Aller au contenu

« Network centric warfare » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Nodulation (discuter | contributions)
m retrait de lien externes dans le corps de l'article
m Langue du titre, modèle lang
 
(32 versions intermédiaires par 17 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{langue du titre|en}}
{{Ébauche|militaire|Forces armées des États-Unis}}
Le '''''network centric warfare''''' est un concept popularisé sous le nom de ''guerre en réseau'' et qui est apparu à la fin du {{XXe siècle}} dans les [[doctrine militaire|doctrines]] [[militaire]]s. Terme d'origine [[États-Unis|américaine]], il décrit une manière de conduire des [[Opération militaire|opérations militaires]] en exploitant les capacités des [[systèmes d'informations]] et des réseaux disponibles à cette époque. L'évolution principale par rapport aux doctrines antérieures concerne le partage de l'[[information]].
'''''{{lang|en|Network centric warfare}}''''' est un concept popularisé sous le nom de ''guerre en réseau'' et qui est apparu à la fin du {{s-|XX}} dans les [[doctrine militaire|doctrines militaires]]. Terme d'origine [[États-Unis|américaine]], il décrit une manière de conduire des [[Opération militaire|opérations militaires]] en exploitant les capacités des [[systèmes d'informations]] et des réseaux disponibles à cette époque. L'évolution principale par rapport aux doctrines antérieures concerne le partage de l'[[information]].


Il s'agit de la capacité de relier entre elles les différentes armées ([[armée de terre|terre]], [[Marine militaire|marine]], [[Force aérienne|air]]) ainsi que les armées de pays alliés, de récupérer des informations grâce à des [[drone]]s, des [[Satellite artificiel|satellites]], de les diffuser en temps réel aux unités afin de frapper plus vite et plus précisément.
Il s'agit de la capacité de relier entre elles les différentes armées ([[armée de terre|terre]], [[Marine militaire|marine]], [[Force aérienne|air]]) ainsi que les armées de pays alliés, de récupérer des informations grâce à des [[drone]]s et [[Satellite artificiel|satellites]], et de les diffuser en temps réel aux unités afin de frapper plus vite et plus précisément.


Le concept ''network centric'' s'est élargi depuis plusieurs années au domaine civil aux [[États-Unis]], et appuie aujourd'hui l'influence américaine dans les grandes entreprises et organisations internationales.
Le concept ''{{lang|en|network centric}}'' s'est élargi depuis au domaine civil aux [[États-Unis]], et appuie aujourd'hui l'influence américaine dans les grandes entreprises et organisations internationales.


== Historique ==
== Historique ==
Le ''{{lang|en|network centric warfare}}'' est apparu aux [[États-Unis]] durant la [[Guerre du Golfe (1990-1991)|première guerre du Golfe]] en 1991. Le concept ''{{lang|en|network-centric}}'' (« centré sur le réseau »), initialement développé par [[International Business Machines Corporation|IBM]] et [[Boeing]], s'est d'abord étendu à tout un consortium d'industriels, essentiellement américains, de l'informatique et de l'armement<ref>{{lien web |langue=en |titre=คาสิโนออนไลน์ ufabetae ครบ จบ ทุกการเดิมพัน แทงบอล สล็อต |url=http://www.ncoic.org |site=คาสิโนออนไลน์ เดิมพันออนไลน์ แทงบอล… |consulté le=17-04-2023}}.</ref> :

Le ''network centric warfare'' est apparu aux [[États-Unis]] durant la [[Guerre du Golfe (1990-1991)|première guerre du Golfe]] en [[1991]]. Le concept ''network-centric'', initialement développé par [[International Business Machines Corporation|IBM]] et [[Boeing]], s'est d'abord étendu à tout un consortium d'industriels, essentiellement américains, de l'informatique et de l'armement <ref>http://www.ncoic.org</ref>:


== Principe ==
== Principe ==

=== Échanges entre les armées ===
=== Échanges entre les armées ===
[[File:Four layers of the networks of the US Forces.png|thumb|right|Le réseau des forces armées US se décompose en 4 couches]]
[[Fichier:Four layers of the networks of the US Forces.png|vignette|droite|Le réseau des forces armées US se décompose en 4 couches]]


L'échange d’informations entre les intervenants est obtenu au moyen d’un [[réseau numérique]] et réduit les délais entre une demande et son exécution.
L'échange d’informations entre les intervenants est obtenu au moyen d’un [[réseau numérique]] et réduit les délais entre une demande et son exécution.


