« Subvention agricole » : différence entre les versions

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Dans un but de promouvoir l'agriculture, une [[politique agricole commune]] est menée par les pays, des subventions peuvent alors être données.
Une '''subvention agricole''' est une aide financière accordées aux [[Agriculture|agriculteurs]].


== Présentation et objectifs ==
== Présentation et objectifs ==
Tous les pays subventionnent leur agriculture. Cependant, la part du revenu assuré par ces subventions varie énormément d'un pays à l'autre :
Tous les pays subventionnent leur agriculture. Cependant, la part du revenu assuré par ces subventions varie énormément d'un pays à l'autre :
* Pays qui subventionnent faiblement : [[Australie]], [[Brésil]], [[Argentine]]... Dans ces pays, l'estimation du soutien aux producteurs (ESP, voir [[mesure du soutien agricole]]) varie de 0,2 (Brésil) à 10 %. Parmi ces pays on trouve notamment les pays du [[Groupe de Cairns]] et du '''G20'''
* Pays qui subventionnent faiblement : [[Australie]], [[Brésil]], [[Argentine]]{{Etc.}} Dans ces pays, l'estimation du soutien aux producteurs (ESP, voir [[mesure du soutien agricole]]) varie de 0,2 % (Brésil) à 10 %. Parmi ces pays on trouve notamment des pays du [[groupe de Cairns]].
* Pays qui subventionnent fortement leur agriculture : [[États-Unis]], [[Union européenne|UE]]. L'ESP est de 17 % pour les premiers et de 34 % pour les seconds. Comme ces ensembles représentent un poids très important leurs subventions sont très critiquées, notamment car ces États sont exportateurs nets de denrées agricoles.
* Pays qui subventionnent fortement leur agriculture : [[États-Unis]], [[Union européenne]] (UE). L'ESP est de 17 % pour les premiers et de 34 % pour les seconds. Comme ces ensembles représentent un poids très important leurs subventions sont très critiquées, notamment car ces États sont exportateurs nets de denrées agricoles.
* Pays importateurs nets protectionnistes. Certains pays importateurs de denrées agricoles maintiennent des niveaux de soutien très élevés (estimations supérieures à 40 %) pour sauvegarder une agriculture dans leurs frontières. Ces pays sont groupés dans le '''G10''' : [[Suisse]], [[Japon]], [[Norvège]], [[Corée du Sud]]...
* Pays importateurs nets protectionnistes. Certains pays importateurs de denrées agricoles maintiennent des niveaux de soutien très élevés (estimations supérieures à 40 %) pour sauvegarder une agriculture dans leurs frontières. Ces pays sont groupés dans le ''G10'' : [[Suisse]], [[Japon]], [[Norvège]], [[Corée du Sud]]{{etc}}


Une étude du cabinet d'experts agricoles DTB de 2011 a montré que quatre pays avaient fortement augmenté leurs subventions agricoles : le Brésil, l'Inde, la Turquie et la Thaïlande<ref>[http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Veille_CEP_51_Subventions_agricoles_et_regles_de_l_OMC_cle8b45c5.pdf Centre d'études et de prospective du ministère de l'agriculture français, les subventions agricoles des pays émergents : incompatibles avec les règles de l’OMC1 ?]</ref>.
Une étude de 2011 par le cabinet de conseil américain ''DTB Associates LLC'', spécialiste du commerce et de la politique agricole, a montré que quatre pays avaient fortement augmenté leurs subventions agricoles : le [[Brésil]], l'[[Inde]], la [[Turquie]] et la [[Thaïlande]]<ref>{{Lien web|url=http://agriculture.gouv.fr/telecharger/70930|titre=Les subventions agricoles des pays émergents : incompatibles avec les règles de l’OMC ?|date= janvier 2012|consulté le= 2016-4-18}}</ref>. Le soutien moyen aux producteurs dans les pays de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]] est de 30 %.
Le soutien moyen aux producteurs dans les pays de l'[[Organisation mondiale du commerce|OCDE]] est de 30 %.


