumann]] et [[Matthias Schmiegelt]] en 1985.]]
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Mais c'est la création de la pièce emblématique ''[[Café Müller]]'' en 1978 qui sera à l'origine du succès et de la renommée de la chorégraphe de Wuppertal. En [[1979 au théâtre|1979]], elle est invitée par [[Gérard Violette]] à la produire au [[Théâtre de la Ville]] à [[Paris]] qui dès lors sera une de ses scènes de prédilection, où elle a présenté plus de trente spectacles, dont de nombreuses créations mondiales<ref name="monde1juil09"/>{{,}}<ref name="NYT300609"/>{{,}}<ref name="Libé1juil09">[http://www.liberation.fr/culture/0101577090-pina-bausch-n-est-plus « Pina Bausch n'est plus »], ''[[Libération (journal)|Libération]]'' du {{1er}} juillet 2009.</ref>.
Mais c'est la création de la pièce emblématique ''[[Café Müller]]'' en 1978 qui sera à l'origine du succès et de la renommée de la chorégraphe de Wuppertal. En [[1979 au théâtre|1979]], elle est invitée par [[Gérard Violette]] à la produire au [[Théâtre de la Ville]] à [[Paris]] qui dès lors sera une de ses scènes de prédilection, où elle a présenté plus de trente spectacles, dont de nombreuses créations mondiales<ref name="monde1juil09"/>{{,}}<ref name="NYT300609"/>{{,}}<ref name="Libé1juil09">[http://www.liberation.fr/culture/0101577090-pina-bausch-n-est-plus « Pina Bausch n'est plus »], ''[[Libération (journal)|Libération]]'' du {{1er}} juillet 2009.</ref>.


Ce n'est qu'au début des années 1980, que les {{refnec|critiques parfois acerbes des œuvres de Bausch}} ont laissé place aux premiers signes de reconnaissance. La scène allemande du théâtre et de l'opéra est alors encore dominée par la danse classique et une méthode de travail strictement hiérarchique. C'est au début des années 1970 que des chorégraphes tels que [[Gerhard Bohner]] (1936-1992), [[Johann Kresnik]] (né en 1939) et Pina Bausch rompent avec les conventions et établissent progressivement la [[danse-théâtre]] comme un nouveau genre chorégraphique. L’une des caractéristiques centrale étant de se concentrer sur des sujets quotidiens en les incluant dans un contexte social.
Ce n'est qu'au début des années 1980, que les {{refnec|critiques parfois acerbes des œuvres de Bausch}} ont laissé place aux premiers signes de reconnaissance. La scène allemande du théâtre et de l'opéra est alors encore dominée par la danse classique et une méthode de travail strictement hiérarchique. C'est au début des années 1970 que des chorégraphes tels que [[Gerhard Bohner]] (1936-1992), [[Johann Kresnik]] (né en 1939) et Pina Bausch rompent avec les conventions et établissent progressivement la [[danse-théâtre]] comme un nouveau genre chorégraphique. L’une des caractéristiques centrales étant de se concentrer sur des sujets quotidiens en les incluant dans un contexte social.


En 1980, Pina Bausch est invitée pour la première fois au [[Berliner Theatertreffen]] pour son œuvre ''Arien''. Elle connait également un succès croissant à l'étranger avec sa compagnie, le [[Tanztheater Wuppertal]] – qui devient le fleuron du ballet allemand, et une des compagnies allemandes les plus demandées au niveau international<ref name="NYT300609"/> –, notamment au [[Festival d'Avignon]] avec ''[[Nelken]]'' (1982). Un an plus tard en 1984, {{refnec|elle reçoit le prix de la critique allemande pour « le développement de nouvelles normes esthétiques allant bien au-delà de la scène de la danse allemande »}}. Vers 1985, lorsque Pina Bausch occupe le poste de directeur artistique du département de danse du [[Folkwang Hochschule]], sa compagnie est considérée comme {{refnec|« la représentante et la plus importante du ballet ouest-allemand à l'étranger »}}.
En 1980, Pina Bausch est invitée pour la première fois au [[Berliner Theatertreffen]] pour son œuvre ''Arien''. Elle connait également un succès croissant à l'étranger avec sa compagnie, le [[Tanztheater Wuppertal]] – qui devient le fleuron du ballet allemand, et une des compagnies allemandes les plus demandées au niveau international<ref name="NYT300609"/> –, notamment au [[Festival d'Avignon]] avec ''[[Nelken]]'' (1982). Un an plus tard en 1984, {{refnec|elle reçoit le prix de la critique allemande pour « le développement de nouvelles normes esthétiques allant bien au-delà de la scène de la danse allemande »}}. Vers 1985, lorsque Pina Bausch occupe le poste de directeur artistique du département de danse du [[Folkwang Hochschule]], sa compagnie est considérée comme {{refnec|« la représentante et la plus importante du ballet ouest-allemand à l'étranger »}}.
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Pina Bausch et son ensemble se sont dès lors produits à l'étranger, le Tanztheater Wuppertal étant en tournée deux à trois mois par an, notamment avec l'aide des [[Institut Goethe|Instituts Goethe]]. Lors des fréquents séjours longs à l'étranger qu'elle fait, Pina Bausch s'inspire de son environnement – et de ses danseurs venant tous de pays différents – et développe de nouvelles créations en collaboration avec des danseurs et chorégraphes locaux. Durant une quinzaine d'années, elle crée ainsi des œuvres inspirées des grandes villes ou des pays du monde où elle séjourne, invitée avec sa compagnie en résidence afin de s'imprégner de l'atmosphère des lieux : [[Budapest]] et la Hongrie (''Wiesenland''), [[Palerme]] et la Sicile (''Palermo, Palermo''), [[Istanbul]] et la Turquie (''Néfes''), [[Tokyo]] et le Japon (''Ten Chi''), [[Lisbonne]] (''Masurca Fogo''), [[Hong Kong]] (''Le Laveur de vitres''), [[Madrid]] (''Tanzabend II''), [[Rome]] (''Viktor'' en 1986 puis ''O Dido'' en 1999), [[Los Angeles]], et le Texas (Austin) (''Nur du''), [[Séoul]] et la Corée du Sud (''Rough'').
Pina Bausch et son ensemble se sont dès lors produits à l'étranger, le Tanztheater Wuppertal étant en tournée deux à trois mois par an, notamment avec l'aide des [[Institut Goethe|Instituts Goethe]]. Lors des fréquents séjours longs à l'étranger qu'elle fait, Pina Bausch s'inspire de son environnement – et de ses danseurs venant tous de pays différents – et développe de nouvelles créations en collaboration avec des danseurs et chorégraphes locaux. Durant une quinzaine d'années, elle crée ainsi des œuvres inspirées des grandes villes ou des pays du monde où elle séjourne, invitée avec sa compagnie en résidence afin de s'imprégner de l'atmosphère des lieux : [[Budapest]] et la Hongrie (''Wiesenland''), [[Palerme]] et la Sicile (''Palermo, Palermo''), [[Istanbul]] et la Turquie (''Néfes''), [[Tokyo]] et le Japon (''Ten Chi''), [[Lisbonne]] (''Masurca Fogo''), [[Hong Kong]] (''Le Laveur de vitres''), [[Madrid]] (''Tanzabend II''), [[Rome]] (''Viktor'' en 1986 puis ''O Dido'' en 1999), [[Los Angeles]], et le Texas (Austin) (''Nur du''), [[Séoul]] et la Corée du Sud (''Rough'').