Exemples d'application de ce concept au niveau tactique:
Exemples d'application de ce concept au niveau tactique :


Le temps d’attente entre une demande d'[[close air support|appui-feu aérien]] et sa réalisation a été réduit de 90 minutes, en moyenne, durant la [[guerre d'Afghanistan (2001)|guerre d'Afghanistan]] en 2001/2002 à un peu moins de 20 minutes durant la [[guerre d'Irak]] à partir de 2003. Dans certains cas, les attaques se sont déroulées 12 minutes après la demande, poussant l’[[US Air Force]] à déclarer qu’elle entendait, pour les opérations futures, passer en dessous du « single digit », c'est-à-dire mener ses frappes moins de 10 minutes après un appel <ref>{{fr}} [http://www.stratisc.org/86_3.htm La Network-Centric Warfare : de son développement à Iraqi Freedom], Alain De Neve et [[Joseph Henrotin]], 2005</ref>{{,}}<ref> {{en}} [http://www.airforce-magazine.com/MagazineArchive/Documents/2003/March%202003/0303killchain.pdf Air Force Magazine : The goal is to put weapons on time sensitive targets in “single-digit” minutes.]</Ref>.
Le temps d’attente entre une demande d'[[Appui aérien rapproché|appui-feu aérien]] et sa réalisation a été réduit de 90 minutes, en moyenne, durant la [[guerre d'Afghanistan (2001)|guerre d'Afghanistan]] en 2001/2002 à un peu moins de 20 minutes durant la [[guerre d'Irak]] à partir de 2003. Dans certains cas, les attaques se sont déroulées 12 minutes après la demande, poussant l’[[US Air Force]] à déclarer qu’elle entendait, pour les opérations futures, passer au « single digit », c'est-à-dire mener ses frappes moins de 10 minutes après un appel<ref>{{fr}} {{lien brisé|url=http://www.stratisc.org/86_3.htm |titre=La Network-Centric Warfare : de son développement à Iraqi Freedom }}, Alain De Neve et [[Joseph Henrotin]], 2005</ref>{{,}}<ref>{{lien brisé|langue=en|url=http://www.airforce-magazine.com/MagazineArchive/Documents/2003/March%202003/0303killchain.pdf |titre=Air Force Magazine : The goal is to put weapons on time sensitive targets in “single-digit” minutes. }}</ref>.


Un [[avion de reconnaissance ou de surveillance]] repérant un adversaire peut prendre le contrôle d'un [[missile air-air]] tiré depuis un [[avion de chasse]], qui n'utilisant pas son [[radar]], peut s'approcher sans être repéré.
Un [[avion de reconnaissance ou de surveillance]] repérant un adversaire peut prendre le contrôle d'un [[missile air-air]] tiré depuis un [[avion de chasse]], qui n'utilisant pas son [[radar]], peut s'approcher sans être repéré.
Ligne 28 : Ligne 26 :


=== Stratégie données en réseau-centré ===
=== Stratégie données en réseau-centré ===
La ''network-centric data strategy'' (NCDS, 2003) définit trois éléments clés<ref>[http://www.defenselink.mil/cio-nii/docs/Net-Centric-Data-Strategy-2003-05-092.pdf Net-Centric Data Strategy], mai [[2003 en informatique|2003]]</ref> :

La ''net-centric data strategy'' (NCDS, 2003) définit trois éléments clés<ref>[http://www.defenselink.mil/cio-nii/docs/Net-Centric-Data-Strategy-2003-05-092.pdf Net-Centric Data Strategy], mai [[2003 en informatique|2003]]</ref> :
* les [[communautés d'intérêt]] ;
* les [[communautés d'intérêt]] ;
* les standards de [[métadonnée]]s ;
* les [[standards de métadonnées]] ;
* les services d'entreprise ''[[Global Information Grid]]''.
* les services d'entreprise ''[[Global Information Grid]]''.


Ligne 45 : Ligne 42 :
== En France et au Canada ==
== En France et au Canada ==
{{Article détaillé|Numérisation de l'espace de bataille}}
{{Article détaillé|Numérisation de l'espace de bataille}}
Les industriels et spécialistes français parlent de '''combat en réseau infocentré''' mais pour le [[ministère de la Défense (France)|ministère français de la défense]], l’appellation retenue n’est pas technologique, mais opérationnelle.
Les industriels et spécialistes français parlent de ''combat en réseau infocentré'' mais pour le [[Ministère des Armées|ministère français des Armées]], l’appellation retenue n’est pas technologique, mais opérationnelle.