L'objectif de ces subventions est variable :
L'objectif des subventions est variable :
* maintien d'une production agricole dans certains pays ([[Japon]]) ou régions (politique de handicap naturels de l'[[Union européenne|UE]]) ;
* maintenir une production agricole dans certains pays (Japon) ou régions (indemnité compensatoire de handicap naturel de l'UE) ;
* soutenir le revenu des agriculteurs, par des aides directes et des prix garantis ;
* soutenir le revenu des agriculteurs, par des aides directes et des prix garantis ;
* stabiliser les prix sur les marchés intérieurs ;
* stabiliser les prix sur les marchés intérieurs ;
* assurer l'indépendance alimentaire ;
* assurer l'indépendance alimentaire ;
* permettre l'export de denrées agricoles (viande bovine européenne par ex) ;
* permettre l'exportation de denrées agricoles (viande bovine européenne par exemple) ;
* favoriser la modernisation, la réorientation des exploitations agricoles (exemple des '''CTE''').
* favoriser la modernisation, la réorientation des exploitations agricoles, par exemple à travers les contrats territoriaux d'exploitation (CTE).


En Europe, en 2007, la France a perçu environ 20 % du total de la [[Politique agricole commune|PAC]], l'Espagne environ 15 % et l'Allemagne 14 %<ref>Communiqué européen du 19/03/2008</ref>.
En Europe, en 2007, la France a perçu environ 20 % du total des subventions distribuées dans le cadre de la [[politique agricole commune]] (PAC), l'Espagne environ 15 % et l'Allemagne 14 %<ref>Communiqué européen du 19/03/2008</ref>.


En [[République populaire de Chine]], en 2011, 140,6 milliards de yuans (22,18 milliards de dollars) de subventions ont été alloués à la production agricole<ref>{{Ouvrage
En république populaire de [[Chine]], en 2011, 140,6 milliards de yuans (22,18 milliards de dollars) de subventions ont été versés pour soutenir la production agricole<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=La production de céréales en Chine atteint 571,21 millions de tonnes en 2011|éditeur=Le quotidien du peuple en ligne|date=04.12.2011 09h42|isbn=}}.</ref>.
|éditeur=Le quotidien du peuple en ligne
|langue=Français
|année= 04.12.2011 09h42
|titre=La production de céréales en Chine atteint 571,21 millions de tonnes en 2011
}} </ref>pour 546,48 millions de tonnes de céréales.


L'[[agriculture de l'Arabie saoudite]] à produit 4 millions de tonnes de blé en 1911 qui ont donné lieu à 7,9 milliards de [[Riyal saoudien|ryals saoudiens]] (2,9 milliards de dollars valeur 1991 soit {{Inflation|US|2.9|1991|r=0}} milliards de $ actuels)) de subvention agricole<ref>{{ouvrage|langue=fr|prénom1=|nom1=|titre=Examen des politiques céréalières: 1991-1992|sous-titre=|éditeur=Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture.|volume=|année=1992|pages totales=60|passage=11|isbn=978-9252032052|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Q19YNSS5LGoC&pg=PA8&lpg=PA8&dq=Examen+des+politiques+c%C3%A9r%C3%A9ali%C3%A8res:+1991-1992&source=bl&ots=NClV2NDj1W&sig=hqdWJFLLPr1MDu2na2BEa7SHI0Q&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiek8vb1KPJAhVL5xoKHaY2DWsQ6AEIITAA#v=onepage&q=Examen%20des%20politiques%20c%C3%A9r%C3%A9ali%C3%A8res%3A%201991-1992&f=false}}.</ref>.
L'[[agriculture en Arabie saoudite]] a produit 4 millions de tonnes de blé en 1991 qui ont donné lieu à 7,9 milliards de [[Riyal saoudien|riyals saoudiens]] (2,9 milliards de dollars valeur 1991 soit {{Inflation|US|2.9|1991|r=0}} milliards de $ actuels) de subventions agricoles<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Examen des politiques céréalières|sous-titre=1991-1992|éditeur=[[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]]|année=1992|pages totales=60|passage=11|isbn=978-92-5-203205-2|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Q19YNSS5LGoC&pg=PA8&dq=Examen+des+politiques+c%C3%A9r%C3%A9ali%C3%A8res%3A+1991-1992}}.</ref>.