En {{date-|octobre 1998}}, sa créatrice a célébré le {{25e}} anniversaire de l'ensemble avec une rétrospective de ses pièces à succès au cours d'un grand festival de danse sur plusieurs semaines réunissant 428 artistes de 31 pays. À l'occasion du {{30e|anniversaire}} du Tanztheater Wuppertal à l'automne 2004, les chorégraphies de [[Sasha Waltz]], [[Akram Khan]], [[Sidi Larbi Cherkaoui]] et [[Anne Teresa De Keersmaeker]] ont été montrées à ses pièces.
En {{date-|octobre 1998}}, la créatrice a célébré le {{25e}} anniversaire de son ensemble avec une rétrospective de ses pièces à succès au cours d'un grand festival de danse durant plusieurs semaines, réunissant 428 artistes de 31 pays. À l'occasion du {{30e|anniversaire}} du Tanztheater Wuppertal à l'automne 2004, des chorégraphies de [[Sasha Waltz]], [[Akram Khan]], [[Sidi Larbi Cherkaoui]] et [[Anne Teresa De Keersmaeker]] ont été montrées.


Pina Bausch meurt le {{date|30|juin|2009}} à l'âge de 68 ans, cinq jours après avoir appris qu'elle souffrait d'un cancer généralisé<ref name="monde1juil09">[[Rosita Boisseau]], [https://www.lemonde.fr/carnet/article/2009/07/01/pina-bausch-choregraphe-et-danseuse-allemande_1213960_3382.html#ens_id=1213645 « Pina Bausch, danseuse et chorégraphe allemande »], ''[[Le Monde]]'', {{1er}} juillet 2009.</ref>.
Pina Bausch meurt le {{date|30|juin|2009}} à l'âge de 68 ans, cinq jours après avoir appris qu'elle souffrait d'un cancer généralisé<ref name="monde1juil09">[[Rosita Boisseau]], [https://www.lemonde.fr/carnet/article/2009/07/01/pina-bausch-choregraphe-et-danseuse-allemande_1213960_3382.html#ens_id=1213645 « Pina Bausch, danseuse et chorégraphe allemande »], ''[[Le Monde]]'', {{1er}} juillet 2009.</ref>.
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=== Théorie et style ===
=== Théorie et style ===
[[Fichier:Cravos01.jpg|vignette|gauche|''[[Nelken]] - Les Œillets'' (1982) de Pina Bausch en 2005.]]
[[Fichier:Cravos01.jpg|vignette|gauche|''[[Nelken]] - Les Œillets'' (1982) de Pina Bausch en 2005.]]
Contrairement à ses contemporains, Pina Bausch travaille non pas par rapport à des formes à reproduire, des pas bien définis, mais par rapport à l'anatomie du corps de chacun, aux possibilités qui sont données ou non aux corps. Elle interroge ses danseurs pendant tout le processus de création et creuse la vie de chacun, leur passé, pour les faire danser. Elle dénonce les codes de la séduction, la solitude dans le couple et travaille sur la communication dans les rapports hommes-femmes : comme l'indique Alain Mons {{citation|avec Pina Bausch, le corps est traité essentiellement comme ''apparition'', surgissement inattendu et sauvage<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Alain Mons|titre=Le corps dérobé|périodique=[[Terrain (revue)|Terrain]]|numéro=35|date=1 septembre 2000|issn=0760-5668|issn2=1777-5450|lire en ligne=http://journals.openedition.org/terrain/1103|pages=109–124}}</ref>.}}
Contrairement à ses contemporains, Pina Bausch travaille non pas par rapport à des formes à reproduire, des pas bien définis, mais par rapport à l'anatomie du corps de chacun, aux possibilités qui sont données ou non aux corps. Elle interroge ses danseurs pendant tout le processus de création et creuse la vie de chacun, leur passé, pour les faire danser. Elle dénonce les codes de la séduction, la solitude dans le couple et travaille sur la communication dans les rapports hommes-femmes : comme l'indique [[Alain Mons]] {{citation|avec Pina Bausch, le corps est traité essentiellement comme ''apparition'', surgissement inattendu et sauvage<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Alain Mons|titre=Le corps dérobé|périodique=[[Terrain (revue)|Terrain]]|numéro=35|date=1 septembre 2000|issn=0760-5668|issn2=1777-5450|lire en ligne=http://journals.openedition.org/terrain/1103|pages=109–124}}</ref>.}}