On parle alors de '''bulle opérationnelle aéroterrestre''' (BOA), qui suggère un théâtre d’opérations où les actions terrestres et aériennes se prêtent assistance.
On parle alors de ''bulle opérationnelle aéroterrestre'' (BOA), qui suggère un théâtre d’opérations où les actions terrestres et aériennes se prêtent assistance.


En France, le concept réseau centré est limité au domaine militaire. Il n'y a pratiquement pas d'applications civiles (voir ci-dessous).
En France, le concept réseau centré est limité au domaine militaire. Il n'y a pratiquement pas d'applications civiles (voir ci-dessous).


Les [[forces armées canadiennes]] utilisent le terme '''guerre axée sur les réseaux'''.
Les [[forces armées canadiennes]] utilisent le terme ''guerre axée sur les réseaux''.


== Applications civiles ==
== Applications civiles ==
{{Article détaillé|:en:Network Centric Operations Industry Consortium}}


Il est apparu après la [[Guerre du Golfe (1990-1991)|première guerre du Golfe]] que la guerre en réseau ne concernait pas seulement le champ de bataille lui-même, mais également la préparation des opérations militaires bien avant la bataille. Le concept réseau-centré s'est ainsi naturellement étendu aux domaines de l'ordonnancement, de la logistique, et de la gestion. On parle donc d'opérations réseau-centré (en anglais ''network centric operations'', NCO) pour les entreprises du secteur de l'armement.
Il est apparu après la [[Guerre du Golfe (1990-1991)|première guerre du Golfe]] que la guerre en réseau ne concernait pas seulement le champ de bataille lui-même, mais également la préparation des opérations militaires bien avant la bataille. Le concept réseau-centré s'est ainsi naturellement étendu aux domaines de l'ordonnancement, de la logistique, et de la gestion. On parle donc d'opérations réseau-centré (en anglais ''network centric operations'', NCO) pour les entreprises du secteur de l'armement.


Par la suite, le concept a été élargi progressivement aux États-Unis à toutes les entreprises des [[secteurs économiques]] [[stratégique]]s comme l'[[énergie]], qui utilisent des [[réseaux informatiques]] étendus à travers le [[monde (univers)|monde]].
Par la suite, le concept a été élargi progressivement aux États-Unis à toutes les entreprises des [[secteurs économiques]] [[stratégique]]s comme l'[[énergie]], qui utilisent des [[réseaux informatiques]] étendus à travers le [[monde (univers)|monde]]. Il permet de développer le partage d'information entre différentes [[communautés d'intérêt]] pour améliorer leur productivité, leur interactivité, leur sûreté et leur sécurité<ref>[https://www.ncoic.org/ Network Centric Operation Industry Consortium]</ref>.


Les systèmes réseau centrés sont caractérisés par la présence de [[salles d'opérations|salles de commandement]] (quelquefois appelées ''war rooms''), où des installations informatiques permettent de prendre des décisions très rapidement. Des informations sont projetées à partir du système informatique central sur un grand écran, et les participants à la réunion peuvent répondre à des questions à partir de [[postes de travail]] individuels.
Les systèmes réseau centrés sont caractérisés par la présence de [[salles d'opérations|salles de commandement]] (quelquefois appelées ''war rooms''), où des installations informatiques permettent de prendre des décisions très rapidement. Des informations sont projetées à partir du système informatique central sur un grand écran, et les participants à la réunion peuvent répondre à des questions à partir de [[postes de travail]] individuels<ref>Charles H. Sinex, Trena C. Lilly, and Margaret A. Harlow, « Using the War Room Process To Explore Network-Centric Warfare », 2000, [https://www.jhuapl.edu/techdigest/TD/td2103/sinex.pdf lire en ligne]</ref>.


[[Claude Revel]] et Éric Denécé décrivent comment le [[gouvernement]] des [[États-Unis]] appuie les entreprises américaines à l'[[exportation]] avec une politique d'« ''advocacy'' », en employant de nouveaux concepts de [[technologies de l'information]] <ref> Claude Revel et Éric Denécé, ''l'autre guerre des États-Unis - Économie : les secrets d'une machine de conquête </ref>.
[[Claude Revel]] et Éric Denécé décrivent comment le [[gouvernement]] des [[États-Unis]] appuie les entreprises américaines à l'[[exportation]] avec une politique d'« ''advocacy'' », en employant de nouveaux concepts de [[technologies de l'information]]<ref>[[Claude Revel]] et Éric Denécé, ''l'autre guerre des États-Unis - Économie : les secrets d'une machine de conquête</ref>.