== Différents types de subventions ==
== Types de subventions ==
Il s'agit principalement :
Il existe différents types de subventions. Il s'agit principalement :
* soit d'aides sur les prix de vente permettant notamment d'exporter à des prix inférieurs aux prix de revient, c'est le cas notamment des restitutions aux exportations européennes.
* soit d'aides sur les prix de vente permettant notamment d'exporter à des prix inférieurs aux prix de revient, c'est le cas notamment des restitutions aux exportations européennes ;
* soit d'aides pour l'écoulement des produits (aides à la commercialisation de [[beurre]] en UE, aides alimentaires américaines).
* soit d'aides pour l'écoulement des produits (aides à la commercialisation de [[beurre]] dans l'UE, aides alimentaires américaines) ;
* soit d'aides directes aux exploitants, à la surface ou par tête de bétail ou encore pour la réalisation de [[mesures agro-environnementales]]
* soit d'aides directes aux exploitants, à la surface ou par tête de bétail ou encore pour la réalisation de [[mesures agroenvironnementales]] ;
* soit subventions et taux d'intérêts bonifiés pour les investissements.
* soit subventions et taux d'intérêt bonifiés pour les investissements.


== Subventions agricoles en France ==
== Controverse sur les subventions agricoles ==
En France, la part des subventions dans le revenu des agriculteurs français était de :
{{Référence nécessaire|Cette pratique, considérée comme une forme de [[protectionnisme]]}}, crée des [[Distorsion de la concurrence|distorsions de concurrence]] souvent considérées comme contraire aux intérêts des pays en développement. C'est l'une des pierres d'achoppement des négociations de l'[[Organisation mondiale du commerce|OMC]], qui a classé ces subventions dans plusieurs boîtes en fonction de leur impact "distorsif" sur le marché mondial.
* 77 % en 2006<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2007/07/12/le-revenu-des-agriculteurs-francais-est-constitue-a-77-de-subventions-publiques_934556_3234.html|titre=Le revenu des agriculteurs français est constitué à 77 % de subventions publiques|date=12-07-2007|site=lemonde.fr|consulté le=13 juillet 2018}}.</ref> ;
* 89-95 % en 2013<ref>{{Lien web|auteur1=Philippe François|url=http://www.ifrap.org/agriculture-et-energie/agriculteurs-des-revenus-souvent-inferieurs-aux-subventions|titre=Agriculteurs : des revenus souvent inférieurs aux subventions|date=27 avril 2016|site=ifrap.org|consulté le=13 juillet 2018}}.</ref>,
* 112 % en 2016 (revenu hors subvention négatif)<ref>{{Lien web|langue=fr|format=pdf|auteur1=Commission des comptes de l'agriculture de la Nation|url=http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/comptes2017ricabspca.pdf|titre=Les résultats économiques des exploitations agricoles en 2016|série=Données du Réseau d'information comptable agricole|date=14 décembre 2017|site=agriculture.gouv.fr|éditeur=Service de la statistique et de la prospective, Ministère de l’Agriculture et de l'Alimentation – MAA|page=17|citation=tableau 9, RCAI hors subventions, 2016, total: -3 005€|consulté le=13 juillet 2018}}.</ref>.


Plus de 60 % des agriculteurs auraient eu un revenu négatif en 2015 sans les subventions<ref>{{Lien web|auteur1=Hénin Frédéric|url=http://www.wikiagri.fr/articles/sans-les-subventions-plus-de-60-pour-100-des-agriculteurs-auraient-un-revenu-negatif/7444|titre=Sans les subventions, plus de 60 pour 100 des agriculteurs auraient un revenu négatif|date=17 janvier 2016|site=wikiagri.fr|consulté le=13 juillet 2018}}.</ref>.
Le maintien dans certains pays membres de l’[[OMC]] de mesures de soutien et de subvention provoque des distorsions sur les prix du marché mondial, ce qui est non seulement préjudiciable aux intérêts des autres pays producteurs (notamment les [[pays en développement]] dont l'économie nationale ne permet pas des niveaux de subventions aussi élevés que dans les [[pays développés]]) mais aussi contraire aux objectifs fondamentaux de l’[[OMC]]<ref name="ictsd1">[http://ictsd.org/i/news/passerellessynthese/119886/ Négociations sur l'agriculture: pas de consensus sur le coton], [[ICTSD]], Passerelles Synthèse • Volume 12 • Numéro 17 • Novembre 2011.</ref>.