C'est une vision très pessimiste qui s'exprime par des petits gestes anodins répétés, ou par l'accumulation des danseurs sur scène. Souvent, dans ses spectacles, une femme reste impassible et engage une rupture ou une transition vers une autre scène. Les « rondes à la Pina Bausch » désignent ces petits gestes repris par les hommes ou les femmes ou les deux, une sorte de signature, même si elle les utilise moins en fin de carrière. Une autre marque est la fluidité qu'elle développe sur le haut du corps, induisant de grands mouvements de bras, la souplesse du buste, et des jeux récurrents avec les cheveux souvent très longs de ses danseuses. C'est un des exemples de langage ou de style par lesquels les chorégraphes ou les danseurs ont fait exister une autre danse.
C'est une vision très pessimiste qui s'exprime par des petits gestes anodins répétés, ou par l'accumulation des danseurs sur scène. Souvent, dans ses spectacles, une femme reste impassible et engage une rupture ou une transition vers une autre scène. Les « rondes à la Pina Bausch » désignent ces petits gestes repris par les hommes ou les femmes ou les deux, une sorte de signature, même si elle les utilise moins en fin de carrière. Une autre marque est la fluidité qu'elle développe sur le haut du corps, induisant de grands mouvements de bras, la souplesse du buste, et des jeux récurrents avec les cheveux souvent très longs de ses danseuses. C'est un des exemples de langage ou de style par lesquels les chorégraphes ou les danseurs ont fait exister une autre danse.
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* ''Zwei Krawatten'' - Deux cravates (création le {{date|2 juin 1974}})
* ''Zwei Krawatten'' - Deux cravates (création le {{date|2 juin 1974}})
* ''Ich bring dich um die Ecke… - Adagio - Fünf Lieder von [[Gustav Mahler]]'' (création le {{date|8 décembre 1974}})
* ''Ich bring dich um die Ecke… - Adagio - Fünf Lieder von [[Gustav Mahler]]'' (création le {{date|8 décembre 1974}})
* ''Orpheus und Eurydike'' - ''Orphée et Eurydice'' de [[Christoph Willibald Gluck|Gluck]] (création le {{date|23 mai 1975}})
* ''[[Orphée et Eurydice (Pina Bausch)|Orpheus und Eurydike]]'' - ''Orphée et Eurydice'' de [[Christoph Willibald Gluck|Gluck]] (création le {{date|23 mai 1975}})
* ''[[Le Sacre du printemps|Frühlingsopfer]] (Wind von West - Der zweite Frühling)'' - ''[[Le Sacre du printemps]]'' (création le {{date|3 décembre 1975}})
* ''[[Le Sacre du printemps|Frühlingsopfer]] (Wind von West - Der zweite Frühling)'' - ''[[Le Sacre du printemps]]'' (création le {{date|3 décembre 1975}})
* ''Die sieben Todsünden'' - Les Sept Péchés capitaux des petits bourgeois (création le {{date|15 juin 1976}})
* ''Die sieben Todsünden'' - Les Sept Péchés capitaux des petits bourgeois (création le {{date|15 juin 1976}})
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* [[1984]] : [[Bessie Awards|Bessie Award]] à New York
* [[1984]] : [[Bessie Awards|Bessie Award]] à New York
* [[1999]] : [[American Dance Festival#Liste des récipiendaires de l'American Dance Festival Award|American Dance Festival Award]]
* [[1999]] : [[American Dance Festival#Liste des récipiendaires de l'American Dance Festival Award|American Dance Festival Award]]
* [[1999]] : [[Prix Europe pour le théâtre|Prix Europe pour le Théâtre]]<ref>{{Lien web |langue=it-IT |titre=VII Edizione |url=https://www.premioeuropa.org/vii-edizione/ |site=Premio Europa per il Teatro |consulté le=2022-12-23}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Prix Europe pour le Théâtre - VIIème Edition - Motivations |url=https://archivio.premioeuropa.org/open_page.php%EF%B9%96id=716.html |site=archivio.premioeuropa.org |consulté le=2022-12-23}}</ref>
* [[1999]] : [[Prix Europe pour le théâtre|Prix Europe pour le Théâtre]]
* [[2003]] : {{Déco CLH}}
* [[2004]] : marque la remise d'un [[Prix Nijinski]] du meilleur chorégraphe pour rendre hommage à sa carrière dans le monde de la danse.
* [[2004]] : marque la remise d'un [[Prix Nijinski]] du meilleur chorégraphe pour rendre hommage à sa carrière dans le monde de la danse.
* [[2007]] : [[Lion d'or]] pour l'ensemble de sa carrière le {{date|20|juin|2007}} dans le cadre du festival de danse de Venise organisé durant la [[Biennale de Venise|Biennale]].
* [[2007]] : [[Lion d'or]] pour l'ensemble de sa carrière le {{date|20|juin|2007}} dans le cadre du festival de danse de Venise organisé durant la [[Biennale de Venise|Biennale]].
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Pina Bausch réalisa également un film ''[[La Plainte de l'impératrice]]'' en [[1989 au cinéma|1989]]<ref name="monde1juil09"/>.
Pina Bausch réalisa également un film ''[[La Plainte de l'impératrice]]'' en [[1989 au cinéma|1989]]<ref name="monde1juil09"/>.