Les applications civiles du concept réseau centré sont pour l'instant réservées aux entreprises américaines et britanniques, à quelques entreprises japonaises, mais ne sont pas encore connues des entreprises françaises, à une exception près.
Les applications civiles du concept réseau centré sont pour l'instant réservées aux entreprises américaines et britanniques, à quelques entreprises japonaises, mais ne sont pas encore connues des entreprises françaises, à une exception près.


== Programmation informatique ==
== Programmation informatique ==

Cette stratégie a une traduction dans la [[gestion des données]].
Cette stratégie a une traduction dans la [[gestion des données]].


Ligne 74 : Ligne 71 :


== Sécurité ==
== Sécurité ==

Le mouvement des Opérations réseaux-centrés et des interconnexions de nombreux systèmes militaires vers un Réseau d'Information Global (GIG) va accroître le besoin en [[sécurité à niveau multiple]] (MLS).
Le mouvement des Opérations réseaux-centrés et des interconnexions de nombreux systèmes militaires vers un Réseau d'Information Global (GIG) va accroître le besoin en [[sécurité à niveau multiple]] (MLS).


Ligne 80 : Ligne 76 :


== Experts ==
== Experts ==
* {{drapeau|France}} [[Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes]]

* {{drapeau|France}} [[Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes]]
* {{drapeau|Allemagne}} [[Université Otto von Guericke de Magdebourg]]
* {{drapeau|Allemagne}} [[Université Otto von Guericke de Magdebourg]]
* {{drapeau|Allemagne}} {{lien|Université de Lübeck|lang=de|trad=Universität zu Lübeck}}
* {{drapeau|Allemagne}} [[Université de Lübeck]]
* {{drapeau|Allemagne}} [[Université Humboldt de Berlin]]
* {{drapeau|Allemagne}} [[Université Humboldt de Berlin]]
* {{drapeau|Allemagne}} [[Université technique de Munich]]
* {{drapeau|Allemagne}} [[Université technique de Munich]]
Ligne 91 : Ligne 86 :
* {{drapeau|Japon}} [[Université d'Osaka]]
* {{drapeau|Japon}} [[Université d'Osaka]]


== Voir aussi ==
== Notes et références ==
{{Références}}


== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
{{colonnes|nombre=2|
* [[Stratégie de puissance]]
* [[Cadre d'architecture]]
* [[Cadre d'architecture]]
* [[C4ISR]]
* [[C4ISR]]
Ligne 101 : Ligne 101 :
* [[Liaison 22]]
* [[Liaison 22]]
* [[Guerre moderne]]
* [[Guerre moderne]]
* [[Soft power]]
}}


== Bibliographie ==
=== Bibliographie ===
* ''L'autre guerre des États-Unis : économie, les secrets d'une machine de conquête'', [[Claude Revel]] et Éric Denécé, Robert Laffont, [[2005]], {{ISBN|2-221-10368-8}}.

* ''[http://www.bief.org/index.cfm?fuseaction=C.Titre&Tid=27051&E=331 La guerre en réseau au XXIe siècle : Internet sur les champs de bataille]'', Jean-Pierre Maulny, Paris, Éditions du Félin, [[2006]], {{ISBN|2-86645-620-3}}
* ''L'autre guerre des États-Unis : économie, les secrets d'une machine de conquête'', [[Claude Revel]] et Éric Denécé, Robert Laffont, [[2005]], ISBN 2-221-10368-8.
* Alain De Neve et Joseph Henrotin, "La Network Centric Warfare", ''Stratégique'', n°86, avril [[2006]]. Sans doute l'approche la plus complète du concept, et de ses limites en français.
* ''[http://www.bief.org/index.cfm?fuseaction=C.Titre&Tid=27051&E=331 La guerre en réseau au XXIe siècle : Internet sur les champs de bataille]'', Jean-Pierre Maulny, Paris, Éditions du Félin, [[2006]], ISBN 2-86645-620-3
* Alain De Neve et Joseph Henrotin, "La Network Centric Warfare", ''Stratégique'', n°86, avril [[2006]]. Sans doute l'approche la plus complète du concept, et de ses limites en français.
* Les différentes éditions du magazine ''Défense et Sécurité Internationale'', en particulier une interview du général [[Vincent Desportes]], directeur du [[centre de doctrine et d'emploi des forces]] (armée de terre) dans le n°20.
* Les différentes éditions du magazine ''Défense et Sécurité Internationale'', en particulier une interview du général [[Vincent Desportes]], directeur du [[centre de doctrine et d'emploi des forces]] (armée de terre) dans le n°20.