== Controverse sur les subventions agricoles ==
Pour les agriculteurs, le système de vente à perte compensé par des aides est une hérésie et un manque de respect flagrant envers leur profession, ils ne se considèrent pas comme des assistés ni des mendiants{{référence nécessaire}}.
Cette pratique crée des distorsions de concurrence souvent considérées comme contraire aux intérêts des pays en développement. C'est l'une des pierres d'achoppement des négociations de l'[[Organisation mondiale du commerce]] (OMC), qui a classé ces subventions dans plusieurs boîtes en fonction de leur impact ''distorsif'' sur le marché mondial.

Le maintien dans certains pays membres de l’OMC de mesures de soutien et de subventions provoque des distorsions sur les prix du marché mondial, ce qui est non seulement préjudiciable aux intérêts des autres pays producteurs (notamment les [[pays en développement]] dont l'économie nationale ne permet pas des niveaux de subventions aussi élevés que dans les [[pays développé]]s) mais aussi contraire aux objectifs fondamentaux de l’OMC<ref name="ictsd1">[http://ictsd.org/i/news/passerellessynthese/119886/ Négociations sur l'agriculture: pas de consensus sur le coton], [[ICTSD]], Passerelles Synthèse • Volume 12 • Numéro 17 • Novembre 2011.</ref>.


===Transparence obligatoire en Europe en 2009===
===Transparence obligatoire en Europe en 2009===
Avant fin avril 2009 (pour les subventions touchées en 2008), tous les [[états-membres]] européens vont devoir publier la liste détaillée de tous les bénéficiaires des subventions agricoles, au niveau national, avec le nom des bénéficiaires et de leur lieu de résidence (commune et [[code postal]]), cette information devant par ailleurs être disponible pour le public via l'internet, avec un moteur de recherche approprié<ref>https://www3.telepac.agriculture.gouv.fr/telepac/tbp/accueil/accueil.action</ref>. La commission européenne espère que grâce à un contrôle public renforcé de leur utilisation, la [[transparence]] améliore la gestion de ces fonds, considérables (La PAC consomme 40 % du budget annuel européen, avec environ 100 milliards d'euros),
Avant fin {{date-|avril 2009}} (pour les subventions touchées en 2008), tous les [[États membres de l'Union européenne|États membres européens]] vont devoir publier la liste détaillée de tous les bénéficiaires des subventions agricoles, au niveau national, avec le nom des bénéficiaires et de leur lieu de résidence (commune et [[code postal]]), cette information devant par ailleurs être disponible pour le public via l'internet, avec un moteur de recherche approprié<ref>{{Lien web|url= https://www3.telepac.agriculture.gouv.fr/telepac/tbp/accueil/accueil.action|titre= Publication des bénéficiaires d'aides PAC|site= telepac.agriculture. gouv.fr}}.</ref>. La [[Commission européenne]] espère que grâce à un contrôle public renforcé de leur utilisation, la [[transparence]] améliore la gestion de ces fonds, considérables (La PAC absorbe environ 36 % du budget annuel européen, qui s'élevait à 145 milliards d'euros en 2015<ref>{{Lien web|url= http://www.touteleurope.eu/les-politiques-europeennes/agriculture/synthese/la-pac-2014-2020.html|titre= La PAC 2014 - 2020|date= 2016-2-24|consulté le= 2016-4-18}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= http://europa.eu/pol/financ/index_fr.htm|titre= Budget|consulté le= 2016-4-18}}.</ref>).


=== Classifications OMC des aides agricoles ===
=== Classifications OMC des aides agricoles ===
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* boîte verte : mesures considérées comme sans effet sur les échanges.
* boîte verte : mesures considérées comme sans effet sur les échanges.


Actuellement, les négociations visent à vider les boîtes rouges et orange.
Actuellement, les négociations visent à vider les boîtes rouge et orange.