La chorégraphe, qui avait toute sa vie refusé la captation vidéo de ses spectacles, ne laisse que deux témoignages visuels de son travail. L'un à travers le film produit par [[François Duplat]] pour Bel Air Media, à savoir la reprise à l'[[Opéra de Paris]] en 2008 de l'opéra dansé ''[[Orphée et Eurydice]]'' de [[Christoph Willibald Gluck|Gluck]]. L'autre à travers la reprise de ''[[Kontakthof]]'' d'une part dans une version avec des sexagénaires qui n'ont jamais été des danseurs, et d'autre part dans une seconde version avec le film documentaire ''[[Les Rêves dansants. Sur les pas de Pina Bausch|Les Rêves dansants]]'' (2010) d'[[Anne Linsel]] et [[Rainer Hoffmann]], tourné en 2008, qui présente le processus de création de cette chorégraphe « avec des adolescents de plus de 14 ans ».
La chorégraphe, qui avait toute sa vie refusé la captation vidéo de ses spectacles, ne laisse que deux témoignages visuels de son travail. L'un à travers le film produit par [[François Duplat]] pour Bel Air Media, à savoir la reprise à l'[[Opéra de Paris]] en 2008 de l'opéra dansé ''[[Orphée et Eurydice (Pina Bausch)]]'' de [[Christoph Willibald Gluck|Gluck]]. L'autre à travers la reprise de ''[[Kontakthof]]'' d'une part dans une version avec des sexagénaires qui n'ont jamais été des danseurs, et d'autre part dans une seconde version avec le film documentaire ''[[Les Rêves dansants. Sur les pas de Pina Bausch|Les Rêves dansants]]'' (2010) d'[[Anne Linsel]] et [[Rainer Hoffmann]], tourné en 2008, qui présente le processus de création de cette chorégraphe « avec des adolescents de plus de 14 ans ».


Le {{date|6|avril|2011}} sort en France le film tourné en 3D ''[[Pina (film)|Pina]]'' de [[Wim Wenders]] en hommage à la chorégraphe, tourné après son décès, et présentant un grand nombre de reprises de ses chorégraphies filmées dans des lieux originaux.
Le {{date|6|avril|2011}}, sort en France le film tourné en 3D ''[[Pina (film)|Pina]]'' de [[Wim Wenders]] en hommage à la chorégraphe, tourné après son décès, et présentant un grand nombre de reprises de ses chorégraphies filmées dans des lieux originaux.

Le {{date|12|avril|2023}}, sort en France le documentaire de [[Florian Heinzen-Ziob]], ''[[Dancing Pina]]''.


== Hommages ==
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*Le {{date-|15 mars 2019}}, l'[[université Bordeaux-Montaigne]] renomme un amphithéâtre à son nom<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=|titre=Relevé de délibérations du conseil d'administration|url=https://www.u-bordeaux-montaigne.fr/fr/actualites/vie-institutionnelle/ca-2019-03-15.html|site=Université Bordeaux Montaigne|périodique=|date=2019-03-18|consulté le=2019-03-18}}</ref>.
*Le {{date-|15 mars 2019}}, l'[[université Bordeaux-Montaigne]] renomme un amphithéâtre à son nom<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=|titre=Relevé de délibérations du conseil d'administration|url=https://www.u-bordeaux-montaigne.fr/fr/actualites/vie-institutionnelle/ca-2019-03-15.html|site=Université Bordeaux Montaigne|périodique=|date=2019-03-18|consulté le=2019-03-18}}</ref>.
*[[Jean-Paul Chabrier]] lui a rendu hommage en écrivant ''Une reine en exil''.
*[[Jean-Paul Chabrier]] lui a rendu hommage en écrivant ''Une reine en exil''.
En 2019 un centre Socio Culturel du 12eme arrondissement de Paris est rebaptisé pour porter son nom, le Centre Paris Anim Pina Bausch


== Notes et références ==
== Références ==
{{références}}
{{Références}}


== Annexes ==
== Voir aussi ==
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* Leonetta Bentivoglio (textes) et Francesco Carbone (photos), ''Pina Bausch vous appelle'', traduction française de Leonor Baldaque, L'Arche, Paris, 2007, 182 p. {{ISBN|978-2-85181-650-4}}
* Leonetta Bentivoglio (textes) et Francesco Carbone (photos), ''Pina Bausch vous appelle'', traduction française de Leonor Baldaque, L'Arche, Paris, 2007, 182 p. {{ISBN|978-2-85181-650-4}}
* Brigitte Gauthier (textes) et Guy Delahaye (photos), ''Le langage chorégraphique de Pina Bausch'', L'Arche, Paris, 2009, 213 p. {{ISBN|978-2-85181-689-4}}
* Brigitte Gauthier (textes) et Guy Delahaye (photos), ''Le langage chorégraphique de Pina Bausch'', L'Arche, Paris, 2009, 213 p. {{ISBN|978-2-85181-689-4}}
* Raphaël de Gubernatis, Leonetta Bentivoglio (textes) et Guy Delahaye (photos), ''Pina Bausch'', Solin, Malakoff, 1986, 199 p. {{ISBN erroné|2-85376-057-5}} {{BNF|348784134}}
* [[Raphaël de Gubernatis]], Leonetta Bentivoglio (textes) et Guy Delahaye (photos), ''Pina Bausch'', Solin, Malakoff, 1986, 199 p. {{ISBN erroné|2-85376-057-5}} {{BNF|348784134}}
* Norbert Servos (textes) et Maarten Vanden Abeele, Francesco Carbone, Gert Weigelt (photos), ''Pina Bausch ou L'art de dresser un poisson rouge'', traduit de l'allemand par Dominique Le Parc, L'Arche, Paris, 2001, 353 p. {{ISBN|2-85181-501-6}}
* Norbert Servos (textes) et Maarten Vanden Abeele, Francesco Carbone, Gert Weigelt (photos), ''Pina Bausch ou L'art de dresser un poisson rouge'', traduit de l'allemand par Dominique Le Parc, L'Arche, Paris, 2001, 353 p. {{ISBN|2-85181-501-6}}
*''Pina Bausch : Delahaye'' par Pina Bausch et [[Jean-Marc Adolphe]], [[Actes Sud]], 2007, {{ISBN|978-2742764112}}.
*''Pina Bausch : Delahaye'' par Pina Bausch et [[Jean-Marc Adolphe]], [[Actes Sud]], 2007, {{ISBN|978-2742764112}}.
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* Pina Bausch, ''Café Müller'', DVD et livret en français, anglais et allemand, L'Arche, Paris, 2010, 96 p. {{ISBN|2-85181-727-2}}
* Pina Bausch, ''Café Müller'', DVD et livret en français, anglais et allemand, L'Arche, Paris, 2010, 96 p. {{ISBN|2-85181-727-2}}
* Pina Bausch, ''La Plainte de l'Impératrice'', DVD et livret en français, anglais et allemand, L'Arche, Paris, 2011, 96 p. {{ISBN|2-85181-756-6}}
* Pina Bausch, ''La Plainte de l'Impératrice'', DVD et livret en français, anglais et allemand, L'Arche, Paris, 2011, 96 p. {{ISBN|2-85181-756-6}}
* Pina Bausch, Igor Stravinsky, ''Le Sacre du printemps'', DVD et livret en français, anglais et allemand, L'Arche, Paris, 2012, 96 p. {{ISBN|978-2-85181-774-7}} {{BNF|42656089v}}
* Pina Bausch, [[Igor Stravinsky]], ''Le Sacre du printemps'', DVD et livret en français, anglais et allemand, L'Arche, Paris, 2012, 96 p. {{ISBN|978-2-85181-774-7}} {{BNF|42656089v}}
* ''Comme une épine dans l’œil - La Plainte de l'impératrice de Pina Bausch'', sous la direction de [[Dominique Frétard]], L'Arche, Paris, 2012, 192 p. {{ISBN|9782851817624}}
* ''Comme une épine dans l’œil - La Plainte de l'impératrice de Pina Bausch'', sous la direction de [[Dominique Frétard]], L'Arche, Paris, 2012, 192 p. {{ISBN|9782851817624}}
*''Marges et territoires chorégraphiques de Pina Bausch'', sous la direction de Hélène Camarade et Marie-Lise Paoli, L'Arche, Paris, 2013, 353 p. {{ISBN|978-2-85181-804-1}}
*''Marges et territoires chorégraphiques de Pina Bausch'', sous la direction de Hélène Camarade et Marie-Lise Paoli, L'Arche, Paris, 2013, 353 p. {{ISBN|978-2-85181-804-1}}
*Alessandro Martinez, ''Sur les traces de Pina-Tracing Pina's footsteps'', (traduction : Bachelier S., Devalier F., Garkisch C), ed. Premio Europa per il Teatro, 2002, 432 p.{{ISBN|978-8-8901-0140-3}}