== Références ==
=== Liens externes ===
* {{Autorité}}

* {{Bases}}
<references />
* {{Dictionnaires}}

== Liens externes ==

'''Sites francophones'''
* {{fr}} [http://www.defense.gouv.fr/sites/dga/votre_espace/presse/dossiers/la_bulle_operationnelle_aeroterrestre_boa La bulle opérationnelle aéroterrestre, site du ministère français de la Défense]
* {{fr}} [http://www.drdc-rddc.gc.ca/publications/issues/issues14_f.asp Article sur la guerre axé sur les réseaux, gouvernement canadien]
* {{fr}} {{PDF}} [http://www.chear.defense.gouv.fr/fr/cahiers_chear/session_nationale/sn41/pdef/41_sn_rap_com_8.pdf ''L'impact du concept d'opérations réseaux centrées sur les capacités de notre futur appareil de défense'', Centre des Hautes Études de l'Armement]

'''Sites anglophones'''
* {{en}} [http://ncow.nps.edu/wiki/index.php/Main_Page NCOW Wiki]
* {{en}} [http://www.dau.mil/pubs/arq/2005arq/2005arq-39/Zenishek.pdf Net-Centric Warfare and its impact on system-of-systems, LT Col Steven G. Zenishek, USAF, et Dr. David Uzechak] (NCW et son impact sur les [[systèmes de systèmes]]
* {{en}} [http://www.ncoic.org Consortium Network Centric Operations] (2005)
* {{en}} [http://www.ncoic.org Consortium Network Centric Operations] (2005)
* {{en}} [http://www.disa.mil/ Defense Information Systems Agency, Département de la Défense des États-Unis]
* {{en}} [http://net-centric.info/files/2005-11-15%20Risacher%20to%20Training%20COI.ppt Implementing the net-centric data strategy using communities of interest], 15 novembre [[2005]]


{{Palette|Guerre}}
{{Portail|Télécommunications|Forces armées des États-Unis}}
{{Portail|Télécommunications|Forces armées des États-Unis}}



Dernière version du 5 février 2024 à 12:08

Network centric warfare est un concept popularisé sous le nom de guerre en réseau et qui est apparu à la fin du XXe siècle dans les doctrines militaires. Terme d'origine américaine, il décrit une manière de conduire des opérations militaires en exploitant les capacités des systèmes d'informations et des réseaux disponibles à cette époque. L'évolution principale par rapport aux doctrines antérieures concerne le partage de l'information.

Il s'agit de la capacité de relier entre elles les différentes armées (terre, marine, air) ainsi que les armées de pays alliés, de récupérer des informations grâce à des drones et satellites, et de les diffuser en temps réel aux unités afin de frapper plus vite et plus précisément.

Le concept network centric s'est élargi depuis au domaine civil aux États-Unis, et appuie aujourd'hui l'influence américaine dans les grandes entreprises et organisations internationales.

Historique[modifier | modifier le code]

Le network centric warfare est apparu aux États-Unis durant la première guerre du Golfe en 1991. Le concept network-centric (« centré sur le réseau »), initialement développé par IBM et Boeing, s'est d'abord étendu à tout un consortium d'industriels, essentiellement américains, de l'informatique et de l'armement[1] :

Principe[modifier | modifier le code]

Échanges entre les armées[modifier | modifier le code]

Le réseau des forces armées US se décompose en 4 couches

L'échange d’informations entre les intervenants est obtenu au moyen d’un réseau numérique et réduit les délais entre une demande et son exécution.

Exemples d'application de ce concept au niveau tactique :

Le temps d’attente entre une demande d'appui-feu aérien et sa réalisation a été réduit de 90 minutes, en moyenne, durant la guerre d'Afghanistan en 2001/2002 à un peu moins de 20 minutes durant la guerre d'Irak à partir de 2003. Dans certains cas, les attaques se sont déroulées 12 minutes après la demande, poussant l’US Air Force à déclarer qu’elle entendait, pour les opérations futures, passer au « single digit », c'est-à-dire mener ses frappes moins de 10 minutes après un appel[2],[3].

Un avion de reconnaissance ou de surveillance repérant un adversaire peut prendre le contrôle d'un missile air-air tiré depuis un avion de chasse, qui n'utilisant pas son radar, peut s'approcher sans être repéré.