== Notes et références ==
=== Impact des négociations pour l'agriculture de l'UE ===
{{Références}}
D'après la [[Commission européenne]], l'offre du G-20 dans le cadre du [[cycle de Doha]], à savoir une baisse moyenne de 54 % des droits d'importation, se traduirait par<ref>''Agra presse, 17/7/2006''</ref> :
* une disparition de l'élevage bovin extensif en [[Irlande (pays)|Irlande]] et dans le centre de la [[France]] ;
* une disparition de la production de volaille européenne ;
* des difficultés pour les filières céréalières (destinées aux 2/3 à l'alimentation animale) et une augmentation des stocks d'intervention jusqu'à 50 Mt d'ici 2014 ;
* une baisse de 20 à 25 % du revenu agricole global et la perte de {{formatnum:500000}} emplois dans l'ensemble des filières.


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Agriculture]]
* [[Politique agricole commune]]
* [[Politique agricole commune]]
* [[Jacques Berthelot]]
* [[Programme de Doha pour le développement]]
* [[Programme de Doha pour le développement]]
* [[Centre International pour le Commerce et le Développement Durable]]

== Références ==
{{Références}}


{{Portail|économie|politique|agriculture et agronomie}}
{{Portail|économie|politique|agriculture et agronomie}}

Dernière version du 12 février 2024 à 01:22

Machines agricoles

Une subvention agricole est une aide financière accordées aux agriculteurs.

Présentation et objectifs[modifier | modifier le code]

Tous les pays subventionnent leur agriculture. Cependant, la part du revenu assuré par ces subventions varie énormément d'un pays à l'autre :

  • Pays qui subventionnent faiblement : Australie, Brésil, Argentineetc. Dans ces pays, l'estimation du soutien aux producteurs (ESP, voir mesure du soutien agricole) varie de 0,2 % (Brésil) à 10 %. Parmi ces pays on trouve notamment des pays du groupe de Cairns.
  • Pays qui subventionnent fortement leur agriculture : États-Unis, Union européenne (UE). L'ESP est de 17 % pour les premiers et de 34 % pour les seconds. Comme ces ensembles représentent un poids très important leurs subventions sont très critiquées, notamment car ces États sont exportateurs nets de denrées agricoles.
  • Pays importateurs nets protectionnistes. Certains pays importateurs de denrées agricoles maintiennent des niveaux de soutien très élevés (estimations supérieures à 40 %) pour sauvegarder une agriculture dans leurs frontières. Ces pays sont groupés dans le G10 : Suisse, Japon, Norvège, Corée du Sudetc.

Une étude de 2011 par le cabinet de conseil américain DTB Associates LLC, spécialiste du commerce et de la politique agricole, a montré que quatre pays avaient fortement augmenté leurs subventions agricoles : le Brésil, l'Inde, la Turquie et la Thaïlande[1]. Le soutien moyen aux producteurs dans les pays de l'OCDE est de 30 %.

L'objectif des subventions est variable :

  • maintenir une production agricole dans certains pays (Japon) ou régions (indemnité compensatoire de handicap naturel de l'UE) ;
  • soutenir le revenu des agriculteurs, par des aides directes et des prix garantis ;
  • stabiliser les prix sur les marchés intérieurs ;
  • assurer l'indépendance alimentaire ;
  • permettre l'exportation de denrées agricoles (viande bovine européenne par exemple) ;
  • favoriser la modernisation, la réorientation des exploitations agricoles, par exemple à travers les contrats territoriaux d'exploitation (CTE).

En Europe, en 2007, la France a perçu environ 20 % du total des subventions distribuées dans le cadre de la politique agricole commune (PAC), l'Espagne environ 15 % et l'Allemagne 14 %[2].

En république populaire de Chine, en 2011, 140,6 milliards de yuans (22,18 milliards de dollars) de subventions ont été versés pour soutenir la production agricole[3].

L'agriculture en Arabie saoudite a produit 4 millions de tonnes de blé en 1991 qui ont donné lieu à 7,9 milliards de riyals saoudiens (2,9 milliards de dollars valeur 1991 soit 5 milliards de $ actuels) de subventions agricoles[4].

Types de subventions[modifier | modifier le code]

Il existe différents types de subventions. Il s'agit principalement :

  • soit d'aides sur les prix de vente permettant notamment d'exporter à des prix inférieurs aux prix de revient, c'est le cas notamment des restitutions aux exportations européennes ;
  • soit d'aides pour l'écoulement des produits (aides à la commercialisation de beurre dans l'UE, aides alimentaires américaines) ;
  • soit d'aides directes aux exploitants, à la surface ou par tête de bétail ou encore pour la réalisation de mesures agroenvironnementales ;
  • soit subventions et taux d'intérêt bonifiés pour les investissements.