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Pina Bausch
Description de cette image, également commentée ci-après
Pina Bausch (à droite) et Dominique Mercy (à gauche) à la fin d'une représentation de Wiesenland en 2009.
Nom de naissance Philippina Bausch
Naissance
Solingen, Allemagne
Décès (à 68 ans)
Wuppertal, Allemagne
Activité principale chorégraphe et danseuse
Style danse contemporaine
Lieux d'activité Wuppertal
Années d'activité de 1961 à 2009
Collaborations Dominique Mercy
Formation Folkwang-Hochschule, Juilliard School
Maîtres Kurt Jooss
Enseignement Paul Taylor et Antony Tudor
Récompenses Bessie Award en 1984
American Dance Festival Award 1999
Lion d'or
Prix Nijinski
Prix Goethe
Prix Europe pour le théâtre 1999

Œuvres principales

Philippina Bausch, connue sous le nom de Pina Bausch[1], née le à Solingen et morte le [2] à Wuppertal (district de Düsseldorf), est une danseuse et chorégraphe allemande.

Fondatrice de la compagnie Tanztheater Wuppertal, en résidence à Wuppertal, elle est considérée comme l'une des principales figures de la danse contemporaine et de la danse-théâtre.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et formation[modifier | modifier le code]

Le bar-hôtel (devenu une pharmacie) de Solingen où Pina Bausch a grandi.

Pina Bausch est la troisième enfant d'August et Anita Bausch, gérants d'hôtel à Solingen où elle est née[1]. Elle décrit son enfance en soulignant qu'elle a « grandi dans un bistrot », où elle passait son temps sous les tables à observer les gens[1],[3], une activité qu'elle qualifie de « belle et captivante ». Déjà enfant elle prend des cours de danse et participe à de petits spectacles pour enfants et des opérettes.

Elle commence sa formation de danse à quinze ans à la Folkwang-Hochschule d'Essen[1], berceau de la danse-théâtre, dirigée par Kurt Jooss et influencée par Jean Cébron. En 1958, elle obtient son diplôme de danse de scène et pédagogie de la danse avec mention, ce qui lui vaut d'obtenir une bourse du DAAD (Office allemand d'échanges universitaires) pour partir étudier à la prestigieuse Juilliard School à New York[4]. À 19 ans, elle part pour les États-Unis où elle poursuit ses études avec plusieurs chorégraphes, dont José Limón et Antony Tudor. Elle travaille ensuite comme soliste pour des chorégraphes américains, notamment Paul Taylor. Elle finit sa formation au sein de la Dance Company de Paul Sanasardo et Donya Feuer et en 1961, elle est embauchée par le Metropolitan Opera de New York et rejoint le New American Ballet.

Début de carrière[modifier | modifier le code]

En 1962, Pina Bausch repart en Allemagne, rappelée par Kurt Jooss. Elle devient soliste du Folkwang-Ballett et assiste de plus en plus souvent Jooss dans ses chorégraphies. Au sein de cette formation, elle participe à de nombreuses tournées. En 1967, elle travaille avec le danseur et chorégraphe Jean Cébron et se produit en 1968 au Festival de Salzbourg. À partir de 1968, elle se met à la chorégraphie et prend la suite de Jooss en 1969, à la tête du "Folkwang Ballet" au sein de la Folkwang-Hochschule d'Essen jusqu'en 1973. L'École est alors dirigée par Hans Züllig et c'est Pina qui en assurera la direction de 1983 à 1989.

Pina Bausch avec Andrés Neumann et Matthias Schmiegelt en 1985.