Un navire comme les futurs Littoral combat ship décelant un missile mer-mer peut prendre les commandes des systèmes d'armes d'un autre bâtiment se trouvant à proximité de la cible.

Cela est rendu possible par la mise en œuvre des liaisons de données tactiques de «série-J» comme la Liaison 16, et de l'IDM (Improved Data Modem).

Stratégie données en réseau-centré[modifier | modifier le code]

La network-centric data strategy (NCDS, 2003) définit trois éléments clés[4] :

NCDS introduit sept objectifs aux données :

  • visible ;
  • accessible ;
  • gestion institutionnalisée des données ;
  • compréhensible ;
  • fiable ;
  • interopérable ;
  • répondant aux besoins des utilisateurs.

En France et au Canada[modifier | modifier le code]

Les industriels et spécialistes français parlent de combat en réseau infocentré mais pour le ministère français des Armées, l’appellation retenue n’est pas technologique, mais opérationnelle.

On parle alors de bulle opérationnelle aéroterrestre (BOA), qui suggère un théâtre d’opérations où les actions terrestres et aériennes se prêtent assistance.

En France, le concept réseau centré est limité au domaine militaire. Il n'y a pratiquement pas d'applications civiles (voir ci-dessous).

Les forces armées canadiennes utilisent le terme guerre axée sur les réseaux.

Applications civiles[modifier | modifier le code]

Il est apparu après la première guerre du Golfe que la guerre en réseau ne concernait pas seulement le champ de bataille lui-même, mais également la préparation des opérations militaires bien avant la bataille. Le concept réseau-centré s'est ainsi naturellement étendu aux domaines de l'ordonnancement, de la logistique, et de la gestion. On parle donc d'opérations réseau-centré (en anglais network centric operations, NCO) pour les entreprises du secteur de l'armement.

Par la suite, le concept a été élargi progressivement aux États-Unis à toutes les entreprises des secteurs économiques stratégiques comme l'énergie, qui utilisent des réseaux informatiques étendus à travers le monde. Il permet de développer le partage d'information entre différentes communautés d'intérêt pour améliorer leur productivité, leur interactivité, leur sûreté et leur sécurité[5].

Les systèmes réseau centrés sont caractérisés par la présence de salles de commandement (quelquefois appelées war rooms), où des installations informatiques permettent de prendre des décisions très rapidement. Des informations sont projetées à partir du système informatique central sur un grand écran, et les participants à la réunion peuvent répondre à des questions à partir de postes de travail individuels[6].

Claude Revel et Éric Denécé décrivent comment le gouvernement des États-Unis appuie les entreprises américaines à l'exportation avec une politique d'« advocacy », en employant de nouveaux concepts de technologies de l'information[7].

Les applications civiles du concept réseau centré sont pour l'instant réservées aux entreprises américaines et britanniques, à quelques entreprises japonaises, mais ne sont pas encore connues des entreprises françaises, à une exception près.

Programmation informatique[modifier | modifier le code]

Cette stratégie a une traduction dans la gestion des données.

En particulier, il est vital d'utiliser des métadonnées (catalogues, registres de métadonnées), afin de faciliter la recherche et le partage d'information.

Eric J. Miller emploie les métadonnées du Dublin Core.

Sécurité[modifier | modifier le code]

Le mouvement des Opérations réseaux-centrés et des interconnexions de nombreux systèmes militaires vers un Réseau d'Information Global (GIG) va accroître le besoin en sécurité à niveau multiple (MLS).

Le consortium NCOIC est partenaire de LynuxWorks, qui est en mesure de fournir des applications de sécurité de niveau EAL-7.

Experts[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « คาสิโนออนไลน์ ufabetae ครบ จบ ทุกการเดิมพัน แทงบอล สล็อต », sur คาสิโนออนไลน์ เดิมพันออนไลน์ แทงบอล… (consulté le ).
  2. (fr) « La Network-Centric Warfare : de son développement à Iraqi Freedom »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Alain De Neve et Joseph Henrotin, 2005
  3. (en) « Air Force Magazine : The goal is to put weapons on time sensitive targets in “single-digit” minutes. »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  4. Net-Centric Data Strategy, mai 2003
  5. Network Centric Operation Industry Consortium
  6. Charles H. Sinex, Trena C. Lilly, and Margaret A. Harlow, « Using the War Room Process To Explore Network-Centric Warfare », 2000, lire en ligne
  7. Claude Revel et Éric Denécé, l'autre guerre des États-Unis - Économie : les secrets d'une machine de conquête

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]