Subventions agricoles en France[modifier | modifier le code]

En France, la part des subventions dans le revenu des agriculteurs français était de :

  • 77 % en 2006[5] ;
  • 89-95 % en 2013[6],
  • 112 % en 2016 (revenu hors subvention négatif)[7].

Plus de 60 % des agriculteurs auraient eu un revenu négatif en 2015 sans les subventions[8].

Controverse sur les subventions agricoles[modifier | modifier le code]

Cette pratique crée des distorsions de concurrence souvent considérées comme contraire aux intérêts des pays en développement. C'est l'une des pierres d'achoppement des négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui a classé ces subventions dans plusieurs boîtes en fonction de leur impact distorsif sur le marché mondial.

Le maintien dans certains pays membres de l’OMC de mesures de soutien et de subventions provoque des distorsions sur les prix du marché mondial, ce qui est non seulement préjudiciable aux intérêts des autres pays producteurs (notamment les pays en développement dont l'économie nationale ne permet pas des niveaux de subventions aussi élevés que dans les pays développés) mais aussi contraire aux objectifs fondamentaux de l’OMC[9].

Transparence obligatoire en Europe en 2009[modifier | modifier le code]

Avant fin (pour les subventions touchées en 2008), tous les États membres européens vont devoir publier la liste détaillée de tous les bénéficiaires des subventions agricoles, au niveau national, avec le nom des bénéficiaires et de leur lieu de résidence (commune et code postal), cette information devant par ailleurs être disponible pour le public via l'internet, avec un moteur de recherche approprié[10]. La Commission européenne espère que grâce à un contrôle public renforcé de leur utilisation, la transparence améliore la gestion de ces fonds, considérables (La PAC absorbe environ 36 % du budget annuel européen, qui s'élevait à 145 milliards d'euros en 2015[11],[12]).

Classifications OMC des aides agricoles[modifier | modifier le code]

  • boîte rouge : mesures susceptibles d’introduire des distorsions manifestes dans les échanges agricoles ;
  • boîte orange : mesures de soutien aux prix de marché ainsi et aides directes pouvant entraîner des distorsions sur le marché ;
  • boîte bleue : mesures tolérées par accords et aides liées à un programme de limitation de la production ;
  • boîte verte : mesures considérées comme sans effet sur les échanges.

Actuellement, les négociations visent à vider les boîtes rouge et orange.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Les subventions agricoles des pays émergents : incompatibles avec les règles de l’OMC ? », (consulté le )
  2. Communiqué européen du 19/03/2008
  3. La production de céréales en Chine atteint 571,21 millions de tonnes en 2011, Le quotidien du peuple en ligne, 04.12.2011 09h42.
  4. Examen des politiques céréalières : 1991-1992, Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, , 60 p. (ISBN 978-92-5-203205-2, lire en ligne), p. 11.
  5. « Le revenu des agriculteurs français est constitué à 77 % de subventions publiques », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  6. Philippe François, « Agriculteurs : des revenus souvent inférieurs aux subventions », sur ifrap.org, (consulté le ).
  7. Commission des comptes de l'agriculture de la Nation, « Les résultats économiques des exploitations agricoles en 2016 » [PDF], Données du Réseau d'information comptable agricole, sur agriculture.gouv.fr, Service de la statistique et de la prospective, Ministère de l’Agriculture et de l'Alimentation – MAA, (consulté le ) : « tableau 9, RCAI hors subventions, 2016, total: -3 005€ », p. 17.
  8. Hénin Frédéric, « Sans les subventions, plus de 60 pour 100 des agriculteurs auraient un revenu négatif », sur wikiagri.fr, (consulté le ).
  9. Négociations sur l'agriculture: pas de consensus sur le coton, ICTSD, Passerelles Synthèse • Volume 12 • Numéro 17 • Novembre 2011.
  10. « Publication des bénéficiaires d'aides PAC », sur telepac.agriculture. gouv.fr.
  11. « La PAC 2014 - 2020 », (consulté le ).
  12. « Budget » (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]