Dès 1972, elle donne aussi des cours de danse moderne. Arno Wüstenhöfer, directeur du centre artistique Wuppertaler Bühnen, la convainc en 1973 de rejoindre la troupe et d'en assurer la direction en lui laissant une grande marge de manœuvre et en lui permettant d'engager des danseurs de la Folkwang-Hochschule. En 1972, elle rencontre Dominique Mercy aux États-Unis, et l'invite à rejoindre sa compagnie à Wuppertal en 1974, lui confiant alors les rôles principaux. Depuis, le centre artistique de la danse de Wuppertal porte son nom (Tanztheater Pina Bausch).

Aux origines de la danse-théâtre[modifier | modifier le code]

En 1976, lors d'une soirée consacrée à Bertolt Brecht et Kurt Weill (Sept péchés capitaux), Pina Bausch rompt définitivement avec les formes de danse conventionnelles en expérimentant de nouvelles formes de cet art. Elle introduit le concept de danse-théâtre ou Tanztheater sur la scène allemande et internationale, provoquant à ses débuts de nombreuses critiques[5]. Marquée par le modèle musical et littéraire que proposent les textes de Brecht, elle développe alors une technique de collage de scène de danse et de chant dans un ordre vague. L'année suivante, Pina Bausch chorégraphie dans cet esprit Barbe Bleue à partir d'un enregistrement du Château de Barbe-Bleue (1977) de Béla Bartók, puis Komm tanz mit mir (1977) et Renate quitte le pays (1977).

Mais c'est la création de la pièce emblématique Café Müller en 1978 qui sera à l'origine du succès et de la renommée de la chorégraphe de Wuppertal. En 1979, elle est invitée par Gérard Violette à la produire au Théâtre de la Ville à Paris qui dès lors sera une de ses scènes de prédilection, où elle a présenté plus de trente spectacles, dont de nombreuses créations mondiales[3],[4],[5].

Ce n'est qu'au début des années 1980, que les critiques parfois acerbes des œuvres de Bausch[réf. nécessaire] ont laissé place aux premiers signes de reconnaissance. La scène allemande du théâtre et de l'opéra est alors encore dominée par la danse classique et une méthode de travail strictement hiérarchique. C'est au début des années 1970 que des chorégraphes tels que Gerhard Bohner (1936-1992), Johann Kresnik (né en 1939) et Pina Bausch rompent avec les conventions et établissent progressivement la danse-théâtre comme un nouveau genre chorégraphique. L’une des caractéristiques centrales étant de se concentrer sur des sujets quotidiens en les incluant dans un contexte social.

En 1980, Pina Bausch est invitée pour la première fois au Berliner Theatertreffen pour son œuvre Arien. Elle connait également un succès croissant à l'étranger avec sa compagnie, le Tanztheater Wuppertal – qui devient le fleuron du ballet allemand, et une des compagnies allemandes les plus demandées au niveau international[4] –, notamment au Festival d'Avignon avec Nelken (1982). Un an plus tard en 1984, elle reçoit le prix de la critique allemande pour « le développement de nouvelles normes esthétiques allant bien au-delà de la scène de la danse allemande »[réf. nécessaire]. Vers 1985, lorsque Pina Bausch occupe le poste de directeur artistique du département de danse du Folkwang Hochschule, sa compagnie est considérée comme « la représentante et la plus importante du ballet ouest-allemand à l'étranger »[réf. nécessaire].

Reconnaissance internationale[modifier | modifier le code]

Pina Bausch et son ensemble se sont dès lors produits à l'étranger, le Tanztheater Wuppertal étant en tournée deux à trois mois par an, notamment avec l'aide des Instituts Goethe. Lors des fréquents séjours longs à l'étranger qu'elle fait, Pina Bausch s'inspire de son environnement – et de ses danseurs venant tous de pays différents – et développe de nouvelles créations en collaboration avec des danseurs et chorégraphes locaux. Durant une quinzaine d'années, elle crée ainsi des œuvres inspirées des grandes villes ou des pays du monde où elle séjourne, invitée avec sa compagnie en résidence afin de s'imprégner de l'atmosphère des lieux : Budapest et la Hongrie (Wiesenland), Palerme et la Sicile (Palermo, Palermo), Istanbul et la Turquie (Néfes), Tokyo et le Japon (Ten Chi), Lisbonne (Masurca Fogo), Hong Kong (Le Laveur de vitres), Madrid (Tanzabend II), Rome (Viktor en 1986 puis O Dido en 1999), Los Angeles, et le Texas (Austin) (Nur du), Séoul et la Corée du Sud (Rough).

En , la créatrice a célébré le 25e anniversaire de son ensemble avec une rétrospective de ses pièces à succès au cours d'un grand festival de danse durant plusieurs semaines, réunissant 428 artistes de 31 pays. À l'occasion du 30e anniversaire du Tanztheater Wuppertal à l'automne 2004, des chorégraphies de Sasha Waltz, Akram Khan, Sidi Larbi Cherkaoui et Anne Teresa De Keersmaeker ont été montrées.

Pina Bausch meurt le à l'âge de 68 ans, cinq jours après avoir appris qu'elle souffrait d'un cancer généralisé[3].

Langage chorégraphique de Pina Bausch[modifier | modifier le code]

Théorie et style[modifier | modifier le code]

Nelken - Les Œillets (1982) de Pina Bausch en 2005.

Contrairement à ses contemporains, Pina Bausch travaille non pas par rapport à des formes à reproduire, des pas bien définis, mais par rapport à l'anatomie du corps de chacun, aux possibilités qui sont données ou non aux corps. Elle interroge ses danseurs pendant tout le processus de création et creuse la vie de chacun, leur passé, pour les faire danser. Elle dénonce les codes de la séduction, la solitude dans le couple et travaille sur la communication dans les rapports hommes-femmes : comme l'indique Alain Mons « avec Pina Bausch, le corps est traité essentiellement comme apparition, surgissement inattendu et sauvage[6]. »

C'est une vision très pessimiste qui s'exprime par des petits gestes anodins répétés, ou par l'accumulation des danseurs sur scène. Souvent, dans ses spectacles, une femme reste impassible et engage une rupture ou une transition vers une autre scène. Les « rondes à la Pina Bausch » désignent ces petits gestes repris par les hommes ou les femmes ou les deux, une sorte de signature, même si elle les utilise moins en fin de carrière. Une autre marque est la fluidité qu'elle développe sur le haut du corps, induisant de grands mouvements de bras, la souplesse du buste, et des jeux récurrents avec les cheveux souvent très longs de ses danseuses. C'est un des exemples de langage ou de style par lesquels les chorégraphes ou les danseurs ont fait exister une autre danse.

Ses spectacles mêlent la parole et le jeu d'acteur à la danse, c'est pourquoi Pina Bausch a été très appréciée des gens de théâtre, peut-être avant ceux de la danse[3]. Les critiques ont tout d'abord comparé son approche chorégraphique et scénique à l'opéra, au ballet, puis vers 1975-1976, le terme de « Tanztheater » (théâtre de danse) s'est imposé pour qualifier son travail. Dans Café Müller, elle a travaillé sur son passé de jeune fille dans le café de ses parents en Allemagne. La fluidité du haut du corps balloté entre en collision avec des changements de tonus. La danseuse reste imperturbable par rapport à ce qui se passe autour d'elle, elle suit sa ligne tracée. Les personnages se croisent, nos souvenirs personnels interfèrent, et de la scène se dégage l'émotion intense de la solitude.

Scénographie[modifier | modifier le code]

Nelken - Les Œillets (1982) de Pina Bausch en 2005.

Dans l’attention aux détails, ses chorégraphies organisées le plus généralement sous forme de petites scènes décrivent les émotions, notamment dans les rapports entre les hommes et les femmes, souvent teints d'érotisme léger. Un autre aspect central du travail de Pina Bausch réside dans une recherche scénographique très élaborée et généralement particulièrement spectaculaire (montagne de fleurs, champs d'œillets, parois végétales, bateau, rochers massifs, rivières et cataractes d'eau…) pour une salle de spectacles, composée depuis 1980 par Peter Pabst. À cela s'associent les longues robes soyeuses et colorées des danseuses et les stricts costumes deux-pièces ou chemises flottantes des hommes, pour les costumes créés par Marion Cito qui participent de la signature de la chorégraphe. Ses pièces sont également marquées par les musiques du monde[1].

Elle travailla souvent en coordination avec son maître de ballet Alfredo Corvino, élève de quelques grands maîtres de l'expressionnisme, et son danseur historique et ami Dominique Mercy.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Des danseurs du Sacre du Printemps(2009)
  • Fritz (création le )
  • Iphigenie auf Tauris - Iphigénie en Tauride de Gluck (création le )
  • Zwei Krawatten - Deux cravates (création le )
  • Ich bring dich um die Ecke… - Adagio - Fünf Lieder von Gustav Mahler (création le )
  • Orpheus und Eurydike - Orphée et Eurydice de Gluck (création le )
  • Frühlingsopfer (Wind von West - Der zweite Frühling) - Le Sacre du printemps (création le )
  • Die sieben Todsünden - Les Sept Péchés capitaux des petits bourgeois (création le )
  • Blaubart - Beim Anhören einer Tonbandaufnahme von Béla Bartóks Oper „Herzogs Blaubarts Burg“ - Barbe-Bleue - En écoutant un enregistrement de l'opéra de Béla Bartók (création le )
  • Komm tanz mit mir - Viens danse avec moi (création le )
  • Renate wandert aus - Renate s'en va (création le )
  • Er nimmt sie an der Hand und führt sie in das Schloß, die anderen folgen - Il la prend par la main et la conduit au château, les autres suivent (création le ), reprise en 2019[7].
  • Café Müller (création le )
  • Kontakthof (création le )
  • Arien (création le )
  • Keuschheitslegende - La Légende de la chasteté (création le )
  • 1980 - Ein Stück von Pina Bausch - Une pièce de Pina Bausch (création le )
  • Bandoneon (création le )
  • Walzer - Valses (création le )
  • Nelken - Les Œillets (création le )
  • Auf dem Gebirge hat man ein Geschrei gehört - Sur la montagne on entendit un hurlement (création le )
  • Two Cigarettes in the Dark (création le )
  • Viktor (création le )
  • Ahnen - Les Ancêtres (création le )
  • Die Klage der Kaiserin (Kinofilm) - La Plainte de l'impératrice (film) (sortie en 1989)
  • Palermo, Palermo (création le )
  • Tanzabend II (Madrid) - Soirée de danse II (Madrid) (création le )
  • Das Stück mit dem Schiff - La Pièce au bateau (création le )
  • Ein Trauerspiel - Une tragédie (création le )
  • Danzón (création le )
  • Nur Du - Only you - Seulement toi (création le )
  • Der Fensterputzer - Le Laveur de vitres (création le )
  • Masurca Fogo (création le )
  • O Dido (création le )
  • Kontakthof mit Damen und Herren ab '65 - Kontakthof pour dames et messieurs de 65 ans et plus (création le )
  • Wiesenland - Terre verte (création le )
  • Água (création le )
  • Für die Kinder von gestern, heute und morgen - Pour les enfants d'hier, d'aujourd'hui et de demain (création le )
  • Nefés (création le )
  • Ten Chi (création le )
  • Rough Cut (création le )
  • Vollmond - Pleine Lune (création le )
  • Bamboo Blues - (création le )
  • Sweet Mambo - (création le )
  • Kontakthof pour adolescents de 14 ans et plus - (création en novembre 2008)
  • ...Como el musguito en la piedra, ay si, si, si... - (création le )

Distinctions et récompenses[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Pina Bausch fut également l'héroïne de Federico Fellini dans son film E la nave va de 1982, où elle interprétait le rôle d'une princesse aveugle, rappelant son rôle d'aveugle dans Café Müller[3]. La cinéaste Chantal Akerman a réalisé en 1983 le documentaire Un jour Pina a demandé... sur le travail de Pina Bausch. Pina Bausch a également été choisie par son ami le metteur en scène espagnol Pedro Almodóvar pour danser son célèbre Café Müller en introduction de son film Parle avec elle en 2001; on y voit également, à la fin, une scène du spectacle Masurca Fogo.

La cinéaste Lee Yanor a réalisé un « documentaire portrait » de Pina Bausch, Coffee with Pina, où l'on voit Pina reprendre son solo de Danzon par amitié pour Lee Yanor ; on la voit également dans des vidéos personnelles dansant avec un cheval que lui avait offert son ami Bartabas.

Pina Bausch réalisa également un film La Plainte de l'impératrice en 1989[3].

La chorégraphe, qui avait toute sa vie refusé la captation vidéo de ses spectacles, ne laisse que deux témoignages visuels de son travail. L'un à travers le film produit par François Duplat pour Bel Air Media, à savoir la reprise à l'Opéra de Paris en 2008 de l'opéra dansé Orphée et Eurydice (Pina Bausch) de Gluck. L'autre à travers la reprise de Kontakthof d'une part dans une version avec des sexagénaires qui n'ont jamais été des danseurs, et d'autre part dans une seconde version avec le film documentaire Les Rêves dansants (2010) d'Anne Linsel et Rainer Hoffmann, tourné en 2008, qui présente le processus de création de cette chorégraphe « avec des adolescents de plus de 14 ans ».

Le , sort en France le film tourné en 3D Pina de Wim Wenders en hommage à la chorégraphe, tourné après son décès, et présentant un grand nombre de reprises de ses chorégraphies filmées dans des lieux originaux.

Le , sort en France le documentaire de Florian Heinzen-Ziob, Dancing Pina.

Hommages[modifier | modifier le code]

En 2019 un centre Socio Culturel du 12eme arrondissement de Paris est rebaptisé pour porter son nom, le Centre Paris Anim Pina Bausch

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Dominique Frétard, « Pina Bausch, exercices d'admiration », Le Monde, 13 juin 2008.
  2. « Mort de la chorégraphe Pina Bausch », AFP-Le Figaro, 30 juin 2009.
  3. a b c d e et f Rosita Boisseau, « Pina Bausch, danseuse et chorégraphe allemande », Le Monde, 1er juillet 2009.
  4. a b et c (en) « Pina Bausch, German Choreographer, Dies at 68 », The New York Times, 30 juin 2009.
  5. a et b « Pina Bausch n'est plus », Libération du 1er juillet 2009.
  6. Alain Mons, « Le corps dérobé », Terrain, no 35,‎ , p. 109–124 (ISSN 0760-5668 et 1777-5450, lire en ligne)
  7. « Danse : Pina Bausch revisite la sauvagerie de Lady MacBeth », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. (it) « VII Edizione », sur Premio Europa per il Teatro (consulté le )
  9. « Prix Europe pour le Théâtre - VIIème Edition - Motivations », sur archivio.premioeuropa.org (consulté le )
  10. Arts plastiques Paris 8, Rencontre avec Dominique de Beir, 13 décembre 2000
  11. Orphée et Eurydice: Pina for ever par Anne Bavelier dans Le Figaro du 31 janvier 2012.
  12. « patios de paris », sur Wiki Gen Web
  13. « Relevé de délibérations du conseil d'administration », sur Université Bordeaux Montaigne, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Leonetta Bentivoglio (textes) et Francesco Carbone (photos), Pina Bausch vous appelle, traduction française de Leonor Baldaque, L'Arche, Paris, 2007, 182 p. (ISBN 978-2-85181-650-4)
  • Brigitte Gauthier (textes) et Guy Delahaye (photos), Le langage chorégraphique de Pina Bausch, L'Arche, Paris, 2009, 213 p. (ISBN 978-2-85181-689-4)
  • Raphaël de Gubernatis, Leonetta Bentivoglio (textes) et Guy Delahaye (photos), Pina Bausch, Solin, Malakoff, 1986, 199 p. (ISBN 2-85376-057-5) édité erroné (BNF 34878413)
  • Norbert Servos (textes) et Maarten Vanden Abeele, Francesco Carbone, Gert Weigelt (photos), Pina Bausch ou L'art de dresser un poisson rouge, traduit de l'allemand par Dominique Le Parc, L'Arche, Paris, 2001, 353 p. (ISBN 2-85181-501-6)
  • Pina Bausch : Delahaye par Pina Bausch et Jean-Marc Adolphe, Actes Sud, 2007, (ISBN 978-2742764112).
  • Pina Bausch, Kontakthof, with Ladies and Gentlemen over "65", DVD et livret en français, anglais, italien et allemand, L'Arche, Paris, 2007, 144 p. (ISBN 2-85181-649-7)
  • Pina Bausch, Café Müller, DVD et livret en français, anglais et allemand, L'Arche, Paris, 2010, 96 p. (ISBN 2-85181-727-2)
  • Pina Bausch, La Plainte de l'Impératrice, DVD et livret en français, anglais et allemand, L'Arche, Paris, 2011, 96 p. (ISBN 2-85181-756-6)
  • Pina Bausch, Igor Stravinsky, Le Sacre du printemps, DVD et livret en français, anglais et allemand, L'Arche, Paris, 2012, 96 p. (ISBN 978-2-85181-774-7) (BNF 42656089)
  • Comme une épine dans l’œil - La Plainte de l'impératrice de Pina Bausch, sous la direction de Dominique Frétard, L'Arche, Paris, 2012, 192 p. (ISBN 9782851817624)
  • Marges et territoires chorégraphiques de Pina Bausch, sous la direction de Hélène Camarade et Marie-Lise Paoli, L'Arche, Paris, 2013, 353 p. (ISBN 978-2-85181-804-1)
  • Alessandro Martinez, Sur les traces de Pina-Tracing Pina's footsteps, (traduction : Bachelier S., Devalier F., Garkisch C), ed. Premio Europa per il Teatro, 2002, 432 p. (ISBN 978-8-8901-0140-3)

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